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Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

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par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

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7.2.3. Retour sur l'approche de recherche utilisée

La recherche a été conduite suivant l'approche systémique en partant du fait que le sujet étudié est d'une certaine complexité (Lhoste, 1984; Landais 1992 & 1994 ; Daget & Godron, 1995). Cherchant à voir comment les hommes et leurs animaux (système social) influaient sur l'état des ressources naturelles (système naturel ou fourrager) et comment ils s'adaptaient aux nouvelles conditions qui en résultaient, l'option choisie nous paraissait judicieuse. Il est constant, en effet, que la végétation et les ressources naturelles en général réagissent à l'exploitation animale et que le bétail s'adapte, à son tour, au nouvel état ainsi créé (Grouzis, 1982 ; Daget & Godron, 1995). Il faut préciser que le fonctionnement et la dynamique de l'élevage ne peuvent être saisis que si ceux-ci sont replacés dans le contexte - entendu comme l'ensemble formé par les ressources naturelles ainsi que les pratiques et représentations des hommes - où ils s'opèrent. Pour aborder cette réalité que représente ce socio - écosystème ou système éleveur-troupeau-environnement (Djenontin, 2010), l'approche pluridisciplinaire s'imposait et les compétences que nous avions au début de cette thèse se sont avérées insuffisantes. Il faut rappeler que nous sommes zootechnicien à la base et que, pour "passer la frontière" (Jollivet, 1992 in Djamen, 2008) de cette discipline, il nous a fallu nous former en télédétection et cartographie/SIG et parfaire nos connaissances en écologie appliquée.

Ainsi donc, nous avons utilisé une batterie de techniques et d'outils complémentaires qui s'appuient sur des méthodes de diagnostic participatif et d'évaluation des ressources pastorales.

L'intérêt de l'approche participative de diagnostic utilisée c'est qu'elle mobilise les acteurs, permet de mettre à jour des réalités ou connaissances qui, autrement, seraient passées sous silence, elle jette, en outre, les bases d'une relation de confiance entre les acteurs du processus de recherche. Sans compter que lorsque le processus participatif est bien conduit, il permet d'économiser en temps et en ressources pour des résultats presque aussi intéressants que ceux qu'auraient générés des dispositifs expérimentaux plus lourds. Ainsi, par exemple, nous n'avons pas décelé de grands écarts entre les représentations des éleveurs sur leurs milieux et leur calendrier pastoral saisonnier par rapport à la réalité pratique révélée par les analyses écologiques de terrain ainsi que le suivi des troupeaux au pâturage; les éventuels écarts étaient d'ailleurs révélateurs des contraintes qui se posent aux éleveurs, ce qui permet d'identifier les obstacles au fonctionnement "normal" du système.

L'approche telle que nous l'avons mise en oeuvre, demande à être complétée pour permettre d'aller jusqu'au bout de la logique qui la sous-tend. Le suivi de troupeau, s'il a permis de comprendre que les choix des sites par les éleveurs et leurs troupeaux se faisaient de manière raisonnée et bien souvent rationnelle, il ne permet cependant pas de rendre compte de l'efficacité desdits choix. En effet, des mesures de performances zootechniques (état corporel, gain ou perte de poids ou d'autres productions) permettent d'établir l'état nutritionnel (Dumont et al. 2001) des troupeaux et de répondre à cette préoccupation qui constitue finalement le but ultime des éleveurs. Une analyse comparée des performances des animaux suivant les options opérées par chaque éleveur ou groupe d'éleveurs, pouvait renseigner sur l'état des différentes unités pastorales fréquentées par les troupeaux (Lhoste et

al. 1993 ; Daget & Godron, 1995 ; Kagoné, 2000 ; Djenontin, 2010) et permettre de contourner la difficulté posée par les méthodes directes d'estimation des charges. D'après Boudet (1978), Lecrivain et al. (1993), Daget & Godron (1995) et Kagoné (2000), les essais de charge avec bétail permettent d'améliorer les estimations directes (mesure de biomasse) des capacités des pâturages. Les auteurs font observer que quand le gain de poids des animaux compense la perte de poids, les parcours sont en situation stable et les animaux couvrent juste leurs besoins d'entretien. Si par contre, le rapport entre la perte et le gain de poids est supérieur à un (perte nette), cela traduit une situation de surcharge desdits parcours. Inversement, s'il est inférieur à un (gain net), cela indique que les charges sont inférieures aux capacités des pâturages. Par ailleurs, le comportement alimentaire des animaux pouvait être affiné en s'intéressant à la composition botanique des prises alimentaires, au rythme de prise, aux quantités ingérées, etc. (Kagoné, 2000). En outre, il apparait nécessaire de procéder à l'évaluation du fourrage aérien et des résidus culturaux fortement exploités en vaine pâture où mis en stock et redistribués en période de soudure ; ceci dans le but de mieux préciser la situation fourragère locale en période sèche. Cependant, le fait de ne l'avoir pas fait à ce stade signifie que les capacités de charge ont été sous-estimées, ce qui dans l'absolu n'est pas mal dans une approche de gestion durable qui commande la prudence.

Ces aspects sont pris en compte dans nos projets de recherche futures.

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