WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Trazié Gabriel LOROUX BI
Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B : L'insuffisance de moyens matériels et financiers

Les ONG locales ivoiriennes font du mieux qu'elles peuvent face aux besoins humanitaires résultant de cette situation conflictuelle du pays. La situation économique qui leur est commune et qu'elles traversent toutes ensemble, donne de comprendre l'intérêt humaniste qu'elles démontrent tant la situation économique ne facilite pas la pratique humanitaire. Ces ONG connaissent deux sources de financement, interne et externe.

Au niveau national, il est à préciser que les ONG ne reçoivent pas de financement de la part de l'Etat162(*), ce qui pouvait les aider à faire face à leurs énormes difficultés de fonctionnement. Ces financements faisant défaut, elles sont obligées de compter sur les cotisations internes des différents membres163(*), quand on sait que la conjoncture économique a atteint toutes les couches sociales. On devine aisément le décor. Cette situation les oblige à espérer l'aide extérieure.

Les ONG locales bénéficient des fonds extérieurs par le biais du financement d'un de leurs nombreux projets en attente. Mais la caractéristique d'un projet est que le financement est fait sur base du détail des différentes activités qui constituent le projet entier. Par exemple, le projet ne prend pas en compte le salaire de tout le personnel de l'ONG disséminé dans toutes les sous bureaux, l'appui au local est parfois insuffisant. Mais en dépit de toutes ces insuffisances, l'ONG doit pouvoir vivre. Elles se voient alors faire de la gymnastique économique pour joindre les bouts. Les financements d'urgence se font en fonction de la situation calamiteuse qui appelle une réponse rapide. Ce sont ces situations qui permettent aux ONG locales d'avoir des fonds et de proliférer en temps de crise. Cette situation est vérifiable à partir du nombre d'ONG humanitaire qui a évolué de façon exponentielle depuis le déclenchement de la crise ivoirienne. 

En conséquence de ce qui précède, on devine aisément l'état de leurs matériels de travail. A la réunion de coordination du 26 juillet 2007 à Duekoué, les ONG ont fait l'état du matériel à leur disposition pour accomplir leurs différentes missions. A part ASAPSU qui a un parc mobile fourni (6 motos adaptées aux pistes villageoises), les autres ont de véritables problèmes de déplacements. C'est le cas de UVPAP qui a au total une mobylette et un vélo pour sillonner toute la région du moyen Cavally, ce qui est vraiment pénible. Pour le reste, ce ne sont que des vélos en mauvais état.

L'urgence ne se justifiant plus et la paix se faisant, les centres de financement se sont déplacés. Par exemple les Nations unies estiment que la paix étant revenue au Liberia (destination des réfugiés), il faut créer les conditions les plus incitatives de retour par un financement accru des projets au détriment du point de départ des réfugiés qui est la Côte d' Ivoire (voire en annexe tableau 1). Selon le HCR Guiglo164(*), la structure avait un budget de 200 milliards de francs CFA en 2004 contre 900 millions en 2007. Cette gradation descendante de financement, montre combien les structures internationales sont affectées. On peut donc imaginer la situation financière des ONG locales.

Au delà du manque de financement, les ONG connaissent une autre difficulté qui est liée aux rapports qu'elles entretiennent entre elles.

* 162 Le Ministre Guikahué quand il avait en charge le ministère de la santé, permettait aux ONG surtout celles qui évoluaient dans le domaine de la pandémie du SIDA, de recevoir certaines indemnités pour les aider dans leur lutte contre la pandémie.

* 163 Dr N'Gouan Patrick, les dynamiques de la société en Afrique de l'Ouest, p.6 (colloque scientifique international sur les droits de l'homme, CERAP, Abidjan 13, 14 et 15 Mars 2006. Le docteur N'GOUAN est Président de la LIDHO. C'est cette ONG qui préside actuellement la société civile ivoirienne. En tant que membre d'une ONG locale, il a pu attester de la pauvreté des ONG ivoiriennes. Pour lui toutes ces ONG locales ne peuvent en aucun cas compter sur les cotisations internes des membres qui sont déjà trop pauvres du fait de la conjoncture économique qui est de principe dans le pays

* 164 Ces informations nous ont été données par Monsieur Guitroh Joseph du HCR Guiglo lors de l'entretien qu'il nous a accordé le mercredi 10 octobre 2007 au siège du HCR.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault