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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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III-2 Les modes de gestion tels que pratiqués par les populations

Le schéma de gestion défini par l'Etat n'est pas toujours adopté par les populations. Selon qu'on est en milieu urbain ou en milieu rural, les modes d'organisation autour des points d'eau sont différents.

III-2-1 En milieu rural

A l'échelle du département du Mbam-et-Inoubou, on distingue plusieurs modes de gestion ou d'organisation autour des points d'eau. Ces modes diffèrent en fonction des ouvrages des localités et même des ethnies. Les modes les plus courants sont :

- la gestion par comité ad hoc;

- la gestion intégrée au sein d'un comité de développement ou d'un groupe d'initiative commune ;

- la gestion déléguée ;

- la gestion individualisée ;

Dans certains cas, on remarque une absence totale d'organisation autour des points d'eau.

III-2-1-1 Gestion par comité ad hoc

Le comité de gestion est un regroupement de personnes qui a pour but la gestion au quotidien d'un point d'eau. Sa création est presque toujours suscitée par le maître d'oeuvre. Il est par conséquent presque toujours mis en place en même temps que l'ouvrage. Le comté de gestion est dirigé par un bureau élu à qui revient la charge d'organiser toutes les activités autour du point d'eau. Il est l'émanation de la volonté des populations et jouit le plus souvent, d'une légitimité au sein de la communauté.

Généralement, les comités de gestion antérieurs à 1999 sont dépourvus de statuts et de règlement intérieur. Ils n'ont, par conséquent, pas toujours une existence juridique. De nos jours, la plupart des comités de gestion des points d'eau cherchent à légaliser leur existence. C'est le cas de ceux qui gèrent les puits mis en oeuvre par la CAFOR. La reconnaissance légale d'un comité de gestion est à la fois un moyen de dissuasion pour éviter les cas de malversation financière et de pression pour les réfractaires aux diverses contributions. En effet, un comité de gestion légalisé est plus à même de poursuivre en justice l'auteur d'un forfait.

Le comité de gestion est généralement constitué d'un bureau de sept membres : un président, un secrétaire général, un trésorier, un commissaire aux comptes, un fontainier, deux conseillers. Il a pour missions de :

- réunir les fonds nécessaires pour prendre en charge le fonctionnement et le renouvellement de certaines pièces ;

- veiller à l'utilisation rationnelle de l'eau et des équipements ;

- assurer la surveillance et le respect de la discipline autour du point d'eau ;

- initier et financer les opérations d'extension ;

- entreprendre des actions de développement pour valoriser le point d'eau.

Les membres du comité de gestion travaillent bénévolement. Au quotidien, le fonctionnement des comités de gestion est entravé par de nombreuses difficultés. On peut entre autres citer :

Les difficultés liées à la disponibilité de la ressource

Dans certains cas, le point d'eau tarit. Il faut donc rationner la distribution de la ressource afin de servir toute la population de la communauté.

Les problèmes relatifs à la qualité de l'ouvrage

Ils sont dus aux facteurs tels que :

- l'absence de contrat avec le maître d'oeuvre. En effet, une fois la construction terminée, aucun suivi n'est assuré tant au niveau de la maintenance des ouvrages, qu'à celui de l'animation sociale et de l'encadrement des comités de gestion mis en place ;

- l'inadéquation entre la technologie mise en oeuvre et le pouvoir d'achat des populations (cas des mini-réseaux SCANWATER) ;

- l'absence et/ou la difficulté de trouver les pièces de rechanges pour certaines marques de pompes et de moteurs ;

- l'absence de subventions de l'Etat et des municipalités ;

- les pannes répétitives ;

- l'absence ou la rareté des artisans qualifiés pour la réparation des pompes et des moteurs ;

L'inefficacité du comité de gestion ad hoc

Ceci peut s'expliquer par :

- le mauvais choix des responsables (les membres du CG doivent être disponibles, avoir des aptitudes à diriger les hommes et surtout, ils doivent être prêts à travailler sans aucune rémunération) ;

- l'absence et/ou le non respect des règles édictées par le règlement intérieur ; - les difficultés pour le recouvrement des cotisations ;

- l'absence de documents comptables fiables ;

- le manque de formation des responsables des comités aux techniques de gestion ;

- la politisation de la gestion de certains ouvrages (l'AEP est presque toujours assimilé aux réalisations du parti au pouvoir) ;

- les conflits de compétences (le président s'arroge parfois le rôle et les prérogatives des autres membres) ;

- mauvaise utilisation des fonds (réception des autorités administratives, anniversaires, dots, mariages...) ;

- l'absence d'une politique d'entretien préventif.

Les entraves liées à la structuration sociale de la communautéElles sont relatives à :

- la pauvreté ambiante ;

- l'intrusion des élites dont l'action vient souvent court-circuiter les processus de mobilisation des fonds ;

- la non participation sur la base parentale, amicale, politique, ou religieuse de certains usagers qui devraient normalement contribuer pour le bon fonctionnement de l'ouvrage ;

- la sous-représentation des femmes en dépit du fait qu'elles jouent un rôle important dans l'approvisionnement en eau potable.

L'absence d'une prise de conscience collective

Elle se matérialise par :

- l'absence de l'esprit de bien commun ;

- l'usure par le temps qui altère l'enthousiasme du début ;

- le manque de confiance ;

Il faut tout de même mettre à l'actif des comités de gestion qui fonctionnent bien la disponibilité de la ressource, la réduction du temps de réaction entre les pannes et les dépannages, l'information, l'éducation et la communication autour des questions de l'eau, la mobilisation et l'appropriation des ouvrages par les populations.

39 % des points d'eau sont gérés par un comité ad hoc. Les populations s'organisent généralement en comité de gestion autour des forages, des puits aménagés et les mini-réseaux SCANWATER.

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