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Dynamique forestière post-exploitation industrielle: Cas de la forêt dense semi- décidue de Mbalmayo au sud Cameroun

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par Déric KEMADJOU MBAKEMI
Université de Yaoundé I - Master II géographie 2011
  

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CHAPITRE 2 :

LES IMPACTS DE L'EXPLOITATION INDUSTRIELLE DE LA FORET SUR LA
BIODIVERSITE

Introduction

Nous nous consacrons ici à une analyse taxonomique. Elle consiste à décrire la quantité de la biodiversité ainsi que la distribution de celle-ci dans l'espace. L'avantage de cette description est de permettre de caractériser la composition floristique des parcelles étudiées. Nous ferons appel dans cette caractérisation à des indices utilisés par de nombreux auteurs. L'objectif à la fin est de déterminer les conséquences de la mise en exploitation d'une parcelle de forêt. Autrement dit, il s'agit de répondre à la question de savoir quels sont les impacts à moyen terme des coupes sélectives d'arbres aux plans de la biodiversité et du volume de bois

2.1. Les paramètres de la diversité biologique

Dans la forêt non exploitée, on a pu recenser 1133 individus de diamètre (dbh) = 5 cm. Ils sont répartis entre 43 familles, 161 espèces et 122 genres. La forêt exploitée en 2002 compte 990 individus appartenant à 42 familles, 165 espèces et 121 genres.

Tableau 2 : Comparaison des taxons entre les parcelles

Site Individus Espèces Genres Familles

Parcelle exploitée

990

165

121

42

Parcelle non exploitée

1133

161

122

43

 

Sources : Relevés de terrain

A l'observation du tableau ci-dessus, on note qu'au plan uniquement statistique les deux parcelles présentent à peu près le même nombre d'espèces, de genres et de familles. La diversité biologique sur la parcelle exploitée semble n'avoir pas a priori souffert de l'exploitation forestière. L'étude détaillée de la composition des espèces, genres et familles déterminera la différence qui peut exister entre les deux parcelles au-delà de l'égalité numérique que l'on note.

2.2. La diversité des familles

Au plan de la richesse biologique, les familles les plus représentées sur la parcelle exploitée sont les Euphorbiaceae (13 espèces), les Sterculiaceae (12 espèces), les Annonaceae et Méliaceae (11 espèces chacune), les Mimosaceae et Moraceae (9 espèces chacune). Sur la parcelle non exploitée, on a par ordre les Sterculiaceae (13 espèces), les Euphorbiaceae (12 espèces), les Annonaceae et les Méliaceae (11 espèces pour chacune des familles), Mimosaceae et Fabaceae (8 espèces pour chaque famille) (tableaux 3 et 4).

Sur l'ensemble des 2 placettes, on note la présence de 45 familles dont 40 sont communes aux deux sites. Deux familles rencontrées sur le site perturbé n'apparaissent pas sur le site relativement intact. Il s'agit des Astéraceae (représentées par un individu de l'espèce Vernonia concerta) et des Bombacaceae (représentées par Bombax brevicuspe avec 8 individus et Bombax sp qui compte 2 individus). De l'autre côté, trois familles observées en forêt non exploitée sont absentes de la parcelle exploitée en 2002. Il s'agit des Mélastomataceae représentées par 2 individus de l'espèce Memexylon sp, des Leguminosaceae avec crudia gabonensis et les Rhizophoraceae représentées par un seul individu de l'espèce Anopyxis klaineana.

En dehors des familles exclusives à l'un des sites, Il existe 15 familles rares (représentées par une seule espèce) communes aux deux sites : Acanthaceae, Chrysobalanaceae, Clusiaceae, Guttiferaxeae, Lauraceae, Lécythidaceae, Lepidibotriaceae, Myrtaceae, Ochnaceae, Pandaceae, Passifloraceae, Rhamnaceae, Samydaceae, Simaroubaceae, Violaceae. La famille des Tiliaceae et celle des Verbénaceae qui sont rares en parcelle exploitée sont représentées par au moins deux espèces en parcelle non exploitée. A l'opposé, il existe également de nombreuses familles dont le nombre d'espèces est relativement important. Il s'agit pratiquement des mêmes familles qui apparaissent presque dans les mêmes proportions sur les deux sites comme l'illustre le tableau 4. Il s'agit des familles suivantes : Euphorbiaceae, Sterculiaceae, Annonaceae, Méliaceae, Mimosaceae, Moraceae, Césalpiniaceae, Cecropiaceae. Ces familles sont représentées par au moins six espèces.

On note aussi qu'il n'existe pas de grande différence en ce qui concerne la composition spécifique. A quelques rares exceptions, les différentes familles se retrouvent sur l'une et l'autre parcelle. A ce niveau on peut estimer que l'exploitation forestière sélective n'a pas modifié fondamentalement la composition floristique du peuplement forestier. La parcelle

exploitée est d'ailleurs plus riche en espèces (165) que celle qui est restée relativement intacte (161).

Les Sterculiaceae et les Apocynaceae sont les plus abondantes et présentent les plus grandes densités sur les deux sites (tableau 3). En revanche, les familles secondaires sont différentes : Méliaceae et Anacardiacee dans la parcelle non exploitée, Myristicaceae et Euphorbiaceae dans la parcelle non exploitée.

Lorsqu'on consédère le nombre d'individus, les Sterculiaceae constituent la famille largement dominante sur les deux sites, soit 126 individus dans la forêt exploitée et 105 individus dans la forêt mature (tableaux 3 et 4). Les différences se situent dans la représentation des familles secondaires. Dans la forêt mature, les familles qui complètent le groupe des 5 principales familles sont les suivantes : Apocynaceae, Méliaceae, Anacardiaceae, Samydaceae. Au sein de la forêt exploitée, ce sont, par ordre décroissant aussi, les familles suivantes : Myristicaceae, Apocynaceae, Euphorbiaceae, Césalpiniaceae. En revanche, la forêt mature porte seule la famille des Rhizophoraceae tandis que la forêt exploitée héberge exclusivement les Astéraceae

Pour les cinq familles abondantes, les deux parcelles partagent uniquement les Sterculiaceae et les Apocynaceae. D'autre part, lorsqu'on descend dans la hiérachie, on se rend compte que les Ebenaceae (bois d'énène), qui comptent 65 invidividus dans la forêt mature, sont sous représentées dans la forêt exploitée dans laquelle on compte seulement 26 individus. De l'autre côté, la forêt exploitée comporte 62 individus de la famille des Moraceae alors que la forêt mature n'en compte que 25, soit moins de la moitié de la population du premier site. Les analyses montreront plus loin que les ouvertures artificielles pratiquées dans la forêt au cours de la période de coupe sélective du bois ont favorisé la prolifération d'une espèce de lumière à croissance rapide et à bois mou comme Musanga cecropioides. Cette espèce compte 25 individus dans la parcelle exploitée alors qu'on dénombre seulement 2 individus dans la forêt mature. Dans ce peuplement, on la retrouve uniquement au sein des chablis.

Tableau 3 : Nombre d'individus par famille dans les deux parcelles

 

Forêt non exploitée (forêt mature)

Forêt exploitée

No

Famille

Nombre d'individus

Famille

Nombre d'individus

1

Sterculiaceae

105

Sterculiaceae

126

2

Apocynaceae

76

Myristicaceae

93

3

Meliaceae

69

Apocynaceae

93

4

Anacardiaceae

67

Euphorbiaceae

72

5

Ebenaceae

65

Caesalpiniaceae

63

6

Rubiaceae

64

Meliaceae

59

7

Annonaceae

63

Ulmaceae

35

8

Sapindaceae

62

Annonaceae

35

9

Myristicaceae

51

Burseraceae

33

10

Ulmaceae

50

Mimosaceae

29

11

Euphorbiaceae

48

Sapindaceae

29

12

Irvingiaceae

47

Moraceae

62

13

Olacaceae

41

Irvingiaceae

27

14

Papilionaceae

34

Ebenaceae

26

15

Burseraceae

32

Anacardiaceae

23

16

Lecythidaceae

28

Rubiaceae

21

17

Violaceae

27

Combrétaceae

17

18

Caesalpiniaceae

26

Lecythidaceae

17

19

Mimosaceae

25

Olacaceae

17

20

Clusiaceae

20

Sapotaceae

12

21

Flacourtiaceae

14

Guttiferaceae

12

22

Guttiferaceae

13

Papilionaceae

12

23

Sapotaceae

12

Flacourtiaceae

12

24

Tiliaceae

12

Bombacaceae

10

25

Moraceae

25

Violaceae

8

26

Combrétaceae

9

Rutaceae

4

27

Chrysobalanaceae

7

Acantaceae

4

28

Samydacées

5

Ochnaceae

3

29

Bignoniaceae

6

Tiliaceae

3

30

Rutaceae

4

Clusiaceae

3

31

Lauraceae

3

Lepidibotriaceae

3

32

Lepidibotryaceae

3

Chrysobalanaceae

3

33

Pandaceae

3

Lauraceae

3

34

Simaroubaceae

3

Passifloraceae

2

35

Acanthaceae

2

Samydaceae

2

36

Mélastomaceae

2

Bignionaceae

2

37

Ochnaceae

2

Rhamnaceae

2

38

Verbenaceae

2

Pandaceae

1

39

Myrtaceae

1

Simaroubaceae

1

40

Passifloraceae

1

Asteraceae

1

41

Rhamnaceae

1

Myrtaceae

1

42

Rhizophoraceae

1

Verbenaceae

1

43

leguminosaceae

1

/

8

 

/

1

 
 

Total

43

1133

42

990

 

Tableau 4 : Proportion des principales familles recensées dans les parcelles

 

Site non exploité

Familles Nombre

d'individus %

Site exploité

Familles Nombre

d'individus

%

1

Sterculiaceae

105

9,26

Sterculiaceae

126

12,73

2

Apocynaceae

76

6,70

Apocynaceae

93

9,39

3

Méliaceae

69

6,09

Myristicaceae

93

9,39

4

Anacardiaceae

67

5,91

Euphorbiaceae

72

7,27

5

Ebénaceae

65

5,73

Césalpiniaceae

63

6,36

6

Rubiaceae

64

5,64

Moraceae

62

6,26

7

Annonaceae

63

5,56

Méliaceae

59

5,96

8

Sapindaceae

62

5,47

Annonaceae

35

3,54

9

Myristicaceae

51

4,50

Ulmaceae

35

3,54

10

Ulmaceae

50

4,41

Burseraceae

33

3,33

11

Euphorbiaceae

48

4,23

Mimosaceae

29

2,93

12

Irvingiaceae

47

4,14

Sapindaceae

29

2,93

13

Olacaceae

41

3,61

Irvingiaceae

27

2,73

14

Papilionaceae

34

3,00

Ebenaceae

26

2,63

15

Burseraceae

32

2,82

Anacardiaceae

23

2,32

16

Lecythidaceae

28

2,47

Rubiaceae

21

2,12

17

Violaceae

27

2,38

Combretaceae

17

1,72

18

Cesalpiniaceae 26

2,29

Lécythidaceae

17

1,72

19

Mimosaceae 25

2,20

Olacaceae

17

1,72

20

Moraceae

25

2,20

Flacourtiaceae

12

1,21

 

Source : Relevés de terrain.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe