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Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC

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par Jules KASEYA
Université de Lubumbashi - Licence 2011
  

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1.1.4.2. LES RECETTES PUBLIQUES

Les recettes publiques ou ressources budgétaires permettent à l'Etat de retrouver les moyens de sa politique afin d'intervenir dans la vie économique et sociale politique du pays pour remplir ses missions. Les ressources du budget de l'Etat sont constituées normalement et en grande partie des ressources provenant de la fiscalité ou des recettes courantes ainsi que des recettes exceptionnelles.

Cependant, dans les lignes qui suivront nous développerons sur les différentes catégories des recettes publiques tout en faisant aussi un clin d'ail sur le cas en RD Congo.

A. Notions sur les recettes publiques

Les ressources financières de l'Etat comprennent d'une part les recettes courantes et d'autre part les recettes exceptionnelles en vue d'assurer la couverture des dépenses budgétaires voir même extrabudgétaires.

B. Type des recettes publiques

Comme nous l'avons mentionné précédemment, il existe deux catégories principales des recettes publiques à savoir :

· Les recettes courantes,

· Les recettes exceptionnelles.

B.1. RECETTES COURANTES

Les recettes courantes de l'Etat comprennent les recettes provenant des impôts, droits, taxes et redevances dus au Trésor Public qui peuvent être suivant le cas soit des recettes fiscales, soit des recettes non fiscales ou soit des recettes parafiscales.

1°. LES RECETTES FISCALES

D'une manière générale, les recettes fiscales sont constituées des impôts, des droits et quelques taxes.

L'IMPOT

D'après Gaston Zege cité par N. Mbumba Nzuzi « l'impôt se définit comme une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité, à titre définitif et sans contre partie en vue de la couverture des charges publiques » (N.MBUMBA NZUZI, Décembre 2007, p.53).

L'impôt « désigne les versements obligatoires que font les agents économiques (ménages et entreprises) au profit du budget de l'Etat et des collectivités locales... La fiscalité est un terme général qui désigne l'ensemble des réglementations concernant les impôts. Le paiement des impôts par les agents économiques (les contribuables) ne donne pas droit à des contre parties directes et immédiates (la redevance TV en France n'est pas un impôt).En revanche, ces agents bénéficient des services publics qui sont fournis gratuitement par la collectivité (éducation, routes, justice, défense, etc.). Les impôts servent donc à financer les charges du budget et des collectivités locales. Tout impôt se caractérise par trois éléments : l'assiette, le taux et le recouvrement. L'assiette de l'impôt désigne la matière imposable, c'est-à-dire les grandeurs économiques (revenus, patrimoine, valeur d'un produit, etc.) servant de base au calcul de l'impôt. Le calcul du montant de l'impôt se fait alors en appliquant un certain pourcentage (le taux de l'impôt) à l'assiette. Lorsque plusieurs taux existent pour des valeurs différentes de l'assiette, ils figurent dans un barème d'imposition » (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.222).

En somme les recettes des impôts comprennent les impôts directs et les impôts indirects [fiscalité directe et fiscalité indirecte]. Les impôts directs sont des impôts supportés et versés au percepteur ou au fisc par le même agent économique ou contribuable (ménage ou entreprise). Par contre, les impôts indirects sont supportés par certains agents économiques et versés au fisc par d'autres. Autrement dit, les impôts indirects peuvent être répercutés dans les prix des produits étant donné que ce sont les consommateurs finals qui les supportent. Les

recettes des impôts comprennent aussi les impôts sur les revenus qui sont des impôts progressifs versés par les personnes physiques sur la totalité de leur revenu qu'elles ont accumulé au cours de l'année. L'impôt sur le revenu, porte sur le revenu net imposable (qui est l'assiette) calculé en faisant la somme de tous les revenus nets (salaires, pensions, bénéfices de l'activité individuelle ou libérale, revenus immobiliers, revenus de l'épargne, etc.). Les impôts comprennent aussi les taxes qui peuvent être rangées parmi les impôts directs ou indirects comme par exemple la taxe sur la valeur ajoutée qui est un impôt portant sur les biens et services consommés et dont la collecte est assurée par les entreprises pour le compte de l'Etat. Il faudra noter que l'impôt sur le revenu entant qu'un impôt progressif, le taux n'est pas unique et fixe néanmoins s'accroît au fur et à mesure de l'augmentation du volume de la matière imposable.

En RD Congo, il est perçu également deux types d'impôts qui sont :

> Les impôts directs [relevant de la fiscalité directe] : ce type d'impôts présente un caractère de stabilité, moins accidentel et offre un particulier avantage du point de vue finances de l'Etat. De plus, les impôts directs atteignent directement les contribuables, sont perçus directement sur la matière imposable et sont aussi perçus par voie de rôle. De façon synthétique voyons le tableau ci-après :

Tableau n°2 : Impôts (Contributions) direct(e)s

Nature de Contribution

Base imposable

Redevable

Taux

A. Impôts cédulaire sur les revenus

1. Sur les revenus
locatifs

Loyers bruts

Bénéf. Des loyers

Progressif par tranches

 

Rev.desCapit

Débiteurs des

revenus

Déterminé par la

législation ou le barème

 

3. Impôts Professionnelles

Rémun. payée

Employeur

Progressif par tranches

Bénéf. nets des

sociétés

Sociétés

Déterminé par la

législation ou le barème

B. Impôts except. sur rémunérations expatriées

Rémunérations versées

Sociétés

Déterminé par la

législation ou le barème

C. Impôts

réelles (sur valeur

nette des entrepris.

1. Impôts Foncier

Superf.des propriétés

Propriétaires

D'après barèmes

 

Puissance fisc.desvéhic

Propriétaires

Puissance fisc.des

véhicules

 

Superficie des

concessions

Titulaire de la

Concession

 
 

> Les impôts indirects [relevant de la fiscalité indirecte] : leur perception est plus facile et moins couteuse pour l'Etat, sont des types d'impôt dans lesquels le contribuable n'est qu'un intermédiaire capable de rejeter l'impôt sur d'autres contribuables, sont perçus sans établissement de rôle nominatif. Les impôts indirects comprennent trois principaux types d'impôts à savoir :

· Les droits de consommation et de circulation ;

· Les droits de douanes et ;

· Les taxes sur les chiffres d'affaires.

D'une manière brève voyons le tableau ci-dessous : Tableau n° 3 : Impôts(Contributions) indirect(e)s

Nature de Contribution

Matière imposable

Redevable

Base imposable

C.C.A. à l'importation

La CCA est calculée sur la valeur C.I.F.

-Droit de douane

-Droit fiscal

-Taxe de statistique

L'importateur

Valeur en douane des

marchandises

C.C.A. à l'intérieur

1.CCA est calculée sur les ventes pour marchand en consommation de produits de production locale

Les commerçants

C.A.

 

Entrepreneurs

C.A. X2/3

 

Ceux qui affectent les

prestataires des services

C.A.

C.C.A. à l'exportation

CCA est calculée sur les ventes des marchandises destinées à être exportées.

-Droits de sortie

-Taxe de statistiq

-CCA à l'exportati

Institutions bancaires

Valeur nette en douane après rapatriement des devises.

 

v' DROITS

Un droit selon N. MBUMBA NZUZI « est un prélèvement et / ou une imposition, vue sous l'angle général, opéré par l'Etat sur un bien, un service, un secteur et / ou un domaine qui lui appartient de droit, entant que puissance publique. Il peut être fiscal, non fiscal et parafiscal selon le cas » (N. MBUMBA NZUZI, décembre 2007, p. 55).

Cependant, l'impôt joue un rôle important sur le plan non seulement économique mais aussi social et permet outre le financement du budget de l'Etat comme n'importe quelles autres recettes publiques, la répartition de charges de l'Etat selon les capacités contributives de chaque redevable dès lors qu'il est personnalisé, la redistribution des revenus étant donné que l'Etat frappe suffisamment ceux qui possèdent énormément des ressources pour donner aux autres par le paiement de salaires, l'octroi d'avantages fiscaux, les dépenses de transfert et intervention, etc.

Il convient de noter qu'en République Démocratique du Congo, les recettes fiscales sont mobilisées et perçues par les deux regies financières suivantes pour le compte du Trésor Public :

> La Direction Générale des Impôts (DGI) qui perçoit les impôts directs que nous présenterons les grandes rubriques dans le tableau suivant.

Tableau n°5 : Etats de lieu des recettes des impôts en CDF de 2006 à 2010 (prévisions)

NATURE DES RECETTES

 
 

2006

 
 

2007

 
 

2008

 
 

2009

 
 

2010

1

Impôt sur les bénéfices et profits (IBP)

 
 
 
 
 
 
 

124

659

917

191

184

850

062

996

235

853

286

537

2

Impôt professionnels sur
les rémunérations (IPR)

 
 
 
 
 
 
 

83

795

616

852

155

967

898

478

190

935

520

013

3

Impôts et taxes sur les biens et services (ICA)

 
 
 
 
 
 
 

136

579

316

228

226

372

643

545

345

240

000

000

4

Autres recettes des impôts

 
 
 
 
 
 
 

1

665

159

729

9

383

707

126

26

040

268

014

 

sous-total recettes DGI(hors recettes sur

sur le pétrolier producteur)

 
 
 

250

363

128

854

346

700

010

000

576

574

312

145

798

069

074

564

5

Recettes des impôts sur pétroliers producteurs

 
 
 

71

911

140

610

79

332

000

000

60

256

626

326

110

435

000

000

 

TOTAL RECETTES DES IMPOTS

184

177

835 450

322

274

269

464

426

032

010

000

636

830

938

471

908

504

074

564

 

Source : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ; n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et2010.

Nous voyons au regard du tableau qui précède que les prévisions recettes des impôts ont connu un accroissement considérable de 2006 à 2010 soit de CDF 184 177 835 450 à 908 504 074 564, ce qui dégage un accroissement d'environ CDF 908 504 074 564en dépit des

variations de taux de change et de la dévaluation du franc congolais. Mais de façon générale, les recettes des impôts ont connu une augmentation spectaculaire malgré des détournements, des vols par les agents et autres responsables de la Direction Générale des Impôts, augmentation due surtout à un accroissement des capacités de mobilisation des recettes des impôts.

> La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) qui perçoit les impôts indirects que nous présenterons dans le tableau suivant les grandes lignes.

Tableau n°6 : Etats de lieu prévisionnels des recettes des douanes et accises en CDF de
2006 à 2010

NATURES DES RECETTES

 
 

2006

 
 

2007

 
 

2008

 
 

2009

 
 

2010

1

Impôts et taxes sur biens et services

 
 
 
 
 
 

175

979

942

300

224

545

271

083

358

732

535

587

2

Droits d'accises

 
 
 
 
 
 

64

164

599

502

155

103

907

567

233

707

441

361

2.1

Accises perçues en régime intérieur

 
 
 
 
 
 

40

862

527

395

125

229

533

249

185

395

981

785

2.2

Accises perçues à l'importation

 
 
 
 
 
 

23

302

072

107

29

874

374

319

48

311

459

756

3

Droits de douanes et autres droits à l'importation

 
 
 
 
 
 

151

205

256

924

192

512

896

232

299

616

464

705

3.1

Droits de douanes

 
 
 
 
 
 

145

244

467

600

184

810

210

481

295

052

967

879

3.2

Autres droits à l'importation

 
 
 
 
 
 

5

960

789

324

7

702

685

751

4

563

496

826

4

Taxes à l'exportation

 
 
 
 
 
 

8

601

409

652

10

516

142

940

8

592

231

364

4.1

Droits de sorties de minerais

 
 
 
 
 
 

6

044

459

329

4

404

323

098

3

718

403

578

4.2

Droits de sorties des produits agricoles

 
 
 
 
 
 

2

337

898

941

5

025

443

349

2

719

530

348

4.3

Droits de sorties sur les autres produits

 
 
 
 
 
 
 

219

051

382

1

086

376

493

2

154

297

438

5

Amandes et pénalités

 
 
 
 
 
 

6

448

791

622

5

821

782

178

27

855

113

598

 

TOTAL RECETTES DGDA

174

002

122 489

273

696

979 252

406

400

000

000

588

500

000

000

928

503

786

615

 

Source : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ; n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et2010.

Au regard du tableau ci-dessus nous voyons que les prévisions des recettes des douanes et accises connaitront un important accroissement de 2006 à 2010 respectivement de CDF174 002 122 489à928 503 786 615soitenviron CDF 754 501 664 126dûaux performances enregistrées par la Direction Générale des Douanes et Accises dans la mobilisation des recettes.

Il sied de noter que la description que nous avons effectuée sur les différentes sortes des recettes fiscales perçues et mobilisées par la DGI et la DGDA n'est qu'une synthèse descriptive des grandes lignes sur la fiscalité congolaise.

2°. LES RECETTES NON FISCALES

Les recettes non fiscales comprennent les droits, les taxes et redevances dus au Trésor Public par un agent économique ou un contribuable. Une taxe d'après N. Mbumba Nzuzi « est un prélèvement non marchand avec contrepartie opéré par l'État dans un secteur et/ou un domaine de son champ d'action. Elle est la conséquence d'une production de bien ou d'une prestation publique rendue par un service public. Une redevance est un droit perçu dans un secteur relevant du domaine public et/ou privé de la l'État sous forme de loyer journalier, mensuel et/ ou annuel. Elle peut être non fiscale ou parafiscale selon le cas ». (N.MBUMBA NZUZI, Décembre 2007, p.55).

Dans la législation congolaise (RD Congo) les recettes non fiscales comprennent les principales catégories ci-après :

· Les recettes administratives,

· Les recettes judiciaires,

· Les recettes domaniales,

· Les recettes de participation,

· Et quelques fois les taxes sur les pétroliers producteurs.

Elles sont perçues et mobilisées par la Direction générale des recettes Administratives, judiciaires, Domaniales et de participation en sigle DGRAD en RD Congo. Voyons à travers le tableau ci-après ce qu'a été l'évolution prévisionnelle des recettes non fiscales.

Tableau n°7 : Etats de lieu prévisionnel des recettes non fiscales en CDF de 2006 à 2010

NATURES DES RECETTES

 

2006

 

2007

 
 

2008

 
 

2009

 
 

2010

1

Recettes administratives

27 147

772

505

+

 

85

952

785

103

93

687

548

429

159

796

238

676

2

recettes judiciaires

745

322

000

+

 

3

873

391

039

8

359

761

483

18

994

804

855

3

recettes domaniales

79 125

940

380

+

 

47

393

725

275

67

474

957

153

109

300

556

445

4

Recettes de participation

8 115

977

300

+

 

16

211

826

566

9

345

879

000

6

333

122

561

 

sous-total recettes propres DGRAD

+

 
 

+

 

153

431

727

983

178

868

146

066

294

424

722

537

 

BONUS SUR LE CONTRAT CHINOIS

+

 
 

+

 

125

145

631

070

117

000

000

000

+

 
 
 
 

Pétroliers producteurs DGRAD

v

 
 

v

 

100

968

000

000

76

690

251

687

187

338

000

000

 

TATOL RECETTES DGRAD

115 135

012

185

195 988

087 434

379

545

359

053

372

558

397

753

481

762

722

537

 

SOURCE : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ; n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant respectivement budgets de l'Etat pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et2010.

En voyant le tableau ci-dessus, nous nous rendons compte que les recettes non fiscales étaient prévues à CDF 115 135 012 185 en 2006, 195 988 087 434 en 2007, 379 545 359 053 en 2008, 372 558 397 753 en 2009 et 481 762 722 537 en 2010. Bref il se dégage un accroissement important de 2006 à 2010 d'environ CDF 481 762 722 537.

3° LES RECETTES PARAFISCALES

Ces recettes sont constituées des ressources financières issues des droits et des redevances qui relèvent du domaine public ou privé de l'Etat (revenus du Portefeuille, revenus domaniaux, etc.). Selon N. Mbumba Nzuzi, « la particularité des recettes parafiscales réside au fait que la parafiscalité est un concept à cheval entre la fiscalité et la, non fiscalité. Elle est en principe un concept mixte, car disposant à la fois les caractères fiscaux et non fiscaux dans sa réalisation. Si la fiscalité et la non fiscalité sont des notions qui ont existé depuis l'avènement de l'Etat-nation, la parafiscalité est une notion du fisc qui apparait avec l'avènement de l'interventionnisme de l'Etat dans l'économie avec le courant Néolibéral » (N. MBUMBA NZUZI, Décembre 2007, P. 56).

On comprend d'ores et déjà que la parafiscalité comporte en son sein d'une part, un certain caractère d'imposition, d'obligation découlant de la puissance publique pour une fin précise, et d'autre part, un certain caractère de contre partie qui résulte du fait de paiement

par l'assujetti de la redevance ou de droit une prestation d'un service ou production d'un bien par les autorités compétentes. Mais encore, faudra-t-il noter que cette prestation de service peut être immatérielle, toute fois indispensable pour une bonne évolution, un développement du secteur dans lequel elle se réalise et contribuer au bien être de la communauté environnante.

Au vu de ce qui précède, nous déduisons en disant qu'en République Démocratique, ces types des recettes sont mobilisées et perçues par toutes les 3 régies financières suivant le cas et la nomenclature des taxes en vigueur : DGI, DGRAD et DGRAD.

B.2. LES RECETTES EXCEPTIONNELLES

Parlant des recettes exceptionnelles, nous allons beaucoup plus nous atteler à la République Démocratique du Congo. Les recettes exceptionnelles et/ou recettes extérieures regroupent généralement les principales catégories suivantes :

· Les recettes extérieures d'appuis budgétaires : qui sont constituent grosso modo des Emprunts programmes dons budgétaires, Ressources PPTE.

· Recettes Extérieures de Financement des investissements : qui regroupent les Donsprojets et les Emprunts-Projets.

Après avoir décrit d'une manière générale et synthétique ces différentes catégories des recettes publiques, voyons les procédures à travers lesquelles les recettes publiques passent du contribuable ou redevable via les percepteurs des institutions chargées de leur collecte et mobilisation, la Banque Centrale jusqu'au trésor public.

C. PROCESSUS D'EXECUTION DES RECETTES PUBLIQUES

L'exécution des recettes publiques correspond à leur réalisation et s'effectue en 4 étapes dont les 2 premières sont constituent la phase comptable à savoir :

1' La constatation, 1' La liquidation,

1' L'ordonnancement, 1' Le recouvrement.

1°. LA CONSTATATION DES RECETTES PUBLIQUES

La constatation d'une recette publique d'après N. MBUMBA NZUZI « est l'établissement de l'assiette fiscale, c'est-à-dire la recherche de la cause ou du fait générateur de la taxe (sollicitée, octroyée ou imposée) et l'évaluation de la quantité de la matière appelée base imposable à travers laquelle, le service générateur doit s'assurer qu'il existe des faits qui sont susceptibles d'être générateurs d'une créance au profit de l'Etat. » (N. MBUMBA NZUZI, décembre 2007, p. 60).

Nous voyons donc qu'il y a naissance des créances des particuliers envers l'Etat due à plusieurs faits : il peut s'agir de la demande d'un bien ou service, l'usage de certaines activités relevant des domaines de l'Etat, etc.

2° LA LIQUIDATION DES RECETTES PUBLIQUES

La liquidation consiste en évaluation ou au calcul du montant dû par l'assujetti au Trésor Public suivant la nature du bien ou service demandée par le service de taxation ou de perception des recettes publiques.

Comme nous l'avons di ci-haut, les deux premières étapes constituent la phase administrative qui consiste en l'établissement des actes générateurs des recettes publiques en tant qu'actes administratifs. Concrètement, la phase administrative représente le niveau de la facturation du bien ou service public (non marchand) sur la base imposable établie.

3° L'ORDONNANCEMENT DES RECETTES PUBLIQUES

D'après N. Mbumba Nzuzi, l'ordonnancement d'une recette publique « est une phase importante dans l'exercice des recettes, car elle assure d'une part, la régularité de la constatation et de la liquidation et d'autre part, permet l'établissement de la conformité de la dette vis-à-vis de l'Etat. C'est l'ordonnancement qui met fin à l'acte administratif de comptabilisation de la créance au profit du Trésor Public et ceci, conformément au résultat de la liquidation. L'ordonnancement est l'acte qui donne l'ordre au contribuable, redevable ou assujetti, de payer la dette auprès de l'organisme public qui ordonnance.

Il est également la facture ou la lettre de créance établie par une personne qui a reçu mandat du ministère des finances pour encadrer les recettes courantes. Il se matérialise par un titre remis au redevable ou débiteur lui enjoignant d'exécuter le paiement de sa dette.

L'ordonnancement est l'acte le plus important dans cette procédure, il est soumis au visa d'un ordonnateur des recettes qui fait préalablement un contrôle administratif. Il vérifie si le montant liquidé est conforme au taux et aux modalités fixés par les textes réglementaires en vigueur >> (N. MBUMBA NZUZI, Décembre, p. 61).

4°. LE RECOUVREMENT DES RECETTES PUBLIQUES

D'après N.MBUMBA NZUZI, « le recouvrement c'est l'extinction de la dette conformément à la facture établie par l'organisme public. Il nécessite la mise en place des mécanismes pouvant permettre au caissier d'encaisser les recettes de l'État et de rendre compte au Trésor Public par une bonne tenue de la comptabilité publique. Cependant, tout recouvrement ne se fait pas toujours à l'amiable. A ce sujet, en cas de refus ou d'insoumission, il est fait recours à une procédure contraignante revêtue de la puissance publique de l'État. Dans cette pratique, l'État pénalise et sanctionne l'assujetti en question pour avoir causé préjudice à l'encaissement des fonds publics. >> (N. MBUMBA NZUZI, décembre 2007, pp.61-62).

Comme nous l'avons susmentionné, ces 2 dernières étapes : l'ordonnancement et le recouvrement des recettes publiques constituent une phase comptable du fait que l'État entre en possession de ses moyens financiers pour réaliser ses missions. Nous pouvons résumer les procédures de réalisation des recettes publiques de la manière suivante :

Figure 3. Schéma des procédures de réalisation des recettes publiques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Par nous-mêmes

 
 
 
 
 
 
 

- Etablissement de

l'assiette fiscale - Naissance de la

créance envers

l'Etat

Constatation des
Recettes Publiques

- Régularité de la

constatation et

liquidation

- Feu vert pour

s'acquitter

Ordonnancement
des recettes

- Etablissement d'un

acte administratif

- Facturation du fait générateur

Contrôle administratif

- Vérification de taux & des modalités

- Visa de

l'ordonnancement

Phase administrative

- Comptabilisation
des recettes

- Encaissement

Phase comptable

- Calcul du

montant à payer par le contribuable

- Extinction de la

dette du

contribuable envers

l'Etat

- Encaissement des

recettes

Liquidation des
Recettes Publiques

Recouvrement des
recettes publiques

D. GESTION DES RECETTES PUBLIQUES

Le processus de gestion des recettes publiques en République Démocratique du Congo est complexe néanmoins, il faudrait noter que ces recettes sont perçues et mobiliser par les différents services percepteurs des régies financières et services publics puis versés à la Banque Centrale du Congo pour le compte du Trésor Public.

Et donc, nous comprenons une fois de plus que les détournements, les malversations de ces fonds surviennent ou peuvent survenir entre l'étape où les contribuables sont en processus de s'acquitter de leurs obligations fiscales (par la corruption, la fraude fiscale, l'évasion fiscale : le phénomène « bilanga » au poste frontalier de Kasumbalesa

pratiqué par certains agents de la DGDA en est une illustration) et celle durant laquelle les ordonnateurs des recettes et agents percepteurs autorisent leur encaissement et les perçoivent.

Mais avant de pouvoir apporter plus de lumière à ce propos, voyons ce qu'ont été la situation des recettes publiques en République Démocratique du Congo de 2006 à 2010.

E. ETATS DES LIEUX DES RECETTES PUBLIQUES

Nous allons présenter d'une part, les prévisions des recettes publiques et d'autre part, leur réalisations en RD Congo au cours de notre période d'étude tout en essayant de donner des commentaires pour une brève lecture de la situation.

Il convient de noter que suite à l'indisponibilité des statistiques des prévisions des recettes en 2006 nous supposons que les réalisations égalent aux prévisions et des réalisations des recettes en 2010, nous allons nous abstenir de les présenter dans le tableau se rapportant aux réalisations des recettes.

Tableau n°8 : Etats de lieu prévisionnel des recettes publiques en CDF de 2006 à 2010

NATURES DES RECETTES

 
 
 

2006

 
 
 
 

2007

 
 
 
 

2008

 
 
 
 

2009

 
 
 
 

2010

A

RECETTES DU POUVOIR CENTRAL

 

v

 
 
 
 

+

 
 

1

674

421

304

553

2

629

307

565

647

5

300

391

645

412

1

RECETTES COURANTES

 

473 314

970

124

 

883

482

606

010

1

211

977

359

053

1

597

889

336

224

2

318

770

583

716

1.1

Recettes des douanes et accises

 

174 002

122

489

 

273

696

979

252

 

406

400

000

000

 

588

500

000

000

 

928

503

786

615

1.2

Recettes des impôts

 

184 177

835

450

 

250

363

128

853

 

346

700

000

000

 

576

574

312

145

 

798

069

074

564

1.3

Recettes non fiscales

 

115 135

012

185

 

195

988

087

434

 

278

577

359

053

 

295

868

146

066

 

294

424

722

537

1.3.1

Pas de porte (bonus de signature)

 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

125

145

631

070

 

117

000

000

000

 

+

 
 
 

1.3.2

autres recettes non fiscale

 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

153

431

727

983

 

178

868

146

066

 

+

 
 
 

1.4

recettes de pétrolier producteurs

 

+

 
 
 

163

434

410

471

 

180

300

000

000

 

136

946

878

013

 

297

773

000

000

1.4.1

DGI

 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

79

332

000

000

 

60

256

626

326

 

110

435

000

000

1.4.2

DGRAD

 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

100

968

000

000

 

76

690

251

687

 

187

338

000

000

2

RECETTES EXCEPTIONNELLES /EXTERIEURES

 

616 051

000

000

 

486

827

000

000

 

462

443

945

500

1

031

418

229

423

2

981

621

061

693

2.1

Remboursement BCC

 

+

 
 
 

10

498

000

000

 
 

+

 
 
 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

2.2

Recettes extérieurs d'appuis budgétaires

 

243 263

000

000

 

210

700

000

000

 

190

300

000

000

 

217

761

206

897

 

763

253

602

704

2.2.1

Ressources initiative PPTE

 

138 021

000

000

 

210

700

000

000

 

190

300

000

000

 

217

761

206

897

 

218

278

841

104

2.2.2

Dons budgétaires

 

12 500

000

000

 
 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

+

 
 
 
 

158

351

295

300

2.2.3

Emprunts/prêts budgétaires

 

8 350

000

000

 
 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

+

 
 
 
 

v

 
 
 

2.2.4

Appuis budgétaires

 

84 392

000

000

 
 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

2.3

Recettes extérieures de financement

des investissements

 

372 788

000

000

 

265

629

000

000

 

272

143

945

500

 

813

657

022

526

2

218

367

458

992

2.3.1

Dons Projets

 

211 737

000

000

 

152

120

914

400

 

198

543

945

500

 

735

785

179

216

1

141

261

651

208

2.3.2

Emprunts projets

 

161 051

000

000

 

113

508

085

600

 

73

600

000

000

 

77

877

843

310

1

077

105

807

784

B

RECETTES DES PROVINCES

 

+

 
 
 
 

+

 
 
 

106

993

858

544

 

293

086

249

800

 

307

125

969

363

 

TOTAL GENERAL

1

089 365

970

124

1

370

309

606

010

1

781

415

163

097

2

922

393

815

447

5

607

517

614

775

 

Source : Par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ; n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et2010.

De 2006 à 2010, les recettes publiques prévues affichent un accroissement considérable d'au moins CDF4 518 151 644 651 nonobstant les répercussions de la crise financière internationale sur l'économie du pays, les problèmes d'insécurité à l'Est du pays, ainsi que les détournements, les vols des deniers publics par les agents et fonctionnaires de régies financières et autres services publics intervenant dans la mobilisation des recettes publiques. Cet accroissement s'explique notamment par l'amélioration des capités de mobilisation des recettes publiques, la discipline et la rigueur qui, désormais caractérisent les

différentes institutions chargées de la mobilisation des recettes pour le compte du Trésor Public.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote