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Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC

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par Jules KASEYA
Université de Lubumbashi - Licence 2011
  

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2.1.5.2. TYPES DE CONTROLE D'EXECUTION DU BUDGET
On distingue les formes de contrôle ci-après :

· D'après la nature des personnes contrôlées : le contrôle sur les administrateurs et le contrôle sur les comptables ;

· D'après la nature des faits contrôlés : le contrôle des dépenses, le contrôle des recettes, le contrôle des documents, etc. ;

· D'après le temps de fréquence du contrôle : le contrôle à priori ou ex ante, le contrôle pendant l'exécution ou concomitant et le contrôle à posteriori ou ex post ;

· D'après les organes chargés du contrôle : les contrôles administratifs, le contrôle politique et le contrôle juridictionnel.

En effet, dans ce travail nous aborderons plus concrètement sur le contrôle d'après les organes chargés d'évaluation des opérations budgétaires étant donné que les autres formes de contrôle y seront évoquées.

A. LES CONTROLES ADMINISTRATIFS

Les contrôles administratifs sont des contrôles internes, effectuées ex ante par certains corps, agents ou instances spécialisées de l'Etat, et portant à la fois sur les ordonnateurs principaux ou secondaires et sur les comptables. En outre, les contrôles administratifs sont variés et relèvent soit du pouvoir hiérarchique au sein d'une même administration, soit du rôle spécial joué par le ministre des finances et son administration.

1°. Le contrôle hiérarchique

D'après le Professeur BAKANDEJA, « le contrôle hiérarchique est le contrôle exercé par le supérieur sur ses subordonnés.

· Le contrôle des ordonnateurs résulte de leur position hiérarchique qui donne au ministre les pouvoirs nécessaires. Il s'exerce par la vérification des apports et documents adressés périodiquement par ces ordonnateurs secondaires à l'administration centrale, éventuellement par l'intermédiaire des corps de contrôle (les contrôleurs des dépenses engagées) ;

· Le contrôle des comptables est assuré au sein de la hiérarchique. Il est naturellement diligenté par le secrétaire général aux finances ou le Directeur chef de service de la comptabilité publique et exécuté par les contrôleurs des finances qui ont un pouvoir à compétence restreinte. Les contrôleurs des finances ont pour mission de vérifier l'exactitude et la réalité de toutes les opérations des recettes et des dépenses effectuées par les comptables publics et de veiller à l'application des dispositions des

articles 52, 53, 54 et 110 du Règlement Général de la Comptabilité Publique et des instructions s'y rapportant. Ils sont également chargés de surveiller l'organisation et la gestion des dépôts du matériel remis aux chefs de service. Ils sont tenus de signaler tous les abus constatés dans la gestion de matériels et dans la constitution de stocks dépassant les besoins normaux. Un autre contrôle est assuré par les inspecteurs des finances, chargés de vérifier directement la régularité de leurs opérations et de leurs comptes. Il s'étend aux comptables relevant d'autres ministères, voire d'organismes spéciaux tels que la caisse d'épargne, Institut Nationale de Sécurité Sociale » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.245-246).

2°.Contrôles sur les ordonnateurs et comptables, l'inspection générale des finances

Pour le Professeur Bakandeja, « ces contrôles sont réalisés par le ministère des finances, les comptables publics et l'inspection générale des finances.

· Le ministre ayant les finances et/ou le budget dans ses attributions exerce directement en personne ou par l'intermédiaire des contrôleurs financiers, une surveillance permanente sur les opérations d'exécution du budget effectuées par les ministères (visa, comptabilité administrative) et même sur leur activité réglementaire (contreseing). S'agissant du contrôle de l'engagement, il est entendu que le contrôleur examine la régularité des opérations d'engagement qui sont effectuées par l'ordonnateur. Il vérifie tous les actes qui se traduisent par une dépense immédiate ou future. Toute proposition d'engagement doit être soumise au contrôleur avec pièces justificatives sauf en cas d'engagement automatique pour les dépenses de personnel, pour les effectifs existants. Il doit s'assurer de l'imputation de la dépense, de la disponibilité des crédits, de l'exactitude de l'évolution de la dépense.

· Les comptables vérifient, au moment de régler les dépenses et les recettes la régularité budgétaire des opérations qui leur sont ordonnées.

· Le contrôle de l'Inspection Générale des Finances : le contrôle de l'inspection des finances porte sur l'ensemble du secteur public. La fonction de contrôle, sous la forme d'audit interne, est exercée par l'inspection générale des finances dont la mission consiste à auditer l'ensemble des administrations financières ainsi que toutes les entreprises bénéficiant, à un titre ou à un autre, d'un financement de la part de l'Etat. Le statut et surtout les missions ainsi définis de l'inspection générale des finances en font tout autant un corps d'expertise qu'un corps de contrôle traditionnel ;

les méthodes du contrôle vont de l'approche la plus classique (contrôle sur les comptables) à la plus moderne (enquête et audit). Les inspecteurs des finances sont nommés par le Président de la République sur proposition conjointe des ministères des finances et de la fonction publique. (Lire aussi avec intérêt : ordonnance n°87- 323 du15/09/1987portant création de l'inspection générale des finances, telle que modifiée et complétée à ce jour).

Les inspecteurs des finances exercent sur les ordonnateurs secondaires une surveillance financière générale qui donne au ministre des finances une vue sur l'ensemble de l'activité administrative ». (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.246-247).

Il faut noter que les contrôles sur les comptables et ceux effectués par l'inspection des finances en France portent « sur pièces », s'effectuent « sur place » et « à l'improviste » sur les comptables publics et sur tous les agents des services déconcentrés du ministère des finances d'une part ; « sur pièces » pour le contrôle sur les ordonnateurs secondaires (lire avec intérêt : F. CHOUVEL, L'essentiel des finances publiques 2008, 9eGualino éditeur, Paris 2008, pp.77-87).

En République Démocratique du Congo en revanche, ces contrôles se déroulent pour la plupart sans respect de la procédure d'improvisation qui, pourtant, est indispensable pour une bonne évaluation des activités budgétaires. Au seuil des résultats de nos investigations, nous nous sommes rendu compte qu'en ce qui concerne le contrôle des dépenses publiques et des recettes publiques, les personnes soumises au contrôle (comptable et autres responsables gérants des fonds publics) qui sont censées apprêtées les documents à contrôler sont souvent averties de l'arrivée imminente (voire en précisant la date) d'une mission d'audit et de contrôle. Ce qui les conduit à fabriquer de toutes pièces les documents et effacer les traces d'éventuelles magouilles afin de se laver de tout soupçon. En outre, il sied de noter qu'en République Démocratique, de 1990 à 2001, soit plus d'une décennie, l'inspection générale des finances (IGF) n'a pas pu jouer pleinement son rôle. Depuis 2001 par contre, son cadre de travail s'est un tout petit peu amélioré. Mais le corps de travail (personnel) semble avoir pris de l'âge, ce qui nécessite non seulement un renouvellement du personnel mais aussi le renforcement des capacités pour mener à bon port les opérations « Fini la récréation » et « Tolérance zéro » lancées par le Président de la République pour lutter et réduire sensiblement les abus qui rongent les finances publiques et paralysent l'action de l'Etat.

B. LES CONTROLES POLITIQUES

Les contrôles politiques « sont des contrôles parlementaires s'exerçant en cours d'exécution du budget, par l'information apportée aux Assemblées ou que celles-ci peuvent obtenir, ou s'exerçant après l'exécution budgétaire à l'occasion du vote de la loi de règlement définitif >> (F.CHOUVEL, 2008, p.87).

Pour le professeur Bakandeja : « Dans le schéma des contrôles de l'exécution des lois de finances, le contrôle politique opéré par le parlement tient en principe la première place. Ayant initialement autorisé la mise en oeuvre des opérations de recettes et de dépenses, il doit donc en suivre le déroulement puis se prononcer sur l'exécution définitive du budget >> (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.247).

Or, dans la plupart des pays en développement en général et Africains en particulier, et ce, en se référant d'une façon beaucoup plus spécifique à la RD Congo depuis 2006 avec la formation de l'Alliance de la Majorité Présidentielle, aujourd'hui

Majorité Présidentielle, les contrôles parlementaires des élus nationaux tenaient aussi compte de cet aspect. La gestion des deniers publics peut encore être rendue efficace, efficiente et transparente si et seulement si, les parlementaires à travers la commission chargée des questions économiques et financières évaluent les activités budgétaires du gouvernement en toute indépendance et sans tendance politique. Ce qui, à notre avis, est loin d'être le cas

C. LES CONTROLES JURIDICTIONNELS

En France, les contrôles juridictionnels exercés sur l'exécution de la loi de finances sont des contrôles externes et présentent la particularité d'être des contrôles ex post, c'est-àdire qu'ils sont réalisés une fois que les opérations d'exécution du budget sont terminées. Deux juridictions réalisent ces contrôles à savoir : la cour des comptes et la cour de discipline budgétaire été financière. (Pour plus de détails, lire avec intérêt : F. CHOUVEL, L'essentiel des finances publiques 2008, Gualino Editeur, Paris 2008, pp.81-85).

En RD Congo par contre, le contrôle juridictionnel est réalisé par la cour des comptes, qui est une juridiction composée, des magistrats inamovibles recrutés principalement par voie de recrutement.

· Le compte général du trésor,

· Les comptes de comptables publics,

· Les comptes des établissements publics,

· Les fautes de gestion en matière de discipline budgétaire et financière,

· Les comptes d'emploi des organismes privés bénéficiaires du concours de l'Etat, des entités administratives décentralisées ou de tout autre organisme public,

· Les comptes relatifs aux sommes dues à l'Etat au titre de prêts et de garantie d'emprunts,

· Le service de la dette,

· Les comptes des organismes des budgets annexes...

Le contrôle de la cour des comptes porte essentiellement, d'une part, sur l'exactitude, la légalité, la régularité pour les opérations budgétaires et comptables et, d'autre part, sur l'efficacité, l'efficience et l'économie pour les opérations de gestion des entreprises publiques. Les justiciables de la cour sont notamment :

· Les comptables publics,

· Le caissier de l'Etat,

· Les comptables de fait,

· Les fonctionnaires et agents de l'Etat ou des entités administratives décentralisées,

· Les responsables ou agents des établissements publics et organismes privés subventionnés,

· Les autorités adjudicatrices.

La notion de justiciable de la cour des comptes englobe toute personne civile ou militaire, impliquée, avec ou sans qualité, dans les opérations et la gestion des finances et biens publics » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.249-250).

De plus, la compétence de la cour des comptes est vaste et large, et s'étend sur toute l'étendue du territoire national et à l'extérieur du pays, notamment aux missions et représentations diplomatiques. La procédure devant la cour se présente comme suit :


· Une procédure contradictoire,

· Le jugement des comptes,

· Le mécanisme de contrôle : la régularité du compte est appréciée sur base de l'analyse de toutes les opérations effectuées par le comptable et des pièces justificatives établies à cet effet ;

· Le résultat du contrôle : après le contrôle, la cour peut prendre une décision peut être : o Soit un arrêt de décharge lorsque les comptes réguliers.

o Soit un arrêt de débet fustigeant et même obligeant le comptable fautif à payer ou rembourser les manquants d'argent.

o Soit un arrêt déficitaire (en cas de compte de débit).

Il faut enfin noter que la cour des comptes joue un double :

· Assister le gouvernement et le parlement dans le contrôle sur l'exécution du budget

· Fournir des informations au public via la remise d'un rapport au Président de la République et qui sera promulgué et publié au journal officiel pour plus de transparence dans la gestion des deniers publics et dans l'optique de la bonne gouvernance.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle