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Le web 2.0 et l'édition juridique. Le droit peut-il se passer d'éditeur ?

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par Armelle Nianga
Université Paris 2 Panthéon- Assas - Master 2 sociologie du droit et communication juridique 2009
  

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b) Une source d'information qui ne satisfait pas aux exigences des revues.

A côté des « zélateurs de la doctrine virtuelle », leurs détracteurs catégoriques mis à part, d'autres voix qui ont vu dans les blogs des « espace[s] de publication nouveaux », des « lieu[x] de discussion » et des «  espace[s] de pré-publication » d`articles « avant leurs soumissions [ aux] revue[s] »156(*) se sont élevées pour réfuter aux blogs le potentiel concurrentiel qu'ils s'étaient vus attribués...

Ce qui devait sans doute tenir à l'usage normal et courant des blogs et aux pratiques que certains juristes avaient pu révéler.

Ils étaient les lieux d'une réflexion, « éphémère », « participative », « immédiate », peu « approfondie »... A milles lieux des réflexions hiérarchisées et mûries de temps de réflexion qui nourrissent les revues.

« A part quelques "drafts" d'articles publiés par Frédéric Rolin sur son blog avant leur soumission à une revue, le blog tient du commentaire à chaud (si commentaire il y a) » et sa «  valeur ajoutée [est] la rapidité plutôt que la richesse ».

Cedric Manara, «  est la doctrine de demain ? Sur le Web ! Que font les auteurs de demain ? Ils bloguent ».

 

· Une réflexion éphémère:

Ils ne conféraient aucune permanence aux écrits et délivraient des informations « jetables » qui n`avaient pas vocation à s'installer dans la durée.

Parfois lassés, certains auteurs fermaient leurs blogs, faisant par la même disparaitre leurs écrits.

Et dans les blogs qui ne fermaient pas, il était parfois, impossible de retrouver des articles et billets qui avaient été publiés plusieurs années auparavant.

Ce qui avait soulevé quelques difficultés aux Etats-Unis où les blogs sont cités dans des décisions de justice.157(*)

· Une réflexion participative:

Les blogs étaient avant tout des lieux d'échanges dans lesquels les réflexions se construisaient à plusieurs autour des quelques jets d'idées lancés dans les billets et des discussions qui se nouaient dans le cadre des commentaires, qui en étaient la principale richesse.

Ainsi, pour le professeur de droit Gilles J. Guglielmi son «  site [certes aménagé chronologiquement] n'est pas un blog »: « il ne réagit pas toujours à l'actualité et les forums sont fermés ».

· Une réflexion immédiate et peu approfondie:

Les blogs étaient des sites « dédié[s] à l'actualité » juridique et pour l`essentiel « [tenaient] du commentaire à chaud  », voire même du simple billet d'humeur.

Ils étaient les lieux des premiers jets et ébauches de réflexions, que si l'on souhaitait plus poussées, obligeaient à se tourner vers les revues.158(*)

Ainsi, publier sur leurs « blog n'emport [aient] pas cession des droits. Il rest[ait] possible de publier postérieurement dans une revue. »

A cette époque, « plus qu'une relation de concurrence, [...] une relation de complémentarité »159(*) semblait s'installer entre les blogs et les supports de l'édition traditionnelle.

Les blogs se présentaient comme des espaces de liberté qui tranchaient avec la nécessaire rigueur des revues dans lesquels les auteurs pouvaient s'exprimer avec « légèreté » et s'arroger toutes les libertés de style, humour, genres, sujets que l'édition juridique ne leur avait jamais accordées. Aucun choix ne semblait devoir s'imposer.

« Faut-il choisir entre blogs et revues juridiques ? Assurément non ! Les deux supports n'ont nullement le même objectif et encore moins le même public. »

Alexandre Claudo, « Multiplication des Blogs juridiques. Vers un déclin de la doctrine ? »

 

Qu'en a-t-il vraiment été ?

* 156 « La publication sur le blog n'emporte pas cession des droits. Il reste possible de publier postérieurement dans une revue papier. Les principales revues juridiques tolèrent tout à fait une pré-publication sur Internet. Il s'agit d'ailleurs d'une pratique courante dans de nombreuses autres disciplines (working papers) »: Le blog de droit administratif.

* 157 « L'information née numérique, encore émergente, et les nouveaux modèles de réseaux de communications [...] tels que les blogs juridiques [et Wikipédia] ont déjà acquis un certain statut. » Ils sont « cités par des décisions de justice. »Or, si « chaque jour de nouveaux éléments juridiques nés numériques disparaissent à un rythme qui s'accélère », « les cours de justice n'ont pas pris la précaution de vérifier que les éléments qu'elles citent restent stables et disponibles pour le public à long terme. Et cela, alors même que « nul n'est censé ignorer la loi. Que se passet-il lorsque les éléments sur lesquels elles s'appuient disparaissent ?  » : Sasha Skenderija, « Information juridique électronique permanente :URLs disparaissantes et préservation des sources digitales citées dans les décisions de justice. »

* 158 « Si d'aventure cette réflexion aboutit, nul doute son auteur préféra lui donner la forme d'un article ou d'une note « traditionnelle ».. », Dimitri Houtcief, «  Blogtrine vs Doctrine ».

* 159 Dimitri Houtcieff et Frédéric Rolin, opus précité.

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