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Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC

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par Jules KASEYA
Université de Lubumbashi - Licence 2011
  

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2.1.2. PROCESSUS D'ELABORATION DU BUDGET DE L'ÉTAT

L'élaboration du budget de l'État relève de la compétence exclusive du pouvoir exécutif dans la mesure où le budget incarne la volonté économico-financière du gouvernement à réaliser son programme d'action lors de son mandat. Dans cette partie nous allons aborder la manière dont est élaboré le budget de l'État jusqu'à la présentation du projet de la loi de finances.

2.1.2.1. LES AUTEURS D'ELABORATION

En France, comme auteurs d'élaboration nous trouvons :

· Le ministre des finances placé sous l'autorité du premier ministre « dispose d'une administration spécialisée, dont les directions sont mobilisées par l'élaboration du budget, qu'il s'agisse de la direction du budget, qui est la cheville ouvrière de cette préparation, de la direction de la prévision, de l'INSEE (Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques), de la direction du trésor, de la direction de la comptabilité publique ou de la direction générale des douanes et droits indirects » (F. CHOUVEL, 2008, p.35).

· Le premier ministre qui, d'après François Chouvel, « n'intervient pas dans le processus technique et administratif de préparation du budget, mais c'est lui qui fixe la stratégie budgétaire, à partir des grands choix qui lui sont proposés par le ministre des finances, et qui rend les arbitrages sur les désaccords pouvant opposer le ministre des finances et les ministres dépensiers... » (F.CHOUVEL, 2008, p.35).

Par contre en République Démocratique du Congo, la situation a évolué suivant les régimes politiques. Actuellement, le projet de loi du budget est préparé conjointement par les ministres des finances et du budget qui sont placés sous l'autorité du premier ministre, aidés par la Direction de la Préparation et du Suivi Budgétaire. « Dans la pratique, le ministre des finances se préoccupe très peu de la préparation du budget de l'État ». (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.217).

Aux Etats-Unis au contraire, la préparation du budget revient au Président des USA.

2.1.2.2. LA PREPARATION DU BUDGET

La préparation du budget s'effectue en plusieurs étapes qui se déroulement normalement sur les neufs premiers mois de l'année.

A. PHASE PRÉPARATOIRE

a. La programmation pluriannuelle

En France, « la direction du budget réfléchit à l'évolution prévisible de chaque budget ministériel à l'horizon N+3 et à celle des recettes durant cette période. Cette première étape de programmation débouche, en début d'année, sur la rédaction du programme pluriannuel d'évolution des Finances Publiques qui est notifié aux instances communautaires, puis, début mars, d'une note de programmation stratégique » (F. CHOUVEL, 2008, p.36).

En République Démocratique du Congo, cela connait un peu de difficulté dans ce sens que les services chargés d'aider le gouvernement ont de sérieux problèmes de fonctionnement à l'instar l'Institut National des Statistiques qui sont susceptibles de livrer au gouvernement des données économiques indispensables à la programmation pluriannuelle ainsi que les perspectives de croissance, le taux d'inflation pouvant permettre à la direction de préparation et du suivi budgétaire d'élaborer les grandes orientations du futur budget.

b. Le cadrage

Fin janvier, le premier ministre, le ministre des finances (et éventuellement celui du budget dans le cas Congolais) présentent au gouvernement la stratégie d'ensemble en matière des Finances Publiques et l'issue de cette réunion de la présentation, le premier ministre adresse à ses collaborateurs (ministres) une lettre de cadrage qui fixent les principes, normes et orientations en matière des dépenses publiques.

c. L'analyse des perspectives budgétaires Cette analyse s'effectue entre Février et Mars en 3 phases :

· Une phase d'analyse des perspectives budgétaires et des projets de reforme et des économies qui leurs sont associées ;

· L'exercice complémentaire qui consiste dans le fait qu'en France « les ministres du budget et de la reforme de l'État piotent conjointement un exercice complémentaire

portant sur le fonctionnement de l'État en vu d'identifier des mesures permettant de dégager des gains de productivité >> (F.CHOUVEL, 2008, p.37).

En République Démocratique du Congo, nous signalons qu'il n'y a pas un ministère de la reforme de l'État et donc cette phase est inapplicable.


· Les rencontres entre la direction du budget (préparation et suivi) et les services des différents ministères pour instruire les demandes de crédits qui seront intégrés dans les prescriptions de la lettre de cadrage.

d. Phase de restitution

En Avril, après communication au premier ministre par le ministre de finances (et probablement celui du budget dans le cas de la RD Congo), des éléments relatifs à l'instruction conjointe effectuée, le premier ministre organise d'abord des séances de travail de restitution pour analyser et évaluer les propositions budgétaires relatives au cadrage ; ensuite il adresse à chacun de ses collaborateurs (ministres) une lettre plafond ; et enfin après différentes réunions entre la direction du budget et le services des ministères, on procède à la répartition des crédits budgétaires sur base de plafonds arrêtés.

e. Conférences de gestion publique

Ces conférences, d'après François Chouvel « ont pour objet de finaliser la liste des objectifs et indicateurs du projet de la loi des finances et de fixer les cibles et résultat à atteindre >>. (F. CHOUVEL, 2008, p. 37).

f. Mise au point définitive

« Les mois de juillet-Août sont consacrés à la finalisation des documents à destination du Parlement. Avant qu'il ne soit délibéré en conseil des ministres, le projet de loi de Finances est soumis au conseil d'État qui procède à son examen, du point de vue juridique. Après cet examen et sa délibération en conseil des ministres, le projet est déposé dans la seconde moitié de septembre au bureau de l'Assemblée Nationale >> (F. CHOUVEL, 2008, p.38).

B. L'EVALUATION DU BUDGET DE L'ÉTAT

a. L'évaluation des dépenses publiques :

En France, l'évaluation des dépenses s'effectue de 3 manières :

· D'après l'ancien système des services (Pour d'amples renseignements lire : Loi organique de 1959) ;

· D'après les crédits des missions (Pour d'amples renseignements lire : Loi organique de 2001) ;

· En tenant compte du caractère limitatif des crédits (Pour d'amples renseignements lire : article 9 de la loi organique de 2001).

En revanche, en République Démocratique du Congo, l'évaluation ou la prévision des dépenses publiques se fait au niveau de chaque ministre qui procède à l'évaluation des charges budgétaires relatives aux services qu'il gère et dirige tout en prenant en compte l'hypothèse d'éventuelles augmentations de ces dépenses.

Il faudra noter ici qu'en matières des dépenses en capital ou d'investissements, « le parlement accorde au gouvernement l'autorisation de s'engager pour une dépense globale pluriannuelle : autorisation d'engagement. Dans ce cas, le gouvernement présente le coût global de l'investissement et reçoit l'autorisation d'engager les dépenses à concurrence de ce montant, mais les crédits relatifs à la tranche qui sera exécutée au cours d'une année se trouvent au budget de cette dernière (année) » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.39).

b. Évaluation des recettes

En France, l'évaluation ou la prévision des recettes est effectuée par les services du ministère des finances : la direction générale des impôts et la direction générale des douanes et des droits indirects qui procèdent à des simulations fiscales (car plus de 90% des recettes budgétaires proviennent de la fiscalité) appuyées sur les données économiques fournies par la direction de la prévision. Cependant, ces évaluations connaissent des difficultés dans ce sens qu'elles peuvent être parfois perturbées l'évolution législative en cours d'année, par des évènements aléatoires, ou par la dégradation de la conjoncture économique (pour plus d'informations ; lire avec intérêt : François CHOUVEL, l'essentiel des finances publiques 2008, Gualino Editeur, Paris 2008).

Cependant, la prévision des dépenses publiques pose toute une série des problèmes. Le rendement des impôts ne dépend donc pas de la bonne volonté du ministère des finances. Il est fonction de plusieurs facteurs : politiques, économiques, environnementaux, etc. Les troubles politiques peuvent empêcher le recouvrement des impôts, la baisse des cours des produits exporté et la réduction du volume des importations influencent les recettes attendues des droits de douanes ; une conjoncture économique mauvaise diminue les bénéfices des sociétés industrielles et commerciales, etc. ; et par conséquent les recettes prévues au budget... En effet, compte tenu de toutes ces réalités, il faudrait bien évaluer les recettes publiques. Il existe deux méthodes complémentaires d'évaluation des recettes.

· La règle de la Pénultième année

Qui consiste en une évaluation forfaitaire des recettes sur la base de résultats du dernier budget exécutif au moment où l'on prépare le projet budgétaire. Etant donné que cette préparation intervient lors de l'application de la pénultième du budget par rapport à l'année du budget qu'on élabore.

· Les tantièmes de majoration

Léon Say a introduit en 1882 une correction fondée sur une moyenne arithmétique des augmentations successives de réalisations de cinq dernières années « les tantièmes de majorations ». La méthode consiste à ajouter aux recettes de la pénultième année la moyenne des accroissements qui se sont produits d'une année sur l'autre.

Pour mieux comprendre ces 2 méthodes prenons un exemple concret :

v' Règle de la pénultième : pour prévoir les recettes du budget 2010 en RD Congo, le ministre des finances et celui du budget en juillet 2009 procèderont comme suit : le budget en cours d'exécution est bel et bien celui de 2009 et celui qui est déjà complètement d exécuté est le budget 2008, c'est donc ce dernier (budget 2008) qui servira de référence pour la préparation du budget 2010.

v' Tantièmes de majoration : pour bien comprendre cette méthode analysons à titre illustratif le tableau ci-dessus basé sur les recettes en CDF de 2005 à 2009 pour avoir les prévisions des recettes budgétaires 2010 en RD Congo.

Tableau n°10 : Cas illustratif des Méthodes de la pénultième année et des tantièmes de
majoration

Années

Budgets

Accroissements

2005

200

-

2006

300

100

2007

350

50

2008

450

100

2009

500

50

Ainsi, on prendra l'accroissement moyen qui est

base de la conjoncture économique présente et immédiate tout en excluant pas le recourt au passé.

Pratiquement, « on évalue les recettes et les dépenses à partir des réalisations des 12 derniers mois connus, ce qui est facilité par les données statistiques et les études économétriques fondées sur les perspectives économiques, à la réalisation éventuelle desquelles sont associées les questions économiques et financières (secrétariat général au budget, secrétariat général aux finances, direction générale des impôts, offices des douanes et accises (DGDA), DGRAD, Banque Centrale du Congo, inspection générale des finances, office de gestion de la dette publique) » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU,2006, p.220).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams