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La dynamique de convergence en méditerranée. Un système d'évaluation basé sur l'analyse multicritère

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par Yasmine GUESSOUM
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Doctorat d'économie 2006
  

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b. Coordination des politiques économiques

La coordination des politiques économiques implique généralement la modification conjointe des politiques nationales dans le but de prendre en compte l'interdépendance internationale. Il s'agit donc d'une forme très exigeante de coopération. Seulement, comment vérifier si une politique est modifiée dans un souci de coordination ou simplement parce que la situation ou les objectifs internes ont changé ? Deux arguments suggèrent que la coordination des politiques économiques améliore le bien-être global. Le premier a trait aux effets externes qui caractérisent l'interdépendance économique internationale, c'est-à-dire la transmission internationale des effets des politiques économiques. Le second renvoie à l'existence de biens publics internationaux, dont la gestion ne peut être garantie par la décentralisation des politiques.

On distingue deux objectifs possibles pour la coordination des politiques. En premier lieu, elle peut avoir pour but d'exploiter l'interdépendance, en tenant compte des effets externes qui nuisent à l'efficacité des politiques économiques. La mobilité internationale des capitaux, l'insertion dans le commerce mondial et la sensibilité aux variations des taux de changes sont des vecteurs d'interdépendance internationale influents sur les politiques nationales. En second lieu, la coordination des politiques économiques peut avoir pour but de préserver ou d'améliorer le régime international existant, c'est-à-dire de veiller à l'approvisionnement des biens publics internationaux que l'action décentralisée pourrait négliger (Frenkel et al. [1991]).

La coordination doit-elle être structurée au sein d'un cadre de règles formelles de politique économique, ou laissée au libre arbitre des gouvernements ?

A moins d'être en mesure de déterminer un ensemble exhaustif de règles spécifiant les réponses des politiques économiques à chaque événement, la notion de coordination stratégique relève davantage de la discrétion. Un élément de réponse est apporté par la théorie des jeux, où chaque gouvernement maximise une fonction-objectif dans un environnement déterministe1. Il dispose pour ce faire d'instruments de politique économique qui interagissent avec ceux mis en oeuvre dans les autres pays. Il s'agit dans ce cadre de comparer l'équilibre coopératif du jeu avec l'équilibre non-coopératif. En somme, la coopération améliore le bien-être général et la capacité de chaque gouvernement à réaliser ses objectifs (Cooper [1985]).

Concrètement, les études empiriques portant sur l'évaluation des gains attendus de la coordination stratégique des politiques économiques ont abouti à des résultats différents. Une estimation des fonctions-objectif des gouvernements sur la base des comportements passés, s'est révélée peu concluante : les gains de la coordination seraient de l'ordre de 0,5% du PIB (Oudiz et Sachs [1984]). Une façon d'y remédier serait d'imposer des règles limitant la marge de manoeuvre des politiques nationales. C'est l'interprétation que l'on peut donner des règles budgétaires dans le processus d'intégration européenne (3% et 60% au maximum pour les ratios de déficits et de dettes publics).

La coordination par les règles semble appropriée dans la gestion des biens publics car elle a l'avantage de donner un signal plus clair et vérifiable, quant au respect des engagements. En outre, les règles fournissent aux gouvernements une contrainte extérieure utile pour contenir les groupes d'intérêt nationaux susceptibles de pousser les politiques dans une direction trop laxiste. Une analyser de la coordination des politiques économiques en environnement incertain a conclue que ces deux facteurs étaient positivement corrélés (Ghosh et Masson [1994]). Rappelons que l'incertitude peut porter sur la connaissance de la situation économique et sur les modes de transmission des politiques, ou encore sur les stratégies des autres gouvernements.

Seulement, l'application d'un tel modèle se heurte en réalité à des contraintes au niveau du système de représentation. Sa faisabilité est probablement la plus préoccupante dans la mesure où elle affecte la possibilité de coordonner effectivement les instruments de la politique économique. La politique monétaire, par exemple, relève de l'autorité de banques centrales indépendantes, alors que les politiques budgétaires sont décidées par les parlements nationaux. Au final, l'orientation de la politique économique résulte d'arbitrages internes laissant peu de place à une négociation dans le sens de la coordination.

1 On peut aussi utiliser un modèle avec des chocs aléatoires (d'offre ou de demande). Il ne s'agit plus alors d'un environnement déterministe stricto sensu.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery