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La dynamique de convergence en méditerranée. Un système d'évaluation basé sur l'analyse multicritère

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par Yasmine GUESSOUM
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Doctorat d'économie 2006
  

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CHAPITRE I : REVUE DE LA

LITTERATURE

« Intérêt d'une perspective multicritère pour comprendre
les processus de croissance et de développement »

INTRODUCTION
IDENTIFIER LES COMPOSANTES DU SYSTEME D'EVALUATION

Quelles sont les caractéristiques du cadre économique actuel ? Quels en sont les nouveaux enjeux sociaux et politiques ? Les paragraphes suivants tentent de mettre en exergue les facteurs-clés définissant le contexte de l'étude...

La réflexion théorique et empirique relative à la construction d'un système de représentation doit intégrer un certain nombre de principes échappant aux approches microéconomiques néoclassiques, qui se focalisent surtout sur l'équilibre de long terme (modèle d'équilibre général ou partiel) et la structure des marchés (économie industrielle). La société exerce une contrainte, un pouvoir de coercition sur l'individu qui doit intérioriser les principales règles et les respecter. Les comportements individuels sont donc socialement déterminés. C'est pourquoi les approches hétérodoxes présentent un intérêt évident pour comprendre le fonctionnement de l'économie et peuvent contribuer à la construction d'un système de représentation fiable.

Il faut admettre que certaines dimensions économiques ne peuvent être appréhendées que par des approches macroéconomiques ou systémiques. Ainsi, il est possible de cerner un phénomène en identifiant l'ensemble du système dont il est une partie, c'est-àdire qu'il est entièrement déterminé par le « tout » auquel il appartient. Il suffit de connaître ce système de représentation pour comprendre les propriétés de l'élément étudié (Baslé et Gélédan [1988]).

Le premier principe suppose que l'économie est une partie du système socioculturel. Il faut donc intégrer la dimension sociale pour comprendre l'économie. Le rôle des solidarités, la culture des affaires et la coopération sont autant de facteurs à mettre en exergue. Le second principe souligne l'importance du cadre institutionnel et du rôle de la loi comme clés de voûte pour étudier l'économie. Par conséquent, une approche pluridisciplinaire s'avère nécessaire. Le troisième principe permet de développer une vision plus riche et plus complexe de la réalité. En effet, on ne saurait comprendre pleinement l'économie sans prendre en compte la hiérarchie, le pouvoir, les conflits, la répartition des ressources et les écarts de développement. Enfin, le dernier principe tient à la mise en place d'une méthodologie pragmatique et inductive favorisant le réalisme et la pertinence. Il s'agit avant tout d'un système d'observation fondé sur la représentation et donc sur la modélisation, en vue de l'interprétation des faits.

Dans le cas particulier des pays méditerranéens, la démarche de transition instaurée par le processus de Barcelone cherche à faire évoluer les pays signataires vers une zone de libre-échange. Elle aspire aux principes d'ouverture et de liberté économique dans le but de promouvoir une croissance régulière et durable. Il faut donc définir ce que l'on entend par « ouverture » et « croissance ». A cet effet, une réflexion théorique doit être envisagée en vue d'identifier les composantes du système de représentation. Les critères d'évaluation doivent refléter le contexte changeant dans lequel elle se déroule. La réorganisation de la segmentation des marchés et des transactions financières, la remontée de la gouvernance et du rôle des institutions internationales, de même que l'intérêt croissant pour le tiers secteur et le non-marchand sont quelques uns des points caractéristiques de la dynamique économique actuelle.

Outre les critères traditionnels (liberté, propriété, sûreté, résistance à l'oppression...), des principes tels que les droits de l'homme et la démocratie donnent lieu à l'adjonction de critères supplémentaires au système de représentation actuel. L'accès aux soins pour les plus démunis et le droit à l'instruction pour les plus pauvres contribuent notamment à la réduction des inégalités. De même, le droit au travail est une revendication légitime dans une société qui aspire au plein emploi et au bien-être.

I. CONTEXTE GLOBAL
LES MECANISMES DE CROISSANCE ET DE DEVELOPPEMENT

A l'heure oh les pays en transition s'ouvrent aux politiques de libre-échange, il est impératif d'en rechercher les effets durables sur la croissance économique. Comment concevoir un système de représentation multidimensionnel ? Les paragraphes suivants permettent de faire le point sur les critères susceptibles d'être corrélés à la croissance...

1. Les déterminants de la croissance : Comment appréhender de tels indicateurs ?

Le développement peut être appréhendé comme un processus d'expansion des libertés réelles des individus. C'est la thèse défendue par Sen, prix Nobel d'économie (1998), dans son ouvrage « Un nouveau modèle économique ». En octroyant au développement une dimension plus large, il ne se limite pas à la seule croissance des revenus (mesurée par l'évolution du PIB), mais s'étend aux engagements socio-économiques et aux libertés politiques. A l'heure oh le monde connaît un niveau de prospérité économique sans précédent, le fossé inégalitaire n'a jamais été aussi prononcé. Il s'agit donc de mettre à contribution les avancées sociales, l'accessibilité à l'éducation et la santé, ainsi que les principes démocratiques et la participation aux débats publics.

La transition en tant que forme de développement, tout au moins une volonté affichée d'y parvenir, doit intégrer cette catégorie de critères. La compréhension globale du processus de développement doit en outre tenir compte des dimensions politique, économique et sociale, afin d'apprécier simultanément le rôle des structures supposées être impliquées dans la dynamique de croissance : marchés, institutions, gouvernements et autorités locales, mais également droits civiques et liberté d'expression. Plus encore, cette approche intègre les valeurs sociales ainsi que les moeurs et traditions susceptibles d'avoir une influence quelle qu'elle soit, sur les libertés. Dans ce sens, Sen affirme que la liberté des échanges économiques a des implications sur la vie sociale. Leur prise en compte aboutit à une appréciation plus complète du marché, de ses répercussions sur le développement économique ainsi que les inégalités. Pour évaluer la croissance, tous les arguments doivent être discutés afin d'identifier les effets des facteurs influents (positifs / négatifs) et de déterminer la nature des critères intégrés (croissants / décroissants). Ainsi, l'utilisation d'un indicateur tel que la privatisation dans un milieu qui ne profite pas des avantages du marché, n'est pas significative pour estimer la croissance.

Concrètement, évaluer les niveaux de développement des économies permet d'identifier leur dynamique de croissance et de déduire en l'occurrence à quel rythme les pays émergents rattrapent les niveaux de revenus de pays plus avancés. Il est possible d'observer une telle évolution à partir de variables représentatives du revenu comme l'accumulation de capital qui, comparativement aux autres domaines de l'action publique, est en faveur de l'épargne. Ce raisonnement a finalement conforté la pertinence des recherches sur la croissance. Prenant appui sur les flux d'investissements effectués dans plusieurs pays, une étude empirique montre que les revenus convergent vers des niveaux différents, formant ainsi des groupes en fonction du type de politique économique dominant (Barro et Sala-i-Martin [1992]). Ce résultat renforce l'intérêt d'analyser le rôle des décisions politiques dans un cadre de croissance et fournit une base analytique solide.

Dans un tout autre registre, l'expérience des politiques de stabilisation du FMI et des programmes structurels de la BM montre que les conditions politiques et institutionnelles sont des facteurs indispensables dans la réussite ou l'échec d'un processus de réforme (Calame [2003]). L'exemple des pays d'Asie du Sud souligne l'apport de l'Etat interventionniste et contraste avec l'échec des politiques de substitution aux importations pratiquées ailleurs. On suppose alors que l'hétérogénéité des contextes culturels et l'homogénéité de la répartition des revenus donnent aux gouvernements la possibilité d'axer leurs politiques sur l'intérêt général. De plus, l'exemple des pays asiatiques permet de constater que les gains de productivité et l'accumulation du capital comme des moteurs de la croissance.

Outre le fait qu'une corrélation existe entre investissement et croissance, d'autres études montrent que l'investissement est une conséquence de la croissance et non un stimulant : les taux d'investissement ne font que s'adapter aux taux de croissance (Borner et al. [2004], p. 21). Certes, le débat reste sans issue, néanmoins il permet de souligner l'importance des facteurs politiques, au sens où les variables institutionnelles influent doublement sur le revenu : d'abord sur la productivité, puis sur les taux d'investissement, enfin sur le niveau de revenu.

a. Les théories modernes de la croissance

Comment modéliser la croissance ? Les politiques économiques ont-elles un effet permanent ou seulement transitoire sur les taux de croissance ? Un effet très long, même s'il est transitoire, peut être très proche d'un effet permanent. Mais un effet permanent ne peut jamais approximer la situation d'un effet transitoire qui persiste seulement cinq ans, voire dix ans, tout au plus. A un niveau très global, les économies industrialisées ont connu des taux de croissance significativement élevés au cours des deux derniers siècles. North, à l'origine du développement de la nouvelle économie institutionnelle, explique que la croissance est en grande partie due à la généralisation des droits de propriétés qui ont permis aux individus de s'engager dans des projets d'investissement de long terme (North [1997]).

Un certain nombre de faits stylisés caractérisent la croissance économique de l'histoire récente. Le premier fait est la variation considérable du revenu par tête entre les économies. Rappelons que les pays pauvres ont des revenus par tête qui atteignent à peine 5% de ceux des pays riches. Le second est que les taux de croissance varient considérablement entre les pays et ne sont pas nécessairement constants dans le temps. Le troisième est que la position relative d'un pays, du point de vue de la distribution mondiale des revenus par tête, n'est pas irréversible (les pays riches peuvent devenir pauvres et vice versa). Le quatrième fait suggère que le rendement réel du capital n'est pas toujours strictement croissant ou décroissant et que les parts des facteurs de production dans le revenu n'ont pas de tendance particulière. Le dernier fait est que la croissance en produit et en volume du commerce international sont étroitement liées.

La question qui se pose alors concerne les mécanismes économiques qui sont derrière ces faits stylisés, autrement dit les moteurs de la croissance. Le débat à l'origine du corpus des théories modernes élémentaires a longtemps oscillé entre la création des ressources et leur allocation. Ces théories abordent la dynamique d'équilibre, les comportements concurrentiels, le lien entre les rendements décroissants et l'accumulation du capital, la relation entre le revenu par tête et l'accroissement de la population, ainsi que le rôle du progrès technique et l'influence des monopoles. Rappelons que la première théorie moderne émane de Solow (1956) qui explique dans son modèle que la croissance provient d'un facteur exogène, à savoir la technologie.

Dans les années 80, l'intérêt pour les théories de la croissance s'est ravivé suite aux travaux de Romer et Lucas qui ont intégré l'innovation et le capital humain au coeur de la problématique de la croissance. Il s'agit des théories de la croissance endogène. Par ailleurs, une analyse plus fine a permis de faire apparaître la nature particulière des idées en tant que bien économique, source de rendements d'échelle croissants. L'innovation ne pouvant être produite que dans une structure en concurrence imparfaite, les prix sont alors fixés de manière à couvrir les coûts marginaux. Cet écart récompense l'invention et stimule la dynamique de croissance.

Toutefois, les hypothèses des modèles de croissance endogène ont fait l'objet de sérieuses critiques, notamment par Darreau (2003). Elles introduisent des restrictions qui contraignent les paramètres à avoir des valeurs numériques particulières et supposent la linéarité de la fonction de production du facteur stimulant la croissance. Si ces modèles prônent les solutions d'état régulier, c'est tout d'abord pour une raison méthodologique car, après tout, quelle serait la signification d'une perspective de croissance à taux décroissant ou fluctuant ? L'autre raison est empirique et a pour but d'expliquer les raisons de la croissance des pays développés depuis deux siècles à un taux approximativement constant de 2,5%.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci