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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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II-2 Les insuffisances rencontrées

Les actions et réalisations des organisations de la société civile, du secteur privé et des municipalités échappent en grande partie au contrôle de la délégation départementale du MINEE. En effet, les organisations de la société civile et le secteur privé négocient directement le financement et construisent souvent des points d'eau avec l'appui des anciens techniciens ayant déjà travaillé dans le cadre d'autres projets d'AEP dans le département.

Quand on observe la manière dont les projets ont été menés jusqu'à présent, on constate un manque de coordination et de concertation dans les actions des différents acteurs de l'eau. De nombreux projets sont élaborés dans l'opacité, entraînant ainsi une inégale répartition des points d'eau. En effet, il y a des zones dans certains villages et quartiers où l'on dénombre 3 ou 4 points d'eau dans un rayon de 300 m tandis que dans d'autres, on parcourt 3 à 4 km pour avoir de l'eau potable. Plusieurs paramètres peuvent expliquer cette situation: données techniques, raisons politiques, présence d'élites fortes, etc.

Les choix stratégiques liés au prix et à la qualité du service sont décidés dans les bureaux, sans tenir compte de l'avis des bénéficiaires. La maîtrise des lieux par les collectivités locales n'est pas mise à contribution. Elles sont considérées comme de simples « relais » de programmes élaborés à huis clos. Leur marge de manoeuvre est donc très réduite.

Les ONGs perçoivent l'administration comme un prédateur. C'est pourquoi, elles ne fournissent aucune information sur leurs activités dans le territoire. En outre, la délégation départementale du MINEE ne peut pas transmettre toutes les informations au Ministère par manque de moyens matériels et financiers.

Les relations entre le MINEE et les communes sont pour le moment inexistantes. En effet, les municipalités attendent dans l'impatience le décret d'application des lois de juin 2004 sur la décentralisation.

Le manque de coordination des actions et l'insuffisance d'implication des collectivités locales aboutissent parfois à des concentrations de points d'eau au détriment des zones peu desservies et nécessiteuses.

Par ailleurs, les relations entre les Communes et la SNEC sont inexistantes. Les services techniques des mairies devraient se rapprocher de la SNEC pour rechercher les voies et moyens devant permettre de résoudre les problèmes d'eau des populations. Les communes doivent consulter les plans d'investissement de la SNEC afin de planifier leurs réalisations.

Le développement du secteur de l'eau se heurte dans le Mbam-et-Inoubou à de nombreux problèmes dont les plus importants sont liés à l'environnement institutionnel, au manque de précision dans la définition des objectifs, à l'absence d'autonomie de décision et de responsabilisation, aux difficultés financières. Par ailleurs, on note également un ensemble de conflits, de pratiques et comportements à risques qui sont de nature à mettre en péril tout le processus d'approvisionnement en eau potable dans le département.

II-2- 1 Une multitude de conflits

II-2-1-1 les conflits liés au puisage

Ils sont dus à la grande affluence autour des ouvrages et s'observent sur la quasi totalité des points d'eau. Ce type de conflit affecte les enfants. En effet, les plus âgés ou les plus forts ont tendance à ne pas respecter l'ordre d'arrivée et veulent puiser au détriment des autres. Ceci entraîne des engueulades, des injures et des bagarres.

Il arrive aussi que des réfractaires aux cotisations soient interdits de s'approvisionner en eau. Certains d'entre eux manifestent parfois leur colère de manière violente.

Ce type de conflit est parfois évité par la présence d'un fontainier qui veille au respect de l'ordre et de la discipline au moment du puisage et par de fortes amendes dissuasives infligées en cas de bagarres.

II-2-1-2 Les conflits liés à la position du point d'eau au sein de la communauté

C'est le cas à Ndékalend et à Ndékoujé où les habitants s'opposent en camps rangés.

En effet, lorsqu'un village est bénéficiaire d'un point d'eau, il peut arriver que des individus ou des personnalités influentes décident d'implanter cet ouvrage dans des secteurs du village qui les avantagent. Il s'en suit une scission au sein de la communauté. Les populations des quartiers lésés refusent de contribuer pour assurer le fonctionnement du point d'eau. Si l'ouvrage tombe en panne, les populations du quartier desservi sont interdites d'accès aux sources localisées dans les autres quartiers.

Pour éviter ce type de conflits, le choix de la position du point d'eau se fait de manière participative. Dans le cas où des dissensions persistent, le point d'eau est implanté à la

chefferie, au centre du village ou chez une personne qui jouit d'un profond respect ou d'une grande estime au sein de la communauté.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery