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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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6.4. Conclusion

L'étude des savoirs techniques et des pratiques des éleveurs a montré que ceux-ci ont une bonne connaissance de leurs milieux qu'ils catégorisent sur des critères topographiques, géomorphologiques et fonctionnels (types d'usage agropastoral). Par ailleurs, les éleveurs, qu'ils soient Peuls ou Gourmantchés, classifient leurs catégories pastorales selon plusieurs paramètres dont l'importance varie selon les saisons. En saison pluvieuse, ce sont la praticabilité des sites liée à leur degré d'humidité et à l'absence de risque de conflits pouvant résulter de dégâts champêtres, qui sont les paramètres mis en avant pour juger de l'intérêt d'un pâturage. La qualité des fourrages est aussi prise en compte notamment pendant la phase de fin de développement de la strate herbacée (Yaamde : octobre-novembre). En saison sèche, notamment chaude, l'accès à l'eau d'abreuvement parait être le critère primordial avec la disponibilité en fourrage.

La mise en parallèle entre chaîne de pâturage dans les représentations des éleveurs et chaîne de pâturage effectivement réalisée montre que les pratiques des éleveurs s'opèrent selon un schéma qui prend en compte l'état de la ressource (nature, quantité et qualité du fourrage) et les contraintes (accessibilité, pression d'utilisation, distance au campement, feux de brousse, etc.) qui se posent à eux. Par exemple on s'attendait à ce qu'en fin de saison sèche chaude (Kotoga ou A sakoana : voir TrpC1-2G et TrpC1-2P), les troupeaux soient bien présents sur les unités cultivées (plaines sablo-limoneuses et plateaux) où des jeunes pousses surviennent suite aux premières pluies, mais il n'en est rien. En réalité, les pluies étaient peu tombées et n'ont pas pu provoquer la germination notable d'adventices, bien recherchées en cette période.

L'autre enseignement notable de cette étude, c'est que, à cause des nombreuses contraintes (champs et sites impraticables notamment en saison de pluies ; rareté des points d'eau, grande pauvreté des parcours en fin de saison sèche), les éleveurs semblent, pour ce qui est des quatre cas suivis, se cantonner chacun dans le secteur du territoire pastoral situé à proximité de son campement. Cette attitude semble s'opérer selon la théorie de l'optimisation des gains ou encore de l'alimentation optimale qui est de maximiser le bilan énergétique comme l'a rappelé Kagoné (2000). En clair, l'éleveur évite de faire dépenser de l'énergie à son troupeau, le déplacement ayant un coût comme le rappelle Kièma S. (2007), sans être sûr de la compenser. Il faut noter avec Daget & Godron (1995) que l'éleveur sur parcours se confronte à une double exigence : (i) produire de la viande, du lait, de la laine, etc. de la manière la plus rationnelle et la moins coûteuse, (ii) veiller en même temps à maintenir ou à restaurer l'équilibre du milieu qu'il exploite. Si la première exigence est en permanence à l'esprit des éleveurs de notre terroir, la deuxième semble peu prise en compte (éleveurs de

type C1 : sédentaires aux petits effectifs) ou non affirmée (éleveurs transhumants non résidents de type C3) sauf chez les éleveurs résidents transhumants.

Tout indique finalement qu'en situation d'absence de contraintes il est possible de traduire le comportement des troupeaux au pâturage qui ne serait que la traduction pratique des savoirs techniques que mettent en oeuvre les éleveurs pour faire exploiter les milieux par leurs troupeaux.

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