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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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5 .4. Conclusion

Le terroir de Kotchari dispose de ressources pastorales qui, sans être exceptionnelles notamment en dehors des réserves, sont relativement meilleures que dans bien des contrées de la région notamment les parties plus au nord de la province de la Tapoa. Pour cette raison et aussi pour sa position stratégique pour les transhumants qui vont plus bas, il attire de grands troupeaux en saison sèche qui, avec ceux des troupeaux locaux, valorisent ces ressources en usant de manières de faire assez différentes.

L'étude des systèmes d'élevage à Kotchari montre que 4 catégories et sous-catégories d'éleveurs cohabitent dans un climat relationnel de moins en moins cordial et de plus en plus suspicieux ou même conflictuel. Ces groupes d'éleveurs qui vivent des réalités propres, mettent en jeu des stratégies ayant pour finalité de leur permettre de mieux tirer profit des potentialités du terroir et au-delà (terroirs voisins, réserves et Nord-Bénin) en s'adaptant à des conditions climatiques, écologiques et socioéconomiques très changeantes

Les éleveurs non transhumants, des agropasteurs et agroéleveurs résidents, aux effectifs de troupeaux bovins réduits mais globalement en croissance et ayant pour certains l'agriculture comme activité principale, arrivent, en combinant pâturage naturel local et résidus de culture, produits essentiellement dans leurs parcelles, à assurer les besoins essentiels de leurs animaux dans le seul espace du terroir de Kotchari ou aux alentours. Les éleveurs de cette catégorie, la plus importante des trois, qui ressentent de plus en plus de contraintes foncières et d'alimentation du bétail, commencent à aller au-delà du territoire villageois mais s'abstiennent de fréquenter les réserves voisines. De plus en plus les troupeaux sont divisés en deux lots pour diverses raisons, la principale étant d'avoir des tailles raisonnables facilement gérables par les bergers.

Les transhumants résidents ont des troupeaux de taille importante pouvant dépasser la centaine, ils sont amenés à transhumer (y compris à fréquenter les réserves) à cause de l'insuffisance des fourrages naturels, cultivés ou achetés pour complémentation. La division du troupeau en deux ou trois lots (bien portants, moins bien portants, petits) est ici motivée par le besoin de gérer les risques potentiels (particulièrement les dégâts de champs) et aussi d'alléger ou de mieux repartir les charges animales sur les parcours. C'est une pratique pertinente en contexte de morcellement des surfaces pâturables que de grands troupeaux ne pourraient exploiter sans difficulté.

Les transhumants non résidents, aux troupeaux à grands effectifs, voient leurs contraintes augmenter d'année en année avec l'affaiblissement des relations de réciprocité naguère fortes et les tracasseries croissantes de l'administration forestière. Les ressources locales naturelles ou cultivées, soumises à forte concurrence, ne sont plus suffisantes, mais les éleveurs, qui complémentent peu leurs animaux, restent là, bien qu'un grand nombre continue

d'aller plus loin, au Bénin notamment. Exposés à divers risques au cours de leur déplacement et désireux d'optimiser le rythme de marche, ces éleveurs sont amenés à scinder leurs troupeaux à deux ou parfois trois lots comme le groupe précédent.

Tous ces groupes éleveurs voient leurs troupeaux évoluer vers l'uniformisation de leurs espèces (exception des Gourmantchés dont les troupeaux sont en recul de taille) et l'homogénéisation des races de l'espèce bovine vers les types le plus adaptés localement, notamment ceux qui sont rustiques au plan alimentaire et qui sont trypanotolérants. Le stock fourrager des réserves voisines a été et demeure un recours important en saison sèche notamment pour les transhumants résidents et aussi, comme on peut le soupçonner, pour les transhumants non résidents. Par ailleurs, pour diverses raisons liées aux expériences passées et à leurs traditions ou encore pour obtenir de meilleures performances, ils font de plus en plus garder leurs troupeaux par de proches parents qui peuvent cependant être aidés par des bergers salariés.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld