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Mesure de l'efficacité technique des banques commerciales de la CEMAC (Communauté Economique et monitaire de l'Afrique Centrale )

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par Leonnel KWAYEP DIMOU
Institut sous- régional de statistique et d'économie appliquée Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2007
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

La fin des années 80 dans la plupart des pays de la CEMAC est marquée par une grave crise du secteur bancaire dont la manifestation la plus apparente a été la liquidation de plusieurs établissements de crédits. Cette crise était le résultat d'une conjoncture économique déprimée du fait de la baisse des cours des produits de base exportés sur lesquels reposait l'économie des pays de la sous région, du rôle prépondérant joué par l'Etat en tant qu'actionnaire majoritaire dans la plupart des banques, de l'inefficacité du dispositif de surveillance existant et d'une mauvaise gestion des établissements bancaires. Pour y remédier, les autorités monétaires de la sous région ont entrepris des reformes portant sur le renforcement du cadre réglementaire et prudentiel, la libéralisation de l'activité bancaire, ainsi que de nombreuses mesures de restructuration du système bancaire. C'est ainsi que la commission bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) voit le jour en janvier 1993 en tant qu'organe supranational de supervision des établissements de crédits. Elle s'est immédiatement dotée dès sa création d'un dispositif prudentiel lui permettant d'apprécier la santé financière des établissements de crédit afin de prendre des mesures correctives en cas de nécessité. Ce qui semble avoir porté fruit dans la mesure où les faillites bancaires ont pratiquement disparue et les banques semblent être bien portante du moins financièrement.

A partir du deuxième semestre de 1994, suite à la dévaluation du franc CFA, les banques commerciales de la CEMAC se retrouvent dans une situation de surliquidité pouvant être appréhendé à travers le coefficient de liquidité1 dont la valeur dans la sous région s'élève à 217,5 % en 1995. Elles bénéficient ainsi d'importantes ressources pouvant leur permettre de s'impliquer davantage dans le financement de l'activité économique et contribuer ainsi au développement des économies de la sous région. Curieusement, on a plutôt l'impression au regard de l'évolution comparée des ressources collectées et des crédits octroyés durant cette dernière décennie2, que les banques s'éloignent de plus en plus du financement des investissements. Leur préférence est plutôt orientée vers des emplois de trésorerie et l'offre de services à la clientèle pour

1 C= Actif liquide / Passif exigible à court terme ~ 100 %

2 Les dépôts collectés par l'ensemble du système bancaire se sont accrus de 128,2 % de 1 994 à 2004 alors que durant la même période, les crédits bruts à l'économie n'ont évolué que de 56 %.

lesquels elles prélèvent d'importantes commissions. Cette frilosité des banques à financer les investissements quoi que disposant suffisamment de ressources, est un constat assez alarmant dans la mesure oü le crédit bancaire constitue dans la sous région l'une des principales sources de financement de l'activité économique, les marchés financiers étant encore inopérants. On évolue ainsi dans un environnement oü le besoin d'investissement n'est pas entièrement satisfait par la production bancaire. Pourtant les banques regorgent de ressources en abondance. La question qui nous interpelle alors est celle de savoir si dans ce contexte de surliquidité, les banques exploitent optimalement les ressources mises à leur disposition ? Autrement dit les banques sont elles techniquement efficaces dans la transformation de leurs ressources en crédits ? L'efficacité technique est entendue ici comme l'habileté pour une banque à obtenir le maximum de crédits possibles à partir des ressources dont elle dispose, pour une technologie donnée. Ce niveau maximum de production possible étant déterminé au regard des performances de banques similaires. Le choix de définition de l'efficacité étant opéré, on pourrait également rechercher les déterminants de l'efficacité technique des banques commerciales de la CEMAC.

L'objectif général de ce travail est de mesurer les niveaux d'efficacité technique des banques commerciales de la CEMAC et de détecter les facteurs explicatifs de ces niveaux.

Pour atteindre cet objectif, on passera par les objectifs spécifiques ci-après :

1' Evaluer les niveaux d'efficacité technique des banques de notre échantillon en attribuant à chacune d'elles un score d'efficacité compris entre 0 et 1.

1' Etablir le lien existant entre les scores obtenus et les variables explicatives potentielles de l'efficacité technique des banques.

Ce sujet présente un double intérêt :

1' Il fait ressortir les variables sur lesquelles on pourrait agir pour améliorer l'efficacité des banques commerciales dans la transformation de leurs ressources en crédits.

1' Il peut également servir de tremplin à des études similaires, en l'occurrence, les facteurs explicatifs de l'efficacité technique des établissements de microfinances que nous n'abordons pas ici.

Deux hypothèses sous-tendent cette étude à savoir :

1' Les banques commerciales de la CEMAC sont techniquement inefficaces dans la transformation de leurs ressources en crédits : elles produisent en deçà de ce qu'elles sont susceptibles de produire à partir des ressources dont elles disposent ;

1' Plus les banques accumulent des créances douteuses, plus elles sont techniquement inefficaces.

Nous avons eu recours à la méthode DEA (Data envelopment analysis) pour mesurer les niveaux d'efficacité technique de 24 banques commerciales de la CEMAC sur la période 2001-2004. Le choix de cette méthode non paramétrique se justifie par l'incertitude de la relation fonctionnelle liant les inputs et les outputs dans le secteur bancaire. Pour cerner les facteurs explicatifs des niveaux d'efficacité des banques, nous avons estimé un modèle de régression linéaire. Ce modèle a pour variable expliquée les scores d'efficacité et comme variables explicatives, les déterminants potentiels de l'efficacité technique des banques. Les données utilisées pour l'estimation des scores et l'analyse des déterminants de l'efficacité technique, proviennent du Secrétariat Général de la COBAC.

Pour atteindre nos objectifs, nous avons structuré notre travail en quatre chapitres : le premier chapitre présente le système bancaire de la CEMAC et son évolution depuis la crise des années 80. Le deuxième chapitre quant à lui présente les concepts d'efficacité ainsi que les principales méthodes utilisées dans la littérature pour mesurer l'efficacité technique des unités de production. Au troisième chapitre, la méthode DEA est utilisée pour estimer les scores d'efficacité technique des banques commerciales de notre échantillon sur la période de l'étude. Le quatrième chapitre est consacré à l'analyse économétrique des déterminants de l'efficacité technique des banques et à quelques recommandations visant l'amélioration de l'efficacité des banques dans la transformation de leurs ressources en crédits.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore