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Dynamique forestière post-exploitation industrielle: Cas de la forêt dense semi- décidue de Mbalmayo au sud Cameroun

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par Déric KEMADJOU MBAKEMI
Université de Yaoundé I - Master II géographie 2011
  

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LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS

ARB Autorisation de récupération du bois

CED Centre pour l'Environnement et le Développement

COCAM Contre-plaqué du Cameroun

COVIMOF Communauté villageoise de Melombo, Okekat et Faekelé

DBH Diameter at breast height

DHP Diamètre à hauteur de poitrine

DME Diamètre minimum d'exploitation

FAO Food and agricultural organization

ONADEF Office national de développement forestier

PIB Produit intérieur brut

RCA République Centrafricaine

RDC République Démocratique du Congo

WRI World Ressource Institute

INTRODUCTION

L'étude se rapporte à une question essentielle qui se pose au moins depuis la Conférence des Nations unies sur l'environnement tenue à Stockholm en 1972. Il s'agit de la question de l'interdépendance entre l'environnement et le développement économique. Il faut désormais prélever les ressources naturelles de manière à ne pas inhiber les capacités du milieu à se renouveler. Dans le cas de l'exploitation forestière dont il est question ici, il s'agit d'abord de satisfaire un besoin économique important, celui du bois d'oeuvre, source de devises pour les pays en voie de développement comme le Cameroun. Ce faisant, il s'agit du même coup des menaces portées sur une végétation dont on convient désormais qu'elle est déterminante dans l'amélioration de la qualité de la vie sur terre et, par delà, de la régulation du climat régional et global. L'étude se fonde sur l'idée que l'intervention humaine en forêt, comme dans tous les milieux naturels, est porteuse de conséquences à court ou à long terme. Les ressources forestières étant considérées comme renouvelables, on pense qu'à terme, les zones exploitées peuvent se reconstituer pour reprendre une physionomie proche des formations primaires. Cette reconstitution passe par des stades d'évolution qui se traduisent par des marques sur la végétation. Les indices peuvent être d'ordre floristique ou structural. Il s'agira donc d'évaluer les modifications de la couverture forestière consécutive à la coupe industrielle du bois et de comprendre le processus et les étapes de l'évolution vers des stades plus ou moins proches de l'état initial. C'est pourquoi nous avons intitulé ce travail « Dynamique forestière post-exploitation industrielle : le cas de la forêt dense semi décidue de Mbalmayo (Sud Cameroun) ».

I- CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE

La bonne compréhension de ce travail exige des définitions précises des termes essentiels de son libellé. Il s'agit principalement des concepts de dynamique forestière et d'exploitation industrielle.

La dynamique forestière est perçue par certains comme la régression ou l'extension spatiale de la forêt par rapport à un autre biome, la savane le plus souvent. La dynamique est donc ici synonyme de phases successives affectant un paysage végétal avec en général une modification de la composition et/ou de la structure de la forêt. D'autres assimilent la dynamique aux changements affectant une forêt suite à des perturbations naturelles ou anthropiques.

composition intra et interspécifique des populations qui constituent un espace boisé". Cette définition intègre les paramètres liés à la composition spécifique et à la structure de la végétation. En effet, l'écosystème forestier se caractérise par une occupation de l'espace dont les éléments (le cortège floristique, la densité du peuplement, la répartition des classes de diamètres) sont naturellement amenés à évoluer avec ou sans intervention humaine. Cette évolution est due à divers facteurs : changement du microclimat, glissement de terrain, incendie, défrichement, chablis... Toute modification d'un ou de plusieurs de ces paramètres peut induire une dynamique forestière. Celle-ci est à la fois quantitative (dynamique spatiale et accroissement en hauteur des individus) et qualitative (transformation ou réduction de la biodiversité). Nous allons donc considérer la dynamique forestière comme l'évolution ou la transformation de la composition et de la structure de la forêt. Nous ne nous limiterons dans ce travail qu'à l'étude des modifications provoquées principalement par l'exploitation industrielle du bois.

Les diverses approches de la dynamique de la végétation tiennent toujours compte de la notion d'échelles (temporelle et spatiale). Pour ce qui est de l'échelle temporelle, la dynamique se traduit par une évolution de la végétation entre un temps repère T0 et le temps d'observation T1. Dans notre travail, T0 correspond à la date de la perturbation (l'exploitation forestière) en 2002 et T1 à la période pendant laquelle nous avons effectué nos relevés et observations. Nous nous sommes donc limités à une période de 7 ans après exploitation. On se demandera toujours si elle est représentative. Peut-on en effet apprécier la dynamique de la végétation sur un laps de temps aussi court ? Quelle est la période qui conviendrait le mieux ? 10, 20, 70 ans ? On ne saurait répondre de façon catégorique et péremptoire à cette question car « il n'existe pas a priori une échelle temporelle standard applicable par tous ». Il faut cependant préciser que les difficultés pratiques et matérielles ont orienté ce choix.

Autrement dit, le choix de l'échelle temporelle a été dicté par la présence sur un site relativement accessible d'une étendue de forêt dense non exploitée qui côtoie des parcelles soumises à des coupes sélectives d'arbres il y a 7 ans de cela. Des zones d'exploitation plus anciennes n'existent pas sur le site et le souci de travailler sur une zone homogène (sur le plan de la composition floristique et de la structure de la forêt) a été prioritaire dans les choix. Nous avons cependant parcouru des sites d'exploitation plus âgés situés plus loin de la localité de Fakélé pour nous faire une idée de l'évolution à long terme du peuplement forestier exploité industriellement.

Le Larousse agricole (1981) définit l'exploitation forestière comme l'ensemble des opérations d'abattage, de façonnage, de débardage et de transport de bois. Elle est exécutée par des entrepreneurs appelés exploitants forestiers qui emploient des bûcherons pour l'abattage et le façonnage du bois, des débardeurs pour sortir en bordure de route les bois façonnés et des camions grumiers pour le transport de ces bois à la scierie ou à l'usine utilisatrice. L'exploitation industrielle fera référence au prélèvement ou à la récolte du bois d'oeuvre consécutive à l'obtention d'un titre d'exploitation des autorités forestières, prélèvement effectué à l'aide d'engins roulants tels que les débardeurs, les grumiers, les camions... Au Cameroun, selon la législation forestière de 1994, deux étapes sont nécessaires pour exploiter les ressources forestières : obtenir un agrément et détenir un titre d'exploitation. Cette exploitation est sélective et s'oppose à la coupe « à blanc » qui procède au prélèvement de tous les arbres d'une parcelle même s'ils ne sont pas tous commercialisables.

La coupe sélective se caractérise par le prélèvement d'une fraction importante des arbres situés au dessus d'un seuil de diamètre, appelé diamètre minimum d'exploitabilité (DME), fixé pour chaque espèce par la loi forestière, et mesuré à 1,30 mètre du sol (voir annexe III). Le diamètre minimum est arrêté pour assurer une bonne régénération des espèces exploitées. Il est fixé par rapport au diamètre observé à maturité pour l'espèce à exploiter. Les essences d'intérêt commercial justifiant une exploitation sélective sont dans leur majorité des espèces à bois précieux dense, et sont souvent des émergents constitués par des espèces dominantes de la canopée. Les individus exploités ont un très gros diamètre et sont supposés être adultes.

Pour Lourmas (2005), le terme exploitation sélective rassemble toutes les pratiques sylvicoles qui répondent aux trois critères suivants :

· l'arbre sélectionné pour être abattu est une essence d'intérêt commercial ;

· son diamètre mesuré à hauteur de poitrine (DHP ou DBH) dépasse le diamètre minimum d'exploitabilité (DME) fixé pour chaque espèce par les lois forestières en vigueur dans le pays concerné ;

· des pistes de débardage sont ouvertes spécifiquement pour chaque arbre ou bouquet d'arbres abattus (ouverture du milieu limitée).

L'exploitation sélective est le mode d'exploitation le plus répandu dans le Bassin du Congo, d'une part en raison de son faible coût de revient, d'autre part en raison d'une densité trop faible d'espèces précieuses ne justifiant pas des coupes en masse ou coupes rases (Lourmas2005).

On distingue souvent deux types d'exploitation industrielle de la forêt d'un point de vue environnementaliste:

· le type minier qui se caractérise par une exploitation, un prélèvement des essences sans souci ou contrainte de régénération. C'est ce type qui a été appliqué sur la parcelle exploitée retenue pour l'étude. Il est en règle générale, le plus pratiqué dans nos forêts et compromet l'équilibre de la couverture forestière.

· le type qui associe exploitation et régénération. Dans ce cas, le cahier de charge de l'exploitant lui impose des actions visant la préservation de la forêt.

L'exploitation forestière industrielle telle que définie ci-dessus s'oppose à l'exploitation forestière artisanale qui peut elle-même prendre plusieurs formes : exploitation illégale du bois d'oeuvre avec le plus souvent la tronçonneuse comme unique engin, l'exploitation du bois pour la cuisson des aliments et la construction des habitations.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault