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Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire

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par Trazié Gabriel LOROUX BI
Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006
  

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Paragraphe 2 : L'insuffisance des moyens d'action 

Les associations humanitaires sont confrontées dans leur fonctionnement à un manque criard de moyens d'actions. Il s'agit pour nous de mettre en lumière la qualification du personnel qui laisse à désirer (A), ce qui nous permettra de mieux aborder l'insuffisance des moyens financiers et matériels (B).

A : Le personnel insuffisamment qualifié

La crise ivoirienne de 2002 a servi de terreau fertile à un foisonnement d'ONG sur le terrain de l'action humanitaire. Les acteurs humanitaires se distinguent en deux catégories qui correspondent aux différentes périodes de la crise qui fondent leurs actions. Nous avons les urgentistes ou ONG humanitaires d'urgence et les ONG de développement. La période d'urgence ou la période au plus fort de la crise est celle là même qui est favorable aux ONG parce qu'elle permet un financement rapide de tous les projets pour faire face à la situation d'urgence née de la crise. Presque toutes les ONG ivoiriennes humanitaires et même celles (de développement) qui ont changé de peau pour l'occasion, ont bénéficié de cet  état de grâce. Ces ONG ont foncé tête baissée dans l'action humanitaire sans toutefois savoir de quoi il est question, parce que voyant à l'horizon un gros bailleur prêts à financer des projets. Fort malheureusement pour elles, le manque de qualification du personnel recruté pour le travail s'est très vite révélé sur le terrain. Cela a été la préoccupation majeure de toutes les ONG locales du Moyen Cavally invitées à la réunion de coordination organisée par OCHA le 26 juillet 2007 à Duekoué. A cette réunion à laquelle nous avons pris part pour le compte de ASAPSU (ONG ivoirienne qui a servi de cadre à notre stage d'imprégnation), les ONG ivoiriennes d'une seule voix ont réclamé l'aide des structures comme OCHA et autres en matière de renforcement des capacités. Pour elles, cette tare a des répercussions sur la qualité de leurs activités, c'est à dire la rédaction des rapports, l'animation et le pilotage ou monitoring des projets sur le terrain.

Les cahiers de charge à leur confier par les bailleurs, ne sont pas souvent honorés dans les détails parce que le savoir faire théorique et pratique font défaut, et les conséquences sont énormes. Ces conséquences vont souvent des blâmes à la résiliation des contrats. Certaines ONG locales en souffrent terriblement comme c'est le cas de l'Union villageoise des Producteurs Agro Pastoraux (UVPAP) à Guiglo qui s'est vu retirer son financement par l'Organisation International pour les Migrations (OIM), au motif que la crédibilité et la compétence pour le gestion rigoureuse du projet ont fait défaut161(*). Comme on peut le constater, la qualité à respecter les contrats dans ce milieu résulte d'une bonne formation en la matière.

Cette tare semble connaître une correction au fur à mesure que les renforcements des capacités se multiplient à tous les niveaux cependant, le manque de moyens financiers et matériels constitue encore de véritables problèmes pour nos structures humanitaires.

* 161 Union villageoise des producteurs agro pastoraux (UVPAP) est une ONG ivoirienne qui pour la situation s'est vue transformer en humanitaire. C'est dans ce cadre que la structure des Nations unies pour la migration OIM a conclu un accord de sous-traitance avec elle. Ce contrat a consisté pour l'essentiel à faire un travail préparatoire à la cohésion sociale au retour des déplacés de guerre, installés au CATD 1 et 2 à Guiglo. Au terme de quelques mois de travail, OIM a fait circuler des e-mails à tous ses partenaires pour signifier la rupture de son contrat avec UVPAP au motif que l'ONG n'a pas respecter les clauses du contrat. Selon OIM, le non respect des engagements est dû à la non qualification des agents de terrain qui du reste sont qualifiés pour les activités pastorales. ASAPSU qui nous a servi de cadre de stage fait partie de ceux qui ont reçu ces mails.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo