WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

( Télécharger le fichier original )
par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I-4 Taux de couverture des besoins en eau potable

Les deux principaux acteurs du secteur de l'eau au Cameroun sont le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE), et la SNEC : (Société nationale des eaux du Cameroun). Le département du Mbam - et - Inoubou dispose de 3 stations de traitement d'eau potable et de 326 points d'eau communautaires (315 ouvrages et 11 bornes fontaines).

Les stations de traitement sont gérées par la SNEC. La gestion des points d'eau ruraux incombe aux utilisateurs (comités villageois), sous la supervision du MINEE.

Selon la grille du MINEE, l'Etat camerounais vise un objectif de desserte de 300 personnes par point d'eau sur un rayon de 500 mètres. Cependant au regard de la dispersion des populations, ces critères ne sont pas mis en pratique. Ce qui entraîne la difficile évaluation du taux de couverture. Le calcul des ratios s'est fait sur la base de la population globale et du nombre d'ouvrages existants.

Tableau 6 : Nombre d'habitants par point d'eau dans la zone d'étude11

Localités

Nombre de points d'eau

Nombre d'habitants

Nombre d'habts/pt d'eau

Bafia

83

113 137

1 364

Bokito

95

62 037

653

Deuk

33

12 049

365

Grand Ndikinimeki (Ndikinimeki, Makénéné et Nitoukou)

73

39 351

539

Ombessa

31

60 290

1.945

Total

315

286 864

911

 

Source : Investigation de terrain

Avec une moyenne de 911 habitants par point d'eau, les objectifs du gouvernement sont loin d'être atteints dans le département du Mbam-et-Inoubou. Seules les localités de Deuk et du Grand Ndikinimeki (Ndikinimeki, Makénéné, Nitoukou) se rapprochent des

11 Les projections sont faites à partir des données sur la population de 1996 fournies par le MINEE

objectifs poursuivis. Cette amélioration du taux de couverture dans ces localités s'explique par la présence de nombreux puits et sources aménagés. Les chiffres (cf. tableau 6) ne sont qu'indicatifs car nous n'avons pas pris en compte les abonnés du réseau SNEC (ce dernier est même relativement faible : environ 2 562 dans les 5 villes).

L'inégale répartition spatiale des ouvrages d'AEP contribue a exacerber les difficultés d'accès à l'eau potable au sein du département. Si l'on considère la superficie globale du département en faisant abstraction des réseaux d'AEP, on constate que le ratio est d'un point d'eau pour 2 200 hectares

Il serait plus judicieux d'évaluer la satisfaction des besoins en eau non pas sur la base des 315 ouvrages mais plutôt sur celle de 205 ouvrages qui sont actuellement exploités. Dans ce cas, le taux de couverture passe à 1 399 habitants par point d'eau.

Par ailleurs, les données sur la population datent de 1995. En dix ans celle-ci s'est accrue, ce qui contribue à accroître le nombre d'usagers par point d'eau.

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, on dénombre :

- 205 ouvrages exploités sur les 315. Parmi ces 205 points d'eau, 41 tarissent temporairement.

- 110 ouvrages soit 35 % sont non exploités

Le taux de couverture varie de la zone urbaine à la zone rurale. I-4-1 Taux de couverture en milieu urbain

Dans les villes de Bafia, Bokito, Makénéné, Ndikinimeki et Ombessa, la production quotidienne initiale de l'eau par la SNEC était de 2 350 m3. De nos jours, la baisse de rendement est estimée à 50 %. La production journalière actuelle est de 1 175m 3.

Si on veut évaluer la consommation journalière actuelle de chaque habitant du département, il faut au préalable faire une projection. En effet, en 199612 la population urbaine était de 76 556 habitants. Sur la base d'un taux d'accroissement annuel de 2,9 %, la population du département en 2005 était de 99 018 habitants.

12 Les chiffres sur les populations sont extraits de la base de données du MINEE qui a été mise à notre disposition ainsi que les noms et la liste des différents villages.

Si on utilise les chiffres indicatifs de consommation journalière des populations, (Ce dernier dépend de plusieurs paramètres : importance et caractère de la localité à desservir ; les habitudes des populations ; le climat...), la quantité d'eau par habitant par jour communément admise pour les villes de 5 000 à 20 000 habitants est de 150 à 200 litres.

Pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants, cette quantité varie de 200 à 300 litres par habitant par jour (Ces besoins représentent l'eau de boisson, de cuisine, de nettoyage de la vaisselle, de l'hygiène corporelle, des chasses WC, du nettoyage de la maison et du lavage des linges). En prenant les moyennes de ces valeurs, le taux de couverture en eau potable dans les villes du Mbam-et-Inoubou présente des variations (cf. tableau 7)

Tableau 7 : Taux de couverture des besoins en eau par habitant en zone urbaine

Ville

Population (estimation en
2005)

Consommation J / habitant

Consommation totale m3/j

Bafia

60 030

250

15 000

Bokito

5 454

175

954

Ndikinimeki

5 241

175

917

Makénéné

15 934

175

2 788

Ombessa

12 359

175

2 163

Total :

99 018

 

21 822

 

Source : enquête de terrain

Il est facile de constater que la production journalière des stations de traitement de la SNEC est insuffisante. Le taux de couverture global de la zone urbaine par la SNEC est proche de 5,5 %. En conclusion, les besoins à couvrir restent très élevés dans les villes du département.

I-4-2 Taux de couverture en milieu rural

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, certaines localités sont entièrement dépourvues d'ouvrages d'approvisionnement en eau potable. En effet, 65 sur les 171 villages

du département en sont dépourvus. Le taux de couverture des villages en eau potable est de 62 %13. La plupart des communes, excepté celle d'Ombessa, sont couvertes à plus de 50 %.

120

100

40

20

80

60

0

Approvisionné

Non approvisionné

Source : Investigation de terrain

Fig 15 : Mbam-et-Inoubou : Taux de couverture des villages en eau potable

Dans les zones rurales du département, la situation est encore plus complexe. En effet, pour une population rurale estimée à 209 41014 habitants en 2005, nous avons 205 points d'eau fonctionnels. En prenant une base de 300 habitants par point d'eau, le taux de couverture en eau potable est de 29,36 % dans les zones rurales du département.

Cette situation est encore plus exacerbée si on prend en considération la permanence de l'eau. En effet, certains ouvrages tarissent en saison sèche. Les ouvrages qui sont le plus touchés sont les puits aménagés. Il ressort de nos investigations de terrain que les localités de Bafia et Deuk sont celles qui en souffrent le plus. Ceci est parfois dû au choix de l'emplacement des forages (à proximité d'autres puits traditionnels causant ainsi des rabattements de la nappe ou alors des puits de faible profondeur).

13 Liste des villages et données sur la population fournie par le MINEE

14 Projection faite à partir des données sur la population rurale en 1996 (source MINEE)

Nombre

18

16

14

12

10

4

8

6

2

0

Communes

Points d'eau qui
tarissent
périodiquement

érie1

Source : Investigation de terrain

Fig 16 : Permanence de l'eau en fonction des localités

Toutefois, la situation pourrait évoluer positivement car un appel d'offre a été lancé par l'Etat pour la réhabilitation totale des stations de traitement d'eau de 16 villes du Cameroun parmi lesquelles Bafia et Ndikinimeki. Les travaux se feront en trois phases : Electrification; équipement des pompes électromécaniques, réhabilitation du réseau de traitement. Les travaux de la première phase sont terminés à Bafia.

Le gouvernement projette également de réaliser un point d'eau (puits ou forage équipé d'une pompe manuelle) pour toute agglomération de 300 à 500 habitants. Les communautés de 2 500 à 5 000 habitants bénéficieraient, quant à elles, de systèmes d'alimentation en eau potable soit par gravitation, soit par pompage avec traitement sommaire15.

Les structures publiques ont un faible taux de couverture en eau potable. 27 établissements scolaires sur les 198 (175 écoles primaires et 23 établissements secondaires) que compte le département sont approvisionnés en eau potable.

Seules 16 formations sanitaires du département sont approvisionnées en eau. Malheureusement 25 % des ouvrages de ces structures sont en panne.

15 Étude diagnostique de l'eau du MINEE

CONCLUSION

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, on distingue plusieurs types d'ouvrages d'approvisionnent en eau potable. Dans les zones rurales, les populations ont essentiellement recours aux ouvrages d'hydraulique villageoise que sont les forages, les puits aménagés ou non, les sources aménagées ou non et les mini-réseaux d'AEP. Ces ouvrages qui sont inégalement répartis fonctionnent mal pour la plupart. Il en résulte un déficit en terme de couverture des besoins.

Dans les centres urbains, en dépit de la prédominance du réseau SNEC, les ouvrages décentralisés d'AEP sont bien utilisés. Tout comme dans les zones rurales, on note un déficit en terme de couverture des besoins. En somme, le département du Mbam-et-Inoubou fait face à de sérieux problèmes d'approvisionnement en eau potable des populations locales.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard