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Les facteurs associés à  la malnutrition des enfants de moins de cinq ans en Guinée

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par Lansana CAMARA
Institut de formation et de recherche démographiques de Yaoundé - En vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en démographie 2005
  

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II-1-3 : Les facteurs culturels

Il existe un grand nombre de croyances et coutumes qui exacerbent les carences nutritionnelles des enfants liées à une insécurité alimentaire chronique et/ou saisonnière (Baker & al, 1996). Pendant l?allaitement par exemple un enfant connaît des demandes nutritionnelles plus grandes mais un grand nombre d?enfants ne les compensent pas en mangeant davantage, en mangeant des aliments d?une meilleure qualité nutritionnelle. Le fait de ne pas améliorer le régime alimentaire pourrait être dû à un manque de connaissances sur la vulnérabilité nutritionnelle et les besoins nutritionnels accrus par les mères (Baker & al, 1996). Ces préoccupations ainsi que les tabous alimentaires souvent pendant l?allaitement privent les enfants de nutriments et d?aliments nécessaires, du reste favorables à leur croissance.

II-1-3-a : La religion

La religion a une influence sur les comportements des individus en matière de d?alimentation. Toutefois, il est difficile, en Afrique noire, de dissocier le christianisme de la colonisation et du mode de vie occidental. La plupart des missionnaires chrétiens venus évangéliser les africains avaient, entre autres objectifs, celui de remplacer les cultures locales par la culture occidentale, convaincus que tout ce qu?ils pouvaient apprendre aupr~s des

africains était mauvais voire démoniaque (Akoto, 1990 ; Ntsame, 1999). Pour ce faire, et dans le cadre des pratiques d?alimentation des enfants, ces missionnaires ont, durant la période coloniale, crée, par le canal des foyers sociaux, des écoles ménagères oil les élèves apprenaient les pratiques occidentales en mati~re d?alimentation.

On distingue trois grands groupes de religion en Guinée: l?Islam, le Christianisme et la religion traditionnelle. Dans ce pays, l?Islam est pratiqué simultanément avec les valeurs culturelles tr~s proches des us et coutumes ancestrales. Cette religion n?a donc pas affecté les habitudes alimentaires des musulmans depuis les temps anciens jusqu?à nos jours, et les tabous alimentaires sont encore vivaces chez ses pratiquants. Ce-ci a un impact négatif sur l?état nutritionnel des enfants et sur celui des filles en particulier; car il s?est avéré que dans certains pays musulmans tels que le Bangladesh, l?Egypte, la Turquie, la Tunisie, la Syrie, les individus ont une préférence pour le sexe masculin pour des raisons culturelles qui existent dans la plupart des pays musulmans (Gbenyon & Locoh, 1989). Considéré comme dépositaire et héritier de la famille, le garçon s?y voit ainsi investi de pouvoirs et valeurs conséquents que lui confèrent la famille et la société. Il en est donc le membre par excellence à perpétuer les us, les coutumes et les valeurs traditionnelles ancestrales.

Le christianisme prône l?adoption de nouveaux comportements vis-à-vis de l?enfant, la perception de celui-ci, les pratiques alimentaires à lui soumettre et l?attitude face au syst~me de soins de santé infantile, tout cela selon le mode de vie occidental. Quant à la religion traditionnelle, elle véhicule les valeurs traditionnelles ancestrales (Ngo Nsoa, 2001).

Les chrétiennes ont ainsi tendance à pratiquer une bonne alimentation des enfants, ce qui a des effets positifs sur la scolarisation de ces derniers. Des études on montré l?impact positif de la religion chrétienne des mqres sur l?état nutritionnel de leurs enfants (Akoto, 1990 ; Ntsame, 1999). En Guinée, l?état nutritionnel des enfants des chrétiens est meilleur que les enfants issus des parents musulmans (EDS-Guinée, 1999). Cet avantage des chrétiens sur les musulmans, proviendrait de leur niveau d?instruction élevé (Noumbissi, 1996). L?instruction permet aux femmes de s?adapter au monde moderne, de rompre avec certaines pratiques traditionnelles néfastes à la nutrition des enfants, et d?être sensibilisées au probl~me d?hygi~ne alimentaire (Akoto, 1993). Par ailleurs, gr~ce à l?instruction, les chrétiennes, auraient plus tendance à ne pas faire de discrimination entre les enfants considérés comme des dons de Dieu. Elles accorderaient les mêmes soins aux enfants des deux sexes contrairement aux femmes musulmanes qui ont tendance à favoriser les garçons par rapport aux filles (Akoto, 1993).

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