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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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5.3.3. Les acteurs et leurs pratiques d'élevage

5.3.3.1. Résultats généraux

La figure V-3 et le tableau V-7 synthétisent les résultats généraux issus de l'analyse des données issues des enquêtes.

Les éleveurs enquêtés sont essentiellement des autochtones de Kotchari (150 éleveurs, soit 75%). Seulement 18 (soit 9%) ne sont pas des nationaux, les autres viennent des différentes communes de la province (19 éleveurs, soit 9,5%) ou des provinces de la Komondjari ou du Yagha (13 éleveurs, soit 6,5%), situées plus au Nord-ouest de la Tapoa.

L'effectif du cheptel sur lequel a porté l'enquête est de 14 631 têtes ; il comprend 109 73 bovins (soit 75%), 2 634 ovins (soit 18%) et 1 097 caprins (soit 7%) (figure V-3). Par ailleurs, parmi les éleveurs enquêtés, seulement quinze (soit 7,5%), tous Gourmantchés, ne possèdent pas l'espèce bovine dans leurs troupeaux. Toujours au sujet des bovins, on peut noter que 49,5% des troupeaux ont un effectif de plus de 50 têtes et que 27% ont au moins 100 têtes. En outre, huit troupeaux de plus de 200 bovins ont été enregistrés qui appartiennent tous à des éleveurs transhumants d'ethnie peule. En ce qui concerne les ovins, 50 éleveurs (soit 25%) n'en disposent pas, parmi lesquels on dénombre sept Gourmantchés (soit 3,5%) et 43 Peuls (soit 21,5%). Les caprins sont les moins représentés dans les troupeaux pris en compte. En effet, 110 éleveurs (soit 55%) dont 102 Peuls (51%) et seulement trois Gourmantchés (4%) n'en disposent pas au sein de leurs élevages.

Figure V-3. Proportions des espèces dans l'effectif de bétail enquêté (source : cette thèse, données d'enquête).

Les troupeaux à effectifs majoritairement (48%) bovins (TaiTr) de moins de 45 têtes sont surtout plurispécifiques (80%) le plus souvent ils ne comportent que des bovins et ovins (35,5%) ou les trois espèces bovines, ovines et caprines (33,5%). On note toutefois une bonne représentation des troupeaux monospécifiques bovins (18%).

Dans les troupeaux, il est courant d'avoir plusieurs races bovines (2 races et plus) (68%) avec notamment une combinaison de Barbaji et de Gurmaji (33%) ou bien de Gurmaji et de Jaliji (20%). Les troupeaux à plus de deux races (15%) ou composés seulement de Gurmaji (11%) sont moins nombreux, mais sont toutefois plus représentés que ceux qui n'ont que des Barbaji (6%) ou que des Jaliji (7,5%).

Tableau V-7. Données générales sur l'échantillon enquêté.

Variables

 

Modalités

Intervalles ou contenu des
classes correspondantes

Effectif
d'éleveurs

Fréquence par
modalité (%)

Variables actives

 
 
 
 

TaiTr

Effectif bovin du troupeau

1

2

3

4

5

[0 45]

[46 90]

[91 135]

[136 180]

Plus de 180 têtes de bovins

97

39
37

14
13

48,50 19,50 18,50 7,00 6,50

NEsp

Nombre et types d'espèces animales dans le troupeau

1

2

3

4

5

Bovins + Ovins + Caprins Bovins + Ovins

Bovins + Caprins

Bovins

Pas de bovins

67
71

11
36

15

33,50 35,50 5,50 18,00 7,50

NRaB

Nombre et types de races bovines du troupeau

1

2

3

4

5

6

Barbadji

Gurmaji

Jaliji

Barbadji + Gurmaji

Gurmaji + Jaliji

Autres (plus de 2 races bovines)

12 22 15 66

40
30

6,00 11,00 7,50 33,00 20,00 15,00

130

 

7

Chapitre V. Les systèmes d'élevage à Kotchari

Aucun (Pas de bovins dans le

troupeau) 15 7,50

OrTr

1

Achat + Emprunt

49

24,50

Mode de constitution ou origine du troupeau

2

3

Héritage + Don Achat + Héritage

74
69

37,00
34,50

 

4

Autres (plus de 3 formes d'acquisition)

8

4,00

LPat

1

Terroir Kotchari

75

37,50

Lieu de pâturage en saison sèche

2

3

Kotchari + terroirs voisins Pays voisins: Bénin / Togo

59
58

29,50
29,00

 

4

Réserves voisines

8

4,00

RTra

1

Eau

28

28,00

Raisons de la pratique de la transhumance

2

3

Fourrages Eau+fourrage

5
64

5,00
64,00

 

4

Habitude

3

3,00

 

5

Ne transhume pas

100

----

NatBe

1

propriétaire ou parent

170

85,00

Type de berger utilisé

2

Salarié

13

6,50

 

3

Mixte (parent + salarié)

17

8,50

NBe

1

Un berger

110

55,00

Nombre de bergers utilisés

2

Deux bergers

45

22,50

 

3

Plus de deux bergers

45

22,50

NLot

1

Un lot

48

24,00

Allotement du troupeau

2

Deux lots

112

56,00

 

3

Plus de deux lots

40

20,00

RLot

Raisons dans l'allotissement du troupeau

1

Former lots homogènes (séparer bien portants des fatigués,

malades, etc.)

39

26,53

 

2

Gérer les risques

48

32,65

 
 

Alléger les charges sur les

 
 
 

3

parcours

33

22,45

 

4

Faciliter la tâche des bergers

27

18,37

 

5

Ne pratique pas

53

----

 

1

Pâturage naturel

43

21,50

PAlt

2

Complément par fourrage naturel

15

7,50

Pratiques d'alimentation du troupeau

3

Complément par fourrage cultivé

62

31,00

 

4

Complément par concentré acheté

25

12,50

 
 

Complément cultivé, collecté et

 
 
 

5

acheté (fourrage et concentré)

55

27,50

Variables supplémentaires

 
 
 
 

Eth

1

Gourmantché

50

25,00

Ethnie de l'éleveur

2

Peul

150

75,00

 

1

Kotchari

150

75,00

OrEl

 
 
 
 
 

2

Dans la Tapoa

19

9,50

Lieu de résidence habituelle

3

Burkina Faso hors Tapoa

13

6,50

ou origine de l'éleveur

4

Non burkinabè

18

9,00

131

Les troupeaux enquêtés ont été constitués par plusieurs voies notamment par héritage associé soit au don (37%) ou alors à l'achat (34,50%). L'achat auquel s'associe l'emprunt est aussi une forme bien représentée (24,5%). Signalons que l'héritage est la forme dominante d'acquisition chez les Peuls, alors que l'achat est la voie dominante chez les Gourmantchés.

En saison sèche c'est dans l'espace du terroir villageois que pâturent les troupeaux. Au total 67% d'éleveurs adoptent cette pratique, 37,5% exploitent exclusivement les pâturages du terroir et 29,5% mettent aussi à contribution les pâturages des terroirs voisins. Une proportion importante d'éleveurs (29%) déclare aller en transhumance, notamment au Bénin, alors que seuls huit éleveurs (soit 4%) reconnaissent exploiter le parc W en plus des pâturages du terroir.

Les motifs généralement évoqués par les éleveurs qui transhument pour justifier leurs déplacements parfois lointains sont la recherche combinée de l'eau et du fourrage (64% des éleveurs) ou seulement de l'eau (28%). Seulement 5% des éleveurs avancent la question fourragère comme argument exclusif de déplacement alors que 3% d'entre eux inscrivent le fait qu'ils pratiquent la mobilité par simple héritage familiale, bien qu'ils n'ignorent pas par ailleurs, les avantages que la pratique procure aux animaux.

La garde des animaux est d'ordinaire assurée par 1 berger (soit 55%), parfois 2 bergers (soit 22,5%) ou davantage (22,5%). Il existe un lien étroit entre la taille du troupeau et le nombre de bergers. En effet, les troupeaux suivis par au moins deux bergers sont généralement de grande taille. Les bergers sont généralement de proches parents (85%) (l'éleveur lui-même, ses fils ou ses neveux), ou des proches aidés de bergers salariés (8,5%). Il est plus rare (6,5% de cas) que le troupeau soit gardé exclusivement par des bergers salariés.

L'allotement (division du troupeau en lots plus ou moins homogènes) est une pratique bien ancrée dans les habitudes, elle touche 76% des éleveurs. La préférence est de former deux lots (56%) plutôt que trois ou plus (20%). Parmi les éleveurs qui ont adopté la pratique d'allotement, les motivations sont généralement le souci de gérer les divers risques (dégâts de champs ou perte d'animaux, mortalités dues aux longues marches pour les animaux malades ou épuisés par l'âge par exemple) (32,65%). Mais il s'agit également de constituer des lots homogènes (malades/bien portants ; adultes/petits ; mâles/femelles) (26,53%), d'alléger les charges sur les parcours (22,45%) ou encore d'alléger la tâche des bergers (19,05%).

En ce qui concerne les pratiques d'alimentation, la complémentation (apport de compléments alimentaires achetés, cultivés ou collectés et conditionnés) est de rigueur. Elle est mise en oeuvre par 78,50% des éleveurs enquêtés. Ainsi, seulement 21,50% d'entre les éleveurs disent continuer de se contenter des fourrages directement prélevés par les animaux sur les pâturages. Dans le groupe d'éleveurs engagés dans la pratique de complémentation, la majorité (40%) d'entre eux soit achète seulement du concentré (12,50%), soit utilise diverses sources de compléments (fourrage collecté, cultivé et achat de fourrage et de concentré) (27,50%). Un grand nombre cependant (31%) de ces éleveurs, généralement de grands agriculteurs, utilise uniquement le fourrage issu des parcelles cultivées tandis que seulement 7,50% complémentent leurs animaux avec du fourrage naturel collecté et mis en stock.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo