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Acteurs et interactions autour des ressources halieutiques du Parc National de la Salonga. Cas de l'exploitation de la rivière Luilaka en RDC

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par Billy Kambala Luadia Tshikengela
Université catholique de Louvain - Master complémentaire en développement environnement et sociétés 2009
  

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3.2.2. Non-implication de la population riveraine dans la gestion du PNS

Le plus souvent le conflit entre les riverains des aires protégées et les gestionnaires de celles-ci, résulte tout autant d?une concurrence entre acteurs de la conservation et du terroir pour l?accès à l?espace et le contrôle de la ressource.

C?est ce que soulignent Guimbatan et Baguitlat: « Toute intervention extérieure dans la préservation d'un paysage géré par les populations locales, pour qu'elle réussisse, doit tout d'abord tenir compte de la valeur patrimoniale de ce paysage pour ses habitants actuels, et agir en conséquence. Sinon, les mesures de protection prescrites risquent de susciter le mécontentement de la population, de provoquer des différends vouant à l'échec toute coopération, et méme de causer à l'avenir des dysfonctions dans la gestion du paysage protégé »154.

Face à l?irrationalité supposée des ruraux, l?Etat colonial puis indépendant a voulu s?approprier les ressources naturelles pour garantir une gestion « rationnelle ». Les règles étatiques sont entrées en contradiction avec les systèmes de règles existantes (là où elles existaient), fragilisant ou détruisant les règlementations antérieures. Et l?intervention publique va souvent de pair avec l?imposition de logiques techniciennes « rationnelles » de gestion des ressources, et une volonté, explicite ou implicite, de contrôle étatique de ces ressources. Ces logiques s?opposent aux représentations locales de l?espace et des ressources, et aux règles locales régissant l?accès et l?exploitation des ressources155.

Comme le démontre Vedeld, c?est sur base de principes exogènes aux acteurs locaux, les règles d?accès et d?exploitation, que sont définies d?autres instances d?autorité (services techniques ou associations ad hoc contrôlées par l?Etat). Ces nouvelles règles entrent ainsi en conflit avec les règles et institutions locales, fragilisant ces dernières, sans toutefois être capables de les remplacer par d?autres plus efficaces156.

Comme partout ailleurs dans le paysage, à Monkoto on constate l?absence de l?ensemble des acteurs tant dans la gestion du PNS que dans le processus de négociation, plus particulièrement ceux, parmi les autorités coutumières, à qui incombe les questions essentielles et incontournables de l?accès à la terre et à ses ressources.

154 GUIMBATAN R. et BAGUILAT Jr.T., (2006) « Malentendus au sujet de la notion de conservation des rizières en terrasses, paysages culturels des Philippines », Revue internationale des sciences sociales, Vol.1, N°187, p. 63.

155 LAVIGNE -DELVILLE, Ph. (2001) Quelle gouvernance pour les ressources renouvelables ? La gestion des ressources renouvelables dans le contexte de la décentralisation en Afrique de l'Ouest, GRET, Collection Etudes de l?AFD.

156 VEDELD T. (1996) « Enabling Local institutions Building: Reinventing or Enclosing the Commons of the Sahel?» in Marcussen ed Improved natural resource Management.

La sphère de l?autorité coutumière est incontournable sur le terrain en matière de règles d?usage des ressources naturelles et de gestion du foncier. Il en résulte parfois de profondes contradictions entre les champs de l?autorité coutumière et légale, notamment pour ce qui concerne l?accès à l?espace et l?usage des ressources naturelles157.

Or cette sphère est souvent contournée par les représentants de Ministère et d?organismes de conservation, pour qui le pouvoir coutumier présente un caractère éclaté, acéphale, et particulièrement insaisissable du fait que les autorités coutumières exercent leurs fonctions au sein de systèmes politiques locaux non hiérarchisés. C?est ce « contournement » des ayants-droit coutumiers qui est souvent à l?origine de blocages récurrents, conflits, menaces verbales et sabotages de la part des populations locales vis-à-vis des agents de la conservation.

Par contre, les quelques initiatives de concertation/négociation qui se mettent en place autour des ressources naturelles, représentent autant d?opportunités pour les élites locales et revêtent une dimension politique en termes de jeux de pouvoir, dépassant largement les préoccupations des populations locales, ces dernières étant manipulées par leurs élites en faveur ou en défaveur d?un projet. Cette stratégie s?interprète généralement en fonction de pratiques politiciennes, mais également en fonction du degré de corruption inscrit dans les pratiques quotidiennes.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry