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Contribution à  l'étude du potentiel en produits forestiers non ligneux (pfnl) et fruitiers conventionnels des agroforêts à  base de cacaoyers de la zone forestière humide du Cameroun. Cas des régions d'Okola, Mfou et Ebolowa

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par Yves Nathan Mekembom
Université de Dschang - Ingénieur des eaux, forêts et chasses 2005
  

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4.3. UTILISATIONS DES PFNL DANS LES AFC

La majorité des paysans interviewés pensent que, toutes les plantes, tous les organismes présents dans la cacaoyère sont utiles, car il suffit d'en savoir l'utilisation. Les arbres trouvés dans leurs parcelles procurent prioritairement l'ombrage aux cacaoyers, un supplément alimentaire au ménage, les produits médicinaux et des services divers. Cette observation s'est vérifiée dans la mesure où les utilisations de la même espèce différaient dans la même région et parfois dans le même village. Les espèces végétales trouvées dans les AFC sont principalement utilisées comme source d'alimentation, plantes médicinales, aphrodisiaques et dans les services divers.

La figure 3 présente les proportions des différentes utilisations des PFNL dans l'ensemble des 3 régions et dans la zone d'étude. Il apparaît sur cette figure que, quelle que soit la région, l'alimentation constitue l'utilisation majeure des PFNL dans les AFC. On remarque aussi que les proportions de cette utilisation décroissent progressivement de la Lékié à la Mvila avec les valeurs de 55 %, 44 % et 42 % respectivement à Okola, Mfou et Ebolowa. Ceci pourrait s'expliquer par le fait de la pression démographique et de la proximité du grand marché de Yaoundé qui amène les paysans de la Lékié à conserver sur leurs parcelles des plantes rentables tant pour le ménage que pour la commercialisation. L'usage alimentaire est suivi de l'usage médicinal (37 %) dans l'ensemble de la zone d'étude. Ce taux montre que les paysans, face à la pauvreté, ne peuvent pas couvrir leurs besoins sanitaires dans les structures conventionnelles qui sont relativement chers par rapport à leur

pouvoir d'achat. Ils prélèvent ainsi les plantes médicinales dans leurs champs en fonction des propriétés qu'ils maîtrisent. Ces deux utilisations majeures sont suivies par les aphrodisiaques et les services divers.

Okola

7% 4%

34%

55%

Alimentaire Médicinal

Service Aphrodisiaque

Ebolowa

19%

42%

37%

2%

Alimentaire Médicinal

Service Aphrodisiaque

Mfou

14%

2%

44%

40%

Alimentaire Médicinal

Service Aphrodisiaque

Zone d'étude

14%

46%

37%

3%

Alimentaire Médicinal

Service Aphrodisiaque

Figure 3 : Principales utilisations des PFNL par site et dans la zone d'étude.

Le taux relativement élevé des services dans les régions de Mfou et Ebolowa par rapport à la région d'Okola s'expliquerait par la richesse relative de ces zones en plantes locales qui se justifie par le faible taux de dégradation de la végétation naturelle. La région de Mfou présente des caractéristiques intermédiaires entre les deux zones extrêmes. Les annexes 5 et 6 présentent le nombre de relevés et la fréquence des utilisations des espèces productrices des PFNL en fonction des types végétaux.

Le tableau XV suivant résume le rapport entre les utilisations des PFNL et les types végétaux. Il confirme un peu les observations faites ci-dessus. Ce tableau montre encore que l'usage thérapeutique constitue la principale utilisation des PFNL dans les agroforêts à base de cacaoyers, soit 66,41 % des espèces inventoriées suivi respectivement par les services (32,29 %), l'alimentaire

(28,39 %) et enfin les plantes stimulantes (5,47 %). Quel que soit le type végétal, l'usage alimentaire vient en troisième position. Ceci ne corrobore pas la conclusion de Tchatat (1996) qui dit que le cortège floristique des jardins de case est composé en majorité d'espèces alimentaires. Une analyse de chaque type végétal montre que cette tendance est respectée pour les arbres et les herbes inventoriées.

Tableau XV : Relation entre les types végétaux et les utilisations des PFNL

Utilisations

Arbres

Arbustes

Lianes

Herbes

Total

 

espèces

%

espèces

%

espèces

%

espèces

%

espèces

%

Alimentation

80

34,19

4

25,00

10

19,61

15

18,07

109

28,39

Médicinal

136

58,12

9

56,25

44

86,27

66

79,52

255

66,41

Service

85

36,32

11

68,75

9

17,65

19

22,89

124

32,29

Aphrodisiaques

15

6,40

1

6,25

3

5,88

2

2,41

21

5,47

Total

234

 

16

 

51

 

83

 

384

 

En revanche, l'analyse des arbustes montre que les services priment sur les usages médicinaux et alimentaires. Pour les lianes, l'utilisation médicinale vient en première position (86,27 % des espèces), suivie par l'alimentaire (19,61%), les services (17,65 %) et les aphrodisiaques (5,88 %). La particularité des arbustes se situe au fait que les proportions des autres utilisations ne sont pas négligeables. Ceci suggère que les arbustes soient les types végétaux les plus polyvalents dans les AFC ; leur conservation dans les cacaoyères par les paysans ne relève pas du hasard. L'utilisation seconde des herbes est alimentaire. Ces chiffres confirment les conclusions de la majorité des auteurs (Tchatat, 1996 ; Van Dijk, 1999 ; Sonwa et al., 2001a ; Mbolo, 2002 ; etc.) qui pensent que les PFNL sont des sources alimentaires et médicinales, des services divers et procurent des revenus aux populations locales (Ndoye et al., 1998). Les aphrodisiaques se recrutent plus parmi les lianes et les arbustes. Le taux relativement faible des services s'expliquerait par le fait que les paysans pour subvenir à leurs besoins ont souvent recours aux ressources provenant des autres écosystèmes tels que les jachères, la forêt secondaire voire même la forêt primaire. La peur de la destruction des pieds de cacaoyer qui pourrait résulter de la chute des arbres expliquerait également ce faible taux.

4.3.1 Plantes al imenta ires des Agroforats a base de cacaoyers

Les plantes alimentaires des AFC produisent principalement les fruits de bouche ou fruits consommés directement sans cuisson tels que (Persea americana, Dacryodes edulis, Mangifera indica Citrus spp. Trychoscypha spp., Irvingia gabonensis, etc.), les condiments et épices

(Ricinodendron heudelotii, Irvingia gobonensis, Piper guineense, Tetrapleura tetraptera, etc.), les légumes (Vernonia amygdalina, Hilleria latifolia, Crassocephalum biafrae), des boissons (Elaeis guineensis, Musanga cecropioides, Tetracera sp.), certaines sont utilisées dans la fermentation du vin de palme (Garcinia kola, Garcinia lucida, Paulinia pinnata), d'autres sont des hôtes des chenilles comestibles.

4.3.1.1 Les arbres fruitiers

Les données d'inventaire révèlent 32 espèces différentes d'arbres fruitiers identifiés dans toute la zone d'étude soit, 26 espèces dans la région d'Ebolowa, 24 espèces à Mfou et 22 dans la région d'Okola.

Une analyse spécifique de ces données montre que, Dacryodes edulis, Persea americana Mangifera indica, Elaeis guineensis, Citrus sinensis, Citrus reticulata et Cola acuminata sont les espèces domestiquées les plus fréquentes dans les AFC. Concernant les Fruitiers locaux, Myrianthus arboreus, Irvingia gabonensis, Trychoscypha acuminata et vitex grandifolia sont les plus fréquents. Ces données montrent que 66,58 %, 78,88 %, 89,88 % et 79,38 % des arbres fruitiers sont introduits respectivement dans les régions d'Ebolowa, Mfou, Okola et l'ensemble de la zone d'étude, contre 33,42 %, 21,12 %, 10,12 % et 20,62 % pour les arbres fruitiers locaux. Ces chiffres montrent qu'en général les arbres fruitiers trouvés dans les AFC sont en majorité introduits. La région d'Okola apparaît comme une zone où les cacaoculteurs ont intégré l'habitude de la plantation des arbres par rapport aux autres régions. Ceci pourrait s'expliquer par le manque de terre, la densité de la population et L'accès relativement facile au marché de Yaoundé qui amènent les paysans à intensifier leur production.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry