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Dynamique forestière post-exploitation industrielle: Cas de la forêt dense semi- décidue de Mbalmayo au sud Cameroun

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par Déric KEMADJOU MBAKEMI
Université de Yaoundé I - Master II géographie 2011
  

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1.4. Les pressions anthropiques

1.4.1. La mise en place de la population

Les populations de la région du Nyong et So'o appartiennent au grand groupe dit Pahouin ou Fang-Beti qui occupe dans l'ensemble une zone allant de la Sanaga au sud du Gabon. Ce groupe rassemble plusieurs ethnies parmi lesquelles on dénombre les Ewondo, les Béné, les Bulu, les Fong, les Yebekolo. L'occupation de la zone forestière du Cameroun est le résultat d'une série de mouvements migratoires sur une période dont il est difficile d'estimer la durée. La mise en place des Fang-Beti est cependant relativement récente. D'après E. Mveng12 ces peuples sont encore en marche dans la première moitié du XIXè siècle. Ils partent de l'Adamaoua bousculés par les Babouté et les Foulbé. Ils arrivent chez les Bafia qu'ils bousculent à leur tour avant d'entamer la traversée de la Sanaga. La tradition orale à travers une légende très célèbre transmise de père en fils suggère que cette fameuse traversée s'est faite sur le dos d'un immense serpent miraculeux. Ces migrations ne prendront fin que vers la fin du XIXè siècle avec l'arrivée des colonisateurs européens.

1.4.2. Les groupes ethniques

Le village Faekelé II est presque entièrement peuplé d'Ewondo répartis en plusieurs familles. Faekelé II est constitué de 5 quartiers ou « hameaux » tous situés le long de la piste secondaire qui mène vers à Akak. Ils sont séparés les uns des autres par des lambeaux de forêt secondaire qui bordent la piste.

En 1976, le recensement général de la population et de l'habitat indiquait pour ce village 126 habitants, soit 54 hommes et 72 femmes. Plus de trois décennies après, ces données n'ont pas fondamentalement changé. En effet, La population est estimée à environ 200 âmes par le chef du village. Comme ailleurs dans le sud-Cameroun, la population est en majorité constituée de femmes, les hommes alimentant pour la plupart l'essentiel du flux de migrants vers la ville proche de Mbalmayo. Les raisons scolaires mais aussi et surtout économiques motivent leur départ. Il est en effet souvent question de se faire embaucher dans les entreprises industrielles de transformation de bois. Cet important exode rural contribue à maintenir les densités rurales très faibles.

12 Mveng, E (1983), Histoire du Cameroun, CEPER, Yaoundé, P. 127.

1.4.3. Les activités de production

1.4.3.1. Une agriculture de plus en plus orientée vers la spéculation

L'agriculture reste l'activité dominante des populations du village Faekelé II. Cette agriculture essentiellement vivrière mobilise à peu près également aussi bien les hommes que les femmes, car la cacaoculture, si souvent commune aux populations en zone forestière, est très peu pratiquée ici. Les hommes sont donc très impliqués dans l'agriculture vivrière. Mais on observe encore une division sexuelle des tâches dans les travaux champêtres. L'abattage et le défrichement sont encore presque exclusivement le fait des hommes tout comme la création et l'entretien des petites plantations de banane-plantain. Les femmes labourent, sèment, sarclent et récoltes les plantes vivrières.

Le système de polyculture vivrière de type itinérante sur brûlis est largement pratiqué. Une parcelle de forêt est défrichée généralement en début de saison sèche. Les débris végétaux qu'on aura laissé sécher pendant plusieurs semaines seront brûlés. La cendre obtenue par ce moyen sert à la fertilisation du sol. Les semailles commencent au lendemain du brûlis, avec les premières pluies. La parcelle est mise en culture pour 3 à 5 ans avant d'être ensuite laissée en jachère pour permettre au sol de se reposer et se fertiliser à nouveau. La jachère est utilisée pour d'autres activités, comme le piégeage et la collecte. L'éventail des plantes cultivées est varié. A côté des tubercules qui constituent la base de l'alimentation, on trouve le maïs, les courges, l'arachide, la banane-plantain.

Les récoltes sont en priorité destinées à l'autoconsommation. Mais de plus en plus, l'objectif des paysans en début de saison agricole est d'aller au-delà de la satisfaction des besoins familiaux. Il est désormais question de se procurer des revenus à partir de l'activité agricole. C'est pourquoi une bonne partie des récoltes alimente les marchés de la ville de Mbalmayo. On peut considérer cette agriculture comme une agriculture vivrière de rente.

L'élevage est de type « sentimental » et encore très traditionnel car les animaux sont rarement vendus. La part belle est faite surtout au petit bétail mais aussi aux gallinacés. Des ovins, caprins et porcins sont élevés en divagation. Ils errent librement aux abords des cases et occasionnent souvent des dégâts aux cultures vivrières près du village. Ils sont d'une grande importance à l'occasion de certaines cérémonies liées à des évènements heureux comme la dot et la célébration des mariages ou à des funérailles. Les animaux domestiques, chèvres, moutons,

cochons, poules et canards sont souvent gérés par les hommes. Toutefois, pour accroître leurs revenus, les populations de Faekelé II pratiquent d'autres activités non agricoles.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe