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Les entreprises multinationales et groupes armés opérant à  l'est de la RDC. Analyse des rapports de 1998- 2010

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par Papy Mumbere Kalwahali
Université de Goma - Graduat  2009
  

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I.2. BREVE INFORMATION DE FOND DUR LE CONFLIT ARME DANS L'EST DE LA RDC

Les combats qui se livrent dans l'Est de la RDC ont des causes multiples et complexes, notamment de veilles rancunes politico ethniques et des litiges fonciers. Mais cette guerre est également la conséquence d'intérêts plus vils : la convoitise et le désir de contrôler les riches gisements de minerais de l'est de la RDC. Depuis douze ans, les minerais du Nord et du Su Kivu constituent ainsi un véritable pole d'attraction pour les groupes rebelles armés et les factions militaires. Trois ans plus tard, malgré une situation politique turbulente dans la région, les pratiques des parties belligérantes et des individus avec lesquels ils se livrent au commerce, restent les mêmes. Quelques uns de ces groupes ont beau avoir évolué par exemple le RCD aujourd'hui devenu parti politique, a rejoint le gouvernement et ne dispose plus de ses propres forces armées, leurs successeurs et leurs opposants recourent toujours aux mêmes tactiques pour exploiter et contrôler les zones minières. Alors qu'au début de conflit des groupes armés se disputaient le contrôle des mines, ils se partagent désormais les principales zones minières, chacun contrôlant différends territoires et les réseaux commerciaux leur correspondant. Les pays voisins, notamment le Rwanda ; le Burundi et l'Ouganda continuent également de profiter de la situation chaotique qui prévaut du coté congolais de la frontière et de l'activité commerciale qui transite par leur territoire.19(*)

Evoquer le conflit en RDC, revient souvent à parler de deux guerres : la première ; qui a débuté en 1996 ; lorsque l'armée rwandaise a envahi l'est de la RDC, apportant son soutien au Chef rebelle Laurent Désiré KABILA qui a fini par renverser le Président Mobutu, et la seconde qui a commencé en 1998, au moment ou KABILA a rompu avec ses alliés rwandais, et ou le Rwanda a à son tour soutenu un nouveau groupe rebelle, le RCD, pour tenter de renverser KABILA. Les cinq années de conflit armé qui ont suivi ont divisé le pays en différentes zones de contrôle dirigées par les G.A rivaux, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile congolaise, 2003 a vu la formation d'un gouvernement de transition s'appuyant sur un accord de partage des pouvoirs entre les principaux GA, dont le RCD. Les combats se sont néanmoins poursuivis dans l'est de la RDC pendant toute la période de transition (de 2003 à 2006) et dans les années qui ont suivi les élections nationales historiques de 2006.

La perspective de rétablir une paix durable dans l'est de la RDC reste lointaine. Malgré d'innombrables efforts diplomatiques, les G.A et l'armée congolaise continuent de se livrer à une guerre d'une brutalité exceptionnelle, qui s'est considérablement intensifiée au second semestre de 2008. Les cessez le feu ont été violés pratiquement dès leur instauration, les accords de paix ont été sans cesse bafoués, et les efforts internationaux visant à négocier la paix ont très souvent echoués.20(*)

Nombre des groupes armés présent dans l'est de la RDC ont au départ été constitués en réaction à divers facteurs complexes dont l'origine était souvent ancrée dans la dynamique locale perception d'une exclusion en raison de l'appartenance ethnique ou de l'origine régionale, conflits autour de la propriété foncière, insécurité et incapacité des pouvoirs publics à assurer la primauté du droit. Au fil du temps, certains de ces groupes armés se sont détournés de leurs objectifs initiaux sous les effets conjugués de la corruption et de l'opportunisme politique et économique. Ayant réussi ; par la violence, à s'emparer de territoires avec une relative facilité, ils ont tenté de substituer ou de prendre possession des structures étatiques et de bénéficier de la richesse minérale qu'ils ont ainsi trouvé dans les zones désormais placées sous leur contrôle. Alors que leur survie dépendait de plus en plus des profits issus de ce commerce, certains des GA ont décidé de consacrer leur attention et leurs ressources au développement de ces activités. Dans plusieurs cas, les bénéfices financiers issus du commerce des minerais ou des « taxes »qu'ils extorquaient sont devenus tellement attractifs qu'il semblerait que cet agenda économique se soit substitué aux griefs politiques ou ethniques qui avaient à l'origine motivé le conflit.

Les groupes armés dans l'est de la RDC se créent et disparaissent, des alliances se forment et se dissolvent, et différents groupes se retranchent derrière des motivations ethniques, politiques ou régionales. Mais certains ont une présence qui reste relativement constante, posant les menaces permanentes à la sécurité et donnant à leurs opposantes une bonne excuse pour poursuivre les combats.

I.2.1 Les groupes armés opérant à l'est de la RDC

1. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda

Un groupe armé essentiellement composé de Hutus Rwandais, dont certains dirigeants aurait participés au génocide au Rwanda en 1994. De nombreux membres des FDLR ont fui du Rwanda vers la RDC aux lendemains du génocide en 1994 et s'y trouvent encore aujourd'hui malgré les multiples opérations qui se sont succédées pour les traquer. Au départ composé, en partie de membres de l'ancienne armée rwandaise et de la milice interhamwe qui ont joué un rôle capital dans l'exécution du génocide rwandais, le mouvement a ensuite été rejoint par de nouvelles recrues. Nombre de ces membres actuels sont trop jeunes pour n'avoir pris part au génocide. Le mouvement a changé de noms plusieurs fois, appelé « armée pour la Libération du Rwanda (ALIR) à partir de 1998 environ, il porte le nom de FDLR depuis 2000. Les FDLR sont reparties à travers les provinces du Nord et du Sud Kivu avec une présence plus établie et une participation plus importante dans l'activité minière.21(*)

* 19Voir le rapport de Global Withness intitulé « la paix sous tension : dangereux et illicite commerce de la cassitérite dans l'est de la RDC » Juin 2005

* 20Un rapport de Global Withness Juillet 2009 « face à un fusil que peut-on faire »

* 21 Hans Romkema, Opportunities and constraints of the disarmament and repatriation of foreign armed groups in the DRC, firsh published June 2007

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