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Etude sociolinguistique de l'affichage publicitaire dans la ville de tanger

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par Mohamed EL KARKRY
IBN Tofail Kenitra - Master 2012
  

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Chapitre IV: Analyse sociolinguistique

Notre attention sera orientée dans ce dernier chapitre à l'affichage publicitaire du côté sociolinguistique. Nous mettons en évidence en premier lieu la question de la répartition des affiches publicitaires dans les trois quartiers dans lesquels nous avons collecté notre corpus. Ainsi, nous tentons d'établir des corrélations entre l'objet des annonces et leur distribution dans ces trois quartiers socialement et économiquement hétérogènes. Nous mettons en question en deuxième lieu la relation entre les publicités et les publics visés. Nous nous attardons par la suite sur les enjeux du choix des langues dans le discours publicitaire des affiches. Et nous abordons enfin la question de la présence de l'arabe marocain, qui vient d'émerger intensément ces dernières années dans les médias et principalement dans la publicité.

1- Répartition des affiches publicitaires à Tanger

Considérées comme nouvelles techniques de marketing de tout produit, institution, association ou service dans le monde d'aujourd'hui, les affiches publicitaires se trouvent partout sur le long des avenues de nos villes de manière à ce qu'elles constituent une partie intégrante de l'espace urbain. Cependant, les quartiers de nos villes ne sont plus du même niveau socioéconomique, il y a des quartiers dits populaires, occupés généralement par des couches sociales modestes, des quartiers habités par des classes moyennes et des quartiers dits prospères abrités par des classes aisées et riches. Dans cette perspective, peut-on parler d'une stratification sociale des affiches publicitaires? Quels produits ou services sont-ils publiés dans chacune des catégories des trois quartiers? Y-a-t-il une stratification des langues selon les quartiers?

Dans la perspective de répondre à ces questions, nous nous basons sur les résultats d'un travail de terrain mené dans trois quartiers socioéconomiquement différents dans la ville de Tanger. Le premier quartier (type 1) est Mghogha, quartier populaire, il s'étale de Marjane route de Tétouan au Siège Arrondissement Mghogha, le deuxième quartier (type 2) est Hay Zoufri, quartier moyen, il comprend les avenues Yacoub El Mansour, Plaza de Toro (arène des taureaux) jusqu'à Place Jamia El Arabia prés de la gare routière, et le troisième quartier (type 3) est le centre ville, il comprend Boulevard Van Louis Bethoven, avenue Imam Ibn Taymya, Place des Nations, Avenue Mohamed V, Tanger Boulevard, Avenue Pasteur.

Dans le quartier de type 1, les affiches se répartissent de la manière suivante : au niveau de leur accumulation, elles sont peu nombreuses et espacées. Pour ce qui est de leur objet, il s'agit, dans une grande portion, des publicités des groupes de construction immobilière tels ADDOHA, Groupe SBN Immobilier, construction Mobetradico, ELOMRAANE, La Colina ; des publicités des opérateurs de télécommunication (Inwi, Méditel) .

Dans le quartier de type 2, les affiches sont plus nombreuses par rapport au quartier populaire, ce sont des publicités des opérateurs de télécommunication (Bayn, Inwi, Maroc Télécom), publicités des institutions bancaires (Attijari Wafabank, Société Générale, Albarid Bank), publicités des magazines (VH, Lalla Fatima), publicités de marques automobiles (Dacia Logan, Nouvelle Polo, AY'GO Toyota, Chevrolet), publicités de marques des PC portables (Acer), publicités de produits de cuisson (huile Cristal), des boissons (coca cola), publicités de sociétés d'ameublement (EZIO DESIGN), publicités de chaines radios (Hit Radio).

Dans le quartier de type 3, les affiches publicitaires sont plus abondantes que dans les deux quartiers précédents. Au niveau de leur objet, il y a publicités des groupes de construction immobilière (ADDOHA, ESPACES SAADA, VAL FLEURI), publicités des opérateurs de télécommunication (Inwi, Méditel, Maroc Télécom), publicités des marques automobiles (Dacia Duster 4x4, AY'GO Toyota), publicités de compagnies de transport marin (Comarit), publicités de marques de téléphones portables (Samsung Galaxy), publicités de produits cosmétiques (Nivea), publicités de marques ordinateurs portables (HP), publicités de centres commerciaux ( Marjane, Acima), restaurants (MC Do), marques de chocolat (Galaxy Smooth Milk), bonbons (Halls), boissons (Fanta), ameublements (M. Bricolage), services de surveillance (Groupe 8x8), institutions d'assurances (RMA Wataniya) .

Afin de mettre en question cette distribution des objets des affiches publicitaires, laquelle révèle une hiérarchisation des produits annoncés, nous considérons ces objets comme des besoins que la publicité vise leur satisfaction. Ainsi, à l'image de la théorie de " La pyramide des besoins " élaborée par Maslow (1943), nous segmentons ces besoins en trois catégories de manière que, systématiquement, chaque catégorie correspond à un type des quartiers désignés ci-dessus : La première catégorie comprend les "besoins de premier degré", tout ce que l'individu ne peut renoncer à savoir le logement, la communication avec ses proches par téléphone. Ensuite, la deuxième catégorie est celle de " besoins de deuxième degré ", tout objet pouvant améliorer la vie de l'individu tel l'appropriation d'une voiture, ameublement de qualité, loisirs (lecture de magasines), être titulaire d'un compte bancaire, défoulement (assister à des soirées musicales), abonnement d'un opérateur de télécommunication, des technologies d'information et de communication (PC portable), avoir une bonne nourriture. Enfin, la troisième catégorie, que nous qualifions " besoins de troisième degré ", elle comprend tout ce qui constitue un luxe pour l'individu : s'approprier une voiture de luxe, avoir un téléphone portable de luxe avec abonnement, posséder des chaines de télévision avec abonnement (Aljazeera Sport), voyage à l'étranger via un moyen de transport marin (Compagnie Comarit), produits cosmétiques, logement de luxe au littoral (Groupes Sable d'Or (seuil de bonheur), Espaces Saada (Les jardins de L'Atlantique), Val Fleuri (Tanger centre ville)), et d'autres produits bien qu'ils ne sont pas chers, mais leur consommation est considérée comme un signe de somptuosité dans la société marocaine ( chocolat Galaxy Smooth Milk, bonbons Halls).

Après cette description de la répartition des affiches, nous mettons en avant la corrélation entre le niveau socioéconomique du consommateur et le produit objet d'annonce publicitaire. Ainsi, dans un quartier populaire, le consommateur est, plus ou moins, préoccupé par la satisfaction des besoins de premier degré. Il ne dispose pas de moyens pour s'acquitter des besoins de deuxième et de troisième degré. Certes, le publicitaire distribue ses dans des emplacement bien choisis pour atteindre le maximum d'audience. Par exemple, il est superflu pour l'annonceur de placer une affiche d'une voiture de 300000 Dhs dans un quartier populaire. Vice versa pour l'emplacement au centre ville d'une affiche annonçant la vente d'appartements situés dans un quartier périphérique.

Dans un quartier de type 2, la plupart des habitants appartiennent à la classe moyenne. Ils ont déjà satisfait leurs besoins de premier degré et, cherchent à convenir les besoins de deuxième degré. Signe est l'absence totale d'affiches de construction immobilière, cependant l'existence de celles des opérateurs de télécommunication est pertinente dans les trois types de quartiers, étant donné que le besoin de communication demeure perpétuel pour tout individu. La plupart des produits annoncés dans le quartier moyen sont à la portée du consommateur, ils constituent le centre de ses intérêts. Cela confirme la réalité d'une interdépendance du statut socioéconomique des consommateurs avec la distribution des affiches publicitaires dans la ville de Tanger.

En ce qui concerne le quartier de type 3, centre ville de Tanger, il est caractérisé par une plus grande concentration des habitants, ces derniers sont aisés et généralement cossus. Mais, il convient de noter que le centre ville est un espace caractérisé, également, par un groupement considérable de lieux de commerce, cela fait de lui un emplacement visité par des individus hétérogènes malgré que les produits publiés appartiennent aux besoins de troisième degré, tels les annonces de l'immobilier (ADDOHA avec Sable d'Or, Espaces Saada avec Groupe Palmeraie) sur la côte, Dacia Duster type 4x4, Club des conducteurs responsables, menu hamburger de McDo, etc. Nous notons, aussi, l'occurrence des affiches de l'immobilier dans les deux quartiers populaires et prospères, mais la différence consiste dans le produit annoncé et dans leur emplacement bien que les affiches soient du même annonceur. Cette nuance au niveau de la qualité du produit est signe de stratification des annonces publicitaires. Ceci confirme nos hypothèses et démontre l'interdépendance entre les types et la qualité des produits et le niveau socioéconomique des consommateurs.

Cette interrelation ne se manifeste pas uniquement au niveau des produits annoncés, mais également sur le plan linguistique principalement au niveau de la langue ou les langues utilisées dans l'affiche publicitaire.

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