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Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

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par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

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Section 16.02 VII.2. Place de l'adaptation dans la CCNUCC

L'adaptation est une importante dimension de la Convention sur les Changements Climatiques, car même si chaque pays respectait les engagements de Kyoto en terme d'émission de GES, les teneurs de ces gaz dans l'atmosphère vont prévaloir pendant encore plusieurs années. Il est important alors de combiner l'adaptation à l'atténuation pour promouvoir une réponse équilibrée à la variabilité climatique. Sur ce plan, il faut souligner que l'ampleur des impacts des changements climatiques dépendra d'une part de la vigueur de la dynamique de modification du climat et d'autre part du dynamisme et de l'adéquation des réponses apportées à ces changements. Il s'agira d'un jeu de force.

Le futur de l'adaptation dépendra aussi de la capacité à anticiper sur les modifications du climat. Les résultats des modèles sophistiqués repris par IPCC dans son Quatrième Rapport d'Evaluation, montrent parfois de fortes différences (divergences) dans les scénarios sur le long terme (horizon 2100), dépendant de différents niveaux de stabilisation possibles pour

les gaz et l'évolution de l'équilibre climatique global. La dissimilitude des projections réside aussi sur les scénarios retenus sur le plan atmosphérique, économique, infrastructurel, social et démographique.

Le futur de l'adaptation est alors une question de coOts pour les solutions et réponses apportées aux changements climatiques. Plusieurs alternatives envisagées à l'heure actuelle, en termes de consommation énergétique, de modification des systèmes de culture, d'amélioration de la productivité, etc., nécessitent un investissement de départ que des populations vulnérables ne peuvent pas envisager dans le cadre de l'auto adaptation. Dès lors, il sera nécessaire aux Etats de structurer une forme de gouvernance qui inscrit l'adaptation à tous les niveaux politiques pour mieux amortir les impacts des changements climatiques. Toutefois, il faut veiller à ce que Adejuwon et al. (2001) appellent la mal adaptation qui peut générer encore plus de coOts que l'absence d'adaptation. Les stratégies d'adaptation qu'on met en place doivent être minutieusement examinées pour s'assurer de leur adéquation avec la réalité, le contexte, et les moyens disponibles pour les réaliser.

La plus grande contribution de l'Afrique et du Sénégal à l'effort d'atténuation passera par un grand engagement pour l'adaptation. Une bonne adaptation entraîne des effets collatéraux qui atténuent la déforestation, la dégradation des terres, ciblées comme facteur de libération de GES. Les efforts d'atténuation en Afrique requièrent, vu le contexte économique, le choix d'options à moindre coOt sur le plan économique et social, ce qui ne ferait que renforcer la vulnérabilité si les préoccupations des populations ne sont pas prises en compte. Ainsi, il est important de souligner que l'engagement sur l'atténuation est une option qui ne doit pas masquer l'adaptation qui est une nécessité.

Par conséquent, les premières réponses aux changements du climat sont articulées sur des actions internationales à travers la CCNUCC qui s'est plus appesantie sur l'atténuation même si l'adaptation est mentionnée dans la convention en son Article 4-e. Toutes les parties doivent «Préparer, en coopération, l'adaptation à l'impact des changements climatiques et conçoivent et mettent au point des plans appropriés et intégrés pour la gestion des zones côtières, pour les ressources en eau et l'agriculture, et pour la protection et la remise en état des zones frappées par la sécheresse et la désertification, notamment en Afrique,. .».

Dans le Protocole de Kyoto, les pays industrialisés (sauf l'Australie, les USA et la Russie) (Partis Annexe I de la Convention) ont accepté de réduire leurs émissions de GES à un niveau de 5 % au-dessous des niveaux de 1990 et ceci entre 2008 et 2012 (première période d'engagement). Le Protocole a aussi autorisé les partis à développer des activités de puisage

de GES à travers des stratégies de modification des formes d'utilisation des terres et de la foresterie (déforestation évitée, séquestration de carbone). Les quantités de GES, notamment de CO2 séquestré peuvent faire l'objet de transactions commerciales entre pays du Sud et pays du Nord. Les deux autres alternatives sont la «mise en ~uvre conjointe" entre pays développés et les «mécanismes de développement propre» (MDP) qui encouragent la réduction des émissions à travers des projets entre pays en développement plus vulnérables et pays développés. Sur le plan du suivi, le Protocole de Kyoto a établi les inventaires nationaux (Communications Nationales) pour tous les partis afin de bien évaluer les efforts consentis dans le sens de la réduction des GES et mieux orienter la mise en ~uvre de la convention (CCNUCC, 1992). Le but de toutes ces alternatives est de réduire les GES, en s'appuyant sur le bras scientifique de la Convention connu sous le nom IPCC (GIEC en Français) qui est chargé de faire continuellement le point scientifique sur la question des changements climatiques afin d'éclairer la décision politique. IPCC a à son compte 4 rapports (1990, 1995, 2001 et 2007). Ces rapports ont été consolidés par des rapports complémentaires et des rapports spéciaux pour préciser certaines questions spécifiques. Ces rapports prennent en compte le maximum de facteurs possibles pour mieux comprendre les causes et les conséquences des changements climatiques. Les analyses couvrent une large gamme de thèmes depuis la physique de l'atmosphère avec les forçages radiatifs, les impacts des changements climatiques, les techniques d'atténuation et les propositions politiques pour répondre à ces nombreux défis. A côté des rapports généraux, IPCC a développé une série de rapports régionaux qui mettent en exergue les spécificités en fonction des continents et des sous-régions.

La Convention est soutenue dans sa mise en ~uvre par des institutions internationales comme la Banque Mondiale, le Fonds Mondial pour l'Environnement (FEM), le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), mais aussi plusieurs institutions régionales.

Au niveau des pays, la Convention encourage la participation à la mobilisation des informations scientifiques permettant à IPCC de structurer ses rapports scientifiques (communications nationales). Le rôle des Etats signataires est surtout de faire en sorte que les décisions prises soient appliquées afin de prouver sa contribution effective dans un

cadrage basé sur le principe : « à chacun selon ses besoins, à chacun selon ses capacités ». Iis'agit de l'engagement commun et différencié. Les stratégies nationales sont laissées à la

libre appréciation des Etats. Dans ce contexte, les énergies renouvelables sont citées parmi
les solutions les plus explorées dans ce contexte. En Afrique, le développement des cultures
de bioénergie est entrain de prendre une dimension débordante. Cette activité qui pourrait

être lucrative ne devrait pas être un piège qui ralentirait l'investissement sur l'adaptation qui elle couvre une dimension socio-économique essentielle pour la survie des populations locales. L'adaptation intègre de façon cohérente la question du développement durable de populations très vulnérables et dépendantes des ressources naturelles pour leur survie.

La question du développement durable est en soit antérieure à la CCNUCC. Elle a été lancée depuis 1987 par la Commission Mondiale sur l'Environnement (Commission Brundtland) qui a défini le développement durable comme un «développement permettant de satisfaire les besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire leur propres besoins». Son but est la mise en place d'un système de gestion de l'environnement stable dans la production de ressources suffisantes et perpétuelles pour répondre continuellement aux besoins de la société. La question principale du concept est de savoir jusqu'où cette notion de besoins des populations doit aller (Pyramide de Maslow). Faut-il la limiter aux besoins de nourriture, d'habillement, de logement, de santé ou devrait-il inclure les notions de confort, de commodité, de qualité de vie, etc. Le consensus est loin d'être atteint sur ce point (Adejuwon et al., 2001).

Ces questions de développement durable se posent dans un contexte particulier caractérisé par une situation où:

- les impacts physiques des changements climatiques sont supposés avoir de larges répercussions sur les systèmes de production ;

- les pays africains sont caractérisés par une forte dépendance d'une agriculture peu performante pour l'essentiel pluviale ;

- la pauvreté parfois chronique offre peu d'espoir immédiat d'atténuation ;

- les capacités économiques et techniques sont encore loin d'atteindre un niveau appréciable.

Dans ce contexte, le Sénégal comme les autres pays du Sahel est très sensible aux modifications de la pluviométrie qui sont des manifestions de la variabilité climatique. Cette sensibilité est liée au faible niveau de développement économique, à la dépendance aux ressources naturelles, ainsi qu'à l'occurrence de phénomènes extrêmes qui interviennent sur des espaces temporels très courts (Thomas et al., 2005). Des modifications brusques et profondes comme la sécheresse, des pluies excessives, des modifications saisonnières du climat (événements extrêmes), sont autant de facteurs qui peuvent exposer les populations rurales à de nouvelles épreuves, posant de vrais défis politiques et stratégiques aux Etats. Les capacités d'une société à contenir les phénomènes, dépendent des avantages qu'on peut en tirer ou des inconvénients qu'on doit éviter. Les situations sont variables, certains

groupes peuvent assez rapidement trouver leur compte dans les changements qui s'opèrent, alors que d'autres sont plus vulnérables. Ces différences posent le problème de la relativité de la vulnérabilité des sociétés humaines aux impacts des changements climatiques en relation avec les capacités d'adaptation.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille