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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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5.3.2. Les races bovines dans le terroir

Une étude sur les pratiques et stratégies des éleveurs mobiles se doit de porter une attention particulière aux espèces et surtout aux races animales (notamment bovines) en présence. Les races servent en effet souvent, de marqueur identitaire au groupe pastoral (Boutrais, 1996). On observe une diversité relativement grande dans les races bovines au sein des troupeaux d'élevage à Kotchari. Les races les plus courantes sont la Barbaji et la Gurmaji, cependant avec la forte fréquentation du terroir par les transhumants, la race Jaliji (ou Djeli) y est également importante à certaines périodes de l'année, notamment pendant la saison sèche chaude de mars à mai. À côté de ces races dominantes, on rencontre aussi des Boboroji (ou Borheji), des Gudali et des Kiwali.

Il faut toutefois noter qu'il existe un fort taux de métissage entre ces races et qu'en l'absence de toute étude de caractérisation génétique, il est impossible de juger de la pureté de

celles-ci. On sait par exemple que la race Barbaji, ou race Borgou, rencontrée au Bénin d'oüelle a d'ailleurs été importée, est issue du métissage entre le zébu Fulani et la race taurine

Somba (taurin de petite taille à courtes cornes) (Dehoux et Hounsou, 1993). Il est possible qu'il en soit de même pour les autres races. Certaines des races rencontrées à Kotchari ne sont peut-être que des écotypes locaux de races existantes ou des hybrides entre elles. Nous ne cherchons pas ici à identifier et à caractériser précisément les races localement rencontrées. Un tel objectif aurait nécessité un dispositif plus lourd avec des travaux de laboratoire assez coûteux et des compétences en génétique qui sortent largement du cadre du présent travail. Il s'agit ici uniquement d'identifier et de comprendre les représentations que les éleveurs font

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des différentes "races" supposées de leur cheptel et des stratégies qu'ils mettent en oeuvre en conséquence.

Les données présentées ici sur les caractéristiques productives et reproductives sont issues d'enquêtes auprès d'éleveurs expérimentés que nous avons conduites avec D. Ouédraogo dans le cadre de son mémoire d'ingénieur (2008) dont nous avons assuré l'encadrement. Ces données ont été complétées par la littérature. Ne résultant donc pas d'études génétiques, elles doivent être considérées avec précaution. Cependant, comme elles résultent d'observations sur une longue période, la hiérarchisation faite entre les races par les éleveurs pour chaque paramètre peut être considérée comme à peu près correcte. Malgré son caractère empirique, cette classification suffit largement pour comprendre les choix qu'opèrent les éleveurs dans les races bovines qui composent leurs troupeaux.

5.3.2.1. La race Barbaji

Elle est, avec la Gurmaji, la race la plus importante du terroir. Originaire du Bénin, elle serait entrée dans le terroir il y a plus de 60 ans. Son nom est dérivé de « Bargoube », appellation gourmantché d'une ethnie du Nord Bénin (les Bariba), propriétaire de cette race. Cette race résulterait d'un métissage (Vissac, 1994) entre le zébu White Fulani et le taurin Somba (Dehoux et Hounsou, 1993) ou entre le zébu et le Muturu, une race taurine rencontrée au Nigeria (Kagoné, 2000).

De petite taille, elle est caractérisée par une quasi-absence de bosse, de petites cornes et une queue peu développée. La couleur de la robe est variable. L'âge au premier vêlage varierait entre 3 et 4 ans et l'intervalle de mise bas serait d'un an dans les conditions de Kotchari.

Pour les éleveurs, l'intérêt de cette race est lié à sa trypanotolérance, à sa rusticité alimentaire qui lui permet de s'adapter à l'état actuel des ressources et à sa prolificité. Elle est peu exigeante en alimentation, et se déplace peu au pâturage. Cette rusticité lui permet, par ailleurs, de garder sa production laitière à un bon niveau à toute période de l'année.

Cliché Sawadogo

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand