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Analyse qualitative des systèmes de cacaoculture dans la région du centre Cameroun

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par Jacques Marcien KWESSEU PETGUEN
Universite de Dschang - Ingénieur agronome 2010
  

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1.2. PROBLEMATIQUE

La cacaoculture est, depuis 1920, principalement pratiquée par des producteurs sur des parcelles de petites dimensions à l'ombre de la forêt (Gokowski et Dury, 1999). Pendant les défriches qui précèdent l'installation, certains arbres sont régulièrement conservés (fruitiers, espèces médicinales, espèces ligneuses) pour assurer un ombrage léger aux jeunes cacaoyers et pour leurs valeurs socio économiques (Jagoret et al., 2009). Le même auteur souligne que pendant le développement de la cacaoyère, les producteurs introduisent dans le système plusieurs espèces fruitières (palmiers, orangers, safoutiers, colatiers, etc.) qui se développent en association avec les cacaoyers et les espèces forestières conservées à l'origine. Trente-huit et 47 % des producteurs plantant Dacryodes edulis le font par exemple avec respectivement quatre non fruitiers et quatre fruitiers (Sonwa et al., 2002). En plus de l'ombrage, ces arbres procurent des services et des revenus. Les producteurs gèrent dans les agroforêts à base de cacao des produits forestiers non ligneux (PFNL) comme Dacryodes edulis, Irvingia gabonensis et Elaeis guinensis, des bois d'oeuvre de haute valeur comme Terminalia superba et Chlorophora excelsa; des fruitiers exotiques comme Persea americana, Mangifera indica, Citrus spp et des plantes médicinales comme Alstonia boonei. Tous ces arbres jouent un rôle essentiel dans le quotidien des producteurs.

La cacaoculture est une activité de première importance économique et sociale pour le Cameroun (Todem, 2005). Sur le plan économique, le cacao et le café sont les principaux produits agricoles d'exportation (Bernard, 2003). Les trois quarts de la production nationale de cacao sont exportés en fève et le reste est exporté après transformation industrielle. Cependant, depuis près d'une vingtaine d'années, les producteurs vivent des changements dus au contexte économique provoqués par la conjugaison de plusieurs facteurs au nombre desquels :

· la chute brutale des cours mondiaux (qui commence dès 1986) et les limites du système de stabilisation des prix ;

· la libéralisation de l'économie en général et de la filière cacao en particulier ;

· le démantèlement du dispositif coopératif au profit de nouveaux modèles associatifs dont les effets bénéfiques pour les producteurs tardent à se manifester.

En 1989, le cours du cacao (250 FCFA/ kg) est de moitié de sa valeur en 1985 (435 FCFA) et ces prix vont se maintenir jusqu'en 1994, date à laquelle la dévaluation du FCFA va contribuer à les faire remonter. Cette crise a ainsi fortement réduit la contribution de la cacaoculture à la croissance économique et au bien-être des agriculteurs. La conséquence majeure est l'appauvrissement de plus en plus accentué des producteurs qui, malgré le relèvement des prix du kilogramme (kg) au cours des dernières années, assistent impuissants à la baisse de leurs revenus (CTS, 2001). Face aux diminutions de revenu engendrées par la crise cacaoyère et ses conséquences, dans certaine zone comme la Lékié, la forte densité de population rend l'accès aux terres difficile. Ainsi, de plus en plus souvent, les producteurs n'ont pas la possibilité d'agrandir leurs plantations au sein de leurs terroirs traditionnels pour contrer la baisse des prix par une augmentation de la production (Massein, 2000).

Si on s'intéresse à présent aux prix payés aux producteurs, on voit que la crise ne les atteint qu'à partir de 1989, grâce au système de stabilisation qui était alors en vigueur dans le pays. En application d'un décret présidentiel daté du 1er septembre 1989, le prix du cacao passe de 435 FCFA /Kg à 250 FCFA/Kg. Le cacao représente à cette époque une part très importante du revenu des producteurs, car le cacaoyer est depuis longtemps la principale culture de rente dans la région du centre du Cameroun. A cause de la situation d'incertitude qui prévaut depuis 1989 et de l'absence de visibilité des exploitants (les prix d'achat du cacao marchand fluctuent d'une semaine à l'autre), nombreux sont également les producteurs de cacao qui ont

introduit dans leurs cacaoyères des arbres fruitiers dans le but de diversifier les productions (Dury, 1999).

Si de nombreuses études ont été réalisées dans le domaine des agroforêts à base de cacaoyers, rares sont celles qui prennent en compte les revenus des arbres associés aux Systèmes Agroforestiers à base de cacao (SAFC), de l'importance accordée à chaque espèce associée dans le système, de l'importance accordée au cacao dans le système, et les stratégies de gestion des agroforêts par les producteurs suite aux variations de prix du cacao marchand.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo