3.2.4. En Afrique du Sud :
Peu après la fin de l'apartheid en Afrique du sud, l'un
des principaux objectifs politiques du gouvernement a été de
produire une distribution plus équitable des ressources de santé.
Par conséquent, le gouvernement a adapté les CNS de façon
à révéler comment les fonds affectés à la
santé étaient utilisés, et par qui.
L'analyse des CNS en Afrique du Sud a
révélé que les sommes investies dans les services publics
de santé administrés dans les districts les plus pauvres
étaient inférieures à celles qui l'étaient dans les
districts plus fortunés. Les dépenses de santé publique
moyennes par personne étaient 3,6 fois plus élevées dans
les districts les plus riches que dans les districts les plus pauvres. En
outre, les districts les plus pauvres, qui avaient tendance à être
les districts confrontés aux problèmes de santé les plus
graves, avaient le pire accès géographique au personnel
médical,
aux hôpitaux et aux cliniques. Typiquement, les
districts les plus riches employaient 4,5 fois plus de médecins et 2,4
fois plus de médecins et 2,4 fois plus d'infirmiers
diplômés que les districts les plus pauvres.
Les résultats des CNS ont stimulé la formulation
de nouvelles politiques visant à redistribuer géographiquement
les ressources de santé de l'Afrique du Sud d'une manière plus
équitable. Par exemple, dans le but d'atteindre l'équité
en manière d'infrastructure de santé, le gouvernement a
imposé un moratoire sur la construction d'hôpitaux. Jusqu'alors,
les hôpitaux étaient habituellement construits dans les quartiers
les plus riches qui avaient déjà le meilleur accès aux
soins. Le gouvernement a utilisé la période du moratoire pour
faire voter une loi stipulant une évaluation du besoin d'un
hôpital avant que sa construction ne soit autorisée. Ce moratoire
a illustré le désir du gouvernement de jouer un rôle plus
actif en ce qui concerne la coordination et la réglementation des
façons dont les ressources publiques et privées sont
utilisées pour mieux répondre aux besoins de santé des
populations. Les questions d'équipé également
révélées par l'étude des CNS ont également
contribué à l'engagement du gouvernement de transférer des
fonds de santé publique aux services et infrastructures de soins
primaires, en particulier dans les régions pauvres et rurales du
pays.
3.2.5. Au Rwanda :
Le Rwanda a commencé son activité de CNS en
1999, et il a élargi ce cadre pour inclure une analyse spécifique
des CNS pour les dépenses en rapport avec VIH/SIDA. Les résultats
de cette analyse ont permis au Ministère de la Santé de concevoir
et de mettre en oeuvre des interventions politiques ciblées visant
à améliorer le financement des activités de
préventions et à augmenter l'accès aux services de soins
de santé de base pour les séropositifs/sidéens. Le taux de
prévalence au Rwanda pour les gens âgés de 14 à 49
ans est de 8,9%. En raison de la gravité de l'impact de la maladie sur
la population, la compréhension des sources de financement disponibles
et la façon dot les fonds sont utilisés étaient
essentielles pour pouvoir formuler des interventions efficaces contre
pandémie.
Les résultats de l'analyse des CNS pour les
dépenses en rapport avec le VIH/SIDA ont démontré que les
ménages étaient la source primaire - 93% - du financement pour
les coûts des soins santé en rapport avec le VIH/SIDA. Cette
contribution proportionnellement élevée correspond à 29%
des dépenses totales des ménages pour la santé, ce qui
révèle l'impact financier important de la maladie. Les
résultats combinés des analyses des CNS ont exposé un
certain nombre de faiblesses en termes d'équité et
d'efficacité du financement de la lutte contre le VIH/SIDA, ce qui a
incité les décideurs à réexaminer de façon
plus adéquate le flux
des dépenses en rapport avec le VIH/SIDA. Par exemple,
seulement 10% de toutes les sommes affectées à la santé
étaient utilisées pour cibler la prévention et le
traitement du virus VIH en 1999, face à une maladie qui affecte 11,2% de
la population adulte, soit environ 370.000 personnes. De plus, les
résultats des CNS ont révélé l'insuffisance de
financement des bailleurs pour les programmes traitant le VIH/SIDA, ce qui a
incité la communauté des bailleurs à augmenter les
contributions ciblant spécifiquement le VIH/SIDA de 0,5 million de $ en
1998 à plus de 1,6 million de $ en 2000.
Le Rwanda a incorporé les tableaux de données
des CNS pour le VIH/SIDA dans le livre des indicateurs du développement
national. Cette étape en direction de l'institutionnalisation des CNS
encouragera la poursuite de la contribution de l'outil aux politiques en
fournissant des informations régulièrement mises à jour
pour augmenter l'efficacité des programmes de santé
ciblés.
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