WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptations aux changements climatiques des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo au Sud- Est Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Clément Olivier CODJIA
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.1.4. Perceptions paysannes des changements dans les crues du fleuve Ouémé dans la vallée

Les modifications de la crue du fleuve Ouémé à travers l'inondation partielle de plus en plus récurrente de la plaine d'inondation est manifeste dans la mémoire des communautés locales qui la subissent à travers le non renouvellement naturel de la fertilité de certaines parties cultivées. En effet, la crue affecte une zone moins étendue (77% des CE exploitations enquêtées) et apparait de plus en plus tardivement pendant les quinze (15) dernières années par rapport aux quinze (15) précédentes (83% des CE exploitations enquêtées). Le témoignage de l'Encadré 3 est celui d'un producteur du village Sissèkpa et illustre ce fait.

Encadré 3 : Propos d'un producteur sur les changements perçus dans les crues

Dans la vallée, il y a certains trous à poissons à différents endroits qui ne sont plus inondés chaque années par la crue comme autrefois. Nos grands parents nous disaient que l'excès d'eau à la base de la crue du fleuve vient du nord de notre pays, et qui sait s'il ne pleut plus bien là-bas comme chez nous ici pour qu'il ait l'arrivée de beaucoup d'eau dans le fleuve pour inonder toute la plaine d'inondation !

Autrefois, avant la fin des cérémonies du culte « Oro » dans notre village (Dernière décade du mois d'Août), toute la plaine était déjà inondée mais depuis plus de 10 ans, à cette même période, certaines parties exploitées attendent encore de recevoir la crue. Désormais la crue arrive en Août et quelquefois en Juillet et plus jamais en juin comme autrefois.

Source : Données d'enquête Août-Octobre 2009

Quoique ne constituant pas directement un facteur climatique, la crue est toute fois liée de façon intrinsèque à l'un de ces facteurs en l'occurrence la pluie et les modifications pluviométriques enregistrées peuvent expliquer cette perception paysanne qui impute les

changements dans la crue du fleuve aux changements climatiques. Ce constat est conforté par les travaux de Lalèyè et al., (2005) (cité par Chikou, 2006) pour qui, la baisse sensible, l'irrégularité et la mauvaise répartition des précipitations que connaît le Bénin notamment dans sa partie méridionale, ces dernières années, ont provoqué une apparition tardive et la diminution de l'étendue des crues en même temps qu'une diminution de la production halieutique et de cultures vivrières dans les plaines d'inondation du delta de l'Ouémé. Mentionnons toute foisque pour 96% des CE des exploitations de notre échantillon d'enquête, il n'y a pas eu changement de la période de décrue, de même que le niveau des eaux pendant la crue pour 91% d'eux.

Somme toute, les populations locales de notre zone d'étude ne sont pas restées insensibles aux modifications des principaux facteurs du climat de leur milieu. Sur la période des quinze (15) dernières années comparées aux quinze (15) précédentes, les producteurs de nos deux villages d'enquête ont perçu des modifications radicales dans le déroulement des saisons pluvieuses, qu'il fait plus chaud avec plus de soleil, qu'il a plus de vents violents et qu'il y a une diminution de l'étendue des crues du fleuve Ouémé dans la vallée ; toute chose caractéristiques des changements climatiques. Nous pouvons ainsi conclure que les producteurs ont perçus les changements climatiques dans leur terroir. Les proportions élevées de CE d'exploitations enquêtées ayant répondu positivement (au moins 75% dans tous les cas) avoir perçus ces changements traduit de plus que ces changements sont perçus quelque soit le type d'exploitation auquel appartient le CE. Ces résultats sont conforment à ceux de Ogouwalé (2006). En effet, une étude qu'il a menée sur les effets des changements climatiques sur le Lac Nokoué et les populations riveraines, révèle que ces dernières ont perçu les changements à travers

- le démarrage tardif et/ou mauvaise répartition et la baisse des hauteurs de pluies, - la diminution du nombre de jours de précipitations

- la rareté ou disparition assez rapide des périodes de crues et

- une chaleur plus intense et accablante.

Néanmoins, nos résultats ne sont que des perceptions paysannes fondées sur l'observation empirique du climat. Pour conclure à la vérification de notre première hypothèse selon laquelle les producteurs perçoivent les changements climatiques de leur terroir, la

confrontation de ces perceptions aux résultats de l'analyse statistique des données climatiques de leur localité est nécessaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery