WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le controle des finances locales au sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Ibrahima Diallo
Cheikh A Diop de Dakar - Master II en Aadministration des Collectivités locales 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B/ le controle budgétaire

Le représentant de l'Etat intervient tout au long de la procédure d'élaboration pour assurer le respect des regles budgétaires. A ce titre quatre cas d'ouverture sont prévues par le Code des collectivités locales : il s'agit de la date du vote, de l'équilibre réel du budget primitif, du déficit du compte administratif et enfin du défaut d'inscription d'une dépense obligatoire.

Lors que la date du vote n'est pas respectée : l'article 345 du code fixe une date limite d'adoption, a savoir le 31 mars de l'année de l'exercice. Si le Conseil local concernée n'a pas voté son budget avant la date limite alors qu'il a recu les informations indispensables ~ l'établissement du budget, le représentant de l' Etat le regle et le rend exécutoire dans les 15 jours qui suivent cette date.

Lors que le budget n'est pas vote en e quilibre40, le représentant de l'Etat doit d'abord constater le déséquilibre dans les 15 jours qui suivent sa transmission. Il propose, par la suite, dans les 15 jours qui suivent ce constat, les mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire. Ensuite il demande au Conseil une nouvelle délibération qui doit intervenir dans le délai d'un mois, a partir de la communication des propositions du représentant de l'Etat. En cas de non respect du délai ou lorsque le Conseil ne prend pas de mesures de redressement jugées suffisantes par le représentant de l'Etat, celui-ci, dans un

40. L'équilibre présente un caractere impératif pour les collectivités locales. En effet contrairement a la loi de finances de l' Etat qui peut connaitre un déséquilibre prévisionnel qualifié d'impasse par la doctrine, le budget local doit etre impérativement équilibré. Pour ce faire 3 conditions sont a respecter : les deux sections du budget doivent chacune présenter un équilibre entre recettes et dépenses ; les techniques d'évaluations réglementaires doivent etre respectées lors de l'élaboration du budget et enfin l'intégralité de la dette arrivée a échéance doit etre couverte par un prélevement opéré sur la section fonctionnement. En outre le principe de l'équilibre budgétaire subordonne la validité des modifications proposées par les conseillers locaux lors de l'adoption du budget a l'acception de l'ordonnateur. En cours d'exécution la collectivité locale doit présenter un solde constamment positif (I MBAYE, Cours de finances locales)

délai de 15 jours qui suit la transmission de la nouvelle délibération, règle et rend exécutoire le budget.

En cas de déficit révélé par l'arrêté des comptes41 : a la fin de l'année financière, lorsque l'arreté des comptes fait apparaitre un déficit supérieur ou égal a 10% des recettes de la section fonctionnement, le représentant de l'Etat propose, a la collectivité locale, les mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire, dans le délai de deux mois a compter de cette proposition.

Si, lors de l'examen du budget primitif suivant, le représentant de l' Etat constate que la collectivité locale n'a pas pris de mesures suffisantes pour résorber ce déficit, le budget est réglé et rendu exécutoire par lui.

Défaut d'inscription de dépenses obligatoires42 : lorsque le représentant de l' Etat, de sa propre initiative ou saisi par le comptable public ou toute personne y ayant intéret, constate qu'une dépense obligatoire n'est pas inscrite au budget ou l'est pour une somme insuffisante, il adresse une mise en demeure a la collectivité locale concernée.

Si dans le délai d'un mois, cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet, le représentant de

l' Etat inscrit cette dépense au budget de la collectivité locale et propose, s'il y a lieu, la création de ressources ou la diminution de dépenses facultatives destinées a couvrir la dépense obligatoire. Le représentant de l'Etat règle le budget rectifié en conséquence et le rend exécutoire.

Celui-ci veille, par ailleurs, a la régularité de l'exécution du budget

Paragraphe 2 : lors de l'exécution du budget local

Les contrOles effectués par le représentant de l' Etat se poursuivent tout au long de l'exécution du budget.

S'agissant du contrOle de légalité tous les actes d'exécution du budget sont obligatoirement transmis au représentant de l'Etat. S'il s'agit d'un acte ayant un caractère exécutoire (articles 334 et 335) le représentant peu dans le délai de deux mois suivant la transmission le déférer devant la Cour supreme s'il l'estime illégale. Par contre, s'il s'agit d'un acte devant etre approuvé, le représentant de l'Etat ne peut ni l'annuler ni le déférer devant le juge. Tout au plus peut-il refuser de l'approuver. Dans ce cas, son refus est susceptible d'être déféré devant le juge par l'exécutif local comme précédemment vue.

41 Article 351 CCL

42 Article 355 et suivants

Concernant le contrOle budgétaire, il faut noter que le représentant de l'Etat peut, a tout moment, procéder a une vérification sur place de la comptabilité de l'exécutif et exiger la production de documents ou pièces justifiant la légalité des initiatives financières. Au demeurant ces vérifications sont rarement opérées. Elles interviennent généralement lorsqu'elles sont susceptibles de déceler des irrégularités ou des négligences dans la gestion financière de l'ordonnateur.

En outre le représentant de l'Etat exerce également un contrOle a la fin de la gestion financière. C'est ainsi que le compte administratif doit lui etre transmis au plus tard quinze jours a l'expiration du délai limite fixé pour son adoption (avant le 1er octobre)43. Il examine les opérations réalisées ainsi que les restes a réaliser pour s'assurer de leur sincérité. Il vérifie la conformité du compte administratif avec la comptabilité des engagements44 tenue au fur eta mesure de l'exécution par l'ordonnateur. Lorsqu'il constate un déséquilibre du budget ou un déficit égal ou supérieur a 10% des recettes de la section ''fonctionnement'', l'exécution de ce budget doit etre suspendu jusqu'au terme de la procédure. Toutefois l'exécutif est en droit de mettre en recouvrement les recettes, d'engager, de liquider et de mandater les dépenses au remboursement en capital des annuités de la dette venant a échéance avant le vote du budget. En outre, les dépenses de la section " investissement'' de ce budget peuvent etre engagées, liquidées et mandatées dans la limite du quart (1/4) des crédits inscrits a ce titre45.

En conclusion on peut dire que le représentant de l' Etat, doit veiller a la légalité de l'élaboration et de la mise en ceuvre du budget. Cette obligation découle de l'article 361 qui fait de lui le garant du respect des lois dans sa circonscription. Au demeurant, il ne peut exercer qu'un contrOle de légalité strict de l'élaboration et de l'exécution du budget. Il ne peut se faire juge de l'opportunité des initiatives financières des autorités locales46. Son pouvoir de contrOle reste subordonné au strict maintien de la légalité dans sa circonscription administrative. Au-dela de celle-ci, il devient arbitraire et s'expose aux sanctions du juge administratif sur initiative de l'administration locale.

Dans la pratique, le contrOle interne connait des insuffisances portant atteinte a la protection des deniers publics locaux.

43 Voir l'article 353 CCL

44 La comptabilité des engagements de dépense est une comptabilité de prévisions qui a pour but de fournir, ~ tout moment, l'évaluation approchée des dépenses imputables a l'année financière en cours ( article 51du décret 66-510 précité, J.0 3836,p.891 )

45 Voir l'article 354 CCL

46 Voir l'article 3 CCL

En effet les Conseillers locaux comme les citoyens ne disposent pas toujours d'une formation adaptée pouvant leur permettre d'assurer la régularité et l'efficience de la gestion financière. Au profit des élus locaux, le Code des collectivités locales prévoit le droit a une formation qui puisse leur permettre d'exercer leurs compétences47. Toutefois celui-ci manque de performance en raison de la brièveté et de l'insuffisance des sessions de formation. S'agissant du contrOle administratif, il est limité par des raisons d'ordre sociologique et la limitation du pouvoir des organes qui l'exerce a la régularité formelle.

Dans le premier cas, c'est le subjectivisme qui l'emporte sur l'exercice rigoureux du contrOle. En effet la culture du dialogue, de la concertation qui caractérise la société sénégalaise n'épargne guère le fonctionnement de l'appareil administratif local. Ainsi les organes internes de contrOle privilégient la concertation avec les élus locaux au détriment de la rigueur du contrOle48.

Dans le second cas, le comptable local n'exerce qu'un contrOle de régularité formelle sur pièce ; ce qui ne peut garantir la réalité de la dépense et peut entrainer une fréquence des dépenses fictives.

Quant au représentant de l' Etat, son contrOle ne vise qu'a assurer le respect de la légalité. 1l ne peut veiller a l'optimisation des deniers publics locaux. C'est pour toutes ces raisons qu'un système de contrOle externe aux pouvoirs élargis est nécessaire

47 Voir l'article 9 CCL

48 Cette pratique est d'ailleurs légitimée par la circulaire du 21 mars 1997 sur le contrOle de légalité qui dispose en son article 3 o Cependant, je demande aux reprisentants de l'Etat avant tout recours devant le juge administratif d'informer l'autorité dicentralisie de leurs observations et de rechercher avec elles, dans un esprit de collaboration les elements visant a rétablir la ligalité de l'acte ».

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus