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Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire

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par Trazié Gabriel LOROUX BI
Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006
  

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Paragraphe 2 : L'analyse tendancieuse de la crise par les médias

Internationaux

Tout comme les médias ivoiriens, les médias internationaux ont donné la nette impression d'être à la solde d'un quelconque groupe dont les intérêts politiques et économiques sont défendus (A), en donnant une image toute différente de la réalité du terrain (B).

A : Une vue de l'extérieur différente de la réalité

Ivoirienne

La presse, quatrième pouvoir, doit prendre conscience de son rôle et de sa place dans la société, d'où la nécessité d'un contre pouvoir pour éviter les abus de la liberté, préjudiciable à l'équilibre de la société et souvent de la dignité humaine203(*). Les journalistes disposent entre les mains d'instruments qui peuvent être des outils pour construire comme des armes pour détruire. La presse ne sert utilement la démocratie et le progrès social auxquels tout peuple aspire, que si les informations qu'elle diffuse reposent sur les principes d'honnêteté, de vérité des faits, de l'éthique, de respect de la dignité humaine et surtout quand elle se garde de réciter les propos haineux et mesquins des hommes politiques, en propageant une image erronée de la réalité du terrain.

La Côte d'Ivoire en a fait les frais. Les différentes forces politiques ont transposé le théâtre des batailles politiques sur l'esplanade de la presse. Sans se soucier du rôle de la presse et de son importance dans la société moderne, les politiques ont fini par obstruer le canal d'expression entre le peuple et les gouvernants. Les politiques par le biais des journalistes ont survolté l'opinion publique de sorte que la présence des humanitaires était considérée comme une menace. Le 12 décembre 2002, le CICR s'est insurgé contre le fait que Radio France Internationale (RFI) l'ait accusé dans une de ses éditions matinales, d'avoir collecter 150 cadavres et dénoncé des exécutions sommaires commises  dans la région de Man. Cette situation lui a valu momentanément une interdiction dans la zone. D'où cette mise au point de l'organisation humanitaire contre la Radio française : « Nous tenons à porter à votre connaissance que le CICR n'a jamais avancé un chiffre exact sur le nombre de corps collectés, et ne s'est jamais non plus prononcé sur la cause de ces décès ...Cette information diffusée par RFI a remis en cause la confiance établie avec les populations et entache notre crédibilité. En conséquence, aux responsables de RFI de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter à l'avenir, d'informer, de manière erronée »204(*).

La plupart des médias français, la BBC et TV5 ont été accusés par l'opinion publique ivoirienne d'avoir pris fait et cause pour les rebelles, en diffusant des informations parcellaires ou tronquées. Ainsi Le 3 janvier 2003, le matin du jour de la visite du ministre français Dominique de Villepin à Abidjan, France 2, télévision publique française, a diffusé les propos d'un journaliste traitant le Président Gbagbo de « président sortant ». Ce qui n'a pas manqué de provoquer un incident diplomatique, puisque les « Patriotes » accusant le ministre d'avoir lui-même tenu ces propos, voulaient en découdre avec lui devant la résidence du Chef de l'Etat à Coccody.

Les rumeurs et fausses informations ont valu à RFI une interruption sur les ondes Fréquences de Modulation (FM) en mars 2004 avant d'y revenir. Le clou de l'analyse erronée des informations fut la démission fracassante du jeune Camerounais Théophile Kouamouo. Cela a révélé au grand jour le malaise de toute la presse française, dans le traitement de l'information sur la crise ivoirienne. A propos d'un article intitulé « Laborieuses tractations pour une trêve en Côte d'Ivoire » paru dans Le Monde sous sa cosignature, le journaliste a affirmé ne pas se reconnaître dans aucune phrase. Aussi a-t-il pris la décision de rompre son contrat. Je ne pouvais pas accepter «... d'être embrigadé dans une mascarade dont je devine l'objectif et à laquelle je ne voudrais pas être mêlé. A travers cette décision, j'espère faire réfléchir certaines personnes. A savoir si un jeune journaliste qui n'a que quatre années d'expérience et qui a la chance de travailler pour l'un des plus grands de la planète démissionne de son poste à un moment où il peut se faire de l'argent205(*). Ce geste nous invite à nous interroger sur la manière dont l'actualité, a été systématiquement massacrée pendant cette crise, pour des objectifs que nous ignorons, peut être politiques ou économiques.

* 203 AYOUN N'DA Pierre, op. cit, p. 91-100

* 204 Diégou Bailly J. les médias dans le conflit ivoirien, in Perspectives : Côte d'Ivoire consolidation d'une paix fragile, actes du colloque international sur la Côte d'Ivoire Université St Paul Ottawa fev 2004, Partenariat Afrique Canada. P38

* 205 Op. cit. Commentaire de Diégou Jérôme in perspective p39

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault