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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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Photo V-1: Race Barbaji 5.3.2.2. La race Gurmaji(ou Guiabo)

Cette race tire son nom de « Gurmaabe » qui signifie en langue peule, les Peuls qui vivent en territoire gourmantché (ou Peul du pays gourmantché). Selon les éleveurs, la race

Gurmaji serait originaire du pays gourmantché précisément de la zone de Kantchari. Mais, alors que Kaboré (2010) la considère comme résultant du métissage entre de multiples races fréquentant la zone (Keteji, Pulli, Kiwali, Jaliji, Gudali), les travaux de Santoir (1999) indiquent plutôt qu'en réalité elle a été introduite par les premiers immigrants peuls, c'est-àdire les Gurmaabe.

Grande de conformation, la Gurmaji a une bosse très développée et bien dressée chez le mâle. La queue est également bien développée et a tendance à frôler le sol. Le cornage, lui aussi bien développé, est fait de longues cornes larges et peu robustes. Le pelage est variable. L'âge au premier vêlage varierait entre trois et quatre ans et l'intervalle de mise bas serait de deux ans environ dans les conditions actuelles. Avec la Barbaji, cette race est la plus représentée dans les effectifs ce qui s'explique par sa très bonne adaptation aux conditions locales. Elle combine en effet la trypanotolérance observée chez les Barbaji avec les performances productives (viande et lait) des zébus sahéliens, mais les informations sur son adaptation à la marche sont contradictoires. En effet, alors que la population la considère comme bonne "marcheuse", (Kaboré, 2010) avance le contraire, ce qui lui fait dire d'ailleurs que cette race est signe de sédentarité61.

Cliché Guiré R.

Photo V-2: Race Gurmaji 5.3.2.3. La race Kiwali

Cette race est originaire du Nigeria, plus précisément du pays haoussa, où résiderait une communauté d'éleveurs d'ethnie « Kiwabe ». Elle a été introduite dans le terroir il y a environs 50 ans par des migrants peuls et ne se rencontrerait que dans quelques troupeaux des descendants de ceux-ci.

De très grande taille, cette race doit surtout sa particularité à son cornage fait de longues et robustes cornes tournées vers l'arrière et à sa longue queue. La bosse n'est pas développée. De nos jours, la race pure est pratiquement inexistante et l'on rencontre surtout des métis présentant des traits intermédiaires soit entre la Kiwali et la Barbaji, soit entre la Kiwali et la Gurmaji.

Dans les conditions actuelles, l'âge au premier vêlage serait de quatre ans et l'intervalle de
mise bas de deux ans. Très exigeante en alimentation, la Kiwali se distingue surtout par sa
capacité à parcourir de longues distances. Sa faible rusticité alimentaire la rend cependant

61 Dans la suite du document nous retenons le point de vue de la population compte tenu de la démarche adoptée.

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vulnérable au manque de ressources et aux maladies. Elle serait une bonne laitière selon les éleveurs et présente une très bonne rentabilité économique au regard de sa grande conformation.

Cliché Guiré R.

Photo V-3: Race Kiwali
5.3.2.4. La race Boboroji(Mbororoojiou Borheji

Cette race, très esthétique, de robe généralement rouge, est originaire du pays Woodabe (ou Bororo), un groupe de Peuls pasteurs rencontré entre l'Est du Niger, le Nord-est du Nigeria, le Sud-ouest du Tchad (Bovin, 1999), et du fait d'une migration ancienne, dans le Nord Cameroun et en Centrafrique (Lhoste, 1969). Elle a été introduite dans le terroir de Kotchari via le Niger. Elle est de grande taille et se caractérise par son pelage généralement roux, son fourreau pendant, son cornage développé. La bosse est assez développée et tombante. La hauteur au garrot oscille entre 75-120 cm pour un poids variant entre 250-300 kg (femelle) et 350-500 kg (mâle). L'âge au premier vêlage et l'intervalle de mise bas se situeraient respectivement à 42 mois et à 11 mois alors que la production laitière est faible : 1- 1,6 l/jour pendant 180-200 jours. Le rendement carcasse est de 40%- 50%. Réputée pour ses capacités à parcourir de longues distances au pâturage, elle est cependant exigeante et sélective en alimentation (Amadou, 1999 ; Boutrais, 1996 & 2002) et très sensible aux trypanosomoses (Boutrais, 2002). Elle résiste à la soif, mais est très sensible à la faim selon les éleveurs. Ceci pourrait expliquer sa faible représentation dans les troupeaux. Boutrais (1996) note par ailleurs que le Boboroji (Red Bororo) a un comportement sélectif au pâturage alors que la White Fulani (Akuuji) qui lui est proche (ce sont toutes deux des pseudo-Zébus) et qui est plus rustique a une pâture plutôt rasante cependant dommageable pour l'équilibre des pâturages. Pour les éleveurs de Kotchari, même si cette race est économiquement rentable, la difficulté de son élevage réside dans sa faible prolificité et son caractère sauvage qui fait d'elle une race à la contention difficile. Cela n'est pourtant pas toujours négativement perçu dans certaines communautés pastorales car l'attitude « guerrière » (na'i kono)62 des vaches Boboroji (Boutrais, 2002) est propice à des activités pastorales en contexte d'insécurité (vol, prédation, etc.).

62 Signifie vaches guerrières (Boutrais, 2002).

Cliché Convers (2002)

Photo V-4: Race Boboroji

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