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Approche participative dans la gestion intégrée des ressources en eau de la zone des Niayes (de Dakar à  Saint- Louis )

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par Moussa Camara
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2010
  

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III. SCHEMA DE GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU DANS LES NIAYES

Le schéma de gestion intégrée des ressources en eau va se baser sur un effort d'intégration totale de tous les acteurs c'est-à-dire une intégration des systèmes humains. Ainsi on aura une intégration intersectorielle (alimentation humaine, agriculture, pêches, industrie, nature et faune) mais aussi une intégration des dimensions politiques, administratives, économiques, sociales et environnementales (Ministère de l'environnement Québec, 2004). Dans les Niayes, l'intégration des acteurs locaux est indispensable car plusieurs d'entre eux font le méme travail. Il y a plusieurs entités de gestion de l'eau des forages (ASUFOR, CGF), plusieurs associations de jeunes réparties en ASC et amicales, plusieurs groupements de femmes (GPF, GIE etc.) et plusieurs ONG et associations de maraîchers. Une typologie de ces institutions est indispensable pour une meilleure coordination des interventions. De ce fait, des fédérations regroupant tous les mêmes types d'acteurs permettront une meilleure synergie des actions. Donc le modèle collaborationniste qui a été proposé par le ministère de l'environnement du Québec revét une importance capitale car il permet de cerner les problèmes environnementaux dans toute la zone.

Partenaires Employés Public

ACTEUR A ACTEUR B

AUTORITE

SOLUTION

ACTEUR C

Figure 17: Modèle de planification collaborationniste

On propose le schéma gestion intégrée des ressources en eau suivant pour la zone des Niayes. Dans le PGIRE Niayes, l'État, les acteurs clés et les usagers de l'eau seront au méme niveau pour une meilleure participation de tous. Dans les niveaux suivants, on aura la connaissance et la gestion des ressources, le cadre institutionnel, le cadre législatif et réglementaire et enfin le cadre financier.

PGIRE NIAYES

Etats et acteurs

Principaux usagers

Connaissance et Gestions des
Ressources en Eau

 

Le cadre institutionnel

 

Le cadre législatif et réglementaire

Réforme du cadre financier

Figure 18: Schéma PGIRE Niayes

1. CONNAISSANCES ET SENSIBILISATION SUR LES RESSOURCES EN EAU

Une meilleure connaissance des ressources en eau de la zone reste très importante car elle va permettre de bien gérer l'exploitation de la ressource. En effet plusieurs études sont faites sur la zone aussi bien dans le domaine des eaux de surface que pour les eaux souterraines. La DGPRE a fait des études sur les aquifères de Dakar et du littoral nord, mais aussi de nombreux étudiants ont travaillé dans la zone. Si tous ces documents sont centralisés, cela permettra une meilleure analyse de la zone géographique. Les études déjà faites ont montré que la zone des Niayes est une zone très fragile en ce moment. La nappe s'abaisse considérablement, on note une perte de biodiversité extraordinaire et tout ceci combiné avec les changements climatiques menacent l'équilibre de l'écosystème des Niayes.

Un meilleur suivi des eaux de surface et des eaux souterraines permettra de connaître le potentiel hydraulique de la zone. Il faut aussi mettre en place un système de suivi des données climatiques dans toute la zone car ces données sont très lacunaires et ne garantissent pas une analyse fiable pouvant être pris en compte lors des programmes d'aménagement.

Les facteurs anthropiques jouent un très grand rôle dans cette dégradation de l'écosystème. Ce sont les hommes qui habitent la zone des Niayes qui remblaient les dépressions, coupent la bande de filao du littoral nord, exploitent les eaux des nappes sans aucun contrôle. Donc dés le début du processus, il faut une forte sensibilisation des ces derniers pour qu'ils puissent connaître les risquent qu'ils encourent si les Niayes venaient à disparaître. Notre visite de terrain dans les communautés rurales de Darou Khoudoss nous a permis de voir beaucoup de dépressions abandonnées après plusieurs années d'exploitation. Une dégradation des sols est observée avec l'excès de pompage qui attire le biseau salé.

La première mesure à prendre c'est de mieux connaître la zone et de sensibiliser la population. La consultation et la sensibilisation des usagers de l'eau se fera à travers des ateliers qui seront initiés dans chaque communauté rurale de la zone. Les collectivités locales à travers leurs conseillers et les étudiants de chaque localité pourraient être formés pour qu'ils puissent servir de relais dans toute la zone. Ces actions se feront en étroite collaboration avec les associations de jeunes de femmes mais aussi des maraîchers et autres agriculteurs de la zone.

2. LE CADRE INSTITUTIONNEL

Depuis le début de la mise en place du PAGIRE au Sénégal, la DGPRE a joué un rôle considérable. A travers cette direction, une agence chargée spécifiquement de la zone éco géographique des Niayes (le littoral nord) pourrait être mise en place. Les agents qui vont travailler dans cette agence pourraient être formés sur les outils de la GIRE. Ces agents travailleront en étroite collaboration avec la DGPRE, les autres directions du ministère de l'hydraulique mais aussi avec le PNES et les collectivités locales pour une gestion intégréeet durable. Une institution forte et bien structurée avec des agents maitrisant les enjeux de la GIRE et ayant une connaissance aigue de la zone des Niayes permettra une revitalisation rapide de cette zone. A travers cette institution, des études beaucoup plus poussées peuvent être faites pour une meilleure gestion de l'une des zones éco-géographiques les plus importantes du pays.

3. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

La mise en oeuvre efficace du PGIRE Niayes nécessite que les parties prenantes parviennent à un consensus sur la légitimité des décisions et des actions des institutions. L'institution mise en place sera chargée d'appliquer les lois et règlements en matière d'eau au Sénégal.

Pour améliorer la qualité de l'eau et diminuer l'exploitation excessive des nappes, il faut avoir une législation appropriée qui imposera à chaque usager de prendre des mesures pour l'utilisation de l'eau dans la zone.

Lors de l'élaboration du PAGIRE au Mali et au Sénégal en 2009, il a été noté que le code de l'eau du Sénégal datant de 1981 n'est plus adapté à l'organisation moderne du pays et ne répond plus aux ambitions de développement socio-économique. Ce code ne répond plus aux principes et objectifs de la GIRE car il est profondément centraliste et donne peu de place aux autres acteurs de développement dans le domaine de l'eau. Il ne prend pas en compte les nouvelles dynamiques de développement résultant de la décentralisation. Mais aussi les principes de concertation et de subsidiarité et de gestion durable de la ressource eau sont ignorés dans ce code.

Le nouveau code de l'eau en projet doit impliquer les objectifs de la GIRE pour une meilleure gestion de l'eau dans tout le pays en général mais plus particulièrement dans la zone fragile des Niayes. Ce nouveau code doit intégrer les principes de développement durable, intégrer les OMD mais aussi intégrer les différents usagers par une approche participative. L'intégration des principes de la GIRE dans le nouveau code de l'eau, va contribuer indéniablement à contribuer à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

S'agissant de la zone spécifique des Niayes un statut juridique doit être érigé pour sa meilleure protection. Dans la Niaye de Dakar une interdiction de construire est impérative pour protéger les quelques lacs qui restent dans la zone et la végétation qui sert de poumon vert. Les personnes ayant construit dans les zones de recharge des eaux de pluies doivent être déguerpies et relogées dans d'autres quartiers bien assainis.

Une brigade de surveillance des eaux doit être créée pour le contrôle de l'exhaure dans les zones maraîchères des Niayes car on assiste à un pompage excessif et incontrôlé des eaux souterraines.

Dans la zone des Niayes, il faut revoir les autorisations de prélèvements et de rejets de l'eau. Des considérations économiques doivent être prises en compte : il faut fixer les tarifs de manière à inciter les usagers à utiliser l'eau avec efficience et modération dans leurs différentes activités. Par exemple si un maraîcher sait que le gaspillage qui résulte de son mode d'arrosage va hausser sa facture d'eau à la fin du mois, il va utiliser l'eau d'une manière rationnelle pour ne pas augmenter le prix à payer.

Les considérations environnementales ne doivent pas être en reste. Le principe « Pollueur-Payeur » (PP) doit être appliqué. Ce principe peut inciter les potentiels pollueurs (industries) à réduire la pollution en épurant sur place leurs eaux usées en conformité avec les normes établies avant de déverser les effluents. TSHIBAMBA, 2006 a proposé d'appliquer le principe PP aux usagers domestiques. Il propose que le coüt de l'épuration des eaux usées puisse être automatiquement facturé aux usagers, de préférence sur la base des quantités d'eaux consommées. Cette proposition est intéressante car elle incitera en méme temps les usagers à réduire leurs consommations en eau potable.

4. REFORME DU CADRE FINANCIER

Le financement des activités de l'eau est fortement tributaire des ressources financières extérieures (85%) PAGIRE, 2009. Au Sénégal l'eau ne finance pas encor l'eau. C'est l'Etat avec ses partenaires qui compensent le gap de financement. Avec l'augmentation de la population sénégalaise en général et celle des Niayes en particulier les besoins en investissements vont monter en puissance. Pour répondre à cette situation de précarité, le PGIRE Niayes peut permettre la mise en place d'instruments nécessaires à l'autofinancement partiel du secteur de l'eau. Il faut reconnaître que l'efficacité économique optimale serait obtenue en percevant auprès des usagers le coüt économique intégral de l'eau méme si celleci reste très difficile à réaliser dans un premier temps. Pour une viabilité financière des projets, sans qu'il soit nécessaire de prendre les subventions de l'Etat, le tarif unitaire moyen appliqué à l'usager doit être égal au coüt financier unitaire de production et de distribution de l'eau.

Donc la création de redevances eau équilibrées reste importante pour le financement des projets eau. Mais ces instruments économiques et financiers doivent être intégrés dans la réglementation et les lois du code de l'eau pour que son application soit effective.

Le territoire des Niayes est hétérogène car il est partagé entre plusieurs communautés rurales. Chaque collectivité locale a des intéréts particuliers dans la zone donc l'intégration du territoire va être difficile. Mais pour une meilleure intégration des acteurs il faut créer d'abord un cadre de concertation de toutes les collectivités locales. Ce cadre permettra à chacun de connaître les problèmes de l'autre et essayer de les résoudre ensemble. Il peut permettre aussi aux autres collectivités locales de ne pas répéter les mêmes erreurs qui ont entrainé une dégradation des ressources dans une autre localité. Ensuite, il faut harmoniser tous les projets et programmes qui entrent dans le cadre de la gestion des ressources naturelles en général et

de l'eau en particulier. Enfin, avec la participation de tous les acteurs locaux, mettre en place une convention relative au statut juridique des Niayes avec une législation facilement adaptable en tenant compte des usages et coutumes des populations autochtones comme préconisé par la GIRE.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo