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Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

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par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

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I.11. Les activités de reboisement au Sénégal

L'historique des approches de conservation forestière montre plusieurs séquences qui diffèrent par les objectifs de la conservation forestière, les approches et la finalité. Il faut noter a priori que les stratégies de reconstitution des milieux dégradés ou de conservation ont été influencées par les contextes démographiques, climatiques, par les engagements internationaux, et surtout par l'apport de solutions au grand problème de la dégradation des terres qui constitue un réel frein à la production agricole et pastorale.

Déjà, durant la période coloniale, des efforts importants de conservation ont été faits par la mise en réserve de la plupart des Forêts Classées que le pays compte actuellement. Le législateur colonial avait aussi développé plusieurs plantations en régie avec des boisements de Khaya senegalensis, Bombax costatum et Tectona grandis. Les Forêts Classées de la période coloniale ont été conservées et les plantations en régie poursuivies pendant l'indépendance. Avec la grande sécheresse de 1970, l'Etat du Sénégal a initié de grands projets de reboisement en régie avec notamment la mise en place du PRS (Projet de Reboisement du Sénégal). Jusque là les populations locales n'étaient pas impliquées dans les efforts structurels de reboisement. Ce n'est qu'avec l'avènement des projets de nouvelle génération, lesquels partent du constat des échecs antérieurs, qu'a commencé l'application de la participation locale. L'enthousiasme et l'intérêt de l'approche participative a engendré une littérature abondante autour de nombreux projets des années 1980-1990 comme le PGCRN (Projet des Gestion Communautaire des Ressources Naturelles), le PROBOVIL (Projet de Boisement Villageois), le PAEFK (Projet d'Appui à l'Entreprenariat Forestier), le PRECOBA (Projet de Reboisement Communautaire dans le Bassin Arachidier), le PREVINOBA (Projet de reboisement villageois dans le Nord-ouest du bassin arachidier), etc., qui devraient tous à travers une implication des populations contribuer à l'atteinte des objectifs du PAFS (Plan d'Action Forestier du Sénégal).

Les approches participatives se sont consolidées avec l'avènement de la décentralisation (1992) qui a transféré entre autres compétences, la gestion des ressources naturelles non protégées aux collectivités locales ; une nouvelle forme de participation locale apparaît à travers la foresterie communautaire depuis 1995. Des Projets comme le PAGERNA (Projet d'Autopromotion et de Gestion des Ressources Naturelles au Sine Saloum), le PGIES (Projet de Gestion Intégrée des Ecosystèmes au Sénégal), le PROGEDE (Programme de Gestion Durable des Energies traditionnelles et de substitution) ; et des initiatives comme celles de la coopération allemande (GTZ), avec l'aménagement de la Forêt Classée de Dankou, sont autant d'illustrations d'une foresterie d'un nouveau genre. L'idée est de faire en sorte que l'aménagement et la gestion des ressources forestières soient le fait des populations qui doivent en tirer des bénéfices sous le contrôle du service forestier.

Jusque là, aucun des projets susmentionnés n'évoque la question de la séquestration du carbone parmi ses objectifs ou motivations tacites. Ce n'est qu'à la dernière phase du PROGEDE, et la mise en place depuis 2005-2006 du PREFER (Projet de Réhabilitation des Ecosystèmes Forestiers et Ruraux) et du PROGERT (Projet de Gestion et de Restauration des Terres Dégradées du Bassin Arachidier) que la question de la séquestration du carbone

par les activités forestières a été clairement stipulée dans les documents de travail et prise en compte dans la mise en ~uvre des activités de projets forestiers.

Ces mutations dans l'approche sont accompagnées de profondes réformes juridiques et institutionnelles pour faciliter la mise en ~uvre de la foresterie rurale communautaire. Ainsi, le Code Forestier a été révisé en 1993, la décentralisation est devenue effective en 1996, la politique forestière (PAF) a été revue pour mieux tenir compte des nouvelles orientations politiques et stratégiques en matière de foresterie.

Malgré ces efforts, le déboisement est cité parmi les facteurs structurants majeurs de la dégradation de l'environnement au Sénégal. Les sols s'appauvrissent, les superficies forestières sont continuellement réduites, l'érosion et la réduction de la biodiversité sont plus que jamais actuelles (MEPN, 1997), et ce en dépit de quelques études qui démontrent par endroit une réhabilitation naturelle (cicatrisation) de certains écosystèmes dans le Sahel (Bassett et Zueli., 2000; Rasmussen et al., 2001). C'est dans ces conditions de désertification et de déforestation que le Sénégal s'est engagé en tant que parti signataire de la CCNUCC à développer des projets MDP foresterie pour non seulement séquestrer du carbone, mais aussi atténuer plusieurs effets néfastes des changements de l'environnement et des écosystèmes. L'état actuel des connaissances sur les stocks de carbone des formations végétales montrent à la fois le potentiel et les dynamiques en cours, mais révèlent surtout les lacunes à combler pour mieux documenter les réservoirs de carbone à l'échelle nationale.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo