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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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1.5.2.2. Notions de biodiversité, de conservation et d'écologie des parcours

L'écosystème est un système constitué par l'ensemble des êtres végétaux et animaux vivant dans un milieu physique donné en interaction étroite avec ce dernier (Ozenda, 1982). Des relations complexes (synergie, complémentarité, concurrence, etc.) lient ces êtres vivants entre eux et à leur environnement physique. Rares sont aujourd'hui les écosystèmes totalement naturels. La plupart de écosystèmes ont déjà été plus ou moins profondément artificialisés (et fragilisés) par les interventions anthropiques.

La diversité biologique, ou son équivalent plus récent (Veuille 2006 ; Barbault, 2008), la Biodiversité, évoqué pour la première fois par Édouard Wilson en 1985 et médiatisé lors du sommet de la terre de Rio de 1992 (Barbault, 2006), est un concept global, indiquant la propriété des systèmes vivants à être différents (Betsch et al. 2003). Selon l'échelle à laquelle on se place (Le Guyader, 2006) on parle de diversité génétique, de diversité spécifique (ou des organisations) ou de diversité écologique (ou diversité des écosystèmes) (Norse et al. 1986).

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Le concept biodiversité est assez complexe et selon Barbault (1993), il fait appel à trois approches possibles : une approche écologique qui se préoccupe de ses rôle et place dans le fonctionnement des écosystèmes ; une approche éthique où la biodiversité est considérée comme un patrimoine naturel devant, à ce titre, être transmise aux descendants; une approche économique, qui perçoit la biodiversité comme une réserve de ressources potentielles à exploiter. Cette dernière approche attribue à la biodiversité quatre types de valeurs (Heywood, 1997 ; Barbault 1995 ; Betsch et al. 2003): les valeurs d'usage (consommation directe, production, recréation), les valeurs écologiques (régulation des eaux, des climats, des invasions biologiques, lutte contre l'érosion, etc.), les valeurs d'option (matériaux nouveaux, usages pharmaceutiques, etc.) et les valeurs d'existence (consentement à payer).

Signalons que l'un des résultats majeurs du sommet de Rio a été la mise en place de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) qui est entrée en vigueur le 29 décembre 1993. La CBD considère que la préservation de la biodiversité à toutes les échelles ainsi que l'utilisation durable des ressources naturelles sont des préoccupations communes de l'humanité et qu'elles font partie intégrante du développement durable.

La notion de conservation a connu une évolution dans son acception (Génot & Barbault, 2004; Aubertin et al. 2008). Signifiant à l'origine une protection intégrale des espaces délimités (sanctuarisation) avec exclusion des humains, on lui donne aujourd'hui une vision intégrée; c'est-à-dire, une préservation des ressources naturelles qui inclut leur exploitation humaine.

Un indicateur est une valeur calculée à partir de paramètres donnant des indications sur ou décrivant l'état d'un phénomène, de l'environnement ou d'une zone géographique (OCDE, 1993).

Un indicateur biologique ou bio-indicateur, est un organisme ou ensemble d'organismes qui, par référence à des variables biochimiques, cytologiques, physiologiques, éthologiques ou écologiques, permet, de façon pratique et sûre, de caractériser l'état d'un écosystème ou d'un éco complexe et de mettre en évidence leurs modifications (Blandin, 1986).

L'espace pastoral est l'entité territoriale sur laquelle évoluent les systèmes d'élevage pastoraux ou systèmes d'élevage mobile. Il comprend l'ensemble des terres (terres naturelles ou modifiées consacrées à l'élevage, terres cultivées et accessibles après les récoltes, terres réservées aux cultures fourragères, plantations, parcours forestiers, etc.) parcourues par les animaux en vue d'y prélever leur nourriture (César, 1994 ; D'Amico et al. 1995 ; Botoni, 2003).

Milieu en équilibre / déséquilibre : certains écologues du pastoralisme (Breman & De Ridder, 1991 ; Daget & Godron, 1995 ; Scoones, 1999) distinguent les « milieux équilibrés » d'une part et les « milieux en déséquilibre» ou en « équilibre instable » d'autre part. Les premiers se rencontreraient dans les pays et régions suffisamment humides où les régimes pluviométriques sont stables. Des mécanismes classiques de rétroaction (impact négatif sur la végétation lorsque le cheptel devient important et dépasse une « capacité de charge » avec risque de dégradation à long terme) y ont cours : le contrôle des charges animales donnera alors des résultats. Les écosystèmes en déséquilibre se rencontrent au contraire en milieu

semi-aride et surtout aride, où le facteur limitant est l'eau (la pluviométrie) plutôt que la fertilité des sols (Breman et De Ridder, 1991) et l'impact du contrôle des charges devient aléatoire.

Le terroir, désigne un ensemble spatial agronomiquement homogène caractérisé par une même structure et une même dynamique écologique, ainsi que par un même type d'aménagement agricole (Bonnet, 1990). Dans une problématique de gestion de l'espace, le terroir villageois est souvent assimilé à « finage » (Vielzeuf, 1986 in Bonnet, 1990). Dans cette thèse nous assimilons le terroir au finage entendu comme « un espace dont une communauté agricole définie par les liens de résidence, tire l'essentiel de sa subsistance ; autrement dit la portion de sol environnant où se localisent les champs et où paît le bétail, dans la mesure où celui-ci se trouve associé d'une façon ou d'une autre à la culture » (Sauter, 1962 in Bonnet, 1990).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote