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Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

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par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

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Article II. CHAPITRE III :

Article III. Biomasse et carbone des

savanes soudaniennes et soudano-

guinéennes étudiées

Ce chapitre présente les méthodes d'évaluation existantes pour l'estimation de la biomasse des formations végétales. Leur approfondissement nous a permis d'élaborer une méthode de conversion des données d'inventaire forestier en biomasse utilisant les régressions allométriques développées dans le Chapitre 2. Les résultats montrent que la distribution spatiale et la dynamique temporelle du carbone sont sous l'influence de la structure des classes de diamètre et de la vitesse de croissance des arbres. De telles analyses ont alors permis d'évaluer le taux et le potentiel de séquestration de carbone des savanes soudaniennes et soudano-guinéennes en partant des données d'inventaire des Forêts Classées que sont Patako, Wélor, Ouli, Bala, Kantora et Mampaye.

Section 3.01 III.1. Estimation de la biomasse dans les

écosystèmes de savane

L'utilisation des modèles allométriques pour estimer la biomasse est un exercice central dans l'estimation du carbone ligneux des formations végétales. Les modèles allométriques sont construites sur la base de méthodes destructives, mais une fois que le modèle est obtenu pour un écosystème donné on peut procéder à des estimations non destructives de la biomasse et donc du carbone pour des formations végétales similaires. Pour l'ensemble des méthodes approuvées (Approaved Afforestation, Reforestation Methods) en foresterie dans le cadre des MDP, des modèles allométriques sont suggérés pour l'estimation de la biomasse et de sa dynamique. Le fait d'en créer pour les écosystèmes soudaniens et soudano-guinéens du Sénégal devrait donner plus de précision dans la caractérisation de la biomasse des zones d'intervention des projets des forêts aménagées ou non. A défaut des modèles allométriques, d'autres approches non destructives (indirectes) ont été testées. Les données satellitaires sont de plus en plus utilisées pour estimer la biomasse des écosystèmes. Les techniques utilisées peuvent être basées sur l'utilisation des données sensibles au volume de biomasse (données RADAR par exemple) ou sur des corrélations entre des indices spectraux comme le NDVI ou autres indices de végétation avec la biomasse.

L'intérêt suscité par les données satellitaires a incité l'ESA (European Spatial Agency) à envisager un capteur RADAR sensible à la biomasse, dans le cadre des séries de satellites appelées Earth Explorer. Dans la seconde phase de ce programme, ESA envisage de mettre en place BIOMASS Explorer qui doit utiliser la bande P-SAR pour le suivi des forêts à l'échelle du globe. Cette bande permettra de développer des modèles pour mesurer la biomasse des forêts, l'ampleur du déboisement, mais aussi les stocks et flux de carbone ( http://sci.esa.int/, accédé en aoflt 2008). En attendant d'avoir des données plus précises, les estimations à partir de satellites nécessitent un effort énorme de validation (biomasse mesurée in situ) pour s'assurer de la qualité des produits. Les travaux de plusieurs auteurs (Brown, 1995; Diouf et Lambin, 2000; Coops et Waring., 2001; Seaquist et al., 2003; Bronge, 2004; Fensholt, 2004; St-Onge et al., 2004; Brown et al., 2005; Fensholt et al., 2006) ont porté sur l'estimation de la productivité des écosystèmes ou des mesures de biomasse basées sur l'utilisation des techniques spatiales étalonnées avec des données de terrain. Les informations obtenues sont très utiles par le fait qu'elles contribuent à renseigner des zones caractérisées par une quasi-absence de données sur la végétation, tout en offrant une perception spatio-temporelle. Ces techniques sont cependant mises en ~uvre avec des précisions variables et nécessitent pour la plupart des cas un plus grand effort de validation.

Plusieurs sources de données satellites ont permis d'obtenir des produits en rapport avec l'état de la végétation (produits MODIS, MERIS, SPOT-VEGETATION). A l'heure actuelle il existe peu de preuves sur l'efficacité de ces mesures pour la quantification de la biomasse ligneuse à l'échelle locale. Il faudrait par conséquent éviter, avec l'état actuel des produits spatiaux, de considérer que les seules données satellitaires peuvent permettre d'étudier les stocks de carbone et leur dynamique. En outre, même si la télédétection peut aider à détecter les changements de couverture du sol, les techniques utilisées ne permettent pas pour le moment d'estimer la biomasse en dessous de la couverture des arbres (Skutsch, 2005), ce qui constitue une limite si les besoins d'informations portent sur la biomasse totale.

Les chercheurs se sont longtemps consacrés à la caractérisation de la biomasse pour estimer la production et la productivité des écosystèmes. La biomasse totale par unité de surface était un bon indicateur de l'état des formations végétales. L'évaluation du capital ligneux des forêts, est une nécessite pour tout plan d'aménagement forestier visant une exploitation rationnelle des ressources végétales.

La situation actuelle dressée dans le rapport sur l'Evaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire ou Millennium Ecosystem Assessment (MEA, 2005), montre un tableau inquiétant de la dynamique de dégradation accélérée des écosystèmes terrestres pendant le dernier siècle avec d'ailleurs une tendance à la dégradation qui se maintient. Toujours dans le même rapport on note que `les effets néfastes de la dégradation des services écosystémiques (la baisse persistante de la capacité d'un écosystème à procurer des services) sont subis de manière disproportionnée par les pauvres, et contribuent à l'aggravation des disparités croissantes entre les communautés et constituent parfois le facteur principal de la pauvreté et des conflits sociaux'.

La dégradation des services d'origine écosystémique est déjà une barrière de taille à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au moins pour ses objectifs 1 (réduire l'extrême pauvreté et la faim) et 7 (assurer un environnement durable).

Actuellement, l'enjeu relève à la fois des besoins de développement durable comme l'a souligné le rapport sur l'Evaluation des Ecosystèmes du Millénaire (Millenium Ecosystem Assessement) mais avec les changements climatiques, la dimension `puits' et `sources' de carbone place les formations forestières au centre des facteurs de dynamiques pouvant être un problème si les forêts sont mal gérées, mais une solution si on parvient à reconstituer les écosystèmes dégradés. Le premier besoin d'information pour supporter ce type d'analyse et les décisions subséquentes, est de savoir ce dont nos forêts disposent en termes de biomasse

pour la satisfaction durable des besoins des populations. Si les formations forestières sont relativement bien connues depuis plusieurs années dans la plupart des pays développés dotés de données d'inventaires nationaux, un pays comme le Sénégal a besoin de fournir des indications claires sur le potentiel des formations végétales pour servir à la fois de base de travail pour les inventaires des GES, mais aussi de référence pour les projets MDP foresterie. De tels travaux ont été conduits au Sénégal par Sambou (2004), le CSE (veille environnemental portant sur le suivi de la biomasse), ou des projets de la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols comme le PROGEDE. Les données sont collectées avec des méthodes différentes et des objectifs variés. Le travail de Sambou (2004), est basée sur une approche simple mais rigoureuse qui permet une utilisation des données d'inventaire pour une estimation appropriée de la biomasse ligneuse.

L'objectif de cette partie de ce travail est d'utiliser des données d'inventaire de 6 Forêts Classées des domaines soudaniens et soudano-guinéens, pour estimer les quantités de biomasse des différentes strates (types de végétation) qui ont été inventoriées. Ces estimations permettront de calculer les quantités de carbone par ha et d'analyser les différences structurelles entre les formations en question en termes de stocks de carbone de la végétation ligneuse et leur dynamique.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon