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Internet et démocratie

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par Lionel VEH
Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Maà®trise 2011
  

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SUR INTERNET

L'on a toujours accordé à internet des avantages sans pour autant analyser au fond les faiblesses qu'il pourrait avoir. On a toujours vu dans internet un véritable espace ouvert à tous, et ceci sans exception. Mais est-ce véritablement le cas ?

Aujourd'hui, s'il est vrai que sur les différentes plateformes qui existent sur internet l'on ne fait pas de différences de personnes, un véritable problème d'acceptation se pose cependant.

En effet sur des plateformes comme les forums de discussions, les débats ne paraissent pas si ouverts qu'on le croit. Car les débats on lieu entre des personnes qui partagent à peu près les mêmes avis. En outre, les plateformes d'échanges utilisant la technologie wikis comme wikipedia, ressemblent contrairement à ce que l'on croit à des plateformes ou seuls ceux qui contribuent ont de façon implicite de la crédibilité et un certain pouvoir.

Enfin la question de l'anonymat sur internet pose un autre problème, celui de la confiance, et par ricochet, celui de la sécurité. Il serait donc intéressant d'étudier comment internet peut être un réseau renfermé, partisan et sectaire(A) et ensuite de voir comment l'anonymat sur internet ne vas pas forcement de paire avec le fonctionnement démocratique(B).

A. DES DEBATS TRES SECTAIRES ET TRES PARTISANS.

Si les débats ou les discussions dans la réalité répondent a certains critères, et ont certaines particularités, il n'en demeure pas moins pour les plateformes virtuelles qui contrairement à ce que l'on pense ne présentent pas exactement la configuration du débat démocratique. Pour le prouver, le chercheur Anthony G. Wilhelm a analysé les discussions des forums électroniques mis en place lors des élections présidentielle de 1996 aux Etats-Unis. De ces analyses, il résulte que : « La grande majorité de ces forums correspondaient davantage à un espace de communication où les participants apportaient leurs opinions personnelles, sans pour autant rechercher celles des autres, réduisant ainsi la possibilité d'un réel dialogue entre les participants: «The data support the conception of online political forums as facilitating self-expression and monologue, without in large measure the listening, responsiveness, and dialogue that would promote communicative action.». Les forums ne suscitaient pas, du moins rarement, d'après Wilhelm, de dialogue, c'est-à-dire un échange où chaque participant ressent une responsabilité envers les autres participants de répondre ou de justifier ses arguments.

Wilhelm remarque également qu'une forte majorité des messages étaient considérés comme idéologiquement homogènes renforçant l'idée que les forums n'apportent pas une délibération intense entre des participants d'opinions différentes, mais constituent plutôt un renforcement des points de vue des participants»78(*). Dans le même ordre d'idées un autre chercheur Richard Davis soutient, à partir d'une analyse de trois forums de discussions électroniques américains en 1997, que les forums constituent des lieux de discussion où les participants renforcent leurs opinions en joignant des forums où ils retrouveront des messages qui appuient leurs points de vue. De plus, selon Davis, les participants ne sont pas représentatifs de l'électorat.79(*)Or, il est clair que si le débat démocratique fait référence à la discussion, il va de soit que ces discussions soient ouverts, libres enrichissants et souvent même contradictoires pour permettre au lecteur de se faire une large idée a partir des idées évoquées.

Ainsi, si internet présente les caractéristiques d'un débat ouvert libre et apparemment sans censure, il n'en demeure pas moins que sur certains bords il ne répond pas forcement aux caractéristiques du débat démocratique.

En 1980, la Commission internationale d'étude des problèmes de la communication - désignée par l'UNESCO et présidée par Sean McBride - publiait un rapport qui mettait de l'avant une définition de la démocratisation de la communication. La démocratisation de la communication peut être définie comme «le processus par lequel a) l'individu devient un partenaire actif et non un simple objet de la communication; b) la variété des messages échangés augmentes c) le degré et la qualité de la représentation sociale dans la communication [...] sont augmentés80(*). » Notre analyse de contenu portera exclusivement sur le deuxième et le troisième critère parce que l'analyse des messages inscrits implique automatiquement l'analyse d'individus qui sont des partenaires actifs à la communication. Les forums électroniques ont la particularité de rendre possible l'augmentation, et ce indéfiniment, du nombre de messages échangés. Des milliers de messages peuvent être inscrits et lus, simultanément, partout dans le monde. Et, puisque les messages sont sauvegardés, de nouveaux participants peuvent lire et entrer en communication avec les participants en étant informés du déroulement des discussions. Toutefois, l'universalité et la gratuité de cette technologie ne sont pas des conditions suffisantes pour qu'une démocratisation de la communication ait lieu sur les forums électroniques. Comme l'indique le second critère du rapport McBride, les messages doivent contenir une variété de points de vue. Une augmentation du nombre de message n'est donc pas une condition suffisante, même si elle est nécessaire à une démocratisation de la communication. Un grand nombre d'individus doivent prendre part aux discussions électroniques pour que la variété des messages augmente et qu'ainsi, suivant le troisième critère, le degré et la qualité de la représentation sociale augmentent également. Le rapport McBride juge ainsi qu'une démocratisation de la communication doit contribuer à reproduire le plus possible le pluralisme des sociétés contemporaines.

La démocratisation du débat implique donc une pluralité de point de vue et non un sectarisme et un communautarisme qui fausse le débat démocratique. Or fausse note est quelque peu caractéristique des forums et plateformes de discussions. Mais en plus d'être quelque peu sectaires, les forums de discussion présentent la caractéristique d'être des espaces conflictuel(B)

* 78 Wilhelm, (G), (A) Democracy in the Digital Age, Ed, Routledge, New York 2000, p. 98.

* 79 Richard Davis, The Web of Politics: The Internet's Impact on the American Political System, Ed Oxford University Press, New York et Londres 1999, p. 150.

* 80 Tirée de Serge Proulx et Michel Sénécal, «L'interactivité technique, simulacre d'interaction et de démocratie?» Technologie de l'information et société, vol. 7, no 2, 1995, p. 242.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand