WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Acteurs et interactions autour des ressources halieutiques du Parc National de la Salonga. Cas de l'exploitation de la rivière Luilaka en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Billy Kambala Luadia Tshikengela
Université catholique de Louvain - Master complémentaire en développement environnement et sociétés 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2. Déplacement forcé des populations en vue de la création du PNS

Après l?échec lors des enquêtes de vacance des terres et des tentatives de rachats des droits indigènes, lequel échec était dû au refus des populations indigènes de toucher les indemnités et de céder leur droit indigènes, le seul moyen sür pour l?Etat à l?époque, en vue d?implanter le Parc National de la Salonga, fut le déplacement forcé des populations indigènes qui vivaient de leurs terres.

Plusieurs villages furent déplacés de leur milieu d?origine vers d?autres, laissant derrière toutes les ressources héritées des ancêtres. Ce déplacement forcé, sans aucune mesure de sécurisation ni d?encadrement, considéré comme source de conflit entre les protecteurs du PNS et les populations riveraines, eut des conséquences sur le plan économique, social et politique des paysannats et devait faire, par la suite, l?objet de contestation par ces populations indigènes, alors que le cas des autres Parcs Nationaux (des Virunga et Upemba) aurait dû servir de leçon à l?Etat et à l?Institut des Parcs Nationaux en cette matière.

En effet, les anciens possesseurs des terres inclues dans le Parc National des Virunga et le parc National de l?Upemba revendiquent actuellement l?exercice de droits fonciers cédés en bonne et due forme depuis bientôt un demi-siècle et ne cessent de contester leurs limites bien que, dans sa lettre au Ministre provincial des Terres et Mines, le Gouverneur Général manifestait déjà son intention de bien délimiter ce nouveau parc afin d?éviter toute contestation de limites, en ces termes: « Il est certes souhaitable d'assurer la délimitation de ce nouveau parc dans les meilleures conditions, et de prendre dès à présent les mesures susceptibles d'éviter toutes contestations de limites pour l'avenir »151.

En plus une disposition de la couverture aérienne immédiate fut proposée par l?Institut des Parcs
Nationaux du Congo Belge, mais malheureusement elle n?a pas été mise en pratique, simplement

151 Extrait de la lettre N°44/002332 du Gouverneur Général du Congo belge, Direction-Terres au Ministre provincial des Terres et Mines à Coquilhateville, du 11/09/1958.

parce que le Gouvernement Général évitait de mobiliser des moyens disproportionnés à l?objet, et à s?engager dans les dépenses que l?IPNCB ne pouvait supporter lui-même et qui n?avaient pas été prévues au budget colonie. En effet, les frais relatifs à ce levé photographique aérien s?élevaient à environ 1. 210.000 francs mais le budget de l?IPNCB ne lui permettait pas de faire face à une telle dépense152.

Les autorités de l?Etat qui voulaient privilégier la recherche scientifique sur les primates au détriment de la valeur patrimoniale du paysage pour les populations riveraines, ont adopté deux stratégies d?exclusion de ces populations riveraines dans leur politique en matière de gestion et protection des ressources du Parc National de la Salonga, afin de bien aggraver la misère de ces populations vivant déjà dans des conditions précaires.

3.2.1. Gestion unilatérale du PNS

Depuis le projet de sa création jusqu?à ce jour, les autorités protectrices du PNS n?ont jamais changé de politique dans la gestion de celui-ci. Cette manière de gérer montre le caractère policier et dictateur basé sur l?imposition des lois sans consultations des autres acteurs tant à l?échelon national que local, ce qui discrédite davantage encore l?autorité de l?Etat vis-à-vis de ces acteurs.

Les gestionnaires du PNS se font les avocats de la cessation de toute activité humaine dans les zones protégées, en maltraitant les populations rurales qu?ils considèrent comme « une menace pour la nature >>. Dans son étude sur les << Populations Locales et Organisations de Conservation de la Nature >>, Jeanrenaud Sally confirme bien toutes ces maltraitances subies par les populations rurales en ces termes:

<< La première partie du 20è siècle vit le durcissement des attitudes envers les populations rurales et la mise en oeuvre de nombreuses politiques qui aliénèrent les populations de leurs terres, y compris l'établissement d'un grand nombre de parcs nationaux et de réserves dans les pays en développement. Ceci s'est poursuivi jusque dans la période faisant suite à la seconde guerre mondiale où les populations rurales étaient souvent perçues comme une menace pour la Nature sauvage >>153.

152 Extrait de la lettre de FEYTNANS G., Inspecteur Royal des colonies, Ministère des colonies, 3è direction générale, 2è bureau cartographie et cadastre, au Gouverneur général du Congo belge, du 1er /Août /1958.

153 SALLY JEANRENAUD (2002) Populations Locales et Organisations de Conservation de la nature : Le léopard serait-il en train de muer ?, IIED-IDS, p.15

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand