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Internet et démocratie

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par Lionel VEH
Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Maà®trise 2011
  

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PARAGRAPHE II : INTERNET DANS LES PAYS AFRICAINS, ENTRE MENACES ET MARGINALISATION.

Avant l'avènement des nouvelles technologies, les médias de masses avaient toujours été considérés comme tels en Afrique c'est-à-dire marginalisés. S'ils ne constituaient pas de véritables menaces ce qui est plus courants, ils sont l'objet de marginalisation de la part des pouvoirs politique. Il suffit pour s'en rendre compte de voir le peu d'investissement dont fait l'objet ces médias. Manque de moyens (pas très sûr) ou manque de volonté politique? Or depuis l'avènement des nouvelles technologies, ces sentiments des pouvoirs politiques envers les médias sont devenus encore plus exacerbés.

Le cas des pays du Maghreb en matière de manipulation des médias est atypique en Afrique. Il est vrai qu'il existe d'autres cas de pays même en Afrique noire, mais celui des pays du Maghreb est tout aussi intéressant ; d'autant plus que depuis quelques mois se déroule des « révolutions » dans ces pays. Tous ces évènements ont pour avantage de faire ressortir la vraie nature des medias dans ces pays. Pour les pays d'Afrique noire moins avancées en matière de nouvelles technologies, la question se pose sous un autre angle, celui de la marginalisation des nouvelles technologies de l'information. Il serait donc intéressant d'analyser le cas des pays du Maghreb généralement plus avancés en matière de société de l'information (A) et ensuite celui des pays de l'Afrique noire(B) généralement moins avancés dans ce domaine.

A. LE CAS DES PAYS DU MAGHREB

Depuis les années 90, l'internet au Maghreb, suit une courbe ascendante réelle. Cette évolution prometteuse a pu ainsi nourrir les espoirs d'une plus grande libéralisation politique et culturelle. L'Internet est effectivement porteur de virtualités politique et culturelle. L'Internet est effectivement porteur de virtualités politiques et de libertés réelles... Ce que Vedel, Thierry appelle potentialités de l'internet pour la démocratie106(*). Or pour que l'internet devienne cet outil de progrès dans le fonctionnement démocratique des sociétés, il doit lui-même être démocratisé en termes d'accès, de contenus et de libertés. Et plutôt que l'entrée du Maghreb dans une «  hypothétique société de l'information »107(*)Nous nous interrogeons sur la pénétration de l'internet et de son développement dans cette région. Ou comment l'accès à cet outil, qui a connu un véritable boom durant ces dernières années, tend à se ralentir en raison de problèmes socio-économique et institutionnels propres aux Etats de la région.

Comme le souligne le PNUD, dans son rapport sur le développement humain dans le monde arabe en 2002, « la région arabe enregistre le plus faible taux en matière de liberté d'expression et de responsabilité politique de toutes les régions du monde ».108(*)

Et cette question  de liberté n'est pas due aux lois en vigueur, mais a leur violation, à l'omniprésence de la répression, à des pratiques incontrôlées, à l'hégémonie de la censure. Le Maghreb, partie intégrante du monde arabe au niveau de l'étude précipitée ne déroge pas à ce constat. L'image que l'on retient de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, au delà des formes politiques spécifiques, est celles de pays autoritaires incapables de mener à leurs termes les transitions démocratiques initiées vers la fin des années 1980. Dans les trois pays ont été mises en place des démocraties formelles sans véritables droits pour les citoyens.

La participation aux sphères publiques et politiques est limitée à quelques couches citadines privilégiées. La presse est régulièrement harcelée voire muselée et l'appareil judiciaire semble peu crédible. L'opposition est sans moyen et souvent de façade. Les élections sont manipulées par des appareils politiques et/ou de sécurité qui ont la haute main sur les destinées économiques et politiques du pays et qui empêchent toute alternance au pouvoir en place. C'est dans toute cette atmosphère qu'internet qui se présente comme l'outil communicationnel de l'avenir est vu comme un véritable danger pour ces pays autoritaristes. L'exemple de la Tunisie est assez marquant.

En effet sous le régime Ben Ali, l'Etat avait mis sur pied un dispositif de contrôle législatif et administratif ainsi qu'un ensemble de structures spécifiques particulièrement contraignantes. Au centre de ce dispositif, qui s'appui sur le décret du 14 mars 1997 relatif aux services de la valeur ajoutée des télécommunications organise et encadre la diffusion de l'internet. Le décret suscité établit le régime juridique d'exploitation de ce service, fixe le statut des FAI, la procédure de leur autorisation et le rapport avec les clients. La liste nominative de tous les abonnés doit être communiquée à l'ATI au début de chaque mois (art 5,6et 8).

La volonté de surveillance des contenus circulant sur le Net est permanente en application du code de la presse lui-même particulièrement répressif. Toutes ces mesures ont pour but évidemment d'avoir la main mise sur internet qui s'est révélée plus tard lors de la chute du régime Ben Ali comme une clé de la révolution Tunisienne. Les régimes du Maghreb sont des régimes très autoritaires et très récalcitrants aux medias dans leur ensemble et tout particulièrement à internet. Mais qu'en est-il pour les pays de l'Afrique subsaharienne ? (B)

* 106 Vedel(T) « l'Internet et la démocratie », cahiers français, numéro 295, mars-avril 2000, la documentation française

* 107 Gonzales-Quijano(Y), «  A la recherché d'un internet arabe: démocratisation numérique ou démocratisation du numérique ? » Mahgreb-Machrek, numéro 178,2003-2004, p13

* 108 PNUD, « Rapport sur le développement humain dans le monde arabe », 2002.les rapports qui ont suivi (2003-2004) insistaient sur ce fait.

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