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La dynamique de convergence en méditerranée. Un système d'évaluation basé sur l'analyse multicritère

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par Yasmine GUESSOUM
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Doctorat d'économie 2006
  

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b. Réflexion sur la croissance et l'équité

Pourquoi l'exploitation du capital physique et humain ainsi que la répartition des qualifications ne sont-elles pas équitables ? Un premier élément de réponse consiste à dire que les pays à faibles revenus ont non seulement un niveau insuffisant de capital et de qualification mais aussi une de productivité faible dans l'utilisation de ces facteurs.

Dans ce contexte, il faut souligner le rôle des institutions, du droit et des politiques publiques qui déterminent la structure économique dans laquelle les individus produisent et échangent. Si celle-ci encourage la production, l'économie s'enrichit, mais si elle incite à la dispersion des ressources, les conséquences peuvent être dramatiques.

On distingue alors deux tendances dans l'évolution de la répartition globale des revenus. D'une part, la convergence des économies initialement à faibles revenus qui sont passées au stade de revenus intermédiaires avec un niveau de vie proche de celui des pays industrialisés. D'autre part, la divergence des économies à faibles revenus par rapport à l'évolution du revenu médian global. De toute évidence, une telle divergence n'est pas soutenable à long terme car elle va à l'encontre des principes de l'équité et peut provoquer de l'instabilité politique dans le monde. Ce fait a été constaté durant les trente dernières années dans les pays arabes, où le taux de croissance annuel moyen du revenu par habitant a été d'à peine 0,2%, alors qu'il était de 2,6% en Asie du Sud-Est et de 5,6% en Asie de l'Est (PNUD [2005]).

Ce biais en matière de croissance économique s'explique sans doute par la détérioration et l'instabilité des termes de l'échange depuis le début des années 90 ainsi que par l'éclatement de conflits dévastateurs dans certains pays. Gelb, économiste en chef à la BM pour la région Afrique, explique à ce sujet que les pays ne sont pas tous exposés avec la même intensité aux crises internationales. Prenons l'exemple de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient. Si la plupart des pays à faibles revenus ont été moins directement touchés par l'instabilité des marchés financiers et de capitaux, ils ont néanmoins été frappés par d'autres effets comme la chute des exportations hors hydrocarbures, notamment à cause de l'émergence des pays asiatiques (ONU, [1998]).

Nous devons par conséquent admettre que la croissance reste une affaire non résolue, au sens où il n'existe pas de « recette miracle » unique est universelle permettant d'élaborer une stratégie optimale de croissance. L'idée un peu simpliste véhiculée par des modèles de construction linéaire alliant capital et travail pour atteindre une forte productivité n'est pas suffisante. La prise en compte des caractéristiques spécifiques à chaque pays est un facteur déterminant dans la capacité à interagir avec les stratégies de croissance. C'est pourquoi le choix des priorités et des méthodes pratiques de mise en oeuvre exige une série d'analyses au cas par cas. Cette nouvelle approche permet de suggérer une autre piste à suivre concernant les stratégies de développement : complémentarité entre croissance à long terme et équité.

Il existe toutefois une opposition traditionnelle entre la notion d'efficience économique qui stimule la croissance et celle d'équité supposée découler d'une politique de redistribution. Cette dernière peut certainement réduire les inégalités mais pas sans freiner la croissance. Pourtant, en présence de distorsions et de dysfonctionnement sur les marchés, on peut concevoir des politiques de redistribution efficientes. Considérons par exemple, le cas des pays méditerranéens où la majeure partie de la population n'a pas accès au crédit. De ce fait, l'investissement, même s'il est hautement profitable pour la société, ne peut être engagé (en 2005, le crédit au secteur privé représente environ 11% du PIB en Algérie et en Syrie, contre 60% en Egypte et en Tunisie).

Face à cette imperfection du marché du crédit, il existe des politiques pour favoriser l'équité et promouvoir la croissance. Deux solutions sont envisageables : améliorer le fonctionnement du marché du crédit (subventions pour les micro-crédits) ou renforcer la capacité à emprunter des individus exclus du marché (accumulation de capital). Bien que la première solution soit plus accessible, il s'agit dans les deux cas de processus de redistribution des richesses participant à l'accroissement de la production totale. Le même argument peut être employé dans d'autres domaines comme l'éducation, la santé et l'équité des droits politiques. Une société au sein de laquelle persistent de graves inégalités prive une large fraction de sa population active d'un savoir dont elle aurait besoin pour accroître sa productivité et son niveau de vie.

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