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Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

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par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

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I.4. Le rôle des forêts dans l'atténuation des changements climatiques

On connaît depuis longtemps l'importance des forêts pour la production de biens et de services comme les produits ligneux, les combustibles, la conservation des ressources en sols et en eaux, les loisirs et la diversité biologique. A présent, on connaît aussi le rôle important des forêts dans les cycles biogéochimiques globaux, en particulier le cycle du carbone (MEA, 2005). Le cycle du carbone est essentiel pour son rôle de régularisation de la concentration de gaz carbonique (CO2) - qui est un gaz à effet de serre important - dans l'atmosphère. L'augmentation de la concentration en CO2 dans l'atmosphère contribue au réchauffement de la planète, et par conséquent au changement climatique. Les principaux réservoirs de carbone sont l'atmosphère, les combustibles fossiles, les océans, la biosphère terrestre et les sols (voir figure 1, plus haut). Le carbone est échangé entre ces réservoirs et l'atmosphère sous forme de gaz carbonique (CO2) par : la combustion des combustibles fossiles, la production primaire nette et la respiration des plantes, des sols et des autres formes de matière organique morte, le déboisement, le boisement et le reboisement et la repousse de la végétation après un bouleversement, et au travers les échanges avec les océans.

Les forêts sont importantes dans le cycle global du carbone car elles stockent de grandes quantités de carbone dans la végétation et le sol. Elles échangent du carbone avec l'atmosphère par la photosynthèse et la respiration et elles sont des sources de carbone atmosphérique quant elles sont perturbées par des causes humaines ou naturelles (feux de brousse, abattage selon de mauvaises procédures d'exploitation, débroussaillement et brOlis pour la conversion de la forêt à d'autres usages) et elles deviennent des puits de carbone atmosphérique (absorption nette de CO2 de l'atmosphère) lorsqu'elles repoussent après ces bouleversements. Les hommes peuvent, par l'aménagement des forêts, changer la taille des réservoirs de carbone et modifier le flux de carbone entre eux et par conséquent modifier leur rôle dans le cycle du carbone et la façon dont ils influent sur le climat.

Les perturbations qui entraînent une libération du carbone peuvent être d'origine naturelle ou être provoquées par l'homme; ce sont notamment des processus qui entraînent la conversion des forêts ou la dégradation des terres. Parmi ces processus, on peut citer l'agriculture, le pâturage, l'exploitation du bois, les feux de brousse, et les infestations par les ravageurs et les maladies. Par contre, lorsqu'on reconstitue des terres dégradées, on reconstitue la fonction de puits de carbone des formations végétales. C'est la tendance générale observée dans beaucoup de forêts des zones tempérées et boréales qui ont été exploitées (abattage ou exploitation sélective) ou déboisées dans le passé (Brown, 2002).

Selon Brown et Gaston (1995), les forêts peuvent influer sur le réchauffement climatique de plusieurs façons, notamment par la production d'autres gaz à effet de serre comme l'oxyde de carbone, l'ozone et les oxydes nitreux, et par des changements de l'albédo, c'est-à-dire du pouvoir de réflexion de la terre quand les forêts sont remplacées par d'autres types de couvertures terrestres. Cependant, la principale influence des forêts réside sur la régulation du CO2 dans l'atmosphère et, par conséquent, sur le cycle global du carbone. Les forêts3 couvrent environ 3,4 Gha (1 Gha = 109 ha ou 1 milliard d'hectares) (FAO, 1996). La plupart sont situées :

- dans les zones de faible latitude (0 à 25 °N et S) ou zone tropicale (52%),

- dans les zones de latitude élevée (50 à 75 °N et S) ou zone boréale (30%),

- dans les zones de latitude moyenne (25 à 50 °N et S) ou zone tempérée (18%).

Il y a dans le monde quelques 1,7 Gha d'autres terres boisées qui incluent d'autres formations comme des formations claires, les broussailles et les jachères forestières résultant des cultures itinérantes (FAO, 1995) qu'on ne comptabilise pas directement dans les formations forestières au sens de la définition de la FAO. Une partie de ces autres zones non forestières, offre des possibilités considérables d'atténuation des émissions de CO2 par l'aménagement forestier (par exemple, en évitant les incendies dans la savane).

Par contre, les forêts tropicales subissent des pertes importantes, estimées actuellement à environ 15,4 millions d'hectares par an pour la période 1980-1990 ; mais il s'agit là de données estimées (Brown, 2002). De 1986 à 1990, FAO (1996) estime que 5,9 millions d'hectares par an de forêts tropicales ont été abattues pour des besoins commerciales ou de consommation locale. Pour la plupart, les zones déboisées sont converties en terres agricoles, pâturages ou cultures itinérantes. Outre le déboisement, de vastes étendues de forêts sont exploitées à titre commercial. L'abattage diminue les stocks de carbone sur ces

3 Les pays du Sud doivent définir la notion de forêt dans le cadre des MDP. Trois valeurs sont requises pour définir une forêt (critères définis par les accords de Marrakech et par la FAO) : taux de couverture minimum de 10-30 %, surface minimum de 0,05-1 ha, taille minimum des arbres de 2-5 m.

terres, mais les forêts peuvent se régénérer et accumuler du carbone (généralement davantage qu'avant l'abattage) si elles ne sont pas gravement endommagées durant les opérations d'exploitation. Cette reconstitution peut être plus effective si les zones forestières font l'objet de bonnes méthodes d'aménagement et sont protégées des forces naturelles et humaines qui pourraient nuire à la végétation et au sol (Brown, 2002). Il faut noter toutefois que la plupart des formations forestières tropicales subissent plusieurs formes de dégradation insidieuses ou apparentes, diminuant ainsi le rythme ou la capacité de séquestration du carbone.

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