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Internet et démocratie

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par Lionel VEH
Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Maà®trise 2011
  

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SECTION II : LES PROBLEMES LIES A LA LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED.

La liberté des médias est une question cruciale dans toutes les sociétés actuelles. Cette question est encore plus importante en Afriques car les pays africains nouvellement indépendants, ont encore des institutions faibles qui ne répondent pas véritablement aux critères démocratiques. Cela est d'autant plus vrai que la plupart des régimes politiques africains sont encore préoccupés par la lutte pour la conservation du pouvoir plutôt que de l'évolution de la démocratie et de ses institutions. Il suffit pour s'en rendre compte d'analyser l'histoire politique des pays Africains, une histoire parsemée de crises de guerres, de luttes violentes pour l'acquisition et la conservation par tous les moyens du pouvoir.

Toute cette situation n'a eu pour effet que d'emmener les régimes politique à se renfermer sur eux-mêmes, omettant ce qui est fondamental pour les populations : l'amélioration de leur condition de vie.

Dans le cas des médias, considérés comme le « quatrième pouvoir » après les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, il est fréquent de le voir manipuler par certaines autorités à des fins politiques. Cette situation emmène à une subordination des médias au pouvoir politique ; c'est-à-dire à un contrôle de l'information (PARAGRAPHE I). Dans le cas des nouvelles technologies comme internet qui apparaissent comme de nouveaux médias, le contrôle de l'information est une véritable entrave à leur développement. Car si certains régimes africains vont jusqu'à contrôler internet, c'est qu'internet constitue une véritable menace pour leur survie (PARAGRAPHE II)

PARAGRAPHE I : LE CONTROLE DE L'INFORMATION PAR CERTAINS REGIMES

Dans nos pays africains, le pouvoir politique contrôle politiquement les médias. Le pouvoir politique intervient de différentes manières dans le contrôle des médias. La plupart du temps ce contrôle politique se manifeste par : des interdictions de publication des journaux, la censure de l'information, la nomination des dirigeants de chaînes publiques, la manipulation des journalistes, la tutelle des moyens d'information publics assurée par le ministère de l'information.103(*) Ce contrôle semble inapproprié car la plupart des pays africains se trouvant dans des situations de sous-développement, l'information devrait être abondante et libre pour permettre aux citoyens d'avoir un esprit critique bien aiguisé afin d'aider à corriger les tares de la gouvernance publique. Or la plupart du temps, les excuses trouvées sont relatives à une pseudo-stabilité des régimes pour un développement plus axé sur les besoins pratique de la population. Cependant ceux-ci omettent très souvent que la liberté des médias est un facteur du développement car elle favorise l'esprit d'ouverture. En ce qui concerne internet et les nouvelles technologies, ceux-ci s'inscrivant dans la mouvance des médias, ils sont aussi l'objet d'une surveillance de la part de ces régimes. Ces situations très dangereuses ont des conséquences désastreuses et ont tendance à créer de véritables dangers non seulement pour la liberté d'expression(A) mais constituent aussi un véritable danger pour une information fiable et objective(B).

C'est exactement l'analyse que fait Mabom MABOU Docteur en science de l'information et de la communication (Université de Paris IV) dans son article intitulé : « Medias de masse et paradoxes du contrôle de l'information en Afrique »104(*) lorsqu'il affirme « qu'en Afrique comme ailleurs, les hommes politiques ont toujours considéré les médias comme un outil indispensable de gouvernement ».

A.UN FREIN POUR LA LIBERTE D'EXPRESSION

Dans les pays en voie de développement et plus précisément dans le cas du continent Africains, les moyens de contrôle des pouvoirs publics sont excessifs. La plupart du temps ceux-ci utilisent les médias comme couverture pour promouvoir leur politique, rien de plus anormal jusque là.

Ce qui semble plutôt anormal, c'est qu'au nom de l'ordre, ils utilisent les médias et par la suite ne permettent pas des idées contradictoires. Ces pratiques sont courantes. Cela se voit surtout par la propagande. La propagande se définit comme étant la diffusion autoritaire d'une information unilatérale susceptible de transformer radicalement et rapidement les représentations politiques des individus. Entendue dans ce sens, la propagande tourne lorsque les médias s'apprêtent à un triple rôle :

-en légitimant l'ordre établi

-en construisant des ennemis (réels ou supposés ou imaginaires) ;

-en créant l'apparence d'une opinion unanime.

Ainsi par la propagande, le pouvoir politique utilise les médias comme moyens d'assujettissement des populations. Cela constitue un véritables danger en ce sens que l'information dans ces cas n'est pas diversifiée, les populations n'ont pas les moyens d'avoir une information contradictoire pour se faire une idée juste de leur régime afin de prendre des décisions importantes lors des élections. Cette stratégie est bien ficelée car elle a pour objectif de s'approprier continuellement le pouvoir en maintenant la population dans une dépendance intellectuelle. Il suffit pour s'en rendre compte de voir comment dans la plupart des pays africains, les médias restent encore la propriété de l'Etat. Car jusqu'à, certains pays ont pour seule et unique chaînes, des chaînes d'Etat au service très souvent des régimes politiques. Il est très rare de voir certains régimes désireux de libéraliser ce secteur au risque de soi-disant mettre leur pouvoir en danger.

En parlant d'élections, il est fort regrettable de constater que lors des campagnes électorales le pouvoir politique utilise les médias pour soigner son image au détriment de ses adversaires dont-il salit l'image par tous les moyens. Cette situation à tendance à créer un sentiment de terreur dans la population qui ne peut pas véritablement manifester son opinion.

Cette population est alors dans sa majorité emmenée à voter souvent sous la contrainte le régime en place. Cela a été le cas pendant près de 21 ans en Tunisie sous le régime Ben Ali qui avait verrouillé les médias à son compte ne permettant aucune idée contradictoire venant d'éventuels opposants car l'opposition elle-même avait été muselée. Les journaux et la population étaient constamment surveillés par la police. Dans cette atmosphère il est impossible de s'exprimer librement. C'est ainsi que lors des élections, des scores « fleuves » de 98% souvent étaient réalisés. Mais ces scores révélaient bien la vraie nature du régime qui vraisemblablement utilisait la peur contre les populations. La Preuve de ce lavage de cerveau fait à la population et la présence constante dans les rue de Tunis de poster géant vantant les mérites de Ben Ali et de son régime. L'exemple de la Tunisie est un exemple parmi tant d'autres en Afrique ou le contrôle des medias est un véritable frein pour la liberté d'expression mais aussi pour une information objective et plurielle(B)

* 103 Mweze(c)(n) « Ethique de la communication et démocratie en Afrique du XXIe siècle », Facultés de communication sociales, collection Aoyos, Kinshasa, juin 2001, page 63

* 104 Mabou(M), « Medias de masses et paradoxes du contrôle de l'information en Afrique », Revue Juridique et politique indépendance et coopération, numéro 1 janvier-Avril 1996, p51

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