WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2. Les écosystèmes savaniens : fonctionnement et perturbation

Les principaux déterminants des formations végétales de savane sont le sol, la topographie et le climat (Schnell, 1971 ; César, 1992). La diversité, la structure et le fonctionnement des savanes sont affectés par la variation dans l'espace et le temps de ces facteurs, auxquels s'ajoutent les effets de perturbations comme le feu, la pâture animale, les prélèvements humains et les défrichements agricoles (Bourlière & Hadley, 1983 ; Cole, 1986 ; Scholes & Walker, 1993 ; César, 1994 ; Fournier et al. 2001 ; Jentsch, 2001 ; Staver et al. 2009). Cependant, lorsqu'un facteur intervient de façon régulière et prévisible, comme la pâture animale (Gaucherand, 2005) ou les feux de brousse (César, 1992), son statut de perturbation est discutable, il peut être considéré comme faisant partie intégrante du fonctionnement de l'écosystème, structurant alors les communautés animales et végétales comme l'ont théorisé Allen & Starr (1982). D'après ces auteurs, la perturbation, lorsqu'elle est récurrente, finit par s'intégrer au système qui, en retour, exerce sur lui un certain contrôle permettant ainsi sa régulation et la stabilisation de l'ensemble. La perturbation régulière s'incorpore ainsi au système et, comme par exemple pour le feu en savane, devient nécessaire à son fonctionnement (Fournier et al. 2001).

25

Schnell (1971), White & Pickett (1985), White & Jentsch (2001) ainsi que Turner et al. (2003), définissent les perturbations, qui peuvent être d'origine naturelle ou anthropogénique, comme étant généralement des événements relativement discrets ou brusques qui modifient la structure des écosystèmes, celle des communautés végétales ou animales et modifient le stock des ressources, la disponibilité de substrats et l'environnement physique. D'après Huston (1994), ce sont des processus aléatoires pouvant se traduire par une perte soudaine de la biomasse au sein d'une communauté sur un laps de temps significativement plus court que celui nécessaire à l'accumulation de cette biomasse. Cette perte de biomasse peut libérer de l'espace et donc des ressources pour de nouveaux organismes (Roxburgh et al. 2004).

Les effets des perturbations sont complexes et variables, ils dépendent de l'état initial du milieu, mais aussi de leur fréquence, de leur intensité, de l'échelle et de la période (Frost et al. 1986). Les perturbations seraient « régulatrices de diversité biologique à l'échelle du court-temps et génératrices de cette même diversité à l'échelle du long temps » (Blondel, 2003). L'évolution des écosystèmes savaniens sous l'effet de ces facteurs peut être progressive ou régressive (Boudet, 1978), elle aboutit à un nouvel état d'équilibre à la suite d'un remaniement du cortège floristique initial.

2.2.1. Les feux et leurs rôles dans le fonctionnement des écosystèmes de savane

2.2.1.1. Importance socio- économique et types de feux

Historiquement, le feu a toujours été le compagnon de l'homme qui en faisait déjà usage (Bruzon, 1994 ; Trabaud, 1995; Mazoyer & Roudart, 1998) initialement pour divers usages comme la chasse, l'essartage et l'écobuage (Beani & Dessi, 1984 ; Hoffmann, 1985 ; Bruzon, 1994 & 1995 ; Lavorel et al. 2007). Pour beaucoup de peuples africains, en effet, le feu est un outil essentiel pour chasser, éclaircir les paysages, contrôler les maladies et détruire les résidus de culture (Frost et al. 1986 ; Lecomte, 1995 ; Lavorel et al. 2007).

La classification des feux repose sur divers critères. Ainsi, Hoffmann (1985), César (1992) et Bruzon (1994), se focalisant sur les périodes de leur survenue, définissent des feux précoces, des feux tardifs (ou de saison sèche ou encore de contre-saison). Monnier (1981), s'intéressant à la localisation spatiale du feu dans la végétation, distingue des feux de fauche (les plus violents), des feux rampants, des feux d'humus et des feux de cime ou de buissons. En se plaçant sous l'angle de la valorisation des milieux, on peut distinguer à l'instar de Bruzon (1994), des «feux pastoraux» et des «feux agricoles».

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote