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La micro-assurance de santé dans les pays en développement

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par Khaled MAKHLOUFI
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Master ingénierie économique et financière 2002
  

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b/ Limites politiques :

Les limites étant l'expression de choix faits par les pouvoirs publics, elles peuvent être restrictives - en interdisant une assurance de certains risques qui serait contraire à l'intérêt public (une assurance contre les amendes) - ou expansives (des risques doivent être assurés dans l'intérêt de la société en général : exemple de l'assurance santé universelle). Seule une intervention des pouvoirs publics peut permettre la couverture de risques qui autrement ne seraient pas assurables, en imposant cette couverture, en versant des subventions à la caisse d'assurance ou en mettant en place une réassurance. La micro-assurance était une réponse à plusieurs besoins et le montage de ces dispositifs était en lui-même un défi. On va dans ce qui

suit discuter les difficultés de la mise en place des entités de MAS ainsi que les perspectives du point de vue atteinte de l'objectif de la CMU.

e/ Atteinte de l'objectif de la CMU par les dispositifs de MAS : difficultés et perspectives :

Dans un autre papier sur les régimes d'assurance maladie communautaires, Carrin G. (WHO, 2003), a évoqué la «protection financière universelle», terme qui reflète plus clairement le véritable objectif de la couverture universelle. Pourquoi de nombreux pays notamment à revenus faibles et intermédiaires, ont des difficultés à instaurer cette protection financière universelle ? Et est-ce qu'il y a de réelles perspectives pour atteindre ou même être sur le ou les chemin(s) vers la CMU ?


· Difficultés de mise en oeuvre d'une CMU dans les pays à revenus faible et moyen :

Vu qu'on s'intéresse précisément aux régimes de micro-assurance santé ou d'assurance maladie communautaire, qui s'adressent principalement au secteur informel. On va présenter les principaux obstacles à la généralisation de la protection financière universelle à travers la MAS tel que Langenbrunner, Preker et Jakab (2003) les ont présentés :

- Outre le «niveau absolu» faible de ressources mobilisables dans les pays à revenus faible et moyen, une grande partie de la population travaille dans le secteur «informel» (emplois saisonniers et irréguliers, travailleurs non déclarés, faiblesse du contrôle des services de la sécurité sociale et corruption, ignorance des textes législatifs du droit social). Il est difficile voire impossible de mettre un système de collecte et de recouvrement des cotisations sociales ou d'assurer la régularité d'un flux de revenu pour les caisses d'AMO.

- Les fonds collectés dans un contexte de faibles niveaux de revenus lorsqu'ils existent, sont généralement fragmentés selon les niveaux de revenus, ce qui empêche d'assurer des transferts efficaces entre les classes aisées et celles à revenus faibles (allocations), des bienportants vers les malades (assurance) et des périodes actives vers les inactives (épargne). Autrement, l'unification des fonds a de fortes chances d'échouer.

A signaler que la MAS n'est pas une réponse face à certains risques de santé. Une discussion de la micro-assurance doit être accompagnée d'une mise en garde : le produit peut être le plus utile dans les situations où il est particulièrement difficile à le mettre en place : régions à haut risques de catastrophes naturelles ou, plus récemment, populations où le VIH et le sida sont endémiques. Malheureusement, l'assurance est un outil bien imparfait pour faire face aux risques ou aux problèmes prévisibles de toute une population (Pearce et Parker, 2010).

L'intérêt croissant que connaît le financement communautaire et plus particulièrement la MAS est du à ces obstacles et autres plus spécifiques à chaque pays car on pense qu'il permet plus facilement d'identifier la population de contribuables et de percevoir les contributions (Preker et al, 2002), autrement de capter les capacités à payer des populations «pauvres». Ceci étant quelles sont les perspectives en termes de couverture universelle ?


· Perspectives:

Les relations entre l'Etat et les régimes d'assurance maladie ne doivent pas être à sens unique c'est-à-dire que tous les deux ont un rôle à jouer. Ce «lien» ne sera possible qu'une fois que seront remplies certaines conditions de départ. D'abord, les régimes d'assurance-maladie communautaires doivent être considérés comme un instrument national pour une meilleure protection financière plutôt que des entités isolées. En d'autres termes, il faut créer un partenariat en vertu duquel le soutien technique et financier de l'Etat devient naturel. Deuxièmement, une interconnexion entre les régimes d'assurance-maladie obligatoire -s'il existe bien sûr un système d'AMO dans le pays en question- et communautaire et l'Etat est essentielle. La dynamique de l'assurance sociale est différente d'un pays à l'autre, et donc la prévision de la rapidité de l'amélioration de la protection financière au niveau national est très difficile. Les régimes d'assurance-maladie communautaire ont généralement donné jusqu'à présent des résultats modestes, surtout en termes d'affiliation (Carrin, 2003). Une des principales raisons est que de nombreux régimes sont apparus il y a relativement peu de temps et ont encore besoin de temps pour se développer. Il est très probable que les régimes d'assurance-maladie communautaire auront au mieux un rôle de complément. L'Etat doit donc, définir leur place dans le cadre d'une politique nationale de financement de la santé permettant à ces régimes d'assurance de contribuer à l'objectif de protection financière universelle. (Carrin, 2003).

Parmi les expériences de MAS considérées réussies par plusieurs spécialistes: «Ghana et Surtout Rwanda sont considérés comme de bons exemples en Afrique montrant que, la volonté politique, les plans d'action clairs, la portée nationale des implémentations au- delà de l'établissement de projets pilotes non coordonnés avec la politique nationale du pays, l'existence d'une structure de régulation, et -enfin et pas finalement- l'acceptation claire de la nécessité de subventionner en partie ou totalement les primes pour les plus pauvres dans la société, sont autant de facteurs essentiels. Dans ces conditions, CHI au Ghana ou la Mutuelle de Santé au Rwanda, contribuent aujourd'hui significativement dans la progression de ces

pays vers la couverture universelle (universal coverage).» (Notre traduction en français d'un extrait du papier de Criel et al, 2010).

Pourquoi on a présenté la MAS comme une alternative pour atteindre l'objectif de la CMU ? Pourquoi on voulait s'inspirer des régimes communautaires ? L'idée des systèmes de MAS ne pourrait-elle être une manière de contourner la rigidité du système basé sur l'exercice d'une activité professionnelle (inspirée de la réforme de la sécurité sociale entreprise par Bismarck en 1883) ? Dans son papier sur les régimes d'assurance maladie communautaires (Carrin, 2003), l'auteur a précisé qu'il faut encore du temps pour que ces régimes ou ces dispositifs se développent et auront au mieux le rôle de complément en contribuant à atteindre un objectif tant difficile et recherché par les pays. Est-ce par développement, on entend surtout une rentabilité financière et économique des «sociétés» de MAS implantées dans plusieurs pays et l'accroissement de leur nombre ? Cette dernière partie est une étude économétrique concernant un échantillon d'entités de micro-assurance dans certains pays africains. Quelles conclusions pourront être fournies par la régression?

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon