CONCLUSION GENERALE
La région naturelle des Niayes est une zone
vulnérable. C'est un milieu caractérisé par des dunes et
des dépressions souvent inondées. Le littoral nord a
attiré et continue d'attirer les populations de tous horizons. Une nette
dégradation des ressources naturelles en général et de la
ressource eau en particulier a été observée. Les eaux de
surface ont presque toutes disparu et l'eau qu'utilisent les populations des
Niayes proviennent exclusivement des eaux souterraines.
La présence de la mousson en provenance du sud issue de
l'anticyclone de SainteHélène durant l'hivernage amène les
précipitations. Ces dernières sont très variables dans la
zone des Niayes avec une moyenne annuelle de 395,3 mm par an à la
station de Dakar Yoff pour la période de 1958 à 2008 et une
moyenne annuelle de 534,1mm par an à la station de Thiès pour la
période de 1930 à 2008.
Les années 1970 sont marquées par une diminution
sensible des pluies dans tout le pays et la plupart des lacs, mares et marigots
de la zone du littoral nord se sont asséchés. Une vague de
migrants se sont retrouvés dans la zone des Niayes, là où
la nappe phréatique est affleurante à sub affleurante.
La population est passée de 94 622 habitants en 1976
(NDIAYE, 2000) à 1 138 956 habitants en 2002. Cette augmentation rapide
et très importante est à l'origine de la dégradation de la
biodiversité dans le littoral nord. Cette population pratique
différentes activités et on a recensé plusieurs usages de
l'eau allant des usages domestiques aux usages de la pêche en passant par
les usages agricoles et industriels. Ces nombreux usages sont à
l'origine de la dégradation de la ressource eau du point de vue de la
qualité et de la quantité.
Dans les Niayes, certes le potentiel en eau est toujours
important, mais la qualité de l'eau à certains endroits laisse
à désirer (nappe de Thiaroye) mais aussi on assiste à la
remontée du biseau salé dans les zones de contact avec
l'Océan atlantique.
A cela s'ajoute une forte pression foncière car la
demande de logement ne cesse de croître surtout dans la région de
Dakar. Ainsi les zones dépressionnaires ont été
occupées avec une bidonvilisation de la zone avec des habitats
précaires. Ces derniers sont à l'origine de la pollution aux
nitrates de la nappe de Thiaroye par défaut d'assainissement.
Dans la zone des Niayes, les inondations sont importantes ces
dernières années. Pour rappel avec la sécheresse des
années 1970, il ya eu une occupation des dépressions qui
encombrent les chenaux de drainage des eaux de pluies par les
ordures ménagères, les routes et les nouveaux lotissements (KANE
ET AL, 2008) mais aussi par la construction de l'autoroute à
péage Dakar-Diamniadio.
La gestion de l'eau aussi n'est pas des meilleures car une
approche sectorielle a été notée dans la plupart des
projets de l'Etat et les décisions ne provenaient que du sommet vers la
base. Dans ce genre d'approche, la consultation de la population est minimale
et cela crée des barrières pour la participation du public
à la recherche de solutions.
Ainsi pour atteindre les OMD dont le Sénégal est
signataire, une nouvelle vision de la gestion de l'eau doit être
appliquée. Il s'agit de la GIRE. Ainsi le Plan Gestion
Intégrée des Ressources en Eau des Niayes (PGIRE NIAYES) repose
sur deux approches très importantes : l'approche participative et
l'approche écosystémique.
L'approche participative est importante pour une plus grande
implication des usagers de l'eau et pour rompre avec les anciennes
méthodes comme l'approche descendante où tout était fait
par l'Etat.
L'approche écosystémique reste importante aussi car
chaque usager doit bien connaître les conséquences de ces gestes
pour la durabilité des écosystèmes.
Quand ces deux approches seront bien inclus dans les
politiques de l'eau, on pourra assister à une revitalisation de la zone
des Niayes et réduire considérablement la pauvreté qui
sévit dans certaines communautés rurales de la zone des Niayes.
Ceci permettra aussi l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour Le
Développement de l'eau.
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