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Analyse des facteurs determinant la demande du riz au centre et au sud du Bénin

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par Djalalou- Dine Ademonla Alamou Arinloye
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingenieur agro- économiste 2006
  

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CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE

2-1- Bilan des travaux antérieurs de recherche

Plusieurs études ont été réalisées au Bénin sur la filière riz.

Les travaux sur le riz, autrefois rares, ont connu une importance notoire ces dernières décennies. Ils ont été conduits sur tout le territoire national par des institutions et des centres de recherche. Ils ont également fait l'objet des thèses et mémoires d'étude. Ces travaux ont utilisé des méthodes d'analyse bien précises et le point sur les résultats auxquels ils sont parvenus se présente comme suit.

Djogbénou (1981) a identifié et mesuré l'importance des facteurs qui affectent la performance économique dans la production du riz dans la province du Borgou. Le modèle économique basé sur la fonction de production et les productivités des différents facteurs ont servi comme outil d'analyse. Une étude plus récente à l'aide de la même méthodologie a été conduite par Sadou (1996). L'étude économique menée par cet auteur dans la même région pour le cas des systèmes irrigués et de bas-fond a abouti à des conclusions faisant une comparaison des deux systèmes. En effet, selon cette étude, les coûts totaux et unitaires de production et le revenu net à l'hectare sont plus élevés dans la riziculture irriguée que la riziculture de bas-fond. Mais dans les deux cas la production du riz est rentable et cette rentabilité serait plus forte si les paysans utilisent efficacement les ressources.

L'approche sociologique utilisée par Adégbola (1985), a révélé que l'échec d'intensification de la production rizicole constaté dans le département du Borgou est dû au fait que le milieu cible qui est une des cinq composantes du moulin Royen, n'a pas fait l'objet d'une attention particulière. Tous les efforts ont été orientés vers la culture cotonnière au détriment de toutes les autres dont le riz paddy. Il a également relevé d'autres freins à savoir : les contraintes de la riziculture, le chevauchement des opérations rizicoles avec les travaux des principales cultures de subsistance et la pénurie en main-d'oeuvre supplémentaire en période de pointe des travaux agricoles.

Ahoyo (1996) quant à lui a montré que la production de riz au Bénin reste possible. En effet, les terres propices sont disponibles, l'eau nécessaire existe et est relativement abondante (pluie, bas-fonds, cours d'eau et fleuve), le climat souhaité y est adéquat. L'auteur, à travers des simulations et scénarios basés sur les modèles de programmation linéaire a montré que les facteurs influençant la superficie dans les systèmes de production intégrant la culture de riz sont la disponibilité limitée du travail au sein des familles rurales, les faibles rendements et les

prix bas du riz obtenus à la vente. Ces contraintes sont renforcées par une commercialisation rendue difficile par l'importation massive du riz de meilleure qualité (moins de brisure) et bon marché. De plus il a montré que, le coton est le principal concurrent du riz. La production du riz, toujours selon le même auteur, a des possibilités de développement surtout après la dévaluation du franc CFA qui renforce sa compétitivité.

Ces résultats seront confirmés plus tard sur le périmètre de Dévé par Kpobli (2000) qui constate que la réhabilitation des périmètres irrigués et la dévaluation du Franc CFA en 1994 ont permis un temps soit peu un développement de la riziculture. Elles ont aussi favorisé l'augmentation de l'effectif des riziculteurs et de la superficie emblavée après intervention des projets rizicoles sur les systèmes de production dans cette zone.

Les résultats de Houndékon (1996) concernant le Nord-Bénin ont montré, grâce à l'outil d'analyse Policy Analysis Matrix (PAM), que la production de riz est rentable dans tous les systèmes et seul le système irrigué permet aux paysans de réaliser le profit le plus élevé à l'hectare dans le cas où le dispositif d'irrigation fonctionnerait correctement. L'auteur, en comparant le riz aux autres cultures de la zone, a montré qu'il est financièrement plus rentable en ce qui concerne le système irrigué et occupe la deuxième place aussi bien dans le système de bas-fonds aménagé que non aménagé. Dans tous les systèmes qu'il a définis, seuls ceux irrigués et de bas-fonds non aménagés ont un avantage comparatif à produire seulement le riz pour concurrencer les importations dans leur zone. Mais cette production rizicole est devenue compétitive aussi bien dans les zones de production que les zones de consommation avec la dévaluation du franc CFA.

Par ailleurs, il ressort de l'analyse d'efficacité technico-economique des riziculteurs et rizicultrices du Centre-Bénin fait par Midingoyi (2003) que les femmes sont moins économiquement efficaces que les hommes. Ainsi, comparativement aux hommes, elles ont les mêmes aptitudes à obtenir le niveau maximal de paddy à partir des facteurs de production qui leur sont disponibles. Elles ont également moindre aptitude à obtenir le profit maximal, vu les prix de l'engrais et le coût de la main-d'oeuvre. Aussi bien les femmes que les hommes n'ont pas une efficacité économique absolue dans la production rizicole. Les principales caractéristiques influençant le profit sont l'aménagement des bas-fonds, la maîtrise de l'eau et la forme et période de vente du riz de même que l'appartenance des riziculteurs à un groupe. Il en découle donc que pour améliorer l'efficacité des rizicultrices et des riziculteurs, il faut promouvoir la vie associative au niveau des riziculteurs, les associations étant des creusets pour recevoir des formations dans le but d'améliorer l'efficacité des producteurs. Les actions

doivent également être concentrées sur l'aménagement des bas-fonds dans cette région du pays.

Adégbola et Sodjinou (2003) ont montré, grâce à l'outil d'analyse (MAP), qu'au SudBénin, seul le système de production avec maîtrise totale de l'eau a un avantage comparatif dans la production de riz pour concurrencer les importations de riz. Au Centre, en dehors du système pluvial strict, tous les systèmes possèdent un avantage comparatif dans la production de riz pour concurrencer le riz importé dans la zone de production. Au Nord, tous les systèmes sont compétitifs sauf les systèmes de bas-fond non aménagés utilisant la variété traditionnelle.

Faladé (2003) a montré que les variables telles que : les doses d'engrais, dates d'application de l'engrais de couverture, types de systèmes de riziculture, nombre d'années d'utilisation des terres et qualité des semences utilisées, expliquent au seuil de 5% les rendements de riz observés dans cette localité.

De l'atelier de Malanville organisé par le Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP, 2005a), il ressort les contraintes d'ordre commercial suivantes : (1) Faible valorisation du riz local avec une offre de riz local insuffisante et aléatoire, (2) distribution du riz japonais (40% moins cher) en période de mise en marché du riz local, (3) absence d'une politique de protection de la production locale, (4) trop grande influence de la réglementation nigériane sur les importations de riz.

En 2005 des ateliers de concertation des structures d'appui à la filière riz ont été réalisés à Cotonou (MAEP, 2005b ; MAEP, 2005c). On retient de ces ateliers qu'aujourd'hui, de façon générale, le Bénin se trouve dans une situation invraisemblable au niveau de la filière riz : le gouvernement souhaite promouvoir la filière riz local, mais dans le même temps, des flux massifs d'importations de riz à bas prix sont enrégistré. Des instruments de régulation des importations sont potentiellement disponibles au niveau international mais ils sont peu ou pas utilisés. La question est donc de pouvoir résoudre cette contradiction à travers des mesures incitatives à deux niveaux : sur des options de régulation commerciale à l'importation, sur la mise en place avec les riziculteurs d'un programme volontariste de développement de la filière riz local.

Plus récemment, Adégbola et Diagne (2005) sont parvenus à la conclusion selon laquelle les populations en milieu rural sont plus nombreuses à consommer le riz local que les populations des milieux urbains dans toute leur zone d'étude et que le riz local est plus consommé dans les zones du Nord-Bénin. Sa consommation est très faible dans les milieux urbains du Sud et du Centre du Bénin. Le riz importé est plus consommé en milieu urbain

Nord-Est du Bénin que dans les autres zones. L'étude fait remarquer également que les dons de riz sont plus importants au Sud Bénin.

Adékambi (2005) a montré que les variétés améliorées de riz ont eu de façon générale, un impact positif sur la scolarisation et la santé des enfants des riziculteurs et rizicultrices du département des collines. Il ressort de cette étude que le revenu rizicole et le nombre d'enfants en âge scolarisable sont les principaux facteurs déterminants la scolarisation au niveau des enfants de riziculteurs. Il a ainsi montré que l'adoption des NERICAs a induit une augmentation des taux de scolarisation et de maintien à l'école de 39% et 75% respectivement, et une augmentation des dépenses scolaires d'environ 19690 FCFA environ par enfant scolarisé.

Les simulations faites par Abiassi (2006) lui ont permis de montrer qu'une augmentation du tarif appliqué au riz importé permet à la production locale de devenir plus compétitive. Les résultats des simulations ont montré qu'à long terme, les baisses du volume d'importations sont plus importantes qu'à court terme. Ainsi, pour une augmentation de tarif de 10 % on observe une baisse de 10,5% à long terme contre 6,8% à court terme soit un écart de près de 4 %. Cet écart est de plus en plus important pour les plus grandes variations du tarif. Par ailleurs, pour les niveaux de tarifs très élevés, les baisses sont également très importantes à long terme et atteignent environ 53%. Cependant, les perspectives de mise en oeuvre d'une augmentation du TEC au delà de 20% dans l'environnement sous-régional actuel sont assez difficiles voire impossible. Néanmoins, un travail de sensibilisation et de lobbying à plusieurs niveaux mérite d'être fait.

Ces études dans leur globalité ont, d'une part montré la compétitivité du riz local par rapport au riz importé et d'autre part mis en exergue les déterminants de la production rizicole. D'autres études se sont beaucoup focalisées sur les facteurs déterminant l'offre de riz sur les différents marchés. Celles-ci ont occulté pour la plupart le fait que l'offre d'un produit peut également être influencée par la demande exprimée par le consommateur. Ainsi, il est important pour pallier ce manque d'information qu'une étude soit faite pour expliquer les déterminants de la demande pouvant expliquer le comportement rationnel du consommateur l'amenant à préférer le riz importé au riz localement produit.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon