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La dynamique de convergence en méditerranée. Un système d'évaluation basé sur l'analyse multicritère

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par Yasmine GUESSOUM
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Doctorat d'économie 2006
  

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b. Etablir un diagnostic de croissance spécifique

Au sens strict, la croissance ne s'intéresse qu'à la production, et a une action de long terme sur le niveau de vie. Au sens large, elle correspond au développement économique et englobe la notion de progrès technologique, à savoir l'apparition de nouveaux produits ou moyens de production, eux-mêmes issus du potentiel humain et des capitaux investis à long terme. Le contenu de la croissance économique n'est donc pas un simple accroissement des volumes produits, mais aussi l'effet de l'innovation.

Dans ce sens, Sala-i-Martin tente de démontrer par régression linéaire que les déterminants de la croissance sont multiples. Son étude révèle tout d'abord que le niveau initial de croissance est une variable robuste (hypothèse de convergence conditionnelle : plus un pays est riche, moins il croît rapidement). Elle montre ensuite que l'ouverture économique de même que la qualité institutionnelle sont des facteurs décisifs en faveur de la croissance.

L'étude montre enfin que le poids du gouvernement (administration et secteur public) a peu d'importance, alors que la qualité des politiques est déterminante. Les gouvernements qui sont à l'origine de situations d'hyperinflation, de distorsion des taux de change, de déficit excessif ou de bureaucratie lourde, ont de très mauvais résultats en termes de croissance (Sala-i-Martin [1997]).

L'article << Growth diagnostic » (Hausmann et al. [2005]) retrace l'expérience de croissance économique des quinze dernières années et conclut à l'existence d'une forte corrélation entre les caractéristiques spécifiques des pays et l'impact des réformes sur la croissance. Alors qu'une politique peut produire des << miracles » dans une zone en particulier, elle peut s'avérer totalement inefficiente, voire néfaste, dans une autre région. Bien que l'on s'accorde à dire que les réformes standard (Consensus de Washington) ont du potentiel pour promouvoir la croissance, leur mise en pratique dépend fortement des caractéristiques des pays. L'idée est de développer un cadre homogène pour analyser la croissance et formuler des stratégies opérationnelles.

On admet tout d'abord que le développement est un concept entraînant l'amélioration des compétences. Par conséquent, les stratégies de réforme doivent être exclusivement tournées vers l'augmentation des taux de croissance (moyen le plus direct pour atteindre des performances satisfaisantes sur les indicateurs sociaux et humains). On suppose ensuite que les stratégies de croissance dépendent des opportunités et contraintes internes. Il existe bien entendu des critères de base comme l'impartialité du système légal, l'efficience du marché, la fiabilité de la politique monétaire et la soutenabilité des finances publiques, mais l'élaboration d'un programme commun à tous les pays, indépendamment de leurs caractéristiques spécifiques, est peu productive. L'application de principes sous forme de politiques opérationnelles exige donc une connaissance parfaite des spécificités du pays concerné par la réforme.

Cette démarche est fondée sur une approche standard de la théorie du << second best » initiée en 1956 par Lipsey et Lancaster. Il s'agit principalement d'avoir une meilleure compréhension des contraintes entravant l'activité économique propre à chaque pays. A partir de là, il est essentiel de déterminer les priorités d'une politique sans perdre de vue que son efficacité ne tient pas au nombre de directives imposées. Il est inutile de proposer une liste exhaustive de réformes, sachant pertinemment qu'elle ne pourra être entièrement respectée, notamment en raison des contraintes administratives et politiques que du pays. L'idée est de travailler dans le sens de l'allègement de ces contraintes.

L'objectif du diagnostic engagé par Rodrik est de définir une stratégie de croissance, en partant d'une approche inverse, à savoir l'identification des contraintes susceptibles de ralentir la dynamique de croissance. La méthodologie utilisée pour ce faire est l'arbre de décision. Il s'agit de mettre au point une arborescence où chaque noeud symbolise les choix qui s'offrent au décideur (options ou alternatives) et chaque branche représente l'impact de ces choix. En somme, l'idée est de définir une hiérarchie des priorités pour aider à l'élaboration d'une stratégie. L'avantage de cette structure est qu'elle englobe les stratégies principales de développement et met en exergue les circonstances qui favorisent leur efficacité (cf. encadré 1).

Encadré 1 : Diagnostic de croissance par l'arborescence de Rodrik

Source : Hausmann et al. [2005], p. 27.

Croissance
faible

Asymétrie de
l'information

Problème de
coordination des
politiques

Rendement de

l 'activité
économique insuffisant

Inadéquation du cadre des af faires

Carences sur le marché
financier international

Bénéfice social
insuffisant

Problème de

localisation Problème de main - d'oeuvre Problème d'infrastructure

Inefficacité du
gouvernement

Inefficience u d
marché

Coût de
financement
élevé

Micro - r isque (droits de propriété, corruption, taxes)

Macro - r isque

(instabilité des systèmes monétaire, fiscal et financier)

Epargne domestique
insuffisante

Intermédiation
financière insuffisante

Carences sur le marché financier local

Les stratégies fondées sur la mobilisation de ressources par l'aide financière internationale et l'épargne domestique sont rentables à condition que les retours sur investissement soient suffisants. Les stratégies axées sur la libéralisation des marchés et l'ouverture sont efficaces si les bénéfices sociaux sont élevés et équitablement répartis par un système fiscal de qualité. Enfin, les stratégies s'appuyant sur une politique industrielle sont souhaitables lorsque les retours sur investissements privés sont bloqués par des restrictions imposées par l'Etat. En somme, il apparaît que la mise en place d'une stratégie de développement à travers un plan d'action est plus efficace qu'une approche par l'imposition d'innombrables règles institutionnelles ou de gouvernance.

Aujourd'hui, les organismes internationaux commencent à reconnaître qu'il ne suffit pas d'insuffler de l'extérieur une dynamique de développement, et encore moins d'appliquer ce qui a fonctionné préalablement au sein des pays industrialisés à des économies émergentes. Il ne suffit pas d'injecter des fonds d'aide au développement ou d'octroyer des crédits qui, au final, ne font que retarder certains effets et enliser les pays bénéficiaires dans une spirale d'endettement. Cette conception est induite par le Consensus de Washington et tend à considérer les PVD comme les destinataires passifs de programmes de développement. A ce sujet, l'économiste Stieglitz reproche au FMI la manière dont il a géré la crise asiatique et la transition en Russie (Naim [2000], p. 20).

Les nouvelles préoccupations de l'opinion internationale concernant la réduction de la pauvreté et le renforcement de l'appui aux pays à faible revenu ont suscité un engouement sans précédent de la part des organismes mondiaux. Dès septembre 2005, l'ONU a mis en oeuvre la déclaration du millénaire pour le développement. De son côté, le FMI a entrepris une réévaluation complète de son engagement envers les économies à faible revenu. La stabilité macroéconomique et financière a été définie comme une condition décisive de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Les efforts accomplis par le FMI ont aussi porté sur ses rapports avec les autorités nationales, la société civile et les autres partenaires de développement (FMI [2005]).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote