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Pour quelle(s ) histoire(s ) d'être(s ) ? Associations 1901, inter relations personnelles et interactions sociales, un art de faire

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par Jean- Marc Soulairol
Université Lumière Lyon 2  - Diplôme des hautes études des pratiques sociales D. H. E. P. S.  2002
  

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Résultats de l'enquête test : Quel Membre êtes-vous ?

(diffusés trois mois après dans le Bulletin Membre)

Les trente-six membres qui ont répondu au questionnaire sont représentatifs de l'association :

 

Compu's Club

Echantillon

Taux différentiel

Moyenne d'âge

34 ans

36 ans

2 ans

Lieu d'habitation Valence

56%

58%

2%

Nombre de mineurs

27/192 = 14%

6/36 = 17%

3%

Nombre de femmes

32/192 = 17%

7/36 = 19%

2%

Quelle "tête" a le « Clubiste moyen » ?

C'est plutôt un homme (3 pour une femme) d'une trentaine d'années (9-80 ans pour les extrêmes) qui vit son célibat (1 Membre sur 2) sans enfant (seulement 19% en ont) dans un appartement (53%) à Valence (58%). Il est employé technicien (28% des professions exprimées) et se dit énergique (72%), actif et qui s'implique (58%). Il ne se laisse pas influencer (41%) et va au bout des choses (75%). Il dit être généralement calme et détendu (72%) et ne pas avoir de problème relationnel (57%). Bref heureux dans sa vie (81%).

Que pense-t-il du Club ?

Pour lui le Club c'est d'abord un lieu chaleureux (89%) où l'on peut soulager sa solitude (86%), exprimer ses idées (83%), soutenir les autres (72%). Bref un lieu de rencontres et d'échanges favorisant l'enrichissement individuel (86%). Notre « Membre type » est content d'y venir dans 9 cas sur 10 (11% de non-réponse). Enfin il pense que le Club mérite une note moyenne de 16 sur 20 (12 et 20 sont les extrêmes). Enfin il lit toujours le Bulletin Membre mais seulement à 73% de son volume total.

Que vient-il chercher au Club ?

Surtout une camaraderie et des contacts pour échanger (69%) dans la meilleure ambiance possible (47%). Mais aussi, bien sûr, une aide en informatique (30%).

Qu'est-ce qu'il y trouve réellement ?

Avant toute chose une ambiance (67%), une entraide, une convivialité (53%) puis des contacts (50%) et enfin seulement des projets (22%) ou de l'informatique (22%). Ces quelques chiffres nous permettent de constater que notre association propose autre chose de plus que son étiquette informatique d'une part, et répond dans 85% des cas à ce que le Membre vient y chercher.

Que vient-il faire au Club ?

Se détendre (39%), échanger (28%) et donner du matériel au Club (33%). Il participe aux activités épisodiquement (38%). La branche la plus fréquentée est Comnet (25%) puis le C.E.B. (20%).

Répartition des branches503(*) de l'association par âge, sexe et situation familiale des adhérents ayant répondu au questionnaire

Annexe 4 Entretiens, les thèmes

1

Comment le Membre est arrivé au CC (Ce qui a joué)

1.1

Objet d'adhésion

1.1.1

Circonstances

1.1.2

Raison Informatique

1.1.3

Autres raisons

1.2

Antécédents (pouvant justifier de l'engagement ou de la motivation)

1.2.1

Familial

1.2.2

Professionnel

1.2.3

Autres

1.3

Ce qui a convaincu au départ

1.3.1

Informatique

1.3.2

Suivre une branche, un projet

1.3.3

Autres

2

En quoi il y a configuration (Ce qui joue)

2.1

Ce qui fait rester ou pas au Compu's Club

2.1.1

Ce qui est connu du Compu's Club

2.1.2

Description des relations entre les membres et le Compu's Club

2.1.3

Description des interactions entre membres

2.1.4

Autres

2.2

Participation aux branches

2.2.1

Description des relations entre les membres et la branche

2.2.2

Description des interactions entre membres de la branche

2.2.3

Autres descriptions

2.3

Sentiments exprimés...

2.3.1

...par le membre sur lui-même (valeurs et ressentis)

2.3.2

...par le membre sur le CC (valeurs et interactions au CC)

2.3.3

...par le membre sur les valeurs du monde associatif en général

2.3.4

Autres

3

Maturation de l'expérience vécue (Ce qui se joue)

3.1

Identification (Dans le sens : j'assimile le CC à quelque chose...

3.1.1

...de familial

3.1.2

...de professionnel

3.1.3

...de camaraderie

3.1.4

Autres

3.2

Construction du sens (Dans le sens : ce qui fait lien, ce qui rend efficient les...

3.2.1

...situations

3.2.2

...interactions

3.2.3

...actions

3.2.4

Autres

3.3

Ce qui a changé

3.3.1

comportement

3.3.2

profession

3.3.3

informatique

3.3.4

Ce qu'il faudrait faire

3.3.5

Autres

 

Annexe 5 Entretiens, les questions

Annonce : Dans le cadre du Dheps je mène une enquête pour comprendre ce qui fait lien entre l'association et la motivation (la non motivation), l'engagement (le non engagement) de ses membres.

Notre entretien sera enregistré pour conserver le plus fidèlement possible ta parole. Puis retranscrit, analysé et interprété. Ceci dit, je te garantis un parfait anonymat.

A. Ce qui a joué

1. Comment as-tu connu le Club ?

(questions de relances)

- Qui t'as fait connaître le Club ?

- Qu'est-ce qu'on t'en avait dit qui t'avait séduit ?

- Dans quelles circonstances as-tu découvert le Club ?

- Qu'est-ce qui t'as attiré à l'époque ? (dans le dépliant, ...)

- Qu'est-ce qui t'as fait adhérer ?

- As-tu déjà une expérience de l'associatif ? Etais-tu satisfait ? Si non, pourquoi ?

- Fais-tu partie encore d'une autre association ?

- Participes-tu à une autre association depuis ton adhésion au Club ?

- Qu'est-ce qui a conduit à adhérer au Club ?

2. Avais-tu un projet en rejoignant le Club ?

- Venais-tu chercher quelque chose de précis ? De particulier ?

- Quelque chose a-t-il déterminé ta décision ?

- Qu'attendais-tu au moment de rejoindre le Club ?

- Quel(s) intérêt(s) trouvais-tu au Club ?

3. Peux-tu me parler de toi à l'époque de ta venue au Club ?

- De quel milieu viens-tu ?

- Quelle était ta situation familiale ? Ton travail ?

- Tes parents exerçaient quel métier ?

- Etaient-ils engagés dans la vie associative, la vie publique ?

- Qu'est-ce qui fait que tu es sensible au monde associatif ?

B. Ce qui joue 1

1. C'est quoi, pour toi, le Club aujourd'hui ?

Quelle image en as-tu aujourd'hui ? Quelle représentation t'en fais-tu ?

- Qu'est-ce que ça représente pour toi aujourd'hui ?

- Qu'est-ce qui te plaît au Club ?

- Comment définis-tu le Club ?

- Peux-tu me donner deux ou trois expressions pour décrire le Club ?

- Si tu devais présenter le Club, qu'en dirais-tu ?

- Quelles valeurs attribues-tu au Club ?

(Pour ceux qui sont engagés)

2. Dans ta branche, ça marche comment ?

- Est-elle autonome ?

- Comment ça se passe entre les membres ?

- Qu'est-ce qui semble important dans le bon fonctionnement de la branche ?

- Suivez-vous un projet dans la branche ? Si non, pourquoi ?

- Si oui, comment a-t-il vu le jour ? Comment ça c'est passé ensuite ?

- Que t'apporte-t-il personnellement ?

- Est-ce que tu as des moments de préférence dans cette branche ?

- Peux-tu décrire un ou deux exemples de ce qui se passe dans ta branche ?

- Qu'est-ce que ce qui se passe te paraît déterminant dans la conduite du projet / de la branche ?

- Qu'est-ce qui te ferait quitter la branche ? Qu'est-ce qui te fait rester ?

- Qu'est-ce qui se passe dans ce groupe qui ne relève pas du projet de la branche ?

(Pour ceux qui ne sont pas engagés)

2 bis. Connais-tu l'organisation du Club ?

- Connais-tu les branches du Club ?

- Peux-tu me donner deux ou trois expressions pour décrire le Club ?

- Qu'est-ce que tu aimes faire au Club ?

- Qu'est-ce que tu préfère au Club ?

- Que viens-tu chercher aujourd'hui au Club ?

- Peux-tu me dire pourquoi tu ne participes pas à un projet du Club ?

C. Ce qui joue 2

1. Tu participes depuis ... années au Club. Quels ont été les moments forts ? Qu'est-ce que tu en retiens aujourd'hui ?

- Que retiens-tu de ta participation ? Qu'est-ce que ça t'as apporté ?

- Peux-tu me donner un ou deux exemples qui t'ont particulièrement marqué dans tes relations avec les autres dans le cadre du Club ?

- Quelque chose a-t-il changé pour toi depuis que tu es au Club ?

- Ressens-tu (vois-tu, constates-tu) un changement dans ton travail, ta vie personnelle, ... ?

- Si oui, comment l'expliques-tu ?

- Si non, Pourquoi ?

- Quand tu viens au Club, dans quel état d'esprit te trouves-tu ? Comment te sens-tu ?

- Qu'est-ce qui fait que tu y restes ?

2. Quelles sont, selon toi, les obstacles à une participation plus importante de l'ensemble des membres au Club ?

- Qu'est-ce qui pourrait susciter ton intérêt ?

- Comment arrives-tu à dégager du temps ?

- A quelles valeurs es-tu le plus attaché et que tu reconnais dans le Club ?

D. Ce qui se joue

1. Que faudrait-il faire pour améliorer le Club ?

Annexe 6 Premier entretien

A (Premier entretien) 09h20 le 1er février 2001 Au domicile de l'interviewé.

Il s'agit du Trésorier actuel de l'association. Il a toujours travaillé (architecte d'intérieur extérieur). Nous l'avons toujours connu comme quelqu'un disant ne pas vouloir prendre de responsabilité. La raison était due à une mauvaise expérience vécue dans une autre association. Cependant il est très actif : animations d'astronomie, participe à la branche formation, Trésorier. 56 ans. Adhérent depuis la création.

Après annonce.

Jm : Alors dis-moi, comment as-tu connu le Compu's Club ?

A : Le Compu's Club je l'ai connu dès sa... dès sa naissance. Avant même qu'il soit créé. Puisque j'en ai entendu parler... euh... dans les locaux de M.A. (le bailleur de l'association à son origine)... Dès son début, quoi, dès que...

Jm : Qui te l'a fait connaître, en fait ?

A : Ben... euh... personne... Justement c'est les, les personnes en train de le créer qui en parlaient ouvertement eeet c'est comme ça que j'ai su que, queeee... que ça allait se créer, quoi, queee...

Jm : Alors, qu'est-ce qui t'as le plus séduit ? Qu'est-ce qui t'as séduit de ce qu'il en a été dit de cette construction de l'association ? Qu'est-ce qui t'as séduit ?

A : Ben, ce qui m'a séduit c'est que j'étais nul en informatique et queeee... en créant un club, j'allai pouvoir apprendre quoi de neuf en informatique. Au départ c'était vraiment de la consommation, justement, apprendre.

Jm : Apprendre. Les circonstances, alors de découverte de ce club, c'était tout à fait informel, c'était parce-que tu es arrivé, qu'on en parlait et...

A : Voilà les gens en parlaient... euh... Bon j'ai trouvé que c'était très intéressant puisqu'il y avait à l'époque rien à Valence. Euh... On achetait des ordinateurs, mais bon... peuh (avec les lèvres).

Jm : Est-ce que tu te souviens de ce qu'il en avait été dit de cette association, à l'époque ?

A : Euh, non. Honnêtement non, non, non. Honnêtement, heu...

Jm : A l'époque qu'est-ce qui t'as attiré ?

A : Ben ce qui m'a attiré c'est que je vais pouvoir enfin savoir faire marcher un ordinateur. C'est ce qui m'a attiré sur la... cette création de, de Club.

Jm : Il n'y avait pas d'affiche ? Il n'y avait pas de dépliant ?

A : Non, non, au départ c'était vraiment le... vraiment y avait rien, c'était en discussion.

Jm : Alors tu as déjà une expérience du monde associatif ?

A : Oui, j'ai été pendant... euh... cinq ans dans un club d'astronomie, les Pléiades à Beaumont les Valence. Euh... Justement je faisais les initiations pour les gens.

Jm : Tu en étais satisfait ?

A : Oui, oui, j'en étais très satisfait. Et puis, en plus, j'aime ça hein. J'aime le monde associatif parce-que, bon, on s'crée des amitiés et... des relations... et... puis qu'on avance en découvertes, en idées, en tout.

Jm : Pourquoi tu n'y es pas resté ?

A : Euh, Ben là il s'était passé un problème qui m'a... qui a fait que jeeee. Problème de personnalité, disons que des choses se sont faites dans mon dos alors que j'étais associé à eux pour les réalisations. Ça ne m'a pas plu. Justement, c'était pas... ça ne tenait plus du monde associatif. Ça se faisait à deux ce qui devait se faire à trois. Euh...

Jm : Et au Compu's Club tu as eu le même sentiment à un moment de l'association ?

A : Ben non, parce-que... c'est pareil, je serais parti. Si, si, justement si j'avais retrouvé ça... si ça se produit un jour je partirai. Parce-que bon, je pense qu'une association marche pas à une ou deux personnes mais à un groupe plus important et... tout le monde doit amener, dans la mesure de ses possibilités, euh... des idées.

Jm : Est-ce que tu fais partie d'une autre association encore ?

A : Non.

Jm : Non ? Depuis ton adhésion au Club tu n'as pas été tenté d'adhérer à une autre association ?

A : Euh... honnêtement, non, hein. Je, je, ch'suis bien dans le Club là... euh... c'est, c'est, c'est, l'ambiance me plaît, les gens me plaisent... euh...

Jm : Alors, finalement qu'est-ce qui t'as conduit à adhérer au Club ?

A : Ben, ce qui m'a conduit à adhérer au Club, au départ c'est l'informatique.

Jm : C'est l'informatique, pour résumer.

A : Voilà, au départ, c'est l'informatique : apprendre euh... apprendre à faire marcher un ordinateur... euh... installer les logiciels.... et puis faire fonctionner un ordinateur.

Jm : Tu veux dire tu ne venais rien chercher d'autre de précis ?

A : Au départ, non. Au départ, non...

Jm : Tu n'avais pas de projet...

A : Non, et puis comme j'avais été un petit peu... un petit peu échaudé par... euh... par mes (silence) associations précédenteeees... j'ai, je voulais consommer. Au départ consommer.

Jm : Qu'est-ce que tu attendais au départ, au moment de rejoindre le Club ? Tu en attendais quoi ? C'était qu'on t'explique l'informatique, ce genre de chose...

A : Voilà. Qu'on m'explique l'informatique... parce-que je ne connaissais rien.

Jm : Mais au départ une association n'a pas vraiment de matériel. Quand elle se crée... euh...

A : Ouais, non, mais, bon moi j'avais, moi j'avais mon matériel déjà, hein. Chez moi, bon chez moi j'avais, j'avais déjà acheté un ordinateur. Le tout après c'est qu'il fallait savoir s'en servir.

Jm : Quel intérêt tu y trouvais au Club ? Au delà de l'informatique même ? parce-que tu as rencontré des gens, tu as entendu parler des gens, il y a des choses qui se sont dites. On a certainement parlé d'informatique, on a peut-être parlé d'autre chose. Est-ce que tu as trouvé un intérêt dans les gens qui en discutaient, comment ils en discutaient, ce qu'il en disaient, comment il voyaient la construction de cette association ?

A : Oui, justement c'est pour ça que je suis entré. Maintenant si ça n'avait pas été dans mes goûts je ne serais pas rentré.

Jm : Est-ce que tu te souviens de quelle manière on en parlait de cette association pour la construire ?

A : Au départ, non, honnêtement non... euh... c'est trop loin. C'est...

Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler un petit peu de toi à l'époque de ta venue au Club ? Quelle était ta situation familiale ?

A : Marié, euh... une fille... voilà, profession libérale, sous-traitant en architecture.

Jm : Tes parents étaient-il engagés dans la vie associative ?

A : Non.

Jm : Ta femme, ta fille, ...

A : Personne, personne.

Jm : Ta fille fait des études actuellement ?

A : Elle fait des études.

Jm : Elle est ... elle fait partie d'un club d'étudiants ?

A : Non, non, non

Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu es sensible au monde associatif ? Tu sembles dire que c'était quelque chose que tu avais dans la peau, mais plus précisément ?

A : Ben... euh... c'est.... Moi ce que j'aime dans la vie associative c'est que, bon, on fait connaissance de gens qui ont d'autres idées que nous... euh... ça permet de discuter, ça permet d'amener dans beaucoup d'idées nouvelles... euh... beaucoup de connaissances nouvelles... euuuh... et puis de faire des relations amicales. Ça c'est d'ailleurs, à mon avis, pour une association le premier point c'est l'amitié, avant toute autre chose... euh... Ça permet deeee se satisfaire soi-même. Déjà d'amener des éléments... voilà pour moi c'est ça la vie associative. (silence).

Jm : Alors, euh... aujourd'hui ; le Compu's Club, aujourd'hui, c'est quoi pour toi ?

A : Euh.

Jm : Qu'est-ce que ça représente pour toi aujourd'hui ?

A : Aujourd'hui, ben, ça, ça représente pour moi, euh... un lieu, euh... où je me sens bien, déjà, euh... où j'ai des amis, euh... ça m'amèneeeee... ça m'ouvre sur des horizons disons, euh... pas spécialement informatique, mais sur des horizons nouveaux, euh... que je n'avais peut-être pas pratiqué dans un autre club. Donc, ça amène quand même des...

Jm : Par exemple ?

A : Ben, c'est vrai queee, par exemple, euh... on va parler de... Comment expliquer ? Euh... des, des, de nouvelles connaissances, voilà, ça, ça m'amène de nouvelles connaissances. Par exemple, par exemple, euh...

Jm : Connaissances intellectuelles, pas de connaissances de personnes ?

A : Ah oui, oui, intellectuelles, c'est, c'est intellectuel. Bon, de personnes, c'est... ça amène de bonnes connaissances puisqu'il y a à chaque fois des membres qui adhèrent. Donc c'est une nouvelle... Non moi je parle de connaissance, euh... connaissances intellectuelles, hein. Parce-qu'on évolue, quoi, on discute. On est déjà... Par exemple, moi j'étais sur euh... beaucoup figé sur l'astronomie, l'archéologie. Là, avec ces nouvelles personnes, j'ai d'autres connaissances qui viennent. Donc, euh, ne serait-ce que sur... euh... hors mis l'informatique puisque ça en fait partie, mais d'autres choses.

Jm : Qu'est-ce qui te plaît le plus au Club ?

A : Ce qui me plaît le plus ? euh... Bon, ce qui me plaît le plus, c'est le, c'est, c'est l'amitié. C'est les gens. Ça c'est déjà la première chose... ensuite il y a les, les, les discussions...

Jm : Discussions autour de l'informatique ?

A : De tout, de tout puisque justement...

Jm : ... il y a des discussions autre que l'informatique ?

A : Ben oui, je, je... ben oui, si on allait que pour l'informatique ce serait comme retourner à sa boîte, quoi. Eh oui. Si c'est pour parler que de l'informatique parce-qu'on est dans un Club d'informatique, non. C'est comme si on, quand on est dans sa boîte on parle que de son travail et puis, bon, c'est monotone, quoi. Donc, justement c'est que, on discute d'autres, d'autres choses. Et d'ailleurs on y fait d'autres choses. Pas que de l'informatique.

Jm : Par exemple ?

A : Par exemple, euh... on y fait de la... un livre... un exemple qui euh... alors là ça n'a rien à voir avec l'informatique. Il y a l'informatique, mais il y a création d'un livre.

Jm : On se sert de l'informatique, alors, hein ?

A : Ah oui, mais à l'heure actuelle, on est, euh... de toute façon, actuellement on est obligé de se servir de l'informatique pour n'importe quoi. Pour n'importe quoi. Pour faire un courrier, on est obligé. Ça l'informatique y a pas de problème on y passera tous, même les vieux comme moi, on est obligé de s'y mettre. (sourires).

Jm : Il y a autre chose qu'on y fait au delà de l'informatique ?

A : Oui, y a la PAO-CAO., y a le... euh... donc, ça c'est, ça ce sont des... Comment expliquer ?... des... pour certaines gens se sont des choses très intéressantes. Bon moi je ne me suis pas particulièrement intéressé dans la mesure où moi j'ai un ordinateur où je suis mieux équipé qu'au Club. Je le fais chez moi, ça, ce sont des choses... bon il y a aussi...

Jm : ... la PAO-CAO. qu'est-ce que c'est ?

A : Ben, c'est leeee... les logiciels qui permettent de faire les cartes de visite, des... tout un tas d'affiches, tout des programmes comme ça quoi, des...

Jm : Comment tu définirais le Club ?

A : (Long silence de réflexion, puis :) Euh, fuuu. Qu'est-ce que tu entends par là ?

Jm : Est-ce que tu peux me donner deux, trois expressions qui permettraient de décrire le Club ?

A : Euh... déjà avoir la foi... amitié, contact... (long silence) amitié, contact (en réfléchissant)... ambiance... l'ambiance... et y a le... oui l'ambiance. Ça l'ambiance, c'est vraiment un point très important aussi parce-queeee, l'ambiance, euh... l'ambiance est très bonne dans ce Club parce-que s'il n'y avait pas eu une bonne ambiance, moi je serais parti. Bon il y a aussi l'entente... entre les membreeeees du Club qui est très très très bonne. Justement parce-que il y a une bonne ambiance, une bonne entente, il s'y passe de bonne amitiés.

Jm : Euh, tu entends quoi par ambiance ? Ça veut dire quoi ambiance ?

A : L'ambiance, eh ben c'est...

Jm : Tu me donner quelques exemples ?

A : ... c'est le cadre, bon bé. Une bonne ambiance c'est quand on va dans un local et qu'on se sent bien. Qu'il y a des, des personnes intéressantes. C'est ça pour moi l'ambiance, hein. C'est paaas...

Jm : ...Et au Club, l'ambiance du Club, elle se caractérise, elle se définie comment ? Elle se matérialise comment ?

A : Eh bé, par, par le... (silence) je dirais... (silence)

Jm : ...par la relation, par l'expression, l'échange ?

A : C'est tout, c'est tout. La relation, les échanges, les entraides, les... Voilà, c'est ça, justement, tout. Ambiance, bon ben, quand on se sent bien y a toujours, y a obligatoirement une bonne ambiance. Y a une bonne ambiance, c'est normal.

Jm : Bon, tu parlais d'entente tout à l'heure, euh, le Club comporte pas mal d'adhérents, hein, euh, il y a cent quarante sept membres qui sont passés au Club, quatre vingt dix sont encore à jour de leur cotisation504(*), huuuum, comment on peut arriver à s'entendre lorsqu'il y a tant de monde ?

A : Bon, alors là, euuuh... Bon déjà il faut mettreeee... chacun a son caractère. Donc déjà, euh, pour faire partie d'une association il faut mettre un peu d'eau dans son vin.

Jm : Tout le monde ne peut pas nécessairement mettre de l'eau dans son vin. Il y a des gens qui sont agressifs naturellement et qui...

A : Oui, mais ces personnes, obligatoirement seront seules... elles seront, elles seront obligatoirement rejetées si elles sont comme ça, si elles sont agressives, euh... Si elles n'apportent rien, ben les gens, iiiirons discuter... ceux qui s'entendent, qui apportent quelque chose ils discuterons entre eux obligatoirement, cette personne sera obligatoirement isolée. Euh... sans même qu'on le veuille... l'isolée. Mais obligatoirement on sera attiré vers les personnes qui sont, qui ont leeee, une... ch'ai pas, avec qui on s'entend.

Jm : Et au Club, tu as l'impression qu'il y a certaines personnes qui sont isolées justement ? Parce qu'ils ont mauvais caractère ?

A : Euuuuuuh... là, actuellem... Non parce-que justement, euh... bon il y a une chose qui est sûre c'est que... moi je suis pas tous les jours au Club et je ne connais pas toutes les personnes.

Jm : Oui, mais enfin tu en rencontres quand même pas mal.

A : Oui, mais bon, euuuuh, dans l'ensembleeee... et puis les personnes qui, qui... qui viennent pour consommer on le voit de suite, hein. D'elles-mêmes elles se tiennent un petit peu à l'écart. Elles, elles ne participent pas aux discussions, elle n'est pas... elles n'sont paaas... Bon, ce sont, là obligatoirement, ce sont des personnes qui viennent pour consommer et en principe ces personnes ne seront jamais seules, en fait.

Jm : Tu parlais d'échanges, tout à l'heure, d'entraide, tu peux me donner un ou deux exemples d'entraide.

A : D'entraide. L'entraide pour moi c'est tout. C'est pas qu'une question de... du point de vue d'une question Club.

Jm : Non, mais, justement, au Club est-ce que tu me donner un ou deux exemple d'entraide ? Toi, tu t'es fait aidé peut-être à un moment, tu as aidé...

A : ...Moi je, je, je m'suis fait aider, j'ai... Ben, au début, quand les ordinateurs, quand mon ordinateur se plantait je devais entièrement le refaire. Ben j'ai demandé, on m'a expliqué, euh, voilà.

Jm : Tu as demandé et toi même on t'as demandé ?

A : Oh, oui, on m'a demandé, euh, et puis même sans me demander quand j'ai vu que la personne bataillait je me suis approché d'elle, je lui ai dit « ça va pas », euh, « oui, effectivement je n'arrive pas à comprendre... ». Enfin, dans la mesure où moi je savais le faire je lui ai expliqué et puis voilà.

Jm : Oui, pourquoi tu fais cette démarche quand tu arrives à repérer ces gens qui sont en difficulté et que tu vas vers elles ?

A : Ben, parce-que c'est dans mon caractère. Mon caractère, bon, bé, euh...

Jm : Tu as toujours été comme ça ?

A : Toujours comme ça ouais.

Jm : Si tu devais présenter le Club à quelqu'un, à une tierce personne, un ami, pour essayer de l'attirer au Club parce-que tu penses que ça peut être bénéfique pour lui ? Comment tu le présenterais ? Qu'est-ce que tu en dirais de ce Club pour qu'il soit intéressé ?

A : Ben, je lui parlerai déjà de l'ambiance, hein. Parce-que çaaaa...

Jm : Tu lui en parlerais comment de cette ambiance ?

A : Ah ben, d'une bonne ambiance. C'est, c'est...

Jm : Ça veut dire quoi une bonne ambiance ?

A : Eh bé, justement c'est le contact des, des gens entre eux. C'est, c'est sympa quoi. Queee, les gens, je pense queeee... le, le collègue déjà... l'ambiance pour lui se sera primordial. « S'il y a une mauvaise ambiance son Club il se le garde ». Voilà, c'est ça quoi. Lui dire, lui expliquer un peu tout ce qu'on a fait. Euh, voir si lui il retrouve déjà ses...

Jm : Tu en parlerais comment de ce qu'on y fait au Club ?

A : Ben, j'en parlerai... je lui dirai tout ce qu'on y fait. C'est-à-dire, euuuuuh... le, que c'est pas spécialement qu'informatique. Déjà lui expliquer que au départ c'est l'informatique mais qu'il y a d'autres choses qui se font. Le, tel queeee... la Bourseeeee... la CAO-PAO, leeee... qu'est-ce qu'il y a ? Les autres... le reste quoi.

Jm : Alors, quelles valeurs tu attribuerais au Club ?

A : (silence)

Jm : Quelles sont les valeurs que tu attribuerais au Club ?

A : Qu'est-ce que tu entends par là ?

Jm : Euh, de quelle manière tu pourrais dire du Club : « le Club a telle chose, c'est son fondement, c'est son pilier, s'est quelque chose qui le soutien, qui transparaît, qui... » en quelques mots, les valeurs du Club, qu'est-ce que c'est ?

A : Les valeurs du Club, ce serait déjà son... son civisme. Voilà ça c'est une grosse valeur, bon. Justement on fait un journal au Club où on parle deeee, à chaque fois deeee (silence) civisme. Donc déjà, c'est ça. Et puis bon, le Club, celui-là, il a, il apporte beaucoup de choses aux gens. Au gens qui veulent, qui veulent plus, euh, (silence puis claquement de bouche), comment dire ? les, les, il apporte aux gens donc euuuuuh. Les gens qui recherchent justement un manque sur quelque chose, automatiquement, euh, il sera rejoint par le Club. Il, il trouvera ce qu'il veut parce-qu'il y aura toujours quelqu'un pour euuuh, pour lui amener ce dont il recherche.

Jm : Tu participes à une branche ?

A : Non.

Jm : Qu'est-ce qui fait que tu n'y participes pas ?

A : Actuellement aucune branche ne me plaît et puis en plus il y a le fait que je n'ai pas beaucoup de temps pour m'occuper d'une branche. Euh, bon, j'ai d'abord, actuellement, le travail personnel qui passe un petit peu avant, quand même, ce qui est logique. Et puis, bon, euh, peut-être, alors, peut-être à la retraite je m'en occuperai un peu plus (rires).

Jm : Si tu avais un peu plus de disponibilités, euh, est-ce qu'il y a une branche que tu aimerais créer ? Ou est-ce qu'il y a une branche à laquelle tu aimerais participer ?

A : Ben, dans l'immédiat ce serait une brancheeee sur la formation qui m'intéresserait. Ce serait... expliquer un petit peu aux gens leeee, le maniement de Windows de base, montrer comment qu'on fait un fdisk, un formatage, voilà, ce serait... donner la base aux gens sur l'informatique.

Jm : Se serait la branche Formation, qui...

A : ...Formation.

Jm : Est-ce qu'il y a une brancheeee, ça ce serait si tu avais plus de disponibilités. Mais est-ce qu'il y a une branche que tu aimerais créer ?

A : Oui, oui, j'aimerai créer une branche mais, bon, euh, ça serait sur l'astronomie. Puisque je me suis aperçu qu'avec un... une caméra, euh... d'un ordinateur, euh... pour Internet, on pouvait le brancher sur le télescope et... ça c'est une chose très intéressante. Mais, bon, le problème qu'il y a c'est que si je crée une branche comme ça, il n'y aurait pas beaucoup de monde qui viendrait dans la mesure où ça se passe la nuit. il faut rester des fois jusqu'à deux heures, trois heures du matin, euh... L'hiver, à -8, dehors à deux heures du matin, euh, il y a pas beaucoup de volontaires. Les gens préfèrent être sous la couette... voilà, si tu veux, le problème qu'il y aurait à monter ceee, cetteeee... cette branche.

Jm : Est-ce que tu pourrais me décrire un ou deux exemples de se qui se passe dans le Club ?

A : exemple sur euh ?

Jm : Dans le Club.

A : (silence)

JM : Dans le Club, tu viens, tu es un observateur et puis tu constates des choses qui se font. Est-ce que tu as un ou deux exemples de choses qui se font avec d'autres membres ou d'autres membres qui font, eux, pour faire avancer le Club ?

A : Euh...

Jm : Un ou deux exemples ?

A : Dans l'immédiat, là, des exemples, là, euh... ne me viennent pas. Euh, ben si de toute façon quand on rentre dans le Club il y a toujours quelqu'un qui bricole un ordinateur pour le réparer. Ça c'est quand il y a quelque chose qui va pas. Euh, y a autre chose aussi, c'est queeeeee on trouve souvent des gens en train de discuter entre eux.

Jm : Ils discutent de quoi ? d'informatique ?

A : Ben non pas spécialement d'informatique. Il peuvent discuter d'informatique mais ils discutent d'autres choses. Justement, c'est un peu l'avantage deee, de, d'une association comme ça c'est que on discute de tout ... sans parler obligatoirement d'informatique.

Jm : Euh, toi, tu viens... puisque tu es équipé toi, tu es bien équipé. Est-ce que tu viens au Club justement pour discuter de tout plutôt que d'informatique ?

A : Euh, je viens au Club, euh... plutôt pour discuter un peu de tout, bien sûr un peu d'informatique parce-que dans ce cas là, ...

Jm : les deux ?

A : Les deux, oui, on est obligé, hé, eeet il y a toujours des nouveautés en informatique, on en discute. Bon moi j'ai récupéré un, un vers sur Internet donc je l'ai mentionné aux, aux membres du Club, euh... On discute, mais y a pas que l'informatique. On discute un peu de tout, euh. Justement, (silence) on y retrouve un petit peu, un peu de loisirs là-dedans, ce qui est très bon.

Jm : Qu'est-ce qui te fait rester au Club ?

A : Justement, au Club ce qui me fait rester c'est l'ambiance. l'ambiance qui essssst, qui est sympa. Les gens...

Jm : ...Il peut y avoir une bonne ambiance et ne pas t'y trouver bien...

A : Ben si justement, c'est parce-que je m'y trouve bien. Autrement, je, j'y viendrais pas. Justement, si, s'il n'y avait pas cette ambiance bonne et sympathique, je ne viendrais pas au Club. S'il y avait pas d'entente entre les gens, euh, c'est pareil je ne viendrais pas au Club. Donc si j'y viens c'est que je retrouve, c'est que j'y trouve un plaisir... une satisfaction.

Jm : Qu'est-ce que tu aimes y faire au Club ?

A : Euh, moi j'aime surtout actuellement... bon, pas y travailler parce-que j'ai expliqué que j'avais un ordinateur qui est beaucoup plus puissant que ceux du Club. Mais, moi, justement pour aider des gens, euh, pour discuter avec, avec, pour discuter avec, euh... pour y discuter avec les gens. Pour les aider, pour, euh, pour... C'est ça la vie.

Jm : Parmi tout ça, qu'est-ce que tu préfères ?

A : (silence) Parmi tout ça, ce que je préfère ? Euuuuh. Moi c'est un peu aider les gens, euh, voilà aider les gens, rendre service, voilà. Rendre service c'est un peu mooon... c'est ce qui me plaît.

Jm : Tu viens donner ?

A : Voilà, je viens donner, euh. Bon quand je peux récupérer, je récupère, ça c'est...

Jm : Alors, justement qu'est-ce que tu viens chercher au Club ?

A : Moi, je viens surtout récupérer des nouveautés que je ne connais pas, des mots techniques que je ne connais pas, euh, voilà.

Jm : Sur l'informatique quoi...

A : ...Principalement sur l'informatique. Bon bé je viens récupérer ça, bon bé je viens récupérer aussi, euuuh... dans les discussions un nouveau savoir. Puisqu'on ne parle pas que d'informatique. Il y a toujours des gens qui sont, euh, qui, qui oublient, euh, qui en parlent, on en discute, justement on apprend.

Jm : Alors, on parle de l'informatique de quelle manière ? Uniquement sur le matériel et le logiciel ou d'une manière plus philosophique ? Ce que ça peut engendrer ? L'influence que ça a ? Etc.

A : Plus philosophique, voilà, plus philosophique, oui. Oui, oui, je parle de l'informatique pure et dure, hein. Justement, si c'n'était qu'ça, ce ne serait pas intéressant. Ça reviendrait à ce que j'ai dit tout à l'heure : on se retrouve dans son bureau à parler de travail.

Jm : Alors, est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples qui t'ont particulièrement marqués dans tes relations avec les autres ? Dans le cadre du Club, hein ? Des choses qui t'auraient marqué ? L'interrogation informelle ou en venant d'une manière informelle ou à l'occasion de réunions puisque tu es Trésorier de l'association donc je suppose que tu dois participer aux réunions du Conseil d'Administration et du Bureau.

A : Ce qui m'a beaucoup frappé là-dedans c'est la liberté d'expression, voilà.

Jm : C'est une valeur de l'association, ça, la liberté d'expression, laisser l'autre parler ?

A : Ah oui ! oui, oui.

Jm : Ou du moins l'écouter ?

A : L'écouter, le laisser s'exprimer et puis bon ce qui y a c'est que chaque fois quee... qu'on parle d'une chose, tout le monde y participe, tout le monde donne son avis et... ce qui engendreee... euh... leeee, de bon, de bonnes résolutions à la sortie, quoi.

Jm : Comment ça se passe dans les réunions, généralement ? Quand il y a une idée qui est exprimée, je suppose que... d'abord qui y participe à ces réunions ?

A : En principe tous les gens qui veulent y venir. Justement c'est le, le...

Jm : A la réunion du Conseil d'Administration, tout le monde peut y participer ?

A : Voilà, c'est-à-dire queee certaine personnes veulent venir, ça ne pose aucun problème, hein. Euh, bon...

Jm : Ça doit faire beaucoup de monde ?

A : Oui, mais les gens se limitent d'eux mêmes (rires).

Jm : Ah ils se limitent d'eux mêmes. Il y a une auto limitation ?

A : Oui, c'est-à-dire, y a des gens qui ne sont pas intéressés. A mon avis y a 20% de, de, de gens qui viennent vraiment pour le plaisir de l'association et y a 80% de, de consommateurs.

Jm : Donc, dans ces conversations, dans ces discussions, puisqu'apparemment il a l'air d'y avoir du monde, il doit y avoir des moments où le ton monte. Comment ça se passe en général, là ? Comment ça se fait que les gens finalement ils restent et queee... bien que le ton puisse monter ?

A : Eh ben là c'est que tout le monde mette de l'eau dans son vin. Il faut bien qu'il y ait un peu d'ambiance ! (rires).

Jm : C'est ça qui fait avancer ?

A : Mais oui (en riant toujours), ça, bon, euh...

Jm : C'est les passions, quoi ?

A : C'est les passions. tout le monde est pas... bon... le gars qui vient ici c'est qu'il aime ça, c'est que c'est un passionné donc obligatoirement il va venir défendre son idée au maximum. Il va s'emporter, le ton monte, mais, euh... le lendemain c'est fini.

Jm : Toi même tu as bien dû lancé un certain nombre d'idées ?

A : Oui, dans la mesure où... j'ai soulevé un problème pour l'Internet, tu vois. Et bon, euh, il s'avère que tout le monde était d'accord pour mon projet. Effectivement, c'est intéressant pour les gens qui viennent pour Internet.

Jm : Et si ceee... est-ce que tu as apporté des idées, déjà, qui ont été... euh... discutées, qui n'ont pas été adoptées ?

A : (silence) Beuh, non, apparemment tout ce qu'on discute, bon, euh... Y a pas que moi qui amène des idées aussi, hein, y a... tout le monde, justement, c'est l'avantage, que tout le monde amène des idées, tout le monde a une idée, bon bé, il l'a soumet, on en discute et... à la sortie il arrive toujours à en sortir quelque chose, quoi. C'est ce qu'y a de bien.

Jm : C'est ça. Je suppose qu'il y en a qui doivent donner des idées, quand même, qui ne sont pas acceptées ?

A : Ah ben oui, euh... Il est certain que quand on a des... en principe les idées sont rarement pas acceptées. Les idées sont rarement acceptées, ben, ce qui les arrête la plupart du temps c'est l'argent. Il y a beaucoup d'idées, bon ben il faudrait de l'argent et ça l'argent, le Club en n'a pas. Donc on sait qu'on ne peut pas aller plus loin, quoi. Donc les idées sont arrêtées, euh...

Jm : Pour être reprises après, éventuellement ?

A : Effectivement. Elle peuvent être reprises après. Pour Internet, il y a eu un problème pour mettre Internet : c'est le coût du câble à l'année, quoi. Au Club on n'a quand même pas un budget très important.

Jm : Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu ne participes pas à un projet du Club ?

A : Je ne participe pas à un projet du Club dans la mesure où, actuellement il y en a aucun qui meee, qui me satisfait. Puis, bon il y a aussi, leee, il faudra encore s'investir plus et avoir plus de temps.

Jm : Alors, si tu avais ce temps là, justement quelle est la branche à laquelle tu participerais ?

A : Euh, moi ce serait les formations. On en a parlé tout à l'heure, moi c'est les formations.

Jm : Tu participes depuis le début de l'association, ça fait trois ans et quatre mois maintenant, tu es un des pionniers de l'association. Quels ont été pour toi les moments forts de cette association ? il y a eu des hauts, des bas, il y a eu des moments de freins, des moments...

A : D'abord, pour moi, les moments les plus forts ça a été justement quand le Club a été arrêté. Quand on n'avait pas de locaux. Ça c'est, je pense que pour moi ça a été les moments les plus, les plus forts parce-qu'il a fallu se battre, trouver, chercher, euh, essayer à maintenir les gens qui avaient adhéré, euh, ce qui était pas évident.

Jm : Tu t'es senti plus, plus dynamique ?

A : Oh oui, oui, plus dynamique, oui. Oui, oui, je pense queee, qu'on a bien donné, tous le monde a bien donné. C'est à dire qu'on faisait des réunions, chacun chez soi, euh, chacun à tour de rôle on allait chez un des quatre personnes qui s'en sont occupées la première fois, euh, qu'on n'a pas eu de locaux, eeet.... on changeait d'appartement, on s'organisait comme ça, c'est sympa quoi. Mais, bon, euh, c'était dur aussi (expectoration en riant).

Jm : Qu'est-ce qui a fait que ça a tenu, que les membres ne se sont pas essoufflés ? Parce-que la deuxième fois que le Club a fermé, il a fermé longtemps, il a fermé plus de cinq mois.

A : Oui, oui. Par contre la deuxième fois où on n'avait plus de locaux le... les réunions ont peut-être été moins fréquentes mais on était plus nombreux. Et ça je crois que c'était, c'était pas mal aussi. Euh, ça soulageait beaucoup de gens qui n'avaient, euh, qui la première fois n'avaient pas participé, ont participé eeet, je pense que ça a été un bon, euh, une bonne envie d'arranger la sauce.

Jm : Et toi-même tu ne t'es pas essoufflé, à un moment, lorsqu'il y a eu ces freins là ?

A : Euh, essoufflé, non. Disons que... non non, non non. Parce-que bon, justement, ça été le moment, je pense, où il fallait donner le plus. C'est pas quand leeee, quand le Club est (silence) tout prêt, dans des beaux locaux queeee, c'est pas là qu'il faut aider le plus. C'est justement quand il est en, un peu en... difficulté.

Jm : Alors, ça... Des moments forts dans les freins ; est-ce qu'il y a eu des moments forts dans l'évolution de l'association ?

A : (Silence)

Jm : Est-ce que tu as retenu des moments, euh, des moment forts ? Où on a été boosté, où on a été reconnu, ...

A : Ah oui, oui, oui. Oui, puisqu'on est reconnu par la Jeunesse et Sports et beaucoup d'autres trucs administratifs. Justement, c'est un peu le, le, le, vraiment le point fort du Club. C'est queee, il va toujours de l'avant, toujours de l'avant, toujours de l'avant. Il recherche à... le maximum de choses, euh, là pour ça, le Club, là, i s'défonce. Non on peut pas dire le contraire.

Jm : Alors de ta participation, qu'est-ce que tu en retiens ? De ta participation au Club ?

A : (Silence) Ben j'en retiens une satisfaction, ça c'est la première chose. Autrement je ne l'aurais pas fait, hein. La satisfaction, euh...

Jm : ... « Autrement tu ne l'aurais pas fait » mais tu ne pouvais pas savoir, avant de t'investir dans le Club que tu aurais satisfaction ou pas. Tu l'espérais cette satis...

A : ...Ah oui, je l'espérais. Ah ben bien sûr...

Jm : ...Tu ne pouvais pas préjuger du résultat.

A : Oui, oui, non, non, mais justement, euh, justement, c'est queee... Bé justement c'est que...

Jm : Finalement, tu n'as pas été déçu, quoi ?

A : Ah non, non, non, non, ben non parce-queee... et puis c'est mon caractère d'être comme ça.

Jm : Alors, qu'est-ce que ça t'as apporté ? Au delà de la satisfaction ?

A : Ben, des amitiés. Ça, je pense c'est primordial dans la vie de chaque personne d'avoir l'amitié. Bon c'est pas l'amitié, euh, comment dirais-je, l'amitié, euh, je ne sais pas comment t'expliquer le mot. mais c'est une amitié quand même...

Jm : ...Amitié confidentielle ?

A : Voilà, voilà, mais c'est une amitié, quand même, qui est très... qui est proche du confidentiel, quand même, euh, c'est une bonne amitié, euh.

Jm : Saine ?

A : Saine, voilà. C'est le mot, une amitié qui est, euh... qui est vraie, c'est ça. Une amitié vraie.

Jm : Bon, tu parles beaucoup d'amis, d'amitié, c'est une valeur importante pour toi, c'est quelque chose qui fait partie de ton caractère, ce à quoi tu es attaché, c'est une unité de valeur. Euh, est-ce que tu peux me donner un exemple, un ou deux exemples qui font qu'une amitié va naître ? Ou qu'une amitié dure ?

A : Euh, fuuuu...

Jm : Au sein du Club, j'entends bien, avec les autres membres, hein ?

A : ...Oui, oui...

Jm : ...avec les autres membres...

A : Bien sûr, oui. Je pense, euh, tant que les... tant que les gens, euh viennent et donnent de l'amitié (inaudible). Pour être (inaudible) si la personne n'était pas correcte vis-à-vis de l'autre. Ça, l'amitié, donc tant que, moi je pense que tant qu'il y a justement la correction et le civisme entre les personnes y aura aucun problème l'amitié sera... durera.

Jm : Il faut quelques affinités pour faire des amis. Il faut avoir des valeurs communes, il faut avoir...

A : Oui mais les valeurs communes on les a puisqu'on est dans le même Club donc c'est qu'on a des valeurs communes sinon on serait dans des clubs différents.

Jm : Ces valeurs, justement, ces valeurs communes, quelles sont-elles ?

A : Au départ, c'est, c'est l'informatique. Au départ, puisque c'est un Club informatique qui a mené... Donc chacun a, a...euh...

Jm : Un Club informatique, mais il y a d'autres clubs informatiques.

A : Oui, mais, euh. Mais bon, il y a d'autres clubs...

Jm : Qu'est-ce qui transparaît, quelles sont les valeurs qui suintent, qui transpirent de, de l'association et qui permettent cette amitié, cette ambiance, cette entente ?

A : C'est son civisme ! Son civisme !

Jm : Son civisme. Encore autre chose que le civisme, ce serait le seul élément ? Est-ce que c'est suffisant ?

A : (Silence) Non, c'est, c'est les, euh.

Jm : Qu'est-ce qui peut y avoir d'autre encore ? Est-ce que l'organisation globale de l'association ? La tolérance ?

A : C'est justement, justement, c'est tout ça, c'est tout ça qui fait que... voilà : il y a la tolérance, y a le, euh... le bon point à mon avis la tolérance, y a le contact, les discussions qui sont vraiment possibles. Justement tout ça fait un tout que justement le Club fonctionne et que l'amitié durera. C'est justement cet ensemble total qui fait que le Club fonctionne bien.

Jm : Alors, euh, depuis que tu es au Club est-ce que quelque chose à changé chez toi ?

A : Euh...

Jm : Est-ce qu'il y a eu une évolution ? Par rapport à il y a trois ans ¼ ? Dans le Club, depuis que tu es au Club, dans le Club, éventuellement, euh, bon l'évolution du poste je suppose qu'il a changé...

A : ...Il a changé...

Jm : ...à titre personnel, dans le Club est-ce qu'il y a des choses que tu fais plus que tu ne faisais pas avant, des engagements que tu as pris ? Des fonctions que tu as pris que tu ne voulais pas prendre ? Ainsi de suite...

A : Ouui, çaaa (rires). Oui, oui, euh...

Jm : Eventuellement, est-ce qu'il y a eu des répercussions bénéfiques ? Euh, dans ta famille, dans ton travail, dans tes relations.

A : Non, non, bon moi, j'étais quand même, euh, j'avais l'esprit associatif, donc, euh, bon pour moi, personnellement, rien n'a changé. Hors mis que, bon, je ne voulais pas m'engager plus que ce que je m'engageais au départ et queeee... je me retrouve Trésorier, quoi.

Jm : C'est un sacré changement ça !

A : Oui, bon, euh...

Jm : ...Ne pas vouloir s'engager puis finalement, petit à petit, finir Membre du Bureau, euh, Administrateur, c'est un sacré changement ça quand même.

A : Ouui, bon jeee, c'est vrai que je ne voulais plus, comme j'étais, j'avais eu des déboires avec mon autre association je ne voulais plus m'engager de ce côté là.

Jm : C'est compréhensible. Tu l'as exprimé toi-même. Ce n'est pas tout à fait la même association quand même, hein. Il y a autre chose qui transparaît.

A : Ben non, l'autre par contre, non, l'autre association était, aussi, une très bonne association, il y avait le pareil. Mais là il s'est passé un truc que les gars ils ont même pas voulu le faire méchamment. Bon, mais moi, ça été question de principe. Voilà et moi je suis un gars droit, euh, si on me fait ça, c'est fini. Il faut pas me faire ça moi, juste ça (avec les gestes).

Jm : D'accord. (silence). Au sein de te... à titre personnel, euh, tu, tu m'as dit il y a ce changement de prises de fonctions, euh, est-ce qu'il y a autre chose qui aurait changé au delà des prises de fonctions, dans ta façon de, de voir les choses, de rencontrer d'autres personnes, de participer à cette ambiance, à cette tolérance, à ce civisme, à cette entente, etc. Est-ce que ça a eu des répercutions sur toi-même et que ça se voit après dans le travail, tes relations avec tes fournisseurs, tes clients, dans ta famille ?

A : Honnêtement, non. Non, non, honnêtement non parce-que moi j'ai, mon caractère euh... à mon âge je ne me referai pas. Mais bon, euh... comme je suis une personne assez sociable, doncccc, pour moi, non il n'y a pas eu de changement. Euh, j'ai toujours mis de l'eau dans mon vin quand il y avait du monde et qu'on était en discussion parce-que chacun a son opinion, bon ben. Justement, pour s'entendre il faut mettre de l'eau dans son vin et puis sorti de là, euh...

Jm : Pourquoi tu n'as pas eu de changement ? Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ça n'a rien changé ?

A : Ben ça n'a pas changé dans la mesure où j'ai toujours eu cet esprit-là. Donccc, pour moi ça n'a pas changé, c'est toujours mon esprit, euh...

Jm : Alors, justement, dans quel état d'esprit tu te trouves quand tu viens au Club ?

A : Ben justement, retrouver... d'être bien. Bon, euh, moi je vais au Club comme si j'allais pratiquement aux loisirs. C'est, euh, faire un loisir, voilà c'est ça.

Jm : C'est ça, comme tu vas à la montagne, tu vas au Compu's Club le week-end ?

A : Voilà, exactement, hein.

Jm : Tu te sens comment quand tu y viens au Club ?

A : Ben, euh, détendu, euh, détendu, ça me permet, moi de me relaxer, même. J'irai même plus loin ça me permet de me relaxer parce-que le travail c'est pas toujours évident, il y a toujours des problèmes (inaudible). Donc quand je vais là-bas je m'détends, je m'relaxe, je suis cool.

Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu y restes ?

A : Ben c'est queee... j'y reste pour le moment parce-queee y a de l'ambiance, hein. S'i y avait pas cette ambiance, euh... Si l'ambiance se dégradait je pense que je partirai. Chez moi ce qui fait que je reste. Il y a de l'ambiance, quoi.

Jm : Alors, ce qui ferait que tu le quitterais c'est que justement il n'y ait plus cette ambiance.

A : Qu'il n'y ait plus cette ambiance, voilà. et puis queee, et puis, bon, que, que, que certains Membres se prennent vraiment pour des chefs, voilà. Ce qui, à mon avis fera disparaître l'association.

Jm : Alors, quel sont selon toi les obstacles à une participation plus importante au Club, au delà du manque de disponibilités que tu as déjà exprimé ?

A : Les obstacles (inaudible) ?

Jm : Ouais !

A : Beeeein, je pense qu'il faut, euh, bon, les locaux sont petits donc le Club, il aura des difficultés à, à aller plus de l'avant dans la mesure, je m'entends, euh, euh, recevoir du monde. Déjà on est limité en surface. on a le droit de recevoir je crois, dix-neuf personnes. Bon, donc, déjà, déjà, euh, ça limite déjà pour faire une extension pour faire venir du monde.

Jm : Oui, oui, euh, pour toi, pour ta participation plus importante au Club, au delà de ton manque de disponibilités, euh, quels sont les obstacles ? Quels seraient les obstacles si tu avais du temps qu'est-ce qui ferait que tu participerais ou pas à telle ou telle chose ?

A : Ah ben si j'avais plus de temps, je participerais plus. Ça c'est sûr !

Jm : A quoi tu participerais ?

A : Hé bé, comme j'ai expliqué tout à l'heure. J'ai, je, je pense que je m'investirai plus dans leeee... à, à l'accueil des gens, à tout ça quoi, à, au général du Club.

Jm : Au général du Club ?

A : Ah oui.

Jm : tu ne participerais pas à un projet en particulier ?

A : Euh... le seul projet où je pourrais éventuellement... euuuh... Si, le projet comme je l'ai expliqué tout à l'heure ça serait de me lancer un peu dans les formations. Euh...peut-être voir, euh...

Jm : La CAO ?

A : Euh, la CAO, non, c'est paaas, c'est paaaas...

Jm : Tu connais la CAO. Est-ce que tu en a entendu parler avant ?

A : Ouais, pas trop.

Jm : Pour la CAO toi tu es déjà équipé en matériel, c'est plus des gens pour reprendre ce que tu as dit tout à l'heure « c'était plus des gens qui, euh, qui viennent chercher à apprendre... »

A : ...Qui viennent chercher à apprendre...

Jm : ...et toi, tu, tu...

A : ...et puis bon. Et puis si moi je pense que heu la personne qui est associative dans l'esprit, elle restera même une fois qu'elle aura appris. Elle restera justement pour enseigner ce qu'elle aura appris et puis, et puis par amour du monde associatif, voilà. Cette personne restera. Bon il est certain qu'on aura toujours des gens qui viennent que pour consommer.

Jm : S'il y en a qui viennent apprendre à la branche CAO par exemple, euh, c'est bien qu'il y en a qui donnent ?

A : Ben oui !

Jm : Ça c'est quelque chose... tu ne participerais pas à donner ?

A : Euuuh, moi je pense qu'il y a déjà des gens, euh, non plus c'est pas la peine d'être une cinquantaine... à apprendre à d'autres parce-queeee... je pense un peu limité... Par exemple dans la CAO ils sont un peu limités dans le nombre de personnes. Euh, d'ailleurs dans toutes branche on devrait limiter le nombre de personnes. Parce-que plus y en a et plus c'est le brouhaha et moins les gens apprennent. Donc il faut quand même un petit peu limiter les personnes dans les... (silence).

Jm : Alors, comment est-ce que tu arrives à dégager du temps pour venir à l'association ?

A : Bon ben là, euh, c'est en fonction aussi de l'association. Euh, si elle a besoin de moi un après-midi, bon, mon boulot au lieu de le faire l'après-midi je le fais le soir.

Jm : Tu est très libre dans ton travail. C'est un peu ton travail qui guide...

A : ...qui guide...

Jm : ...tes disponibilités...

A : ...mes disponibilités, voilà...

Jm : ...et tu peux ajuster comme ça. Alors on va, on va, ça se termine, hein, on va aller au bout. Euh, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ?

A : Ben, là, c'est toujours question sous. Moi je pense ce serait deee, le matériel.

Jm : Faire évoluer le matériel ? Les gens ne viennent pas pour ça, tu disais, nécessairement pour ça, que pour ça.

A : Ben, euh.

Jm : Qu'ils ne venaient pas que pour le matériel, tu disais.

A : Ah non ils ne viennent pas que pour le matériel. Si nous, on veut faire évoluer le Club, il faut faire évoluer le matériel. Donc, ça c'est primordial à mon avis. Il faut avoir les logiciels, euh, euh, récents, il faut avoir tout un tas de logistique intéressante justement pour que les gens viennent. Bon, euh, on a l'exemple de moi qui ai un appareil plus perfectionné que ceux du Club.

Retournement de K7 = ¾ d'h.

Jm : Alors, à cette question, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ? Faire évoluer le matériel informatique, c'est une chose mais est-ce qu'il y a encore autre chose dans les valeurs du Club, dans l'ambiance du Club qu'il faudrait faire évoluer, faire avancer ? Est-ce qu'il faudrait imaginer des permanents, des gens qui connaîtraient, euh, le relationnel, euh.

A : Oui. Mais moi je pense que le Club, comme il est actuellement il peut encore évoluer, euh, tel qu'il est. Je pense qu'il y a encoreeee...

Jm : A quels points de vues ?

A : Enfin, je, il y a une bonne équipe donc, obligatoirement, euh ça évoluera, obligatoirement. Du moment qu'il y a une bonne équipe. Bon, embaucher des gens, c'est bien mais le gars est là pour ça. On a un exemple malheureux... il était bien gentil, mais bon il n'avait pas la pêche, euh. Donc à mon avis... un bénévole il sera plus doué qu'un salarié pour faire du travail parce-que le bénévole est passionné, l'autre il est salarié.

Jm : Euh, le bénévole n'a pas toujours des disponibilités...

A : ...C'est le problème, c'est, c'est le problème. Le problème c'est que le bénévole bon bein, il a pas toutes les disponibilités d'un salarié, donc, un salarié on est obligé d'en avoir.

Jm : Qu'est-ce que tu entends par bénévole ?

A : Bénévole ça peut être. Pour moi le bénévole c'est la personne, comme moi, qui ne reçoit pas de salaire et qui fait ça parce-que... pour faire avancer son Club. Voilà c'est ça pour moi le bénévole. C'est le gars qui fait ça vraiment sans but lucratif, euh, en passionné. Et ce gars-là il amènera plus qu'un salarié. Y a pas de problème. Le salarié, il vient pour gagner sa vie. L'autre, il le fait gratuitement, il donne son coeur, voilà.

Jm : Tout à l'heure tu as dit une expression « avoir la foi ». Ça veut dire quoi avoir la foi ?

A : Avoir la foi, c'est, c'est, apprendre à aimer ce qu'on fait.

Jm : Aimer ce qu'on fait ?

A : Voilà !

Jm : C'est une foi dans l'amour de ce qu'on fait ?

A : Dans l'amour de ce qu'on fait voilà ! C'est-à-dire on retrouve une satisfaction de le faire. C'est ça avoir la foi, la foi de ce que l'on fait.

Jm : Euh, pour reprendre le questionnaire qui était passé il y a quelques mois. A la question "vous sentez-vous plus dynamique quand vous venez au Club" tu avais coché "oui" et à "êtes-vous content d'y venir" tu avais marqué "oui". Peux-tu m'expliquer pourquoi détente et changement ? Changement, c'est le changement de lieu, c'est le dépaysement, ... ?

A : Euh, le changement, oui. Le dépaysement, beinnnn, oui le dépaysement par rapport à, au travail, ouais, c'est ça.

Jm : (Silence) Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que les membres trouvent ce qu'il viennent chercher au Club ?

A : Euh, c'est un peu ce que je t'ai dit : c'est d'abord, c'est le matériel.

Jm : C'est le matériel. Dans un premier temps, ils viennent pour ça. et puis après, ils...

A : Voilà, justement, justement. Par exemple question matériel on aurait des pentium III, euh tu verrais que les gars resteraient, viendraient plus souvent. Euh, on aurait beaucoup de possibilités de... le gars amènerait son disque dur, deee le formater tout ça, tu verrais que les gars ils viendraient plus souvent. Surtout que... s'il a un 486 derrière. S'il a la même chose que nous c'est pas la peine qu'il vienne au Club pour travailler sur les ordinateurs, tu comprends. Si on est au dessus de lui il viendra au Club. Non mais ça c'est... c'est une logiqueeee...

Jm : Est-ce que tu penses que le Club peut, quelquefois, soulager une certaine solitude ?

A : Ah oui, de toute évidence, toute évidence. toute évidence, la personne qui vit seule, elle vient au Club, bon é ben, euh...

Jm : Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour, euh, pour améliorer cette solitude s'il y en a qui viennent pour ça ?

A : Moi, là, là, là, c'est, c'est, c'est pas nous qui allons agir, c'est la personne qui, qui, c'est selon le comportement de la personne. Nous, nous, là on peut pas agir si tu veux pour elle.

Après un arrêt :

A : Ce que je voulais te dire dans ton... ce questionnaire c'est qu'il y a deux choses qui m'ont choquées : c'est que... tu ne parles pas de la créations d'emplois que le Club amène. Parce-que, on est arrivé à caser plusieurs personnes et ça je pense que c'est dommage de ne pas en parler. Parce-que des personnes ont trouvés du travail autre que... que notre Club et ça je pense que c'est un gros point pour le Club.

Jm : Et ça c'est dû à quoi, ça ?

A : Eh bien justement. C'est dû à ce que tu as mal fait ton questionnaire (rires).

Jm : Non, non, mais c'est dû, c'est dû à cette ambiance du Club ? Y a bien des gens qui doivent changer ?

A : Non, non, c'est, c'est l'ambiance du Club oui, c'est dû au Club, justement en étant un Club informatique de base, ça prouve qu'il fait autre chose que de l'informatique. Et ça je pense que, dans le questionnaire, c'est un petit dommage de pas en parler.

Jm : Ouais, en tout cas c'est bien d'y penser, c'est bien de me le signaler. merci. Oui y a des gens qui ont retrouvé une place.

A : C'est de ceux-là qu'il faut parler, c'est pas des autres. Justement là dessus tu en parles pas, ils ne vont pas en parler et je trouve que c'est un petit peu dommage.

Annexe 7 Deuxième entretien

H (Deuxième entretien) 12h40 le 1er février 2001. Sur son lieu de travail.

Une adhérente, membre de la branche Littérature : a retrouvé du travail après long chômage (Formatrice en communication). 50 ans. Adhérente depuis 1 an ½. Connaît peu l'informatique.

Après annonce.

H : Il n'y a pas de questionnaire ? Tu n'as pas fait de questionnaire à remplir ?

Jm : non, il y en avait eu un il y a quelques mois mais tu ne l'avais pas rempli.

H : Pas vrai ? Si, je l'ai rempli mais je ne l'ai jamais envoyé. Ça, c'est moi, tu sais. Oui, non-non, non- non. Parce-que j'aime bien remplir tout ça, moi.

Jm : Il y a 6 ou 9 mois de ça.

H : Oh mais il y a longtemps, je sais.

Jm : Alors, on va commencer. Comment est-ce que tu as connu le Compu's Club ?

H : Euh... J'ai connu Compu's Club par, euh, ma situation de chômage qui m'a fait aller de portes en portes chercher du travail et une association comme la Sdava m'a dit « mais, il vient de sortir quelqu'un qui pourrait vous intéresser. Ils écriv... il écrit, veut écrire un journal, euh, un livre sur le chômage. » Et ce monsieur... J'ai donc pris contact et nous avons après peu à peu pris conscience qu'il nous fallait monter une association pour faciliter surtout les démarches administratives et nous sommes allés nous adresser au Compu's Club. Pourquoi ? Ça, je ne peux pas dire. C'est le monsieur en question qui devait connaître. Voilà. Donc j'ai connu cette association comme ça.

Jm : Alors, donc tu as découvert le Compu's Club dans ces circonstances-là. C'était une orientation avec un monsieur qui avait en projet d'écrire un livre et vous vous êtes rapprochés naturellement du Compu's Club. Pourquoi particulièrement du Compu's Club, tu ne sais pas ?

H : Je n'en sais pas plus parce-que c'était une association qui proposait des services comme l'informatique. Ils avaient aussi... ils avaient aussi... euh... des, de, des... comment on appelle ?... des branches... euh... pour les jeunes, des projets de formations, il y avait aussi un journal, il y avait aussi un petit livret qui fait qu'on s'est dit qu'on pourrait peut-être s'intégrer, faire un section de Littérature avec un grand L.

Jm : Lorsque vous vous êtes rapproché du Compu's Club, est-ce que la personne en question a dû te convaincre d'adhérer au Compu's Club ? Où est-ce que c'était une personne qui a dû te dire ce qu'était le Compu's Club ? Pourquoi le Compu's Club ? Etc. Est-ce que tu t'en souviens à l'époque ? Ce qui a été dit sur le Compu's Club ?

H : Non, non. Pour nous c'était une solution de facilité plus que... franchement hein... plus qu'un service. C'était le service de facilité.

Jm : Tu as déjà eu une expérience de l'associatif ?

H : Oui.

Jm : Oui... euh... beaucoup ?

H : Oui !

Jm : Dans quel domaine ?

H : Domaine d'associations familiales, où j'étais Présidente. Domaine association des « Chanteries de Valence » où j'étais Chef de Coeur.

Jm : Chef de Coeur ?

H : Chorale. Domaine association d'aide aux alcooliques à la Croix Bleue. Enfin bon, pfou. Domaine d'alphabétisation.

Jm : Oui. Tu en avais été satisfaite à chaque fois ?

H : Oui, oui, à chaque fois.

Jm : Qu'est-ce qui a fait que... Tu y es encore ? Tu participes encore ?

H : Non, non.

Jm : Qu'est-ce qui fait que...

H : Bien, parce-que il y a des enfants, le travail et puis aussi une certaine lassitude du phénomène associatif. (silence) Et voilà...

Jm : Lassitude ?

H : Lassitude, oui. De gérer beaucoup de choses. Un bénévolat qui petit à petit... Ben pour moi c'était pas la solution de toujours faire du bénévolat. Donc, ben j'me suis tournée vers autre chose de par ma vie personnelle et professionnelle.

Jm : Là depuis que tu y es, tu y participes, Tu participes depuis l'adhésion ?

Interrompu par une tierce personne

Jm : Depuis que tu as rejoint le Club est-ce que tu as participé à une autre association ?

H : Oui, l'association Remaid d'aide aux victimes. Où je suis bénévole. Et je suis administrateur ad hoc. Je fais donc... j'ai donc fait une formation puis j'ai fait une formation encore de bénévolat pour l'aide aux jeunes victimes qui ont subi des violences sexuelles.

Jm : Donc tu y participes toujours. Alors qu'est-ce qui t'as conduit au delà de la participation à ce projet qui naturellement a amené au Compu's Club ? Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui auraient pu te conduire au Club ?

H : (long silence de réflexion). En dehors du bouquin, si j'avais pu rentrer à l'association ?

Jm : Oui. Ou alors avec l'idée du bouquin, est-ce que tu avais... heu... Bon il y avait ce projet de bouquin. Mais est-ce que tu avais éventuellement quelque chose de précis ?

H : Oui, moi j'ai failli plus m'intégrer quand il y a eu des idées de projet de formations, des projets de, très égocentriquement, d'emploi. Vu que j'étais toujours en recherche d'emploi. Et... heu... des projets... ouais, de structurer des choses. Mais... heu... Je dis "mais" parce-que j'ai l'impression... je ne connais peut-être pas assez bien le Compu's Club, mais j'ai l'impression que c'est surtout axé sur l'informatique. Tout ce qui est informatique. Donc je me sens pas du tout apte à aider en quoi que ce soit. Et même je n'en profite... entre guillemets... je n'en profite pas. Je n'ai même pas... je ne sais pas bénéficier des avantages. Voilà, hein. Il y a des formations comme des niveaux 1, 2 en informatique où j'ai jamais pu... je ne me suis pas donné les moyens de venir. Donc je n'ai pas su bénéficier des avantages (raclement de gorge). Voilà.

Jm : Tu, tu, tu attends quelques chose de particulier du Club aujourd'hui ?

H : Non.

Jm : Quand tu y es entrée, tu attendais quelque chose de particulier ?

H : Non, j'ai rien attendu mais j'ai trouvé ce que j'aime y trouver. De l'accueil... euh... quelque chose d'agréable, quelque chose où on peut parler... euh... les choses sont structurées. C'est bête, hein, mais il y a des classeurs, il y a des... On sent qu'il y a une organisation, qu'on fait pas tout et rien. Que... ce n'est pas pour te lancer des fleurs... mais j'ai beaucoup, beaucoup... euh... pardon, tu le gommeras (à propos de « ce n'est pas pour te lancer des fleurs » à ma réaction de chut !). J'ai beaucoup, beaucoup trafiqué dans des associations. Puisque j'ai été 14 ans à l'Adim. Enfin toutes les associations de-ci, de-là. Et je trouve que dans cette association on sait qui fait quoi. Voilà.

Jm : Quand on parlait. Tu disais tout à l'heure « on peut parler ». Tu peux préciser ce que tu entends par « on peut parler » ?

H : « On peut parler », ben, moi j'ai toujours pu exprimer... euh... si j'étais d'accord avec quelqu'un ou quelque chose ou avec une idée ou si je n'étais pas d'accord.

Jm : A quelle occasion ça...

H : Ben, à l'occasion...

Jm : Tu as proposé des services ?

H : Voilà, à l'occasion, par exemple, d'une aide... de mettre en place éventuellement des formations. Euh, par rapport au fonctionnement, comment ça pourrait fonctionner, des emplois CES, mais aussi, est-ce qu'il y a un Président, comment ça peut... enfin tout l'organigramme. Je peux exprimer soit mon accord, soit mon désaccord. Voilà. Et ça a été entendu et... euh... sans... euh... sans... sans, sans se disputer, sans employer des mots. Même si des fois on a eu des mots un peu violent, ça a été quand même entendu et puis... Le désir de construire ensemble a toujours été là. Voilà.

Jm : C'est ce que tu as ressenti, donc...

H : C'est ce que j'ai senti...

Jm : ...dans tes relations avec les autres membres au sein du Club ?

H : Oui. Et j'ai eu l'occasion de concrétiser ça, de, de, d'en avoir la preuve. Lors... même quand il y a des altercations, il y a un déménagement, et bien y a pas un pelé, y en a quinze de pelés. Y a...euh... bon. Et je pense que... on sait faire... euh... y a des gens qui savent passer outre... leur, leur nombril pour...euh... ben, le but de... initial de l'association.

Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler un peu de toi à l'époque ? Tu disais que tu étais au chômage... ça fait longtemps que tu étais au chômage ?

H : Cinq ans.

Jm : Ca fait cinq ans que tu étais au chômage. Et actuellement tu as retrouvé du travail ?

H : J'ai retrouvé du travail.

Jm : Depuis combien de temps ?

H : Depuis 3 mois.

Jm : Depuis 3 mois. Euh, est-ce que tu étais engagé dans la vie associative pendant que tu étais au chômage déjà ? Est-ce que tes parents étaient engagés dans la vie associative ? Ta famille était engagée dans la vie associative ?

H : Mes parents étaient engagés dans la vie associative, oui.

Jm : Dans des domaines proches de tes préoccupations ?

H : Dans des domaines... de... plutôt dans des domaines scolaires.

Jm : Scolaires ?

H : La F.O.L... voilà. Et puis aussi dans le domaine religieux.

Jm : Dans la vie publique aussi, peut-être ?

H : Dans la vie publique aussi. Mais, bon... à l'époque hein... il y a quarante ans, c'était quand même dans le domaine associatif beaucoup moins, qui avait moins d'impact que de nos jours.

Jm : Qu'est-ce qui fait que tu es sensible au monde associatif ?

H : (Silence de réflexion)

Jm : Qu'est-ce qui fait dans ta personnalité que tu es attirée par le monde associatif ?

H : Ben, parce-queeee... j'ai une certaine naïveté qui me fait croireee... à la solidarité entre les hommes quand il y a solitarité.

Jm : Quand il y a solidarité ?

H : Solidarité quand il y a solitarité.

Jm : Ah, solitarité.

H : C'est un terme que j'ai employé dans mon li... dans notre livre.

Jm : C'est ça. Donc, pour toi le monde associatif peut répondre à une certaine solitu...

H : Bien que je sois contre (raclement de gorge) le monde associatif.

Jm : Contre le monde associatif ?

H : Oui, par rapport au phénomène, à notre nation. Euh, phénomène politique. Je suis contre le phénomène associatif tout en y participant. Parce-que je trouve que c'est instituer la misère entre guillemets... est bien nationalisée, bien instituée. Ça, tu dois bien l'entendre souvent ? Mais je fais partie de ces gens qui le pense et que on continu à faire du bénévolat, on continu à avoir des gens dans les associations sous payés. Parce-que ça arrange tout le monde et si tout le monde boycottait ça, peut-être que l'Etat se bougerait. Mais, comme personne ne se bouge, je pense que j'ai ma place a avoir là-dedans et mon rôle à jouer comme je le fais.

Jm : b...

H : Et j'estime que je n'ai pas en deho... à l'encontre de mes convictions. Voilà. Parce-que c'est bien là... si tu veux... dire que je ne peux pas me dire bon, « ben je me lave les mains, ils font rien, donc je fais rien ». Ils se lavent les mains et ben moi j'estime que je peux faire quelque chose.

Jm : Parce-que l'Etat pourrait faire quelque chose ? Pourrait effectuer le même travail ? Le même ouvrage, on va dire ?

H : Oui.

Jm : Oui. C'est ton impression ?

H : A force d'assister les gens... (silence) parmi les gens qui vous aident et tout. Il ne devrait plus y avoir de bénévolat. Ca devrait être... ch'ai pas... (silence)...

Jm : ...naturel...

H : fui (pour dire oui). Presque.

Jm : Alors, pooour revenir un petit peu sur le Club, recentrer un petit peu sur le Club. Le Compu's Club, pour toi, c'est quoi aujourd'hui ? Aujourd'hui, hein ?

H : (silence de réflexion)

Jm : Qu'est-ce que ça représente pour toi aujourd'hui ?

H : (silence de réflexion) pfou...

Jm : Qu'est-ce qui te plaît ? Euh, quelles sont ses valeurs ? Qu'est-ce que tu lui attribues ? Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

H : Ben, les valeurs, j'en ai un peu parler, là. Les valeurs d'écoute, de solidarité, de transmettre des connaissances, d'échanger, d'accueil, deee... d'apport de connaissances, oui... d'aide... deee... Mais...je connais pas assez, je connais moins. Je, je...

Jm : Mais justement, avec ce que tu connais simplement, qu'est-ce que... qu'est-ce que ça représente le Compu's Club ?

H : (court silence de réflexion) Moi, c'est un groupe de personnes qui est prêt à accueillir d'autres personnes, d'où qu'ils viennent, quoi qu'ils soient, voilà. Avec, quand même en contrepartie un... C'est comme un engagement. Tu, tu viens dans l'association, mais...'fin... tu dois faire ça, quoi, `fin... euh... Même si vraiment je sais que je me sens très libre, mais c'est... euh... enfin... euh...

Jm : il y a une certaine mutualité...

H : Voilà, une certaine mutualité !

Jm : ...informelle...

H : Ouais, ouais !

Jm : ... Est-ce qu'elle est formulée cette mutualité où est-ce qu'elle vient naturellement dans les rapports ?

H : (silence de réflexion) Euhhhhh... Pour moi c'est naturel. Euhhhh... j'sais pas si je peux dire toi ou le contact ?

Jm : Au sein du Club, les membres, tu, tu vois... Tu as dû t'apercevoir de certaines choses. Est-ce que cette mutualité t'as paru naturelle ou est-ce qu...

H : Ben moi je trouve que c'est très naturel... Mais bon c'est... bon... tu, tu le dis toi aussi. Hein, euh...Bon, il y a une association, mais, bon... pas en contrepartie mais presque, bon... euh... tu demandes aussi de faire quelqu...

Jm : ...L'échange...

H : Voilà, l'échange.

Jm : Alors, si tu devais définir le Compu's Club, tu le définirais comment ?

H : (long silence) Eh ben, écouteeee. pfu. Ce serait difficile.

Jm : Est-ce que tu peux alors me donner deux trois expressions qui permettraient de le décrire ?

H : (long silence puis sans hésitation dans le ton) Groupe ouvert, (silence), ouverture, transmission, (silence puis sur une intonation plus basse pendant la réflexion) ouverture, transmission (nouveau silence), mutualité.

Jm : Alors, si tu devais... euh... convaincre quelqu'un de rejoindre le Compu's Club, de quelle manière tu présenterais le Club ?

H : Alors, ça m'est arrivé (sourire dans le souffle en prononçant).

Jm : Ouais, forcément, mais pas de convaincre quelqu'un qui aurait entendu parler du Compu's Club...

H : Voilà, ça m'est arrivé pour quelqu'un qui cherchait des formations en informatique. Donc, moi j'ai beaucoup parlé du Compu's en disant que outre l'informatique il y avait un accès à Internet, y avait un accès à... faire passer... euh... des connaissances, en recevoir, ne serait-ce que par le petit livret... euh... qu'i y avait... euh... beaucoup de, de choses à en tirer... hummm.... Le prix de l'adhésion rebute un peu les gens... (200F, ndlr) Euh... Il faut le dire, hein, parce-que ça compte... eeeeet le prix des formations je suis pas très au courant et je sais pas si les gens ont pris contact mais c'est surtout dans le cadre de l'informatique. (silence) Maintenant, aussi, j'ai pas pu, je n'ai pas pu assurer aux gens si vous faites une formation au Compu's Club pour l'informatique est-ce que vous aurez une attestation de stage... voilà, ça je n'savais pas.

Jm : hum, donc, ça, c'est ce que tu as déjà présenté à...

H : Voilà, simplement au niveau informatique.

Jm : ...à l'occasion de... Alors, aujourd'hui si on devait pousser un petit peu cette présentation, au delà du niveau informatique, une copine que tu aimerais bien, par exemple, avoir avec toi au Club, si tu devais y venir, euh...de quelle manière tu arriverais à la convaincre ? Au delà de l'informatique même, parce-qu'on a l'étiquette informatique donc bien sûr 1) on parle de l'informatique, mais qu'est-ce que tu lui dirais pour la convaincre de venir ? De quelle manière tu présenterais le Club à ce moment ? Dans ces circonstances-là ?

H : Oh la la. (silence de réflexion) Je n'aurais pas trop de critères... à part si elle avait des enfants parce-que je sais qu'y a une... une tranche d'âge qui est fortement représentée dans le Compu's... et... j'ai même essayé de pousser un peu ma fille à y aller pour créer des contacts. Surtout pour créer des contacts. Qu'elle ait d'autre liens que le collège.

Jm : Alors : tu lui as présenté comment...

H : A ma fille ?

Jm : Oui.

H : Voilà, en lui disant qu'il y avait des jeunes, qu'y avait Libertech. Je lui ai fait voir le petit livre...euh... Elle connaît J. (le Président Junior Libertech). Mais bon...euh... bon, elle est à l'âge où c'est l'collège, elle avait peur, tout, bon. Et aussi elle a un emploi du temps très chargé.

Jm : Alors, dans ta branche, qui est la branche Littérature, projet Échap, ça marche comment ?

H : Ça marche comment ? (par répétition puis silence de réflexion) Alors... euh...

Jm : Est-ce qu'elle est autonome ?

H : C'est une branche qui est complètement autonome. On se voit régulièrement donc pour ce livre.

Jm : Vous êtes combien ?

H : Nous sommes trois. (silence)

Jm : Depuis le début ?

H : Non. (silence)

Jm : Au début vous étiez combien ?

H : Neuf. Nous sommes trois maintenant. (rires parce-que j'ai fais un mouvement du bras invitant à étayer). Non, c'est dur parce-que ça c'est un sujet qui nous... qui prend...

Jm : Qu'est-ce qui s'est passé ?

H : Alors voilà, je veux dire que dans les associ... quand je parlais de lassitude des associations il y a ce désistement. Et on le voit même dans une section d'une association il y a désistements, il y a toujours des piliers. Et moi... le fait que, ben les associations, je m'en retire un peu, parce-que... euh... j'ai tendance à être le pilier et puis, bon, à plus de 50 ans, y a des jeunes qui... Y a une association, là, euh... si, si... à l'association, à la structure à l'Echap... euh... on dit pas une structure... on dit leeee... ?

Jm : La branche, la section.

: La branche Échap. Échap, parce-qu'on veut s'échapper de ce carcan du chômage, ça fonctionne à trois. On se... on s'est organisé, on a essayé de prendre une aide mais ça n'a pas marché par un écrivain. Donc, on fonctionne tous les trois avec l'éééé... l'éditrice qui nous aide bénévolement et qui nous transmet ses connaissances... pour le style, la syntaxe et tout. On correspond par e-mail. et on fait un rapport au Compu's Club en passant des articles... voilà. Il faut dire que le Compu's Club nous sollicite quand même très régulièrement. On se sent pas complètement abandonné. Ce serait plutôt nous qui aurions tendance à abandonner, `fin, à abandonner... à pas trop informer parce-que... euh... on a nos vies, parce-que ça roule, on est autonome, et voilà.

Jm : Alors, finalement qu'est-ce qui c'est passé de passer de neuf membres à trois ? Les six membres qui ont disparus, qu'est-ce qu'ils sont devenus ? Ils sont toujours membres du Club ? Il ont disparu dans la nature ?

H : Alors, je sais pas.

Jm : Est-ce qu'ils ont retrouvé un travail ? Il se sont mariés ? ils sont partis à l'étranger ? euh...

H : Alors, nous avons essayé d'avoir beaucoup de contacts puis on s'est lassé, aussi. Donc... euh... eh ben... y en a qui cherchent encore, y en a on sait pas trop... euh... y en a qui attendent, y en aaaa qui font des stages... euh... d'écriture... à Paris parce-que c'est quand même bien mieux qu'à Valence, évidemment. Et euh... voilà, donccc... on ne sait pas pourquoi c'est...

Jm : A début, (pour insister) au début de cette branche vous étiez neuf, comment ça se passait au début ?

H : Au début, ça se passait assez bien. Et puis après les caractères se dévoilent un peu. Il s'agissait d'écrire, de lire nos écrit et de... de les adapter, de les améliorer. et le fait du terme de corriger a été très mal pris par certains. « Je ne veux pas que mon texte soit corrigé, il n'a pas a être corrigé ». C'est vrai que moi au bout de deux ans de travail, avec mes deux collègues on se rend compte que... (prenant l'air jovial) on a toujours besoin d'être corrigé, que c'est jamais fini (gloussements) ! Depuis notre première mouture ça fonctionne bien. On en est à notre troisième mouture et on espère que ce sera la bonne. Donc ça fera cinq cents pages écrites et je crois que... (silence). C'est pas un livre de cinq cents pages hein, au bout du compte ça fera cinq cents pages. Attend c'est un peu un troisième (inaudible) c'est pas... Et donc, ben les autres personnes... une, s'était pas engagée. On savait pas trop pourquoi elle était là. Une autre, ben, pique la colère parce-qu'il y a des tempéraments un peu épineux. Puis, y a des faits de vie qui ont fait queee, ben ça pouvait pas coller. Et je dois dire que pour nous trois, il a été très difficile d'arriver à fonctionner quand même. De par nos tempéraments différents, nos objectifs et nos engagements personnels par rapport à ce livre. On a tous le même engagement. Mais, moi, j'ai, moi j'ai mes soucis de mère célibataire, de chômage. Un autre à des soucis X. Et l'autre à des soucis Y. Et donc si on veut faire passer ça en priorité dans le livre il faut qu'y ait une cohérence. Maintenant ça va, au bout de presque deux ans on arrive à bien fonctionner.

Jm : Ca fait presque deux ans que le projet est lancé ?

H : En juin, ça fera deux ans.

Jm : En juin ça fera deux ans.

H : Et c'est pour ça que je me dis « c'est dommage qu'on ne soit plus neuf. Mais d'un autre côté ça aurait été très dur de se lire neuf textes, en corriger neuf, avoir neuf idées. C'est ce qu'on se disait encore hier.

Jm : Et là, y a longtemps que vous êtes trois ?

H : Oui, y a longtemps, plus d'un an.

Jm : Plus d'un an que vous êtes trois. Et les autres membres sont partis tous en même temps ou ils sont partis...

H : Y en a un qui était malade, malheureusement.

Jm : Y en a un qui est parti pour cause de maladie...

H : (reprenant ensemble le dernier mot) ...de maladie. Un qui est parti parce-qu'il pensait avoir trouvé du travail, ça n'a... du moins je ne pense pas que ça ait marché. Un autre cherche toujours. Bon, et puis il était très coléreux. Un autre... euh... pfou... je sais plus...

Jm : Tu disais tout à l'heure « ça n'avait pas marché avec l'écrivain ». Qu'est-ce qui s'est passé ?

H : Alors, euh... Cet écrivain, au niveau de la communication, ça a mal fonctionné. Nous avons eu foi... euh... dans, dans les dires de, d'un des membres du groupe qui... euh... nous a dit que c'était quelqu'un fabuleux parce-qu'il avait l'amour du livre et il en a écrit quarante, donc c'est un professionnel. Et (silence) il s'est trouvé qu'on a payé grâce à des sponsors. Et ce monsieur au bout de cent trente pages a tout barré. Il a réduit les pages... sur cent trente deux pages. Et faisait fi de nos phénomènes de vie qui pourtant sont le fondement du roman. Et au niveau des faits historiques, puisque c'est un roman historique aussi sur Valence, bon... il le négligeait... puis, on s'est rendu compte qu'il n'avait pas lu la moitié de not'truc. Donc, il venait, on le payait pour ses déplacements, on l'hébergeait, on le nourrissait et il nous a demandé quarante mille francs de plus pour poursuivre la fin du livre alors qu'il n'avait corrigé qu'un chapitre.

Jm : Et l'argent vous l'avez trouvé où ?

H : Par les sponsors... euh...

Jm : Vous étiez sponsorisés.

H : Voilà.

Jm : Qu'est-ce qui semble important dans le bon fonctionnement de la branche ? De la branche Échap, de la branche Littérature, du projet Echap ?

H : (silence de réflexion)

Jm : Pour qu'il y ait un bon fonctionnement, qu'est-ce qui te paraît important dans...

H : Alors, là ça fonctionne bien.

Jm : Quels sont les éléments qui font que ça fonctionne bien ?

H : Eh ben... euh... y a eu pareil : l'écoute, la tolérance et le fait de pouvoir se dire les choses sans être blessé personnellement et... euh... se remettre en question et pi ben voilà. Et pi, on a une base de travail à laquelle on se tient. (Silence) On sait qui fait quoi. Chaque fois on distribue : « toi tu fais ça, toi tu fais ça, moi je fais ça ». Et chaque semaine on se redit : « toi tu fais ça ». Tant pis hein, c'est bien de dire au moins on sait où on va.

Jm : Et avant, avec l'ensemble des membres, vous étiez neuf... euh... vous êtes restés presque un an, puisque presque un an vous êtes restés à neuf, huit ou sept, enfin quelque chose comme ça. Euh, qu'est-ce qui faisait que ça a fonctionné...

H : On est resté sept mois, sept-huit mois...

Jm : ...Huit mois...

H : ...à peine, à peine...

Jm : ...Sept mois...

H : ...oui...

Jm : Alors qu'est-ce qui fait que pendant sept mois, justement, euh... Ce sont les mêmes éléments ? Et se sont ces éléments là qui ont flanchés ?

H : Non, justement, nous n'avions...pas, on ne savait pas qui c'est... qui faisait quoi. Le Leader, donc, notre écrivain, était très fouillis. On ne connaissait pas son objectif. C'était un coup oui, un coup non. Il était impalpable. Euh... très... bon alors on va dire artiste, il paraît que c'est une qualité mais quand on est engagé à vingt-cinq mille francs comme ça, pour moi, c'est pas... une qualité. Et euh... et pi c'était son truc quoi. Il voulait qu'on écrive comme il voulait. Pas comme ça, bon, et... du coup on était un peu sous cette coupe et on a essayé, on était deux surtout, hein, à dire « ça va pas, y a quelque chose qui va pas » et G. toujours « mais si... Tu sais bien comment il est, il marche à l'affectif », bon. Et donc il fallait bien que les rôles, distribuer les rôles et les rôles n'étaient pas bien distribuées. Et à la fin, à force de dire à l'écrivain « ce n'est pas ça qu'on veut, on ne s'est pas engagé à ça, au début c'est pas comme ça comme on avait dit » il a compris, on a dit, on te veux plus. Quarante mille francs ou rien, on a dit « c'est rien » (fermement). Et même on aurait pu intenter un procès pour qu'il rende les vingt cinq mille francs.

H : Qu'est-ce qui vous a empêché de le faire ?

H : G.

Jm : G., pourquoi a-t-il essayé de...

H : ...Parce qu'il en avait marre des procédures. Tu sais, euh... on n'est pas procéduriers. Et c'est vrai, ça faisait encore à ... c'est lourd. Et nous on veux finir notre livre.

Jm : Et au sein du Club, il y a quelqu'un qui aurait pu vous conseiller, vous donner des idées ?

H : On n'a pas voulu le mêler à tout ça. On voulait vraiment faire notre bouquin, continuer. On s'est dit qu'est-ce qu'on fait ? « On continu tout seul. Ca on n'en veut pas ». Et je ne sais pas si quelqu'un vous a averti au Club et donc on a dit à l'éditrice « voilà, où on en est ». Elle nous a dit « je vais vous aider ». Et là, c'est pareil comment vous faites, comment on fait, parce-qu'il sont pas ici, hein. Ben, ils se font pas payer les déplacements, on se partage les trajets, ça marche très bien.

Jm : En ce qui concerne le Club, pour essayer de recentrer sur le Club...

H : ... bien sûr...

Jm :... euhmm... Lorsque vous aviez ce souci avec l'écrivain, euh, est-ce que le Club a été au courant ?

H : Ah, moi je pense que j'en ai informé... Je t'en ai informé.

Jm : Oui, donc le Club était au courant. A ce moment-là, est-ce qu'une aide a été proposée ?

H : Oui

Jm : Est-ce que éventuellement... est-ce qu'on a respecté ce que vous aviez décidé ?

H : Alors voilà, je sais que je t'en avait informé donc j'en avait informé le Président, hein. Et une aide a été proposée mais je... ça été, ben, par respect pour notre... Nous on a dit « on va pas aller plus loin », le Compu's a respecté notre décision. (silence) Personnellement je le regrette.

Jm : Qu'il y ait eu un respect de la décision ?

H : Non, non.

Jm : ... ou que vous n'ayez pas été plus loin.

H : Ouais (silence) parce-que ces vingt-cinq mille francs nous rendraient service.

Jm : Alors, euhmm... Comment ça c'est passé ensuite lorsqueee... une fois que votre projet a été lancé, que vous vous étiez réunis à neuf et maintenant à trois, comment ça c'est passé dans l'organisation, euh... l'organisation pour la suite du projet ? Vous étiez organisés comment ? Vous utilisiez les locaux de l'association ? Vous faisiez les réunions entre vous ? Il y a une régularité dans ces réunions ? Vous procédiez comment ?

H : Alors, au départ quand on était neuf puis après sept puis après... On était au Compu's. Et puis, peu à peu, on s'est dit qu'il nous fallait travailler le week-end pour avoir l'écrivain... euh... deux jours et demi à l'affilé. On pouvait pas s'installer donc au Compu's, donc on est allé chez quelqu'un... et... ce qui fait qu'on travaillait journée continue. On a fait ça quatre, cinq week-end et, euh... cinq week-end, je crois. Et après, vu que le groupe s'est un petit peu dissous, ben, on fait ça, euh... une fois chez l'un, une fois chez l'autre, une fois chez moi. Alors quand c'est en soirée à partir de 17 heures c'est chez moi, jusqu'à 8 heures (20 heures, ndlr) comme hier. Et quand c'est en matinée, comme le mercredi matin, c'est ou chez M. ou chez G. Et là on travaille de 9 heures à 1 heure (13 heures, ndlr). On travaille donc, deux fois par semaine, six heures. Ca fait six heures par semaine, quoi... ensemble. Plus le travail à la maison, personnel.

Jm : Qui représente combien de temps ?

H : A peu près cinq, six heures par semaine.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te paraît déterminant dans la conduite du projet ?

H : Du livre ?

Jm : Oui, du livre ?

H : (long silence de réflexion et raclement de gorge)

Jm : Quelque chose de déterminant. Qu'est-ce qui détermine cette conduite-là du livre ?

H : (silence + raclement) Ben déjà y a... Nous, ce qui détermine c'est notre envie commune d'aboutir. On a un objectif commun. Donc on passe outre des invitations, outre nos petits tracas. Quoiqu'il y ait des temps de partage de plus en plus. Et on arrive à passer outre beaucoup de choses pour arriver à écrire ce bouquin.

Jm : Qu'est-ce qui te ferais quitter la branche Littérature, le projet Échap ?

H : La fin du livre.

Jm : La fin du livre ?

H : hum !

Jm : Uniquement ? Alors c'est ce qui te fait rester en fait, c'est le livre ?

H : Oui, oui, oui, vraiment là, très honnêtement.

Jm : Là, tu as abordé quelque chose de très intéressant. Ça serait bien qu'on puisse l'affiner. Hum... Qu'est-ce qui se passe dans le groupe, là, à trois, qui ne relève pas de... du livre... qui ne relève pas de la branche ? Tu disais il y a un instant : « on commence à se dévoiler » enfin je l'ai compris comme ça...

H : ...Eh bien, euh... On prend toujours cinq minutes... enfin, les filles surtout, on arrive toujours un peu à l'avance et on a toujours cinq, dix minutes pour parler. Ou quand on va chez l'un on se prend en voiture pour parler et puis on arrive, aussi, avec un petit gâteau, une confiture. Quand on va dans le midi, on rapporte du miel qu'on goûte ensemble. Pour Noël M. nous a fait à chacun un cake. Bon c'est pas... et un pot de confiture... bon... et puis je trouvais... et puis on arrive à parler... « voilà, j'arrive de là, je suis fatigué ». Mais, on se donne quoi, dix minutes. Mais ces dix minutes... bon le jour où le père de MA. (la fille de H., ndlr) a téléphoné, ils arrivaient tous les deux, j'étais en larmes... bon ben, on a pu en parler plus de dix minutes mais on a quand même travaillé un petit peu. (silence) C'est parce-que... heu... y a un milieu de confiance.

Jm : Qu'est-ce que tu préfères dans cette branche ? Est-ce que tu as des moments de préférences dans la branche ?

H : Échap ?

Jm : Oui, oui, Echap, toujours.

H : Des moments, c'est à dire ?

Jm : Des moments de préférence, c'est : est-ce que c'est justement ce moment informel qui est en dehors du projet même ? Est-ce que c'est au moment du projet ? au moment d'écrire, au moment d'échanger ? Est-ce que c'est au moment de la relation avec la maison d'édition ?

H : Non, voilà, moi ce qui, moi, c'est quand on fonctionne tous les trois. Moi, personnellement, les moments d'échanges, on peu se téléphoner, on peut se voir ailleurs. Mais ce qui est très... Ce qui nous passionne c'est le moment où on a écrit, où on réécrit pour affiner, pour enrichir le vocabulaire, pour mettre la virgule là où il faut, le point là où il faut. Euh... Un mot qui a vraiment tout son sens, donner le verbe à un caractère d'un personnage. Chaque personnage a son langage. On adapte le langage au caractère, à une situation. On a fait un calendrier. Parce-que notre roman commence en septembre et il se fini le 25, le 23 décembre. Il faut qu'on soit... alors on a fait un calendrier ce jour-là (inaudible) les gens diront... donc on est obligé de suivre tout ça. On est complètement dans l'histoire. Et ça, on a écrit pour se libérer il y a deux ans. On a réécrit. On a réécrit et là on en est à... à jouer avec les mots, à les mettre en forme, à ajuster... à...

Jm : C'est ça que tu préfères ?

H : Ah, c'est ce que nous (insistant sur le nous) préférons, maintenant. Grâce, et mon avis c'est ça, grâce à P. et son ami PH (les éditeurs, ndlr) ils nous apprennent ça... euh... c'est génial. Alors P., on s'est vu deux fois, donc euh c'est pas beaucoup, mais ça nous suffit puisque les méls marchent très bien tandis que avec B. (l'écrivain) on a attendu trois mois pour rien, quoi. Et elle dit « oh là, vous voyez, si vous devriez mettre... » et PH qui dit, « non, non, laisse-les trouver ». Donc, c'est des gens qui ne veulent pas faire notre travail. Qui disent « vous pouvez ». Hein, et donc « vous savez ». Et donc on le fait. Et puis après ils sont content. Il nous disent pas tout à la fois. Chaque fois ils nous disent des petites choses à améliorer. Heureusement qu'ils nous ont pas dit tout la première fois, sinon on aurait été... Et, et, ça c'est... on voit qu'on progresse... mais alors... M qui... je sais pas si tu te souviens, elle n'aimait pas écrire... c'est une merveille ce qu'elle écrit. Et moi je le vois dans mon travail. je reprends tous les textes-là, tous les documents qu'on fait, tu sais. Et j'écris, je reprends, ...

Jm : Oui, il y a quelque chose qui change dans ton travail...

H : Ah oui, par rapport... ah oui !

Jm : ...y a un changement que tu ressens, que tu vois, constates ?

H : Oui, je ne lis plus de la même façon, je n'écris plus de la même façon.

Jm : Est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples qui t'ont particulièrement marqué dans tes relations avec les autres dans le cadre de la branche ? Positif ou négatif, un ou deux exemples qui t'ont vraiment marqué ? Ça peut être un conflit ou, comme tu viens d'en donner un là, ta relation avec l'éditrice, est-ce que tu as un autre exemple ?

H : Eh bien... euh... les gens qui...euh... moi ce qui m'a quand même touché, c'est ces gens qui soi-disant s'engagent, qui ont beaucoup de parole, beaucoup de bagou. Et... euh... quand ils ont peu ou pas d'intérêt s'en vont.

Jm : Ça, ça t'as marqué ça ?

H : Ouais... euh... je pense notamment à une personne qui a beaucoup critiqué... euh... qui disait s'engager lui-même, qui a été la première à...

Jm : Alors, une fois que le livre sera terminé, tu quitteras l'association. C'est ce qu'il faut en retenir, hein ?...

H : ...Oui...

Jm : Qu'est-ce que, au sein de l'association, qu'est-ce que tu connais qui pourrait susciter ton intérêt ? Ou quelles sont les valeurs que tu attribues à l'association qui pourraient te permettre de te réinsérer dans l'association à un autre niveau ? Peut-être en rapprochant le livre par un atelier d'écriture, par exemple. Ou dans un autre domaine, que tu pourrais créer, éventuellement.

H : Moi, l'association... c'est sûr, je pense pas y rester après le livre, j'ai... mon souhait ce serait... se sera, c'est ce qui se fera : si je passe avenue Victor Hugo, je sais que je peux taper, dire « bon bé ça va, je viens boire un café, tout va bien ». Et si on m'appelle, « tiens, on a besoin de trois interventions » parce-que j'ai pas envie de venir et de m'y nourrir, quoi qu'on se nourrisse toujours. Mais j'ai envie d'y apporter des choses pour transmettre. S'il y a un atelier d'écriture dont je peux être responsable, avec des jeunes par exemple. C'est mon grand truc. Je voudrais bien être responsable... euh... mais aller y chercher l'enseignement d'informatique ou quoi, bon... je sais que j'appelle un collègue du Compu's, il viendra me dépanner mon truc, et puis... euh...

Jm : C'est pas ton dada l'informatique...

H : C'est pas mon dada, tu as bien dû le comprendre. Mais... euh... voilà... quoi... enfin... je pense que je quitterai... euh... enfin quitter... non, on ne quitte pas... mais ce sera pas... ceci dit... tchao (en tapant dans les mains), je, je... Moi, si le Président m'appelle...euh... ben... d'ailleurs je suis pas trop association mais si on déménage je viens, si on aménage je viens mais si y'a dix personnes je peux rien faire. Mais, bon, je, je viens comme je peux. Voilà. Mais je peux pas m'engager dans l'association en tant que membre... Maintenant si je prends l'engagement de venir, là je suis engagée. Comme à Remaid, je suis engagée. (silence) J'ai eu des missions... voilà, après je sais pas ce que j'y ferai, mais, voilà.

Jm : Alors aujourd'hui, tu participes depuis deux ans à Échap, au projet Échap, hein c'est ça à peu près ? Euh... quels ont été les moments forts ? Et qu'est-ce que tu en retiens, aujourd'hui, de ces moments forts ?

H : Depuis que je suis à Échap ?

Jm : Oui, oui. Depuis deux ans ?

H : Depuis que je suis au Compu's ?

Jm : Au Compu's, à Échap puisque tu es peu présente au Compu's. Ou éventuellement au Compu's aussi, tu as peut-être des moments forts au Compu's Club ?

H : Ouais, moi ce que je trouve comme moment fort c'est au moment où on cherchait des sponsors. J'trouvais que il y avait des gens... euh... Moi ne n'imaginais pas tout ce phénomène qu'il fallait de l'argent (inaudible), j'étais loin de tout ça. Pour moi il fallait écrire et puis c'était tout. C'était pas si compliqué que ça. Et ces gens qui se mobilisaient pour les sponsors (bafouillage sur le mot sponsors). Je revois encore la photo, j'ai encore rangé, j'ai trouver une photo où il y a MA (un sponsor). Il est en photo qui donne un chèque à G. au Compu's. Bon, et je me dis tiens c'est pas par hasard si je trouve cette photo aujourd'hui, j'ai trouvé que c'était un moment très fort. Des gens qui nous connaissent pas, qui nous font confiance et qui donnent du fric pour... parce-qu'on a été assez convaincant et puis il nous sentent motivé, et puis ils y croient... euh... c'est pas une histoire de les décevoir ou pas. Comme ça, on sait pas...iii... des gens qui, qui... qui oeuvrent avec nous, quoi. Et qu'elles n'attendent pas des... parce-qu'on va pas faire une pub du CM (sponsor) à fait ça ou MA ou ch'ai pas quoi, hein, moi c'est. C'est... presque... c'est anonyme pratiquement les sponsors.

Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait, justement, que les sponsors aient perçues une motivation chez vous ?

H : (silence de réflexion) C'est pas moi qui ai présenté les, les projets... enfin j'étais présente mais j'ai pas...

Jm : Il y a les projets mais il y a les gens aussi ?

H : Ben, il y a les gens. Je pense que la crédibilité venait beaucoup d'un personne qui connaissait bien le CM. Et... euh... qui avait donc fait des preuves qui... pas des preuves à faire mais qui... très crédible. Et puis... de, deee l'engouement de G. et puis de notre présence. On a toujours été quand même très présent. On n'a jamais failli... euh... à une rencontre, à un coup de fil, à un rendez-vous, pour travailler, enfin... les week-end, le soir, enfin je veux dire on n'a jamais failli à rien. Je sais pas, on a dû être convaincant quoi, not' projet a plu, quoi. L'histoire de Valence, le chômage en parallèle. Bon, avec des intrigues, tout ça, ça a plu.

Jm : Qu'est-ce que tu retiens deeee ta participation à ce projet ? Qu'est-ce que ça t'as apporté ?

: Moi, ça m'a apporté... euh... comment dire... (dit d'un seul trait) ça m'a apporté à me libérer dans un premier temps de tout mon fiel... par rapport à ma situation de chômage mêlée à la situation de longue maladie et mêlée à la situation de mère célibataire, ce qu'est pas très engagé à 50 ans, engageant pour être embauchée. (fraction de seconde de réflexion puis avec un débit moins rapide) Trois surtout, difficile... Alors... j'ai écris, j'ai écris, j `ai écris. On a toujours gardé des petites parties de ce qu'on a écrit y a deux ans. J'ai tout gardé, même si ça ne sert pas. Mais je me rends compte que au bout de deux ans, et c'est pas le fait d'avoir retrouvé du travail depuis 3 mois, c'est pas ça du tout, mais j'ai pris beaucoup de recul par rapport à mon vécu et... j'écris mieux dans le sens plus juste parce-que je suis dépassionné. J'ai vidé l'abcès. Y a des cicatrices, mais le fait d'être dépassionné fait que j'emploie le mot juste. C'est plus raisonnable. Et... euh... ça dédramatise un peu, quand même, ma situation. Je dis pas que ça dédramatise le chômage, mais ma situation. En fait j'ai trouvé, aussi, quand même, pendant ces mois où j'ai retrouvé du travail, un grand stimulant pour me préparer le matin... euh... tout ce qu'un chômeur a du mal à faire. Avoir un but, un projet, voir des gens, être utile, euh, qu'on nous fasse confiance, euh... retrouver des habitudes d'écritures, que je sois lue... pas édité mais lue par les copains, euh... Et que ce soit pris en compte.

Jm : Bon, ben, euh, si je devais résumer il te fallait en quelque sorte passer par là, par cette évacuation...

H : ...Ouais...

Jm : Pour pouvoir, en fait... euh... Est-ce qu'on peut dire qu'il y aurait un lien entre cette évacuation et le fait de pouvoir retrouver un travail dans lequel on est bien ? Et on se retrouve ?

H : Alors, je pense que le lien est continu, hein. Le lien pour moi, il est jamais complètement coupé. Il y a ce travail d'évacuer, donc après un travail de deuil ettttt..., c'est à la mode mais c'est vrai, et... euh... maintenant j'emploie le mot juste et je... en, en fait... c'est, j'ai l'impression de, de trouver ma place mais pas que dans le travail ici, de longtemps hein ? La place d'H. et je peux dire les choses. C'est oui, c'est oui, c'est non, c'est non, mais je dis les choses... euh... j'arrive à trouver ce qui ne va pas. Et je pense que le fait de trouver le mot juste c'est aussi trouver un peu sa place. Quand on sait trouver le mot juste et qu'on se laisse accompagner pour trouver ce mot juste, hein, bon, je n'ai pas la science infuse. Je pense qu'après, moi, toute seule, j'arrive à trouver ma place. Et je la cherche encore, enfin, j'essaie toujours de l'améliorer, hein, de, de...

Jm : Si je devais reformuler, il y aurait eu deux changements en participant à ce projet : c'est d'une part, un changement professionnel et un changement personnel ?

H : Oui, d'abord personnel.

Jm : D'abord personnel. Comment tu l'expliques ce changement ?

H : Eh ben je pense que le fait d'avoir trouver des gens qui m'ont, qui ont un peu un vécu similaire ça aide un peu. Similaire des fois plus difficile... enfin... quoique la douleur n'est jamais à mesure égale pour chacun... et... euh... je, je pense que... ça fait du bien de partager un peu tout ça.

Jm : Quand tu viens ?

H : Oui, je me souviens plus... euh... je pensais à des situations qu'on vit dans l'amour.

Jm : Justement, quand tu viens... quand tu vas... quand vous vous réunissez tous les trois, dans quel état d'esprit tu te trouves, comment tu te sens ?

H : Alors... euh... aujourd'hui, là, aujourd'hui ?

Jm : Aujourd'hui, oui.

H : Euphorique. On languis... euh... on languis. Hier soir on ce serait plus quitté parce-que c'était, woua, on était jusqu'à 8 heures mais alors. Là, MA (la fille de H. 14 ans) a commencé à manger toute seule. Mais c'était l'euphorie et tout de suite il faut que j'écrive. Mais il y a eu des moments... où...euh... deux fois j'ai... `fin... chez G. Je l'ai soutenu, une fois c'était M. Un fois ça a été G il a fallu aller le voir, on s'envoie des fax, on se téléphone. Je crois qu'on a tous des moments... euuuh... Voilà quoi. Mais là en ce moment c'est l'euphorie. On pense qu'en mars ce sera fini d'écrire. (en riant) Pour la troisième fois.

Jm : Selon toi et au delà du fait que tu n'as pas d'affinité au niveau de l'informatique... euh... quels seraient les autres obstacles pour une participation plus importante au Club ?

H : Le temps.

Jm : Le temps ?

H : (silence de réflexion) Le temps.

Jm : Principalement le temps ?

H : Oui parce-queee travailler à 35 heureeees, enfants, petits enfants et Remaid. (Silence) qui a un gros gros travail de bénévolat.

Jm : Alors, le temps justement que tu dégages pour toutes ces associations, tu t'y prends comment ? Comment arrives-tu à organiser ta vie de femme, ta vie de travailleuse, ta vie de bénévole, ta vie de mère, de grand-mère.

H : (rires) J'y arrive (rires).

Jm : On constate que tu y arrives.

H : On constate qu'on y arrive. Euh... c'est vrai que l'écriture m'a toujours, j'ai toujours donné du temps pour l'écriture. J'ai toujours, toujours écrit. Même avant le roman. Bon là ça se met en forme tant mieux. Mais, c'est vrai que c'est de 17 heures à 18 heures, euh, à 20 heures, 19 heures 30 - 20 heures. Voilà c'est comme ça une fois par semaine. J'ai dit aussi que le mercredi, la demi-journée que j'avais de libre, de temps en temps je voulais pas écrire, donc ils ont accepté. Donc, des fois j'ai mon mercredi matin. J'sais plus quoi faire (rires). Mais je vais quand même pas donner tout ce temps. A Remaid pareil. J'essaie de me préserver.

Jm : Tu as retrouvé du travail depuis...

H : ...trois mois...

Jm : depuis trois mois. Comment ça a été perçu au sein du groupe Échap ?

H : Très bien.

Jm : Très bien ?

H : Oui.

Jm : C'était encourageant ? Il n'y a pas eu des moments où ils ont supputé l'idée que tu aurais pu être moins disponible ?

H : Si.

Jm : Si ? Bon, ça a été rassurant ?

H : Oui, parce-que, c'est... (raclement de gorge)... ah oui ("ah oui" parce-que j'ai incité au développement avec la main)... Alors oui, oui, oui, ça a été bien pris avec une inquiétude... euh, euh, pour ma disponibilité en me disant « tu sais, si tu veux tu viens plus, gnagna » pas question, pas question, donc... euuuh... voilà, maintenant.

Retournement de K7 = ¾ d'heure.

C'est bon ? Oui, euh... (pour reprendre le fil après le retournement de la K7) Il y a une des personnes (du groupe Échap) qui vient de trouver un mi-temps depuis hier, il commence la semaine prochaine. Et c'est vrai que j'ai eu quelques petites allusions : « t'as pas beaucoup écrit... lala... ». Et j'ai dit « ben, écoute, là tu vas voir, hein, ce que c'est que de tout concilier », j'ai dis « t'as pas d'enfant, t'as pas de maison à tenir... euh... » malheureusement, bref. Mmais... euh... ça se passe très bien. Mais il y en a une autre qui risque de trouver du travail à la fin du mois (rire). Donc, là on a dit qu'on prendrait nos week-end. Mais bon les week-end, ça va êtreeeee. On a déjà posé un week-, au moins un samedi.

Jm : Elle vient d'où cette...

H : ...cette énergie...

Jm : ...cette volonté...

H : ...on a une rage...

Jm : ...d'absolument vouloir faire ce livre ?...

H : Oui, oui, oui, vraiment. Parce-qu'on a des choses à dire. Et pi' c'est passionnant d'apprendre à écrire.

Jm : D'une manière... On arrive au terme de notre interview, là. D'une manière plus globale, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Compu's Club ? D'après toi ?

H : (long silence de réflexion) Elargir les compétences. Je te l'ai dit au début, pour moi c'est restreint à l'informatique. Compu's c'est l'informatique.

Jm : C'est l'étiquette qu'il y a ?

H : Ah ben, pour moi.

Jm : C'est ça. Est-ce qu'il apparaît autre chose que cette étiquette d'informatique ?

H : Les jeunes, informatique. Les jeunes, mais c'est aussi l'informatique, les jeunes.

Jm : Très bien, est-ce que tu connais les diverses branches de l'association ?

H : Oui, J'en connais : la Littérature... euh... le livreee... le, le... euh... leeeee (silence) le journal là. Vous allez pas faire un journal ?

Jm : Huuum, le Bulletin Membre.

H : Le Bulletin Meeembreee... euh... les financeees, voilààà, et puis ben eeeeuh...

Jm : Faire des cartes de visites.

H : Oh ben, ça c'est l'informatique.

Jm : Ça c'est informatique.

H : Ben oui !

Jm : Exact. Le Centre de formation.

H : Le Centre de formation, chee, moaaa... je le connais pas.

Jm : Et le futur atelier Presse.

H : Oui pour faire le journal, c'est ça. Pour faire un journal.

Jm : Euh... un journal multimédia...

H : ...Voilà...

Jm : ...mais aussi préparer àààà euh... préparer au métier de journalisme.

H : Comme on fait ici ?

Jm : Comme vous faites ici.

H : Voilà. Et euh... au niveau de la formation comment ça se passe ? Maintenant c'est à moi de poser les questions.

Jm : Ça, c'est autre chose...

Annexe 8 Troisième entretien

S (Troisième entretien) 19h40 le 3 février 2001

A notre domicile.

Le Vice-président au moment de l'entretien, maintenant le nouveau Président : actuellement au travail et a toujours été au travail (chef de chantier Travaux Publics). 28 ans. Veut créer son entreprise. Adhérent depuis deux ans et demie. Ne participe pas à une branche.

Après annonce.

Jm : Comment as-tu connu le Compu's Club ?

S : J'habitais à proximité, euh, je me suis renseigné, je cherchais un club qui soit plus sur l'informatique, en fait, et... parce-que j'avais besoin de monter mon ordinateur et d'abord par intérêt, je cherchais quelque chose.

Jm : Qui t'as fait connaître le Club ?

S : Personne, par hasard.

Jm : Par hasard ? En passant dans la rue ?

S : En passant dans la rue.

Jm : Très bien, donc personne t'en a parlé avant, tu es entré... dans le Compu's Club... Tu te souviens, à l'époque comment tu l'as découvert ? Comment tu as appris ce que c'était ? Qui te l'as présenté ? Dans quelles circonstances tu l'as découvert ?

S : Oui, oui, très bien, en fait, parce-que c'est pas tout à fait par hasard. Etant donné que je cherchais des composants informatiques donc je me suis renseigné à la boutique limitrophe, euh, sans faire de pub c'est R (notre bailleur de l'époque) et il m'a orienté donc, euh, parce-que, eux ne pouvaient pas monter l'ordinateur, ils avaient arrêté l'assemblage et ils m'ont orienté vers le club informatique en disant qu'ils allaient certainement me dépanner, ce qui a été le cas.

Jm : Donc c'est une entreprise, une sociét...

S : ...privée, ouais...

Jm : Qui t'as dit...

S : ...qui m'a dit, oui...

Jm : ...tiens voilà une association qui peut éventuellement te solutionner, un club informatique qui peut éventuellement te solutionner...

S : ...exactement...

Jm : Tu n'as pas vu de dépliant, de publicité de l'association, en fait ?

S : Jamais.

Jm : Jamais. Alors, as-tu déjà eu une expérience de l'associatif ?

S : hummm, jamais non plus. M'enfin, à part, euh, les associations types sportives genre UNSS et j'en passe et des meilleures. Mais plutôt dans ma jeune époque.

Jm : Tu en avait été satisfait ? Tu étais simple consommateur ? Tu payais une adhésion et tu jouais... tu faisais un sport ?

S : Oui, oui, ch'uis jamais rentré dans l'encadrement de, de, d'une association. J'ai jamais été encadrer les jeunes plus tard. J'étais, j'étais simplement adhérent, je bénéficiais, en fait, de, des activités des associations.

Jm : Depuis ton adhésion au Club tu participes à une autre association ?

S : Pas du tout.

Jm : Finalement, qu'est-ce qui t'as conduit à adhérer au Club ? Est-ce que tu es venu le visiter ? Hein, la société t'as indiqué l'association, tu es venu, on a dû te présenter le Club. Qu'est-ce qui t'as fait adhérer, finalement ?

S : Bé, y a pas cinquante solutions, c'est... c'est surtout (silence)

Jm : ...Qu'est-ce que tu es venu y chercher ?

S : De l'aide.

Jm : De l'aide...

S : ...De l'aide...

Jm : ...en informatique ?

S : De l'aide en informatique, oui puis bon en sachant que c'était pas... j'avais aussi des choses à faire connaître... euh, y avait pas mal de gens... y a, y avait des personnes d'horizons diverses qui pouvaient dépanner le jour même mais en sachant que, bon, j'arriverai toujours à trouver solution à mon problème beaucoup plus tard si j'en avais eu d'autres. Donc, c'est, c'est... l'association c'est un petit peu basé sur un coup j't'aide, un coup je, un coup tu m'aides et puis, bon, et c'est très bien comme ça.

Jm : Pour résumer, c'était l'espérance d'une aide qui a déterminé ta décision d'adhérer au Club ?

S : Oui, c'est ça. On peut parler comme ça, ouais.

Jm : Quels intérêts, autres que cette aide à l'informatique, tu as, à l'époque hein, tu espérais trouver ? Au Club.

S : L'informatique, et puis bon on peut pas parler d'aide, mais, on peut dire, peut-être une camaraderie avec des gens qui partagent la même passion surtout. Donc, euh... ça peut être de la camaraderie, après ça peut se transformer en sortie autres qu'association. `Fin, au travers l'association, ça peut faire des restaurant, ça peut faire... on peut trouver des affinités avec les gens. C'est pas... c'est pas peine perdue de se déplacer vers une association. On trouve toujours son compte, en fait.

Jm : Bien, est-ce que tu peux me parler de toi à l'époque de ta venue au Club ? Euh, quelle était ta situation familiale, à l'époque ?

S : Alors, j'étaisssss...

Jm : Tu étais marié ?

S : Non, j'étais pas marié, je vivais en concubinage avec une, une demoiselle... une jeune fille. Et donc, euh, bon ben, ma vie se résumée à 39 heures par semaine, mon travail et puis, bon après je partageais mes loisirs entre, entre ma vie conjugale, donc, et... l'association. En sachant que j'pouvais pas non plus mettre l'essentiel de mon temps libre à l'association. Je l'aurais bien fait, volontiers. Parce-que, bon, c'est une passion qui me tiens depuis bien longtemps et... je voulais... bon enfin... il faut arriver à faire le tri, quoi.

Jm : Tu as toujours travaillé depuis que tu es à l'association ? Quand tu es entré, tu avais un travail ?

S : Oui

Jm : Depuis le temps que tu y es... Ça fait combien de temps que tu y es ?

S : Ça fait deux ans, deux ans passés. Et tout ce temps j'ai toujours été salarié.

Jm : Le même travail, tu n'as pas changé ?

S : Non, non, j'ai jamais changé de métier.

Jm : Tes parents, euh... étaient-ils engagé dans la vie associative, la vie publique déjà ?

S : Ouh là ! Depuis, depuis très longtemps ils sont engagés dans la vie associative étant donné que c'est des pétanquistes, comme on dit. Donc, euh, eux naviguent beaucoup dans, dans les associations. Mais en plus, euh, pas en tant qu'adhérents ou sociétaires dans un club bouliste mais surtout en tant que dirigeant. Etant donné que mon père est Trésorier d'une association.

Jm : De pétanque ?

S : De pétanque. Ma mère s'occupe de la comptabilité de par le fait que mon père est Trésorier, parce-que, donc ma mère lui donne un petit coup de main, s'occupe d'organiser les repas, euh, les rencontres, bon ben d'échafauder des, des, des petits challenges, des petits tournois.

Jm : Dans la vie publique, ils sont investis ? Est-ce qu'ils font des, est-ce qu'ils sont adhérents politiques, euh, ils participent à la Ville ? Euh...

S : Pas du tout. En tant que fonctionnaire, bon ben, ils sont, ils sont syndiqués comme tout le monde, hein. Comme chaque fonctionnaire qui, qui se respecte. Pour être protégé vis-à-vis donc, euh, donc des lois, bon, euh... ce qui se passe c'est queee, i sont pas, euh, pas politisés, euh, au point de...

Jm : Ils sont investis dans la vie publique ?

S : Voilà, mais, euh, sans non plu, sans trop de virulence quoi. Ils vont pas battre le pavé tous les jours.

Jm : Alors aujourd'hui, aujourd'hui, euh, c'est quoi pour toi le Compu's Club, aujourd'hui ?

S : (Silence de réflexion) Pour moi le Compu's Club, au départ le Compu's Club c'était, euh, au départ, c'était un petit noyau de gens, euh, plu... très intéressant on peut dire. Parce-que c'est un petit peu le noyau dur de, du, du Club. C'est ces gens-là qui m'ont, qui m'ont motivé, qui ont fait que je suis resté. Si j'avais pas trouvé des gens qui, qui étaient suffisamment intéressant et pi, bon ben, c'est toujours pareil, quand, quand on arrive pas à se caler sur les conversations, à comprendre, euh, à comprendre les gens... bon ben on arrête un petit peu de venir, on, on espace un peu les visites. Mais apparemment, là j'ai trouvé mon compte et les gens, les gens ont été super gentils avec moi. J'ai eu un accueil, on ne peut mieux... enfin c'était plus que correct et c'est ce qui a fait que je me sentais à l'aise pour venir et puis moi j'y venais plus souvent.

Jm : Tu disais « des gens très intéressants », tu entends quoi par là ?

S : Eh bé des gens quiiii, qui ont des connaissances, des gens qui sont agréables à vivre, des gens qu'on voit en dehors de leur cadre professionnel, donc, euh... qui ont plus la contrainte, euh, euh, de rentabilité ou quoi que ce soit, enfin les contraintes qu'ils ont professionnellement parlant. Donc, euh, forcément, on retrouve... on a une autre face des gens et, et, on a... on a presque que le meilleur des gens. Donc, euh, euh, c'est... on n'a pas de mal à s'entendre dans ce cadre-là.

Jm : Tu disais « agréables à vivre » tu peux me donner un ou deux exemples qui te font dire que ce sont des gens agréables à vivre ? Est-ce que tu as à l'esprit un ou deux exemples ?

S : Eh ben, déjà, le, la tolérance dont ils font preuve avec les jeunes... pourtant ils sont, ils sont quand même un peu exubérants les jeunes. Bon, ben y en a jamais un qui a levé la voix, euh, parce-que avant tout c'est des pères de famille, la plupart, bon, euh, il se trouve qu'on a un public jeune, ben on fait avec, on essaye de comprendre. Alors que, peut-être que chez soi ça se passe différemment parce-qu'on sait que c'est, enfin, eux savent que c'est leurs enfants ; donc ils serrent un peu plus la vis. Moi, au niveau de l'association, on laisse un petit peu libre court à l'imagination et à l'exubérance parce-que on, on se dit que ça va sortir, ça va faire que les jeunes se, se libèrent un peu et pi, euh... et pi p'têt que... je sais pas moi... ça les... pour ceux qui sont un peu exubérants on essaye de, de temporiser ; pour ceux qui le sont moins, on essaye, on essaye plutôt de les faire se trouver au niveau de l'association et de les, de leur enlever un petit peu la... comment dire ? ...la, la timidité peut être qu'ils peuvent avoir. Et pi c'est pareil pour les personnes adultes qui se confient pas trop au sein de leur famille et qui sont plutôt solitaire... et ben on arrive à...

Jm : C'est un élément important pour toi que de, que de suivre les jeunes ? Que d'être près d'eux ? Que de les guider ?

S : Ah oui, certainement, oui. C'est presque même une, euh...

Jm : Est-ce que c'est le rôle de l'association ?

S : Ah logiquement oui. Moi je pense que l'association est un palliatif à, à... pas un palliatif, excusez-moi, un complément à l'éducation scolaire parce-que l'éducation scolaire est quand même limitée donc, euh... On peut dire que, euh... quand on a fait huit heures d'école on peut... en s'amusant on peut apprendre d'autres choses et pi apprendre des principes de vie, euh, d'autres personnes.

Jm : Pour toi aujourd'hui le Club ça représente quoi ?

S : Le Club, pour moi, c'est... comment dire ? C'est, c'est pas un petit bout de ma famille, j'irai pas jusqu'à dire ça mais, euh, je dirais plutôt que c'est... euh... ça m'fait pas penser à mes clubs de gym de l'école mais plutôt à un groupe de camarades, une micro société en fait dans, dans la vie actuelle en fait. C'est en marge.

Jm : Qu'est-ce qui te plaît dans le Club ?

S : Ce qui me plaît dans le Club, c'est justement, c'est ça en fait. C'est d'être en dehors des principes de vie qu'on a d'habitude.

Jm : Alors, comment définis-tu le Club ? Si tu devais le définir, tu le définirais comment ?

S : Définir le club (silence)

Jm : Est-ce que tu peux me donner deux, trois expressions pour décrire le Club ?

S : Alors, deux, trois expressions pour décrire le Club... (silence) Je dirai déjà 1) les Clubistes (rire) dû à notre mascotte, donc, euh, du Club.

Jm : Il y a une mascotte au Club.

S : Voilà il y a une mascotte, c'est une petit peluche. Et donc, on l'a baptisé Cluby eeet les gens qui se rallient au mouvement de la, donc de la société en fait, c'est des Clubistes et, euh, chaque fois qu'on a besoin d'un Clubiste, normalement il est là. On a qu'à sonner sur Cluby et, donc un Clubiste arrive. Pour moi l'association, c'est ça, c'est en fait, c'est, euh, c'est le dépannage, c'est l'entraide immédiate... il y a toujours quelqu'un à l'écoute... euh... quand on a besoin d'un coup de main, que se soit en dehors de l'association ou pas il y a toujours quelqu'un à l'écoute, que se soit pour écouter ou pour faire, hein et euh... ça peut être très divers, c'est pas... c'est... on est tous relié autour d'une passion mais ça se limite pas à la passion. Y a pas que l'informatique dans la vie. Donc, euh les gens... euh.. i... y en a certain qui sont doués en informatique, d'autres pas. Mais ils trouvent quand même leur compte ce qui fait qu'ils reviennent. Que se soit pour autre chose ou... donc euh... moi, l'association, pour moi je, je... je pourrais pas dire... on peut pas dire que c'est un m... c'est presque un monde parfait en fait parce-que y a pas, y a pas de contrainte et pi quand on n'a pas envie de faire quelque chose on le fait pas. Personne impose sa volonté, bon, on a quand même des dirigeants mais... euh... c'est la liberté.

...

Jm : Bon, ça c'est ce que peux trouver un Membre Clubiste. C'est ce que peut trouver un Clubiste au Compu's Club. Toi-même, tu peux trouver aussi ce genre de chose, euh, qu'est-ce que tu y apportes ? Euh... au Compu's Club ?

S : Ah ben... moi, j'apporte... j'apporte... déjà mes connaissances, bon sans être non plus prétentieux, euh, j'apporte, bon... je peux aider les gens qui, qui sont novices en la matière... je leur donne un coup de main. Je peux apporter du réconfort quand une personne est pas bien et qu'elle cherche un refuge pour... pour être un peu tranquille parce qu'elle a... elle a subit une mauvaise journée. Donc on, on... les gens i se libèrent un peu plus parce-qu'ils savent qu'ils sont dans une association... ça a... ça a pas de... ça a pas de conséquence donc leur conversation ils se livrent beaucoup plus. Donc on discute avec eux, on parle de leurs problèmes. Bon y a ça.

Jm : Des problèmes directement liés à l'informatique ?

S : Non, non, non. Il y a des problèmes autres que l'informatique, bien sûr parce-que bon... on a pas mal de gens sans emploi. Donc, on peut dire queee ces gens-là ont encore d'autant plus besoin de réconfort parce-que c'est quand même dur d'assumer une vie que... familiale et sociale sans travail parce-que bon... arriver à trouver une identité dans la société sans travail, c'est, c'est plus possible maintenant parce-qu'on a une étiquette, euh... chômeur, on a une étiquette Rmiste, c'est pas vrai, c'est faux ça. Les gens, c'est... les gens... c'est peuplé d'individualités, c'est vrai mais, euh... on n'est pas différents, c'est, c'est... je vais pas dire non plus c'est de la chance ou de la malchance, c'est.. c'est... le coup du sort, on peut dire...

Jm : Si tu devais présenter le Club, qu'en dirais-tu ? Si tu devais présenter le Club à quelqu'un dans la rue ou à un copain que tu voudrais convaincre de rejoindre le Club ? De quelle manière tu présenterais le Club ?

S : Ouh là, convaincre des gens j'en ai convaincu des milliers... de faire partie de mon, de mon Club mais le problème c'est, c'est qu'en fait i peuvent pas libérer du temps... leur vie, donc, de tous les jours pour aller vers la société.

Jm : Et du Club même, comment tu le présenterais ?

S : Ah le Club je dirai... eh ben, dans la conversation je ferai un dialogue en disant « tiens, si tu as des problèmes en informatique, moi je fais partie d'un Club, c'est génial, tu verras il y a plein de gens et je suis sûr que même si c'est pas moi qui te dépanne tu trouveras toujours chaussure à ton pied. Il y aura toujours quelqu'un qui connaîtra plus que moi et en plus, bon, de temps en temps on discute, on boit une boisson, et pi c'est un cadre sympa où on t'embête pas quoi ; tu fais ce que tu veux, tu, tu apprends à connaître les gens et puis tu bidouilles un peu l'informatique » tout bêtement. Et puis je dirai aussi « (silence) que on peut jouer, on peut travailler, on peut s'entraider, c'est basé sur ça ». Dans la limite si je pouvais connaître quelqu'un qui était très calé en informatique j'essaierai de la faire rentrer dans le Club parce-que c'est quand même une puissance qui est hautement qualifié dans l'informatique. Bon, quand on n'a pas des gens comme ça il faut se dire que s'ils n'ont pas envie de venir c'est qu'ils le font déjà à leur travail, c'est concevable. Bon il y a des gens qui sont beaucoup moins documentés sur les choses qui viennent quand même. Mais eux aussi apportent une richesse parce-que la chose qu'ils savent et que nous ne savons pas, ca engrène encore la machine et c'est ce qui fait que l'association marche bien, en fait.

Jm : Si tu devais présenter le fonctionnement du Club, succinctement tu en dirais quoi et quelles valeurs tu attribuerais à ce fonctionnement ?

S : Les valeurs que j'attribuerai au Clubbb... euh, le fonctionnement, bon, ben, euh, on est hiérarchisé, ça c'est clair. On a des statuts, on a un Président, on a un Vice-Président, un Trésorier, un Secrétaire Général. Bon, on a des Administrateurs. C'est vrai qu'on peut pas faire tout ce qu'on veut, il faut que ce soit approuvé par le Bureau. C'est les gens qui donnent encore un peu plus de leur temps pour que l'association fonctionne. C'est ce qu'on voit pas toujours, en fait, c'est la face cachée de l'association, c'est les gens qui travaillent en sous-main pour que, pour le confort de tout le monde. Pour que... il y ai jamais une baisse de régime, pour que l'association ne prenne pas un mauvais pas, ou euh... Bon, c'est obligatoire, il faut qu'il y ait une hiérarchie et de toute façon le fonctionnement du Club est basé là-dessus mais les dirigeants sont suffisamment intelligents pour pas afficher non plus leur étiquette et se considérer avant tout comme des membres. Pour moi ça fonctionne comme ça. Et au niveau... vous voulez parler, peut-être, de la trésorerie, non, de l'argent ?

Jm : Non, les valeurs du Club. Quelles valeurs tu donnerais au Club ?

S : Quelles valeurs je donnerai au Club ?

Jm : Quelles sont ses valeurs ?

S : Ah les valeurs ?

Jm : Quelles sont ses valeurs ?

S : Ben, déjà pour moi les valeurs c'est l'entraide. Premièrement c'est l'entraide. Avant tout, avant toute chose. La personne qui franchie la porte c'est l'entraide. C'est « bonjour, je peux vous renseigner ? ». Déjà c'est la première chose qu'on dit, je pense. Même moi, j'ai, j'ai eu l'occasion de... de faire adhérer des gens parce-que c'était mon, c'était mon... mon activité favorite on peut dire. Parce-que je vous ai vu faire plusieurs fois et donc...euh... ça m'a plu... j'aimais bien convaincre les gens, devenir... parce-que déjà 1) ça me plaisait et si on pouvait donc... faire venir des gens, les faire participer à notre association... c'était encore mieux. Et le mieux c'est faire adhérer un jeune. Parce-que un jeune c'est beaucoup plus démonstratif parce-qu'on peut lui montrer ce qu'on fait, le jeu qu'on fait... comment les autres s'amusent... C'est beaucoup plus rapide en fait et l'adhésion est instantanée parce-que, comment... on marche, euh... on est plein dans la mouvance des jeunes et, donc, on peut pas se tromper, en fait, avec un Club informatique.

Jm : Tu participes à une branche de l'association ? Tu ne m'a pas parlé des branches. Je sais qu'il y a des branches dans l'organisation du Club. Est-ce que tu participes à une branche ?

S : Ah oui, je participe à plusieurs branches. C'est vrai que j'ai omis d'en parler. Bon pour moi, euh, toutes ces branches c'est simplement des activités de l'association. c'est pas des associations dans l'association. Ça a rien à voir. Qu'elles aient un compte à part ou pas, pour moi c'est quand même le Compu's Club.

Jm : Parce-que les branches ont des comptes à part ?

S : Euh, oui, ça arrive. On a un Club finance qui essaye de s'autofinancer en se servant du cadre de l'association. Mais ça, nous, euh, on rentre le nez dedans quand il y a besoin d'une logistique que eux ne peuvent pas apporter. C'est-à-dire des locaux, des choses comme ça quoi. Bon, euh, c'est vrai que les branches... pour moi... donc je répète que ce sont simplement des activités de l'association et donc ça reste des... simplement des activités. C'est, en fait des membres qui ont voulu se spécialiser au sein de l'association. C'est pour ça que je dis ça.

Jm : Donc à quelle branche tu participes ?

S : Alors, je participe à Comnet, c'est la branche informatique liée à l'Internet. On apprend à... à... on fait les premiers pas sur le Web. On apprend, donc, à... a... avec un Pilote qui a beaucoup plus d'expérience que nous... ce qui se passe c'est... comment i faut faire, quels sont... donc, les démarches pour pratiquer quoi.

Jm : Cette branche est autonome, aussi ? Elle a un compte en banque ?

S : Pour l'instant, non, elle n'en a pas. Pour l'instant donc on n'a pas trouvé le...

Jm : Alors, dans cette branche, ça se passe comment entre les membres ?

S : Ben déjà, ça se passe d'une façon très simple : d'abord, 1) c'est le partage et donc, comme on est en création depuis... depuis qu'on démarre juste dans nos nouveaux locaux, donc, bon ben, Comnet ça se limite déjà à avoir... on prépare la logistique pour avoir donc Internet beaucoup plus rapidement. Parce-que pour l'instant on a un système qui est un petit peu vieillot, il faut le dire et pi qui peut pas suffire à l'étendue des membres.

Jm : Entre les Membres ça se passe comment ?

S : Ça se passe bien entre les Membres, c'est le partage, hein, c'est « tiens, j'ai vu, euh quelque chose à cette adresse là, tu devrais visiter, tu devrais ton compte parce-que la semaine dernière tu m'avais dit que tu recherchais quelque chose à se sujet. »

Jm : Qu'est-ce qui te sembles important pour toi dans le bon fonctionnement de la branche ? Pour que ça fonctionne bien, quelles sont les choses qui sont importantes ?

S : Déjà pour que ça fonctionne bien... il faut pas que tout le monde parle en même temps déjà... il faut un meneur, un Leader qui oriente un petit peu le débat pour que, pour que, en fait la branche avance.

Jm : et c'est comme ça que ça se passe ?

S : Oui, on a un Pilote. On appelle un Pilote une personne donc, euh, qui, qui fait le boulot de Leader, qui, qui, en fait, qui regroupe un petit peu les questions, qui temporise un peu pour éviter qu'il y ait une avalanche de questions aussi, et qui répond au coup par coup, euh, suivant ses connaissances ou qui oriente vers la personne qui sait et qui met en relation la personne. Bon, après, c'est vrai que le travail du Pilote est très important parce-que... il est obligé d'avoir un connaissance un peu plus approfondie. On peut dire que c'est, que c'est la personne qui va faire preuve de, de... qui va prendre du recul et qui va faire preuve de discernement et de... pi de perspicacité pour essayer de comprendre les gens parce-que c'est pas toujours évident de, de...

Jm : Donc, pour toi, ça c'est important qu'il y ait un Pilote qui comprenne les autres ?

S : Ah oui ! Sans ça les choses n'avancent pas parce-que c'est le Pilote, bon (silence)...

Jm : Qu'est-ce qui te semble important dans le bon fonctionnement de la branche ?

S : Ben, déjà d'avoir une, une hiérarchie, quoi. Enfin, le... euh...

Jm : de la branche, hein ?

S : Voilà, euh... d'avoir un Pilote, une personne qui s'occupe un peu plus que les autres de la branche. Du bon fonctionnement et du bon déroulement de la branche. De canaliser les gens et de permettre a ce que les gens aient toujours un interlocuteur... si eux ne peuvent pas s'entendre ensemble ils auront toujours le Pilote. Donc, euh... le Pilote, on peut appeler ça un Pilote, moi je préfère le mot de Leader parce-que c'est quand même celui qui va prendre les plus importantes responsabilités au sein de la branche et qui va rendre des comptes, enfin pas rendre des comptes, mais qui va avoir après à communiquer l'avis de la branche à... au noyau de l'association, en fait, au Compu's Club. Parce-que on est quand même lié à l'association, au Compu's Club, c'est elle qu'est...

Jm : C'est donc indispensable pour le bon fonctionnement de la branche que d'avoir quelqu'un, un Leader qui puisse, euh, mener les autres ?

S : Pas mener... pas mener, c'est pas quelqu'un qui commande, c'est presque proscrit de commander au sein d'une association. Faut pas commander les gens parce-qu'ils sont commandés à longueur de journée. Il faut plutôt les orienter et leur faire comprendre qu'ils sont dans l'erreur quand ils se trompent ou alors de les conforter dans leur jugement quand ils sont... quand ils ont raison. Euh... commander, euh... c'est une grosse erreur, je pense.

Jm : Est-ce que vous suivez un projet dans la branche ?

S : Euh... un projet... euh... On, donc, on a projet de faire venir le Câble... le Câble donc, Internet.

Jm : C'est un projet qui a vu le jour de quelle manière ?

S : C'est un projet qui a vu le jour à la suite de la constatation... euh...

Jm : Oui, mais comment ça c'est construit ? La branche comment elle s'est construite, euh, on a fait ce constat qui manquait peut-être du Câble. Comment ça c'est construit ?

S : Ah, ben, ça s'est construiiiit, tout simplement en faiteee... il y avait un gros manque au sein de l'association et il fallait qu'une branche s'occupe du phénomène Internet. Parce-que c'était déjà un trop gros morceau pour l'association et ça faisait trop spécialisé...

Jm : Mais au delà de l'association même... Qui a fait ? Comment ça c'est fait ? Qui a eu l'idée ? Comment on en a débattu ?

S : Qui, je ne sais pas...

Jm : Pas des noms, je veux dire est-ce que c'est deux membres qui se sont réunis et qui ont dit « il faut faire quelque chose » ? Comment ils ont exprimé cette idée ? Auprès de qui ? Qui a pris la décision de créer la branche ? Etc. Est-ce que c'est l'ensemble de l'association ? Est-ce que c'est deux, trois personnes qui ont déposé un projet ? Comment ça c'est passé ? De quelle manière il a vu le jour ce projet ?

S : Ah, oui, mais attention, les branches au sein de l'association elles se développent, en fait, elles sont créées instantanément. C'est quelqu'un qui a un projet, qui dit « voilà, euh, tiens, et si on faisait ça, je vois que tout le monde a le même problème. Pourquoi on réunirait pas les gens qui ont le même problème en disant voilà maintenant ça va s'appeler Comnet, c'est la branche qui est spécialisée Internet. Quand vous avez un problème concernant Internet vous viendrez à Comnet, on vous expliquera et on tachera de vous, de vous aider et puis vous verrez... c'est enrichissant, y a des choses que vous n'avez certainement pas vu, y en a d'autres que vous pouvez faire partager. » Donc, euh...

Jm : Est-ce qu'il y a une personne qui se désigne seule Leader ?

S : Non, non, non, non, elle se désigne tout naturellement. C'est la personne qui est, à la limite, qui est le plus calé, qui a l'habitude de fédérer les autres et donc le Leader est tout de suite trouvé et puis c'est la seule personnes qui reste debout la plupart du temps, qui fait le tour de tous les autres et qui... euh... j'estime, en fait queee... Euh... En plus il y a le phénomène de l'âge, donc, euh, la personne qui va être la plus, ah comment dire ?, euh... la plus posée, la plus mesurée et puis, donc, la plus réfléchie surtout hein, va automatiquement prendre le fauteuil de Pilote étant donné qu'il faut quelqu'un qui soit suffisamment responsable. On peut pas mettre n'importe qui en tant que Pilote parce-que la branche s'arrêterait vite.

Jm : Donc le, le, le Pilote c'est la personne qui a l'idée initiale, qui fait le tour et puis, comme ça, voilà la branche existe ?

S : Voilà, dans son projet elle essaie de rassembler un maximum de personnes qui...

Jm : Et cette branche devient autonome ?

S : Ah, la plupart du temps la branche essaye de devenir autonome, étant donné qu'elle veut pas astreindre le noyau de l'association avec des frais inutiles en fait. Et moi je le sens comme ça, hein.

Jm : C'est d'une autonomie financière dont tu parles ?

S : Voilà, autonomie financière mais qu'elle soit financière ou autre c'est pareil. Elle a une autonomie, euh, de fonctionnement, bon, c'est vrai qu'on a des jours de présence... des séances... on a des plannings, on ne peut pas faire n'importe quoi, n'importe quand. Bon c'est vrai qu'on peut partager des informations hors séance mais il faut pas exagérer il y a d'autres branches qui, qui essayent de vivre au travers de l'association et y a que vingt-quatre heures dans une journée !

Jm : Alors, une fois que la branche est créée, comment ça se passe ensuite dans la branche ?

S : Eh ben, le Pilote, déjà, inventorie, euh, en fait, euh, la vie de la branche. Qu'est-ce qu'on a déjà et qu'est-ce qui nous faut pour fonctionner, en fait ?

Jm : Oui, mais entre les gens, entre les gens, comment ça se passe ensuite ?

S : Ah, entre les gens... ça se passe comme ça, en discutant les gens communiquent entre eux, posent les questions, euh, se répondent eux-mêmes, euh, demande, enfin, je sais pas moi, euh...

Jm : Et généralement quelqu'un qui demande quelque chose, s'il ne trouve pas la réponse qu'est-ce qui se passe ?

S : Ben, c'est vexant de pas trouver la réponse à quelque chose.

Jm : Tu as un ou deux exemples que tu pourrais me décrire où il y a eu...

S : Ça me fait rager moi quand je trouve pas la réponse à quelque chose.

Jm : Et dans ces cas-là, qu'est-ce que tu fais ?

S : Ben, je fais le tour de tous les membres et à chaque fois je trouve et pi, tout' façon, quand je trouve pas je me... je repars tout à zéro et puis je me démène pour trouver la solution. Et la plupart du temps, euh... il se trouve que j'ai souvent trouvé tout seul mais la plupart du temps je cherche la solution de facilité, c'est de demander la solution au Club, en fait, voilà. Mais je pense que c'est pour tout le monde pareil.

Jm : Qu'est-ce que ça t'apportes personnellement ?

S : Ben moi, ça résout pas mal de problèmes.

Jm : Oui, au niveau informatique, mais personnellement, en tant qu'individu, qu'est-ce que ça t'apportes personnellement, de participer à cette branche ?

S : (silence) Personnellement, c'est tout simple c'est que quand je prends mon ordinateur et que je le démarre chez moi, que je vais sur Internet, et ben, je gagne en rapidité, je gagne en compréhension, je gagne.

Jm : Oui, mais pardon, je vais insister : d'accord pour l'informatique, ça apporte au niveau de l'informatique, c'est une chose, mais, personnellement qu'est-ce que ça t'apportes ? Tu es content de venir au Club ? Sentimentalement ?

S : Oui, oui, oui, moi je suis très content de venir au Club et s'est d'ailleurs pour ça que je m'investis et que je fais partie des Administrateurs. Voilà. Moi, ça me plaît parce-que, je, euh, je me rends compte qu'il y a des gens qui repartent, après que je les ai aidé, content. Le réconfort des autres c'est aussi très plaisant. Bon, euh, en plus c'est pas payant, on fait ça gratuitement donc, euh, moi ça.

Jm : Qu'est-ce qui te ferait quitter la branche ?

S : Ce qui me ferait quitter la branche ?

Jm : Oui.

S : Ben, c'est qu'une personne soit désagréable avec moi.

Jm : Alors qu'est-ce qui te fait rester ?

S : (Rire) Ben que toutes les personnes soient toutes agréables.

Jm : Comment expliques-tu que tout le monde soit agréable ? Parce-que vous êtes combien dans la branche ?

S : Un petite dizaine.

Jm : Alors comment expliques-tu qu'une dizaine de personnes, depuis pas mal de temps semblent être agréables les unes avec les autres ?

S : Ben, de toute façon les personnes sont toujours agréables au sein d'une association. C'est rare qu'il y ait des frictions et de toute façon même quand il y en a, la personne va respirer un moment dehors et ça va mieux en revenant, hein, c'est jamais des grosses frictions.

Jm : Alors qu'est-ce qui se passe justement dans ce groupe où il n'y a pas de grosses friction qui ne relève pas du projet même de la branche ?

S : J'ai pas compris votre question.

Jm : Qu'est-ce qui se passe dans ta branche, dans ta branche à toi, entre les gens, entre les membres, euh, qui n'est pas directement lié à la branche même, le fait de suivre le Câble et cætera, qu'est-ce qui ne relève pas du projet directement ? Qu'est-ce qui se passe dans ce groupe, autre qu'un échange informatique du projet ? Qu'est-ce qui se passe d'autre ?

S : Ben, y a surtout, euh, ben, on parle de ce qu'on a fait dans la semaine, déjà. On partage un peu notre vie professionnelle. Bon, après, euh, c'est vrai qu'on arrive à connaître un peu le cheminement de tous les gens, euh, leur vie professionnelle, s'il y a eu un changement, s'il y a eu des mutations, s'il y a eu un nouveau né dans la famille, si ils ont fait une allergie ou quoi, des problèmes de santé, euh, `fin, c'est un partage, en fait, gigantesque mais quand on a dit tout ça et qu'on a parlé chacun de sa petite personne il reste pas beaucoup de temps pour l'association. Alors il faut limiter ces discussions-là, quoi.

Jm : Est-ce que tu fais partie d'une autre branche ?

S : Euh, j'ai eu fait partie de la Bourse. C'est donc connaître et comprendre la Bourse, il me semble, je me rappelle jamais des abréviations mais bon euh c'est des gens... c'est une association... au sein de l'association... c'est des gens qui se sont regroupés autour d'un phénomène de mode en fait... c'est plutôt des gens d'un certain âge, enfin, par rapport à la jeunesse. C'est des gens de 30 à 70 ans, 80 ans quiiiii, qui aiment bien parler, donc, des choses de la Bourse, quiii aiment ça parce-que, bon c'est synonyme d'enrichissement personnel très rapide, le marché spéculatif ça fait rêver. Donc, ces gens-là se sont organisés pour créer un club d'investissement, euh qui a chaque séance s'autofinance par des petites, euh, des p'tites, donc... euh... cotisations qui, euh, qui, euh, qui agrémentent un compte qui va servir à passer d'un compte en Bourse virtuel à un compte, euh... réel en Bourse.

Jm : Lorsque tu faisais partie de cette branche, euh, il y avait combien de personnes à peu près ?

S : Eh ben quand je suis rentré, donc à, au C.E.B., il y avait, je crois, quatre personnes quand j'ai commencé. Quand je suis parti y en avait, euh plus du double.

Jm : Qu'est-ce qui t'en a fait partir, en fait ?

S : Ben, mes contraintes professionnelles. Ils avaient, en fait, organisé, en fait, la séance, donc, du C.E.B. le mardi et le mardi j'avais pas mal de contrainte professionnelle, je ne pouvais pas me déplacer à l'heure donnée. Et, euh, bon, bé, surtout en étant souvent en déplacement j'avais... j'ai, j'ai été obligé d'arrêter, quoi. Je pouvais pas faire changer la date des séances seulement pour une personne.

Jm : Qu'est-ce qui t'as fait prendre tes fonctions au sein de l'association puisque tu en es le Vice-Président ?

S : Eh ben, ce qui m'a fait prendre des fonctions c'est de dire, euh, « y a des choses qui méritent qu'on y fasse un peu plus attention » et euh, i faut aussi donner un coup de main à ceux qui se, qui s'investissent beaucoup. Ça permet de, en fait de, de pas de se reposer mais de, de, de prendre un peu de recul et puis de mieux comprendre. C'est vrai que quand on regarde les choses d'un point de vue extérieur on comprend les choses de suite. On voit tout de suite là où est problème mais quand on est dedans on a des fois la vue obturée par des problèmes de fonctionnement et on voit pas l'essentiel, c'est à dire le problème des gens, c'est pas instantané, quoi.

Jm : Tu parles du problème des gens, est-ce que tu peux me donner quelques exemples ?

S : Oh, ben, les problèmes des gens c'est, c'est, en fait, euh... étant donné qu'on regroupe un petit peu des personnes de toutes... de toutes, déjà de toutes nationalités, de toutes, euh, enfin... issue, en fait... des chômeurs, des Rmistes... `fin, on, on regroupe plein de personnes en fait, hein. Donc, y a, y a aussi des, des... des gens qui sont handicapés que se soit moteur ou mental. Bon ben, c'est, c'est à divers degrés mais on essaie de communiquer de la meilleure façon avec eux et je trouve que c'est ces gens-là, c'est gens qui ont des problèmes dans la société qui, qui, qui... qui devraient bénéficier le plus possible des associations parce-que i reçoivent au sein de la société un regard qui n'est pas bon, on... c'est des laissés pour compte alors que dans une association ils peuvent, ils peuvent, euh... i peuvent, i peuvent bénéficier, en fait, du même service qu'on propose à des gens normaux.

Jm : Tu disais « dans une association » mais pour Compu's Club, ce qui m'intéresse particulièrement c'est le Compu's Club, hein ?

S : Eh, ben au Club c'est justement ça, c'est, euh, c'est, euh, en fait, c'est, c'est un petit nombre de personnes qui fait preuve de la plus grande amabilité et qui essaye d'oublier, euh... donc... euh... leur phobie, on peut dire leur phobie ou leur répugnance à, à voir des, des gens qui sont pas comme eux, pas normaux parce-que i faut pas se cacher, i faut pas se voiler la face, hein, dans la vie de tous les jours quand on voit un handicapé moteur se déplacer dans la rue on se dit « heéeé, regarde-moi le lui » et on en rit. Il y a beaucoup de gens qui en rient alors qu'i devraient pas. Alors qu'au niveau de l'association de, de se dire « on n'a pas le droit de dire ça » et on est, on est... je sais pas si c'est systématique, on fait appel au coeur des gens au Compu's.

Jm : Et c'est ça qui se dit au Compu's Club ?

S : Oui, oui, c'est ça qui se dit, c'est ça qui se dit au Compu's Club, oui, bien sûr. Euh... je vois pas d'ailleurs ce qui pourrait... Le message passe automatiquement au Compu's, de toute façon, euh, i, comment dire ? On a eu un Président, euh, qui avait cette philosophie-là, c'est à dire de, de, considérer chaque personne comme, comme son égal et puis de toute façon, i fallait, euh, i fallait absolument ne pas avoir de laissé pour compte et d'ailleurs i s'arrêtait plus sur les gens qui ont des problèmes que sur les gens qui n'en ont pas ou qui en ont moins. Comme ça on arrivait à mettre tout le monde sur le même pied d'égalité et, euh, on évitait de ce fait tout, toutes leees frictions et, et en fait i iavait pu, i iavait pu de problème.

Jm : Tu disais « il y avait un Président qui... », il n'est plus Président ?

S : Non, le Président, toujours pour un problème de disponibilité à préféré donc, un petit peu moins s'investir au sein du Compu's pour, pour... pour certainement, je pense, il l'a fait pour prendre du recul et mieux comprendre le Compu's et, euh, pour laisser un petit peu se renouveler le Club, pour laisser la place à des personnes différentes. Je pense que renouveler l'administration de, du Compu's ça a été, c'est d'ailleurs une bonne chose parce-que quelqu'un qui veut prendre des responsabilités au sein de l'association, faut le pousser pour que, il fasse bénéficier de son expérience... le Compu's.

Jm : Et là il ne participe plus du tout, hein ?

S : Ah si, si, il participe toujours mais il s'est, en fait plus recalé sur « je suis un membre comme les autres plutôt que je suis un Président et j'essaye de, de faire a ce que l'association marche. » Il investi toujours autant de son temps mais complètement différemment. Il va, il a plus tendance d'aller vers les branches, euh, à naviguer quoi. D'ailleurs, bon moi je, j'ai pas franchement de, de, moi, ma branche n'existe pas encore. Celle que je voudrai, donc, c'est une branche plutôt spécialisée dans le matériel informatique. Donc, euh, le jour où je lance mon projet, je vais faire, euh, je vais recenser tout le matériel vieillot qu'on a ou le matériel qu'on veut plus et/ou le matériel qu'on doit acheter. Et on va organiser avec les gens que ça intéresse et je lancerai ma branche et je m'investirai beaucoup plus dans ma branche parce-que c'est quelque chose qui me motive.

Jm : Alors, qu'est-ce que tu aimes y faire au Club ?

S : Alors moi au Club la première chose que je fais en rentrant c'est boire un café. Etant donné que j'ai pas eu le temps de prendre le temps de m'asseoir et de souffler un peu, de discuter avec des gens qui me parlent pas tout le temps boulot. Et pi, euh, et pi voir des gens, surtout avec le sourire en rentrant ça fait tellement plaisir que... Voilà, ça permet de se poser et puis de faire marcher sa tête correctement pas avec, euh, pas avec le... des contraintes et des soucis professionnels, en fait, pour moi c'est ça.

Jm : Et, et c'est, c'est ça que tu préfères au Club ? Qu'est-ce que tu préfères en résumé, au Club ?

S : Euh, moi, je... en résumé ? Au Club c'est, c'est, déjà c'est des gens (silence) qui parlent de ma passion. Voilà, ça se résume à ça.

Jm : C'est ce que tu viens chercher aujourd'hui ?

S : Ah, à 100%. Ça peut dériver, en fait la conversation peut dériver sur plein de chose bon je ne me cantonne pas à l'informatique. Mais, euh... c'est d'abord ça et c'est ce qui fait me déplacer.

Jm : Est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples qui t'ont particulièrement marqué dans les relations avec les autres dans le cadre du Compu's Club ?

S : Des exemples ?

Jm : Un ou deux exemples qui t'ont marqué dans tes relations avec les autres ; tu as pu, euh, avoir une relation particulière avec quelqu'un ; quelque chose a pu te marquer positivement ou négativement, bien

entendu, ou tu as été observateur de quelque chose, une relation entre deux Membres à un moment. Est-ce que tu as un ou deux exemples à me donner ?

S : Non, mais me concernant il y a un exemple qui m'a, qui m'a, en fait, qui m'a beaucoup marqué. C'est, c'est, en fait, c'est un sentiment assez profond. Ce qui se passe c'est queeeee il y a l'Assemblée Générale d'il y a un an... ou... non il y a deux ans, je crois, j'étais Membre depuis six mois, je crois, et il y a eu le revote du Bureau, bon. Et il y avait un membre qui était rentré après moi mais qui s'était investit sur un projet, bon, qui avait voulu lancer un projet. Et quand y a eu, donc, un renouvellement du Bureau on a proposé un Secrétaire général. On a demandé « qui c'était qui voulait devenir Secrétaire Général ? » La personne s'est présentée, je savais forcément que, bon, ben, elle voulait l'être, moi aussi, j'ai levé la main. Cette personne-là a été élue et j'ai vraiment été vexé de ne pas l'être, en fait. Ça m'avait vraiment choqué. Je m'avais dit mais « c'est parce-qu'il faut êt'e, i faut êt'e, il faut avoir un mouvement, il faut une branche alors on est élu dans le Bureau ? » J'ai pas trouvé ça normal en fait parce-que j'estimais que, même en n'ayant pas de branche et de projet à soutenir, euh, je pouvais très bien faire un Secrétaire Général. Je l'ai d'ailleurs été le, la, l'année d'après. Mais je trouve que c'est... j'ai été que Secrétaire Adjoint et j'étais déçu parce-que c'était quelqu'un qui a lâché tout de suite l'association par la suite, en fait.

Jm : A l'époque c'est ce que, euh, c'est ce que tu as pensé, tu as pensé que cette personne a été élue parce-que...

S : ...be...

Jm : ...elle avait participé... elle avait voulu lancer un projet...

S : ... hum, hum...

Jm : ...C'est ce que tu avais pensé à l'époque, donc, c'est ça ?

S : Beiiin, non, non, non, non, c'est pas vrai, en fait, parce-que une élection c'est à l'unanimité, en fait, c'est, c'est le Bureau qui vote en fait, qui dit, telle personne sera plus apte qu'une autre à assurer cette fonction-là, bon, euh... en sachant qu'à la suite, ça a pas été le cas du tout. Ou du moins, la personne, ses contraintes professionnelles étant ce qu'elles étaient, c'était plutôt le Président qui faisait son travail, euh, d'ailleurs, bon, ben, on remercie encore cette personne-là mais au Compu's, en fait, l'essentiel du Compu's c'est notre Président. C'est notre Président qui l'a lancé, c'est notre Président qui l'a, qui a, à partir d'un petit noyau... à 0 personnes est arrivé à 150 adhérents. C'est...

Jm : Aujourd'hui, tu penses la même chose aujourd'hui ? Avec le recul et les nouvelles fonctions que tu as pris que, que, à l'époque, c'était un sentiment qui, euh...

S : Non, non, non, moi, personnellement, je suis quelqu'un très... comment dire ? C'est soit ça marche, soit ça marche pas avec moi, hein. Les personnes sont ce qu'elles sont mais quand ça colle pas avec quelqu'un, ça ne collera jamais. Donc, euh, y a des gens soit je les évite comme, donc, la personne dont on parle... j'ai plutôt préféré l'éviter parce-que c'est une personne qui m'a semblé avoir, en fait, peu de dynamique. C'est quelqu'un qui voulait tout tout de suite et qui avait pas compris l'assoc... le Compu's, en fait. Le Compu's c'est quelque chose qui va, en fait, se dérouler, avec, avec, euh, un plan très détaillé, en fait, euh, qui va, qui va avoir un fonctionnement, plutôt lent d'accord, mais pour bien avoi..., pour avoir des bases solides on est obligé de parler de tout et de commencer doucement et on peut pas créer une branche et demander vingt mille francs et pi euh, et pi euh, lancer une branche comme ça s'en affaiblir le Compu's lui-même. Donc, euh, il faut être un petit peu intelligent et se dire « bon, ben si on a pas tout tout de suite on va essayer de faire... de concrétiser la chose mais en faisant que la branche se débrouille toute seule ».

Jm : C'était quoi ce projet ?

S : C'était un projet sur donc, euh, le pilotage. Euh, on proposait aux gens d'apprendre à Piloter un avion sur informatique via un simulateur de vol et donc, euh, on devait acheter un simulateur de vol, un ordinateur beaucoup plus puissant que le reste de notre parc informatique. Et, euh... faire apprendre les gens à Piloter pendant un certain nombre d'heures sur informatique pour, euh, après leur faire bénéficier de...

Retournement de K7 = ¾ d'h.

... pour après leur faire bénéficier, donc, d'une formation de pilotage véridique, en fait, dans un vrai avion. Ça leur permettait d'avoir un quota d'heures qui...

Jm : Donc, il t'as fallu attendre, si je reviens un petit peu en arrière, il t'as fallu attendre un an pour, euh, t'intégrer dans le Bureau de l'association, c'est ça, hein ?

S : Hum

Jm : Donc, pendant cette année-là, quels ont été tes sentiments pendant un an ? Est-ce que tu t'es senti moins participer à l'association ?

S : Non, pas du tout, non.

Jm : Alors qu'est-ce qui a fait que justement, au delà de ce qui t'as marqué, au delà de cette fonction à laquelle tu n'as pas pu a... euh... pas pu accéder, qu'est-ce qui fait que, finalement tu es resté dans l'association ?

S : Eh ben, parce-que déjà j'avais plein de copains, en dehors, en dehors de cette personne-là. C'est ce qui fait que une personne qui plaît pas ben, ben, on l'oubli et puis on fait qu'il y en a 149 autres, hein. De toute façon, comme je l'ai dis, on arrive toujours à trouver quelqu'un qui, qui écoute et puis donc, euh... ch'suis tombé... d'abord je, je suis assez jeune, donc, euh... Ch'suis tombé dans le phénomène des jeunes. La jeunesse... elle est sans pitié la jeunesse, hein.

Jm : Quel âge tu as ?

S : Moi, j'ai 27 ans. (à ma moût) Et pourtant je suis plus bien jeune mais (rires) je fais partie de la jeunesse. Pour moi, je suis très jeune dans ma tête donc, euh, je, je,je me plais aussi bien avec les gamins qui sont très jeunes, dix-onze ans, qu'avec les personnes qui en ont trente, quarante voire cinquante ans. Celles que j'ai le plus de mal à appréhender c'est, en fait, c'est, c'est pas... c'est pas les jeunes, c'est surtout les, les personnes âgées parce-qu'on sait pas, on connaît pas leur susceptibilité et donc les personnes qui sont d'un âge plutôt mûr se vexent beaucoup plus facilement aux paroles données alors que les jeunes ne se marquent pas et sont pas rancuniers, en fait.

Jm : Alors tu participes depuis un peu plus de deux ans au Club, c'est ça deux ans, deux ans et demi...

S : ...oui, deux ans et demi...

Jm : ...deux ans et demi, au Club. Quels ont été les moments forts pour toi ? Euh, dans ces deux années et demi il y a dû y avoir des moments forts.

S : Ah oui, les moments forts, ils ont été plutôt malheureux la plupart du temps. Ben, bon, le cheminement du Club c'est déjà, d'un local assez restreint dans une entreprise privée, il a fallu déménager alors qu'il y a un nombre réduit de personnes. Déménager vers une autre entreprise privée qui nous prêtait des locaux gracieusement. Donc, déjà, c'est... euh... on se dit « qu'est-ce que va devenir notre association ? Est-ce qu'on va trouver un local ? Est-ce que... », bon, après il faut tout remettre en place. Il faut faire évoluer le Club, il faut en profiter pour demander de l'aide à droite à gauche. Il faut faire appel à toutes les bonnes volontés, en fait. Et donc, euh, après, quand le Club, c'est vrai que... moi j'ai constaté une chose c'est que quand il y a des problèmes les adhérents répondent beaucoup plus souvent et beaucoup plus rapidement et donnent beaucoup plus de leur temps que quand tout fonctionne très bien. Quand tout fonctionne très bien il n'y a plus personne. (Rires).

Jm : Et tu expliques ça comment ?

S : Eh ben j'ai l'impression que les gens sont... sont... plus versés dans l'humanitaire, le caritatif et, eeeet... d'avoir tout le temps la main tendue au moment où c'est le plus dur plutôt que d'être dans un petit train-train tranquille d'une association qui roulotte et qui, qui essaye, qui vivote, en fait, il faut une grosse grosse grosse dynamique au sein d'une association parce-que, on arrive pas à faire déplacer les gens de chez eux si on, si on n'a pas quelque chose qui intéresse.

Jm : Alors, qu'est-ce que tu en retiens aujourd'hui ?

S : Ah moi j'en retiens... plein de choses. Mais la première c'est que, en fait, on comprend mieux et on arrive à trier le noyau dur, en fait, d'un... d'un, donc du Compu's et y a, y a, il y a pas mal de personnes qui se détachent de ce noyau et, euh...

Jm : C'est dû à quoi ça ?

S : Eh ben c'est celles qui s'investissent le plus. Donc, euh, c'est celles...

Jm : Ah qui se détachent, tu veux dire : qui sortent du lot ?

S : Oui, la plupart du temps les personnes qui s'investissent le plus sont Administrateurs. C'est une constatation et puis on peut faire un phénomène statistique sur plusieurs années : c'est la plupart du temps les personnes qui s'investissent le plus. C'est pas les personnes ponctuelles qui aident le Compus. C'est vrai qu'elles vont dépanner une fois, deux fois, ponctuellement mais i 'y aura pas de suivi, y aura pas une, de, de, euh... aucun but, aucun projet là-dedans.

Jm : Tu expliques ceux qui aident ponctuellement l'association comment ? Ça se réduit à quoi d'après toi ?

S : (Silence) Je sais pas trop qu'est-ce qui...

Jm : Alors qu'est-ce que... euhmmm... qu'est-ce que tu retiens de ta participation au Compu's Club ?

S : Moi, qu'est-ce que je retiens de ma participation ?

Jm : Qu'est-ce que ça t'as apporté ?

S : Ah, qu'est-ce que ça m'a apporté ?

Jm : Oueub, ce que ça m'a apporté, déjà... euh... ça m'a apporté un enrichissement personnel conséquent. Moi, ce qui rentre dans ma tête, eh ben, ça rentre et puis... euh... c'est comme si j'avais appris, en fait, c'est comme un prolongement de l'école, ça... Et puis j'apprends à connaître des gens d'horizons diverses. Euh... Y a des gens quiii... qui m'ont aidés, qui, qui m'ont pris comme j'étais alors que j'suis quand même une personne qui est quand même assez dure au travail, étant donné que j'encadre des gens dans ma, ma vie professionnelle donc je suis pas, pas bien souple et, euh... comme dans mon Club j'ai été obligé de me mettre en dessous des autres parce-que j'en savais un peu moins au départ. Après, euh... je me suis mis au même pied d'égalité que les autres.

Jm : Tu disais tout à l'heure « un enrichissement personnel » est-ce que tu as un ou deux exemples qui caractériseraient cet enrichissement personnel ?

S : Ah, euh... oui... oui, certainement... euh... ça m'a permis donc deee... euh... Comment je peux dire ça ? Déjà d'apprendre à, à, à fabriquer des ordinateurs... Ça... je fais (en pouffant) je fais peut-être preuve d'humilité maintenant, je pense... parce-que avant on peut dire que je faisais partie des jeunes qui critiquaient, en fait, hein. Les personnes qui avancent pas, les personnes qui sont un peu lourdes, qui, qui sont un petit peu, comment dire ? Qui sont beaucoup plus lentes que soit, on a déjà du mal à se mettre à, donc, à se mettre au même pied d'égalité avec eux. Et moi je pense que ça m'a déjà apporté ça, un peu d'humilité et puis, euh... un peu de confiance surtout, beaucoup de confiance, je pense parce-que je perds, euh, j'ai beaucoup plus d'assurance à parler avec les gens.

Jm : Est-ce que quelque chose a changé pour toi depuis que tu es au Club ?

S : Ah oui, j'ai changé ma situation familiale... J'étais avec une personne qui collait pas trop, en fait, avec, euh... on avait pas trop d'atomes crochus pourtant on avait vécu assez longtemps ensemble. Et ce, ça, ça... mes contraintes professionnelles plus l'association, plus mes loisirs... euh... ça faisait trop pour elle. Elle a pas supporté. Donc j'ai été obligé, de, de fabriquer toute ma vie et de me dire, de toute façon ça sera... ça sera avec ma vie maintenant et mes ambitions ou, euh...ou, euh... y aura pas... `fin, ça marchera plus, quoi. C'est comme ça.

Jm : Est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé chez toi depuis que tu es au Compu's Club ?

S : Chez moi, matériellement, euh... ?

Jm : Personnellement.

S : Personnellement. Personnellement, chez moi, non je pense pas qu'il y ait grand chose de changé. Peut-être mon comportement... mais, euh... je sais pas, j'arrive pas, en fait on s'analyse pas chez s... on, on,on se regarde pas vivre et on explique pas le pourquoi on a gueulé, le pourquoi on est de bonne humeur. C'est comme ça et c'est pas autrement. Au sein d'un, d'un... foyer on peut... on a des jours avec, des jours sans. Alors que, euh, avec le Compu's on a toujours des jours avec. Ça va toujours bien, je n'arrive pas à le comprendre. Mais, bon, euh, c'est, c'est jamais, euh... enfin, c'est, c'est... je peux pas vous dire moi, c'est...

Jm : Alors, quand tu viens au Club, dans quel état d'esprit tu te trouves, comment tu te sens ?

S : Je me sens en week-end, déjà (rires). Ou alors, euh, quand c'est la semaine, bon, ben, je me sens déj... je souffle un peu, je me sens, euh, un peu apaisé, en fait, tout bêtement et pi, et puis je me dis « enfin un endroit où personne va m'embêter. Le téléphone va pas sonner, j'suis pas obligé de répondre à du courrier ou à du téléphone. » Je fais ce que j'ai envie de faire et de toutes façons c'est comme ça quoi. J'ai... voilà, quoi.

Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu y restes finalement au Compu's Club ?

S : Qu'est-ce qui fait que j'y reste ? Ben, to'tes façons ch'suis pas près d'en partir... Qu'est-ce qui fait que j'y reste ? Ce qui fait c'est queeee... je sais qu'il y a, y a... y a des idées, là, c'est, c'est les idées qui me font dire qu'il faut y rester parce-queee... un jour il y aura forcément une personne qui va se lancer, qui va dire « moi, j'ai envie de faire ça » et ça collera à ce que j'ai envie de faire et... et je me lancerai aussi là-dedans et si faut que je me lance dans cinquante branches je me lancerai dans cinquante branches pour peu qu'elles m'intéressent.

Jm : Alors, quels sont les obstacles, pour toi, pour une participation plus importante au delà des disponibilités ?

S : Au delà des disponibilités ?

Jm : Est-ce qu'il existe d'autre freins, d'autres obstacles pour participer encore plus au Club ?

S : Ouh il y en a certainement. Au delà des disponibilités il y a... déjà... on peut dire les moyens. C'est pas les disponibilités, `fin, les moyens, quoi.

Jm : Les moyens, c'est-à-dire ?

S : Ben, euh... les moyens d'accéder, en fait, euh... à l'aboutissement du projet. C'est-à-dire que, pour l'instant, ben, concernant Comnet, il faut avoir le Câble pour bénéficier d'Internet, euh... plus rapidement. Donc, euh... si on n'a pas les moyens, Comnet, ca va se limiter, en fait, à la surutilisation de, du peu de matériel qu'on a. Donc, il y a d'abord les moyens...euh... Ce qui fait aussi, pour une association comme le Compu's, a du mal à... en fait à... comment dire ? A..., à, à aboutir aussi un peu ses projets c'est aussi le manque de, de motivation de ses membres. Donc, euh... certains des membres sont très motivés au départ et pi i se relâchent un petit peu quand ils voyent que la dynamique est un petit peu moins importante. Ça, je l'ai constaté, aussi. Il y a des branches qui sont tombées en complète décrépitude à cause de ça.

Jm : Tu l'expliques comment ça ?

S : Ben, en fait, c'est tout bête, en fait, c'est complètement bête. Euh... on rep... en fait... on prend le phénomène d'une branche à une autre en comparant, en fait, la branche des jeunes, la branche des plus anciens. Les plus anciens ont... arrivent mieux à comprendre le... en fait, le... le phénomène de but, de projet à aboutir. Alors que les jeunes, euh, c'est instantané, il n'y a pas de but, y a pas de... y a pas de long terme avec les jeunes. C'est soit du moyen terme soit du court terme. Faut que ça soit « je m'amuse tout de suite mais jamais », euh... beaucoup plus longtemps, en fait. Donc, euh... les jeunes, euh...Quand il y a une perte de dynamique les jeunes laissent tomber de suite. I, i s'en vont, ils reviennent beaucoup moins souvent, ils espacent leur visite.

Jm : Les jeunes, c'est quelle tranche d'âge, les jeunes ?

S : Oh les jeunes ca va de huit à dix-sept, dix-huit ans, hein. Et donc, euh... c'est des gens, enfin c'est des personnes qui ont du mal àààà... à se concentrer, donc, euh... sur, euh... un projet et qui acceptent pas bien, déjà, d'être dirigés, d'être, d'être orientés. Parce-que ils sont en dehors du cadre familial, en dehors du, de la société, i croient, `fin, i croient pouvoir faire un peu tout, tout et n'importe quoi et i z'aiment pas trop les barrières donc ils font tout sauter à la volée... et... ils se rendent compte, en fait qu'ils avancent pas s'ils ont pas un peu des barrières, des dates et... des plannings et des projet à aboutir. Voilà, alors que chez les personnes âgées, elles sont mûrement, normalement, mûrement réfléchies et c'est ce qui fait que, on trouve les personnes beaucoup plus intéressées, c'est celles qui, qui font évoluer la branche et les personnes qui, qui... qui vont, comme ça, en... en... étant intéressées sur le coup, lâchent... lâchent pied tout de suite, en fait.

Jm : Alors, ben là, on arrive à la fin de cet entretien. Une dernière question, justement pour rebondir sur ce que tu viens de dire dernièrement. Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ? Tu disais que les jeunes, par exemple, les jeunes entre autres, avaient... euh... avaient des difficultés pour être attentifs, suivre un projet et le mener à son terme, ils sont plus dans l'immédiateté, donc, euh... Pour améliorer les jeunes qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Ou pour améliorer le Club dans sa globalité, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?

S : (silence) Pour améliorer le Club dans son intégralité, il faudrait déjà faire... comprendre ce que c'est qu'une association aux jeunes, leur en parler, leur parler des statuts, leur montrer quels pouvoirs on a au sein de la société. Parce-que le pouvoir d'une association est énorme. Euh... Leur faire comprendre qu'une association si elle se développeee... elle peut très bien faire pencher la balance dans leur vie... en leur faisant comprendre que de toute façon, s'ils font partie d'une, d'une association ils trouveront, euh... solution à leur problème et quelque soit leur problème, pour peu que les gens qui sont dans le Compu's prennent le temps de les écouter. Pour moi, le, en fait, le... l'association c'est pas, euh... le Compu's c'est pas maintenant que j'l'imagine. C'est beaucoup plus tard... avec justement ces jeunes-là et si on... on... Le challenge, en fait, c'est faire aboutir des projets qui canaliseront un maximum de ces gens-là. Qui auront compris, en fait, le phénomène associatif et qui auront compris que, en fait, aider les gens, c'est gratifiant aussi pour soi-même et, et... donc... si z'ont pas l'occasion de le faire chez eux ou au travail, qu'ils le fassent, au moins, au sein d'une association et qu'i donnent un peu de leur temps pour aider ceux qui en ont besoin. Tout bêtement, pour moi, c'est ça.

Annexe 9 Quatrième entretien

N & P (quatrième entretien) 19h40 le 6 février 2001

Au domicile des interviewés.

Un Couple marié, Pilote de la branche CAO. Elle (Na), 32 ans, ne travaillait pas au moment de son adhésion mais a retrouvé un travail depuis, lui (Ph), 34 ans, a toujours travaillé. (Correspond au questionnaire n°10).

A la fin, j'ai eu droit à une petite collation au terme de l'entretien. Ce qui me fait supposer qu'il s'agissait de invitation d'un ami ou d'une interview importante pour eux.

Après annonce.

Jm : Comment avez-vous connu le Compu's Club ?

Na : Nous avons connu le Club... par l'intermédiaire... d'amis, au cours d'une soirée. Nous avons rencontré JM qui était Président d'un Club informatique, qui en a parlé à Ph. Et Ph a été intéressé eeeet lui a donc demandé des renseignements sur ce Club. Et ensuite nous nous y sommes rendus.

Jm : Quels genres de renseignements tu avais demandé à ce Club.

Ph : Bé, euh... Quel Club c'était, euh... JM m'avait dit que c'était un Club informatique. Donc, euhh...

Jm : On te l'avait présenté comment ?

Ph : Au cours de la soirée ou...

Jm : Oui au cours de la soirée.

Ph : Bé, ben, euh... on en parlait très vaguement pour pas euh... trop je pense, euh...

Jm : Vous vous souvenez... Na, peut-être tu te souviens comme on en avait parlé ?

Na : A moi tu n'en avais pas parlé du tout.

Jm : Du tout ?

Na : Non. Seulement avec Ph. C'est, euh... à la fin de la soirée que Ph m'a dit « JM est Président d'un Club informatiqueee. »

Ph : On en avait très peu parlé...

Na : Très peu parlé, oui.

Jm : Est-ce que tu te souviens de ce que JM en avait dit ?

Na : (s'adressant à Ph en difficulté pour répondre) Bon bé, t'avais dû demander un petit peu, certainement, ce qu'il faisait...

Ph : ...En fait tu m'avais parlé qu'il y avait un atelier de montage. Ça tu m'en avais parlé. Ça m'avait marqué. Et que vous faisiez des formations. Tu me l'avais présenté que sous cet angle-là, hein...

Jm : On avait parlé seulement d'informatique ?

Ph : Seulement d'informatique, ouais... ouais, ouais.

Jm : Alors qu'est-ce qui t'avais séduit justement sur ce que je t'en avais dit ?

Ph : Eh ben... je connaissais rien en informatique. Donc je me suis dis, euh... voilà...

Na : Je pense, au départ, que de toutes façons, Ph avait envie de connaître... ce monde là...

(s'adressant à Ph faisant une légère moue) : C'est vrai, ça t'intéressait...

Ph : ...Oui, mais j'savais pas, euh...

Na : ...Tu ne savais pas ce que c'était, tu ne savais pas où trouver les informations ni vers qui se tourner pour euh...

Ph : C'était l'occasion aussi de faire une activité à deux.

Na : Oui.

Ph : Donc, euh. C'est pour ça... c'est ce qui a déclenché un petit peu, euh. Que Na, elle était réticente mais sans plus. Alors que...

Na : Il sait qu'il pourra jamais me traîner dans le sport alors qu'en informatique il s'est rendu compte qu'il y avait une ouverture possible.

Jm : Alors, vous vous êtes rendu au Club. Vous avez rencontré une autre personne qui vous a présenté le Club ?

Na : Oui. Monsieur Del. ( Del=A. 1er entretien).

Ph : A., oui.

Jm : Il vous en a dit quoi, lui ?

Ph : Ben il nous l'a présenté par rapport au prospectus que tu as fait avec euh... Alors, par rapport à ce prospectus il nous a décrit ce qui, euh... ce que le Club faisait.

Jm : est-ce que tu te souviens ce qu'il vous a décrit ?

Ph : Ben, y avaiiiiiiit... l'atelier de montage, ...

Na : ...les formations...

Ph : ...les formations... et puis le reste ben, euh...

Na : ...Moi je me souviens, ben... il nous a fait une démonstration, euh... qui nous a paru terriblement, euh... `fin, on n'a rien compris...

Ph : ...Oui, parce-qu'il arrivait pas à faire ce qu'il voulait, aussi...

Na : ...Oui, alors, il "cliquait" un peu dans tous les sens...

Ph : ...Parce qu'il connaissait pas tout à fait ce qu'il y avait dans les, euh... les, les menus de programmes, démarrer.

Jm : Et ça, ça ne vous a pas refroidit ?

Na : Non, pourtant on en a bien rigolé.

Ph : Alors, qu'est-ce qui vous a fait revenir ?

Ph : Après on est revenu et on t'as vu, tu étais avec Del., je crois.

Jm : La deuxième fois, il y avait deux personnes donc...

Ph : Le jour où on est venu s'inscrire...

Na : ...Non, on est revenu, c'est vrai, avec l'idée de s'inscrire mais le fait d'avoir rencontré JM qui a été plus clair au niveau explications...

Jm : Alors, justement, ces explications, clarifiées, c'étaient quoi ces explications ?

Ph : Eh bé, euh... tu avais essayé de décider Na, parce-que je t'avais dit que Na était réticente (ici, le "tu" me concernant va passer en "il" sur ma demande. Ceci pour bien différencier mes fonctions au Compu's Club et mon rôle d'apprenti chercheur) en lui disant que, elle pouvait faire des fiches de cuisine, des recettes, des, euh...

Na : Il a, il a, il a, il a su me prendre par le point où il fallait...

Ph : ...Il y a eu de la musique, aussi, je crois... je ne sais pas...

Na : ...Oui, bon, ben...

Ph : Il nous énumérait pas mal de choses... les comptes, il y avait les comptes, aussi.

Na : Oui, c'est surtout, c'est, c'est, c'est sur toi que c'est resté ça.

Ph : Ouais, mais, euh...

Na : Ouais, ouais, ouais, heu... les fiches de cuisine, c'est vrai, maintenant que tu dis, oui. Et puis qu'est-ce qu'il nous avait parlé d'autre ? Je me souviens plus. C'est vrai, queeee, tu avais su me, me... me toucher au point sensible où ça, où ça m'intéresserait.

Jm : Il y avait la cuisine. Il y avait d'autres points sensibles qui t'intéressaient ?

Na : Ben, disons, qu'il y avait Word. Comme je suis secrétaire de formation, euh... je pensais que ça m'intéresserait. Parce-que, moi, taper sur l'ordinateur, ça me plaît, donc, euh...

Jm : Il y avait une idée professionnelle derrière ? Une utilisation professionnelle ?

Na : Disons... à cette époque-là, je travaillais pas... et si j'avais repris mon travail j'aurais pas eu besoin de Word. Donc, je pouvais pas me douter, à ce moment-là, que j'en aurai besoin et que professionnellement ça serait bien. Non, c'était plutôt parce-que j'aime taper à la machine et tout ce qui en découle et notamment, donc, l'ordinateur.

Jm : Alors, est-ce que vous avez déjà eu une expérience de l'associatif ?

Ph : Moi, euh... oui, dans le sport. Dans le sport en tant que footballeur.

Jm : En tant qu'adhérent ?

Ph : Adhérent, oui. En tant que sportif.

Jm : Pas de fonctions prises ?

Ph : Ah, non, non, aucune.

Jm : Tu y es encore ?

Ph : Non, j'y suis plus, problèmes de santé.

Jm : Na, et toi ?

Na : Non.

Jm : Est-ce que vous faites partie d'une autre association ?

Na : Moi non.

Ph : Actuellement, moi le basket, on va dire.

Jm : Est-ce que vous êtes venu chercher quelque chose de précis, autre, que l'informatique même et les fiches de cuisine ? Est-ce qu'il y avait autre chose de précis que vous aviez en tête en rejoignant le Club à l'époque ?

Na : Moi je dirais non parce qu'en fait, euh... je n'imaginais même pas qu'il pouvait y avoir autre chose.

Ph : (signe de tête négatif)

Jm : Alors, lorsque vous avez adhéré, quels sont les intérêts que vous avez trouvé au Club ?

(silence) Des intérêts logistiques, matériels, les liaisons ?

Na : Oui, oui, oui, oui (Ph faisant mine de prendre la parole) vas-y.

Ph : Eh ben le matériel, oui. Nous on n'en avait point à la maison. Donc, euh, au Club y en avait. Ce qui nous a permit de tripoter un peu l'ordinateur et de nous faire envie. Parce-que par la suite on s'est équipé parce-qu'on l'avait vu au Club et les hommes aussi parce-qu'on a trouvé, quand même, de la compétence malgré la première approche. Donc on a trouvé Jm, Jc, qui nous a bien...

Na : N aussi, qui faisait l'Internet.

Ph :N, N Ay.

Na : Qui nous a beaucoup aidé dans le choix de, du matériel.

Ph : ouais, pi, motivation aussi. Il avait su aussi nous bien, euh...

Na : ...Ouais, il avait su nous motiver.

Jm : Qu'est-ce qu'il vous disait pour vous motiver ?

Na : Déjà, il était enthousiaste...

Jm : ...De par sa personnalité ?

Na : De par sa personnalité il était...

Ph : ...Par rapport à l'informatique, hein...

Na : ...Oui, par rapport à l'informatique. Déjà on sentait qu'il aimait ça, quand il en parlait, euh... il savait en parler. Et puis, euh... quand on lui posait des questions, il était toujours prêt à répondre, il était... toujours près à rendre service. Et c'est vrai que c'était bien agréable.

Jm : Et ça, ça vous a plu ?

Na : Ouaip !

Jm : Est-ce que vous pouvez me parler un peu de vous à l'époque de votre entrée au Club ? Vous étiez mariés ?

Na : Oui.

Jm : Vous aviez des enfants ?

Na : Oui

Jm : Vous travailliez ? Donc tu ne travaillais pas Na ?

Na : Moi, je travaillais pas et Ph...

Ph : ...Moi, je travaillais, j'ai toujours travaillé.

Jm : Vos parents, est-ce qu'ils étaient engagés dans la vie associative, déjà ?

Ph : Ben, euh..., ben, euh... moi oui. Ils sont toujours... bénévol.... en tant que bénévoles pour une école, euh... à l'école que j'étais, privée. Il était toujours besoin de bénévoles. Ils ont toujours répondu présents. pour refaire les... les classes. Pour les kermesses, les lotos et puis actuellement... actuellement ils sont toujours dans ce système là, quoi.

Jm : Ils ont des fonctions, non ?

Ph : Non, euh... Si mon père a été je crois Président, je crois, de classe. Mais je n'étais plus chez mes parents à cette époque-là.

Jm : Pour résumer : quand tu étais jeune tes parents étaient déjà engagés dans la vie associative. Tu as baigné là-dedans ?

Na : Oh oui, et très dynamique...

Ph : ...Oui, mais, euh... oui, mais c'était en fait plutôt en fait du bénévolat, c'était pas plutôt « on a besoin de vous venez », quoi. C'était pas tellement, euh... C'était pour les écoles, la paroisse, euh...

Jm : C'est ce que tu en retiens ?

Ph : C'est ce que j'en retiens.

Jm : Et toi Na. ?

Na : Mon papa était Président d'un club de ski pendant de très nombreuses années. Bien pendant une dizaine d'années. il a commencé par être Trésorier. Ensuite il a été, très rapidement, au bout d'un an ou deux, Président. Il est resté tout le temps, il s'en est occupé, euh... vraiment à fond. On allait au ski tous les week-end et, et puis... il avait beaucoup de réunions et j'en avais quand même retenu que ça lui prenait beaucoup de temps... (silence).

Jm : Tu l'as ressenti comment ? Ça te gênait que ton père soit pris ?

Na : Non, parce-que c'était contraire à son caractère et ça lui faisait beaucoup de bien d'être dans la vie associative. (rires).

Jm : Bon, alors, aujourd'hui, le Club, c'est quoi pour vous ? Qu'est-ce que ça représente pour vous aujourd'hui ?

Na : C'est une question difficile.

Jm : euh... Comment vous le définiriez le Club, on peut commencer comme ça ?

Na : Déjà, une rencontre... la rencontre de, de personnes... sur un thème informatique mais...

Ph : ; ... Ce qu'on recherchait, nous, c'est l'informatique.

Jm : Alors quelle définition vous en donneriez ?

Na : Club informatique mais ça va plus loin, je dirais... c'est, c'est... y a... dans ce Club informatique, il y a des branches et à l'intérieur de ces branches je crois qu'on s'éloigne un petit peu de l'informatique selon... par exemple Échap (Littérature, ndlr) et des, des, des branches comme ça où il y a un petit peu d'informatique mais quand même des fois on s'en éloigne quand même.

Ph : En fait, oui, c'est un peu, oui...

Jm : Alors, maintenant on va re-préciser cette question : qu'est-ce que ça représente pour vous le Club ?

Ph : Qu'est-ce que ça représente ?

Jm : Oui, hummm... Si vous deviez le présenter le Club, aujourd'hui, à quelqu'un que vous aimeriez convaincre pour rejoindre le Club, qu'est-ce que vous lui diriez ?

Na : D'abord, qu'est-ce que lui il attend et en fonction de ça qu'est-ce que le Club... est-ce que le Club... Comment dire ?... peut lui apporter par rapport à ce qu'i souhaite. S'il nous dit « je recherche... comme nous... pour faire de l'informatique... j'en ai pas, je n'ai pas d'ordinateur » je lui répondrai « là-bas tu en as à disposition, si tu as un problème tu as quelqu'un pour t'aider ». Si la personne recherche quelque chose, plutôt de convivial je lui dirai « eh bien là-bas tu peux t'investir... et, euh... proposer soit un activité, soit faire partie d'une autre activité... » tout dépend parce-qu'il y a tellement des branches diverses comme la Bourse. On peut y aller parce-qu'on aime la Bourse et pas spécialement l'informatique. On peut y aller, dans certaines branches pas spécialement pour l'informatique. Donc... euh... pour présenter c'est pas évident parce-que c'est très divers.

Jm : Justement, d'une manière générale vous le présenteriez comment ? La première fois que vous étiez venu on vous a présenté le Club en général, vous avez retenu ce qui vous en avait intéressé, c'est-à-dire l'informatique, à l'époque. Aujourd'hui, après avoir fait un bout de chemin dans le Club, de quelle manière vous présenteriez le Club d'une manière globale ? et pour vous ? Parce-que vous allez me donner les éléments dont vous avez été sensible. C'est ça qui m'intéresse.

Na : Ouais. Parce-que moi je dirais aussi : au moment où on a connu le Club et au moment où il est maintenant, c'est pas le même.

Jm : Justement, comment le présenteriez-vous aujourd'hui ?

Na : C'est ça le problème ! C'est que on trouve pas tellement les mots pour arriver à... C'est pas évident, c'est...

Jm : A ce moment-là, est-ce que vous pouvez me donner deux, trois expressions qui décriraient le Club ?

(silence)

Na : Déjà, c'est quelque chose d'associatif, de, pour, euh... d... q...

Ph : ...Les gens se retrouvent pour une même idée, en fait. la Bourse i z'y vont pour la Bourse... euh... en fait c'est une rencontre deeee... Comment dire ça ?...

Na : ...C'est un lieu où on peut rencontrer des gens....

Ph : ...Non mais, c'est organisé, en fait, il y a la partie Bourse. Parce-que si t'y vas en dehors de ces... ces associations... enfin, de ces branches tu vas pas trouver... on va trouver qu'une personne autour... Par exemple, Lau (notre premier salarié, ndlr) à l'époque et c'est, c'est... ça fait isolé un peu, quoi. Comment t'expliquer ça ? C'est-à-dire si tu, euh... tu veux aller à la Bourse tu vas à la Bourse. Si tu veux... qu'est-ce qu'il y avait commeeee... (s'adressant à Na) ?

Na : Il y avait Échap...

Ph : Échap. Il y avait la nôtre, euh...

Na : ...les juniors...

Ph : ...les juniors, aussi. On n'a pas eu beaucoup de monde donc euhhh...

Na : ... La branche des juniors...

Ph : ...Ouais, la branche des juniors, donc, les juniors quand ils venaient, bon, apparemment Lau (notre premier salarié, ndlr) voulait leur faire faire quelque chose, eux ils y venaient pour le jeux. Ils étaient content d'y venir parce-qu'ils jouaient. Euh... En fait, c'est trouver les points communs des branches et ces points communs de plusieurs personnes qu'i viennent y rechercher. Euhmmm...

Na : C'est sur le thème de l'informatique mais c'est bien diversifié. En fait, à la fin y a certaines branches...

Ph : ...ouais mais même les jeunes i z'y venaient pas que pour... Bon, i z'y jouaient beaucoup sur les ordinateurs mais deux, quand j'y suis allé, i jouaient aux cartes. Donc i z'étaient contents de se retrouver ensemble, quoi.

Jm : Et vous, qu'est-ce qui vous plaisait au Club ?

Ph : Ben nous c'était de, de... connaître l'informatique, euh... approfondir...

Na : ...Voilà, en discuter avec d'autres personnes. Le fait de parler avec d'autres personnes. De, de mettre en commun les choses qu'on connaissait et puis surtout d'apprendre, donc, nous de dire ce qu'on connaissait mais on avait envie de recevoir aussi. C'est-à-dire que les gens nous parlent de ce que eux ils connaissaient. Et je dirais même à la limite le plaisir de voir d'autres personnes.

Ph : Ouais. je vois au boulot, y a un gars qui s'y connaît bien en informatique, on en parle, on discute beaucoup. Donc, euh... matériel, deee... de logiciels... dès qu'on a un plantage, tiens, euh « il m'est arrivé ça, qu'est-ce qui faut faire ? » C'est ça en fait dépannage, le... C'est ce que je recherchais dans ce Club en fait. C'était, euh... « tiens j'ai un problème... », bon, à l'époque j'en avais pas à la maison. Mais si, quand j'en avais un à la maison : « j'ai eu un problème là... » Et pi, si une personne a eu le même problème que moi j'ai eu, en discuter. Un peu comme les forums sur Internet, quoi. Encore, les forums sur Internet j'y vais même pas (rires). Mais c'est vrai que... moi je verrai le Club comme ça, un forum. (silence) Plus que...

Na : Le problème, c'est que, tout le monde, mis à part à la même heure que nous et qu'on tombe pas obligatoirement sur la personne avec qui on aurait envie de parler. Et puis on trouve pas le problème... on trouve pas toujours la personne qui est capable de nous répondre... avant L. Après L, c'est vrai que c'est différent...

Ph : Non c'est, c'est vrai, depuis qu'il y a eu L c'est... on y allait, on posait une question et... et il arrivait à nous dépatouiller, quoi...

Na : ...c'est mieux...

Jm : Alors quelles valeurs vous attribueriez au Club ?

(silence)

Jm : Quelles seraient ses valeurs ? Qu'est-ce que... j'en reviens à ma question initiale : qu'est-ce que ça représente pour vous ? Bon, vous disiez tout à l'heure qu'il y avait une idée de forum, y avait l'idée « on vient chercher quelque chose, on le trouve ». Donc y a quelqu'un qui donne, nécessairement, puisque vous venez chercher quelque chose, quoi d'autre encore ? Quelles autres valeurs il peut y avoir ?

Na : On était près aussi à donner nos connaissances...

Ph : ...Ouais, par rap... par rapport... c'est les forums...

Na : ... ouais...

Ph : ...les forums c'est un échange, chacun donne ce qu'il sait...

Na : ...ouais...

Jm : La branche CAO (publication assistée par ordinateur), existait lorsque vous êtes entrés au Club ?

Na : Non, en tout les cas pas... non, non, non, même... non... non, non.

Ph : Non.

Jm : Qui c'est qui en a eu l'idée ?

Na : Nous deux.

Jm : Expliquez-moi ça. Comment vous avez eu l'idée ? C'est venu comment cette idée ?

Na : Cette idée est venue parce-que à la maison nous avions grand plaisir d'effectuer des cartes pour les anniversaires, pour les invitations et faire des calendriers pour Noël. Plein de petites choses comme ça. On en a fait beaucoup à la maison. On a trouvé ça très très drôle. Et on s'est dit que certainement beaucoup de personnes aimerait faire ça. Qu'on pourrait en discuter ensemble. Qu'on pourrait faire des trucs très marrants. Donc, euh... nous avons eu l'idée de... de créer cette branche.

Jm : Bon, comment vous avez fait pour faire connaître cette branche ? D'abord comment ça s'est passé pour la créer ?

Na : Nous avons demandé l'autorisation nécessaire à la Présidence (rire).

Jm : Mais encore ? C'est le Président seul qui décidait ?

Non, le Président en a parlé lors d'une Assemblée Générale...

Ph : ...Ouais mais elle était déjà lancée...

Na : ... Non... non, non... Et c'est à ce moment-là qu'il a dit...

Ph : ...Ah oui...

Na : ...voilà il y a Ph et N qui aimeraient faire ça et à la fin de cette Assemblée Générale, Al et L. (7è entretien, ndlr) sont venus nous voir et ils ont dit c'est une super idée. on veut bien se mettre avec vous et être avec vous... euh... pour faire ça.

Ph : Ouais, mais je sais pas si elle était pas déjà lancée à cette époque-là. Et peut-être que c'était ààààà...

(Quelques secondes de débat pour savoir s'il s'agissait bien de l'Assemblée Générale ou d'un Conseil d'Administration. Propos non retranscrits. ndlr)

Jm : Vous aviez fait, peut-être, quelques essais déjà ?

Ph : Il me semble...

Na : Non, je pense pas, non.

Ph : Peut-être pas, ouais.

Na : Non, moi je pense qu'on en avait parlé, qu'on en avait déjà parlé...

Ph : ...effectivement c'était en novembre. Ouais, c'était à cette période-là qu'on en avait parlé.

Na : Non, on en avait déjà commencé à en parler, c'est certain. On avait déjà émis l'idée...

Ph : ...Ça avait déjà intéressé plusieurs personnes et on avait donné aussi les horaires. Et ces personnes là ça ne les intéressait pas au niveau de l'horaire. C'était une maman qui...

Na : A savoir si elle serait vraiment venue c'est une autre question.

Jm : Cette branche que vous avez créée, elle était organisée de quelle façon ? C'est vous qui aviez lancé l'idée ?

Ph : Nous, on avait lancé l'idée. On pensait qu'en lançant l'idée, en fait, que les gens allaient venir et qu'ils allaient proposer leurs idées...

Na : ...On souhaitait pas être les moteurs...

Ph : ...On voulait pas, en fait, euhhhh... on voulait pas guider, on voulait...

Na : ...pas diriger les autres...

Ph : ...voilà, pas diriger...

Na : ...On voulait simplement être un groupe à décider et pas seulement nous deux.

Jm : Alors comment ça se passait justement puisque vous souhaitiez que ce soit le groupe qui décide ? De quelle manière ça se passait réellement ?

Na : Ben, on était quatre. Alors au départ on s'est demandé, ben : « qu'est-ce qui fallait faire ? » On s'est rendu compte qu'il fallait peut-être se faire connaître. Ou d'abord d'avoir un, un logo... un peu représentatif par rapport aux autres clubs.

Ph : On avait fait aussi un article...

Na : ...Un article sur le journal...

Ph : ...le journal...

Na : ...le Bulletin Membre...

Ph : ...le Bulletin Membre...

Na : Donc on s'est penché sur cette histoire de logo. On en a parlé...

Ph : ...parce-qu'on pensait que cette histoire de logo allait être déjà le point de départ, euh...

Na : ...Ça nous semblait, oui. D'abord exister, physiquement... le fait d'avoir un logo...

Ph : ...et puis chercher à... se servir des logiciels de CAO, quoi... `fin... PAO (Publication assistée par ordinateur, ndlr).

Na : ...Chacun choisissait celui qui lui semblait le plus facile à utiliser.

Jm : Qu'est-ce que, justement entre les membres, qu'est-ce qui permettait que ça fonctionne bien ?

(silence)

Ph : Ben parce-que, i z'avaient plein d'idées, pi i z'étaient motivés. Par exemple, Al il avait déjà fait pas mal de chose, euh, donc, il avait un press-book, eeet... donc, on avait regardé ce qu'il avait fait. Eeeet, euh, L (7è entretien), lui, i connaissait rien du tout mais il avait envie de connaître. Donc, en fait, c'était déjà des gens qui nous intéressaient. C'était vraiment leeees, ils rentraient vraiment dans leee, dans l'objectif. Soit des gens qui avaient pleins d'idées, soit des gens qui voulaient tout savoir.

Jm : Comment ça c'est passé ensuite ?

Ph : Ben, ensuite, on a recherché leee, le, l'idée...

Na : ...le logo...

Ph : ...le logo. Ce, on avait fait des affiches et pi très vite on s'est retrouvés à trois puis euuuuh... peu de temps après à deux. Na et moi.

Jm : Des affiches pourquoi ?

Ph : Pour se faire connaître dans le...

Na : ...on les avait affichées dans les locaux. Là où tout le monde venait lorsqu'on venait au Club. C'était le meilleur endroit pour se faire connaître. Notamment une grande banderole que Ph avait fait et L (L. 7è entretien) avait fait uneee, une très jolie, euh... affiche... eumh, avec pleins de wordart... en mettant des, des, tout se qu'on pouvait faire...

Ph : Et puis on avait fait aussi des choses sur Powerpoint...

Na : ...oui...

Ph : ...qu'on avait mis que chacun pouvait y aller mais pers... apparemment on sait pas si les gens y est allé, quoi.

Jm : Vous parliez de motivation tout à l'heure. Ça doit être un élément déterminant pour que ça fonctionne, pour la conduite de la branche mais est-ce qu'il y a d'autres éléments déterminants autres que la motivation qui permettaient justement que la branche tourne, euh... pendant que vous y étiez, évidemment ?

Ph : Il aurait fallu plus de monde.

Jm : Oui, mais quand vous y étiez, que ce soit deux, trois ou quatre, pendant le fonctionnement même qu'est-ce qui faisait que, justement, euhhh... c'était... vous y étiez, quoi, en fait. Qu'est-ce que, que... qu'est-ce qu'ils faisaient, (en baissant le ton et prenant un ton jovial) je n'vais pas vous tirer les mots, quand même !

(rires)

Na : Ben, nous on y était parce-qu'il fallait qu'il y ait tout le temps, enfin pas une personne responsable mais... quelqu'un qui s'engage à venir, à ouvrir, à être là pendant le temps des heures de cette branche.

Jm : Alors, qu'est-ce que ça vous a apporté personnellement, chacun ? (en m'adressant à Ph.) Honneur aux dames ? Allez, Na. d'abord.

(long silence)

Na : Ben (bruit buccal se rapprochant de celui de la succion d'une dent creuse)

(silence)

Na : J'aurais aimé que ça m'apporte beaucoup plus (rires gênés).

Jm : Alors qu'est-ce que ça t'as apporté et qu'est-ce que tu aurais aimé que ça t'apportes ?

Na : Moi ce qui m'a fait plaisir, c'est, euh... Y a très peu de personnes qui sont venues mais, bon, y a eu... je crois qu'i s'appelait Ni (un membre du Club), j'ai pu lui indiquer deux, trois choses et ça m'a fait plaisir de voir que je le dépannais. Par contre, où j'ai été déçu... ce que j'aurais aimé que ça m'apporte plus, c'est voir plus de personnes, c'est voir plus, euh... plus discuter... tout ce qu'on souhaitait, quoi, c'est-à-dire, euh... Les gens qui sont venus, i sont venus chercher quelque chose ; il y en a aucun qui est venu pour dire : « c'est une super idée, j'ai des idées, je viens avec vous » Ces gens-là, i sont partis, i sont pas restés. Les seuls qui sont venus c'était juste pour qu'on leur montre ce qu'on savait. Et malgré tout, nous, euh... o... notre connaissance est très limitée et on s'est vite rendu compte que s'il y a personne qui arrivait avec de nouvelles idées... `fin... pas avec de nouvelles idées mais avec de nouvelles connaissances on serait vite, euuh... (silence) Et les gens qui venaient, i venaient juste pour, euh... pour faire ce qu'ils avaient à faire et puis c'est tout, hein. ils étaient pas plus intéressés que ça.

Jm : Mais toi, personnellement donc ça t'as apporté quoi ?

Na : Rien, j'ai été déçu.

Jm : Et toi Ph ? Ça t'as apporté quoi ? Et qu'est-ce que tu espérais que ça t'apporterais ?

Ph : Ben, euh... pareil que Na... (à mon expression et attitude de "c'est un peu commode et facile il reprend en riant") Non, on en avait parlé... on en avait parlé ensemble.

Ph : Non, non, non, mais, euh... c'est ce qu'on souhaita... Moi, ce que je souhaitais c'était, ouais... qu'il y ait plein de gens qui viennent. Puis... soit des gens qui, euh, qui disent « bon, j'ai une carte à faire avec quelqu'un, je sais pas par ou, euh, prendre par ou la prendre, ch'sais pas quoi faire, euh... j'ai des idées mais ch'ais pas les retranscrire sur l'ordinateur ». C'est ce que, moi, je pensais qu'on allait amener en fait. Les gens avaient leurs idées et nous on va leur dire « peut-être en faisant comme ça, en prenant tel logiciel, euuh... un clipart, par-ci, par-là, euhhhh... ».

Jm : Tu aurais aimé que ça t'apportes ça ?

Ph : Bein... c'est ce que je pensais que ça allait faire. Que ça allait marcher comme ça, quoi.

Jm : Qu'est-ce que tu aurais aimé que ça t'apportes et qu'est-ce que ça t'as apporté réellement ?

Ph : Ben, ça m'apporte, euhhh... ça m'apporte... euh... j'ai pas pensé... non. Quand on a fait ce truc, je pensais pas...

Jm : Vous cherchiez bien quelque chose ? Vous aviez bien envie de faire quelque chose ?

Na : Le plaisir de, de, de parler avec d'autres personnes, de la rencontre, de... de, de pouvoir discuter de ce qu'on avait envie et de ce qu'on aimait surtout...

Ph : ...Ouais...

Na : ...Et cette rencontre n'a pas eu lieue telle qu'on l'a souhaité (rires gênés).

Jm : Qu'est-ce qui a fait arrêter la branche, alors ?

Ph : Ben, le, le peu de branche qu'y avait et puis...

Jm : Ça, vous auriez pu continuer tous les deux...

Na : Lassitude.

Jm : Lassitude ?

Na : Ouais.

Jm : Tu entends quoi par lassitude ?

Na : Venir et qu'il y ait personne.

Ph : Si, il y avait deux personnes, enfin, à la fin il y avait une personne : D... (membre du Club).

Na : ...Et à la fin il venait juste pour faire ce qu'il avait à faire et il était même plus avec nous. Et même certaines personnes en ont profité pour venir pendant notre branche pour faire autre chose. Donc on avait vraiment l'impression (en appuyant fortement les mots) de servir strictement à rien.

Ph : Ouais, c'était, ouais, euh... les heures étaient faites pour la PAO et y avait d'ot' personnes qui venaient pour faire autre chose, quoi.

Na : Ou qui avaient l'activité suivante et qui arrivaient une demi-heure avant pour pouvoir avancer sur leur, euh... Je veux dire ça nous gênait pas puisqu'il y avait personne, il faut être honnête mais c'est vrai que c'était très frustrant pour nous.

Jm : Donc c'est ça qui a fait que...

Ph : et pi l'ars... des fois dessss sourires narquois, euh...

Na : Sans citer de nom des gens qui arrivaient en nous disant (prendre un ton ironique) « oh, y avait personne encore aujourd'hui » ou dans ce style là. (Sur le ton de l'agacement) C'était très désagréable... Je ne citerai pas de nom... promis... (rires) Non, parce-qu'on lui en veut pas du tout. il avait peut-être pas tord.

Ph : Mais on pensait que ça allait intéresser, euh... une multitude de personnes puisqu'il y a cent membres, je crois... dans le...

Jm : ...147...

Ph : ...A l'époque il y en avait cent, une centaine... donc on s'était dit si on touche dix, quinze personnes...

Na : ...On aurait été ravi...

Ph : ...c'était super quoi. Mais... euh... ça a pas touché dix, quinze personnes. Ça en a touché deux. Et ils sont viteeee...

Jm : Le résumé est lequel, le, le résumé il est sur cent personnes il y a 20% de bénévoles. Sur 20% de bénévoles si vous touchez 10% ça fait deux...

Na : ...C'est nous... (rires)

Jm : ...Vous les avez eu...

Na : ...C'est nous, on en a eu deux... (encore rires)...

Jm : ... Vous avez eu les 10% des 20% des cent personnes. Les 80% restant sont des "consommateurs".

Na : Ben oui. Mais ils auraient pu consommer, nous demander quelque chose au moins une fois pour nous faire plaisir. Ils ont même pas consommés.

Ph : (de reprendre) Ils ont même pas consommés.

Jm : Si vous aviez eu un créneau horaire avec la disponibilité de locaux et du monde. Du monde je sais pas ce que ça veut dire parce-que vous auriez très bien pu continuer. Vous avez acheté du matériel aujourd'hui ?

Na : Oh oui !

Jm : Donc, vous auriez pu continuer, euh, si vous n'aviez pas eu le matériel vous auriez pu continuer au Club, tous les deux. Ne serait-ce que pour faire, euh... continuer à faire des faire-parts, des cartes de visites, etc.

Na : Non !

Ph : Ben, on a du matériel à la maison.

Jm : Il n'y avait pas que le monde.

Na : On préférait avoir le matériel à la maison. Ah oui, on préfère parce-que c'est plus facile...

Ph : On a le matériel à la maison, donc euh, on, on le fait à la maison. L'a... l'activité c'était, euh...

Jm : Vous préférez être tout seul, vous. Vous ne recherchez plus cette échange avec les autres, les autres idées et autres choses ?

Ph : Ben, y a personne...

Jm : Quand vous êtes partis il n'y avait plus personne.

Ph : Non, il y avait plus personne quoi.

Na : Disons qu'on en discute avec les amis, autour de nous. Tout le monde en fait un petit peu chez lui et puis, ensuite, chacun... on le fait avec nos amis, en fait. Qui eux ce sont mis à l'informatique...

Ph : ...Oui mais on pensait que ça allait, euh... ça allait faire un peu pareil, quoi...

Na : ...Ouais... Mais là...

Ph : ... Vu, euh, euhmmm, autour de nous, les gens qui z'ont un ordinateur, bon, pas tous quand même, mais, euh... la plupart...

Na : ...Ouais, il sont motivés...

Ph : ...Ils sont motivés à faire des trucs comme ça, comme nous, quoi.

Jm : ...Est-ce que vous pourriez me donner un ou deux exemples de motivation ? Ça fait plusieurs fois que vous parlez de motivation. Je sais pas bien ce que ça veut dire moi. Est-ce qu'ils sautent au plafond quand vous vous voyez, est-ce qu...

Na : ...Non, à chaque fois qu'on se voit « j'ai essayé de faire ça, j'y suis pas arrivé, Ph ou Na, qu'est-ce tu en penses ? ». Par exemple, j'avais besoin de faire un article sur Word ou une brochure parce-que, bon, il a raison...

Jm : L'attitude des gens était comment ? Te poser des questions c'est une chose mais l'attitude était comment ?

Ph : Ben, par exempl...

Na : ...on se retrouve devant l'ordinateur (rires) très rapidement.

Jm : On est enthousiaste, euh...

Na : Oui. Oui, les gens aiment bien.

Jm : Ou « j'en peux plus...

Na : ...Non...

Jm : ...est-ce que tu peux me dépanner ? »

Na : Non, non.

Ph : « Viens voir ce que j'ai fais aussi, euh...

Na : ...Ouaip. « Viens voir ce que j'ai fais, je bloque là-dessus, qu'est-ce que tu en penses ? », euh... on s'envoie beaucoup de mail, aussi... On...

Jm : ...Attendez, d'accord pour les questions, d'accord pour les problèmes qu'ils pourrait y avoir. Moi, ce qui m'intéresse c'est l'attitude des gens. C'est comment ils réagissent ?

Na : Ils sont demandeurs...

Jm : ...Je veux dire : ils sautent jusqu'au plafond, il font quoi quand vous vous voyez ? Vous dites « ils sont motivés ». Motivés, ça veut dire quoi ? Ils sautent au plafond, ils en rient, ils frappent à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, à trois heures du mat' ils sonnent « j'ai un problème » ? Je pastiche mais c'est ça que j'aimerais savoir. C'est comment ça se caractérise cette manifestation au delà de la question même de l'informatique. Comment ils réagissent, les gens ?

Na : (Bafouillant un instant des oui et des non puis recouvrant ses esprits :) Ils ont, ils ont très envie d'apprendre, ils ont très envie de, de savoir comment se servir du matériel. Ils ont très envie de savoir comment se débrouiller seul pour faire telle ou telle opération. Donc ils nous demandent une fois, ensuite ils savent le faire. Ensuite ils recherchent une autre opération à faire...

Ph : ...Oui, mais, bon, même, il y a pas que nous...

Na : ...Ah non, non c'est un échange, c'est un échange. Lorsque nous on essai par exemple de, de, je sais pas, je vais dire n'importe quoi, de créer un fichier, de faire quelque chose, on y arrive pas, on en discute entre nous. « Comment tu as fait, toi, quand tu t'es trouvé devant ce problème ? » « J'ai réagis comme ça, ça a pas marché. » « Et toi ? » « Moi, j'ai fais ça et ça a marché ». Donc, on en discute.

Jm : Alors, qu'est-ce qui se passe au sein, quand vous étiez au Club, hein, qu'est-ce qui se passait qui ne relevait pas de l'informatique même, entre les gens ?

(silence)

Ph : Ben, on discutait deeee... oui, de temps en temps, on discutait de, d'autres choses que de l'informatique, euh...

Na : ...Très peu...

Ph : ...On était vraiment là-bas pour l'informatique.

Jm : Est-ce que vous pouvez me donner deux, trois expressions pour décrire le Club ? Le Club c'est ça, c'est ça...

(long silence, regards croisés entre Na & Ph)

Na : Ben, euhhhhh... (nouveau long silence) Pour moi le Club c'est, c'est... lorsqu'on est vraiment débutant c'est, c'est un cl... comme pour nous...euh... c'est, c'est bien, c'est l'idéal.

Ph : ...Détonateur...

Na : ...Voilà, c'est, c'est un... voilà, ouais, le mot est...

Jm : En informatique ?

Na : ...En informatique

Jm : Donc, vous décririez le Club que... uniquement sous l'angle informatique ?

Ph : Tu veux nous faire dire quelque chose, c'est... Qu'est-ce que tu veux nous faire dire ? Dis-nous le.

(rires)

Na : Ben, c'est, c'est aussi une association quelque part. Je sais pas. Y a des gens, c'est la rencontre, quoi.

Ph : Ton idée du Club s'était, euhhh... un échange, en fait, c'était, euhhhh...

Jm : Pas mon idée, comment vous le décririez, vous ? Est-ce que vous avez deux ou trois expressions pour le décrire ?

(silence)

Jm : Comment l'avez-vous perçu ?

Ph : Ben moi je l'ai perçu comme un détonateur.

Jm : En informatique ?

Na : Toujours. Oui, mais c'est vrai que... la partie... euh... on n'a peut-être pas assez participé à la partie... euh... Comment dire ?... euh... sociale du Club. C'est-à-dire organiser... Quoique si, Ph, toi tu as, tu y es allé une fois ou deux à Valence2 ou des choses comme ça pour euh... Mais c'était vraiment occasionnel, quoi, je veux dire, cette partie-là on l'a pas...

Jm : Social. Il y a une partie sociale au Club ?

(silence)

Na : Ben... euh...

Ph : ...Ben, oui, euh... quand tu veux... quand il y a une branche Échap, par exemple, c'est une partie sociale ça.

Jm : C'est-à-dire une partie sociale ?

Ph : Eh ben, Échap c'était des chômeurs qui se sont retrouvés pour écrire un livre. Donc, on...

Jm : ...On est aussi un Club informatique, hein ?

Ph : Oui...

Jm : ...Comment vous expliquez que des gens, dans un Club informatique viennent pour écrire un livre ?

Na : Ils ont dû peut-être se connaître au sein du Club informatique grâce au Club informatique et puis quelque part de l'informatique on peut, on peut partir de ça et faire d'autres choses.

(silence) C'est pas évident, c'est vrai qu'il y a certaines branches qui sont pas très éloignés de l'informatique...

Jm : ...Vous disiez qu'il y avait une partie sociale, donc cette partie sociale si vous en parlez c'est que, euh... vous vous êtes aperçu de quelque chose. Vous vous êtes aperçu de quoi dans ce Club ?

Na : Ben qu'il y a des gens qui travaillent bénévolement. (silence) Qui s'investissent, qui, qui... ben pour moi, ça c'est du social : s'investir dans un Club comme ça... parce-que c'est, c'est... c'est tout bénévole quoi... On n'en retire rien de financier mais malgré tout les gens, quand même s'investissent... (silence) On passe du temps...

Jm : Alors, qu'est-ce qui vous a particulièrement marqué dans vos relations avec les autres, dans le Club ? Que se soit dans la branche, dans le Club même. Ou alors, à l'occasion d'une manifestation ? Ou à l'occasion de réunions ?

Na : On a eu l'occasion de rencontrer des gens sympas...

Ph : ...On était content de se voir...

Jm : Mais qu'est-ce qui vous a particulièrement marqué ? Je sais pas moi : quelque chose qui vous a choqué, qui a pu, euh... vous étonner agréablement...

Ph : Choqué, ouais, les informaticiens sont froids d'une manière générale.

Jm : Non mais dans la relation avec les autres ?

Ph : Oui, justement... ben...euh...

Jm : Ils sont froids...

Ph : Si on leur rentre... `fin pas entrer d'dans, mais si on leur déclenche pas nous-mêmes, euh...

Na : ...la conversation...

Ph : ...la conversation, euh... c'est pas eux qui viennent vers nous, quoi. `Fin ce qu'on a vu, hein, en règle générale au Club, en fait... C'est ça...

Jm : Vous disiez tout à l'heure qu'il y avait une partie sociale, il n'y a pas que des informaticiens alors ? En dehors des informaticiens, dans la relation... je parle d'une relation, d'une relation pas nécessairement informatique... une relation classique... Le fait de dire « bonjour, ça va ? » est déjà une relation. Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous a particulièrement marqué ? Est-ce que l'attitude de quelqu'un vous a choqué ? Est-ce que une idée vous a paru extrêmement intéressante au sein du Club, même si vous n'y avez pas adhéré (à l'idée, ndlr) ? Je veux dire : est-ce que vous avez été curieux de ça ? Quelque chose qui vous a marqué ?

(silence)

Ph : Ouaf, non, j'ai pas été...

(silence)

Na : Moi, j'ai été, enfin ch'ais pas... j'ai vu des gens enthousiastes, ça ça m'a marqué parce-que j'ai...

Jm : Sur quoi ?

Na : Sur ce qu'ils f'zaient.

Jm : Oui, mais quoi ?

Na : Ah, par rapport à l'informatique, toujours, ils étaient enthousiastes deee... quand on en parlait ils étaient.... (rires et silence) ...plein de vie. Mais bon, je crois, en fait, qu'en dehors de l'informatique on n'a pas vraiment parlé... on n'a jamais même parlé de notre vie privée ou quelque chose comme ça avec d'autres membres du Club.

Jm : Bon, alors, vous, au niveau de votre branche, au niveau de l'informatique, alors, quels ont été les moments forts.

Na : Les deux premières séances lorsqu'on était quatre. C'est tout.

Jm : C'était fort ? Est-ce que vous pouvez me donner deux ou trois exemples justement... de ces, de ces moment forts ?

Na : Euhhh... On a eu l'impression que les... Al et L (L. 7è entretien) avaient tellement d'idées et étaient tellement motivés que ça allait être génial. C'étaient les premières impressions et elles étaient très très bonnes. On s'est dit « chouette, on forme une super équipe ». (silence).

Jm : Et puis ?

Na : Et puis l'équipe, elle a été vite par terre.

Jm : Non, je veux dire, et puis, est-ce qu'il y a eu d'autres moments forts ?

Na : Non, après, je dirais ça a été, euh... de plus en plus, euh... de moins en moins bien.

Jm : de moins en moins bien ?

Na : Ouais.

Jm : Et ça c'était dû à quoi ? Pourquoi ils sont moins venus ?

Na : Pour les, enfin, professionnel. `Fin, pas professionnel, familial. Il a eu une petite fille, un petit garçon d'ailleurs, je sais plus, il pouvait plus venir Al. Et puis L est parti, euh... au Maroc.

Ph : L est parti au Maroc.

Jm : Alors, qu'est-ce que vous retenez de votre participation au Compu's Club ?

Na : On a essayé. Ça n'a pas marché.

Jm : C'est ce que vous retenez ? Toi aussi Ph ?

Ph : Ouais, ouais, ben oui.

Na : on a été... ouais... on a été quand mêmeeee... On a essayé de tenir mais euh... la motivation est partie et vraiment bien partie.

Jm : Hum, Est-ce qu'il y a quelque chose qui a, qui a changé chez vous après le passage au Compu's Club ? (j'insiste pour "meubler" le silence) Le fait d'avoir eu cette expérience, négative apparemment, est-ce que quelque chose à changé chez vous ? (nouveau silence, nouvelle insistance) Est-ce que : « les associations, c'est fini, je ne m'investis plus » ? Est-ce que vous avez dit : « bon, il faudrait voir dans un autre domaine », est-ce que vous vous êtes dit : « ah bé, tiens, j'ai voulu évoluer en informatique, je me suis acheté une bécane » ?

Na : Oui, ben...

Jm : Qu'est-ce qui a changé ?

Na : Maintenant l'informatique on le fait à la maison. On est aussi bien.

Jm : Oui, et puis ? Qu'est-ce qui a changé d'autre ? Au travail maintenant tu frappes, tu travailles maintenant ?

Na : ouais, et... je m'en sers tous les jours.

Jm : Donc, ça t'as servi de passer au Club, ça t'as permit de, dans ton travail, euh... de l'utiliser.

Na : Oui, j'pense pas que ce soit ce que j'ai appris au Club.

Jm : Non. Par toi-même ?

Na : Par moi-même.

Ph : Par Ph, aussi, puisqu'il t'as tiré.

Na : Oui. Ah oui, oui, oui, c'est ç... en fait ce que, ce que j'apprécie de Ph c'est qu'i... en fait il m'a tiré, il m'a donné le, le, le goût et maintenant que je l'ai, je fais partie des accros.

Jm : Donc, ça a changé ?

Na : Ouais !

Jm : Donc voilà quelque chose qui a changé !

Na : (tonitruant) Voilà !

Jm : tu as été attirée vers...

Na : ...Ouais !...

Jm : ...maintenant tu...

Na : ...j'adore ça...

Jm : ...tu adores ça ?

Na : ...Ouais !

Jm : Voilà quelque chose qui a changé !

Na : C'est ce que je retiens le plus du Club, c'est que ça m'a permit, ça m'a permit de taper sur les ordinateurs. De me rendre compte que j'aimais ça... eeeeet... de laisser Ph d'acheter l'ordinateur... Et ça vraiment c'est super !

Jm : Qu'est-ce que tu as aimé le plus en informatique ? C'est quoi ? C'est d'appuyer sur des touches ? C'est de voir quelque chose à l'écran ? C'est de voir qu'une réalisation se fait ?

Na : De créer, de faire, bon, ben, euh.... Quand je suis sous Windows, de faire mes petits fichiers. Lorsque je suis sur Word d'arriver à faire ce que j'ai envie. Euh... connaître les autres logiciels que je ne connais pas. Et puis... euh... Arriver à faire ce que je souhaite. J'sais pas si je suis claire mais lorsque j'ai envie de créer un document, lorsque j'ai envie de, d'organiser mes fichiers d'une certaine façon, je veux pouvoir y arriver. Et tant que j'y arrive pas il faut que... que j'trouve soit quelqu'un qui m'explique, soit que je me débrouille.

Ph : Dans la vie, aussi, tous les jours.

Na : Ouais. Ah oui.

Ph : Pour euh...

Na : ...Je fais toutes mes lettres, perso.

Jm : Donc çaaa changé à ce niveau là aussi. Dans la vie courante vous utilisez aussi l'informatique ?

Na : Oui.

Jm : C'est quelque chose que vous ne faisiez pas avant ?

Na : L'ordinateur, on peut dire qu'il est allumé tous les jours. Il passe pas un jour sans qu'il soit allumé.

Jm : Et pour toi, Ph, qu'est-ce qui a changé ?

Ph : Ah, ben pour c'est pareil, aussi. Ah oui !

Jm : Vous avez mis les enfants à l'informatique ?

Na : Les enfants, ils font les jeux, les jeux d'éveil et puis les jeux... moins d'éveil si je puis dire (rires). Mais bon, euh...

Ph : Ça remplace la Playstation.

Na : Ouais.

Jm : Et donc, qu'est-ce qui a changé pour toi ?

Ph : Ben moi pareil. Je connaissais rien en informatique.

Jm : (Je fais une moue convenue) C'est un peu facile.

(rires)

Ph : (en riant) on est marié pour le meilleur et pour le pire (rires). Non, non, mais, euh... Moi je connaissais rien en informatique maintenant je su... je navigue, quoi, je, je, euh... j'arrive à... à...

Na : Tu as beaucoup, beaucoup progressé.

Ph : Oui, euh... bien progressé, oui.

Na : Il fait des choses que moi j'fais pas, hein. Mais pas sur le même domaine.

Ph : Ouais, même maintenant j'arrive à...

Na : ...Lui, il va plus gratouiller...

Ph : ...démonter l'ordinateur...

Na : ...Il va plus gratouiller, alors que moi je gratouille pas du tout.

Ph : Mais par rapport, comme je te l'ai dit tout à l'heure, au boulot, euh... l'échange entre collègues.

Jm : Ça a permit un relationnel au niveau professionnel que tu n'avais peut-être pas avant ?

Ph : Ben, avant je l'avais pas parce-que, bon, je connaissais rien, donc, euh... j'en parlais pas, quoi. Je savais pas de quoi ils parlaient, euh...

Jm : Vous aviez une conversation commune, ça t'as permit de t'intégrer auprès de personnes que tu n'avais pas nécessairement un contact avec eux dans un autre domaine.

Ph : Non, mais je les connaissais pas à l'époque. j'ai tendance à souvent changer de... boulot.

Jm : Alors, la dernière question : Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ? (me précipitant) Ph d'abord.

(éclats de rires)

Jm : Comme ça, tu ne pourras pas dire « moi, pareil » !

(rires)

Ph : Pour améliorer le Club ? Ben, ch'ais pas s'il a vraiment besoin d'être amélioré parce-que, euhhh... Il est parti en fait sur une idée que... nous... c'est pas notre idéal.

Jm : Bon alors : quelle est l'idée du Club et quel était votre idée ?

Ph : Ben, l'idée du Club c'est, euh... Comme tu disais tout à l'heure, du social...

Jm : Moi, je n'ai pas dis ça. Vous, vous avez dit ça.

Ph : Tu nous l'a fait dire.

Jm : (moue dubitative)

Ph : Siii, euh... Sois honnêteee (rires)

Jm : Si tu veux on réécoutera la bande ?

Ph : Ça il faudra qu'on réécoute. Euhhh.... C'était assez malin.

Jm : Alors si vous avez dit ce que je voulais entendre vous avez triché avec moi ?

Ph : Bon, euh de faire plusieurs branches. Moi c'est pas ça que je recherchais au Club. C'était plutôt, euh, donc, euhhh... un échange de... soit de montage d'ordinateurs, soit de parler des logiciels, parler informatique, en fait.

Jm : Alors l'idée du Club. Tu étais parti sur l'aspect social, tu peux préciser cet aspect social ? Je reviens un petit peu sur ce qu'on a dit tout à l'heure... avec la réflexion, un peu de recul, peut-être, maintenant des idées te sont venues ? L'idée du Club n'est pas celle de... n'était pas notre idée.

Ph : Oui, c'était regrouper, euh... Plusieurs personnes tour... Plusieurs personnes autour d'un thème. Mais, euh... pas l'informatique, en fait, c'est euh... plutôt... Bon, par exemple la Bourse. Regrouper des gens qui aimaient la Bourse et se servir de l'outil informatique. C'était ça en fait... c'est là-dessus, l'idée du Club. Et pour, euh..., l'autre... y a, y a quoi Comnet, aussi ?

Jm : Ouais.

Ph : ch'suis jamais allé à Comnet mais je pense que c'est... euh, Internet. Bon, ben ça en informatique c'est... Euh... bon... qu'est-ce qu'y a ? Bon, Échap, c'est, euh...

Jm : Oui, oui, d'accord. Mais qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club et que ça corresponde à vos idées ?

Ph : Eh ben, justement. Est-ce qu'il a besoin d'être amélioré ? parce-queeee... il nous convient pas ?

Jm : J'ai pas dit qu'on allait l'améliorer parce-que vou...

Ph : Ouais.

Jm : Seulement, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour l'améliorer.

Na : C'est embêtant, en fait, parce-que chaque personne vient au moment où ça lui semble, bien sûr, le plus facile. Et on peut arriver, qu'on arrive et qu'il y ait plus d'ordinateurs disponibles.

Ph : Les locaux, maintenant, sont plus grands ?

Jm : Justement, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour l'améliorer ?

Ph : Faire les...

Jm : Dans les locaux ?

Ph : Non, non. Les branches et faire en même temps les libres-services mais pas dans la même salle. `Fin, ch'ais pas comment c'est possible...

Na : Ben, disons que ce que tu veux dire c'est que les gens puissent prêter un oeil ou une oreille...

Ph : ...Ouais...

Na : ...à ces branches pour pouvoir s'y intéresser. Parce-que les gens i viennent en libre-service, les branches c'est pas à cette heure-là. Donc, ils savent même pas, i z'ont, y z'ont même pas l'idée de dire « tiens, je vais aller voir... dans cette branche... ce qu'on y fait ». Alors, peut-être si c'était juste à côté je pense que c'est l'idée que tu veux émettre (s'adressant à Ph), ils prêteraient une petite oreille, un petit oeil et ils se rendraient compte que finalement ça les intéresse...

Ph : ...C'est peut-être un peu...

Na : ...puisqu'en fait les gens, i viennent en libre-service ; c'est à ce moment-là que peut-être il faudrait les... (court silence)

Jm : Permettre un brassage, quoi ?

Ph : V'là.

Na : (en même temps) Voilà.

Ph : C'est ce qui nous a peut-être un peu desservi nous : c'est qu'on était à des heures à part, donc, euh... Les gens, si ils voulaient voir la CAO c'était à ces heures-là et... pas à une autre heure quoi.

Na : Et des fois c'est pas facile de prendre sur soi et de dire : « je vais aller voir dans cette branche ce qu'il se passe » Alors que si on y va naturellement, en ayant aucune idée : « tiens, finalement, cette branche est pas mal ! ». (silence) Voilà. Mais c'est peut-être pas évident à gérer non plus.

Jm : Est-ce que... Qu'est-ce qu'il faudrait encore faire pour l'améliorer ?

Na : pfouuuu (sifflement pendant la prononciation du pfou) de toutes façons je pense que... motiver les gens c'est pas évident. Donc, euh... pour les faire venir, euh...

Ph : De toute façon, déjà, il était pas mal ouvert. Les horaires étaient le plus tard possible...

Na : Les horaires était déjà quand même assez large. Surtout le soir parce-que la plupart des gens, quand même travaillent. Ils sont intéressés le soir. Les horaires étaient largement convenables. Donc, euh... au niveau des horaires je pense qu'il n'y a pas grand chose à changer.

Jm : Vous avez reçu le dernier Bulletin Membre ?

Na : Oui, je crois. (en regardant Ph)

Ph : Oui, oui, oui.

Jm : Vous l'avez lu ?

Na : Oui.

Jm : Entièrement ?

Na : Non, que ce qui m'intéresse.

Jm : Alors quels sont les éléments qui vous intéressent ?

Na : Je m'en souviens plus. Il faudrait que je l'ai sous les yeux pour, euh... pour voir ce que j'ai lu.

Ph : Il est là.

Jm : (avant qu'ils n'attrapent le Bulletin Membre) Ça fait rien, de mémoire.

Ph : oh bé, euh... On a trop de...

Na : y a peut-être trop de choses qu'on lit, peut-être. Beaucoup de choses. Non, généralement, euh... je vais être un petit peu... je prends pas généralement ce qui est trop long. Parce-que j'ai pas le courage d'aller jusqu'au bout. Je pre... j'ai lu, bon, béh, ce qu'il y avait sur notre branche. Sur les autres branches, généralement, je lis assez facilement, euh... les p'tits, les p'tits résumés qu'il y a sur les branches. Et puis, le p'tites, les p'tites astuces ou les p'tites choses comme ça. C'est vrai, ce qui est assez vite lu, faut reconnaître. Et pi je regarde le titre et en fonction du titre je décide ou je ne décide pas de lire. Donc, il faut (rires) faire très attention au titre.

Ph : Ouais. Il y a eu sur le Bulletin Membre, les start up, là...

Jm : ...Oui ?

Ph : ...C'était intéressant, ça.

Jm : ...Oui ?

Ph : J'ai lu ça. Euhhh...

Jm : Mais c'était un article long, ça.

Ph : Ouais, c'était un article long...

Na : Oui, mais la... on lit le titre et on décide si on décide de lire ou pas.

Ph : Voilà. En fait Start up, en fait, bon, ben, ça... on en parle beaucoup médiatique, aussi. Eeet donc, euh... on sait pas trop ce que c'est exactement et...

Jm : Ph ?

Ph : Oui ?

Jm : A la question, euh... qu'est-ce qui vous fait rester ?... au moment du questionnaire, là, qu'il y a eu six ou neuf mois, tu avait marqué l'ambiance. Pourquoi tu n'en as pas parlé ?

Ph : Si j'en ai parlé à un moment donné.

Jm : Alors c'est quoi l'ambiance ?

Ph : L'ambiance, c'est se retrouver pi discuter informatique. Entre nous.

Jm : D'accord. et tu avais parlé, aussi, de ce que tu étais venu chercher. Tu étais venu chercher l'ambiance, bon au niveau informatique, un échange, en informatique je suppose, et une camaraderie.

Ph : Ouais. Ouais, on l'avait retrouvé avec L (L. 7è entretien, ndlr), euh B, euh...

Jm : Est-ce que tu peux me préciser cette camaraderie ? Quels sont les éléments qui font qu'il y a eu camaraderie ?

Ph : (silence) Ben, euh... on parle deeee... On échange de choses qu'on aimeee... euh... des choses en communs, quoi.

Jm : Ouais. Vous vous tapez dans le dos ? Euh... « Comment tu vas ? »

Ph : Euh, non, c'était pas à ce niveau...

Jm : Alors c'est quoi camaraderie ?

Ph : (silence) Ben euh... c'était ça, avoir un échange de... choses.

Na : Avoir du plaisir à discuter avec quelqu'un. Se sentir sur le même piédestal, quoi. Parler de la même chose.

Jm : Tu, tu es du même avis que Na ?

(rires)

Na : Ben, oui c'est la même chose.

Jm : Non, j'ai besoin que... qu'il me le dise avec ses mots. Le mariage, je crois que c'est 1+1=1, hein ?

Ph : Ouais, je crois, hein. Là, là c'est.... C'est ce qui s'est passé.

Jm : Eh bien, euh, Na tu a marqué la même chose : un échange, une camaraderie. Alors, pour toi, la camaraderie, c'est quoi ?... ...Des grandes claques dans le dos ?

Na : Non, non, non. Moi, c'est que quelq... La personne qui est en face de moi ait les mêmes sujets de conversation. Ait envie de parler de la même chose que moi. Que je trouve cette personne sympathique, euh... que j'éprouve du plaisir à la voir et à discuter avec elle. Pour moi, c'est ça la camaraderie.

Jm : A la question : est-ce que tu es contente de, de venir au Club tu avais marqué "oui" et tu l'expliquais par les échanges d'idées et rencontrer d'autres personnes. C'est toujours lié à l'informatique les échanges d'idées ?

Na : Oui.

Jm : Uniquement ? Il n'y a pas d'autre idée, euh... et rencontrer d'autres personnes c'est uniquement informatique, aussi ?

Na : (silence) Bon. En fait on est allé dans un club informatique pour parler informatique. Parce-qu'on n'a pas, entre guillemets, l'occasion de le faire à un autre moment avec, avant, avec d'autres personnes. Donc, c'était un endroit où enfin on pouvait parler informatique avec des gens qui allaient comprendre et qui allaient avoir envie de parler de la même chose que nous.

Ph : On savait pas le parler au début.

Na : Non, mais on a vite appris.

Jm : Il y a quelque chose que vous aimeriez rajouter dans votre relation avec les autres, sur l'image du Club, les valeurs du Club, euh...

Na : Je dirai par rapport à ton, au questionnaire dont tu parles, il a été fait à un moment où... au niveau de notre branche de CAO on en était, euhhh... peut-être... On n'avait peut-être pas commencé, je sais pas, je ne me rappelle plus quelle période c'était. On dirait que au moment où on l'a rempli on était peut-être plus positif que ce que l'on, que ce que l'on aurait été, euh... à la fin de notre lassitude de, de branche. je dirais qu'on n'aurait pas réagit pareil et que, au départ, on venait en libre-service et qu'à la fin, vu qu'on avait notre, notre branche, on venait plus au libre-service, on pouvait pas se permettre, on n'avait pas le temps. Et ça, ça nous a cassé quelque chose. On s'était dit...

Ph : On se retrouvait que deux et avec le libre-service on retrouvait plus de gens. on se voyait plus après.

Na : Voilà, il y avait plus tout ces gens, toute cette ambiance, toute cette camaraderie, tout ça n'existait plus et je pense que ça nous a pesé.

Jm : Et pourtant il y avait bien des informaticiens, là...

Na : Ah, non pas dans notre branche, hein. Il y avait personne.

Ph : En CAO ? Non, mais quand on faisait la CAO, bon on a pris du temps, bon, le mardi soir et après on pouvait plus prendre du temps...

Jm : Aux autres heures, alors ?

Ph : Aux autres heures.

Jm : Vous n'avez jamais été dans...

Na : On a plus pu aller...

Ph : On n'a plus pu aller...

Jm : Vous n'êtes plus allé dans un libre-service depuis que vous étiez dans cette branche ?

Ph : J'allais en libre-service, je crois, un quart d'heure pour voir Lau (le premier salarié du Club, ndlr), pour lui dire, euh... faire des trucs, faire passer l'information, quoi. Lui faire passer des informations.

Jm : Tu disais que « ça nous a cassé quelque chose ». Quoi ?

Na : Ben, l'envie de rencontrer des gens. on a arrêté de...

Jm : Mais qu'est-ce que ça a cassé ? Ça, c'est la conséquence de... quand quelque chose a cassé, la conséquence c'est que vous avez arrêté.

Na : Ouais.

Jm : Mais, qu'est-ce qui a cassé ?

(silence)

Na : Le fait de plus avoir de (inaudible, voix trop basse). De se retrouver tous les deux tout seuls...

Jm : Tu disais « ça a cassé quelque chose ». C'est ce "quelque chose" que... Est-ce que tu peux le définir ?

Na : Eh ben, c'était leee... On aimait rencontrer ces gens, on aimait parler avec eux...

Jm : D'informatique, hein ?

Na : D'informatique, toujours d'informatique. Et le fait de ne plus rencontrer personne, l'envie, elle part, la motivation, elle part... y a plus rien.

Jm : Vous êtes restés membre pendant combien de temps ?

Na : Deux ans ou un an. On a payé deux cotisations, donc, euh... deux ans à peu près ça. peut-être un peu plus, non ? Parce-que regarde, un peu moins tu penses (s'adressant à Ph) ?

Ph : Ouais

Na : On va direee...

Ph : ...Deux ans, voilà. Entre un an et demi et deux ans.

Annexe 10 Cinquième entretien

JC (cinquième entretien) le mercredi 7 février 2001 à 9h20

A notre domicile

41 ans, vient à l'association pour la branche Finance et régler les problèmes informatiques (électroniques) et de matériels de l'association (correspond au questionnaire n°8)

Après annonce

Jm : Comment as-tu connu le club ?

Jc : J'ai connu avec un dépliant dans la boite aux lettres.

Jm : Ce dépliant, par qui il avait été distribué ? Tu sais pas ?

Jc : Je sais pas, j'ai trouvé dans la boite aux lettres, je sais pas qui c'est l'a distribué.

Jm : Alors, qu'est-ce qui t'as plu sur ce dépliant ?

Jc : Euh... ben que ce soit un club informatique, et puis... donc comme ça m'a intéressé, j'suis allé au local pour voir un petit peu... pour avoir un peu plus d'explications.

Jm : Et on t'as renseigné ?

Jc : Oui, oui, tout à fait, oui.

Jm : Et qu'est qu'on t'en as dit du club ?

Jc : On m'a expliqué, bon donc que les principes d'entraide mutuelle... entre les membres, donc moi ça m'a intéressé parce-que je connais pas mal la technique, je travaille là-dedans, donc je pouvais aider les membres à ce niveau-là... et j'allais surtout pour essayer d'apprendre un peu à me servir des logiciels et... sur les PC.

Jm : On t'as parlé d'autres choses que de l'entraide mutuelle ?

Jc : Je me rappelle pas bien là, ça fait quand même deux ans. Ça fait loin, hein.

Jm : Euh... Est-ce que tu as déjà eu une expérience de l'associatif ?

Jc : Oui, j'ai fait parti d'un club de photo, quand j'étais au lycée.

Jm : Au lycée, et donc tu as arrêté quand tu as fini d'être étudiant ?

Jc : Et c'est vrai que ça m'a bien servi parce-que ça m'a permis d'apprendre comment marchait la photo et tout ça, donc j'ai bien, j'ai bien apprécié.

Jm: Bon, donc tu avais bien apprécié. Est-ce que actuellement tu fais partie d'une autre association ?

Jc : Non, non. Autre que le Compu's Club, non.

Jm : Finalement, qu'est-ce qui t'as conduit à adhérer ? (silence) Dans le club, qu'est-ce qui t'as paru intéressant, qui t'as fait dire « bon j'adhère, quoi » ?

Jc : Ben, ce qui m'a intéressé, c'est déjà d'avoir un local avec du matériel... donc pour travailler déjà sur du..., sur du matériel en informatique et puis surtout avoir d'autres personnes pour pouvoir échanger des informations et tout ça.

Jm : Alors au-delà de l'informatique, est-ce que tu cherchais quelque chose d'autre de précis ?

Jc : Au départ non, il n'y avait rien de précis.

Jm : Rien de précis, au départ.

Jc : Non, au départ, non.

Jm: Donc finalement, ce qui a déterminé ta décision, c'est l'informatique ?

Jc : ...Tout à fait...

Jm : ...C'est la possibilité d'apprendre des logiciels, et de pouvoir donner. Toi éventuellement...

Jc : Et puis surtout d'échanger les informations.

Jm : Echanger des informations. Euh... tu, tu aimes donner ?

Jc : Ah ouais !

Jm : Qu'est-ce que ça t'apportes de donner ?

Jc : Ben je pense que ça permet de sortir des fois des... des personnes de leurs problèmes, et tout ça. Si tu leurs donnes pas des fois, ils arrivent pas à s'en sortir, et alors que c'est tellement facile, des fois, de donner juste un p'tit truc et puis, et pi il s'en sort plus rapidement.

Jm : Et pour toi, ça t'apportes quoi de donner ?

Jc : Une satisfaction de... de voir que... celui qui reçoit, il est content !

Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler un peu de toi, à l'époque de ta venue au club ? Tu travaillais ?

Jc : Oui je travaillais, donc je travaillais pour un gros groupe, un groupe informatique qui était Siemens... et à l'époque ils ont externalisé la, la maintenance, C'est-à-dire ils ont sorti la maintenance du groupe, ils ont monté une autre société, ils nous ont mis dedans, le seul problème, c'est qu'ils ont licencié pas mal de personnes, et moi, moi je me suis retrouvé avec deux personnes sur Valence, et j'avais l'habitude d'échanger pas mal d'informations, et c'est ce manque d'information qui me manquait à priori, et c'est pour ça que j'ai cherché...

Jm : ...Autre chose ...

Jc : ...Autre chose pour, pour palier ce manque.

Jm : Donc c'est ça, c'était un complément au niveau professionnel ?

Jc : Tout à fait, c'est un complément au niveau professionnel.

Jm : D'accord. Euh... Qu'elle était ta situation familiale ? Tu es marié ? Tu as des enfants ?

Jc : Non, célibataire.

Jm : Célibataire, sans enfant,

Jc : Sans enfant,

Jm : Tu n'es toujours pas marié ?

Jc : Non, non toujours pas.

Jc : Euh... tes parents, ils... étaient engagés dans la vie associative ?

Jc : Euh... non. Ils font maintenant partie d'un club 3e âge, mais c'est tout, non avant non. Pas du tout.

Jm : Quand tu étais dans le club photo, quand tu étais jeune, je reviens un petit peu en arrière, tu participais à une responsabilité, tu avais pris une fonction, quelque chose ?

Jc : J'étais vice-président, oui.

Jm : Vice-président ?

Jc : Oui.

Jm : Et ça t'avais plu à ce moment là, d'être vice-président ?

Jc : Oui, oui.

Jm : Oui, et ça consistait en quoi être vice-président ?

Jc : Palier au président et puis...

Jm : Ta charge t'imposait de faire quoi ?

Jc : Mais bon, c'était un petit club on était...

Jm : Tu as un ou deux exemples peut-être ?

Jc : Non, non, mais c'était un petit club, on était combien, six, sept personnes pas plus, donc je veux dire, c'était pas un club d'une centaine de personnes, donc... au niveau membre, on était, c'était limité

Jm : Alors, depuis que tu es rentré au club, apparemment tu y es depuis deux ans, tu y es encore, qu'est-ce qui fait que tu y restes ? Qu'est-ce qui fait que tu restes sensible au monde associatif et notamment au Compu's Club ?

Jc : C'est de rencontrer des personnes et de d'avoir des contacts avec d'autres personnes. Ce qui permet d'avoir des liens...

Jm : Tu es sensible à ce lien.

Jc : Ah oui, tout à fait.

Jm : Alors ce lien, il réagit, il interagit de quelle façon ce lien ? C'est-à-dire est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples de situations dans lesquels le lien est apparu ?

Jc : (silence) ...pfuu, Comme ça non.

Jm : Bon, alors après si ça te vient,

Jc : Oui, non comme ça ça vient pas.

Jm : Alors aujourd'hui. Aujourd'hui, pour toi, le club c'est quoi ?

Jc : (silence) Le club...

Jm : Qu'est-ce que ça représente pour toi le Compu's club, aujourd'hui, pour toi ?

Jc : Ben déjà d'avoir pas mal de membres, donc d'avoir pas mal de contacts avec des personnes, avoir un local ou y a du matériel comme je dis, et puis de la documentation, ce qui permet de trouver des fois, des, des petites astuces, euh...

Jm : Au delà de l'informatique, au-delà de l'aspect matériel des choses est-ce que tu as une autre représentation du club ?

Jc : Et puis bon, y a maintenant les branches, donc il y a...

Jm : Oui, oui comment tu définirais le club ? Si tu devais donner une définition du club, le club c'est...

C'est quoi le club pour toi, aujourd'hui ?

Jc : C'est un moment de détente, le soir de passer une heure ou deux heures le soir à dialoguer avec des personnes !

Jm : Et qu'est-ce que ça t'apportes ?

Jc : De pas rester seul chez moi, déjà !

Jm : D'accord, donc, ça te permet de rencontrer d'autres gens.

Jc : Tout à fait ! C'est surtout ça, c'est les rencontres.

Jm : Qu'est-ce qu'il y a d'autres qui te plais au club ?

Jc : Le principe des branches, moi je trouve que c'est pas mal.

Jm : Le principe des branches ?

Jc : Oui ça permet de sélectionner des... certains membres qui sont intéressés par certaines activités.

Jm : Tu as un ou deux exemples ?

Jc : Ben la Bourse.

Jm : La Bourse ?

Jc : Oui.

Jm : Tu participes à la Bourse ?

Jc : Oui, tout à fait, oui.

Jm : Vous y faites quoi à la Bourse ?

Jc : Ben on essaye d'apprendre un peu les rudiments de la Bourse, à savoir un peu comment ça marche, et puis surtout d'essayer de monter un club boursier et d'investir ...euh en Bourse.

Jm : Alors ça, est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu comment ça se passe ; l'organisation de cette branche ?

Jc : L'organisation, donc pour le moment chacun essaye de faire... d'apporter des informations, donc au niveau documentation on a un classeur, et chacun fait un... un résumé d'une leçon et qui l'expose aux autres membres, pour bien comprendre un petit peu les termes de la Bourse, le fonctionnement de la Bourse.

Jm : Ça, c'était imposée cette organisation-là pour comprendre la Bourse sous forme de cours, ou est-ce que c'était décidé de manière collégiale ? Est-ce que c'est à l'initiative d'une idée qu'il avait été lancé ?

Jc : Ça été décidé un peu par tout le monde, c'est une décision collégiale, parce-que sinon... c'est vrai qu'on avançait pas trop, parce-que si on n'a pas un fil conducteur, c'est difficile de, d'apprendre comme ça sur le tas, donc ça permet d'avoir un... avancement sur le... et d'avoir un fil conducteur surtout.

Jm : C'est important d'avoir un fil conducteur ?

Jc : Ah oui, tout à fait. Oui, sinon on part dans tous les sens, on et...

Jm : Comment vous vous êtes organisés, pour faire à chacun votre tour, une leçon ?

JC : Y a un membre qui prend le classeur. Il fait le résumé. Quinze jours après il le donne aux autres membres. Et quinze jours après, il expose ce qu'il a fait, ce qui permet que pendant 15 jours les membres peuvent lire déjà le résumé, pour... euh... si z'ont des questions à poser, pouvoir les poser.

Jm : Qu'est-ce que, quelle autre organisation il y a ? il n'y a que ça, vous faites uniquement des cours pour la Bourse ?

Jc : Ben maintenant, on va commercer à investir, aussi, donc on est en trait de chercher... De chercher des informations sur les sociétés... pour sélectionner les sociétés.

Jm : Alors qu'est-ce qui vous motivent justement dans investir ?

Jc : Déjà apprendre un petit peu comment ça marche la Bourse, et puis surtout apprendre comment marche l'économie française et mondiale.

Jm : Oui mais ça, on peut le faire sans investir ?

Jc : Oui, mais si on a pas de but c'est difficile.

Jm : Donc le but, ça serait : investir de l'argent pour voir comment cet argent-là... Quel sentiment il y aurait de différent entre "j'apprends sans investir" et « j'apprends en investissant" ?

Jc : Ben disons que si on investit pas, je pense qu'on va passer à coté des problèmes. Là ça permet de se poser des problèmes, de les résoudre et...

Jm : Vous avez de l'espoir de gagner de l'argent ? Ou alors c'est vraiment pour vous poser uniquement des problèmes ?

Jc : Peut-être pas au club, mais peut-être à coté on peut investir parce-que au club je pense que c'est plutôt pour faire des essais, des trucs comme ça et si on veut gagner de l'argent je pense qu'il faut le faire à coté.

Jm : Et vous êtes dans l'organisation générale de la branche, vous êtes organisés de quelle façon ?

Vous êtes... vous travaillez seul ? Vous utilisez le local comment ? Qui ? Il doit bien y avoir quelqu'un qui mène le débat ? Combien vous êtes d'abord ? Au sein de ce club ?

Jc : On est combien ? huit, neuf, non, neuf, neuf ... neuf je crois bien, on y est neuf membres, je crois bien, c'est ça, neuf avec R.

Jm : Neuf en permanence ou...

Jc : Non, i en a qui viennent pas,

Jm : Neuf en globalité ?

JC : Neuf en globalité.

Jm : Neuf en globalité. D'accord. Alors, donc ma question était : dans l'organisation même de la branche, vous êtes organisés comment ? ... Parce-que neuf personnes, euh... tout le monde ne peut pas faire tout et n'importe quoi !

Jc : Non, alors le problème, c'est queeee... Donc le club est pas du moins... un club d'investissement n'est pas fait. Donc les statuts sont pas posés, rien du tout. Donc il n'y a pas de président, ni... Pour le moment, y a que le trésorier qui est désigné, qui s'est désigné.

Jm : Un trésorier qui s'est désigné ?

Jc : Oui.

Jm : C'est à dire, les autres n'ont rien eu à dire ?

Jc : Non. Si ! On était d'accord !! Comme i'avait pas d'autres volontaires, on a été d'accord ! (rires) Donc y a tout ça à faire aussi comme travail, à poser les statuts et à organiser le club.

Jm: Donc, y a un trésorier chez vous.

Jc : Oui.

Jm : Donc le trésorier c'est lui qui mène les débats.

Jc : C'est lui qui mène les débats, oui.

Jm : Oui

Jc : Oui, tout à fait.

Jm : Oui, et puis donc quels genres de questions sont soulevés ? Si t'as un ou deux exemples ? ... Je parle dans la relation avec les autres ?

Jc : Ouais, ben y a beaucoup de monde qui aimerait bien que le club démarre beaucoup plus vite, c'est vrai que...

Jm : Oui, mais dans l'interrelation, avec les autres ? C'est à dire, comment vous communiquez avec les autres ? Quand vous faites la leçon, i en a un qui dit : « ouais, tu m'emmerdes » ou alors il dit : « ouais t'as raison », comment ça se passe ?

Jc : ...Ça se passe... (souffle)... Ça se mène tout seul le débat.

Jm : Ça se mène tout seul ?

Jc : Oui.

Jm : Est-ce que t'as des exemples, pour dire que ça se mène tout seul ?

Jc : (souffle) Non pas comme ça, mais... Non quand la personne, elle se pose son résumé, en général les gens l'écoute. Bon c'est vrai qu'y a des questions, ça c'est sûr !

Jm : Vous ne faites que ça ? Vous ne faites que des résumés ? Vous ne faites rien d'autres ? Vous ne parler de rien d'autre ?

Jc : ...Ben, on parle aussi des sociétés, des.. des...

Jm : Oui mais au-delà de la Bourse, qu'est-ce qui se joue d'autre au delà de l'étiquette Bourse, que vous avez dans cette branche ? Il ne se joue rien d'autre ? Vous ne discuter de rien, vous ne plaisantez jamais ? Vous êtes des statuts de cire, qui...

Jc : ...Non quand même pas...

Jm : ...Vous éditez un cours, et les autres...

Jc : Ah ben non !

Jm : Les autres y disent : « ouais j'suis d'accord » alors, comment ça se passe ?

Jc : ...Euh, euh, y a un débat qui se crée, euh...

Jm : Alors ce débat, est-ce que tu as un ou deux exemples de débat qui ont été virulents par exemples, ou un débat...

Jc : Ben sur le risque, par exemple, y a eu un débat que... les gens étaient pas tous d'accord !..

Jm : Les gens étaient pas tous d'accord, comment ça s'est passé ?

Jc : Ben, disons qu'y en a beaucoup qui avaient pas compris ce que c'était le risque, que... comme on le voit en Bourse.

Jm: D'accord, donc y en a qui ont compris, d'autres qui ont pas compris, d'accord, pas d'accord...

Comment ça c'est passé entre eux ? Entre les gens ? Qu'est-ce qu'il y a eu, y a eu des réactions en disant : « tu m'emmerdes, j'suis pas d'accord, je m'en vais ! », ... ?

Jc : Ben non, personne est parti, non !

Jm : Non, mais d'accord, mais quoi d'autre, est-ce que tu as un ou deux exemples.

Jc : (silence) Je vois pas ce que tu veux dire.

Jm : Moi, ce qui m'intéresse de savoir, c'est comment vous agissez les uns par rapport aux autres. C'est pas le sujet même qui m'intéresse, c'est pas de dire : « on fait de la Bourse, on en parle, on en débat » ça ne m'intéresse pas vraiment. Moi ce qui m'intéresse, c'est de dire au moment où on a débattu de ça, i en a un, il s'est insurgé, il a jeté la chaise par la fenêtre, ou alors, euh... euh... i en a un qui a eu une autre idée, euh... ou alors on a parlé des petits oiseaux pendant ½ heure, on vient une heure, on se réunit une heure, une heure ½, ben on parle des oiseaux pendant une heure, voilà c'est ça qui m'intéresse. C'est ce qui se joue.

Jc : Ben oui c'est vrai, c'est vrai, quand on lance un débat comme ça, des fois, on déborde, on reste pas forcément que sur la Bourse.

Jm : Alors, vous parlez de quoi à ce moment là ?

Jc : ...Ben de tout... euh.

Jm : De tout, de rien, de la vie de famille, la vie professionnelle, Jc pitié !!!! (rires)

Jc : (rires) Je sais pas moi ce que tu veux...

Jm : Ah ce que je veux, non ! C'est pas ce que je veux, c'est toi comment tu le ressens, au-delà de l'étiquette même.

Jc : Ben en général ça tourne toujours autour de la Bourse quand même.

Jm : Oui d'accord.

Jc : Ça, c'est sûr.

Jm : D'accord, donc ça tourne autour de la Bourse, mais entre les gens, euh... vous réagissez comment ? ...

(silence)

Jm : Vous vous disputez ? Euh, je sais pas moi, il doit bien y avoir...

Jc : Bien sûr, i en a qui sont pas toujours d'accord.

Jm : Entendons-nous bien, vous êtes neuf personnes, il y a un trésorier qui..., donc il y a de l'argent quelque part, vous êtes des statues de cire ? Vous venez, vous partez, vous dites au moins bonjour, vous parlez de tout, de rien. Les gens qui sont autour comment tu les perçois ? « Tiens il y a une personne je la vois, elle est comme ça, elle est comme ça. »

(silence).

Jc : Ouais mais c'est difficile aussi de juger comme ça.

Jm: C'est pas un jugement. C'est comme tu le perçois ?

Jc : Ben, disons qui en a quand même qui viennent, y sont un peu statiques, dans le Club, mais bon, ils attendent peut-être de voir comment va tourner le Club, euh... et puis i en a d'autres qui sont beaucoup plus actifs, ça c'est sûr, hein.

Jm : Bon, alors, qu'est-ce queeee... qu'est-ce qui est important pour qu'il y est un bon fonctionnement dans cette branche ?

Jc : Je pense qu'il faut... La solution c'est de démarrer quand même le Club, parce-que là, il est pas démarré.

Jm : Mais, pour qu'il y est un bon fonctionnement dans la branche, la branche aujourd'hui, elle fonctionne, apparemment, elle fonctionne, il y a des gens qui sont passés...

Jc : ...Oui...

Jm : ...Qui sont partis, i en a d'autres qui arrivent ?

Jc : Oui

Jm Qu'est-ce qui les a fait venir ? C'est la Bourse ? L'argent ? L'appât d'un gain ? Ceux qui sont partis, pourquoi ils sont partis ? Euh.. Parce qu'ils gagnaient pas assez ou parce qu'ils avaient des problèmes avec les autres ?

Jc : On n'a pas... On a jamais... On a jamais investi. Donc on a jamais pu gagner d'argent déjà, donc je pense qu'on a été un peu trop lent à démarrer, donc, c'est pour ça que le... Dès qu'on démarrera, le plus rapidement possible, ce sera... très bien. Ou sinon, ce qui sont venus dernièrement je pense que c'est juste pour apprendre la Bourse, euh..

Jm : Donc, le fonctionnement aujourd'hui, ça marche bien, aujourd'hui la Bourse, ça marche bien ou ça marche pas bien ?

Jc : Ben disons qu'on a pas investi, donc, on peut pas savoir si ça marche bien.

Jm : Non mais... la branche finance existe depuis combien de temps ?

Jc : Depuis (rire), depuis un an et demi.

Jm : Depuis un an ½, donc depuis un an ½, vous vous réunissez ?

Jc : Oui, mais...

Jm : Alors qu'est-ce qui se passe dans ses réunions ?

Jc : Y a un, un arrêt, quand même, pendant presque six mois, là hein,

Jm : Cinq mois, oui.

Jc : Cinq mois, oui.

Jm : Donc pendant, pendant, oui un an ½ moins cinq mois...

Jc : ...Ça fait treize mois, oui.

Jm : Pendant ces treize mois, vous vous réunissez, qu'est-ce qui se passe ? Au-delà de la Bourse, est-ce qu'il y a autre chose ?

Jc : (silence ) Ben non, on parle plus de Bourse qu'autre chose, hein.

Jm : Alors, pendant qu'on était fermé, vous faisiez quoi à la Bourse, vous aviez arrêté ?

Jc : On a arrêté pendant combien...

Jm : ...Cinq mois...

Jc : A peine, hein, parce-que on s'était réuni chez MS (9è entretien, ndlr).

Jm : Pourquoi chez MS ?

Jc : Parce-que c'était la plus près du club, et pi qui avait un local à nous passer... Donc, on se réunissait là !

Jm : Oui, MS, tu la perçois comment MS ?

Jc : ...(silence de réflexion) je la perçois comment ? fu...

Jm : Comme une vieille sorcière (sur le ton de la plaisanterie provocatrice, ndlr) ?

Jc : Non pas du tout, non elle est là... (s'insurgeait-il ! Ndlr)

Jm : Tu discutes avec elle ?

Jc : Ah ouais, tout à fait.

Jm : Vous discutez de quoi, ensemble ?

Jc : ...Ben de tout et de rien ! C'est pas...

Jm : C'est quoi tout et c'est quoi rien ?

Jc : (rires) Ça dépend des jours, des fois du beau temps, des fois de ses problèmes...

Jm : Ah oui, pourquoi vous parlez du beau temps ?

Jc : ...Ben des fois, peut-être qu'on a pas grand chose à dire, donc on se parle du beau temps, mais des fois, quand j'allais chez elle, on parlait de jardinage, ou, parce-que i'avait son jardin, ou elle parlait de ses problèmes informatiques...

Jm : Et, ça te faisait plaisir ça ? Tu aimes bien parler du jardinage ?

Jc : Ha oui, tout à fait oui.

Jm : Pourquoi ? Tu aimes ça, ça t'apportes quoi ?

Jc : J'aime bien jardiner puis...

Jm : Comment tu te sens, quand on parle de jardinage, ou quand tu jardines ? Tu te sens comment ?

Jc : J'aime bien jardiner, donc, j'aime bien savoir un p'tit peu...

Jm : Je veux dire, quand tu jardines, tu fais la gueule ? tu ronchonnes ?

Jc : Ah ben non ! Pas du tout !

Jm : Tu te sens comment alors ? ... (rires) « Je me sens joyeux, j'entends les oiseaux »

Jc : (rires) Je sais pas moi, je m'sens bien ! C'est tout !

Jm : Tu te sens bien,

Jc : Oui

Jm : Alors, ce bien se caractérise comment ? (silence) Tu as de l'énergie ? tu es motivé ?

Jc : Ah, bé, Bien sûr, j'ai de l'énergie, je suis motivé !!

Jm : Parle de toi un peu !!!

Jc : Ouaiiiiiis, mais c'est difficile !

Jm : Je sais, c'est difficile, prends ton temps, prends ton temps.

Jc : Ouais, je sais pas moi, comme j'aime bien la nature, c'est vrai, que jardiner, pour moi c'est, c'est une bonne chose, ça me permet d'avoir... pour moi c'est un loisir !

Jm : Bon, on va revenir un petit peu en arrière, est-ce que tu peux me donner deux, trois expressions pour décrire le club ?

Jc : Pour décrire le club... euh... Déjà, notre devise c'est l'entraide mutuelle. Donc, pour moi c'est vrai que c'est un bon principe. Ouais, pour moi, la vie du club, c'est surtout l'entraide mutuelle, ça évite que les gens y viennent juste prendre sans donner... parce-que un club, si personne donne, bon, ben, ça peut pas fonctionner... ça c'est sûr.

Jm : Alors, on va prendre la chose différemment : si tu devais convaincre un copain, un copain de travail, un copain, un ami quelconque, qui ne connaît pas le Club, mais que tu aimerais attirer au club, parce-que tu penses que ça serait bénéfique pour lui. Comment tu présenterais le Club ? Tu lui en dirais quoi ? tu parlerais d'informatique, bien sûr, c'est l'étiquette informatique, mais tu lui dirais quoi d'autre ?

Jc : ...je lui dirai quoi d'autre ? ben, qu'il, qu'il peut venir déjà essayer certaines machines, certains logiciels... qu'il a peut-être pas la possibilité de le faire chez soi.

Jm : Ça, c'est l'informatique,

Jc : Oui, ça, c'est l'informatique.

Jm : Tu lui dirais quoi d'autre du Club ?

Jc : Et puis bon je lui expliquerais les branches qui existent, et voir s'il y en a une qui l'intéresse.

Jm : Oui, et tu les expliquerais comment ses branches ? Donc les branches, tu expliquerais chaque branche, fait telle et telle chose...

Jc : ...Voilà, oui...

Jm : ...et tu lui dirais quoi des branches ? Parce-que, si tu lui expliques que ça, il va venir en consommateur, il va payer 200 F, et puis, il va venir utiliser le club.

Jc : Ouais, le seul problème, je sais pas s'il peut donner quel'chose... donc c'est à lui de voir aussi, s'il peut donner quel'chose

Jm : Mais est-ce que tu lui en parlerais ?

Jc : Et puis bon, à la rigueur, on peut lui dire, dès qu'il a appris, il peut réapprendre à d'autres membres, ça oui.

Jm : Alors quelles valeurs tu attribues au Club ? On va essayer de voir différemment... Quelles valeurs tu attribuerais au Club ?

JC : Quelles valeurs comment ?

Jm : Quelles valeurs tu attribuerais au Club ? Est-ce... qu'est-ce qui te parait important qui flotte dans le Club, mais qui n'est pas formaliser quoi, qui est pas un ordinateur à taper sur un piano, mais qui est autre chose qui flotte, des valeurs, on est attaché à des valeurs au Club, on a un agrément, on a bien des valeurs quelque part...

Jc : ...C'est surtout...

Jm : ...Ces valeurs-là quelles sont-elles pour toi ?

Jc : Ben, pfou, moi, pour moi, c'est plus une rencontre qu'autre chose, hein... le Club hein.

Jm : Une rencontre ?

Jm : Oui tout à fait, une rencontre avec d'autres personnes, c'est vrai que, bon d'être affilié à certaines... d'autres associations, c'est pas ce qui m'intéresse le plus moi, pas ce que je cherche le plus hé.

Jm : Oui mais quel autre... Comment dire la chose, tu sais ce que c'est qu'une valeur ? une valeur...

Jc : Oui

Jm : Ben moi je suis attaché, quand je parle, on m'écoute, c'est le respect, la tolérance, c'est le civisme, c'est... Au débat, ben on peut discuter, qu'est-ce qui fait qu'on se dispute pas finalement, c'est ça les valeurs,

Jc : Oui.

Jm : Alors qu'elles sont les valeurs du Club qui font que ça fonctionne bien à la branche finance ? Que vous vous disputez pas quand vous débattez ? Que vous êtes organisés ? Que...

Jc : Ben déjà, ça permet... euh... quand les gens viennent dans une branche, je pense qu'ils l'ont choisi parce-que ça leurs plaisaient, donc déjà...

Jm : D'accord pour les gens, mais toi, toi, qu'elles sont pour toi les valeurs ?

JC (long silence). Euh... (re-silence long) je sais pas moi.

Jm : Euh... Dans la branche où vous êtes, bon, tu m'as dit que tu fonctionnais, y'avais un trésorier, y'avais des débats, est-ce que, euh... quoi d'autres dans la branche qui, qui te paraît intéressant que tu... Qui te parait être quelque chose qui te... que tu ne trouverais pas ailleurs ? (silence) S'il y a un trésorier, y a de l'argent ?

Jc : Oui

Jm : Si il y a de l'argent, l'argent il est mis où ? C'est le trésorier du club ?

Jc : Non, non il est mis sur un compte.

Jm : Non, non je veux dire, le trésorier de votre branche, c'est le trésorier du Club ?

Jc : Je sais même pas, non, non. Je sais même plus qui c'est le trésorier... (rires) Non non c'est pas le même.

Jm : Alors, c'est pas le trésorier du Club, alors, c'est le trésorier de la branche ?

Jc : ...de la branche, hum...

Jm : Alors si vous avez un trésorier dans la branche, c'est que vous avez des sous à la branche, et donc par déduction, vous le mettez où cet argent ?

Jc : Ben, à la banque, pour le moment en attendant d'aller...

Jm : A la banque, sur un compte ?

Jc : Sur un compte en attendant d'aller sur...

Jm : Alors ça veut dire quoi ? Vous avez un trésorier, qui est indépendant du Club, vous avez un compte...

Jc : ...Ça veut dire...

Jm : ...qui est indépendant du Club... ça veut dire quoi ?

Jc : Qu'on compte bien remonter un Club !

Jm : Oui, mais ça veut dire aussi que vous êtes autonomes !

Jc : Autonomes, oui.

Jm : Voilà ! Vous travaillez tout seul, vous vous organisez tout seul, vous avez des prises de responsabilités au-delà de l'organisation générale du Club. Ça c'est ce qui en découle...

Jc : Oui tout à fait. C'est vrai qu'on ne dépend plus du Club, à part qu'on est dans son local, c'est tout.

Jm : Voilà, vous êtes dans ses locaux, vous êtes autonomes. Voilà, vous rendez compte de temps en temps au club de ce que vous faites ?

Jc : ...peut-être pas assez....

Jm : Peut-être pas assez ?

Jc : Hum, parce-que, c'est vrai, je sais pas si tout le monde est au courant de ce que l'on fait.

Jm : Alors de qu'elle manière... Vous faites déjà des choses ?

Jc : Ça y est, on passe souvent un article dans le... dans le... Bulletin Membre. ...Mais bon, je sais pas si tout le monde le lit correctement.

Jm : Ça intéresse peut-être pas tout le monde ?

Jc : Ça intéresse peut-être pas tout le monde, tout à fait.

Jm : Bon, est-ce que vous suivez un autre projet que celui du club d'investissement ? Parce-que y' en a qui peuvent vouloir comprendre la Bourse sans nécessairement vouloir investir.

Jc : Tout à fait, ben y a l'école de bourse, qu'on appelle le CEB, c'est l'école de bourse. Qui va être à part, par rapport au club d'investissement donc les gens peuvent faire partie du CEB sans faire partie du club d'investissement.

Jm : Est-ce que vous avez un autre projet ? Que le Club d'investissement ?

Jc : ...Euh pour le moment non.

Jm : Non alors, comment ça a vu le jour, le C.E.B. ? Quand tu y es rentré, il existait déjà ?

Jc : Non.

Jm : Non, comment ça a vu le jour ?

Jc : Ben parce qu'il y en a trois ou quatre qui voulaient faire de la Bourse, et donc on s'est...

Jm : Tu faisais parti de ses trois ou quatre ?

Jc : Oui, au départ, oui.

Jm : Est-ce que tu te souviens de ce que vous en avez dit, c'est toi qui l'as construit avec deux, trois autres personnes, alors ?

Jc : Oui.

Jm : Est-ce que vous vous souvenez ce que vous en avez dit pour le construire ?

Jc : Ben on a dit qu'on pouvait faire un club, et puis voir déjà ce qu'on pouvait faire et...

Jm : Alors comment ça s'est passer ensuite ? Comment vous avez fait pour le créer ?

Jc : ...Ben disons que pour le moment il est pas créer, on a juste créé la branche,

Jm : La branche, comment vous avez fait pour créer la branche ?

Jc : Je m'en rappelle plus ! (rires) Je m'en rappelle plus... comment ça c'est passé, ça s'est passé naturellement ! (rires)

Jm : (rires) ...Alors, naturellement, ça veut dire quoi ?

Jc : Avoir réservé un soir pour se réunir, et puis...

Jm : Donc, vous étiez membres du Club, et... y a quelque chose qu'il faut préciser là, vous êtes membres du Club, vous dites, ben, « nous on veut créer un club d'investissement, donc on va monter une branche »...

Jc : Donc déjà on a demandé à certains si les gens étaient intéressés ou pas, quand même.

Jm : Donc vous avez demandé alentour si les gens pouvaient être intéressés, euh... donc y a des gens qui ont du répondre favorablement ?

Jc : Oui tout à fait, oui.

Jm : Et donc ça c'est passé comment pour la construire cette branche ? Vous avez dit, « bon ben on se réserve cette plage horaire là, point. » Quoi ?

Jc : Au départ, c'était un peu comme ça, oui.

Jm : Oui, ça a été comme ça ? Et au niveau du Club, personne a réagit ? Personne a rien fait ? ça n'a pas paru curieux en disant : « non mais attendez là, vous êtes où là ? Vous êtes dans un Club, vous avez une idée vous voulez monter une branche ? Ça se fait pas comme ça » non, personne a...

Jc : Non je ne me rappelle pas.

Jm : Non tu te rappelles pas de ça ? Tu expliques ça comment toi qu'il n'y est pas eu de réaction ?

Jc : Ben déjà que dans le Compu's Club y a déjà pas mal de liberté à ce niveau là. Donc, c'est vrai que on peut faire pas mal de choses... au niveau des branches... créer des activités, donc, à ce niveau là, donc y a pas eu de problème à ce niveau là.

Jm : Donc, vous avez eu une large liberté, vous avez monté votre branche. Et ensuite, alors, ça s'est passé comment ? Vous avez fait de la pub, et puis vous vous êtes organisés comment ? Je suppose que ça a dû cafouiller par moment, vous avez dû réajuster des choses.

Jc : Ben, on a commencé déjà à regarder sur Internet, et pi essayer de faire des... portefeuilles fictifs, mais bon ça a pas été un grand succès, ça. Parce-que le problème on y connaissait rien du tout à la Bourse, donc, on est plus repartis maintenant sur la formation que sur...

Jm : Qu'est-ce qui te paraît déterminant dans la conduite du projet ? Dans la conduite de la branche, du projet, ou du Club investissement ? Qu'est-ce qui te paraît déterminant ?

Jc : C'est surtout la formation, je pense, être...

Jm: la formation ?

Jc : La formation de, de la Bourse. Parce-que pour moi on est, des, des débutants, hein.

Jm : Oui, et cette formation, elle est prodiguée par qui ? Quand tu disais tout à l'heure, vous aviez des cours entre vous alors...

Jc : ...Entre nous...

Jm : ...C'est une autoformation alors ?

Jc : Oui, c'est vrai, il faudrait qu'on trouve une autre personne qui connaisse la Bourse, qui peut nous apporter quelque chose, et surtout... surtout nous orienter un petit peu de quel coté il faut aller.

Jm : Vous ne vous êtes jamais approché de... d'autres personnes, de professionnels, de spécialistes, de...

Jc : Si, si, on est allé voir des professionnels...

Jm : Et ? ...

Jc : Donc on est allé dans un cabinet, donc...

Jm : Oui, mais, ces professionnels, ils vous ont aidé ?

Jc : Ah oui, tout à fait, ils nous ont expliqué un petit peu, mais on y est pas allé très souvent, et puis maintenant, y a une personne qui est prête à venir tous les mois, ça c'est... pour nous ça peut devenir intéressant.

Jm : C'est intéressant pour vous.

Jc : Tout à fait, oui.

Jm : Ça va vous apporter quoi ?

Jc : Du professionnalisme, surtout, et puis surtout, peut-être, un fil conducteur de savoir dans quelle direction il faut aller.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te ferait quitter la branche ?

Jc : (silence) Peut-être un manque de temps.

Jm : Manque de temps ? Rien d'autre dans les relations avec les autres ? Qu'est-ce que c'est qui te ferait quitter la branche ?

Jc : Non, non, non, c'est plus une question personnelle, manque de temps, un truc comme ça, mais c'est pas une... pas une question de relation.

Jm : Si tu te disputais avec quelqu'un, tu ne quitterais pas la branche ?

Jc : Moi ça sera difficile de disputer, de me disputer avec quelqu'un déjà. Donc, à ce niveau là, y a pas de problème.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te fait rester dans la branche ?

Jc : Apprendre la Bourse, et puis comprendre surtout l'économie des... de la société française.

Jm : Ok, on va poser la question différemment, qu'est-ce que, qu'est-ce qui se passe, dans le groupe qui ne relève pas du projet, qui ne relève pas de l'étiquette Bourse ? De l'étiquette de l'investissement, des finances ? Qu'est-ce qu'il se passe d'autre dans ce groupe ?

JC : ...Qu'est-ce qu'il se passe d'autre...

Jm : Oui, au-delà de la Bourse ?

Jc : ...A coté de la Bourse ? Non ?

Jm : Oui à coté de la Bourse, mais dans la branche(silence). On l'a presque abordé tout à l'heure, tu disais qu'il y avait des débats, j'aimerais savoir comment se passent ces débats, quoi. Est-ce que tu as un ou deux exemples d'un sujet que vous avez débattu ? Et comment ont réagi les uns et les autres ?

Jc : ...Ben y'avais un débat, sur la rapidité du, de la formation du Club, donc i en a qui étaient vraiment pressés, d'autres non, c'est vrai que... peut-être à ce niveau là, i en a qui, ils auraient préféré que ça démarre plus vite. Mais bon c'était pas facile à démarrer plus vite...

Jm : Mais dans les débats, donc, les relations que vous avez eues, qu'est-ce qui se joue ? Qu'est-ce qui se dit ? Comment ça se dit ? Et comment les gens réagissent ?

Jc : Ouaaais, en général c'est pas violent quand même. Faut pas...

Jm : C'est pas violent, je sais pas ce que ça veut dire, peux-tu préciser ? Est-ce que tu as un ou deux exemples.

Jc : Ben, c'est sûr, i en a qui sont pas toujours contents de, de comment sont menés la branche.

Jm: Oui, mais est-ce que tu as un ou deux exemples ?

Jc : Je dis sur la rapidité de, de la création du Club.

Jm : Non, mais un ou deux exemples dans le sens, ben, « tel jour à telle heure on a discuté avec telle personne de telle chose ».

Jc : Houlà, moi je... je pourrai pas te préciser comme ça.

Jm : « Une personne a dit telle chose, une personne était pas d'accord, elle a eu telle ou telle réaction ». Comme je te disais tout à l'heure, « elle a jeté sa chaise par la fenêtre », « elle attrape au colback », « elle s'est fait crêper le chignon » ou alors au contraire « on les a laissés parlé », « on s'est entendu », « on a pris une décision, en votant à la fin », etc. etc. Ça se passe comment quoi ? Tu y es, tu le vis ça, ça se passe comment ?

Jc : Je veux dire, je peux pas te préciser exactement comment ça se passe, le jour et tout ça, je me rappelle pas moi.

Jm : D'une manière générale...

Jc : ...Il y a eu, en général... On laisse débattre les gens qui s'expriment jusqu'à la fin.

Jm : Qui c'est "on" ?

Jc : Ben le groupe

Jm : Le groupe se laisse débattre, lui-même ?

Jc : Oui tout à fait.

Jm : Alors, comment il débat ?

Jc : Il faut quand même écouter tout le monde, hein. Faut avoir les avis de tout le monde.

Jm : Alors ça c'est une règle ?

JC : Oui.

Jm : Alors vous attendez que tout le monde ait exprimé son avis.

Jc : Oui tout à fait, et après c'est vrai qu'il faut prendre une décision, mais au niveau du groupe

Jm : Alors, comment vous la prenez cette décision ?

Jc : S'il faut, et bien on vote,

Jm : S'il faut, on vote ?

Jc : Tout à fait, oui.

Jm : Euh... Est-ce que tu connais l'organisation générale du Club ? (silence). Donc c'est par branche ; Qu'elles branches tu connais ?

Jc : J'en connais, ben je connais... CEB donc le Club de Bourse. Du moins l'école de bourse, et puis Comnet et c'est tout, les autres je les connais pas vraiment.

Jm : Non, mais tu en as entendu parler ?

Jc : Bien sûr, j'ai entendu parlé, c'est pas ce qui m'intéresse le plus, je crois qu'il y a la littérature, mais ça, ça m'intéresse pas du tout... y a la PAO, là. Oui, ça, à la rigueur ça, ça pourrait m'intéresser mais j'ai pas toujours le temps non plus... parce-que... j'ai, je travaille quand même à coté, donc, surtout un manque de temps qui me...

Jm : Alors qu'est-ce que tu viens chercher aujourd'hui au Club ?

Jc : ...Ben ça fait plusieurs fois que je te le dis : c'est surtout les rencontres de gens, et puis les recherches d'informations.

Jm : Oui, mais aujourd'hui ? Ça c'est au départ, tu m'as dit « je venais chercher des informations », alors aujourd'hui tu viens chercher la même chose ?

Jc : Toujours la rencontre oui, toujours la rencontre de personnes.

Jm : Donc apparemment tu la trouves cette rencontre, cet échange ?

Jc : Bien sûr ! Bien sûr, sinon je viendrai plus.

Jm : Sinon tu ne viendrais plus ?

Jc : Oui.

Jm : Ah donc, qu'est-ce qui te ferait quitter le club ? Tu dis « ne plus retrouver l'échange, la rencontre » Quoi d'autre encore ? Le temps, tu as parlé du temps...

Jc : Oui ça, c'est surtout le temps, parce-que...

Jm : Quoi d'autre encore, si ça te plaît vraiment le club, et que tu n'as pas trop le temps, tu arriverais à en trouver quand même, ou pas ? Ou tu arrêterais ?

Jc : Non j'essayerai d'en trouver un peu moins qu'aujourd'hui, mais bon, je le... au moins y venir une fois par semaine au Club

Jm : Alors, est-ce que tu peux me dire pourquoi tu participes à ce projet Finances ? Au-delà de ton intérêt qu'il peut y avoir pour la bourse ?

Jc : Moi, l'économie ça m'a toujours intéressé, donc j'aimerais bien comprendre comment ça marche.

Jm : Tu participes depuis deux ans, hein, au Club. Quels ont été pour toi les moments forts ? De l'association ? Qu'est-ce que tu en retiens de l'association ? Qu'elles sont les moments forts ? Est-ce que tu as un ou deux exemples à me donner de moments forts ?

Jc : Oui, c'est quand on a retrouvé un local.

Jm : C'était un moment fort pour toi ?

Jc : Oui, parce-que j'avais peur quand même qu'il s'arrête là...

Jm : Ah, oui ?

Jc : Ah oui, je me suis dit : « si ça reste encore 6 mois sans, sans local, il va pas rester grand monde. Pour moi, ça a été un moment fort ça, hein... Euh...

Jm : Y a un autre moment fort ? Ce moment fort là tu l'as ressenti comment ?

Jc : Ben, une re-vie, une...

Jm : Une re-vie oui ?

Jc : Une re-vie du Club, parce-que...

Jm : Physiquement, ça s'est ressenti comment ?

Jc : Ben déjà, avoir... pouvoir revenir à un local, tout ça. Avoir...

Jm : Et dans la tête, à ce moment-là, tu l'as ressenti comment dans la tête ?

Jc : (silence ) j'ai ressenti ça euh... (rires) c'est difficile ! J'ai du mal des fois à... à m'exprimer... mes sentiments.

Jm : Non, non mais ça fait rien, dis le simplement. C'est dire « quand on a rouvert, ben j'étais super content, j'étais dynamique, j'étais... ça s'est ressenti dans mon boulot », je sais pas moi, c'est pas des sentiments.

Jc : Ressenti dans mon boulot, j'irai pas jusque là.

Jm : C'est pas une psychanalyse, c'est pas mon propos.

Jc : C'est vrai que j'étais content, et en plus c'est vrai que...

Jm : Alors, être content, ça s'est caractérisé comment "être content" ?

Jc : ...Euh... je, je sais pas comment je peux... (rires)

Jm : Alors, euh... Qu'est-ce que tu retiens de ta participation au Club ?

Jc : ...Qu'est-ce que je retiens de ma participation au Club ? ...

Jm : Qu'est-ce que ça t'as apporté ?

Jc : Ce que ça m'a apporté ? Surtout au début je te dis, euh...

Jm : Non mais aujourd'hui, aujourd'hui par rapport au début ?

Jc : Aujourd'hui, c'est vrai que je donne souvent plus que ce que ça m'apporte.

Jm : Et ça, ça te donnes, ça t'apportes quels sentiments, ça ?

Jc : Ça, c'est sentiment de d'essayer de... d'apporter des... qu'est-ce que je pourrais dire ? ...

Jm : Le fait d'apporter plus que ce que tu reçois ça te fait plaisir ? euh...

Jc : Bien sûr ça me fait plaisir, parce-que ça me permet de mettre peut-être mes compétences... Au service des autres membres.

Jm : Oui, mais tu aimerais quoi ? Tu aimerais apprendre un peu plus ? Tu aimerais...

Jc : J'aimerai peut-être apprendre un peu plus sur... surtout au niveau logiciel, mais bon là c'est pas évident.

Jm : Et au niveau des gens, tu disais tout à l'heure : « ça évite d'être seul à la maison » donc ça enlève une certaine solitude, le fait de rencontrer, bon voilà...

Jc : Tout à fait.

Jm : Au niveau de cette solitude, ça t'a apporté une convivialité, ça t'a apporté une...

Jc : Une convivialité, oui tout à fait.

Jm : Quoi d'autre ? (silence) Alors, est-ce que quelque chose a changé pour toi ? A titre personnel pas au niveau de l'informatique, ni au niveau de la Bourse, mais pour toi, personnellement est-ce que quelque chose à changé ? ...Par exemple, « avant j'étais renfrogné, maintenant j'ai le sourire jusqu'aux oreilles tous les jours », quoi.

Jc : Non, je pense pas que ça m'a changé beaucoup.

Jm : Ça n'a rien changé ?

Jc : Non.

Jm : Mais ça a changé déjà ta solitude.

Jc : Oui, ça a changé la solitude. Oui. Mais non au niveau caractère, je pense pas que ça m'a changé quelque chose.

Jm : Non, pas au niveau caractère, au...

Jc : Oui bien sûr,

Jm : Dans tes attitudes ? Dans...

Jc : Plus une joie de vivre, de dialogue et tout ça !

Jm : Cette joie de vivre se caractérise de quelle façon ? (silence) Si tu veux me donner un ou deux exemples qui te font dire « ah ben ça, ça caractérise ma joie de vivre » ?

Jc : Non, comme ça non... (rire)

Jm : La question, je vais la tourner différemment, est-ce que cette joie de vivre se caractérise par une participation plus fréquente au Club, par exemple ? Par la discussion plus facile avec les autres par exemple ?

Jc : Ah oui, tout à fait, c'est vrai, peut-être je m'exprime plus facilement... qu'avant. Bon mais je pense qu'il n'y a pas eu que le Club, hein, y a eu... en même temps, j'ai participé à un CE dans ma boîte, donc ça m'a permis de m'exprimer beaucoup plus qu'avant, mais bon, c'est vrai, y a pas eu que... je veux dire y a eu ce déclenchement, mais y a pas eu que le Club.

Jm : Y a pas eu que le Club, très bien. Alors, y a pas eu que le Club et c'est ce que tu avais fait autour, avec le Club, qui ont fait que tu as changé, hein ?

Jc : Tout à fait, oui.

Jm : Ça, c'est une globalité ?

Jc : Oui, une globalité, oui.

Jm : ...Quand tu viens au club, dans quel état d'esprit tu te trouves ? Tu te sens comment ?

Jc : Je me sens bien, je me sens... non je me sens très bien... j'aime bien le Club.

Jm : Ok, qu'est-ce qui fait que aujourd'hui... Alors tout à l'heure, je t'ai posé la question à propos de la branche, qu'est-ce qui fait que tu y restes, là c'est au niveau du Club, qu'est-ce qui fait que tu restes au Club ? Tu as pris des fonctions dans le Club ? Des responsabilités ?

Jc : Non, non.

Jm : Pourquoi ?

Jc : Non, parce-ce que c'est un manque de temps, et puis...

Jm : Un manque de temps ?

Jc : Ouais, tout à fait.

Jm : C'est-à-dire que tu disposes de combien de temps ?

Jc : Ben déjà tous les week-end je ne suis pas là.

Jm : Tous les week-end tu n'es pas là.

Jc : Donc y a plus que la semaine, et bon le soir, euh... tout dépend de mon travail, si je finis un peu tard, je peux pas venir au Club, hein ! Je passe du temps...

Jm : Et les autres membres qui ont pris des responsabilités au sein du Club, d'après toi, est-ce que c'est parce qu'ils ont plus de temps, qu'ils ont pris des responsabilités ?

Jc : Peut-être pas forcément peut-être pas, je sais pas, non.

Jm : D'après toi, comment ils font ?

Jc : Ben peut-être ils se débrouillent, peut-être ils ont eu peut-être, plus envie que moi, sûrement !

Jm : Plus envie ? Tu as moins envie en ce moment ?

Jc : Non ! Non mais bon.

Jm : Tu peux en avoir moins envie. Ça, ça m'intéresse par contre.

Jc : Non, non, c'est vrai, j'ai peut-être pas trop envie de m'investir peut-être au niveau responsabilité du Club.

Jm : Oui, et pourquoi ? A part le temps...

Jc : Je préfère, hein, et surtout par le temps, je préfère m'investir peut-être dans d'autres branches qui...

Jm : Tu préférerais t'investir dans d'autres branches, laquelle par exemple ?

Jc : Comnet ou... C.E.B. Bon c'est les deux branches où je fais partie, c'est tout.

Jm : Chez Comnet, tu peux me parler de Comnet, de la branche Comnet ? (silence) Donc je vais reprendre un peu les mêmes questions que j'avais prises pour le CEB, au niveau de Comnet, euh... ça marche comment Comnet ?

Jc : Comnet, ben c'est une branche qui veut faire de... de l'Internet. Donc on essaye déjà de gérer la connexion Internet et pi essayer de monter un site Internet ou... extranet... Un truc comme ça... pour, pour le Club.

Jm : Alors, comment ça se passe pour les membres ?

Jc : ...Pareil que...

Jm : C'est-à-dire pareil ?

Jc : Ben y' a aussi un meneur.

Jm : Y a un meneur ?

Jc : Du moins un meneur, y a une personne qui est un peu plus responsable de la branche.

Jm : Et elle s'est auto désignée, ou elle a été élue par les autres ?

Jc : Je ne sais pas du tout, si elle s'est désignée. Je suis arrivé un tout petit peu après, donc je ne sais même pas comment ça c'est fait !

Jm : Ah, tu es arrivé après, pour Comnet hein ?

Jc : Oui

Jm : C'est-à-dire tu as participé à la création pour Comnet, non ?

Jc :, non, c'est après. Et là aussi, y a eu pas mal de... de, de changement, de roulement, de membres, j'ai l'impression.

Jm : Y a eu combien de membres, aujourd'hui a peu près ? Chez Comnet ?

Jc : Je sais pas, on se retrouve six, non ? Six, sept par là, je sais pas. Je sais même pas qui c'est qui est membre exactement là.

Jm : Oui, mais à peu près, en gros on peut dire, on se retrouve à deux, trois on se retrouve à une dizaine...

Jc : Non, non, non pas une dizaine, à cinq, six pas plus !

Jm : cinq, six ?

Jc : Pas plus non.

Jm : D'accord, euh... alors comment ça se passe... dans la branche Comnet, entre les membres, je t'ai déjà posé cette question, mais je vais essayer de la préciser, euh... depuis que le Club a rouvert, puisque je te parlais tout à l'heure que la Finance a rouvert, là, Comnet a dû redémarrer aussi...

Jc : Oui, mais il a démarré plus tard...

Jm : Beaucoup plus tard ?

Jc : ...parce-que nous, à la Bourse, on se réunissait chez un particulier, que le Comnet non, donc on a redémarré que quand y avait les locaux. On a perdu encore plus de temps que la Bourse.

Jm : Qu'est-ce que ça t'as fait, quand Comnet a dû arrêter ? Comnet ou le CEB ont dû arrêter ? Le CEB, tu m'as dit que tu craignais que ça ne redémarre pas, mais tes sentiments profonds...

Jc : ...Y a pas que le C.E.B., hein. Le Club s'il ne redémarre pas.

Jm : Ne redémarre pas ?

Jc : Ah ben, si on retrouvait pas de local...

Jm : Ça t'aurais fait quelque chose ?

Jc : Ah oui, tout à fait, oui.

Jm : Pourquoi ?

Jc : ...Ben ça...

Jm : Vas-y, vas-y, t'es presque à dire.

Jc : Non, ben, parce-que c'était, j'avais pu rencontrer des personnes, pour moi, c'est un lieu de rencontres, donc j'allais perdre ce lieu de rencontres, surtout, à ce niveau là.

Jm : Perdre ce lieu de rencontre ?

Jc : Hum.

Jm : Donc pour en revenir à Comnet, euh... comment ça se passe au sein de Comnet ? Euh... lorsque vous avez des, des débats ? C'est pareil, vous êtes organisés de la même façon ? Vous êtes autonomes ?

Jc : C'est pareil, c'est... en général...

Jm : Vous avez un compte en banque ?

Jc : Pas encore. ça va pas tarder !

Jm : Ça va pas tarder ? C'est prévu ?

Jc : C'est prévu, donc... oui.

Jm : Qu'est-ce que tu y fais, toi, dans Comnet ?

Jc : Ben, je suis Trésorier.

Jm : Trésorier ? Pourquoi tu es Trésorier de Comnet ?

Jc : Oh, parce qu'il faut bien prendre des responsabilités de temps en temps, quand même !

Jm : Oui, tu l'as pris un peu à contre coeur, ou finalement...

Jc : ...Non, pas du tout...

Jm : ...c'est pas dérangeant, ou bien... ?

Jc : Non, ça me dérange pas, parce-que c'est pas...

Jm : C'est pour rendre service ? Ou c'est pour... finalement tu peux dire « ça peut m'apporter quelque chose » ?

Jc : Non, je pense que ça peut m'apporter quelque chose.

Jm : Alors, qu'est-ce que ça peut t'apporter ?

Jc : A gérer déjà un compte de plusieurs personnes, et tout ça...

Retournement de K7 = ¾ h

Jm : Donc, tu disais que ça pouvais être une bonne expérience d'être trésorier, que ça pouvait t'apporter quelque chose pour gérer...

Jc : Gérer les comptes, et puis surtout de... c'est surtout des comptes de tout un groupe... qui peut être intéressant.

Jm : Alors, entre les gens, qu'est-ce que c'est, qu'est-ce qui te paraît déterminant ? Vous avez un projet donc, installer Internet, un Intranet...

Jc : Un Internet, oui.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te paraît déterminant dans la conduite de ce projet ? Ou dans la conduite de la branche ? On va prendre plus large.

Jc : ...Ben, c'est le même problème que la Bourse, je pense que c'est... ça risque de... un problème de compétence. Donc il va falloir avoir la compétence, pour créer ce site... ça, il va falloir se l'acquérir parce-que je pense, qu'on ne l'a pas aujourd'hui.

Jm : Donc, vous avez besoin de compétence, vous ne les avez pas ? Et comment vous faites pour les trouver ses compétences ?

Jc : Pour le moment, y a pas grand chose de décider.

Jm : C'est à dire, vous attendez que le 25 décembre, que le Père Noël vous apportent les compétences ?

(rires)

Jc : Non ! Déjà non, le principal c'est d'essayer de se connecter déjà sur Internet... avec une ligne grand débit. Donc, ça c'est la priorité, dés qu'on aura ça, bé, on va se lancer après dans le, dans la création du site. Donc il faut qu'on choisisse un logiciel pour faire ça... et puis... ben on envisagera tous les problèmes au fur et à mesure, je pense.

Jm : Alors, qu'est-ce que c'est qui te ferait quitter la branche ?

Jc : ...Ben pareil, le manque de temps, surtout, si...

Jm : Pour la Finance, tu me disais manquer de temps, puis finalement tu t'étais investi dans Comnet en plus, t'as en plus pris des fonctions de Trésorier.

Jc : Oui.

Jm : Donc, le temps... y a autre chose !

Jc : Oui, parce-que ça tombe bien, parce-que c'est toujours le lundi, donc, ça me fait juste... Je me bloque tous les lundis, je sais, et comme ça, c'est bon. C'est vrai, à la rigueur, s'il fallait que je me bloque d'autres soirs, je serai pas... moins sûr, mais là, je sais, par exemple, tous les lundis sont bloqués, donc c'est quand même plus facile pour moi.

Jm : Bon... Alors, bon on va arriver à la fin de cet interview, de cet entretien, mon cher ministre. Alors, qu'elles sont, selon toi, selon toi hein, les obstacles à une participation plus importante au club ?

Jc : (réflexion) Pour moi, je pense, c'est le manque de matériel performant.

Jm : Ah oui, au niveau de l'informatique ?

Jc : Oui,

Jm : Mais participer dans son fonctionnement ? Participer dans son organisation ? Participer... qu'est-ce qui ferait que des gens viendraient participer, pour toi hein ?

Jc : Qui viendraient au club ?

Jm : Oui.

Jc : Moi je pense que c'est... le manque de matériel c'est un peu gênant, parce-que, souvent les membres, ils ont une machine qui est plus performante que, euh... qu'au Club. Et ça... c'est pas une bonne chose.

Jm : Au départ, i'avait les ¾ d'une machine, au départ quand le club s'est créé, et pourtant, i'avait une trentaine de personnes, qui venaient prendre des responsabilités, des fonctions, etc. Donc i'avait bien autre chose ! Donc, au-delà du matériel, qu'est-ce que d'après toi, il y aurait ?

Jc : Les fonctionnalités, ça c'est sûr, mais c'est autre chose, les fonctionnalités, tout ça. Mais en tant que membre, c'est sûr que je regrette un petit peu, là, au niveau du club.

Jm : Oui, le matériel, c'est entendu, c'est entendu.

Jc : Le matériel, oui c'est vrai que c'est pas facile d'avoir du matériel.

Jm : Oui, ça, c'est entendu, mais... bon le matériel est un obstacle, mais est-ce qu'il y a d'autres obstacles pour quelqu'un qui voudrait... s'investir, euh... mettre en place d'autres branches. Parce-que dire qu'il y a des branches, c'est bien mais...

Jc : ...Non, je pense pas...

Jm : ...il y a autre chose qui se joue, plutôt. « Je viens pas que pour l'informatique ». Si on veut créer une branche, c'est qu'il y a autre chose, que l'informatique.

Jc : Non, non, je pense, que si les gens veulent créer une branche, y a pas de problème au niveau du Club. Puisque nous on l'a fait au niveau de la Bourse, d'autres personnes peuvent le faire pour d'autres branches.

Jm : Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le club ? Au-delà du matériel informatique. (silence) Est-ce qu'il faut peindre les murs en jaune ?...

Jc : Non, le local...

Jm : Est-ce qu'il faut mettre trois call-girls à l'entrée.

Jc : Ça oui, ça tu peux le faire ! Ça tu peux le faire ! Non le local, il est impeccable, c'est vrai qu'au niveau local, là...

Jm : Avant, on avait un local qui était pas si impeccable que ça, et pourtant i'avait quand même une centaine de membres.

Jc : Oui, tout à fait.

Jm : Cent vingt membres, il y avait.

Jc : Mais bon, le problème, y a pas beaucoup de monde qui vient, je trouve, hein, parce-que quand je viens le soir, c'est vrai que c'est le lundi, euh... on se retrouve à sept ou huit. Il pourrait y avoir plus de monde que ça. Moi, y a des personnes, des membres que je n'ai jamais vus. Bon peut-être je ne fais pas partie de la même branche... ou je viens pas en même temps qu'eux... mais y a beaucoup de membres que je connais pas moi, hein, je connais très peu de membres.

Jm : Et ça, c'est dû à quoi ?

Jc : C'est dû à quoi ? Ben je ne sais pas, peut-être qu'on vient pas au même moment, peut-être qu'on a pas les mêmes intérêts... c'est sûrement ça, hein. Peut-être que je viens pas assez souvent, aussi.

Jm : Tu te rappelles de cette enquête que j'avais mené en avril ?

Jc : Oui.

Jm : Donc, y a neuf mois, déjà, oh ! Ben ça passe vite, hein. Il y avait eu les résultats sur un des Bulletins Membres, à la question « si vous êtes toujours membre, qu'est-ce qui vous fait y rester ? » tu avais marqué la convivialité et l'entraide.

Jc : Hum.

Jm : C'était pas l'informatique ?

Jc : (silence) ...Non... Mais c'est moi, c'est plus un lieu de rencontres que... Non, c'est vrai qu'au départ, je suis venu au club informatique, mais c'est plus avoir un lieu de rencontre et un échange d'informations.

Jm : Qu'est-ce que tu entends par convivialité ?

Jc : ...Convivialité, c'est, convivialité avec les membres.

Jm : Oui, avec les membres, mais qu'est-ce que tu entends par « convivialité avec les membres » ?

Jc : Pouvoir discuter de... de tout et de rien.

Jm : De tout et de rien, est-ce que tu as un ou deux exemples quand vous discutez de tout et de rien ? Dans quel état d'esprit tu te trouves ?

Jc : ...dans quel état d'esprit... euh...

Jm : Comment tu te sens quand vous discutez de tout, de rien ? Alors que tu venais pour l'informatique ?

Jc : Oui, mais c'est vrai, qu'on peut parler de sports, on peut parler de n'importe quoi, de...

Jm : Dans quel état d'esprit, tu te sens ? A ce moment là ?

Jc : D'être heureux, d'être... de pouvoir échanger des opinions, des...

Jm : Heureux de pouvoir échanger des opinions ?

Jc : hum.

Jm : Et généralement, cet échange d'opinions, ça se passe comment ? Sans heurt, avec des heurts, y a des conflits ?

Jc : Non, en général, ça se passe sans heurt, quand même... Je pense que les membres, ils se respectent entre eux, donc, ils n'ont pas...

Jm : Alors, à la question "Qu'êtes-vous venu chercher au club ?" tu avais marqué une ambiance et un échange, donc c'était pas de l'informatique ?

Jc : Non !

Jm : Alors, qu'est-ce que tu entends par ambiance ? Parce-que, quand tu as adhéré, l'ambiance tu la connaissais pas ?

Jc : Non.

Jm : Donc, maintenant, avec deux ans de recul, tu la connais, cette ambiance ?

Jc : Oui, tout à fait, oui.

Jm : Alors, comment tu pourrais la définir cette ambiance ?

Jc : L'ambiance, c'est de... c'est d'être... de... quand on rentre dans ce local, d'être bien, de... de faire ce qu'on veut un p'tit peu... et...

(long silence)

Jm : L'ambiance se caractérise par quoi ? Est-ce que tu as des mots pour dire, ben, « ça, ça défini l'ambiance » ? Est-ce que quand tu arrives, y a de la musique, y a un groupe folklorique grec qui danse sur les tables...

Jc : Non, non, pas du tout !

Jm : On boit de la bière, on mange une choucroute, je sais pas moi ?

Jc : Non, mais je sais pas, je cherche pas ça, c'est, pouvoir dialoguer.

Jm : Non, mais sans la chercher, tu as marqué : qu'est-ce que tu es venu chercher : une ambiance, donc il faut définir cette ambiance.

Jc : Pour casser ma solitude, c'est surtout ça, l'ambiance, donc ça me permet de rencontrer des gens, des personnes.

Jm : Oui l'ambiance, donc c'est... alors, "êtes-vous content d'y venir ?" tu as répondu "oui", "pouvez vous expliquer pourquoi ?" tu as marqué "parler avec des personnes qui ont la même passion que moi", là, il s'agit bien d'informatique.

Jc : Oui, ou pas forcément ou de Bourse.

Jm : ...de Bourse ?

Jc : De Bourse, c'est pas forcément d'informatique.

Jm : Donc, tu es venu dans un Club informatique pour faire de la Bourse.

Jc : Non, au départ, non.

Jm : Non, mais finalement deux ans après, on constate que tu es venu initialement dans un Club informatique et que tu fais finalement de la Bourse.

Jc ... De la Bourse, oui.

Jm : Qu'est-ce qui explique ça ?

Jc : Peut-être un concourt de circonstances, parce-que...

Jm : Un concourt de circonstances ? Alors quel genre de concours de circonstances ?

Jc : Ben peut-être que... que j'ai rencontré des personnes qui étaient intéressés par la Bourse, donc, on a voulu monter une branche, à ce niveau-là. Si j'avais rencontré personne, peut-être qu'on aurait pas monté cette branche, ou... Et puis bon, c'est surtout le fait que le Club accepte d'avoir des branches, et des trucs comme ça. Donc que, c'est vrai que ça, ça facilite le travail.

Jm : "Pensez-vous que...", à la question, "pensez-vous que le club puisse parfois soulager une certaine solitude", tu avais répondu "oui" et tu l'as exprimé au cours de l'entretien... Effectivement, chez toi, t'es tout seul. Cette solitude se caractérise comment chez toi ? On est seul, mais c'est quoi, tu tournes en rond, tu souffles, tu regardes la télé...

Jc : Non, je trouve...

Jm : Tu es pendu toute la journée au téléphone.

Jc : Non, pas du tout.

Jm : Je sais pas, moi, c'est pour citer des exemples.

Jc : Non, c'est bon je regarde la télé ou je fais de l'Internet, je fais de l'informatique chez moi. Mais bon à la rigueur, je préfère le faire au Club, que chez moi tout seul... Ça permet deee... d'échanger des informations.

Jm : A la question "le club est il pour vous, un lieu de débat et d'échanges où vous pouvez exprimer des idées" tu as répondu "oui". Est-ce que tu peux me dire, euh... quel genre d'idées tu as déjà débattu et que tu as pu exprimer ?

Jc : Ben par exemple... sur le système d'exploitation Linux on a pu débattre avec certains membres et... donc ça permet de voir un petit peu s'il y a des gens qui étaient déjà intéressés par Linux et s'ils s'en servaient.

Annexe 11 Sixième entretien

Jo (Sixième entretien) le mercredi 7 février 2001, 13 heures. A notre domicile.

Le Pilote de la branche Finance. Actuellement travaille (commercial informatique) mais après plusieurs emplois éphémères et de longues périodes de chômage (plus de 3 ans). 52 ans. Adhérent depuis le début de l'association (02.10.97). (Egalement Pilote de la branche Comnet). Correspond au questionnaire n°2.

Après annonce.

Jm : Alors, comment as-tu connu le Compu's Club ?

Jo : Et ben, moi c'est pas compliqué, c'est toi qui avais fait la proposition quand j'étais chez MA (premier bailleur de l'association, ndlr), puis on a démarré ensemble, puisqu'il fallait un membre de Micro Avenir, à l'époque, j'étais volontaire.

Jm : Pourquoi, il fallait un membre de MA à l'époque ? Tu te rappelles ?

Jo : Ben, parce-que c'était dans les locaux de MA et puis R. (le patron de MA, ndlr) ne voulait pas que ça se fasse tout seul dans son coin, il voulait absolument avoir un petit contrôle quelque part.

Jm : Et ça a posé un problème particulier, ça, tout le monde était d'accord ?

Jo : Oh ben, y'a pas eu de problème du tout, ça gênait pas.

Jm : Non ?

Jo : Non.

Jm : Qui t'a parlé de monter un Club ?

Jo : C'était toi.

Jm : C'était moi, j'étais venu avec une idée, je t'en avais parlé de quelle façon ? Tu t'en rappelles à l'époque ?

Jo : C'est loin. C'est loin, c'est loin, c'est loin, c'était en 98, non 97, 97. On a démarré en octobre 97. ouais donc, ça c'était fait en...

Jm : On en avait parlé un petit peu avant quand même ?

Jo : Oui, mais septembre - octobre... mais pas, c'était après les vacances, c'était après les vacances, on en avait parlé, histoire de faire venir les jeunes. Voilà, l'idée de base c'était de faire venir les jeunes chez MA, en fait, pour faire marcher la boutique, c'était l'idée de base, autant que je me souvienne et puis, on est parti de là, quoi.

Jm : Et y'avait autre chose qui avait été exprimé et qui t'avait paru intéressant au-delà de faire venir les jeunes dans la boutique ? Tu avais retenu autre chose, tu te rappelles d'autre chose ?

Jo : Non, à l'époque, la seule chose que je voyais, effectivement, c'était de rester auprès de la Micro Informatique et de continuer à bricoler là-dedans.

Jm : Parce-que c'est ton dada ?

Jo : Parce-que c'est mon dada oui.

Jm : Très bien. Alors, qu'est-ce qui t'a séduit, en fait, de participer à ce, à cette... à la construction de ce Club au départ ? Pourquoi tu as été d'accord ?

Jo : Eh ben, c'est pas compliqué, c'était tout simplement pour avoir l'impression de faire quelque chose de nouveau, de différent du boulot habituel quoi.

Jm : Parce-que tu travaillais en informatique ?

Jo : Je travaillais en informatique.

Jm : A ce moment là. Euh... Est-ce que tu as déjà une expérience de l'associatif ? Est-ce que tu en avais déjà eu une avant le Compu's Club ?

Jo : Extrêmement petite, j'étais gamin, quand on avait monté un Club de philatélie, à l'école, je devais être en 3e ou un truc comme ça, j'étais Trésorier à l'époque.

Jm : Oui et ça t'avait plu ?

Jo : Oui, ça m'avait plu, mais j'ai pas beaucoup de souvenirs de ça, parce-que c'était assez court, c'était sur le dernier trimestre que ça c'est fait et puis après j'ai quitté l'école.

Jm : Ah, une fois que tu as quitté l'école, tu as quitté le Club ?

Jo : Oui oui, j'ai tout quitté en même temps.

Jm : Très bien, tu fais partie d'une autre association actuellement ?

Jo : Non, aucune.

Jm : Tu y as pensé peut-être ?

Jo : Non, même pas.

Jm : Non, même pas ?...Alors, qu'est-ce qui t'a conduis à te ré-adhérer au Club tous les ans ?

Jo : En fait, c'est pas compliqué. Euh... c'est pas compliqué... c'est très compliqué en même temps. En fait, j'ai quitté une région, une femme, un métier, tout un tas de choses... euh, sur un coup d'un ras-le-bol. En fait, j'avais une petite vie, dans un petit coin et ça ne m'enthousiasmait pas du tout, donc j'ai complètement changé, j'ai changé de région, changé de métier... J'ai un historique, j'ai créé une entreprise qui a coulé, donc derrière ça, je me suis retrouvé Rmi. Donc, je me suis senti repartir dans le mauvais sens. Et le fait de faire partie d'un Club, ça me permettait d'avoir une accroche quelque part et de... de vivre un peu mieux dans la région, en fait, avec... avec des relations.

Jm : Donc, c'est ce qui t'as conduit à... Qu'est-ce qui t'as conduit à te ré-adhérer au bout d'un an ?

Jo : Euh.... Ben en fait, la continuité, elle est venue du fait que... bon, je voulais pas lâcher le Club, même si des fois, moralement j'avais pas envie d'y participer, j'avais pas mal de problèmes psychologiques qui m'ont un peu freiné... mais ça m'a pas empêché, je ne quitterai jamais le Club, uniquement parce qu'il y a un lien, y'a un relationnel, que j'ai démarré ça et que je veux plus le lâcher maintenant.

Jm : Très bien, tu disais moralement t'avais pas envie, par moment t'avais pas envie d'y participer, à ces moments là, comment ça c'est passé ?...Euh, tu étais moralement fatigué et donc c'est ce qui a fait que tu t'es éloigné du Club ?

Jo : Y'avait un peu ça et plus d'énergie en fait. J'avais plus envie de, de, de m'embêter avec un tas de trucs, donc, c'était plutôt un manque d'énergie suite à ce problème psychologique, en fait.

Jm : D'accord, parce-que généralement, quand on a une... un p'tit souci, qu'on fait partie d'un Club, au contraire, on multiplie les rencontres, puisque tu le disais toi-même, c'est un lieu qui permet d'avoir des liens, donc quand on est un peu déstabilisé, à la limite... c'était pas ça encore pour toi à l'époque ?

Jo : Ben, c'était pas un peu déstabilisé, c'était totalement déstabilisé.

Jm : Oui, justement, le fait d'être au Club, comme tu le disais tout à l'heure garder ce lien...

Jo : ...Non, il fallait que, que, que je me ressource moi-même, intérieurement déjà. Il fallait qu'intérieurement je sois prêt à relancer la machine et tant que ça c'était pas fait, je pouvais pas avancer.

Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait en fait, que tu es revenu ?

Jo : Et ben... euh... petit à petit, j'ai retrouvé du boulot, par... de façon archaïque, mais, bon, c'est ce qui m'a permis de raccrocher tout doucement dans le circuit, dans le "système", entre guillemet.

Jm : La période qui était moralement déstabilisée, c'était une période ou tu avais perdu ton emploi ?

Jo : J'avais perdu mon entreprise.

Jm : Ton entreprise ?

Jo : Mon entreprise. Ouh alors, c'est compliqué : mon entreprise, derrière ça le Rmi. Donc, y'avait un aspect social négatif...

Jm : Pardon, pour préciser... au moment ou, enfin c'est au moment du Club... hein...

Jo : Au moment du Club....

Jm : ...tu avais ton entreprise au moment du Club ?

Jo : Non, au moment du Club, c'était fini oui oui, j'étais chez MA (le nom du magasin de notre ancien bailleur, ndlr)...

Jm : Voilà, donc à un moment, tu t'es éloigné un peu du Club, c'est ça ? ...Parce-que tu étais moralement déstabilisé ?

Jo : ...Chômage et puis donc...

Jm : Donc, tu avais perdu ton emploi, à ce moment là...

Jo : ...J'avais perdu mon emploi, à ce moment là...

Jm : ...Et tu étais en recherche d'emploi ?

Jo : J'étais en recherche d'emploi, j'ai trouvé des petits boulots, ça a pas marché non plus. Donc psychologiquement, je retombais un petit peu dans des trucs très difficiles.

Jm : Est-ce que le Club a fait quelque chose pour toi ? Pour t'aider à retrouver un emploi ? (silence) Là, je précise une chose : tu peux vraiment dire les choses, ce qui m'intéresse c'est vraiment le ressenti, quoi.

Jo : Euh...non, moi je pensais que le Club aurait plutôt était une gêne, pour chercher du boulot.

Jm : Oui... une gêne ?

Jo : Oui plutôt une gêne, parce-que, bon, j'ai l'impression, qu'on me tenait comme un grand technicien, très fort, très puissant qui pouvait faire un peu n'importe quel boulot. Quand on me parlait de travail, c'était souvent pour me retrouver dans le même contexte que MA qui était un contexte totalement défavorable et je voulais plus rentrer dans ce circuit-là. Donc c'est ça aussi, qui m'a un peu freiné de ce coté-là.

Jm : C'est la correspondance qui y avait avec l'étiquette du Club et l'emploi que tu recherchais, qui était trop proche à ce moment là et qui a fait que tu t'es éloigné parce-que tu n'avais plus d'emploi ?

Jo : Oui tout à fait, voilà, i'avait...en résumé c'est ça !

Jm : Si je devais reformuler, c'est ça, hein ?

Jo : Oui, mais c'est ça et en même temps, je voulais progresser dans le boulot de la Micro informatique et j'ai suivi pas mal de stages.

Jm : Pas mal de stages ?

Jo : Oui, ça c'est une période aussi ou le Club, je l'avais laissé totalement tombé parce-que j'étais trop pris.

Jm : D'accord, tu avais un projet en rejoignant le Club, à l'époque ?

Jo : Ouais, j'avais un projet d'Internet de façon locale, en fait, C'est-à-dire : c'était un petit truc qui marchait localement, où les gens pouvaient se connecter, ils pouvaient créer des petites annonces, des tas de choses comme ça. Et puis ce projet, je l'ai jamais mené à terme, parce-que après... bé... la vie allant... j'y croyais de moins en moins, puis j'ai laissé un peu tombé.

Jm : Alors, donc c'est...c'est... Qu'est-ce que tu attendais du Club à l'époque, quand il a... quand il est... quand tu l'as monté ?

Jo : Ben, au début où j'ai... où on a monté le Club, en fin de compte, j'avais... j'attendais rien du Club, j'avais plutôt envie de tout donné au Club. J'attendais rien du tout en fait.

Jm : Rien du tout, au départ ? Et quel intérêt tu en avais ?

Jo : Ben, l'intérêt, c'est ce que je disais, c'est de... d'avoir un circuit relationnel, un système qui permettait d'avoir une attache sur la région.

Jm : Oui, c'est vrai, c'est redondant, cette question.

Jo : Ouais (rires)

Jm : Excuse-moi ! Est-ce que tu peux me... Alors, tu m'as parlé déjà de toi à l'époque, hein, au moment ou tu es venu au Club... ta situation familiale, à l'époque, c'était quoi ? Tu étais marié ?

Jo : ...Quand je suis arrivé au Club... j'étais en instance de divorce... un divorce qui a duré 10 ans... mais je vivais maritalement déjà...

Jm : Tu vivais maritalement... Donc tu travaillais chez MA ?

Jo : Ouais.

Jm : Euh.... Est-ce que tes parents étaient engagés dans la vie associative ?

Jo : Pas du tout.

Jm : Est-ce que tu as baigné là dedans ?

Jo : Non, pas du tout, au contraire.

Jm : Dans la vie publique, peut-être non ?

Jo : Pas du tout.

Jm : Pas du tout non plus ?

Jo : C'est le contraire.

Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu as été sensible à la vie associative ? Parce-que tu ne connaissais pas, n'ayant pas baigné dedans, tu as une vague expérience étant jeune...

Jo : Non, c'était un peu....

Jm : Qu'est-ce qui t'as plu dans le monde associatif et particulièrement dans le Club ?

Jo : C'était le relationnel uniquement... Le fait de connaître d'autres personnes... (silence) Le fait de connaître d'autres personnes et puis de pouvoir apporter des conseils, des choses comme ça, surtout en micro informatique, parce-que c'était mon dada, déjà.

Jm : Très bien, alors... Aujourd'hui... maintenant on va passer à aujourd'hui. Ça, c'était au début quand le Club s'est monté, aujourd'hui le Club ça représente quoi pour toi ?

Jo : Ben pour moi, aujourd'hui le Club ça représente deux choses intéressantes : à savoir le financement parce-que bon j'ai toujours à pouvoir gagner de l'argent un petit peu par ce biais là, donc, c'est toujours le coté argent qui m'intéresse et puis Comnet, ben parce-que, bon, les réseaux Internet et tout ça, ça reste toujours un p'tit peu mon dada...

Jm : J'ai pas compris une chose, le... tu disais « chercher de l'argent ». Pourquoi tu disais ça ? Tu pensais que le Club pouvait t'apporter de l'argent ?

Jo : Non, pas le Club par lui-même, mais la section Finance du Club.

Jm : Ah, la section Finance !

Jo : La section Finance, la section Finance. Non, non pas le Club, pas du tout, au contraire, j'en donne.

Jm : Ouais, la cotisation ?

(rires)

Jo : Ouais voilà. (rires)

Jm : Alors, aujourd'hui, au-delà de tes participations Comnet et Finance... quelle image tu as du Club aujourd'hui ? Au-delà de l'informatique hein. Est-ce que c'est uniquement une étiquette informatique ou est-ce que tu t'aperçois qu'il se joue autre chose dans le Club, ça représente quoi ? Quelle image tu en as ? Qu'est-ce qui te plait ?

Jo : En fait, le Club aujourd'hui, le Club, le Club, le Compu's Club, en fait... qu'est-ce qu'il apporte aux gens, en fin de compte, il apporte...

Jm : Pas nécessairement apporter...

Jo : Ce que j'y vois, en fin de compte, c'est...euh, un vivier de personnes, en fin de compte, qui se... qui se voient régulièrement et puis qui discutent d'un tas de choses, en plus. Et ça, apparemment, c'est quelque chose qui donne beaucoup de... beaucoup d'entrain, en fait.

Jm : Beaucoup d'entrain ?

Jo : Ouais,

Jm : Est-ce que tu as un ou deux exemples de, de... qui montrent que ça donne de l'entrain ?

Jo : Ben, déjà y'a un seul truc, c'est Ms (9è entretien) qui a longtemps avoué lâcher les Finances et puis qui reste, parce-que, bon, on est un petit groupe sympa, on discute bien et ça se passe bien.

Jm : D'accord.

Jo : Ça, c'est un exemple qui... qui est vraiment flagrant !

Jm : On y reviendra tout à l'heure, pour poursuivre le guide, hein, on y reviendra. Alors, qu'est-ce qui te plait, toi au Club ? (silence) Au-delà de l'informatique toujours ? (silence) On est bien d'accord, hein, c'est savoir ce qui fait lien. Maintenant si c'est l'informatique seule qui fait lien...

Jo : ...non, moi ce qui me plait là-dedans, c'est qu'on rencontre des amis.

Jm : Des amis ?

Jo : Moi, je vois plus comme ça, ouais.

Jm : C'est quoi, un ami pour toi ?

Jo : Un ami, c'est quelqu'un... c'est quelqu'un qu'on peut rencontrer facilement, qu'on peut discuter facilement... on peut lui rentrer dedans, i dit rien ou quand il se met en pétard, on arrête... (rires) c'est un système relationnel qui permet de... de revoir des gens régulièrement, de, de pas les oublier, de toujours les garder en mémoire.

Jm : Est-ce que justement en mémoire, tu as un exemple de ce genre de relationnel... de ce genre de chose qui s'est produite ?

Jo : Ben, y'en a un, c'est JM ! (rires)

Jm : Ou un autre peut-être !

Jo : Pan !

Jm : Ou un autre peut-être ?

Jo : Un autre ? Qui c'est que je revois régulièrement, j'aime bien revoir ? C'est L. (7è entretien,ndlr), par exemple, Jc (5è entretien, ndlr), c'est pareil, c'est des gens que j'aime bien revoir, discuter avec eux, que ce soit technique ou autre, peu importe, mais ça...ça crée un petit esprit d'équipe quelque part.

Jm : Est-ce que tu as un exemple de quelque chose de précis dont vous avez discuté ou il y a eu une réaction de l'autre coté, où vous avez eu un échange ?

Jo : ... Ben c'est des échanges souvent anodins, donc, je les ai pas tous retenus, mais bon, il suffit des fois que je demande un truc, bon très rapidement, je suis servi... Inversement, ça se passe pas toujours de la même manière, mais bon, en général, on essaye toujours de s'entraider mutuellement. Exemple rapide : Jc (5è entretien), je demande les statuts de la société, le lendemain matin, je les avais dans mon E-mail.

Jm : Comment tu définirais le Club aujourd'hui ? Si tu devais donner une définition ? Le Club c'est... c'est ça... c'est ça... c'est ça...

Jo : (long silence) J'ai jamais réfléchi à ça mais je dirais que... le Club aujourd'hui c'est.....c'est.... c'est quoi, en fait ? Pour moi le Club, c'est... c'est un ensemble de personnes qui s'y rencontrent régulièrement et qui ont des petites activités qui les touchent directement. Je le vois un peu comme ça, en fait, des activités mais autres que purement informatiques.

Jm : D'accord, donc, tu dis « autres que purement informatique », tu, tu penses à quoi ?

Jo : Ben que ce soit le CEB, Comnet... la Littérature, les jeunes, tout ça se sont des trucs, bon ça tourne autour de l'informatique, ça c'est clair, mais... la base même, c'est pas que l'informatique en fait.

Jm : Oui, tu vois, alors, cette base-là, si tu devais la définir, tu la définirais comment cette base ?

Jo : (long silence) ben moi, j'appellerai ça un petit village.

Jm : Un petit village ?

Jo : Où tout le monde se connaît.

Jm : Tout le monde se connaît ?

Jo : Ouais, je verrai ça un peu comme ça.

Jm : Bon, parce-que dans un village, qu'est-ce qu'il s'y passe ? Entre les gens ?

Jo : Ben, y'a la communication entre les gens, déjà.

Jm : Oui, donc on peut communiquer.

Jo : On peut communiquer, on peut poser, on peut avoir de l'aide éventuellement, si on a un soucis, on peut poser des questions, avoir des réponses. Et tout le coté relationnel, c'est, c'est.. je pense que ça rejoint un petit peu... ce qui manque aujourd'hui dans la vie, en fait : dans le temps, dans les petits villages, tout le monde se connaissait, bé, aujourd'hui, on est tous un peu anonyme quelque part et ça permet de se retrouver un petit peu comme dans un village. C'est pour ça que je vois un peu comme ça.

Jm : Alors, si on devait pousser un petit peu plus loin et essayer de donner des noms, des termes à cette communication, à cet aspect villageois, d'entraide et. Euh.. On pourrait, on pourrait le décrire comment le Club ? Quel... quelles valeurs on pourrait attribuer au Club ? Quelles seraient ses valeurs, en quelque sorte, son fondement ?

Jo : Pour moi, le Club ce serait plutôt une communauté.

Jm : Une communauté ?

Jo : Une communauté.

Jm : Dans le sens de... ?

Jo : Ben où on se retrouve tous, c'est comme dans un village quoi, c'est la communauté du village.

Jm : Bon, mais dans les villages, y'a aussi des conflits, je veux dire, y'a des heurts, y'a des débats qui sont pas toujours...

Jo : Oui, mais bon, ça se résout assez facilement en général, c'est pas des, des heurts dramatiques, c'est pas catastrophique. Alors que dans l'anonymat...

Jm : ...Ça se règle comment ?...

Jo : ...total, bon, dans l'anonymat total...on n'oserait même pas demander quelque chose à quelqu'un parce-qu'on le connaît pas.

Jm : ....Bon, donc tu fais partie d'une branche, tu disais tout à l'heure, de deux branches...

Jo : ...Oui...

Jm :.Tu disais tout à l'heure : la Finance et Comnet...

Jo : ...Et Comnet.

Jm : Comnet, qui est la branche Internet.

Jo : Comnet, qui est la branche Internet.

Jm : Bon, on va commencer par... par la Finance, la Finance... est-ce que tu peux me parler un p'tit peu de cette branche ? Ça marche comment ?

Jo : La Finance, en fin de compte, c'est, c'est un ensemble de personnes, qui veulent connaître un p'tit peu mieux tout ce qui touche l'économie. Donc, on apprend l'économie, en même temps, bien sûr, on bascule systématiquement dans la Bourse. Le but aujourd'hui du Club, d'une grosse partie de la majorité des membres du Club, c'est monter un Club d'investissement, pour pouvoir jouer en Bourse, en fait. On peut dire jouer en Bourse, puisque c'est encore comme ça qu'on peut le percevoir et puis... voir nos performances, voir si on est bon ou pas bon, ça doit permettre aussi d'avoir une petite activité un peu stressante quelque part, un peu poussée.

Jm : Un peu stressante ? Le fait d'investir son propre argent est stimulant ?

Jo : Voilà. Le fait d'investir de son propre argent... et avec... avec les risques que ça peut comporter. On peut avoir de la perte. Il va falloir qu'on discute tous. Il va falloir qu'on trouve des solutions, en groupe. Y'a encore l'esprit d'équipe qui va jouer là-dedans, il va falloir être très performant.

Jm : L'esprit d'équipe, tu entends quoi, par esprit d'équipe ?

Jo : L'esprit d'équipe, c'est que bon, si par exemple sur dix personnes, y'en a neuf qui disent « on veux faire ça », il faut tenir, malgré tout, compter un petit peu, de ce que pense la dixième personne. Et puis voir si on peux essayer d'arranger de façon à trouver un consensus, que tout le monde s'en sorte bien, que tout le monde y retrouve son compte.

Jm : Là, ça, ça c'est déjà produit ça, tu as un ou deux exemples ? Où il vous a fallu trouver un consensus ?

Jo : (silence) On est en train de préparer justement le Club d'investissement. Le Club d'investissement est en train de faire ça. Effectivement, tout le monde n'est pas d'accord pour démarrer tout de suite le Club d'investissement parce-que on a tous des opinions un peu différentes... Et petit à petit, ben, c'est quand même en train de se créer, il suffit d'être un peu patient et puis de faire passer les choses. Euh... ça c'est une chose... moi, je pense que le Club d'investissement va pouvoir démarrer très rapidement maintenant.

Jm : Combien vous êtes à la Finance ?

Jo : Oups ! (silence) Euh... La section CEB donc... l'ensemble qui compose la Finance doit être au alentour de quatorze, quinze personnes, si je me trompe pas et actuellement sur neuf personnes, peut-être dix a démarrer un Club d'investissement.

Jm : Et les autres, qu'est-ce qu'ils y font ? qu'est-ce qu'ils viennent y chercher ?

Jo : Ben les autres en fin de compte, ils n'osent pas rentrer dans le Club d'investissement.

Jm : On sais pourquoi ?

Jo : Moi, je pense que c'est la peur.

Jm : La peur ?

Jo : La peur et puis peut-être les moyens d'investir, ils n'ont peut-être pas les moyens.

Jm : Oui et... euh... ils y viennent quand même à la Finance apparemment.

Jo : Ouais mais pas régulièrement.

Jm : Alors pas régulièrement, mais quand ils viennent, ils viennent y faire quoi ?

Jo : Ils viennent, ils viennent participer à la réunion.

Jm : Qu'est-ce que ça leur apporte d'après toi ? Qu'est-ce qu'ils viennent chercher en fait ?

Jo : Ben, là, je sais pas trop. Je sais pas trop, parce-que on les voit pas trop souvent, ils viennent que sporadiquement, donc c'est des gens qui ne restent pas vraiment au sein de l'équipe, ils se sentent peut-être un peu exclus, je sais pas.

Jm : Tu t'es pas posé la question à ce niveau là ?

Jo : Je me pose souvent la question, mais j'ai jamais cherché à remédier au problème.

Jm : T'as jamais cherché à... à savoir, hein !

Jo : Voilà.

Jm : Je suppose, que, il doit y avoir des gens, qui sont venus, qui sont passés simplement, à la branche Finance et qui ne viennent plus.

Jo : Oui oui.

Jm : Ces gens-là, on sait pourquoi ils ne viennent plus ?

Jo : Non pas systématiquement, y'en a certains que j'ai essayé de rejoindre, j'ai jamais eu de réponse, je sais pas.

Jm : On sais pas... euh... En attendant le Club d'investissement... vous comprenez la Bourse, hein, vous essayez de comprendre la Bourse, l'Economie, la Finance... Et en attendant ce Club d'investissement, euh... Qu'est-ce qui fait que les membres, d'après toi hein, qu'est-ce qui fait que les membres, continuent à venir ? Est ce que c'est cet optique de Club d'investissement ? Parce ça fait combien de temps qu'elle existe, cette branche ?

Jo : Ça doit faire un peu plus d'un an maintenant.

Jm : Un peu plus d'un an. Qu'est-ce qui les fait tenir ?

Jo : Qu'est-ce qui les fait tenir ? Je pense que c'est uniquement la perspective du Club d'investissement.

Jm : La perspective du Club d'investissement, uniquement hein ?

Jo : Oui, à mon avis oui, parce-que... Enfin la majorité des, des membres. Y'a certains membres qui viennent parce qu'ils retrouvent un petit peu des gens sympas pour discuter. Y'a aussi de ça. Mais une majorité des gens, quand même, veulent arriver à créer ce Club d'investissement. Ils sont même, quelque part pressés.

Jm : Et toi-même, tu, tu viens dans cette perspective de Club d'investissement, mais est-ce que tu viens, est-ce que tu y vas... est-ce que tu y participes pour quelque chose ?

Jo : Non moi, j'y viens essentiellement pour le Club d'investissement.

Jm : Exclusivement ?

Jo : Oui.

Jm : Alors, cette branche, elle s'est créée il y a un peu plus d'un an, hein !

Jo : Un an, un an demi, à peu près,

Jm : Un an, un an et demi... Est-ce que t'as participé à sa création ?

Jo : (silence) Je sais plus.

Jm : Tu sais plus si t'as participé à sa création ?

Jo : Je sais plus si j'ai participé à sa création ou si j'y suis rentré par la suite.

Jm : Alors, est-ce que tu te souviens comment ça c'est passé, euh... quand tu as rejoins cette branche ?

Jo : Ben c'était... moi je crois que j'ai rejoins cette branche, en rejoignant le Compu's Club justement, après une période de creux et elle devait déjà d'exister ou elle venait de démarrer, je sais plus, ça m'a intéressé, ce qui m'avais intéressé, c'était l'aspect Club d'investissement déjà au départ. Donc j'ai adhéré très rapidement, maintenant, je m'souviens plus comment j'y suis rentré, c'est une période un peu floue.

Jm : Donc vous suiviez le projet du Club d'investissement, qu'est-ce qui te sembles important dans le fonctionnement de, de la branche ? Euh... Qu'est-ce qui te semble important pour le bon fonctionnement de la branche ? (silence) Ça fonctionne bien ? Y'a des choses qui s'passent ?

Jo : Moi, ce qui me semble important oui, c'est qu'y a un peu plus de personnes qui s'impliquent plus dans cette branche.

Jm : Ça, c'est ce que tu as constaté ?

Jo : Ouais, parce qu'en fin de compte, moi, dès que je suis absent, j'ai remarqué que, que bon, cette branche elle commençait à partir en, en ruine rapidement, parce-que j'ai été absent pendant quelques mois et j'ai remarqué à mon retour, que, ben, ça avait sérieusement perdu d'adhésions.

Jm : Parce-que tu as des fonctions donc au sein de cette branche ?

Jo : Ben, je suis Pilote, entre guillemet, de cette branche et... il est vrai que, quand je suis plus là apparemment, il manque un animateur.

Jm : Un animateur, donc tu as cette étiquette d'animateur...

Jo : Ben, apparemment, moi, j'ai cette étiquette d'animateur et bon, bé si ch'uis plus là, c'est fini.

Jm : Si tu es plus là, c'est fini. Et aujourd'hui, donc, tu étais en train de dire, qu'il y avait des gens qui s'investissaient plus ? aujourd'hui ?

Jo : Non, non, non, ben pas trop encore... Euh... Ben si, toi, tu, tu t'investis, mais à coté de ça, y'a pas grand monde qui s'investit, ceux qui s'investissent un petit peu, c'est surtout pour faire avancer le Club d'investissement, mais dans le sens création uniquement. Donc y'en a deux, il me semble, c'est Jc (5è entretien, ndlr) et L (7è entretien, ndlr)... peut-être un petit peu B. (un membre du Club, ndlr).

Jm : Qu'est-ce qui les motive, eux ?

Jo : Raclement de gorge. Je pense que c'est l'aspect financier, uniquement.

Jm : L'aspect financier ?

Jo : Ouais, moi je ne vois pas autre chose.

Jm : Très bien. Hummm... Alors comment ça se passe... ça se passe, quand vous avez une réunion, vous vous réunissez, vous êtes organisés comment ? Vous vous réunissez quand ? Comment ? Comment ça se passe ? Entre les gens, hein !

Jo : Les réunions se font une fois tous les quinze jours, tous les lundis soir à 18 h 30, la plupart des gens viennent assez régulièrement, de tant en tant il manque quelqu'un... Ce qui se passe en général, ben les gens sont heureux de se retrouver, ils discutent, euh... de choses et d'autres. Certains ont vu... ramènent des informations, d'autres... euh... d'autres dorment même pratiquement... Donc bon, c'est... (rires)

Jm : Donc ils viennent pour dormir.

Jo : Donc ils viennent apparemment pour dormir. Bon, ils s'investissent quand même dans le Club d'investissement parce-qu'ils ont ramené les sommes qu'il fallait pour démarrer. Donc, quelque part je comprends pas très bien, mais bon. Ils sont là, ils participent... de loin, un petit peu, apparemment.

Jm : Tu parlais de somme pour démarrer, C'est-à-dire, vous avez...

Jo : En fait pendant quelques mois, on a commencé à mettre régulièrement de l'argent de coté, pour pouvoir créer un premier compte... euh... une première Bourse pour pouvoir démarrer justement ce Club d'investissement.

Jm : Cet argent de coté, vous le mettez où ?

Jo : Ben, actuellement, il est sur un compte épargne à la SG (une des banques du Club).

Jm : Qui est ouvert au nom du Club ?

Jo : Qui est ouvert au nom de la section.

Jm : de la section ?

Jo : de la section.

Jm : Donc, c'est une section qui est autonome ?

Jo : Qui est autonome financièrement.

Jm : Financièrement. Uniquement financièrement ? Pas dans son organisation générale ?

Jo : Non, dans son organisation générale, elle est entièrement autonome, en fait. On a à rendre de comptes que pour la trésorerie en fin d'année au Compu's Club Puisque c'est lui qui, qui est officiellement responsable du Compu's Club.

Jm : Alors, est-ce que tu as un ou deux exemples de ce qui se passe entre les membres dans cette branche ?

Jo : (silence, raclement de gorge) Y'a les inséparables.

Jm : Les inséparables ?

Jo : L (7è entretien, ndlr) et B (membre, ndlr), quoique B, depuis quelque temps, on le voit plus. Sinon... y'a... y'a des gens qui ont tendance à prendre la parole et puis qui saoulent tout le monde... là, je parle de PG (Membre, ndlr) et LP (membre, ndlr). Ça agace certaines personnes.

Jm : Ils se sont jamais rencontrés, eux au fait ?

Jo : Non jamais, ils se sont jamais rencontrés.

Jm : Ça va êt' chouette quand ils vont se rencontrés !

Jo : Là, ça va faire mal oui ! Je sais pas on verra bien, ben je sais que Ms (9è entretien, ndlr) quand elle voit LP ou PG, elle est prête à partir.

Jm : Ah bon ?

Jo : Ah ouais ouais, c'est grave, hein, même. Elle m'a dit : « il me saoule lui » carrément. Des fois, je crois même qu'elle était pas loin de plus venir au Club uniquement à cause de ça. Il va falloir modérer les choses.

Jm : Il va falloir composer avec ouais.

Jo : Voilà, c'est ça.

Jm : Alors, comment tu fais pour composer avec ?

Jo : Ben, moi, j'ai encore du mal, parce-que j'ai... je n'veux pas diriger, hein, à l'intérieur de cette communauté. Je n'ai pas envie de, de... bon il va falloir que je trouve une solution, Ms (9è entretien, ndlr), j'essaie de la calmer gentiment... euh... et pi, va falloir que je trouve une solution quand ça se rencontre entre PG et Ms, par exemple, c'est de freiner PG, quand il parle trop et puis de relancer Ms pour qu'elle essaye de s'intégrer.

Jm : Ouais, tu n'as pas envisagé d'en exclure l'un, l'une ou l'autre ?

Jo : Pas pour l'instant et je vois pas pourquoi j'exclurai quelqu'un.

Jm : Oui.

Jo : Dans la mesure ou ça se passe bien ou on arrive à démarrer le Club d'investissement y'aura personne à exclure.

Jm : Et ses freins... C'est un frein ça pour le développement de la branche ? qu'y ait deux personnes, comme ça, qui ont des difficultés à, à communiquer ?

Jo : Moi, je pense que ça peut être un frein, peut-être pas un frein pour la branche, mais ça peut, peut-être générer des problèmes, à la longue.

Jm : Quel genre de problème ?

Jo : Par exemple, si le Club d'investissement se crée, il est possible qu'une personne quitte le Club d'investissement à cause de ça.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te parait déterminant dans la conduite de la branche ? (silence) C'est-à-dire, si par exemple : « s'il n'y avait pas ça... », hein, pour te dire, pour te guider, « s'il n'y avait pas ça, ben, la branche ne pourrait pas exister » ? Qu'est-ce qui te paraît être le pilier de cette branche ? « s'il n'y avait pas tel chose » ou « tel aspect », ça pourrait pas exister ?

Jo : Déjà, la première chose qui est déterminant, c'est que le Compu's Club existe, sinon, la branche n'aurait pas pu exister, d'une part. D'autre part... euh... cette branche elle existe aussi, parce-que les gens ont, à peu près, un point commun, c'est donc les finances et connaître un petit peu l'économie... euh... ça aussi, c'est déterminant pour que ça puisse continuer. Et puis maintenant, on commence à faire des formations... euh, un peu plus poussées, ça commence à intéresser de plus en plus et je pense que ça commence à dynamiser légèrement le groupe... Qu'est-ce qu'il y a d'autre de déterminant ? non, c'est tout.

Jm : Alors, aujourd'hui, vous disiez, tu fais des formations, vous faites des formations... euh... Comment ça se passe pour faire ces formations ? Qui les fait ? Est-ce que vous avez un professionnel qui vient, comment ça se passe ?

Jo : Alors, actuellement, ces formations, c'est chaque membre, à tour de rôle, va prendre... un support de formation qu'on a acheté... Et pi chaque membre va prendre une partie de ce support et va en faire une synthèse. Et on en discute à la réunion d'après. Donc, il amène la synthèse, on prend la synthèse, on réfléchit dessus, chacun de son coté et à la réunion d'après on en discute.

Jm : La réunion d'après, C'est-à-dire tous les quinze jours.

Jo : Oui, tous les quinze jours, voilà.

Jm : Vous n'avez pas de professionnels du tout, qui vient ?

Jo : Pour l'instant, on a aucun professionnel, ça va peut-être venir avec... avec Alt (un organisme financier, ndlr)... On est en train de, de, d'être séduit par ce système et je pense que ça va se faire rapidement.

Jm: Alors, tu disais, une formation faite par chaque membre, vous avez réussi à la mettre en place comment ? Est-ce que tout le monde a été immédiatement d'accord, tout le monde s'est proposé pour agir et... ou pas ?

Jo : Non, y'a quelques volontaires, qui ont démarré, puis, faut quand même pousser un petit peu certaines personnes, parce-que...

Jm : Comment vous avez fait pour pousser les autres ?

Jo : Ben, on lui dit, on lui demande gentiment de faire un résumé, puis la personne dit : « ben je vais essayer », puis elle essaye, puis ça se passe pas trop mal.

Jm : Elle essaye, pourquoi, généralement quels étaient les freins ?

Jo : Oh, je pense que c'est de la timidité ou... elle se sous-estime quelque part, je sais pas. Je sais pas.

Jm : Oui. Et donc vous avez réussi à les convaincre et y'en a pas qui sont partis à cause de ça ?

Jo : Non, je pense pas qu'y en ai qui soient partis à cause de ça, par contre, y'en a qu'on ne voit pas et qui n'ont jamais fait cette formation...

Jm : Oui.

Jo : Donc, euh...

Jm: Alors, ceux qui ont fait cette formation et qui avaient pas... au départ... qui avaient pas initialement envisagés de la faire, qui ont été surpris, parce-qu'ils sont timides ou qu'ils n'avaient pas envie de la faire, euh... vous avez réussi en apportant quels arguments à les convaincre ?

Jo : (silence) Je pense que c'est l'esprit d'équipe qui a fait l'argument. Chacun se sent un peu solidaire quelque part et à un moment donné, la personne est gênée, est gênée de ne rien faire et va s'y mettre d'elle-même.

Jm : Alors, tu penses que ça serait une... euh... Est-ce que tu peux préciser cet esprit d'équipe ?

Jo : Ben, en fait, on a un travail. On a un travail tous à faire. Chacun sait, que de toute façon, un Club d'investissement ça va pas tourner tout seul, faut qu'on se réunisse régulièrement pour prendre des décisions. Euh... et puis... euhhh... pour la construction de ce Club d'investissement... euh... on demande à tout le monde de participer un p'tit peu à... à la formation, à la collecte d'informations éventuellement... La plupart des gens ne le font pas en dehors des heures du Club, bien sûr, mais au moment où ils se trouvent au sein du Club, ils se sentent un peu ressoudés et de temps en temps, ils donnent un petit peu d'eux-mêmes pour arriver à avancer.

Jm : Est-ce que tu as un ou deux exemples ou justement, tu pourrais montrer que quelqu'un... euh, a stimulé une autre personne, pour essayer de la convaincre. Est-ce que tu te rappelles les mots qu'il a employé ? Ou les arguments qu'il a dû avancer ? Ou toi-même, est-ce que tu as dû avancer des arguments pour essayer de convaincre quelqu'un en disant : « bon c'est pas grave, on est là, ne t'inquiètes pas, si t'y arrives pas, on va t'aider » ou alors, « écoute, c'est important, si on veux avancer, c'est important qu'on reste soudé » ou... Quel argument tu as pu avancer éventuellement pour convaincre quelqu'un ? Tu as un ou deux exemples ?

Jo : Non, j'ai pas d'exemples, parce-que, bon, je n'y ai pas prêté attention, tout ce que je me souviens c'est que à l'époque, y'avait une personne qui ne le faisait jamais, puis je lui ai simplement demandé de le faire... Elle m'a regardé bizarrement, puis elle a accepté. Et elle a fait un travail normal.

Jm : Et ça c'est bien passé ?

Jo : Et ça c'est bien passé.

Jm: Donc, personne n'est parti suite à cette demande qu'il y a eu de... de...

Jo : Moi, j'ai pas souvenir de quelqu'un qui est parti parce-qu'il n'avait pas envie de faire quelque chose.

Jm : Très bien et ça d'après toi, ça serait dû à quoi ? Cet esprit d'équipe, mais tu le définirais comment cet esprit d'équipe ? En quelques mots ?

Jo : En quelques mots, c'est pas évident. En fait, l'esprit d'équipe, déjà, y'a un but commun, dans le sens où c'est d'la Finance, la création du Club d'investissement donc, c'est le but commun. L'esprit d'équipe, c'est que, bé, effectivement y'a des gens qui travaillent beaucoup, qui amènent beaucoup de choses et, et d'autres qui n'amènent rien et puis à un moment donné, ces personnes qui n'amènent rien, je pense que d'elles-mêmes, elles y viennent. L'esprit d'équipe comment il s'est créé et je sais pas. `Fin je pense que c'est le point commun qui a fait l'équipe un petit peu.

Jm : Alors, tout à l'heure tu disais... euh... : « on prend des décisions, tous ensemble ». Vous vous réunissez, vous prenez des décisions. Comment ça se passe quand vous prenez des décisions ?

Jo : Ben, la plupart des décisions sont, sont, sont prises après un vote, hein, en général. Quand il s'agit de décisions importantes, on fait voter les gens. Et puis, bon, en fonction des arguments amenés ou des décisions que l'on doit prendre, le vote se fait assez facilement. Et souvent, peut-être pas à l'unanimité, mais à une large majorité.

Jm: Oui, et quand quelqu'un n'est pas d'accord, comment ça se passe ?

Jo : Eh ben, pour l'instant... ben, il... pfu... il adhère au Club, il reste... enfin, il reste avec le groupe pour l'instant.

Jm: Je veux dire : il exprime son désaccord ?

Jo : Ah ben oui, de toute façon.

Jm : Vous essayez de le convaincre ? Vous échangez ? Vous l'attachez à une chaise ? Vous lui mettez un bâillon ? comment vous faites ? (rires)

Jo : De toute façon, avant de prendre la décision on en discute déjà, donc à partir de là, on sait à peu près où on va, quoi.

Jm : Vous débattez ?

Jo : Y'a un débat qui se fait avant, donc, bon...

Jm : Je suppose que de temps en temps le ton doit monter ?

Jo : Ça arrive de temps en temps. Et puis bon, c'est jamais bien méchant, en fait, on se calme très vite et puis, euh...

Jm : Qu'est-ce qui fait que vous vous calmez très vite ? (silence) Qu'est-ce qui fait que tout à coup ben ça monte ? Vous débattez sur quelque chose, on a envie que son idée passe et puis tout à coup, ben, ça reste quand même ? Ça clenche ou pas ? Qu'est-ce qui fait ça ?

Jo : (silence) Je sais pas, je pense qu'il y a l'abandon de la personne qui est toute seule par exemple devant un groupe... Je l'imagine un peu comme ça.

Jm : Ça t'arrives pas d'abandonner ?

Jo : Ben pour l'instant, non, parce-que j'ai pas eu beaucoup d'idées non plus.

(rires)

Jm : Si tu avais une idée que tu voulais faire passer et que finalement tu devais abandonner, comment tu te sentirais ? Frustré ? Ou tu, tu te rallierais, en te disant « bon, bé, cette idée-là est pas passée, une autre passera »...

Jo : Ouais, moi je suis plutôt comme ça : lorsque je lance une idée, effectivement, si jamais ça passe pas, c'est que, quelque part, mon idée n'était pas bonne ou mal argumentée. Je pense que cela vient de moi, donc, je cherche pas à aller plus loin.

Jm : Alors, qu'est-ce que... qu'est-ce qui te ferait quitter la branche Finance ?

Jo : Eh bien, le seul truc qui me ferais quitter la branche Finance c'est que le Club d'investissement ne se ferait pas.

Jm : Oui, vous avez donné une échéance pour ce Club d'investissement ?

Jo : Ben, on a commencé à en donner une. Y'en a qui voudraient que se soit début mars, donc, ben, on est mi-février, ça va être difficile. Je pense qu'on repoussera un petit peu, mais, pour l'instant, y'a, y'a encore la perspective du Club d'investissement.

Jm : Vous avez repoussé déjà à plusieurs reprise le Club d'investissement ?

Jo : Oh oui, parce-que on avait déjà voulu démarrer en mars, y'a un an. On a voulu démarrer ensuite en septembre l'année dernière et pi ça a jamais bien avancé. Donc on a repoussé, repoussé, mais, bon, je pense que maintenant, il va falloir qu'on arrive quand même à le créer, parce-que sinon, il va y avoir un abandon général.

Jm : Oui et est-ce que c'est pas justement parce-que... Ça fait trois, quatre fois que vous repoussez, d'après ce que tu viens de me dire...

Jo : Oui oui oui.

Jm : Est-ce que justement, c'est pas le fait de dire : « y a toujours cette perspective qui me fait tenir, que le jour où vous allez le créer, bon y'a plus cette perspective, c'est fini quoi » ? (silence) Non, au contraire ?

Jo : Non, je pense que... Bon, on va vite se former à la Bourse, on a envie d'avancer de ce coté-là et tant que le Club d'investissement n'est pas créer je pense qu'on ne sera pas suffisamment motivé pour continuer. Donc le Club d'investissement, pour moi se sera un moteur pour apprendre sérieusement la Bourse.

Jm : Très bien, alors, c'est ce qui te fait rester, quoi ?

Jo : C'est ce qui me fait rester : faut qu'on arrive à créer ce Club d'investissement.

Jm : D'accord. Qu'est-ce qui se passe, dans ce groupe qui ne relève pas du projet Investissement ?

Jo : (silence) Tu parles des membres qui ne font pas partie du...

Jm : Non, non, qu'est-ce qui se passe dans le groupe, hein ? Qu'est-ce qui flotte, qu'est-ce qu'y a ? Je reviens un petit peu sur les sentiments que peuvent avoir, les relations sur les gens entres eux, entre elles ? Qu'est-ce qui se passe, qui ne relève pas du projet directement ?

Jo : Ah, d'accord. Bon déjà la première chose qui se passe, c'est que les gens aiment bien se réunir, au moins certains. Donc, ils viennent parce-que y'a l'esprit de groupe quelque part, euh... Et puis on papote, on parle d'un tas de choses. Ça c'est déjà un premier esprit qui fait que ça tourne bien, que les gens se, se tiennent un peu entre eux, euh... Mais je pense que c'est pratiquement le seul.

Jm : Alors, tu participes à une autre branche, Comnet ? Tu disais ?

Jo : Voilà. Je participe à une autre branche, qui s'appelle Comnet.

Jm : Que tu as créée, non ?

Jo : Euh... non, je crois pas, non. Ça a dû être fait... ben, c'est peut-être même toi qui as démarré l'idée, je sais plus.

Jm : Qu'est-ce qui t'as intéressé à ce moment là ?

Jo : Moi, ce qui m'a intéressé, au départ, c'était tout ce qui était réseau. Comnet pour moi, c'est deux choses, Communication et Net, c'est réseau. Alors, c'est pas uniquement Internet, ça peut être Intra Net, ça peut être réseau, une machine en fait, créer un serveur peut importe. Y'a beaucoup d'choses à faire là dedans, euh... Pour l'instant, on redémarre parce-que y'a eu déjà un premier échec, on a pas bien avancé. Et puis, euh ben... c'est encore les balbutiements de ce groupe, mais apparemment, y'a une meilleure motivation, parce-qu'on a changé de locaux. Je sens, je sens que c'est plus solide qu'avant.

Jm : C'est ça, donc le fait, d'avoir changé de locaux est un élément important dans la dynamique des membres ?

Jo : J'ai l'impression oui, parce-que maintenant on a des locaux, qui ressemblent à quelque chose de propre, de sérieux et ça, ça joue énormément en faveur de cette dynamique.

Jm : Y'a autre chose qui peut jouer ?

Jo : Ben pour Comnet, après ce qui jouera certainement c'est les, les inspirations de chacun. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de gens qui veulent apprendre Internet. C'est-à-dire, apprendre à créer des pages personnelles ou à faire des sites Internet, euh... Il est vrai que c'est pas très compliqué, donc ils apprendront assez facilement. Par contre, quand on commencera à se lancer dans l'étude des réseaux et tout ça, j'ai peur que, ça fasse un peu frein à certaines personnes, on verra à ce moment-là.

Jm : Et donc, tu envisages... euh... palier... cette frayeur de certains, de quelle manière ?

Jo : Parce-que j'ai commencé par, par faire, un petit peu... Ce que j'ai envie de faire, maintenant, c'est commencer par faire une formation rapide et, et je dirai pas ludique mais presque. Quelque chose de simple, de façon à ce qu'on comprenne les réseaux. A partir du moment ou la compréhension du réseau est faite, on avancera tout doucement et je pense que la formation se fera malgré tout correctement.

Jm : Euh... Donc, c'est une formation qui peut....

Jo : ...C'est une formation qui peut...

Jm : ...lever les frayeurs de certains ?

Jo : Oui, enlever les frayeurs. Comme l'informatique a été très effrayante pour beaucoup de personnes. A partir du moment où on les a mis tout doucement dedans, maintenant, on les lâche plus.

Jm : Alors, qu'est-ce que tu préfères ? Au Club ? Est-ce que tu connais les autres branches du Club ?

Jo : Je connais par définition, mais sans plus. Je n'ai jamais participé à aucune autre branche, autant que je me souvienne.

Jm : quelles sont les autres branches ?

Jo : Qu'est-ce qu'il y a ? Y'a PAO, PAO donc... comme autre branche, y'a la Littérature... les jeunes... il doit m'en manquer certainement. Je me souviens plus bien. Qu'est-ce qu'il y avait encore ? Euh... La Formation, la branche Formation, qui est une branche motrice du Club, maintenant, puisqu'elle apporte des fonds.

Jm : Est-ce que tu... tu sais comment est organisé le Compu's Club ?

Jo : Ben, le Compu's Club, il est organisé par un Conseil d'Administration, qui a un Président, une Présidente en l'occurrence... un Trésorier et je sais pas s'il y a de Secrétaire, j'ai pas tellement suivi l'affaire et les membres maintenant du, du, du Conseil d'Administration sont les Pilotes des différentes branches. Depuis peu. Et puis ben, pour l'instant, ça se passe bien.

Jm : Donc, les Pilotes de chacune des branches, sont d'office administrateurs ?

Jo : Sont d'office administrateurs du Compu's Club. ils participent aux réunions, euh...Ça permet aussi de remonter les informations de chaque branche vers le CA, de façon à ce que... parce-que le Pilote est celui qui connaît le mieux sa branche, qui peut en parler le mieux et les informations doivent circuler beaucoup mieux.

Jm : Donc, ça c'est un moyen de communication entre la branche et l'ensemble du Club ?

Jo : Voilà,

Jm : Est-ce que vous avez un autre moyen de communiquer de ce que vous faites dans les branches, notamment de la Finance et Comnet ? (silence) Aux autres membres du Club ?

Jo : Ben, y'a le fameux journal des membres qui permet justement de communiquer, d'envoyer un maximum d'informations sur toutes les branches... euh... Moi, je lis pas tout le temps à fond, mais je sais que bon, c'est une source d'informations intéressante.

Jm : Y'a combien de membres à Comnet ?

Jo : Alors, de souvenir, de tête comme ça, je dirais plus d'une centaine, 110, 120, je sais pas exactement.

Jm : A Comnet, Comnet.

Jo : Ah, à Comnet, on est combien à Comnet aujourd'hui ?... Peu, on est (comptant sur ses doigts) 2, 4, 6, 8, aujourd'hui je dirais on est huit ?

Jm : huit ?

Jo : Moins d'une dizaine de personnes pour l'instant.

Jm : Bien. Qu'est-ce que tu préfères au Club ? (Silence) Qu'est-ce que tu viens, qu'est-ce que tu y viens chercher au-delà des branches ? Et au-delà de cet esprit de convivialité, est-ce que tu viens chercher autre chose ?

Jo : Je viens pas chercher autre chose, je viens surtout essayer de conserver ce que j'ai. C'est-à-dire la partie technique que je connais, j'aimerai bien la garder en tête... euh, Puis, ce que j'aimerai, c'est faire évoluer le matériel de Compu's Club, euh... vers le haut, donc, essayer de se mettre à jour tout doucement. Mais c'est le manque de temps qui m'empêche un peu de le faire. Mais ça, c'est une chose que je ne veux pas perdre.

Jm : Est-ce qu'il y a des exemples qui t'ont particulièrement marqué au sein du Club, depuis trois ans et quatre mois que tu y es ? Est-ce que, à un moment donné, dans cette période-là, y'a quelque chose qui t'as marqué ? Qui t'as, qui a pu te marquer agréablement ou qui a pu te choquer ou, ou une période où... où tu as réagi après ? Ou au contraire, une période euphorique ?

Jo : Ben des périodes euphoriques, j'en ai vraiment jamais eu beaucoup, parce-que, bon, j'étais pas non plus psychologiquement toujours d'aplomb. Période douloureuse, y'en a eu puisqu'on a perdu une personne qui était Pilote du Club d'investissement avec, enfin du CEB, avec moi-même. Euh...Semi-tragique, c'est chaque fois que l'on perdait des locaux, bon, qu'on était un peu, un peu à l'abandon quelque part, le Club i tournait plus très bien... euh, Qu'est-ce qui me faisait rager ? Ce qui me fait rager : c'est le matériel parce qu'il est vraiment obsolète... euh... Le réseau, qui lui est une catastrophe, quoiqu'il est en train de s'améliorer, sinon, non d'autres exemples, euh...

Jm : Qu'est-ce qui t'as marqué ? Qu'est-ce qui...

Jo : Si, ce qui m'a marqué dans les relations, c'est lors de mon mariage, que certains membres du Club étaient présents au pot. Là c'était sympa.

Jm : Hum, hum.... Donc, tu t'es marié y'a quelque temps.

Jo : Je me suis marié, donc, y a 6, 7 mois. Sept mois maintenant.

Jm : Tu travailles actuellement ?

Jo : Oui oui oui ! J'ai un emploi depuis 3 mois, 3 mois ½...

Jm : 3 mois, 3 mois 1/2.

Jo : En tant que commercial dans une entreprise qui vend des logiciels aux auto-écoles et j'ai en charge tout un secteur...

Jm : Et, qu'est-ce qui a fait que tu as retrouvé du travail il y a trois mois ?

Jo : Ben, c'est le hasard en fait, je cherchais du travail depuis longtemps, j'ai eu pas mal d'échecs dans mes demandes, puis soudain, j'ai vu une annonce qui m'a plût et j'ai tout de suite opté et ça c'est passé très bien.

Jm : Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu participes à un projet ? Qu'est-ce... Pourquoi tu participes au projet Club d'investissement ou au projet Comnet ?

Jo : Parce-que dans la vie d'un homme je pense qu'on a besoin tous de, de faire quelque chose dans la vie quand même, autre bien sûr que d'oeuvrer à sa vie personnelle et je pense que c'est une solution.

Jm : Alors, qu'est-ce que tu retiens de ta participation au Club ? (Silence) Qu'est-ce que ça t'as apporté ?

Jo : Moi, je pense que ça m'apporte une certaine stabilité quelque part. Un, un but aussi, quelque part, un petit but, même s'il n'est pas énorme. Euh... Qu'est-ce que ça m'apporte de plus ? Ben euh... Ce que ça m'apporte de plus, un peu de chaleur humaine, dans le sens ou on se retrouve tous entre amis, euh, entre, entre, entre, pfu, entre membres en fait.

Jm : « Un but » tu disais. Quel but ça t'as... ?

Jo : Ben le but, en fin de compte, c'est donc de rester toujours avec un groupe d'individus. D'avoir un endroit ou aller régulièrement de façon à garder un système relationnel, puis le but aussi, donc de pouvoir créer un Club d'investissement, le but de, de réussir... de... de réussir certaines choses, au niveau de Comnet, par exemple.

Jm : Tu disais entre amis, est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples de quelque chose qui peut te faire dire : « oh ben, lui c'est un ami, lui c'est pas un ami » ?

Jo : (silence ) Ben, dans l'ensemble du Club, je dirai que tout le monde est plus ou moins au même niveau, dans le sens où ce sont des relations, ce sont pas vraiment des amis. Mais, ce sont des gens qu'on apprécie bien, avec qui on discute bien, où tout se passe bien. De temps en temps, on a des personnes, ça se passe un peu moins bien, mais bon, je suis pas non plus, agressif systématiquement, donc ça se passe tout seul en fait, quelque part. Et puis, j'ai quelques personnes qui sont, qui sont vraiment des amis. Mais, là, c'est... Euh... on va discuter de choses beaucoup plus... plus... entre guillemets, intime peut-être, on discutera plus facilement à une personne, on la critiquera plus facilement aussi, euh... que les autres.

Jm : Donc, tu disais quelques fois, ça se passe moins bien ? Alors, est-ce que tu as un ou deux exemples qui montrent que, ben « là, ça c'est mal passé » par exemple ? Est-ce qu'à l'esprit tu as un ou deux exemples ? Vous avez discuté des petits oiseaux, toi, tu aimais les oiseaux verts, lui il les aimait bleus, vous n'étiez pas d'accord, vous vous êtes foutu sur la gueule et y'en a un qui est passé par la fenêtre...

(rires)

Jo : Non, c'est jamais arrivé !

Jm : Alors est-ce que tu as un ou deux exemples ?

Jo : Non, c'est beaucoup plus subtil que ça, en fait : ce qui arrive des fois, c'est que dans la discussion, on sent qu'il n'y a pas d'accrochage, on n'arrive pas vraiment à communiquer et c'est à partir de là ou je, je classe dans une catégorie un peu inférieure. Uniquement par la communication.

Jm : Uniquement par la communication ?

Jo : Oui.

Jm : Mais est-ce que tu as un exemple précisément ?

Jo : Un exemple précis je m'en souviens pas très bien... je sais que...

Jm : Personne a dit que l'oiseau était rouge et que...

Jo : Non, j'ai pas eu d'exemple de ce genre là, j'ai simplement eu des ressentiments que, avec certaines personnes, ben, je, je pouvais pas communiquer.

Jm : Alors ces ressentiments comment tu les exprimerais ? Ça se faisait comment ? Tu avais de la répulsion ? Quand tu le voyais, tu ne te sentais pas à l'aise ? Tu transpirais ? Tu perdais tes cheveux ? Tu rongeais tes ongles ?

Jo : Non... Non, c'est pas, c'est pas si dramatique que ça, c'est simplement dans la discussion, on commençait à discuter et puis, euh... et puis on sentait que ça s'épuisait tout seul, qu'on arrivait pas à communiquer et puis, bon, y'a une certaine froideur qui s'est, qui s'est installée. Donc, à partir de là, la personne, je n'allais plus au devant d'elle quoi !

Jm : Une froideur, ça veut dire que vous parliez plus ?

Jo : Ouais, on parlait plus. On arrivait plus à trouver... Ben, de moins en moins, jusqu'à ce que..., bon on se dit, bon ben, « tant pis, on arrête de discuter ».

Jm : Ouais. Et ça va jamais au-delà ?

Jo : Ça a jamais été au-delà.

Jm : Et ça t'es arrivé de renouer des liens avec quelqu'un avec qui tu avais pris de la distance ?

Jo : Ben, c'est arrivé tellement peu de fois que, je sais même plus avec qui c'était. Je sais pas.

Jm : « Peu de fois » de renouer, de raccourcir la distance ou que tu ais pris de la distance ?

Jo : Non, non, d'arriver... d'avoir pris de la distance, ça m'est peut-être arrivé une fois ou deux fois, je sais pas, je sais même plus... je sais même plus si ces personnes font encore partie du Club, je me souviens plus très bien.

Jm : Une fois ou deux fois en trois ans ¾ sur 150 membres...

Jo : Ouais, c'est pas énorme... c'est très rare, mais bon, je sais que ça s'est produit. J'ai encore le sentiment qui reste au fond de moi, quoi.

Jm : Alors ce sentiment-là, il s'exprime comment aujourd'hui ? tu es... tu fais la gueule ? T'as la rage ? euh...

Jo : Non, j'oublie c'est tout, j'oublie la personne. Point.

Jm : Oui ?

Jo : Non, non, ça va pas plus loin.

Jm : Alors, qu'est-ce qui a changé chez toi, depuis que tu es au Club ? Ça, ça m'intéresse. Qu'est-ce qui a changé ? Alors, depuis que tu es au Club, chez toi en tant que personne, peut-être physiquement y'a peut-être des choses qui ont changé, professionnellement, euh... familialement, bon tu t'es marié, d'accord, tu as retrouvé un travail d'accord, mais dans tes rapports surtout, qu'est-ce qui a changé chez toi ? Est-ce que tu te sens plus heureux ? Est-ce que tu te sens plus à l'aise dans les conversations, est-ce que dans ton travail, tu te sens plus libre ? Est-ce que dans les relations avec ta femme, ta nouvelle femme, tu es, euh... tu es plus détendu ? Est-ce que vous avez l'habitude de vous envoyer la soupe à la figure ? (rires) Ou pas, ou au contraire, vous ne le faites plus ?

Jo : Non, dans la vie de couples, en fin de compte, ça a pas apporté de gros changements...

Retournement de K7

Jm : Je vais reprendre : au-delà de ta vie familiale, ça a pas changé grand-chose, tu en étais dans ta vie professionnelle...

Jo : Dans ma vie professionnelle, ça a pas changé grand-chose non plus. Par contre, euh... dans ma vie personnelle en fait, j'ai l'impression de faire partie d'un groupe et donc à partir de là, je me sens un peu plus libre, un peu plus serein, un peu plus tranquille.

Jm : hum !

Jo : Mouais. C'est essentiellement ça. Je ne me sens plus quelqu'un d'isolé dans un coin.

Jm : D'accord. Tu fais partie de quelque chose, quoi ?

Jo : Je fais partie de quelque chose, d'un groupe, de quelque chose. Même si ch'suis pas toujours là, si ch'suis pas toujours actif, je fais malgré tout partie d'un groupe.

Jm : Très bien. Tu l'expliques comment là, ce sentiment-là de... Est-ce que tu as des, des éléments qui te, qui t'ont amené à ce sentiment ? (Silence) Quand t'arrives au Club, on t'accueilles avec le sourire, on t'accueilles avec un verre de champagne ou, euh... on t'attend avec le fusil, on te dit pas bonjour... Au contraire, comment ça se passe ?

Jo : Non, je suis toujours accueilli avec le sourire, ça, c'est pas un problème. Euh... on discute facilement, c'est pas un problème non plus. Non, c'est vrai que le coté relationnel se passe très bien, y'a rien à dire de ce côté-là. C'est peut-être ça qui fait que, ben, je continu où j'ai ressenti qu'y avait effectivement un groupe. C'est vrai que c'est ce côté communication qui fait partie, on fait partie d'un groupe.

Jm : C'est ça. Quand il y a des décisions, tu te sens concerné, tu peux t'exprimer...

Jo : Tout à fait. Tout à fait, ouais.

Jm : Tu te sens écouté ? tu te sens...

Jo : Je me sens écouté.

Jm : Ouais.

Jo : Quoique maintenant, depuis que je suis avec ma nouvelle femme, je me sens toujours écouté ! Mais bon le Club en rajoute.

(rires)

Jm : Tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes, alors !

Jo : Moi, je ne me plains pas.

(rires)

Jm : Bon, on va en rester là. Quand tu viens au Club, dans quel état d'esprit tu te trouves ? Tu te sens comment ?

Jo : Ben, une récréation.

Jm : Une récréation ?

Jo : Une récréation, parce-que en général quand j'arrive au Club, j'ai même pas fini mon boulot, encore, donc j'arrive à la dernière demi-heure de boulot et pour moi, c'est une récréation. On va parler d'autres choses que de boulot, quoi.

Jm : Voilà... Qu'est-ce qui te fait rester ?

Jo : Eh ben, c'est tout l'ensemble !

Jm : C'est tout ça ?

Jo : C'est tout ça. C'est tout ce qu'on a dit. C'est tout ce qu'on a dit qui me fait rester.

Jm : Est-ce qu'il y a d'autres choses ? D'autres valeurs, dont on pourrait... qui pourraient transparaître au sein du Club et qui te disent : « oh bien tiens, cette politique là... », politique pas politicienne, hein, « cette façon de faire, une manière publique là, c'est quelque chose qui me sied, qui me... qui est satisfaisante pour moi, je colle à ces valeurs là, ce sont les miennes » ?

Jo : (silence) Je sais pas si c'est ça, en fait. Parce-que chez moi, je définis jamais les choses à fond. C'est, c'est, je vis toujours par sentiments, ça sent bon ou ça sent mauvais, donc, en fonction de ça, je réagis. Euh... le Club... moi, j'ai une certaine fierté d'appartenir quand même au Club. Parce qu'il commence à avoir une certaine notoriété dans la région et rien que ça, déjà, ça me plait énormément. Quelque part, il y a une réussite. C'est surtout ça. Et puis, bon, y rester, j'y resterai parce-que... j'y trouve, j'y trouve un certain... un certain état d'esprit.

Jm : Alors, quels sont... on arrive au bout là, hein... Quels sont, selon toi, les, les obstacles à une participation plus importante au Club ? J'entends de, de l'ensemble des membres ?

Jo : Alors là... la première chose...

Jm : ...Qu'est-ce qui gène ?...

Jo : La première chose qui gène, en fin de compte, c'est effectivement le temps. Parce-que tout le monde travaille, tout le monde est pris pas mal par ses, par ses obligations. Ce qui fait qu'on manque souvent de temps. Euh, on peut manquer de motivation des fois aussi. On peut avoir des pertes de motivations, euh... Qu'est-ce qui peut-être un frein aussi ? Je pense qu'il y a un coté financier un petit peu du Club, qui commence à être gênant dans le sens ou on peut pas avancer aussi vite que l'on voudrait. Euh... sinon, y'a pas vraiment de frein, en fait, pour le reste.

Jm : Tu dis : « il peut y avoir une perte de motivation » elle se caractériserait comment cette perte de motivation ?

Jo : Oh, ben il suffit que on ait des problèmes de travail et des problèmes de, de vie familiale pour que le Club, on n'est pas envie d'y aller ! Quoi !

Jm : Ouais et justement, c'est pas... puisqu'on est dans un groupe, ça peut pas être... tu disais tout à l'heure : « une récréation » ?

Jo : ben ça peut-être, ça peut-être une récréation.

Jm : Pourquoi dans un cas c'est un interlude ? Quand ça va bien c'est un interlude, quand ça va pas bien c'est plus un interlude ?

Jo : Parce-que, quand ça va pas bien, en fin de compte, on a tendance... Enfin, je sais que moi, je réagis comme ça : j'ai tendance à me renfermer. A partir du moment ou je me renferme, je veux plus être dérangé par quoi que ce soit. Donc, le Club, j'ai même pas envie d'aller au devant des choses, euh...

Jm : Parce qu'il y a une pression au niveau du Club, quand même ?

Jo : Non, c'est pas qu'il y a une pression, c'est que, y'a un état d'esprit et pi, j'ai pas le même état d'esprit à ce moment-là.

Jm : Oui.

Jo : Alors je colle pas du tout au groupe, donc c'est même pas la peine que j'y aille, quelque part.

Jm : Et tu l'exprimes pas ça ?

Jo : Non, je l'exprime pas.

Jm : Est-ce qu'il y a autre chose, que, le, que cet état d'esprit là ? Il y a la communication, ... de l'échange ? C'est ce que tu disais tout à l'heure...

Jo : ...Oui, mais cette communication et cet échange quand on est... je pense, quand on est vraiment coincé par le boulot... la vie familiale... enfin par les problèmes, euh... chacun réagit peut-être différemment. Moi je sais que moi je réagis, je me renferme, terminé, je suis un bloc et y'a rien qui me fait agir.

Jm : Et, et donc, les amis là, les amis au Club ?

Jo : J'ai même pas envie de discuter avec eux.

Jm : Oui. Très bien. Tu disais : « il pouvait y avoir des... y'a actuellement des problèmes financiers », ça peut être un des obstacles ça aussi. Tout à l'heure, je t'ai posé la question : « quels pouvaient être les obstacles ? »

Jo : Oui, mais le problème financier c'est pas le... se sera pas un obstacle majeur, c'est un petit obstacle, dans le sens ou on pourra pas aller assez vite. Création de réseaux... Internet.

Jm : Et qu'est-ce qui faudrait faire ? A ton avis ?

Jo : Je sais pas ! Trouver des sous !

Jm : Oui, on peut piller une banque...

Jo : Oui trouver des sous, on peut se faire une banque, effectivement. Disons que aujourd'hui la seule entité au sein du Club, qui peut gagner de l'argent, c'est la formation, Ifac.

Jm : Oui.

Jo : Donc, il est vrai que... enfin y'a ça et puis les subventions éventuellement. Donc, si vous pouvez ramener un peu plus de sous à ce niveau-là, ça serait bien ! Si c'est possible, bien sûr et si c'est faisable.

Jm : Est-ce que tu as d'autres idées ? (silence) Non ?

Jo : Pas vraiment.

Jm : Non. Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ? (Silence) Pour qu'il soit encore plus convivial, comme tu le disais, que les gens puissent trouver plus d'amis, qu'il y est un meilleur état d'esprit, qu'on s'y sente encore mieux, dans un groupe, dans une communauté, comme tu le disais, comme dans un village ?

Jo : Je sais pas ce qu'il faut faire parce-que en fin de compte, on est une centaine de membres. Bon, on n'est pas tous présents en même temps, heureusement d'ailleurs, parce-que on se connaîtrait pas bien. Euh... moi je pense que ce qui peut faire évoluer le Club, c'est éventuellement trouver d'autres branches, d'autres intérêts, quoi, pour faire adhérer d'autres personnes Euh... pfuuu, bon, pousser peut-être plus la formation pour ramener plus de sous. Mais les sous c'est surtout là, pour l'embellie du Club en fait, pour amener tout ce qu'il faut au sein du Club... au niveau matériel. Ce qu'on pourrait faire, si, ce qu'on pourrait faire marcher les choses, c'est trouver des animations qui fassent venir tous les membres du Club. Style un super match de foot à Lyon, on y va tous ou... je sais pas, enfin des, des....

Jm : Y'a jamais eu ça au sein du Club ?

Jo : Ben, il me semble qu'on avait lancé une fois, un truc sur, euh... sur...

Jm : Eurodisney ?

Jo : Non pas Eurodisney.

Jm : Sur la soirée des étoiles ?

Jo : Non plus. Sur la soirée des étoiles, ça, ça a marché, non c'était un voyage à, au Futuroscope.

Jm : Au Futuroscope.

Jo : Au Futuroscope. Et y'a pas eu d'adhésion, y'avais pas eu de demande. Donc je pense que au sein du Club, il manque, il manque quelque chose qui motive les gens à venir.

Jm : Est-ce que tout le monde avait été au courant à ce moment là ? La communication était bien passée ? Est-ce qu'il peut y avoir d'autres raisons que ce manque de motivation-là ?

Jo : Non, je pense que les gens avaient peut-être pas envie simplement d'y aller. Est-ce que c'était une mauvaise période ? Est-ce que c'était... Je sais plus.

Jm : Qu'est-ce qu'il faudrait faire, alors, justement pour que les gens soient motivés, là ?

Jo : Je sais pas.

Jm : Tu sais pas ?

Jo : Je sais pas, j'ai pas trop d'idées.

Jm : Alors, si tu devais présenter le Compu's Club et ce sera la dernière question. Si tu devais présenter le Compu's Club a quelqu'un, tu es au Compu's Club, quelqu'un vient te voir, vient au local et demande des renseignements sur le Club, tu présenterais comment le Club ? Tu présenterais ce qu'il est, mais aussi, euh...

Jo : Ben, C'est-à-dire, le Club je le présenterai comme Club, bon, basé sur l'informatique, au départ, je commencerai à parler des différentes branches. et surtout ce que je ferai valoir, c'est euh... euh... cet esprit d'échange ! L'esprit d'échange entre les individus, qui me paraît, moi, être la source même du Club, en fait.

Jm : Et quelqu'un qui viendrait, en disant : « ouais moi, j'ai juste besoin d'apprendre quelque chose sur mon logiciel » qu'est-ce que tu ferais ? Comment tu argumenterais ? Quels mots tu utiliserais ? Pour essayer de le convaincre, que l'informatique, ce n'est qu'un outil ?

Jo : J'essayerai pas de le convaincre, je le ferai inclure dans le Club et puis, c'est de lui-même qu'il se rendra compte.

Jm : Tu penses que c'est l'atmosphère, l'ambiance ? Tu définis comment l'ambiance ?

Jo : Bah, elle est conviviale, sympathique.

Jm : Conviviale, est-ce que tu as un ou deux exemples qui te font dire que c'est convivial ?

Jo : Ben, dès que quelqu'un arrive, quelqu'un même d'étranger, dés le départ, ben, on l'accueille à bras ouverts, on essaye d'expliquer au mieux, on le fait participer des fois à des réunions, style C.E.B. ou Comnet. Donc je pense que c'est comme ça que les gens se rendent compte de la convivialité du Club.

Annexe 12 Septième entretien

L. (septième entretien) le mercredi 14 février 2001, 19 heures 15

A notre domicile

Le Secrétaire Adjoint : depuis peu au chômage (agent le locations immobilières). Veut créer une entreprise. 27 ans. Adh. 2 ans. (responsabilité à l'ensemble de l'association avec participation à la branche Finance). Connaît peu l'informatique. (n°4)

Après annonce

L. : Mais, c'est des questions ? Donc, à choix multiple, c'est, c'est sous quelle forme ?

Jm : Ben, tu vas voir. La première question : comment as-tu connu le Compu's Club ?

L. : Ben c'est par une copine, donc Br...

Jm : Elle t'en avait parlé comment ?

L. : Ben, en fait, euh... je la connaissais déjà depuis pas mal de temps, je suis allé la voir une fois, et donc elle m'a dit qu'elle s'intéressait à l'informatique, elle voulait donc... euh... elle voulait apprendre un petit peu, et donc, elle avait en fait un p'tit, tu sais un p'tit dépliant du Compu's Club. Et elle m'avait proposé de, de venir avec elle. Donc moi aussi, ça m'intéressait parce-que moi, en informatique zéro, je n'y connaissais rien, et donc, euh... ben voilà, je suis venu avec elle. Vous aviez une réunion ce soir là.

Jm : Qu'est-ce qu'on t'en avait dit pour te convaincre ? Tu te rappelles à l'époque ? Ça fait combien de temps de ça ?

L. : Houlà ! ça fait, je me suis inscrit y'a combien de temps de ça ?... C'est la deuxième année, même plus non ? peut-être même plus...

Jm : Plus de deux ans ?

L. : Oui je crois, oui. Euh... non. Elle me parlait juste informatique, une association...

Jm : Donc tu l'as juste...

L. : ...donc j'ai dit, oui, oui... Oui, oui, je l'ai vue, oui.

Jm : Tu l'as vu, tu l'as lu, tu te rappelle dans ce dépliant, ce qui t'avait attiré ?

L. : Non, je vois pas.

Jm : Tu te rappelles pas ?

L. : Non.

Jm : C'est trop ancien.

L. : Moi, ce qui m'intéressait, c'était apprendre l'informatique et puis voilà, quoi !

Jm : C'est ça. Est-ce que tu as déjà eu une expérience de, de l'associatif ?

L. : Non.

Jm : Non ? Une autre association, t'as jamais participé à une autre association ?

L. : Après, oui. Après Compu's Club, donc, y'a eu donc la Croix Rouge...

Jm : La Croix Rouge ?

L. : Oui, mais avant non.

Jm : Alors qu'est-ce, qu'est-ce qui t'as sensibilisé dans le monde associatif, parce-que, tu en avais jamais fait avant, tu as connu Compu's Club, tu en as fait après, enfin pendant ?

L. : Oui, tout à fait oui,

Jm : Qu'est-ce que c'est qui t'a motivé ?

L. : Ben un peu donc, l'esprit du club un petit peu. Donc l'esprit de l'association en Général. Euh... Comment dire, la convivialité un petit peu, donc, leee, les rencontres aussi. Euh... Quoi d'autre ? Ben comme ça, ouais, donc, je pense à (inaudible) L'échange aussi donc, comme on fait donc au club, je connais quelque chose, je t'apprends, tu m'apprends, et puis voilà !

Jm : Est-ce que, initialement au-delà de l'informatique, tu avais un projet ? Au moment de venir dans l'association ?

L. : Non, non. Absolument pas non. L'informatique c'était pas moi, donc euh... C'était pas pour monter un projet, ni rien quoi. Comme à la Croix Rouge, aussi c'est pareil, hein ! J'ai aucun projet, ni rien.

Jm : Très bien. Alors, est-ce que tu peux me parler un peu de toi au moment de l'adhésion, tu étais, tu étais marié ?

L. : Euh...

Jm : Tu avais des enfants ?

L. : J'étais marié ? Euh... oui, j'étais marié, oui, ouais.

Jm : Ouais ? Tu avais des enfants ?

L. : Non.

Jm : Tu travaillais ?

L. : Ben, t'sais, moi mon travail, tu le connais, donc que...

Jm : Oui, mais, tu travaillais ?

L. : Oui, oui tout à fait, oui.

Jm : Est-ce que tes parents, ou ta famille, ou ta femme, sont déjà, ont une expérience de l'associatif, du monde associatif ?

L. : Non.

Jm : De la vie associative ?

L. : Non.

Jm : Est-ce qu'ils étaient engagés ? Ou, est-ce que quelqu'un de ta famille était engagé dans la vie publique ?

L. : Non.

Jm : Non ? Personne ? Alors, je vais reprendre un petit peu la question de tout à l'heure, qu'est-ce qui fait que tu es, que tu es sensible au monde associatif, toi-même, puisque maintenant tu fais partie de deux associations ?

L. : Ouais... euh... pfuu... (silence)

Jm : Le monde associatif en général ?

L. : (Silence) Ce qui m'a sensibilisé ?...

Jm : Qu'est-ce qui fait que tu es sensible, ouais ? Qu'est-ce qui te sensibilises dans le monde associatif en général ?

L. : L'aide un p'tit peu, donc peut-être aider un p'tit peu donc. C'est peut-être ça parce-que c'est comme un petit peu, ça, c'est peut-être ça, je n'sais pas.

Jm : Alors, euh... aujourd'hui, euh... le club, c'est quoi pour toi ?

L. : Le club, c'est un lieu de rencontres, euh... d'échanges, Euh... Quoi d'autre ? Euh... ouais (de réflexion).

Jm : Qu'est-ce que ça représente ?

L. : (silence) Qu'est-ce que ça représente ?

Jm : Ouais, qu'est-ce qui te plait au club ?

L. : (silence) (Soupir bruyant de réflexion) (rire de contenance)...

Jm : Réfléchi lentement, y'a pas de problème !

L. : Euh... euh... je sais pas, qu'est-ce que... Donne-moi des exemples, plutôt.

Jm : Justement...

L. : Je n'sais pas !

Jm : Justement, y'a peut-être quelque chose qui te plait au club ?

L. : Ben, c'est comme j't'ai dit tout à l'heure, donc, c'est l'esprit du club, un petit peu, donc, c'est le,le, le, le...

Jm : Oui, tout à l'heure, tu m'en parlais, de l'esprit du club et de convivialité.

L. : Des convivialités, je n'sais pas, je m'sens bien...

Jm : Ca veut dire quoi ?

L. : Euh... je me sens bien quoi !

Jm : Euh... l'esprit du club, ça veut dire quoi pour toi ?

L. : Ben, l'esprit, on vient, puis voilà quoi ! On est pas, euh... on vient...

Jm : C'est quoi cet esprit ? Tu le définirais comment ? Quelles seraient les valeurs qui détermineraient cet esprit du club ?

L. : Ben déjà, c'est quand tu viens, donc, t'as pas de, comment dire ? C'est pas comme si tu vas au travail, où t'as des contraintes, etc., donc, tu viens, tu fais c'que tu veux un p'tit peu, donc t'es libre, t'es... Bon ! Enfin moi au sein du club, je me sens bien, donc, je fais c'que j'veux un p'tit peu, donc...

Jm : Est-ce tu peux me donner un ou deux exemples qui te font dire que tu te sens bien ?

L. : Euh... un ou deux exemples...

Jm : Quand tu viens au club ?

L. : Ben j'sais pas, je viens, si j'ai envie de discuter, je discute, si j'ai envie de travailler, donc de faire quelque chose, je le fais, si, si, si... euh...

Jm : Est-ce que tu as un exemple de ça ? (Silence) De me dire, ben, par exemple, « la semaine dernière, je suis venu, euh... j'avais envie de faire ça, on m'a aidé à le faire, ou j'ai aidé quelqu'un à le faire... ou finalement... »

L. : Ben déjà...

Jm : Ou « j'avais envie de faire mon petit train-train dans le coin, je l'ai fait » ?

L. : Oui, ben voilà ! Ben souvent comme tu vois, je vais souvent sur Internet, ou alors, je viens, je fais mon CV, comme j'avais fait la dernière fois. Alors, des fois, je viens pour en discuter, Euh... Comme je sais pas quel jour, donc queee... voilà !

Jm : Tu parlais de convivialité, est-ce que là aussi, tu as un ou deux exemples, qui permette de déterminer cette... de définir cette convivialité ?

La : Ah... des exemples.

Jm : Convivialité, ça veut dire quoi, pour toi ? Et est-ce que tu as un exemple pour agrémenter ?

L. : Pour moi, convivialité, donc déjà donc, on s'connaît, on va dire pratiquement tous, ben, ceux qui viennent souvent, donc on se connaît tous. Euh... ben convivialité c'est quoi ? Donc, c'est se rencontrer, discuter, ch'ais pas, donc, euh...bavarder un p'tit peu, fumer une clope, Euh... Je sais pas ! Discuter de, de tout et de rien, raconter des blagues, euh...n'importe !

Jm : Alors, tu disais, « on se connaît tous », on se connaît tous, comment tu as fait pour, pour connaître tout le monde ?

La : Ben chaque fois, qu'on vient là, enfin... toutes façons au club, c'est toujours les mêmes qui viennent... déjà. Bon donc, on se voit, ben c'est sûr qu'au début, ben, y'avait que toi, donc, que je connaissais un p'tit peu et p'tit à p'tit, bon, ben voilà. Donc à force de, de participer à des branches etc., donc, je connais p'tit à p'tit, donc Euh... J'ai appris à connaître tout le monde !

Jm : D'une manière concrète, donne-moi un exemple qui t'a permis de connaître quelqu'un.

L. : Oui. Ben au début, je faisais partie d'aucune branche, etc. Donc, euh... j'ai fais, euh... donc j'ai fait partie de la CAO, donc j'ai connu, euh... c'était qui déjà ? Donc, euh... les deux qui y avaient là, à la C.A.O. ?

Jm : Ph. et Na. (4è entretien, ndlr).

L. : Ph. et Na, donc par exemple. Ou alors à la CEB, donc, Jo (6è entretien, ndlr), Jc (5è entretien, ndlr), Euh... Qui d'autres ? Bon, B. (un membre du Club, ndlr), je le connaissais avant, parce-que c'est moi, c'est grâce à moi qu'il a rejoint le club.

Jm : Est-ce que tu peux me donner un exemple de situation ? Pour connaître quelqu'un. Tu as vu quelqu'un dans le club, qu'est-ce que tu as fait ? Tu t'es approché de lui, tu lui as tapé dans le dos, c'est moi, c'est « L., qui t'es toi ? » euh...

L. : Ah oui ! D'accord.

Jm : Qu'est-ce que t'aimes faire ? Un exemple quoi. Concret.

L. : Ben, ouais. (Silence) Ben c'est comme dans quoi. Un exemple concret, ben c'est lundi, c'est lundi je crois ? Donc, il y a eu Pi (un membre du Club, ndlr), je crois ? Le nouveau là. Donc je suis arrivé, bonjour, voilà, donc, je lui dis voilà, donc je suis, je m'appelle L., donc, bon, puis on a commencé à discuter, il a exposé, bon donc, ce qu'il avait, ce qu'il voulait faire etc.

Jm : Vous avez parlé de quoi ?

L. : Ben, on a parlé de, de, en fait, c'est plutôt lui. Donc, on l'a laissé parler pour voir un petit peu ce qu'il avait a faire, parce-que lui, il a des projets, nous on en a pas.

Jm : Quel genre de projet, il a ?

L. : Euh... lui, donc, il fait partie d'une association de lépreux, je crois, donc, il voulait monter un site, donc, euh... d'Internet, il voulait euh... donc Euh... donc euh... Qu'est-ce qu'il voulait faire ? Ben il voulait donc apprendre à faire les banderoles, à faire, donc, des affiches, etc.... Et puis voilà quoi !

Jm : Et donc, toi tu t'es, tu lui as dit quoi ? (Silence)... Tu lui en as dit quoi du club ?

L. : Euh... qu'est-ce que j'ai dit du club ? Je lui ai expliqué un petit peu ce qu'on faisait... J'ai expliqué ce qu'on faisait, ce que c'était, donc, la CAO donc, ce qu'on faisait un petit peu avant déjà, parce-que, bon, c'était un projet, comme tu disais dormant, donc, je lui ai expliqué ce que c'était avant.

Jm : Alors, quand t'as parlé, quand t'as expliqué ce que c'était que le Compu's Club, qu'est-ce que tu as mis en avant ? Du club, et de la branche ?

L. : C'est surtout la branche, que j'ai expliqué, pas le Compu's Club.

Jm : Ok. Qu'est-ce que tu lui a dit ?

L. : De la CAO ?

Jm : Oui, quels sont les éléments que tu as avancés, en disant la CAO, d'accord, bon on fait de l'informatique, c'est bien, hein, c'est notre étiquette...

L. : Oui.

Jm : Mais, est-ce que tu lui as avancé autre chose ?

L. : Euh... ben je lui ai dit qu'on était déjà plusieurs, donc, qu'avant on était quatre ou cinq, à peu près, qu'on se réunissait, on faisait, chacun faisait un petit peu, faisait comme il voulait, parce-que bon, c'est vrai, qu'avant, ça se passait comme ça, donc, avec Ph. & Na (4è entretien, ndlr), et donc chacun faisait... si moi je voulais faire un calendrier, je le faisais, si, si les autres voulaient faire, donc je sais pas moi... Une affiche, euh... ou des cartes de visites... Ils le faisaient.

Jm : Bon d'accord, ça c'est l'informatique. Euh... dans le... comment dire ? Quels sont les autres, il faut pas que je te le dise...

L. : Oui, oui.

Jm : ...Mais que ça vienne tout seul, Euh... Qu'est-ce que, qu'est-ce que tu... qu'est-ce que tu as avancé ? Quel argument tu as avancé ? parce-que bon, faire un calendrier, pianoter son ordinateur, il pourrait aller dans n'importe quelle autre association d'informatique, c'est clair...

L. : D'accord.

Jm : ...avec une étiquette informatique. Donc, qu'est-ce qui a fait, qu'est-ce que tu as avancé, toi, pour nous différencier des autres clubs informatiques ?

L. : Ben, c'est qu'on était libre, donc chacun faisait comme il voulait. Peut-être que si tu vas à d'autres associations donc, c'est, donc c'était tout le monde faisait la même chose alors que là, chacun est libre de faire, donc, ce qu'il veut.

Jm : Oui, et ça se passe comment quand on, quand chacun fait ce qu'il veut généralement ?

L. : Bien. On se donne un coup de main, donc c'est chacun, s'il y en a un qui a un petit problème, donc, il appelle l'autre et puis voilà ! Est-ce que j'ai répondu un p'tit peu à ta question ?

Jm : Hum, hum. Comment tu, tu définirais le club ? « Le club c'est », et puis donne-moi des termes, qui pourraient définir le club.

L. : Ben, je vais reprendre mon terme de tout à l'heure : un lieu de rencontres... Euh... qu'est-ce que c'est d'autre ? (Silence) C'est plusieurs rencontres, j'sais pas.

Jm : C'est un lieu de liberté puisqu'on dit qu'on peut faire ce qu'on veut, et puis quoi encore ?

L. : Et puis quoi encore ? (Silence) Je réfléchis. (Long silence) C'est pas évident comme ça, parce-que bon... C'est pas évident.

Jm : C'est la spontanéité qui m'intéresse.

L. : Bon, d'accord.

Jm : C'est ce qui te viens quand...

L. : Quand y'a des questions à choix multiples, dans quoi, ouais c'est ça, ouais, c'est vrai, tiens j'avais oublié, c'est ça.

Jm : Réfléchi ! Réfléchi à la réponse.

L. : (rires) Alors, un lieu rencontre, un espace de liberté, une... Je n'sais pas, moi, de...

Jm : Essaye de, de te représenter des situations, euh... dans tes relations avec les autres, dans des réunions, comment ça se passe, y'en a qui expriment des idées, comment on réagit, est-ce que en un mot ou deux, tu peux définir le club en disant, le club, « c'est, c'est ça », « le club, quand on vient là, on sait qu'on va trouver ça » « on sait que, on peut avoir telle valeur » ? (Silence) Non ? Bon on y reviendra après, ne t'inquiète pas ! Hum... on va faire différemment. Si toi aujourd'hui, tu devais présenter le club à quelqu'un d'autre. Supposons que tu es au club, que quelqu'un vient au club, et, et qui te dit : « Ah j'ai entendu parler du club, et qu'est-ce que c'est ? Explique moi ce que c'est ? ». Tu en dirais quoi ? Tu en dirais bien sûr tout ce que fait le club au niveau informatique...

L. : Oui.

Jm : ...à la base, mais tu dirais quoi de plus, pour intéresser la personne, pour nous différencier des autres clubs d'informatique ? Quelle est la différence du Compu's Club par rapport aux autres clubs Informatiques ? Qu'est-ce que tu dirais pour passer le, le message, et que la personne soit intéressée en disant : « bon, ben d'accord je viens pianoter, mais je trouve aussi autre chose » ?

L. : Alors, pour que je... comme tu dis donc, le... Pour nous différencier déjà des autres, donc, moi je ne connais pas d'autres clubs d'informatique, pour savoir qu'il y a des différences...

Jm : ...Clubs informatiques proposent des machines pour venir pianoter pareil quoi, donc...

L. : ...Oui, mais tout à fait. Je veux dire, j'en connais pas d'autres pour, pour savoir ce qui, ce qui, ce qu'il les... comment dire, euh... c'qui les différencie quoi !

Jm : Oui, alors, tu présenterais le club comment ?

(rires)

Jm : Quelqu'un qui vient, qui dit : « tiens, j'ai entendu parler du club...

L. : Ben toutes les branches déjà, ce que tu vas lui présenter...

Jm : ...tu, tu vas lui rendre service ?

L. : oui, oui !

Jm : Alors, une fois que tu as présenté... Alors, tu dis quoi des branches ? Au-delà de la CAO, on fait des cartes de visites, tu dis quoi d'autres ? Tu dis : « c'est des copains, on se tape dans, dans le dos, c'est convivial, c'est...

L. : Y'a une bonne ambiance,

Jm : Une bonne ambiance.

L. : Y'a ambiance, que j'ai oublié tout à l'heure de, de le dire, qu'y a une bonne ambiance.

Jm : Ça veut dire quoi, ambiance pour toi ?

L. : Ambiance, c'est que...ben je sais pas, on rigole, quoi, donc, on est pas là, c'est, c'est, donc on s'fait plaisir, que... Enfin un lieu de plaisir, j'allais dire, non. Mais on est pas, ch'ais pas, c'est pas... ben quand on fait les réunions, ou n'importe, on n'est pas, c'est bon, on n'est pas chacun... euh... donc chacun, chacun, comment dire ? On voit les rides sur son front, etc.... Donc on est... ch'ais pas, on vient, on est, on est cool, tranquille, et puis voilà.

Jm : Tu disais : « je m'y sens bien », ça se rapproche un p'tit peu à ça. Est-ce que tu peux préciser par : « je m'y sens bien, on prend pas les rides », est-ce que tu as d'autres, d'autres choses qui te font dire : « Je m'y sens bien » ?

L. : (Silence) Moi personnellement ?

Jm : Oui, oui. Oui.

L. : Bon déjà, déjà j'ai une fonction, enfin donc au Club, je suis donc Secrétaire Adjoint. Donc bon, j'ai une responsabilité en fait... donc... Qu'est-ce que, qu'est-ce qu'y a d'autres ? Euh... bon, je participe à pas mal de branches... je, enfin j'ai l'impression donc, que je, je, je, comment dire ? Qu'au sein du club, donc je, quand même, je, je donne un p'tit coup de main au club !

Jm : Oui.

L. : En général, à l'association.

Jm : Oui. Pourquoi tu as pris des fonctions de secrétaire adjoint ?

L. : On m'a forcé. Non c'est pas vrai ! (rires)

Jm : Ça peut être ça, hein !

L. : Non, non. Absolument pas !

Jm : C'est quoi ?

L. : Non, non, non ! Ben au début, j'étais administrateur, donc et puis voilà, donc, y'a, y'a, y'a deux ans. Donc, cette année Secrétaire Adjoint.

Jm : Qu'est-ce qui a fait que au départ, tu as été administrateur, et maintenant secrétaire adjoint ?

L. : Ben, au début, c'était pas évident, parce-que moi je pensais que, en étant administrateur, donc c'est vraiment, c'était, y'avait des contraintes, en fait, y'en avait pas, donc. Donc, c'est vrai, que au début, on m'a, j'ai un p'tit peu... J'avais, j'avais peur que ça me prenne, que ça me, que ça présente des contraintes.

Jm : Oui.

L. : Donc après, je me suis dit : « Bon, ben tant pis, je me lance, on va voir ce que ça va donner ».

Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait que tu t'es dit : « bon tant pis » ?

L. : Ben rien. Moi je suis quelqu'un qui a peur de rien, donc, qui fonce, quoi, donc. Je ne sais pas, donc.

Jm : Donc aujourd'hui...

L. : Que ce soit en milieu associatif, ou en milieu professionnel aussi, bon, je suis quelqu'un qui fonce.

Jm : Alors aujourd'hui, tu es Secrétaire Adjoint...

L. : Oui.

Jm : Qu'est-ce qui a fait que tu as augmenté justement ces responsabilités au sein du Club ? C'est...

L. : Ben, j'ai vu que j'avais pas de contraintes déjà en étant administrateur au début, je me suis dit : « Bon, ben tant qu'à faire, on va, on va aller au-delà, quoi ! »

Jm : Y'en a pourtant quelques-unes, des contraintes, ne serait-ce que le relationnel, ne serait-ce que visiter des...

L. : ...Oui, mais c'est pas...

Jm : ...des machins...

L. : Oui, mais c'est pas grave ! Pour moi, c'est pas des contraintes, donc, alors, ben sûr, on est pas obligé, je veux dire, si mon travail ne me le permettait pas, bon, je peux bien dire non, donc je sais que... j'sais que c'est pas une obligation, donc euh... au sein du club.

Jm : D'accord.

L. : Bon il faut, il faut l'faire, mais bon... si, si, admettons que j'ai un travail et que je peux pas aller à tel...donc, je sais pas, à France Télécom par câble, ou n'importe, je sais que quelqu'un d'autre ira à ma place. Je sais qu'entre nous on s'arrange, et puis voilà.

Jm : Très bien. Est-ce que tu fais partie d'une branche du club ?

L. : Oui.

Jm : Tu peux le...

L. : ...Plusieurs.

Jm : Plusieurs branches du club ?

L. : Oui. CAO, CEB, euh... Comnet, pratiquement toutes !

Jm : CAO, CEB, Comnet, pourquoi tu participes à tant de branches ?

L. : Parce-que j'ai déjà pas mal de temps libre.

Jm : Oui.

L. : Euh... parce-que je m'intéresse à, à tout.

Jm : Tout t'intéresse ?

L. : Tout m'intéresse, donc je suis curieux, donc, si demain y'a une autre branche etc., qui m'intéresse, peut-être que je vais dire « oui », donc j'en suis là.

Jm : Est-ce que ces branches-là sont, sont autonomes ?

L. : Oui, autonomes, oui.

Jm : Oui, enfin, je veux dire...

L. : Oui et non, bon c'est vrai que ça reste toujours Compu's Club bon.

Jm : Comment vous êtes organisés dans cette, dans ces branches ?

L. : Euh... comment on s'organise, bon, je sais que chaque branche a son propre compte, donc... euh... On est à... Chaque branche a son propre compte, bon, mais c'est toujours Compu's Club, c'est pas...

Jm : Mais au sein de la branche même ?

L. : Pour moi, c'est tu v...

Jm : ...Vous êtes organisés comment ? Euh...

L. : Ben, y'a un Trésorier, y'a un Pilote...

Jm : De branche ?

L. : Par exemple, oui, par exemple CEB, on a un Trésorier, on a, on a donc un, un Président, non y'a pas de Président. Donc un Trésorier, puis voilà.

Jm : Donc vous êtes organisés, avec un Pilote...

L. : ...Tout à fait, tout à fait, oui...

Jm : Des gens qui prennent des responsabilités au sein de la branche...

La : ...Tout à fait....

Jm : Toi-même, tu en as pris des responsabilités au sein de la branche ?

L. : Ouais.

Jm : Oui ?

L. : Ouais. Comnet, donc, coPilote.

Jm : Comnet, coPilote ?

L. : Ouais.

Jm : Très bien. Dans le sens autonome, euh... est-ce que lorsque vous avez des décisions à prendre, euh... ben, c'est le Compu's Club qui les prend ? Ou est-ce que c'est les membres de la branche qui les prennent ?

L. : C'est les membres de la branche.

Jm : Et là, le Compu's Club intervient ?

L. : Euh... ben disons que, les gens... Tous ceux qui font partie donc, de, de ces branches, font partie déjà du Compu's Club.

Jm : Oui, donc de fait...

L. : ...Donc, voilà quoi. C'est toujours les mêmes en fait, à peu près, qu'on voit.

Jm : Oui, donc...

L. : Donc, si on prend les décisions, c'est, c'est ces mêmes personnes qui y seront... Par exemple que ça soit au Conseil d'Administration, ou, euh... ou, donc, euh... Quand tu vois par exemple CEB, bon, quand y'a un concert ou n'importe, c'est toujours les mêmes qui se retrouvent. Si tu veux, y'a une partie qui y est, donc, comment dire, qui est dynamique. (Silence) Et c'est à peu près les mêmes qu'on voit, et c'est à peu près les mêmes qu'on voit dans toutes les branches.

Jm : Les mêmes, ça représente combien de personnes ?

L. : Je sais pas. On va dire, maximum, ça doit tourner autour d'une dizaine. Maximum.

Jm : Donc une dizaine de personnes ?

L. : Oui. A peu près.

Jm : Et comment ça se fait que ce soit toujours les mêmes, les autres qu'est-ce qu'ils font, parce-que y'a cent cinquante membres au club ?

L. : Tout à fait, ouais.

Jm : Alors, les cent quarante autres, qu'est-ce qu'ils font ?

L. : Ben, peut-être que eux, j'sais pas. Donc, chacun vient au club avec peut-être un projet. Ou y'en a p't-être qui viennent juste pour leur propre intérêt. Donc, y'en a peut-être qui viennent juste pour apprendre et après se casser. Je sais pas. C'est comme un peu de partout, donc... euh... voilà.

Jm : Mais, tu retrouves ces, exactement les mêmes, à peu près une dizaine de personnes, dans les trois branches dans lesquelles tu, tu navigues ?

L. : Pas dans les trois, mais en général, quoi. A peu près. Par exemple, tu regardes Comnet et CEB, c'est à peu près les mêmes.

Jm : Et combien, y'en a qui sont les mêmes ?

L. : Ben, y'a moi, y'a toi, y'a Jo (6è entretien, ndlr), y'a Jc (5è entretien, ndlr), euuuuh... qui est-ce qui y'a d'autre ? Euh... y'a maint'nant, et si y'a Pi (membre du Club), le nouveau. Y'a...

Jm : Il est chez Comnet, chez la CAO et chez... ?

L. : Non, non je parle pas de la CAO. Si, Il fait partie de la CAO, et c'est... euh... Comnet l'intéresse.

Jm : Comnet l'intéresse.

L. : C.E.B., il a...

Jm : ...Il est pas encore venu sur Comnet ?

L. : Si Comnet, mais la dernière fois, déjà Jo lui en a parlé, il a dit que ça l'intéressait. D'ailleurs, il est près à prendre l'abonnement, donc euh... etc. Y'a le nouveau aussi, là, comment il s'appelle déjà ? Euh...je sais pas. Enfin tu vois qui c'est, celui qui a les lunettes ? Qui vient à la Bourse donc Comnet aussi l'intéresse, et puis donc, si tu veux, donc, on retrouve, j'ai dis une dizaine maximum. Donc, bon on doit pas être loin, quoi !

Jm : Oui, oui. Y'a combien de personnes chez, chez, euh chez Comnet et chez, au CEB ? Une dizaine dans les deux ?

L. : Dans les deux ? Oh un peu plus quand même.

Jm : Un peu plus ? Y'a combien de personnes chez... à la Finance ?

L. : Je crois, maintenant, on doit être... neuf, à peu près. Je crois.

Jm : Neuf.

L. : Mais, y'en a toujours qui viennent tout le temps, et y'en a qui viennent pas. Par exemple...

Jm : Dans la CEB, vous êtes combien, même ceux qui viennent pas régulièrement ?

L. : Même ceux qui viennent pas ? Dans les deux ?

Jm : Régulièrement. Qui viennent pas régulièrement, qui viennent de temps en temps.

L. : On va dire une vingtaine.

Jm : Dans la Finance, y'en a une vingtaine ?

L. : Non, dans les deux : Finance et...

Jm : Dans la Finance d'abord, y'en a combien, à peu près qui viennent ?

L. : Une dizaine.

Jm : Qui sont inscrits quoi ?

L. : Oui. Une dizaine.

Jm : Une dizaine et au CEB, et Comnet ?

L. : Comnet, euh... je sais pas, huit à peu près.

Jm : Huit à peu près ? D'accord. Euh... Bien, alors ça se passe comment entre les membres ?

L. : Bien.

Jm : Dans la branche ? Bien ? C'est à dire, qu'est-ce que, quels sont les éléments qui te font dire : « ça se passe bien » ? Tu as eu l'occasion d'une scène, tu as participé à une scène qui te faire dire : « ben ça se passe bien » ? Que tu peux conclure, en disant : « ça s'passe bien » ? Est-ce que tu peux me donner un exemple d'une scène, par exemple ?

L. : Moi je sais, que, pour n'importe quel, enfin, j'ai pensé aux décisions, par exemple, si on veut prendre une décision, donc, euh c'est, chacun vote, chacun dit ce qu'il pense, hein ! Ben, s'il n'est pas d'accord, il dit qu'il n'est pas d'accord, mais c'est vrai que en général, donc, c'est... Quand on a une idée, on est, enfin... Comme pour Internet, par exemple, la plupart, t'as bien vu, tout le monde était d'accord, personne n'était, n'était contre. Euh... donc voilà donc. A ce niveau là, ça se passe déjà bien. Euh... Qu'est-ce qu'i a d'autres ? S'i y'a un truc qui va pas, donc, euh... on en parle, et bon, on essaie toujours de... oui, oui. Ben, c'est comme pour les leçons, donc, qu'on avait pris, t'avais vu la dernière fois, j'avais dis, enfin, moi personnellement, ça me...

Jm : Les leçons ?

L. : Ouais, les leçons, là, tu sais les leçons de la Bourse. Comment ça s'appelle ?

Jm : Ah, l'école là, le classeur !

L. : Oui, oui voilà.

Jm : Le classeur ?

L. : Oui, oui. Moi, j'en avais déjà parlé, y'a quelque temps, je disais que ça m'intéressais pas trop...

Jm : Ça t'intéressais pas trop ?

L. : Bon on a, on a laissé tombé un petit peu, et après donc, on en a reparlé, j'en ai reparlé.

Jm : Oui.

L. : Et bon, ben c'est vrai que...

Jm : On a laissé tombé une ou deux leçons ?

L. : Oui, Oui.

Jm : On a laissé tomber les leçons ?

La : Oui, pour le moment, on avait dit qu'on allait, qu'on allait les arrêter.

Jm : Ah ça, je suis pas au courant !

L. : Si tu y étais! Tu te rappelles pas, tu avais reçu le classeur...

Jm : Ah, la suite des leçons ?

L. : Oui, oui, voilà.

Jm : Ou de faire les leçons ?

L. : De faire, non.

Jm : Attend, attend. Tu voulais dire de faire les leçons ? Je comprenais pas. Donc tu étais pas d'accord de continuer à acheter...

L. : ...Voilà...

Jm : ...des leçons par correspondance, parce-que ça pouvait faire cher pour la branche.

L. : Ça pouvait faire cher, et... euh... c'est pas, c'est pas question de cher ou pas, mais c'est surtout que on arrive pas à suivre. On reçoit des leçons et...

Jm : ...C'est trop rapide...

L. : C'est trop rapide, et bon, nous, on avance à p'tit pas...

Jm : Mais pour ce qui existe là ? Cette avancée à p'tit pas, tu étais d'accord sur les formations, ou pas?

L. : Au début, j'étais d'accord. Mais après, j'ai vu qu'on suivait pas.

Jm : Tu es moins d'accord maintenant ?

L. : Ouais. J'ai vu qu'on suivait pas, il faudrait continuer...

Jm : Alors, est-ce que ça continue quand même ?

L. : Pour le moment, ça continue.

Jm : Ça continue ? Tu participes à faire les leçons toi-même ?

L. : Oui.

Jm : Alors là, on... Voilà une idée qui est exprimée, je suis pas d'accord avec quelque chose, comment ça se solutionne ?

L. : Voilà. Donc, j'ai dit que j'étais trop d'accord, donc personne n'en a parlé, et p'tit à p'tit, bon, ben, chacun disait ce qu'il en pensait.

Jm : Personne n'en a parlé ?

L. : Eh, non, c'est moi, en fait, qui avait soulevé le problème. Et... donc, et puis... on a décidé finalement de, j'ai réussi à convaincre tout le monde. Enfin. Donc avec mes arguments,

Jm : Convaincre, on parle pas de la même chose. Moi, ce qui m'intéresse, c'est pas de continuer les formations... continue, continue pas... je veux dire, acheter des formations, je veux dire, continuer ou pas... c'est entendu...

L. : ...C'est les leçons...

Jm : ...moi je parle : les faire, les leçons.

L. : Ah, d'accord.

Jm : Les faire, dans l'organisation, dans la relation, « je m'organise comme ça pour les faire », je...

L. : D'accord. ok, ok, d'accord.

Jm : Tu étais d'accord, tu étais pas d'accord... ?

L. : Si, si, j'étais d'accord. Ben c'est vrai qu'il y a un roulement. Oui, oui, y'a un roulement. Bon d'accord, ok. Moi je parlais de...

Jm : Y'a un roulement. Donc tu y participes ?

L. : Chacun son tour. Ouais.

Jm : Ça, pour faire ça, tu étais d'accord ?

L. : Oui. Tout à fait.

Jm : Bon alors, il faut que je trouve encore autre chose, ou tu n'étais pas d'accord.

L. : C'est vrai, oui, j'étais d'accord...

Jm : Ce qui m'intéresse, c'est de savoir quand tu es pas d'accord, pour savoir...

L. : Mais j'en ai jamais fait !

Jm : T'en as jamais fait ? Pourquoi, t'en as jamais fait ?

L. : Parce-que moi, j'étais Euh...

Jm : Parce-que tu n'en avais pas envie ? Tu ne te sens pas... Faire des résumés, ça te plait pas?

L. : Non, ça me plait pas trop, et bon, j'avais proposé de faire, donc, plutôt d'apprendre le vocabulaire, et donc, main'nant, de temps en temps, donc, je fais une petite fiche, avec des, des mots de vocabulaire, donc, un petit dictionnaire en fait.

Jm : D'accord.

L. : Et puis donc, voilà. Donc je participe quand même !

Jm : Qu'est-ce qu'ils disent les autres que tu participes pas au résumé de formation quand même ?

L. : Rien du tout.

Jm : Rien du tout ? C'est accepté ?

L. : Ben oui, de toute façon...

Jm : Donc, c'est toléré.

L. : Bien sûr, oui.

Jm : Voilà.

L. : Ben, je suis libre un p'tit peu. Si j'ai pas envie, je leur dis : « J'ai pas envie, ça me prend la tête...

Jm : C'est intéressant.

L. : ...ça m'prend la tête... Et puis voilà ! ».

Jm : Forcé, tu ne te sens pas forcé ?

L. : Non, non. Absolument pas.

Jm : Très bien.

L. : C'est un espace de liberté.

Jm : Très bien, un espace de liberté. Alors, tu disais tout à l'heure, dynamique, ce sont les mêmes personnes qui sont dynamiques, qu'est-ce qui te... Quels sont les... ce qui est visible, pour toi, qui te font dire, pour toi : « voilà, cet élément là, me fais dire que la personne est dynamique ».

L. : Ben, c'est le fait de participer déjà, de venir, euh... de passer pas mal de temps au Club, donc, voilà.

Jm : Oui donc, c'est passé pas mal de temps ? Et physiquement les gens, tu les vois comment ? Ils sautent au plafond, ils ont le sourire jusqu'aux oreilles, ils te tapent dans le dos, Euh...

L. : Ben non, peut-être pas ! Ils ne sautent pas au plafond, mais bon, ils sont souriants, et puis, Euh...donc, ouais ils sont souriants, et puis donc, s'ils viennent, c'est qu'ils sont bien, donc, ils se plaisent donc, à l'association. On ne force personne à venir ! Celui qui a pas envie de venir, il vient pas.

Jm : Et alors, qu'est-ce qui te fait dire qu'ils sont dynamiques ? Donc qu'ils participent à...

L. : Ben déjà le fait de participer est déjà quelque chose. Si moi je suis dynamique et que j'ai envie d'être dynamique. Donc, si je viens, si je viens tout le temps, donc, c'est que je suis dynamique.

Jm : Oui, est-ce que tu as d'autres éléments qui font dire que tu es dynamique ? parce-que tu peux venir et puis être une statue de cire, te mettre dans le coin et rien faire ! C'est possible.

L. : C'est participer également.

Jm : Participer à...

L. : Participer à plusieurs branches, ou à une branche, et puis voilà. Participer, je sais pas moi, à la recherche d'un local, ou participer, donc, à emménager, à déménager, à aller donc, voir telle... la Mairie, euh... bon, etc.

Jm : Alors dans les... parce-que je suppose que vous avez des réunions, quand vous faites ces formations, etc. Quand quelqu'un n'a pas d'idée, je reviens un petit peu là-dessus, puisque l'histoire de la formation, n'amène pas trop d'éléments, donc on va essayer de voir différemment, lorsque vous avez une idée qui est émise, quelqu'un qui n'est pas d'accord, ça doit arriver, puisque vous êtes une dizaine...

L. : ...Bien sûr, bien sûr...

Jm : ...Tu disais au CEB, huit, à peu près Comnet, donc il arrive un moment, nécessairement, deux ou trois ou peu importe...

L. : ...Tout à fait...

Jm : Des personnes sont pas d'accord. Comment ça se solutionne là ? Dans ces cas-là ?

L. : Avant de voter, déjà, on essaye d'écouter les arguments des autres, de celui, donc ceux qui sont pas d'accord et après, en fonction de ça... parce-que c'est vrai qu'au début on peut ne pas être d'accord, mais après avoir entendu certains arguments, on peut, donc, changer d'avis.

Jm : Oui.

L. : On peut changer d'avis...

Jm : Oui, mais par rapport à telle...

L. : Je peux avoir une position par rapport à telle, à tel...

Jm : Par rapport à tel avis, ça se solutionne ?

L. : Oui, tout à fait.

Jm : Alors, si personne ne change d'avis, comment ça se passe ? Vous vous crêpez le chignon, vous jetez les chaises à la figure, vous basculez ceux qui ne sont pas d'accord à travers la fenêtre... ?

L. : Non, non, non, bien, absolument pas ! Non, non.

Jm :

L. : Ça se solutionne tranquillement...

Jm : Comment ?

La : ...ben en discutant, c'est tout.

Jm : Ben oui, mais si on reste sur ces positions, en disant : « Ben moi, je suis pas d'accord », comment on fait ?

L. : Ben, si t'es pas d'accord, il faut m'dire pourquoi tu es pas d'accord. Donc, les arguments, donnez-moi les arguments...

Jm : Je te l'ai dit, « même si mes arguments ne sont pas valables, je reste sur ma position : je suis pas d'accord ». Comment ça se solutionne dans ces cas-là ?

L. : Ben, on vote, on vote à la fin, ça c'est à la fin. C'est ce que j'avais dit tout à l'heure.

Jm : Oui. D'accord.

L. : On vote. Voilà.

Jm : Vous allez voter...

L. : Voilà.

Jm : Vous essayez de convaincre...

L. : Tout à fait. Pour ça, je te dis, avant de voter, avant de voter je t'dis avant de voter on écoute d'abord les arguments...

Jm : ...Oui, tu l'avais dit après, excuse-moi...

L. : ...Oui, oui, avant de voter, on écoute d'abord les arguments des autres, on peut changer d'avis. C'est à dire, que moi, si moi que, si moi, je te dis qu'un truc, ch'suis pas d'accord, tu vas pas me dire : « On va voter d'abord », non, tu vas me dire : « pourquoi tu es pas d'accord ? » Je vais t'expliquer pourquoi je ne suis pas d'accord, et peut-être que ça va t'changer, donc, peut-être que tu vas changer d'avis.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te semble important dans le bon fonctionnement de la branche ?

L. : (long silence) Qu'est-ce qui me semble... ?

Jm : ...Important...

L. : ...Important... ?

Jm : Pour que la branche fonctionne bien, qu'est-ce qui te semble, que tu vois, que tu dis : « ça c'est important, ça permet que ça marche bien » ?

L. : Ben déjà, c'est de se voir régulièrement.

Jm :Oui.

L. : Parce-que, je sais pas, je donne des exemples, comme pour la CAO donc, etc. Euh... euh... donc, on se voyait au début donc régulièrement, après, donc il y avait Ph. (4è entretien), non c'est moi qui étais parti, plutôt. C'est moi qui étais parti, et eux, ils en ont marre, à mon avis, de se retrouver tous les deux...
Jm : Oui. Tu étais parti pourquoi ?

L. : Ben, j'étais parti au Maroc. Pour des vacances.

Jm : Pour tes vacances, au Maroc ?

L. : Voilà. Et donc, depuis que je suis parti, donc, bon ça, donc ben....

Jm : ...Donc il faut vous voir régulièrement pour que ça marche bien.

L. : Oui, tout à fait.

Jm : Et quoi d'autre, pour que ça marche ?

L. : Faire, avoir des projets, faire, donc suivre...

Jm : Suivre des projets ?

L. : Voilà. Suivre des projets, ou ça peut être projets personnels, ça peut être, je sais pas, n'importe.

Jm : quels genres de projets ?

L. : Ça dépend des branches. Je sais pas. Personnel ?

Jm : Oui.

L. : Je n'sais pas. Donc au niveau de la CAO, donc, c'est faire des cartes de visites, par exemple, un calendrier pour l'année d'après, ou faire un album photo, ou, puis voilà.

Jm : A la finance, là vous suivez quel projet ?

L. : Oui, à la Finance, c'est plutôt des projets, donc, euh... c'est pas, donc personnel ! C'est plutôt des projets, donc euh... comment dire ? Euh... (silence) aide-moi ! (je fais non de la tête). Donc c'est pas des projets perso... c'est pas des projets personnels, donc, bon à la CAO, c'est un truc que, moi, je veux faire, donc y'a que moi qui veux l'faire, donc je fais des calendriers, les autres, ils font ce qu'ils veulent. Mais, c'est vrai, qu'au niveau de Comnet par exemple, au niveau de, de CEB, donc, c'est des projets qu'on a tous ensembles donc. C'est investir, créer un club d'Investissement, donc on a une, comment dire ? Un... Une sorte de ligne à suivre, et on la suit.

Jm : Très bien. Est-ce que tu sais comment a vu le jour euh... la branche Finance ? La branche Comnet ? Est-ce que tu as participé à sa mise à jour ? A sa création ?

L. : Euh... je crois bien oui, je crois bien. Au début, c'était, non, c'était plutôt l'école de Bourse, je crois...

Jm : Oui. Tu as participé à sa création ? Qu'est-ce que vous aviez à... Donc, tu as participé avec d'autres personnes ?

L. : Oui, tout à fait.

Jm : Ou tout seul ?

L. : Non. Non, bien sûr.

Jm : Ou avec plusieurs personnes ?

L. : Bien sûr oui.

Jm : Vous... Tu t'es senti comment là, quand vous avez voulu créer ça ? D'abord, ça s'est passé comment ? D'abord ?

L. : Ça c'est passé, je sais plus qui avait lancé donc cette idée, de, on s'était dit, donc, on s'était réunis, bon y'avait quelques personnes qui étaient donc, intéressées, et au début, on a créé, plutôt donc, l'Ecole de Bourse. Et c'est vrai, donc, suite à ça, on a eu un projet, de plus tard, on avait dit de donc, une fois qu'on, qu'on, une fois donc, qu'on a appris un petit peu donc, les, les mécanismes de la Bourse, investir, donc, créer un club d'Investissement.

Jm : Et alors, au moment de créer cette branche, tu te sentais comment ?

L. : Bien ! Moi je me sens toujours bien ! (Rires) Moi si je me sens pas bien, je me casse.

Jm : Ah !

L. : Donc voilà ! Si y'a une branche qui, qui, qui me plais pas...

Jm : Te sentir bien, ça veut dire quoi, physiquement te sentir bien ?

L. : Ben... Ça veut dire quoi ? Ouais. Qu'est-ce que ça veut dire, en fait ? Au fond, ouais ? (silence) Ben, c'est toujours la liberté, je vais revenir encore à la liberté... C'est être libre...

Jm : ...Oui, physiquement, comment c'est toujours pareil ! Je, je te donne un autre exemple, il faut pas que je dise trop quoi : « tu sautes au plafond, tu te roules par terre, ... » ?

L. : (Rires)

Jm : Tu fais : « Ouais ! » Tu te fous à gueuler, Euh... Moi quelqu'un qui saute au plafond, qui a le sourire jusqu'aux oreilles, je me dis : « Il se sent bien ». Mais c'est la conséquence de quelque chose que je vois. Tu comprends ce que je veux dire ? Donc toi, te sentir bien, tu le définis comment "te sentir bien" ? Ça se caractérise comment "se sentir bien" ?

L. : D'être à l'aise. Tu vas me dire encore : « qu'est-ce que ça veut dire être à l'aise ? ».

Jm : Oui, oui. Ça veut dire, bé... euh... « j'ai les bras détendus », Euh...

L. : (Silence) Je sais pas. Au fond, au fond ouais. Je sais pas.

Jm : Je te donne un exemple. Par exemple tu dis : « être à l'aise ». Là, tout de suite, je sens que L. n'est pas à l'aise. Pourquoi ? Parce qu'il croise les bras, parce qu'il se met la main devant la bouche, ce sont deux éléments qui me disent L. n'est pas à l'aise. Tu comprends ?

L. : Ouais, ouais. (rires)

Jm : Voilà. Non, mais détends-toi !

L. : Non, mais je suis détendu ! Donc... non, mais je réfléchis donc, c'est pour ça...

Jm : ...Ce sont des éléments qui me font dire : « je le sens pas à l'aise. »

L. : ...Non, mais, malgré ça, je suis à l'aise quand même.

Jm : ...parce-que habituellement, je te connais habituellement, tu croises pas les bras, Euh...

L. : Bon parce-que là, c'est un peu sérieux, donc? bon...

Jm : Non, non t'inquiète pas !...

L. : Oui, non, mais je sais, non ben d'accord !...

Jm : ...C'est pas sérieux ! Il y a les trois quarts des trucs qui vont partir à la poubelle !

L. : Oui, oui, tout à fait.

Jm : Tout le monde, hein, donc t'inquiètes pas !

L. : Ben qui c'est qui, ben je sais pas, je sais pas si j'arriverai à teee...

Jm : ...Ben quand tu es à l'aise, tu te croises pas les bras, euh... euh... je sais pas moi ! Il faut pas que je te guide trop, sinon, ça va pas, quoi ! Il faut que ça vienne de toi.

L. : Je te le dis même maintenant, je suis quand même à l'aise, même si je croise les bras, je fais ça, ouais tiens, je réfléchis, donc, c'est pour, c'est pour envoyer les moteurs de recherche ! (rires)

Jm : Bon, allez, on va continuer, euh... où j'en étais moi ? Alors, une fois que ça s'est créer, ça s'est passé comment ensuite dans le rapport avec les gens, entre eux ? Dans la branche ? Quoique je parle de la Finance, pour ne prendre qu'un exemple, sinon, ce serait trop long, ça doit se passer pareil, ou si il y a des choses qui diffèrent, tu le dis, hein ? Tu peux passer de l'un à l'autre, hein.

L. : On se voit une fois de temps en temps, donc au début, c'était une fois toutes les semaines, je crois, les lundis, si mes souvenirs sont exacts, ouais, les lundis, je crois ou mardis...

Jm : Et entre les gens, les relations entre les gens, ça se passe comment ?

L. : Euh... ça se passe, ça se passe comment ? Donc, on se partage déjà les tâches, donc quand on fait des recherches etc., donc chacun...

Jm : ...Donc, ça, c'est dans la relation, ça ?

L. : Oui, oui.

Jm : Je veux dire entre les gens, dans les rapports entre les gens, ça se passe comment ? Vous vous disputez, euh... vous... ?

L. : ...Ben non, non absolument pas ! Je dirais encore bien, mais tu vas me dire toi : « ça veux dire quoi être bien ? »

Jm : Déjà tu dis c'est bien, donc...

L. : ...Oui, oui, tout à fait.

Jm : ...Donc, c'est déjà un résultat, donc, j'ai déjà ça. Bien, maintenant si après on peut affiner par un ou deux exemples qui font dire « je suis bien », euh... donc, dans les relations, alors, ça c'est, ça se passe bien ?

L. : Oui.

Jm : Mais, alors, donne-moi un ou deux exemples ? (silence) Que ça se passe bien ?

L. : (Silence) Bon, bien, on vient, on passe, on passe un petit moment, on discute, on se bat pas, on se...

Jm : Vous discuter de... d'informatique uniquement ? Ou de Bourse uniquement ?

L. : Ben de Bourse, de tout ! de...

Jm : De quoi d'autre ?

L. : C'est vrai que pendant la réunion, on essaye un p'tit peu de discuter que de ça. Mais c'est vrai que des fois, ça part dans les blagues ou n'importe, donc on essaye de...

Jm : Ça part dans les blagues. Voilà un exemple intéressant en disant que ça se passe bien. En racontant des blagues, on se raconte des blagues...

L. : Voilà.

Jm : Voilà, très bien, c'est ça, tu vois ! Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui font...

L. : Mais c'est vrai, parce-que, si t'essaies de retrouver un p'tit peu, c'est pas évident...

Jm : ...Oui, je sais...

L. : ...Mais, donc... Alors, pourquoi ça se passe bien ? Pourquoi ? Ça veut dire quoi "être bien" ? Etre bien, oui... Je sais pas. Tu demandes à quelqu'un, c'est pas évident de te le décrire...

Jm : Oui, je sais.

L. : T'es content, c'est quoi t'es content ?

Jm : Mais c'est parce-que on a pas l'habitude de décrire, je suis content...

L. : ...Oui, oui tout à fait oui.

Jm : ...Je suis bien, une bonne ambiance...

L. : ...Oui, tout à fait !

Jm : On a l'habitude d'un résultat, mais ce résultat n'est qu'un résultat ! C'est bien la conséquence d'un tas de petites choses qui font...

L. : ...Tout à fait...

Jm : ...et moi ce que je cherche, c'est ce qui fait lien justement. Dire : « y'a une bonne ambiance », bon, ben ça va, mais c'est bien de le dire, ça va... mais moi, j'ai besoin de savoir quels sont les tout p'tits éléments qui me font dire que ça va. Tu comprends, C'est ce lien-là que je cherche. Je suis motivé, bon, ben d'accord t'es motivé, mais pourquoi, t'es motivé, qu'est-ce qui fait ? Qui dit que tu es motivé ? Qu'est-ce tu as fait qui te motives ? Est-ce que c'est les autres ? Est-ce que un jour on t'a dit un mot gentil ? Est-ce que, parce-que, quand tu parles à quelqu'un et à telle personne, elle a toujours le sourire ? Tu vois, c'est tout ces petits trucs qui fait dire « bé, y' a une bonne ambiance ». C'est ça, c'est ça : je cherche, dans... C'est ça que je cherche.

L. : Je vais essayer, donc on raconte des blagues, on boit un petit café, on fume une cigarette, euh... puis voilà quoi !

Jm : Bon.

L. : ...On se chambre un p'tit peu, on...

Jm : Oui, c'est bon enfant généralement ? C'est bien perçu ?

L. : Oui, bien sûr ! Bien on se connaît bien, donc, ça fait plusieurs années, qu'on...On est une petite famille maintenant !

Jm : Alors qu'est-ce que ça t'as, ça t'apportes, personnellement, personnellement hein, qu'est-ce que ça t'apportes de participer à une branche, ou d'avoir pris euh... euh... des responsabilités au sein du club ? parce-que t'es très investi, tu étais administrateur, t'es Secrétaire Général Adjoint, tu es coPilote de Comnet, tu participes à la, à la Finance...

La : ...Toutes les branches, en fait...

Jm : ...tu es aussi à la CAO, euh...

L. : Ben, pour moi, je sais pas, mais j'apprends en même temps, donc moi, ce que ça m'apporte, c'est que j'apprends des trucs.

Jm : Oui, des trucs informatiques ?

L. : Oui, tout à fait, oui.

Jm : Et autre chose que l'informatique ? Est-ce ça t'apprends quelque chose ? Ça t'apprends la vie, ça t'apprends...

L. : Oui, ça m'apprend toujours la vie, le milieu...

Jm : La vie, c'est peut-être prétentieux, mais bon...

L. : Oui, le milieu associatif quoi. Donc, je, je...

Jm : Et pour toi, le milieu asso...

L. : ...Je croise des gens, donc euh... d'autres personnes, donc on se, donc on voit d'autres personnes, donc on, Euh... Comment dire ? On voit d'autres personnes.

Jm : Tu dis « ça m'apprend le milieu associatif », donc tu as appris quoi, sur le milieu associatif ? Ça t'apportes quoi, le milieu associatif ? (Silence)

L. : Qu'est-ce que ça m'apporte ? (Silence)

Jm : Euh... Est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples ? Que mais, tu dis : « Ben là, tiens d'accord, j'ai appris en informatique, mais ça m'a apporté autre chose », « tiens, je me suis fais un nouveau copain », ou, « tiens, j'ai fait la connaissance de quelqu'un qui était intéressant », ou au contraire, « tiens aujourd'hui, ils m'ont tous emmerdés, j'en ai marre, font chier »... (silence) Est-ce que tu as un ou deux exemples, non ?

L. : Oui, ben c'est qu'on rencontre des personnes, qui peuvent être intéressantes, donc qui vont, ben ch'sais pas.

Jm : On reviendra sur le problème par d'autres questions, peut-être que ça va permettre, permettre... Quelles, je t'en... peut-être maintenant avec tout ce qu'on a dit, ça va peut-être venir plus facilement : quelles sont les valeurs que tu attribues au club ? (Silence) Donc, c'est un... comment tu définirais le club ? Quelles sont ses valeurs ? C'est la question de tout à l'heure. « Le club, c'est, c'est ça », ben tu en as déjà dit pas mal, hein, je vais pas les reprendre, tu as dit : « C'est un espace de convivialité », « c'est un esprit club », euh... « je m'y sens bien », « c'est une bonne ambiance », est-ce qu'il y a d'autres valeurs ? Des valeurs plus classiques, Euh...

L. : Il y a aussi des valeurs, comment on dit déjà ? Je sais pas, des valeurs, euh... euh...

Jm : Donne un exemple.

L. : Pour les gamins, en fait ! Pour essayer de les motiver un p'tit peu, donc, pour...

Jm : Des valeurs d'éducation ?

L. : Voilà, ouais, ouais.

Jm : Vers les jeunes ? On est sensibilisé aux jeunes ?

L. : Voilà oui.

Jm : Quelle autre valeur encore ? Qu'est-ce qu'on apprend aux jeunes ?

L. : (Silence) On leur apprend à, donc à... à suivre des projets, à être motivé, donc à...

Jm : Comment on fait pour les motiver les jeunes ?

L. : (Silence) Ben avec des projets.

Jm : Et eux, ils viennent. Ils sont d'accord pour suivre des projets.

L. : Ben, c'est des projets qu'ils veulent suivre un p'tit peu donc. On essaye de, de les aider, donc, en leur donnant aussi des responsabilités. Justement, je sais que, je sais qu'ils ont leur compte aussi, donc...
Jm : Et qu'est-ce qu'ils ont comme, comme projet, comme...

L. : Ben, y'a le marathon Internet, y'a...

Jm : Quand ils viennent au club, qu'est-ce qu'ils font ?

L. : Ben, ils s'amusent.

Jm : Ils s'amusent.

L. : Oui. Ils s'amusent, et puis bon, puis ils...

Jm : Ils suivent leur projet...

L. : Oui, ils suivent leur projet, des fois, non, des fois, ils viennent pour s'amuser, pour jouer au... à leurs trucs là, je sais pas comment ça s'appelle.

Jm : Qu'est-ce qu'on leur fait faire ?

L. : Qu'est-ce qu'on leur fait faire ? (Silence) euh... c'est vrai que le mercredi, je viens pas souvent, déjà, y'a beaucoup de jeunes... y'a trop de monde !

Jm : Ce que j'essaye de te faire dire, juste une chose...

L. : Dis-le-moi, dis-le-moi !

Jm : ...Je ne veux pas te mettre sur la voie, parce-que si je te mets sur la voie, "je pipe les dés" Et si ça vient pas, bon, bé, ça vient pas ! C'est quelque chose qui t'as pas... qui t'aspas touché quoi.

L. : D'accord. Je sais pas, ben je sais pas, oui. Ch'ais pas. Peut-être... aide-moi un p'tit peu, peut-être ? (rires)

Jm : Je te le dirais après, si tu veux, mais pas maintenant, parce-que j'induirai vraiment, ça m'aiderai pas dans mon enquête, d'accord ? Voilà. Alors, qu'est-ce qui se passe, au sein d'une des branches, quand tu y participes, qui est déterminant dans la conduite du projet ? Qu'est-ce qui détermine la conduite du projet ? Dire j'ai un projet, ça va, mais n'importe quelle entreprise a des projets, paye des salariés et tu fais le boulot, quoi. Qu'est-ce qui fait, que là, au sein d'une association qui est sans but lucratif, avec des gens qui sont motivés, qu'est-ce qui te paraît déterminant ? Dans la conduite du projet ? Qu'est-ce qui fait que... ?

L. : Ben c'est que déjà, on a des projets, donc, c'est des projets quand même, donc que...

Jm : Ça a émergé comment ces projets ?

L. : Ben par les idées, tout simplement. Ça part d'une idée, qu'un membre donc, lance dans l'air, et puis donc, si ça nous intéresse, bon... En général, ça nous intéresse toujours, parce qu'on attend que des idées. Et puis, donc de ça, ça part, et puis, donc, on essaye de suivre ça jusque, jusque, jusqu'au bout. Comme pour le Club Investissement, c'est marrant, qu'on a... chacun investi dans le club tous les mois, donc, voilà, on a un compte, on a... et puis voilà !

Jm : Qu'est-ce qui te ferais quitter les branches, la branche Finance, par exemple ?

L. : Euh... Ben si vraiment on s'entend plus quoi ! Apparemment, bon, j'sais pas, on se réuni tous les quinze jours, que je vois que ça se passe mal... Tu vas me dire : « qu'est-ce que ça veut dire ça se passe mal ? »

Jm : Très bien. Bon tu as compris...

L. : (Rires) Je sais pas, donc. C'est, si je vois que les, les projets, ou alors, on avance vraiment pas... euh... Si je vois que on avance vraiment, vraiment pas, donc qu'on est toujours au même point... peut-être, peut-être que je vais partir, parce-que B. (membre du Club, ndlr), il a failli partir en fait du club. Parce qu'il dit : « Oh, ben de toute façon, on fait pas grand chose et tout ». Bon, mais c'est vrai, que moi, donc je me console un p'tit peu, avec, en m'investissant donc à coté, donc par Internet, donc moi j'investis, pour apprendre en dehors du Club. Donc j'investis en Bourse, euh... puis voilà quoi. Donc si vraiment, ça se passe mal, je vois qu'on avance pas, qu'on est toujours au même point, ou alors s'il y a des gens inintéressants, c'est à dire que, qui foutent la merde un petit peu, donc que... je sais pas...

Jm : ...Tu peux me donner un ou deux exemples ?

L. : ...Comme, je sais plus comment il s'appelle, au début qu'il venait ? A l'époque, on était encore chez REI (le second bailleur de l'association). Y'en avait un, il venait, il, il parlait mais pendant toute la, toute la réunion quoi, ch'sais pas, je sais plus comment il s'appelle, mais XY...

Jm : PG (membre du Club, ndlr).

L. : ...il parlait pendant toute, toute le, la truc, il nous laissait même pas parler, lui il disait un truc, c'était ça...

Jm : C'était agaçant, oui.

L. : Oui, il nous écoutait même pas, bon. Bien qu'il ait un peu d'expérience, mais bon c'est pas, on s'en fout quoi ! Bon, il peut dire ce qu'il pense, mais, faut laisser... faut laisser, faut laisser les autres parler aussi quoi !

Jm : Ça te ferais quitter la branche, ça ?

L. : Peut-être, oui. Peut-être.

Jm : Et donc, le fait de voir quelqu'un qui laisse pas parler les autres, qu'est-ce qu'il te faudrait faire pour essayer de changer cette situation ?

L. : Ben c'est lui dire, tout simplement !

Jm : Oui, et ça, il le comprendrait ?

L. : Ben toute façon, il peut le comprendre. S'il le comprend, s'il est intelligent, il va le comprendre bien, il va rester. S'il est pas intelligent, il va mal le prendre, il va partir ! Mais bon, si tout le monde est d'accord avec moi, donc, que, que c'est lui qui fout la merde, donc, on préfère que ça soit lui qui parte. Qu'on parte tous, il va se retrouver tout seul.

Jm : Alors, qu'est-ce qui te fait rester, en fait ? C'est justement l'inverse ?

L. : Ben, c'est qu'on s'entend bien, on est une petite famille, quelque part, on s'entend, on s'entend bien, quand on a des trucs qui vont pas, donc, on essais de les résoudre.

Jm : Par exemple ? Tu as un cas, quelque chose ?

Jm : Est-ce que, est-ce que tu as un cas à l'esprit de quelque chose au moment où ça n'allait pas, et comment vous avez arrangé les choses ?

L. : Euh... Voilà. Ben justement pour les leçons, tout à l'heure, ben je vais revenir encore aux leçons...

Jm : Oui...

L. : Bon, J'estimais que c'était...à part...

Jm : ...Racheter encore les leçons...

L. : Racheter, donc, racheter encore les leçons, j'ai, j'ai trouvé que c'était, donc Euh... Que c'était, euh... comment dire, qu'on arrivait pas à suivre, en plus, bon c'est vrai que pour le club, donc ça coûtait cher quand même, et donc, euh...

Jm : Si je comprends bien, vous étiez une dizaine de personnes, à la Finance,

L. : Oui, tout à fait.

Jm : Et tu étais le seul à être contre....

L. : J'étais le seul donc, à être contre, au début...

Jm : Et les autres ? Ils t'ont écouté ?

L. : Ils m'ont écouté, après ils ont dit, ouais, finalement...

Jm : ...Ils ont réfléchi...

L. : Finalement... t'as raison...

Jm : ...Ils se sont rallier à toi ?

L. : Voilà. Tout à fait.

Jm : D'accord.

Retournement de K 7 = ¾ d'h

L. : Après, ils m'ont dit, c'est vrai, finalement, t'as, t'as raison, euh...Voilà.

Jm : Très bien.

L. : ...On a arrêté de...Enfin. Voilà. On a écrit donc...

Jm : Alors, qu'est-ce qui passe dans, dans la section, enfin dans la branche Finance, qui ne relève pas directement du projet Club d'Investissement ? Autre chose ?

L. : J'ai pas bien compris ta question.

Jm : Est-ce que, est-ce que, il y a quelque chose que tu vois, que tu t'aperçois, qui n'est pas directement lié à la Finance ? Enfin, directement lié à cette idée, à ce projet de Finance ? Autre chose, tu vois ? Est-ce que tu vois des, des, euh... des liens qui se font entre des membres, quel type de lien...

L. : Ah, oui, oui, bien sûr !

Jm : Oui, bien sûr, mais...

L. : Oui.

Jm : Mais quel type de lien ?

L. : Oui, ben, je ne sais pas donc, euh... euh... ben, euh... voilà, je vais parler encore, je vais pas remonter très longtemps, donc euh... euh... donc je parle de la semaine dernière, donc avec Pi (membre du Club, ndlr), le nouveau donc, qui, qui, qui a créé son, donc qui fait partie de l'association des lépreux en France, et, euh... donc, c'est vrai que, jusqu'à, jusqu'à lundi dernier, bon, personne ne le connaissait donc. Ca va qu'on a discuté un p'tit, on a discuté quoi, une demi-heure ?

Jm : Oui (pour l'encourager à poursuivre).

L. : Il nous a expliqué un p'tit peu, et puis donc voilà quoi !

Jm : Voilà. Vous avez parlé donc des lépreux pendant une demi-heure...

Jm : Oui, tout à fait. Peut-être pas pendant une demi-heure, mais il nous en a parlé euh...

Jm : ...Pendant un moment...

L. : ...Pendant un petit moment, et puis, puis, donc quoi voilà ! Bon on a vu ce qu'il voulait suivre un p'tit peu, bon on lui a proposé qu'on pouvait l'aider un p'tit peu, mais bon, on n'est pas professionnel, hein !

Jm : Ouais, oui.

L. : On peut lui donner un petit coup de main, sans plus.

Jm : C'est ça. Qu'est-ce que tu aimes faire au Club, quand tu y viens ? A part le, oui, qu'est-ce que tu aimes faire au club ?

L. : Internet.

Jm : Internet. Donc de l'informatique.

L. : Internet et voilà. Un peu Internet, un peu discuter. Voilà.

Jm : Hum, et qu'est-ce que tu préfères, au Club ? (silence) Au-delà de l'informatique, tu préfères quoi ?

L. : Je préfère quoi ?

Jm : Oui. Bon, parce-que il y a peut-être mille choses que tu aimes faire...

L. : Oui.

Jm : ...Mais parmi ces mille choses, y a peut-être une ou deux choses que tu préfères ?

L. : ...Je peux pas dire que j'ai une chose que je préfère, c'est plusieurs trucs, plusieurs choses.

Jm : ...Donne-moi plusieurs choses alors !

L. : Ben, je vais reprendre encore, c'est discuter, c'est...

Jm. : Non, mais...

L. : Internet, Euh...

Jm : Donc, tu aimes discuter, c'est ça que tu...

L. : Oui, bien sûr.

Jm : ...Que tu aimes faire ? Internet ?

L. : Internet aussi, Euh...

Jm : Discuter sur l'informatique, ou...?

L. : Non, pas forcément, non.

Jm : Pas forcément ?

L. : Non, ça peut être de l'informatique, ça peut être de n'importe quoi, de, de...

Jm : Aujourd'hui, aujourd'hui, tu, tu viens chercher quoi au Club ? Qu'est-ce que tu viens chercher ?

L. : Je viens chercher ma baguette de pain ! (rires)

Jm : Non mais, au-delà de l'aspect matériel, au-delà de l'aspect informatique, puisque tu viens pour l'informatique...

L. : Tout à fait.

Jm : ...Nécessairement, tu viens pour l'informatique, à un moment donné ou à un autre, mais est-ce que tu viens chercher autre chose ? Qu'est-ce que tu viens chercher aujourd'hui ?

L. : Non, ben je, non.

Jm : Ben, ça fait plus de deux ans que tu y es, donc, par rapport...

L. : Ben, je viens peut-être plus apporter que chercher, je sais pas.

Jm : Ouais, tu viens apporter...

L. : ...Peut-être...

Jm : ...pourquoi tu apportes ?

L. : Ben pour les autres.

Jm : Ca t'apportes quoi, à toi d'apporter aux autres ?

L. : Ah ! Qu'est-ce que... Je sais pas, c'est dans la tête ça !

Jm : C'est dans la tête alors ?

L. : Je sais pas. J'aime bien aider les autres. J'aime bien. C'est comme à la Croix Rouge, hein ! C'est pareil !

Jm : Oui ?

L. : Qu'est-ce que je, ben le fait d'aller passer, je sais pas moi, une journée entière dans le froid, etc. pour aider quelqu'un, euh... ben voilà.

Jm : Tu as essayé de faire une bonne action ?

L. : Voilà, oui !

Jm : D'accord.

L. : On se sent utile ! Je sais pas.

Jm : On se sent utile ?

L. : Oui. Comme à la Croix-Rouge, donc c'est vrai que des fois, tu, je sais moi, donc, tu vas, donc, je sais pas moi, tu vas, on participe à pas mal de, de, comment dire ? De, de manifestations etc., donc euh... c'est vrai que des fois, tu, il fait froid, il pleut, n'importe, et, et t'es là, bon c'est vrai qu'on est tous bénévoles, on est pas payé ni rien, bon tu passes une journée quand même entière, sous, sous le, la pluie ou le froid ou n'importe, on n'est pas payé ni rien, et puis...

Jm : Et au club, tu te sens utile aussi ?

L. : Tout à fait ! Je pense oui !

Jm : Tu penses, ou tu en sûr ?

L. : Oui. Oui, ben j'en suis sûr, on va dire !

Jm : Voilà. Non mais tu peux te sentir utile...

L. : D'accord...

Jm : ...Y'a deux choses, tu peux ne pas être utile, mais te sentir utile.

L. : Je, je suis utile. Monsieur !

Jm : Voilà. Tu te sens utile.

L. : Je suis, je suis.

Jm : Tu es utile. C'est encore mieux !

L. : Voilà.

Jm : Très bien. Euh... Alors là, c'est une question qui est importante là. Est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples, qui t'ont particulièrement marqué dans tes relations avec les autres ? Ça peut-être un exemple positif ou négatif, qu'est-ce qui t'as particulièrement marqué, frappé, choqué, enthousiasmé, euh... quoi ? Est-ce que tu as un ou deux exemples ?

L. : Marqué, choqué ?

Jm : Enfin, marqué, choqué ou enthousiasmé hein !

L. : Oui, tout à fait, oui. Euh...

Jm : Tu peux, tu peux, par exemple tu peux dire bon : « ah ben tiens, dans telle situation, j'ai été très agréablement étonné qu'il y ait eu une mobilisation générale pour répondre à ça », spontanément ou pas...Qu'est-ce, quelque chose....

L. : Ouais, ouais...

Jm : Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a marqué, ou...

L. : Ben pour emménager déjà au club... C'est vrai qu'il y a eu...

Jm : Oui, qu'est-ce qu'il y a eu ?

L. : Y'a eu pas mal de personnes donc, qui sont venues nous aider, euh...

Jm : Ça, ça t'as marqué ?

L. : Ouais. A (1er entretien, ndlr) qui avait pas mal de travail...

Jm : Ça, tu as remarqué ?

L. : Ouais, et qui est venu quand même, donc, qui est venu pas mal de temps au club, pour, pour aider etc. donc, c'est vrai que bon... il aurait été au chômage etc., ok, mais bon, c'est vrai qu'il est venu, donc il a passé pas mal d'heures, donc, au Club, euh... c'est vrai. Voilà. Sinon, je, je réfléchis en même temps, je sais pas.

Jm : Ce sont des moments forts pour toi ?

L. : Des moments forts, Euh...(soupirs) Fort, est-ce que c'est le terme, je sais pas, mais bon. On va dire que c'est des moments qui m'ont marqués. Sinon qu'est-ce qu'il y a eu d'autres ? euh... euh... (soupirs), je sais pas, ouais comme ça, ouais...

Jm : Oui. Par rapport à ton...

L. : ...parce-que j'ai du mal à remonter, si tu veux, beaucoup en arriver à...

Jm : Tu as le temps, hein ! Tu as le temps.

L. : Oui, oui ! (silence) Peut-être que si tu me reposes tout à l'heure la question, je sais pas, mais bon.

Jm : Euh... alors, entre le moment ou tu es rentré au club, et aujourd'hui, est-ce que tu t'es aperçu que quelque chose avait changé pour toi ? Depuis que tu es au Club ? (silence) Chez toi, pour toi ou, depuis que tu es au Club, dans, dans ta vie courante, euh... professionnelle, familiale, au sein du club, personnellement, euh... tu te sens mieux, tu te sens moins bien, Euh...

L. : Alors, euh... Euh... tu m'as dis professionnellement ?

Jm : Non, non, non; c'est des exemples !

L. : Oui, oui, oui Je sais, ouais, tout à fait.

Jm : C'est pour te donner des idées, mais faut pas reprendre nécessairement ces thèmes-là. Est-ce que quelque chose a changé pour toi ?

L. : Euh... offff... non, à part que je participe de plus en plus, donc, aux activités.

Jm : Donc, ça, c'est un gros un changement ça.

L. : Oui, tout à fait, oui.

Jm : Un changement.

L. : Oui...

Jm : Et pourquoi...

L. : ...Que des fois, je me fais engueuler par ma femme, parce-que je...(rires)

Jm : Ça aussi, ça a changé ?

L. : Oui ! (rires)

Jm : Tu es moins là ?

L. : Parce-que, main'nant entre la Croix Rouge et, et, comment ça s'appelle donc ? Et donc le Club, c'est vrai que ça fait beaucoup de choses à la fois, euh...

Jm : Oui.

L. : Et puis voilà, quoi ! Ouais !

Jm : Et euh...

L. : ...Puisque moi donc, avec les deux associations, donc avec Compu's Club et maintenant avec la Croix Rouge, c'est vrai que je navigue pas mal. Mais bon, et j'ai pris une responsabilité donc au niveau du Club informatique, au niveau de la Croix Rouge aussi, et bon, ça fait...

Jm : Comment, comment tu expliques ce changement... que tu t'investisses de plus en plus ?

L. : Je sais pas. Donc je peux parler un peu de la Croix Rouge ?

Jm : Euh... ce qui m'intéresse, c'est le Club, moi. Ce qui fait lien entre le Club...

L. : C'est le Club surtout...

Jm : ...On en parlera après.

L. : Oui, oui, oui, Euh... Je sais pas, c'est peut-être le temps d'avoir un peu de temps libre, donc on peut aider, on peut, donc euh... être utile un p'tit peu, donc euh... donc euh... proposer ses, ses, ses services, je sais pas, est-ce que c'est une question de temps ? Mais je ne pense pas. Oui, parce-que bon, tous ceux qui viennent, c'est que, ils ont un p'tit peu d'temps quand même pour venir. Ils s'y sentent bien.

Jm : Et personnellement ? Voilà, c'est ça. Et ça aussi, ça a changé chez toi ? Tu te sens mieux ?

L. : Mieux qu'au début, oui, oui, oui.

Jm : Et ça tu l'expliques comment ? Tout ce que tu m'as dit avant, je suppose l'ambiance, que le, l'état d'esprit...

L. : Oui.

Jm : ...le Club, l'esprit famille...

L. : Tout à fait oui. Je sais pas, ouais. Mais c'est vrai qu'on se sent de mieux en mieux sans s'en apercevoir quoi. Je sais pas.

Jm : Oui. Alors, pour résumer là tout ce que tu m'as dit, qu'est-ce qui fait que tu y restes ? (silence) Pour essayer de reprendre un petit peu le plus largement possible.

L. : Qu'est-ce qui fait que j'y reste ? Ben j'ai pas mal d'amis, donc maintenant, donc au Club, euh...Bon je participe à plusieurs branches, donc ça, ça serait dommage de tout laissez tomber. Parce-que bon des fois, euh... il suffit qu'il y en ait un ou deux qui partent et... et la branche disparaît donc... comme la CAO, Euh...euh... sinon, qu'est-ce qu'il y a d'autre ?

Jm : Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le club ?

L. : Pour améliorer le club ? (silence) euh... euh... oui, oui, Qu'est-ce qu'il faudra faire ?

Jm : Qu'est-ce qui fait obstacle en fait queee... les autres membres qui ne participent pas, puissent plus participer ? Et que ceux qui participent, participent encore plus ?

L. : Euh... oui. Ben c'est peut-être les prendre en mains, euh... donc Euh...

Jm : Qu'est-ce qui fait obstacle ?

L. : Faire, faire de sorte qu'ils soient, qu'ils soient donc euh...bien à l'aise quand ils viennent, donc dès qu'il y a quelqu'un peut-être venir lui parler, machin, bon, essayer de, de voir un petit peu, donc, pourquoi il vient plus, bon, pour relancer donc euh... voir donc, s'ils ont des idées, donc les suivre, euh... euh... les écouter, quoi ! Les écouter. Oui, bon c'est vrai, qu'il y en a, qu'il y en a beaucoup qui viennent de temps en temps. Bon c'est vrai qu'avec le local qui avait fermé donc, on avait quand même plus de monde à l'ancien local quand même je crois que maintenant. J'ai l'impression, je sais pas. Non ?

Jm : Tu demandes ?

L. : Non, mais je veux dire avant, y'avait plus de personnes. J'ai, j'ai l'impression en fait que, je voyais plus de personnes qu'avant, à l'ancien local, que maintenant.

Jm : Y'a pas longtemps qu'il y a des nouveaux locaux, quand même !

L. : Oui. Tout à fait, oui. C'est sûr que ça fait pas longtemps. Donc, euh... donc qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce que ces gens, ils vont revenir, et c'est, bon, je sais pas. Il faudrait faire quelque chose pour que... ils reviennent pour eux, ça, je ne sais pas. (long silence) Est-ce qu'il faut pas les inviter un jour, je sais pas... boire un verre, manger des cacahuètes, je sais pas !

Jm : Oui ?

L. : Je sais pas.

Jm : Tu penses que ça peut être un élément important ?

L. : Je sais pas. Peut-être, je sais pas.

Jm : On verra, un verre ?

L. : Je sais pas pourquoi ils viennent pas, donc il faut...

Jm : Ben, bon ben c'est fini Lahcen.

L. : Oooooooh

Jm : Y'a quelque chose, peut-être, que tu voudrais rajouter, non ?

L. : Euh... non, pour le moment non. Non, je pense pas.

Jm : Non ?

L. : Je pense avoir tout dit, peut-être que j'ai oublié des trucs, je sais pas, mais...

Jm : Oui. Y'avait, y'avait une question là, qui était posée dans le questionnaire...

L. : Oui ?

Jm : ... "Pensez-vous que le club puisse parfois soulager une certaine solitude ?"

L. : Ah, mais, c'est sûr oui.

Jm : Oui ? Toi-même un moment tu as été solitaire ? Et ça, ça a permit de soulager cette solitude ?

L. : Euh... euh... oui, peut-être, oui, c'est vrai, oui. Peut-être. C'est vrai que je l'ai...

Jm : Peut-être, dans quel sens ?

L. : C'est vrai que je l'ai pas dit, ben quand j'étais ben euh... donc, euh... au tout début, donc quand j'étais marié, que j'étais, j'étais venu donc, euh... euh... non ça c'est avant le, attends, non je sais plus, si, si, j'ai adhéré au club, si j'ai adhéré au club, après, après m'être marié en fait, oui. Ben, ma femme, elle était pas là, donc en fait, elle était partie, et c'est vrai que ça permettait de, oui, oui, c'est ça. Ma femme, elle était pas là, elle était partie au Maroc, et donc, et ben donc, euh... et c'est vrai que... Peut-être que oui, et euh... ça permettait, donc, en fait de, de soulager la solitude.

Jm : Est-ce que le Club pour toi, c'est un lieu qui permet de soutenir les autres ? Qui sont dans la solitude justement ?

L. : Oui, oui, bien sûr.

Jm : Euh... Est-ce que c'est aussi un lieu de débat ?

L. : Bien sûr.

Jm : De message ?

L. : Bien sûr, oui, oui. C'est pour celui qui est seul ou n'importe, euh... je sais pas, il vient, il passe quelques moments au club, ça va lui faire du bien, il voit un petit peu, donc, tous les membres, il discute, il se fait des amis, euh... il fait des rencontres, euh... puis voilà. (silence)

Jm : Très bien.

L. : Mais c'est vrai que j'y ai pas pensé à ce, cette solitude. Peut-être, y'en a, peut-être qu'au sein du Club, y'en a peut-être qui viennent, qui viennent pour certains. Mais moi au début, c'était pas pour ça hein ! Mais peut-être qu'il y en a, y'en a plein, euh... peut-être qu'ils vont venir pour ça, quoi. Ils sont seuls, ils savent pas quoi faire, euh... l'informatique ils s'en foutent, mais bon, c'est juste pour venir...

Jm : Tu penses qu'il y a des gens comme ça ?

L. : Peut-être oui.

Jm : Tu as, tu as une ou deux personnes que tu as en tête ?

L. : Nnnnnnnnon. Non. Non. Parce-que bon, je connais pas la vie de chacun, donc. Je connais pas la vie de chacun, donc peut-être, donc, peut-être que sûrement qu'il y en a, hein !

Annexe 13 Huitième entretien

Au (Huitième entretien) le mercredi 14 février 2001, 19 heures 15. A notre domicile.

25 ans, pas activité dans une branche. Il a été lauréat d'un concours national de la jeunesse et Sports avec un projet de l'association. Aujourd'hui a un travail (travail temporaire Infographiste) après un long chômage. Adhérent depuis 2 ans. Peu présent à l'association. Correspond au questionnaire n°7.

Après annonce.

Jm : Comment as-tu connu le Compu's Club ?

Au : Ben ça, tu peux y répondre. Je suis coincé (rires) Eh ben, j'ai connu le Compu's Club grâce à une annonce de l'Anpe. Parce-ce que j'étais, donc, venu au Club... parce-que il y avait un poste prévu, ben le poste de La et maintenant celui de Ch (la nouvelle employée du Club, ndlr) et c'est comme ça que j'ai connu le Club.

Jm : Alors, quand tu es venu, quand t'es venu au Club, y'a quelque chose qui t'as séduit ? (silence) On te l'a présenté certainement ?

Au : Euh... C'est-à-dire ?

Jm : On a dû te présenter le Club ?...

Au : ...Ouais, ben oui...

Jm : ...Est-ce qu'il y avait quelque chose qui t'as séduit à ce moment-là ? A l'époque ?

Au : C'est vrai, que... il y a une chose qui... qui... qui m'a vraiment marqué, c'est que... jusqu'à présent... t'sais, pour moi Valence, ça a toujours été une ville morte. Tu vois, pour moi, c'était clair, j'avais vraiment envie de me barrer de Valence. Et, et de voir qu'il y a, qu'il y a une association, des gens, tu sais, qui, qui ont pour principe de, de, d'essayer de faire bouger les choses, de, de venir se rencontrer, un peu s'éclater et... comme je le disais se, faire bouger les choses, ça c'est vraiment... euh... ça m'a presque... euh... Comment dire ? Disons que ça... ça m'a vraiment déstabilisé dans, dans, dans l'opinion que j'avais de dire que Valence c'était une ville morte, quoi. Je m'suis, je m'suis, j'ai compris que finalement, Valence, y'a des gens qui bougent et que, et que ça c'est vraiment intéressant.

Jm : Et donc, quand on t'as présenté le Club et ses différentes activités, etc. Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'as particulièrement attiré ?

Au : (silence) Dans les activités ?

Jm : Oui, les activités, dans la façon de fonctionner, euh... Ce genre de choses... A l'époque, j'entends, hein ? Quand tu étais tout neuf, sans connaître le Club.

Au : Beuh pfu... je pense pas qu'il y a ai vraiment quelque chose qui ait, qui m'ai plus attiré que... enfin... une activité plus qu'une autre. Non, disons que... voilà.... C'est surtout le principe de base qui m'a intéressé. Après les activités c'était, c'était presque secondaire, quoi.

Jm : Si je dois résumer : tu es venu postuler à un emploi qui était vacant et... euh... tu as vu quelque chose... un certain esprit qui flottait là, ça t'as plu...

Au : ...Hum, hum...

Jm : ...et tu es resté.

Au : Voilà.

Jm : C'est ça. Tu disais tout à l'heure « une association, enfin des gens, qui avaient pour principe de faire bouger les choses ». Tu entends quoi par là : « faire bouger les choses » ?

Au : « Faire bouger les choses » c'est surtout... euh... Comment... comment expliquer ? Euh... (silence) Ben déjà, rien que... rien que... déjà se réunir autour d'une idée tu vois c'est vraiment un grand pas, quoi. Pour moi c'est « faire bouger les choses ». Plutôt que chacun ayant une idée, t'sais... Les idées, t'sais, c'est à la portée de n'importe qui. Tout le monde peut avoir des idées sur telle chose ou telle chose mais rien que... rien que le fait de se, de se regrouper autour d'une idée, t'sais... essayer de faire avancer l'idée, ça, c'est génial quoi.

Jm : Tu as à l'esprit une idée qui t'avais, au départ, euh... surpris... eet... agréablement surpris ?

Au : Euh... C'est-à-dire ?

Jm : Tu dis « faire bouger les idées, on peut avoir un idée » donc, tu as bien dû...

Au : Ah ouais, est-ce qu'il y avait un exemple qui m'a...

Jm : ...avoir une idée...

Au : Huuum, non pas spécialement. Y avait pas... Je sais pas s'il y avait un exemple, je n'me souviens plus très bien... (silence) je sais plus très bien s'il y avait un cas particulier qui, qui me poussait. Enfin, je pense pas, non.

Jm : Est-ce que tu as déjà eu une expérience de l'associatif ?

Au : (silence) Une expérience de l'associatif ? Euh...

Jm : Tu as déjà participé à des associations ?

Au : Euuuh... Non. (silence) Euhhh... Non pas en particulier. Disons queeuhhh... mon père faisait, `fin, était président de l'association de Vietnamiens Libres de Valence. Je crois que c'est le nom exact, je crois. Attends c'est Association des Vietnamiens Libres de Valence, oui, il me semble que c'est ça. Et... par ce biais, j'ai peut-être mis un doigt dans le monde associatif... Mais sans plus, quoi. J'ai pas vraiment participé à grand chose, quoi. J'ai... Si, j'ai participé aux différentes fêtes qu'y avait, t'sais. J'ai, j'ai peut-être aidé à monter deux, trois trucs mais c'est tout.

Jm : Et en fait de, de pas t'être engagé dans une autre association sportive, culturelle ou autre... il y a une raison à ça ?

Au : (silence) Euh... Sportive, oui, parce-que je suis pas très sport...

Jm : ...Ou autre, une association quelconque, hein...

Au : ...Ben...

Jm : Qu'est-ce qui a fait que tu n'as pas adhéré à une autre association avant le Compu's Club ?

Au : Certainement parce-que je n'ai pas eu l'opportunité de, de... de connaître les associations.

Jm : Alors, depuis que tu participes au Club, hein, depuis ton adhésion, est-ce que tu participes à une autre association ?

Au : Depuis, euh... non.

Jm : Non, toujours pas.

Au : Je ne crois pas.

Jm : Alors est-ce que...

Au : ...A moins que ce soit à mon insu, mais...

(rires)

Jm : Alors, est-ce que tu te souviens ce qui t'as, qu'est-ce qui t'as conduit à adhérer au Club ?

Au : (silence) Qu'est-ce qui m'a conduit à adhérer au Club ?

Jm : Tu étais venu pour postuler...

Au : ...Hum, hum...

Jm : ...Tu as... tu t'es rendu compte d'un certain esprit...

Au : ...Voilà....

Jm : Qu'est-ce qui t'as fait adhérer finalement ? Parce-queee... le, le poste a été pourvu par une autre personne. Qu'est-ce qui t'as fait adhérer au Club.

Au : Je crois que c'est, c'est une personne en particulier, je crois. Un, un « commercial » : Jm (rires).

Jm : Un commercial ?

Au : Non, non, mais c'est pas ça... c'est un monsieur qui s'appelle Jm, il a su me présenter les choses correctement... (rires)... disons, il a su vendre son produit et j'ai adhéré. (rires)

Jm : Non, sérieusement, est-ce que justement dans ce qui t'as été "vendu", hein, pour reprendre ta propre expression, dans ce qui a été présenté du Club, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'as conduit, en particulier, qui t'as conduit à adhérer au Club ?

Au : (Silence) hummm, pfu...

Jm : Ça fait loin, hein. Ça fait combien de temps que tu es dans...

Au : Ch'ais pas. Je ne sais pas. Ça doit faireeee... un peu moins de deux ans, quoi. Mais... je sais plus.

Jm : Tu sais plus. Est-ce que tu avais un projet autre que celui de te faire embaucher en venant au Club ? En rejoignant le Club ?

Au : (silence) Tu veux dire « est-ce que j'avais d'autres projets » ?

Jm : Oui, est-ce que tu avais une idée particulière ?

Au : Ahhh.

Jm : Quand tu a rejoins le Club est-ce que tu avais un projet, une idée particulière ?

Au : Dans quel sens ?

Jm : Est-ce que tu venais chercher quelque chose de précis ?

Au : Ah, non, pas du tout ! hummm... Ben ma première idée c'était... je me suis dit qu'c'était un Club informatique et donc... euh... si, si... je pouvais, je pouvais... `Fin, comment dire ? A l'époque j'aurais pu, disons, avoir plus de connaissances en informatique. C'est peut-être ça... euh...

Jm : C'est ce que tu attendais quand tu es venu rejoindre le Club ?

Au : C'est pas vraiment ce que j'attendais mais c'est peut-être ce que j'espérais, quoi ? Je me suis dit « ben voilà, puisque c'est un Club informatique, peut-être que... lorsque j'en sortirai, peut-être que dans quelques temps, je serai... beaucoup plus calé que je ne l'étais auparavant ».

Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler de toi, un p'tit peu, à l'époque de ta venue au Club ? Tu étais au chômage, donc, hein... par déduction ?

Au : Hum.

Jm : Tu étais célibataire ?

Au : mouiii.

Jm : Euh... Y a longtemps que tu cherchais du travail ? (silence) C'était pas récent, il y avait quelque...

Au : Ouais, ouais, bien sûr, ouais. mais, euh... Mais, euh... j'ai eu différentes périodes dans... dans ma vie. `Fin, bon ça fait un peu prétentieux de dire ça, j'trouve : « des périodes dans ma vie ». Ça fait un peu, t'sais, euh... : « je me souviens, y a quelques années (rires)... ». Non, disons queee... J'ai peut-être euh... (silence) euh... ben attend j'étais au chômage pendant un p'tit moment, c'est vrai. Et... (silence) Tu veux pas répéter la question là ? (rires)

Jm : Je, je te demandais : à l'époque, donc, euh... tu, tu avais un certaine situation, tu étais au chômage. Quand tu as rejoints le Club, est-ce que ça faisait déjà longtemps que tu étais au chômage ?

Au : Je pense que ça devait faire au moins six mois... que j'étais au chômage.

Jm : Au moins six mois ?

Au : Ouais, il me semble.

Jm : Alors...

Au : ...Ah non, qu'est-ce que je dis ? Ça devait faire trois ou quatre mois.

Jm : Trois ou quatre mois ? Tu faisais quoi avant ?

Au : Alors, qu'est-ce que je f'sais ? Ben, auparavant j'avais travaillé en imprimerie... en tant qu'opérateur de P.A.O. Et juste avant encore... j'avais, j'avais fait.... euh... le truc sur l'ambroisie, t'sais. Chargé de communication sur l'ambroisie... euh...

Jm : Alors, on va rentrer dans le vif du sujet, maintenant...

Au : ...Ouais, vas-y...

Jm : Aujourd'hui, euh... le Club c'est quoi pour toi ?

Au : Aujourd'hui, le Club, pour moi, ce serait, un... ce serait des instants de... J'irais pas jusqu'à dire des instants de détente... parce-que ce serait, peut-être, un peu trop fort... mais des, des récréations, en fait. (silence) Ouais, pour moi, ce serait plutôt, voilà, des récréations.

Jm : Quelle, quelle image tu en as, en fait, du Club ?

Au : (silence) ouh là... quelle image j'ai...

Jm : Quelle représentation tu t'en fais ? (silence) Qu'est-ce que ça représente pour toi, le Club ?

Au : Hummm... Ben, comme image, à part, euh... ben, je sais pas, euh... c'est parce-que je mets déjà des mots sur ce que je pense. C'est-à-dire que c'est des récréations, alors maintenant si tu veux une image, une image en particulier...

Jm : ...Il faut préciser...

Au : ...Une image, en particulier...

Jm : Il faut préci... oui, quelles valeurs tu peux attribuer au Club ?

Au : Ben, j'aime, j'aime beaucoup le Club parce-que comme je dis c'est de la récréation et pour, pour moi la récréation ça a toujours été très important parce-que... enfin... je sais pas si tu te rends compte, au, au, au bahut... mouais, c'est vrai que c'est, peut-être, un peu trop fort. Parce-que quand on est au bahut, tu vois, les récréations c'est peut-être ce qu'on attend le plus. Finalement. (rires)

Jm : Les bons élèves...

Au : Ouais, voilà, ouais. Et là ce serait des récréations plus... euh... plus volontaires, tu vois. C'est pas ce qu'on attend réellement mais, mais... on a envie d'y aller, quoi.

Jm : Les, les... pour en revenir aux valeurs du Club. Est-ce que tu as quelques expressions qui pourraient décrire le Club. Deux, trois expressions... Quelles valeurs tu attribuerais au Club ? (silence) « Le Club c'est... ça... », « Le Club, c'est ça... » (silence) L'image que tu peux en avoir, quoi ? (silence) C'est la même question que je pose différemment...

Au : Ben oui, je sais bien, je sais bien. C'est bien pour ça que j'ai presque envie de te donner la même réponse. (rires)

Jm : Réfléchis...

Au : La récréation, pour moi, ça paraît tellement évident. Enfin, tu vois, c'est, c'est... c'est quand même une image bien particulière quoi la récréation. Et c'est vraiment ce que j'essaie de te dire, quoi. C'est peut-être la meilleure illustration que je connais.

Jm : On va voir différemment : On va dire : si tu devais présenter le Club, qu'est-ce que tu en dirais ? (silence) Si tu devais présenter le Club à quelqu'un, euh... Tu ne sais pas si, ce dont il peut avoir envie. Donc tu vas présenter le Club d'une manière générale... euh... Qu'est-ce que tu en dirais ? Bien sûr tu présenterais les activités, hein ? Chacune des activités, donc, tu lui en toucherais un mot. Mais surtout pour essayer de le convaincre, tu avancerais quoi pour convaincre ?

Au : Ben je... c'est ce que j'fais avec la plupart des gens que j'ai amené jusqu'à présent, c'est... je leur explique tout simplement le principe de base. Le même qui m'a motivé à entrer dans le Club. C'est-à-dire : (silence) On peut couper ? C'est, attend, ben c'est la convivialité, c'est, c'est le fait de se retrouver entre des personnes totalement différentes qui sont là simplement pour, pour s'détendre, pour, pour communiquer ensemble, pas du tout pour se prendre la tête. Et ça c'est, c'est vraiment quelque chose de très important, quoi, le fait de pas se prendre la tête. On est là pour, vraiment pour... euh... je dirai pas pour s'amuser mais pour... euh... pour voir autre chose, quoi, voilà, euh... Je sais pas vraiment comment expliquer ça.

Jm : Puisque tu as déjà amené des nouveaux membres au Club... euh... tu l'avais présenté comment, le Club ? (silence) Pour les convaincre ?

Au : bennnn... ben... (silence) ben... je.... comme je viens de dire. Bon c'est un Club, on n'est pas là pour se prendre la tête, tu vois. On est là pour s'amuser. Les gens sont super sympa, on peut, on rigole... voilà... je veux dire... on n'est pas forcé de venir que pour faire de l'informatique ou autre chose, tu vois. On peut simplement venir pour... parce-qu'on a un petit moment de libre. On essai de voir... euh... pour rencontrer des gens, tout simplement. Ch'ai pas.

Jm : Bon, on va essayer de préciser deux, trois points là. Tu parlais de convivialité. Tu entends quoi par convivialité ?

Au : Ben... Ce que j'entends par convivialité... (silence)

Jm : Est-ce que tu peux me donner deux, trois exemples de convivialité ? C'est peut-être plus simple. Est-ce que tu as vu... est-ce que tu as à l'esprit...

Au : ...Par exemple, un exemple tout bête : souvent, tu sais, ça arrive que... par exemple toi ou n'importe qui, t'sais... on... on s'fait... on s'paye la tournée de boisson, t'sais. Ou sa tournée de clope ou ch'ai pas, tu sais, ce genre de chose, quoi... Je veux dire des choses qui sont relativement naturelles et... et... enfin voilà, quoi.

Jm : Est-ce que tu as un autre exemple de convivialité ?

Au : Un autre exemple de convivialité.... je vais dire... (silence) pfu... déjà que le fait de pouvoir entrer dans n'importe quelle branche, comme ça, t'sais. Venir voir ce qui... ce qui se passe... eeet... voilà. Même, même en venant et sans dire un mot, tu vois, simplement écouter ce qu'ils disent, tu vois, c'est, c'est... pour moi, c'est déjà de la convivialité, quoi.

Jm : Et là, à ce moment-là tu arrives comme ça... euh... "inconnu", entre guillemets, dans une branche... on te dit rien, il se passe rien... euh...

Au : Euh non, quand même j'irai pas jusque-là mais je, je... c'est vrai que si, par exemple... `Fin, si la semaine prochaine je devais venir, par exemple, à... à la branche Cao... euh... j'espère, j'espère qu'ils vont venir vers moi, qu'ils vont me dire « tiens, je vais te présenter, le, la Cao. Alors la Cao c'est ça, ça, ça » et moi je leur dirai « Ah ben ten, moi, justement j'ai pleins d'idées il faudrait qu'on fasse ceci, ceci, cela », tu vois.

Jm : Tu as eu déjà des situations de ce genre-là ?

Au : Ben, pour te parler franchement : jusqu'à présent j'ai pas eu l'impression de participer à fond aux branches. Alors...

Jm : Qu'est-ce qui t'en empêches ?

Au : C'est surtout le temps... C'est surtout... bon... ben voilà, quoi. Seulement on a eu des problèmes avec le Club, `fin, les locaux du Club et peut-être que ça, ça nous a un peu plus isolés, éloignés, quoi.

Jm : On avait fermé, oui. Hum... Si tu avais un peu plus de temps tu aimerais participer à quoi ?

Au : Si j'avais un peu plus de temps je pense que je participerai au Club de Finances... Euh... à Comnet... etttt... et je pense que j'essaierai de... d'aller voir un peu plus les jeunes chez Libertech (la branche Juniors, ndlr) parce-que j'ai vraiment envie qu'ils se bougent le cul... j'en ai un peu marre de voir... de les voir, comme ça, stagner... euh... Ça me prend un peu la tête, quoi. D'autant plus que c'était parti sur, sur un bon principe. Et... et y avait quand même du monde qui était motivé et là, tout à coup... euh... là tu vois bien, aujourd'hui, ils sont qu'deux... (ricanements)... T'vois... Bon, ça s'essouffle, c'est normal, bon, il faudrait peut-être trouver quelque chose... un nouvel élan... Quelque chose... pour ranimer la flamme, quoi.

Jm : Et ça, ça t'intéresserais de, de...

Au : ... Oh ben oui. Moi, j'ai envie, j'ai envie que, que ça bouge. Disons que... là j'ai... là.... l'autre jour, t'sais, lorsque j'ai amené mes amis, t'sais, pour Comnet et qu'on a discuté, donc, du Club, y en a un qui m'a posé une question et c'est vrai que j'ai pas su répondre. C'est, il m'a dit : « à Comnet, mais quels sont les projets que vous avez... en, en cours ? ». Je, j'ai pas su répondre. Eeet, et ça, c'est, quelque part c'est... j'ai eu, ça m'a... ça m'a... j'dirai pas que j'ai eu honte... mais je, je leur avais présenté le, le Club... t'sais, un peu... un peu de façon... peut-être... ch'sais pas, j'avais peut-être utilisé des mots... un peu, un peu trop forts... je sais pas, t'sais...

Jm : Lesquels ?

Au : Je sais plus exactement, mais disons... la façon dont j'ai... dont j'ai parlé avec eux, peut-être qu'ils... qu'ils semblaient extrêmement motivés et lorsqu'ils sont... lorsqu'ils sont partis du Club j'ai eu l'impression que cette motivation a vraiment diminuée, `fin, tu vois... j'ai, j'ai...

Jm : Après le passage au Club ?

Au : Voilà...

Jm : Et ça c'est dû à quoi d'après toi ?

Au : Ben... c'est dû... au fait que, que, que la plupart des projets avancent lentement... euh... et que...

Jm : Et pour essayer de les attirer au Club... Tu... ça serait bien si tu pouvais te souvenir de deux ou trois mots, deux ou trois expressions que tu... que tu appréciais comme fortes.

Au : En fait... j'ai pas eu vraiment... Ben, en fait ce qu'y a c'est que... eux i sont partis de leur projet, t'sais... En fait, donc, le, la personne qui travaillait avec moi... lui il m'a parlé un peu d'Internet de ce qu'il faisait et de ce qu'il comptait faire et moi je lui ai dit « voilà, au Club, y a des gens qui sont, qui sont calés dans le domaine, qui vont répondre à, à leur questions ». Parce-que c'est surtout ce qu'ils cherchent, tu vois. Ils veulent... les questions techniques... ils veulent... des réponses précises. Et je leur ai dit que le Club était fait pour ça et que... et que le fait de, de, de s'engager au Club, tu vois... c'est... je veux dire, ils sont pas obligés de faireeee... de faire cinquante mille activités, de s'insérer dans les branches, etc. Ils font vraiment ce qu'ils veulent, quoi. C'est vraiment à partir de là que je suis parti.

Jm : Tout à l'heure tu m'as parlé de Libertech (branche Juniors)... euh... Tu avais envie que ça bouge. Pourquoi tu avais envie que ça bouge ?

Au : Ben c'est peut-être, parce-queee... parce-que j'ai, j'ai présenté le projet "1,2,3 à vous de jouer !"...

Jm : Tu es Lauréat du concours "1,2,3 à vous de jouer !", oui.

Au : Voilà... Peut-être parce-que je, je, j'ai eu un pied dans la branche. C'est pour ça que... voit que ça, ça... que c'est resté au même point, t'vois, ça m'ennuie un peu et... Comme j'aime bien aller au bout des choses j'ai, j'ai pas envie de rest... de laisser voir les gens derrière moi. J'ai envie de les ramener au même niveau, tu vois, ch'ais pas...

Jm : C'est quoi le principe de Libertech ? (silence) Son fondement, c'est quoi ?

Au : Il y a un fondement ?

Jm : Ou du moins, ce que tu en as retenu ?

Au : Ce que j'en ai retenu ?

Jm : Oui, de Libertech ? C'est construit sur quoi Libertech ? C'est une Junior Association, Libertech. c'est construit sur quoi les Juniors Associations ?

Au : Alors là... là franchement tu me poses une colle parce-que je ne m'étais jamais posé la question.

Jm : Euh... Tu disais tout à l'heure, pour revenir un petit peu en arrière, tu disais : « le Club c'est super sympa ».

Au : Hum, hum.

Jm : Tu entends quoi par « super sympa » ?

Au : C'est que... jusqu'à présent je, j'ai jamais eu à m'engueuler avec des gens. J'ai jamais eu des mots même avec des gens... enfin... tu vois... pfu... enfin voilà c'est sympa, quoi. Les gens, les gens viennent... tu vois... ben voilà, quoi... c'est, c'est le principe du Club, c'est que on vient quand on veut... et de ce fait, on n'est pas là pour se foutre sur la gueule, quoi.

Jm : Alors, compte tenu du nombre de membres qu'il y a, comment tu expliques, en fait, que tu ne t'es jamais engueulé avec quelqu'un ? Est-ce que tu as déjà vu des membres s'engueuler entre eux, d'abord ?

Au : Non.

Jm : Non. Et comment tu expliques ça ?

Au : Ben... soit ils se cachent (rires), soit... euh...

Jm : Toi-même, donc tu ne t'es jamais engueulé avec quelqu'un, tu expliques ça comment ?

Au : Ben du moins, j'explique ça parce-que je suis pas du genre à m'engueuler avec les gens, déjà... d'une part... et en plus... euh... et en plus... euh... je veux dire, on n'a aucune raison de s'engueuler. Déjà on se... les gens qu'y a dans le Club... on se connaît pas vraiment énormément, quoi. Et donc, lorsqu'on vient c'est... on parle de choses vraiment ponctuelles, enfin, tu vois, c'est.... ça s'étend pas non plus, t'sais, dans la vie privée, etc. Enfin... parce-que les, la plupart des raisons d'engueulade ça touche plus la, la vie... je dirais... presque intime... et comme c'est pas vraiment le cas... y a aucune raison de se mettre sur la gueule.

Jm : Euh... Tu disais qu'on était pas forcé de faire de l'informatique au Club. On y fait quoi d'autre ?

Au : Dans le sens où, euh... En fait, ce que je voulais dire c'est que... parce-qu'on vient on n'a pas besoin d'être super calé en informatique pour être au Club, t'vois. C'est ce que je dis à la plupart des amis, t'vois. Parce-que eux, i m'd... `fin... moi, lorsque je leur dit, euh... qu'en fait le Club c'est un échange de bons procédés. C'est-à-dire que nous, on peut t'aider à apprendre des choses sur l'informatique et que toi, toi i faut que tu amènes quelque chose. Et là, là, en général ils me répondent « ouais, mais moi je connais rien à l'informatique... » et je leur dit « mais justement, on n'est pas obligé de faire que de l'informatique. tu peux venir apporter ton dynamisme, ton enthousiasme, venir encadrer les gens, même venir raconter des blagues... », par exemple. (sourires) `Fin c'est, c'est comme ça que... Tu vois, en général c'est ce que je dis.

Jm : Euh... Est-ce que... Bon, tu, tu es venu cet après midi, au Club.

Au : Hum, hum.

Jm : Est-ce que tu as fait de l'informatique ?

Au : Non... Je dirai même que rarement... rarement je fais de l'informatique, au Club.

Jm : Tu viens y faire quoi, alors ?

Au : Je viens discuter avec les gens. J'essaie de voir s'il y a des projets à, à faire avancer ou quoi que ce soit, quoi.

Jm : Alors, tu parlais... euh... qu'on peut apporter son dynamisme... tu entends quoi par dynamisme ?

Au : Ben ç't'a dire, comme je t'ai dit : essayer de faire avancer les choses. Tout simplement, par, par ce, par ce qu'on sait faire... euh...

Jm : Est-ce que tu as un ou deux exemples ou trois exemples de dynamisme que toi tu pourrais produire ? (silence) Est-ce qu'il t'arrives d'être dynamique au Club ?

Au : Euh... j'espère bien. (rires)

Jm : Bien, ça se caractérise comment alors ?

Au : Par mon... euh... ma façon, t'sais, d'être un peu exubérant... à raconter des choses un peu fortes... je sais pas... (rires) Ou alors, tout simplement, euh... comme je fais là pour, pour lancer le Marathonet (projet Juniors, ndlr), trouver des idées. Essayer de voir comment est-ce qu'on peut rencontrer les gens, etc., quoi. Essayer de se creuser la cervelle, tout simplement.

Jm : Alors, qui, qu'est-ce qui te... tu participes à une branche, actuellement ?

Au : Non, pas du tout.

Jm : Non. Qu'est-ce qui teeee... qu'est-ce que tu aimes faire au Club ?

Au : (silence) Discuter avec les gens.

Jm : Uniquement ! Discuter avec les gens ?

Au : Ouais. Sur des sujets en particulier.

Jm : D'accord. Alors, est-ce que t'as remarqué comment ça pouvait se passer entre les membres de l'association ? Dans leur relations, leurs façons de faire, la façon de s'organiser, de discuter.

Au : Ben, euh... je peux... on peut imaginer queee... qu'y a des... que dans le Club, certaines personnes se connaissent plus que d'autres et qu'à partir de là... peut-être que les discussions tournent... autour de ces personnes-là... enfin... plus que d'autres. `Fin... je sais pas. Qu'est-ce que tu veux dire... Qu'est-ce que... Essai de préciser ta question. Enfin, ou, ou plutôt de répéter ta question.

Jm : Euh... Comment dire ? Bon, tu, tu t'es positionné comme observateur de temps en temps. Tu as dû être témoin de scènes, de façons de faire entre membres, entre gens. Qu'est-ce que tu en as retenu ? tu en as retenu... euh... Bon, tu parlais de dynamisme, d'enthousiasme tout à l'heure. On a précisé dynamisme. est-ce que y a d'autres qualificatifs d'une relation qu'il peut y avoir entre deux membres ? (silence) Dont tu aurais été le témoin ? Est-ce que tu as un ou deux exemples ?

Au : Maintenant que j'y ai... maintenant que je me souviens bien, je pourrai presque revenir sur ce que je disais tout à l'heure... et, et dire que finalement, c'est vrai j'ai peut-être déjà vu des gens s'engueuler. Peut-être.

Jm : Et comment ça s'est terminé ?

Au : Euh... Ça s'est terminé par... euh... humm... je sais plus trop. Mais jusqu'à présent, je pense que les engueulade... Enfin, les engueulades, lessss... les hausses de température, on va dire, que j'ai remarqué jusqu'à présent ça concernait surtout Libertech, les jeunes ettt dans ce cas-là... je dirai pas que c'est normal, mais presque. Parce-que, finalement, les jeunes il faut vraiment les motiver, il faut... `fin voilà, quoi, t'sais... Euh... C'est pas évident à, à manier les jeunes. Je le sais, j'ai, j'ai été jeune. (rires)

Jm : Qu'est-ce qu'il faudrait leur apprendre aux jeunes ?

Au : (silence de réflexion) Il faudrait leur apprendre à voir les choses de plus loin. `Fin, avec plus de recul, mais lorsque je dis ça... j'ai, j'ai presque l'impression de prendre un coup de vieux... Ouais, parce-que...

Jm : Quel âge tu as ?

Au : J'ai 25 ans. Et, et en fait... c'est vrai, lorsque je vois J (le Président Junior, ndlr) par exemple, la façon dont il se comporte, etc. t'sais. Je me dis mais... merde... j'ai trop l'impression de me voir il y a quelques années, tu vois. C'est-à-dire, euh... un mec pratiquement j'm'enfoutiste, etc. Et je me rends compte de ce que je suis maintenant, t'vois. Et ben, je me dis que... (silence) Si j'avais su, à l'époque, tout ce que je sais maintenant, certainement, que... j'aurai p't-être... ça aurait été complètement différent, c'est vrai, mais c'est pas possible.

Jm : Alors, qu'est-ce qu'il faudrait leur apprendre ?

Au : Ce qu'il faudrait leur apprendre ?

Jm : Ouais.

Au : Aàà, à maîtriser le conflit des générations.

Jm : Oh, il faut m'expliquer.

Au : Oui, je crois bien. Eh bé c'est simple. Moi j'ai l'impression que chaque génération refait les mêmes erreurs que la génération précédente, `fin, que toutes les générations. En fait, tu vois, là... quand on est jeune on fait les cons, on fait n'importe quoi. Quand on devient un peu plus vieux, on se rend compte de ce qu'on fait, et cætera. On prend plus de recul et lorsqu'on est encore un peu plus vieux, eh bé, on essai de faire en sorte que les jeunes ne fassent pas les mêmes bêtises. Et pi, ben les jeunes qui sont là... i disent « non, on s'en fout de ce que tu dit, t'sais, nous, on a envie de faire ce qu'on veut ». Puis en fait c'est toujours la même chose. C'est comme un cercle vicieux, tu vois. Et... euh... et faire en sorte que ça s'arrange... je vois pas du tout... je vois pas trop comment ça... à part euh... ch'ais pas.... euh... leur montrer vraiment... Non, même, c'est pas possible, quoi... `Fin, moi je pense que... Pfuu.

Jm : On ne sait pas comment il faudrait faire ?

Au : Voilà, on n'a pas vraiment la réponse. Si on avait la réponse, je pense que ça s'saurait.... Même si je pense que chaque génération devient plus intelligente, ça c'est vrai. Mais on fait plus ou moins les mêmes bêtises... ben, les mêmes expériences, quoi, finalement.

Jm : A ce moment-là, quelles valeurs il faudrait leur proposer pour que justement ce conflit des générations, ou conflit tout court, puisse se réduire ? Qu'ils puissent progresser ? Quelles seraient les valeurs qu'il faudrait leur inculquer, leur faire passer... Leur exprimer...

Au : ben... euh... Comme ça, sans réfléchir, je dirai des valeurs qui, qui leur ressemble, des valeurs plus proches d'eux... Eeet, mais maintenant, en y réfléchissant, je dirai... je sais pas (rires).

Jm : Réfléchis-y mieux alors.

Au : Voilà, oui. Parce-que c'est facile à dire mais, euh...

Jm : Quels principes, plutôt que valeurs, alors. Voilà, quels principes de communication il faudrait leur inculquer...

Au : Mais, voilà. Alors, voilà... moi, moi, moi, je, je, je pense qu'il n'y a pas vraiment de principe, en particulier. Pas de...

Jm : ...Quelles base...

Au : ...Y a pas de base, en fait, y a pas de base... Je, je... Ça dépend du jeune, ça dépend du jeune. Par exemple J, t'sais, sa façon d'êtreeee, euh, d'être vraiment j'm'enfoutiste complètement, tu vois. Ch'ai pas ça serait... il faudrait une certaine approche... par rapport à lui... Ben, par exemple un autre garçon, style... euh... Jon (Trésorier Junior) ou Ale (membre Junior), tu vois, ce serait complètement différent. Par, par exemp... A, A, A le, par contre s'est vrai qu'Ale (silence) il est, il semble peut-êtreee... je dirai pas plus mâture, mais, peut-être plus ouvert d'esprit. Dans le sens où, où il écoute mieux. Mais, euh... maintenant, à dire s'il comprend mieux... je, je sais pas.

Jm : Justement, je, je, je reformule ma question : qu'est-ce qu'il faudrait leur apprendre ? Quels principes il faudrait leur inculquer ? Dans la communication, est-ce qu'il faudrait leur expliquer, non seulement leur expliquer, mais leur montrer et puis prendre des situations pour éviter qu'il y ai un conflit ?

Au : Il, il, il faudrait, qu'il puisse tous, qu'ils puissent tout, tout savoir. C'est-à-dire, la façon, la façon d'écouter déjà. Ça, c'est une chose de vraiment primordial. Et la façon de voir les choses... Eeet....

Jm : Et il faudrait qu'ils les voient comment ces choses ?

Au : Avec beaucoup plus de recul que...

Jm : ...Mais ça veut dire quoi « plus de recul » ?...

Au : ...Qu'est-ce qui va pas. Mais c'est-à-dire : toi, tu leur proposes quelque chose. Eux, leur premier avis c'est « j'aime » ou « j'aime pas », tu vois. Mais... euh... i pensent pas, par exemple « t'aimes pas mais peut-être que ton voisin, il aime », tu vois ce genre de chose, par exemple. Ça c'est le genre de chose je pense que... iiii...

Jm : Comment on pourrait appeler ça ?

Au : Comment est-ce qu'on peut appeler ça ? Ch'ai pas, euh...

Jm : Est-ce qu'il y a un nom pour résumer ça ?

Au : Le recul ? La remise en cause ? `Fin, la remise en question, ch'ai pas ? Des trucs dans ce genre.

Jm : Est-ce que le Compu's Club fait ça ? Il sait faire ça ? Et si non, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que le Club le fasse ?

Au : Euh...

Jm : Envers Libertech, hein ?

Au : Euh... Je crois pas que le Compu's Club le fasse... Qu'est-ce que le Compu's Club peut faire ? Alors ça si j'avais la réponse je crois que je serai un dieu. Mais, euh... non peut-être pas mais je veux dire : ce serait vraiment bien. Mais euh... Pfuu... ch'sais pas... euh... moi, je dirai presque, euh... inciter les jeunes à lire plus de livres... Mais bon, voilà, je me rend compte que moi, à l'époque... `fin... quand j'avais plus ou moins leur âge... on m'aurait donné un livre à lire, j'aurais fait « ben non, pas question, hors de question ». Alors que maintenant, tu vois je...

Jm : Alors qu'est-ce qui t'as fait changer ?

Au : C'est, c'est, ch'sais pas... c'est l'âge, l'expérience. Ch'sais pas, l'envie de découvrir des choses. Ah ben voilà !

Jm : Qu'est-ce qui te donnes cette envie ?

Au : Qu'est-ce qui m'a donné envie de découvrir des choses ? Eh ben, hum. En fait, je crois que c'est parti du lycée. Lorsque j'ai quitté le lycée... Parce qu'au lycée je m'emmerdais, mais grave. je me f'sais chier. Je faisais toutes les conneries possible. En fait en partant du lycée, et ben, j'ai, ch'sais pas... Depuis le départ du lycée, t'vois, j'essaie de, de découvrir de plus en plus de choses... Et, et ça m'intéresse, quoi. Disons que depuis ça m'interpelle quelque part. Tu vois, chaque fois que j'apprends de nouvelles choses, tu vois, je trouve ça génial. Et tout ça, c'est parce-que, ch'sais pas, parce-que j'ai quitté le lycée, parce-que au lycée il y avait rien d'intéressant. `Fin pour moi, quoi.

Jm : Alors quand tu étais au lycée, à l'extérieur tu avais le type... tu n'avais pas le type de récréation comme le Compu's Club association ?

Au : Pas du tout.

Jm : Donc, les jeunes, là qui viennent au Club, ont ce type de récréation. Ils sont en dehors du lycée...

Au : ...Enfin, j'avais des récréations, si j'av...

Jm : ...Alors quels sont les éléments...

Au : ...ais des récréations. Mais, ouais, d'accord... pas dans le même type Compu's Club, c'est vrai.

Jm : Donc, ces jeunes-là, ils ont ce type de récréation qui est le Compu's Club. Il sont en dehors du lycée. Donc, quels sont, quels seraient les éléments déclenchant pour que, justement, ils puissent évoluer, ils puissent changer ? Quels principes il faudrait leurs, leurs, leurs avancer ? Quelles valeurs il faudrait leurs inculquer pour qu'ils puissent communiquer ? Pour qu'ils puissent avancer dans leur projets ? Qu'ils changent leur attitude ? (silence) Est-ce que tu as vu le Compu's Club faire des actions dans ce sens ?

Au : Euh... j'crois pas, non.

Jm : Non ? Tu viens régulièrement au Club ?

Au : Euh... régulièrement, euh... non, pas vraiment, non.

Jm : Alors, c'est, c'est... ta fréquence de fréquentation ?

Au : Ben, ben, depuis qu'on a rouvert euh... J'essaye plus ou moins, tu sais, de revenir, euh... au moins une fois par mois. Au moins, si ce n'est deux. Mais là, non, ces derniers temps, c'est vrai j'suis, j'suis, j'suis venu... je dirai pas toutes les semaines, mais presque une fois par semaine... Et puis là cette semaine je suis venu deux fois, alors bon, je vais pas revenir avant un mois, quoi. (rires)

Jm : Alors qu'est-ce que tu viens chercher aujourd'hui au Club ?

Au : Maintenant, depuis que Ch (la nouvelle employée du Club, ndlr) est là, j'ai l'impression que... que les choses vont peut-être avancer un peu plus vite. Et maintenant, j'ai, j'ai certainement plus envie qu'auparavant de venir au Club parce-que j'ai... parce-que j'espère que ça va vraiment avancer comme, comme j'aimerai que ça avance. C'est-à-dire que le "Journal Multimédia" j'aimerai bien que ça se fasse. J'aimerai bien que "les Ados sur le Rézo" ça se fasse. J'aimerai bien que tout ce qu'on a prévu, tu vois, se fasse, quoi, tout simplement. (silence) parce-que c'est bien, parce-que c'est.... Je veux dire : les idées de départ étaient vraiment intéressantes. Et voilà, quoi, on a beau... on n'a pas encore abouti, quoi.

Jm : Est-ce que tu peux me donner la raison pour laquelle, si tu avais un peu plus de temps, tu choisirais la Finance et Comnet ? Est-ce que ce sont les gens ?

Au : Euh... non...

Jm : Est-ce que ce sont les projets ?

Au : Non, la finance parce-que j'ai toujours eu un, une certaine attirance pour l'économie, t'sais... j'ai... je, je... j'étais en section économie sociale. `Fin ES. `Fin anciennement B. ch'ai pas si tu vois ? Bac B ! Ça te dit rien bac B ? `Fin bon, voilà. et donc, je connaissais déjà de l'économie. `Fin surtout les théories économiques, t'sais : sur Kentz, Smith, etc. Et je, j'avais déjà... comme je connais déjà un petit peu l'économie je voulais essayer d'en savoir plus sur, sur les petites ficelles de la Bourse, quoi.

Jm : hum, hum, Alors, euh...

Au : ...Et Comnet parce-que, parce-que c'est Internet, parce-que c'est la technologie... "d'avant garde", entre guillemets, et puis voilà. Et que j'y connais rien et donc j'aimerai bien apprendre plus de choses.

Jm : Donc, tu viendrais pour apprendre, là ?

Au : Voilà.

Jm : Est-ce que tu peux me donner un ou deux exemples qui t'ont particulièrement marqué dans tes relations avec les autres, dans le cadre du Club ? Un ou deux exemples. Ça peut être des exemples positifs ou négatifs, hein ?

Au : (silence) hummm. Des exemples qui m'ont marqué ? hum, hum (silence)

Jm : Est-ce que tu t'es dit : « tiens, ça c'est super bien » ou « ça, c'est minable, ils font n'importe quoi ». Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'as marqué ?

Au : (silence) Ben, à part le comportement des jeunes... qui m'a un p'tit peu marqué, dans le sens où ils font n'importe quoi... Et ben... à part ça. Non, pas en particulier, non. (silence) Ben disons que, il y a peu de choses qui me choquent en général alors je sais pas...

Jm : Alors, euh... Alors, tu participes depuis près de deux années...

Au : ...'Fin, participer, euh... Disons que de temps en temps je viens voir...

Jm : ...Tu es présent, tu es adhérent...

Au : ...je jette un oeil, je viens m'informer tout simplement.

Jm : Quels ont été... quand tu viens t'informer, faire un petit coucou, quels ont été pour toi les moments forts. Qu'est-ce que tu en retiens ? Quels ont été les moments forts ? Qu'est-ce que tu retiens de, de, de tes présences ? De tes venues au Club ?

Au : Euh... Pfuu... Qu'est-ce que j'en retiens ? ...Ça, c'est compliqué, je, je, jusqu'à présent je ne m'étais jamais posé ce genre de questions, c'est vrai, euh... Mais maintenant que tu m'le dis, c'est presque une remise en question que je dois faire et... (rires) C'est vrai : pourquoi est-ce que je viens au Club ? C'est vrai, finalement, pourquoi est-ce que je viens ou pas ? Putain, mais j'ai aucune raison !

Jm : Et en plus c'est ça qui m'intéresse, au fond.

Au : Ben oui, j'ai aucune raison de venir, finalement.

Jm : Non, je ne crois qu'on fait les choses sans raison. Même si elles sont inconscientes. Et mon propos, aujourd'hui, c'est essayer de mettre des mots sur cette inconscience éventuelle, voilà. C'est ça qui m'intéresse.

Au : Ouais mais euh... pfu...

Jm : Pour trouver le lien.

Au : Moi j'aime bien, t'sais... y a une notion que j'ai toujours adoré c'est la gratuité. La gratuité dans tout. C'est... euh... pas accepter quoi que ce soit, t'vois. Donner, donner, donner. Et moi, je, je, je savais pas que je suis vraiment parti comme ça, mais... mais si je viens au Club ce serait presque pour ça, quoi. C'est-à-dire, j'ai envie de donner de mon temps, parce-que... je sais pas si les gens en ont vraiment besoin... mais, voilà, t'sais, parce-que j'ai envie de faire ça. Tout simplement.

Jm : Tu es toujours célibataire ?

Au : Hum.

Jm : Tu, tu, tu vis seul ?

Au : Non.

Jm : Tu vis chez tes parents, encore ?

Au : Ouais.

Jm : Tu disais : « donner du temps ». Ça veut dire quoi « donner du temps » ? Ou plus généralement donner, ça veut dire quoi, pour toi ?

Au : Ben donner c'est donner, reprendre c'est voler (rires).

Jm : Quels sentiments tu peux me...

Au : Donner c'est, c'est, c'est accepter de faire des choses sans... ouais de donner sans attendre quoi que ce soit en retour, tout simplement. Ch'ais pas. Tu vois, depuis le temps que je suis, je suis au Compu's Club, tu vois j'ai... au point de vue informatique, j'ai pas eu l'impression d'avoir avancé. Mais je, je m'en contrefiche, quoi. Tu vois, je continu à venir, tu vois, je, je, à m'éclater, à venir m'amuser... au Club, voilà, t'sais... euh... Au départ, peut-être resté au Club, venu au Club plutôt, faut... parce-que j'espérais apprendre quelque chose et puis finalement... euh... j'ai pas appris grand chose. Alors, mais, tant pis, quoi, `fin, même pas tant pis... je m'en contrefiche, finalement. (silence)

Jm : Est-ce que... Qu'est-ce que ça t'as apporté ? Personnellement ?

Au : De la satis... satisfaction !

Jm : De la satisfaction ?

Au : Le fait de, euh...

Jm : Tu as un ou deux exemples de satisfaction ?

Au : Satisfaction de, de, ben, voilà, quoi, comme je te disais, de, de, de venir, proposer des choses et ne rien avoir en échange. Voilà, moi je trouve ça génial. Moi, j'adore ça. C'est clair.

Jm : Et tu adores ça pourquoi, alors, en fait ?

Au : Ben, parce-que... (nous sommes dérangés à ce moment-là, ndlr) la satisfaction... merde... Qu'est-ce que je voulais dire ?... (long silence)

Jm : Bon, on y reviendra. Ça te reviendras peut-être. Est-ce que quelque chose à changé pour toi, depuis que tu es au Club ? Est-ce que tu as eu une évolution ? Tu as retrouvé un travail ?

Au : J'ai retrouvé plusieurs travails.

Jm : Lesquels ?

Au : Ben, j'ai d'jà... Ben pendant que j'étais au Club j'ai fais pas mal d'intérim, j'ai, j'ai recommencé à travailler en imprimerie et pi là, ben, j'ai eu un contrat de six mois pour rentrer dans un bureau d'étude eeet... par rapport à avant j'ai peut-être... j'sais pas. Par rapport à ce que j'étais au début dans le Club, j'ai p't-être, j'ai certainement plus d'assurance, j'sais pas, j'ai... plus d'argent (rires).

Jm : Tu as plus d'assurance... euh... ça peut être dû à quoi ça ? Ce plus d'assurance ?

Au : (silence) hummm...

Jm : Est-ce qu'il y aurait un lien au fait que tu viennes échanger au Club, tu viennes donner au Club ? Est-ce que ça t'apportes quelque chose personnellement ?

Au : Hummm... Ouais, je, je (silence) Ouais, je pourrai dire que, qu'y a, peut-être, un léger... un léger lien, tu vois, dans le sens où... euh... où donner, t'sais, et ne rien attendre en échange... tu vois... ça, ça... Comment dire ?... euh... (silence)... Je sais pas, euh... pfuuuu. Un exemple tout, tout... euh... euhmmm... (long silence) pfuuuu...

Jm : On y, on y reviendra, on y reviendra. Alors, quand tu viens au Club, dans quel état d'esprit tu te trouves ? Comment tu te sens ?

Au : Ben, ces derniers temps lorsque je suis venu au Club j'étais vraiment... mort, crevé, lessivé parce-que... à cause du travail, parce-que j'ai pas mal de choses à faire en dehors du travail. Je cours dans tous les sens. Même, pendant un période j'avais pas une minute à moi ettt... et pi, le simple fait de venir au Club c'était presque le... c'était une récréation quoi, un p'tit moment, une p'tite pause... un petit moment de "Kit & cat". Tu sais ce que c'est ? "Kit Kat" plutôt parce-que "Kit & cat" c'est les trucs pour les chats, je crois. (rires) Enfin, bref, quoi, ça m'a permis d'avoir... de venir et essayer de voir autre chose, et puis voilà. Quelque chose de... pas, pas vraiment plus sérieux mais... mais... presque.

Jm : Alors, quels sont, selon toi, les obstacles à une... participation plus... importante des membres dans l'association ? (silence) Qu'est-ce qui peut faire obstacle ?

Au : Euh... le temps libre.

Jm : Le temps libre. Et s'il y avait plus de temps libre, est-ce qu'il y a autre chose qui pourrait faire obstacle ?

Au : A part la volonté... humm... je vois pas. Non, je pense que si les gens avaient plus de temps libre... il... euh... ils viendraient, certainement, plus souvent au Club.

Jm : A aucun moment tu...

Au : ...Mais, mais...

Jm : Oui ?

Au : Mais... euh... je dis ça pour euh... je dis ça c'est surtout pour moi parce-que je ne peux pas m'mettre à la place des gens, et pi voilà, quoi... Lorsque je vois les jeunes, c'est les vacances, i viennent pas souvent. Bon, c'est les jeunes !

Jm : Tu... euh... tu remets jamais en cause le, le Club... en tant que tel... euh... en ce qui concerne l'avancée des projets, l'avancée d'un tas de choses, les jeunes, etc. Alors, certainement, qu'il y a des choses qui vont pas. Qu'est-ce qu'i faudrait faire, d'après toi, pour l'améliorer le Club ?

Au : (silence) Ce serait de... Ah, voilà ! C'est, c'est ça, ça me reviens. Euh... hum... Une des, une des idées de départ qui m'ont, qui m'ont incitées à venir au Club c'est que... on vient... on propose une idée... et on fait tout pour que l'idée aille jusqu'au bout. Et, et ça, tu vois, c'est ce que... ça c'est vraiment l'idée, une des idées qui m'a vraiment le plus plu. (silence) Et pour, pour qu'ça marche au Club... je pense qu'il faudrait que des gens, plus de gens comme Ch (la dernière employée du Club, ndlr), par exemple. Plus des gens qui ont le temps de s'occuper de ce genre de choses. Et malheureusement... Ch, y en a qu'une !

Jm : Peut-être... i y'en aura d'autres !

Au : Ouais, peut-être.

Jm : Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire justement, parce-que Ch est salariée, qu'est-ce qu'il faudrait faire au niveau du Club pour qu'on puisse... euh... embaucher d'autres personnes ?

Au : Ben, ça, je pense que tu, tu sais certainement mieux que moi...

Jm : Oui, mais moi j'aimerai avoir ton avis.

Au : Oui, oui, d'accord. Ben, euh... i faudrait, i faudrait avoir plus de subventions... humm...

Jm : Pour avoir plus de subventions, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?

Au : Il faut faire avancer les projets...

Jm : Pour faire avancer les projets, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?

Au : Il faudrait aider Ch. (rires) tu vois, un petit cercle vicieux encore... `Fin, non, non, mais... euh... Il est, il est évident, quoi, que, qu'il faut qu'on, qu'on puisse, qu'on essaye, qu'on fasse presque un effort, tu vois, dans, dans... dans l'avancée, pour faire avancer les choses, quoi, ch'ais pas, t'sais. Faut... Par exemple, hier, tu vois, je suis venu au Club... `Fin moi, je dis ça parce-que... je... je donne mon exemple, quoi. Hier, je suis venu au Club parce-que la semaine dernière, tu vois, avec Ch... à propos de Marathonet (un projet Junior, ndlr) on s'était donné rendez-vous vendredi, etc. Et que, moi, vendredi je serai certainement pas là, je me suis dit : « il vaut mieux que je vienne ». Et donc je suis venu, hier, pour faire avancer leee... euh... le projet et voilà, quoi. Et je pense que c'est... il faudrait qu'on ai plus... euh... enfin, non, je devrais même pas dire ça parce-que ce serait... ce serait prétentieux. Non, mais... En ce qui me concerne, ouais, il faudrait que j'ai plus de ce genre d'idées. Que je vienne un peu plus souvent, que j'essaie de m'y mettre un peu plus sérieusement, etc. Rien qu'en ce qui concerne le projet que je, que j'avais en idée, t'sais... le projet de photo

Retournement de cassette ¾ d'heure.

Le projet photo, il faudrait le mettre sur pied et, pour l'instant, benn, il y a rien qui... `Fin j'ai même pas pris le temps d'essayer d'y réfléchir, tu sais. J'en ai parlé autour de moi, à des amis... je... y a certaines personnes qui sont intéressées et... Mais il faut vraiment que je m'y mette quoi. Moi, je... j'avance tout doucement, t'sais, j'ai déjà l'appareil photo... Je me suis acheté un bouquin, t'sais, sur, euh... pour avoir... pour m'y connaître un peu plus, t'sais, dans, dans le vocabulaire de, de la photographie. C'est-à-dire, `fin, ben voilà, quoi. C'est pour m'y mettre un peu plus quoi.

Jm : Bon, pour monter ce projet là... il va falloir un petit peu de temps et tu en as peu actuellement. Comment tu vas t'organiser pour dégager du temps ?

Au : Ben, ça, je... je sais pas du tout. je pense que, un jour... il faudra que je me prenne par le col... Alors, je ne sais pas comment je vais faire pour me prendre moi-même par le col. `fin, je vais essayer d'le faire... et il faudra que je me coince un week-end entier, tu vois, pour essayer de travailler ça, euh... et tout seul. Parce-que... euh... parce-que... parce-que c'est ma façon de travailler.

Jm : Voilà, je voulais revenir sur une question où on avait été interrompus, euh... Qu'est-ce que ça t'as apporté personnellement ? Qu'est-ce que tu retiens de... de, de ton adhésion au Club, de ton passage au Club ? Euh... Qu'est-ce qui a changé pour toi, au Club ? Comment tu l'... Comment tu expliques ça ?

Au : Voilà : ça y est, ça me reviens, également. C'est le fait de donner du temps, donner des idées, eh ben pour moi c'est gratifiant et, et ça me suffit. Ça me suffit, à partir de là ben je me sens mieux, j'sais pas... euh... Voilà, quoi.

Jm : Oui, tu disais : « c'est gratifiant », tu te sens mieux. Est-ce que tu as deux ou trois exemples qui démontrent que, bé euh... que tu as cette gratification et que tu te sens mieux ? Ça se caractérise comment ? Que tu te sentes mieux. est-ce que tu as le sourire jusqu'au oreilles ? Est-ce que tu sautes jusqu'au plafond ? Tu te roules par terre ? J'exagère mais tu vois ce que je veux dire ?

Au : Je n'ai pas d'exemple précis, mais...

Jm : ...des qualificatifs de cette... de se sentir mieux ?

Au : (silence) Ben, euh... Lorsque j'arrive au Club... d'habitude, tu vois, je suis un petit peu morose, tu vois. Je sors du boulot fatigué. Et lorsque j'en repars je suis généralement serein... je veux dire : ouais serein. (silence).

Jm : Serein ? Tu es calme ? Tu as des gestes lents ?

Au : Ouais, voilà. Vraiment posé, euh... ch'ais pas, euh... C'est presque, c'est presque comme du yoga, quoi.

Jm : Hum, Tu te souviens du questionnaire qu'il y avait eu il y a six ou neuf mois, hein ? Qui avait été diffusé et auquel tu avais répondu. il y avait une question : "êtes-vous content d'y venir" tu avais coché "oui". Et on te demandais d'expliquer pourquoi. et tu avais répondu "parce-que c'est pour mon plaisir". Est-ce que tu peux préciser ce que tu as voulu dire là ?

Au : Ben, je... je crois que je l'avais dit dans le sens où... où...euh... ben je viens quand je veux, quoi. Et donc, euh... en général, si je viens quand je veux c'est pour mon plaisir, quoi, ch'ais, c'est, c'est... C'est presqueee... une lapalissade pour moi. Si je viens quand j'veux c'est parce-que j'y viens pour mon plaisir...

Jm : Alors, euh... A la question "Que faudrait-il faire pour que les membres trouvent ce qu'ils viennent chercher au Club ?" tu avais répondu "il faut y réfléchir ensemble". Ensemble c'est avec qui ?

Au : (silence) J'ai répondu ça, moi ? Ça c'est fou, ça ! (rires) Comment... (silence) Qu'est-ce que c'est qu'ils viennent chercher au Club ? Hum, fuuu... Je devais certainement avoir un idée en tête pour dire ça... mais alors maintenant pour te dire laquelle idée c'tait...

Jm : Non ? Alors question suivante : "pensez-vous que le Club puisse, parfois, soulager un certaine solitude ?" tu avais répondu "oui". Euh... Dans quel cas ? Toi, de temps en temps, tu te sens, euh... solitaire ?

Au : euhmmm...

Jm : Personnellement ? Est-ce que ça meuble un moment ?

Au : Je me suis toujours sentis solitaire. Parce-que j'ai, je pense que j'ai toujours eu une pensée... une pensée solitaire, quoi. Je pense... j'essaie, enfin, c'est pas dans... enfin je veux pas dire, tu vois, que je pense de façon égoïste mais je pense, euh... tout seul. C'est-à-dire que je n'ai, je n'ai pas besoin de qui que ce soit pour avoir... pour faire avancer mes idées. `Fin, tu vois, j'ai toujours fait en sorte de, de toujours me débrouiller tout seul. Et c'est peut-être dans ce sens là, quoi.

Jm : Alors, "le Club est-il pour vous un lieu d'échanges et de débats où vous pouvez exprimer vos idées ?" tu avais répondu "oui". Qu'est-ce que, qu'est-ce que tu avais compris de cette question, toi ?

Au : (silence) Ben, ça veut dire est-ce qu'on peut venir proposer une idée et en discuter.

Jm : Proposer une idée et en discuter ? Bon, quand on discute généralement ça... on n'est pas nécessairement d'accord ?

Au : Ben, oui, ben c'est le principe de la discussion...

Jm : Et quand on n'est pas d'accord, est-ce que tu as remarqué des situations particulières ?

Au : hummm...

Jm : Comment ça se passait ? Quand tu n'étais pas d'accord, par exemple ?

Au : Là, la... l'exemple que j'ai en tête c'est, c'est à propos de mon projet : lorsque je suis venu en parler il y avait S (3è entretien, ndlr), y avait... tu étais là, il y avait peut-être Ch (l'employée du Club, ndlr) il me semble. Et S... a, c'est pas qu'il était pas d'accord, mais il a commencé à dire des choses auxquelles je n'avais pas pensé. Et, euh... et ça c'est, c'est super ! Je veux dire, t'sais. Y a plein de choses auxquelles on ne pense pas... On, on, `fin, on espère vraiment faire le tour de la question mais y a toujours quelqu'un, `fin toujours, on espère toujours qu'il y ait quelqu'un qui, qui ait une autre vision... de la chose. Et heureusement, d'ailleurs ! (silence)

Jm : Bien, bé on a fait le tour. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire de plus ? De particulier ? De général ? De...

Au : Euh... mm... je sais pas... euh... Pourquoi ne pas avoir... euh... un poste K7 ou un poste laser, au Club ? (rires) Pour avoir un peu de musique, ch'ais pas. Ou alors essayer de voir... quelque chose sur la musique ? T'vois, ch'ais pas... J'ai des amis qui, qui aiment bien la musique, t'sais, ça pourrait, peut-être, les intéresser. Bon, maintenant, je dis pas qu'i, qu'i faut faire quelque chose sur la musique, etc. Mais je veux dire... apporter là un peu plus de musique, ce serait, ce serait plus sympa. Comme on dit : « la musique adoucie les moeurs ». Et donc, peut-être que c'est la solution pour les jeunes ! Finalement : faire tout en musique ! Mais voilà, maintenant, quel style de musique il faut trouver ?

Jm : A la question là. Je reviens à la question un petit peu en arrière : "connaissez-vous la bonne distance, entre guillemets, pour encadrer les jeunes ?" tu avais répondu "oui" Alors, quelle est-elle cette bonne distance ?

Au : C'est la distance que je, que je, que je... C'est la distance que j'ai vis-à-vis d'eux. C'est-à-dire, euh... je viens une fois, j'essaie de discuter avec eux et pi... je reviens pas pendant un petit moment et voilà.

Jm : Tu les laisse libre de...

Au : ...Ben, j'ai, disons que j'ai toujours eu l'impression de bien m'entendre avec J (président Junior actuel, ndlr), par exemple. Et, euh... je sais pas, j'ai... j'ai pas vraiment de, de principes en particulier, tu vois. Je sui... je viens pas en m'disant : « tiens, il faudra que je le prenne comme ça, aujourd'hui, ou, euh... » Ch'ais pas, je, j'le prends tout naturellement... on discute... Voilà, c'est, c'est certainement parce-qu'on a plus de points communs, lui, il fait des jeux de rôles et moi j'adore les jeux de rôles, etc. C'est peut-être ça aussi.

Annexe 14 Neuvième entretien

MS (neuvième entretien) le jeudi 15 février 2001, 9 heures. A notre domicile.

Retraitée de l'éducation, religieuse : 77 ans. Adhérente depuis 1 an et demi. Particpe à la branche Finance uniquement. Connaît peut l'informatique. Correspond au questionnaire n°5.

Après annonce

Jm : Comment avez-vous connu le club ?

MS : Je l'ai connu par euh... M., par Ja (notre précédent bailleur, ndlr). Bon, c'est l'informatique, en fait, qui m'a amenée au club. J'avais acheté un petit ordinateur, parce-que je voulais pas mourir trop bête, et savoir un peu ce que c'était... et puis, ben, quand on commence avec un ordinateur, il faut continuer. Puis étant autodidacte, j'avais quelque fois des problèmes et en fait Ja m'a mal présenté le club...

Jm : Ah !

MS :...Il m'a dit que c'était pour... me perfectionner en informatique.

Jm : Oui.

MS : Que j'aurai des tuyaux.

Jm : Qu'est qu'il en avait dit exactement ?

MS : Ah, il m'a dit « tu t'intéresses... ». Faut dire que à tous ses clients, il me citait un petit peu en exemple, parce-que j'étais âgée et que je m'intéressais à l'informatique.

Jm : Agée, âgée, quel âge vous avez ?

MS : Ben, j'ai soixante dix sept ans, quand même !

Jm : Ah ben, on a trois doyens qui ont quatre vingt...

MS : Oui, mais ça fait rien, mais y'en a qui ont quatre vingt dix ans ! (rires).

Jm : Oui, mais pas au Club !

MS : Alors, j'y suis rentrée un p'tit peu comme ça, en me disant, ben j'pourrais, j'pourrais glaner quelques petits tuyaux qui m'aideront. Et puis, j'avoue qu'au début, j'ai été un p'tit peu déroutée, j'ai pas vu trop, trop... on m'a pas présenté assez clairement le Club, et je n'ai pas vu où on voulait en venir, et ce que j'allais faire. Euh... je crois aussi, oui, que la présentation... On m'a dit que c'était Compu's Club, mais je n'ai pas vu toutes les dimensions, du Compu's.

Jm : Alors, justement à l'époque, qu'est-ce qui vous avait séduit ?

MS : Pas beaucoup. Pas beaucoup de choses.

Jm : On vous l'a présenté, quand, quand Ja vous a approché du club...

MS : Non, Ja, lui il m'a dit « tu t'intéresses à l'informatique, tu vois, c'est à coté, alors, tu... »

Jm : D'accord.

MS : ... « Tu vois, tu auras des tuyaux ».

Jm : Quelqu'un vous a reçu ?

MS : Vouis.

Jm : Qui vous a présenté le club ?

MS : Oui, seulement... Je, euh... c'est un peu une critique négative, c'est que je ne savais pas qui faisait quoi.

Jm : Ah, au tout début ?

MS : Au tout début, y'avait deux ou trois messieurs, vous deviez y être, mais j'ai pas su qui était le responsable, qui était...C'est un petit peu flou. Et puis, du moment que j'étais rentrée, je ne voulais pas me décourager... alors j'ai cherché... on m'a fait trouver le Clu... le groupe qui correspondait le mieux, j'étais tenté quand même par la Littérature qui aurait été peut-être plus adaptée... Puis comme je ne connaissais rien aux Finances, j'ai dit « Oh, ben je vais rentrer là dedans ».

Jm : Ah, ben voilà. Donc à l'époque, on vous a présenté le Club, notamment la section Finance, vous vous êtes dit : « Bon, la section Finance. »

MS : Voui, oui.

Jm : Donc, c'est la seule chose qui vous avez attiré à l'époque ?

MS : Ah, mais, je n'avais pas vu du tout, du tout, la dimension sociale du Compu's.

Jm : La dimension sociale ?

MS : Non, je ne l'ai pas senti du tout au début.

Jm : Parce qu'il y a une dimension sociale au Compu's ?

MS : Ah ben oui !

Jm : Ah oui ? Vous entendez quoi, par social ? Est-ce que vous avez un ou deux exemples qui vous font dire que c'est une dimension ?

MS : Ben le travail dans les prisons, le travail avec les jeunes...

Jm : Très bien.

MS : Et puis l'esprit du club.

Jm : L'esprit du Club ?

MS : Je l'ai senti petit à petit.

Jm : Alors euh... Est-ce que vous avez déjà eu une expérience de l'associatif avant le Compu's club ?

MS : Ah oui !

Jm : Oui ? Lesquels ?

MS : Oui, parce-que, j'ai travaillé à l'Institut Frédérique Corset, qu'on a créé d'ailleurs, avec une association. Oui, oui, oui la vie associative, oui.

Jm : Vous en étiez satisfaite ?

MS : Ah, oui. Oui, oui tout à fait.

Jm : Et vous y êtes encore non ?

MS : Non, parce-que... comme j'étais directrice... on m'a bien offert, lorsque je suis partie, de faire partie de l'association, mais j'ai pensé que j'arrivais avec mes idées faites, avec mon expérience, et ce que je risquais peut-être de gêner par ma prudence, euh... les actions futures. La nouvelle directrice pouvait avoir des idées très différentes des miennes, et réussir... alors, je suis allée à une ou deux réunions, et puis, d'abord, ça faisait deux cent kilomètres, plus deux cent au retour, quatre cent kilomètres, ça faisait, c'était un petit peu long. J'ai préféré leurs laisser toute liberté.

Jm : Très bien.

MS : Mais je suis en bonne relation encore avec eux.

Jm : Euh... Vous faites partie d'une autre association encore actuellement ?

MS : Alors, j'ai... le groupe de randonneurs, (rires). Que j'ai un peu créé aussi, oui, que j'ai créé, et qui est rattaché à... la maison... euh... Louis Jourdan à Bourg les Valence. Nous dépendons d'eux, et au début, nous étions très indépendants, et petit à petit, peut-être aussi, c'est un certain charisme, je suis rentrée un peu plus que par les randonnées.

Jm : Est-ce qu'il y avait quelque chose d'autre de précis, au-delà de l'informatique, que vous étiez venue chercher ? Tout à l'heure, vous disiez que vous n'aviez pas senti la dimension sociale du club, mais, est-ce qu'il y avait autre chose lorsque l'on vous l'a présenté, au-delà de la Finance, que vous ne connaissiez pas, et que vous souhaitiez connaître, est-ce que il y avait autre chose d'impalpable, que vous auriez perçu ? Que vous auriez senti ? Quelque chose de précis ?

MS : Peut-être pas senti tout d'suite. Maintenant, y'avais peut-être une recherche plus ou moins consciente, parce-que j'aime bien... J'aime bien rentrer dans une association. Ça me...

Jm : Vous attendiez quelque chose de particulier en rejoignant le Club ? Au-delà de l'informatique ? C'est uniquement l'informatique au départ ?

MS : Oui, je crois.

Jm : Oui ?

MS : ...Mais l'informatique m'a beaucoup apporté. Parce-que ne connaissant rien, euh... y'a des p'tits jeunes avec qui j'ai parlé, avec qui bon, j'ai été invité à leur mariage, y'a une amitié qui est née, des services rendus, en particulier, je corrigeais les fautes d'orthographe, (rires), et de français, mais y'a une réelle amitié, un échange qui s'est créé, à partir de l'informatique.

Jm : Alors, euh... vous parliez d'une amitié, vous entendez quoi par, par amitié ? Est-ce que vous avez un ou deux qualificatifs, à partir de, d'un ou deux exemples ? Qui permettrait de dire : « l'amitié c'est ça pour moi » ?

MS : L'amitié, c'est au-delà... d'un service, par exemple sur l'informatique, au-delà d'un service ou d'un échange de service, euh...c'est arriver... (raclement de gorge) à des liens beaucoup plus profonds où on se parle... on se confie mutuellement les problèmes qu'on peut avoir, euh... et où on essaie de mieux comprendre, de mieux, pas comprendre l'autre, mais se comprendre mutuellement.

Jm : Donc l'amitié, c'est se comprendre mutuellement ?

MS : Se comprendre, s'entraider, c'est créer un lien unique !

Jm : « Un lien unique ». Ah tiens, c'est intéressant, ça. Vous entendez quoi par ça ?

MS : Moi, mes amis... j'en ai des quantités, j'en ai trop...(rires)

Jm : Trop, on peut dire, on a trop d'amis ?

MS : Ben oui, parce-que j'arrive pas... on n'arrive plus à répondre après, à avoir une présence suffisante... Comment définir l'amitié à travers ce que je vis ? C'est toute cette chaleur, c'est toute cette... ce lien de plus en plus étroit, qui nous unit à l'autre.

Jm : Bon, on y reviendra certainement au cours des autres questions. Alors, juste un aparté, est-ce que vous pouvez me parler un petit peu de vous, juste à l'époque avant votre venue au club ? Quelle était votre situation ? Vous avez, quand vous avez entamé une nouvelle vie, celle de la disponibilité ?

MS : Non, pas vraiment.

Jm : Non ?

MS : Non, parce-que je n'ai pas senti, au départ... tout ce que le... toute la richesse du club, tout ce qu'il pouvait apporter... Je ne l'ai pas senti.... J'y suis rentrée un petit peu, lorsque j'ai vu les différents... j'ai constaté toutes les différentes branches du Club... Et puis, c'était sympathique, presque trop sympathique, parce-que, (silence) y'a un manque d'exigence, en tout cas dans notre groupe. Jo (6è entretien), il est très, très gentil, très... il est venu me dépanner d'ailleurs, il n'y est pas arrivé, mais il est venu me dépanner. Jc (5è entretien) aussi. Donc les liens se sont créer petit à petit.

Jm : C'est ça la sympathie de, du Club ? C'est des liens qui se créent au-delà d'une activité en commun ?

MS : Ah oui. A partir d'une activité.

Jm : A partir... A partir d'une activité. Vous disiez « presque trop », donc presque trop, parce-que ça avait un manque, on, on, ça générait un manque d'exigence...

MS :...Oui...

Jm : ...Dans l'ouvrage, dans, dans...dans l'ouvrage qui était fait en commun ?

MS : Oui, oui, en particulier dans l'exactitude.

Jm : Dans l'exactitude, c'est à dire... la ponctualité des heures, c'est ça ?

MS : Voui, on arrive, bon, alors y'a le moment où on se fait la bise maintenant, ce que j'aime bien, et puis bon comment ça va, et puis bon, alors qu'i ait cinq minutes de mise en route, je veux bien, mais quelques fois, ça arrive à une heure, facilement ! (rires)

Jm : Ah oui, oui. Très bien.

MS : Jo part téléphoner, part... bon...y'a...

Jm : Oui. Un manque de rigueur....

MS : ...Pendant ce temps, ben on, on s'occupe, on parle, on glandouille.

Jm : Et c'est dû à quoi, ça, en fait, qu'i ait ce, comme un relâchement ?

MS : Comme un manque d'exigence, je crois.

Jm : Oui, mais ce manque d'exigence serait dû à quoi ? D'après vous ?

MS : Bon, on se gêne pas maintenant, on s'connaît...Hein, alors on peut quand même, et puis c'est pas ennuyeux de se parler ! C'est bien sympathique. Seulement l'année dernière, ça c'est terminé un peu en noeud d'boudin. Je dis n'importe quel... parce-que, ben si on ne vient pas au club, on peut pas venir, oh bé quand même ! on a... on n'est... on ne se sent pas indispensable, dans le club, et, dire que si on ne vient pas, on doit s'excuser. Et ça, moi, je le ressens très mal.

Jm : Ah oui.

MS : Parce-que, dans un groupe, un petit groupe comme le nôtre... euh... on ne peut pas supporter que quelqu'un s'absente trop longtemps, surtout ne donne pas les raisons de son absence.

Jm : Qu'est ce qui ferait... euh... qu'est-ce qui ferait comprendre aux membres, qu'il est utile d'informer les autres membres d'une absence ?

MS : Et ben, c'est...

Jm : Dans quel esprit, c'est un petit peu, ça rejoint un petit peu la question suivante, dans quel esprit, pensez-vous que les membres viennent au club ? Est-ce que c'est une des raisons de cet esprit là, est-ce que c'est une des raisons qui font qu'ils ne se sentent pas obligés de... justifier une absence ?

MS : Alors, au départ... on ne sait pas trop quelle est la motivation des gens, on ne les connaît pas. Mais au bout d'un certain temps, on commence à s'connaître. Alors on sait par exemple que, B. (membre du Club, ndlr) a des occupations, qu'il lui est quelquefois difficile de venir, mais je pense qu'il ne faut pas passer sous silence une absence. C'est pour cela que j'ai proposé d'être un lien à l'intérieur du club, j'ai écrit tout de suite d'ailleurs à Je., par exemple, pour lui dire que nous étions étonnés de son absence, que nous espérions qu'il n'était pas souffrant, et que nous souhaitions le revoir aux prochaines réunions.

Jm : Alors, à l'époque, pour revenir un p'tit peu en arrière, à l'époque de, de votre venue au club, euh... votre situation familiale, elle était laquelle ?

MS : Ben je suis... je suis célibataire, je suis seule, mais j'ai quand même adopté, euh... je l'ai pas adopté officiellement, mais officieusement un garçon de l'institut, qui... qui n'avait pas accepté mon départ, et qui a fait une grosse dépression. Alors, j'avais pris mes précautions. Je savais qu'il y aurait un problème, j'avais dit à tous les enfants qu'ils pouvaient venir, que ma maison... était toujours ouverte, c'était un principe d'ailleurs, quand j'étais à l'institut de dire que ma porte était... elle l'était effectivement, elle était toujours ouverte... Et je leurs ai dit qu'à Valence, ce serait pareil. Mais Aix s'était un peu loin. Pour Ol (le fils adoptif de MS, ndlr), je lui ai pris un abonnement par chemin de fer, mais... de venir d'Aix, par chemin de fer, il faut passer par Marseille, c'était difficile. Je pensais le prendre pendant les vacances, mais ça n'a pas suffit, et devant l'importance du problème, euh...bon, ben j'ai accepté qu'il vienne.

Jm : Qu'il vienne définitivement ici ?

MS : Vouais.

Jm : Ah oui ?

MS : Oui.

Jm : Donc, il héberge chez vous ?

MS : Plus maintenant, parce qu'il est grand. Maintenant.

Jm : Oui.

MS : Et puis à l'adolescence, et ben... ben j'ai perdu mon Ol. Je l'avais accepté, je lui avais dit que, il était totalement libre, et un jour au téléphone, ça dû être à peu près quand je suis allée au Compu's Club, j'ai eu un coup de téléphone « Est-ce que tu reconnais ma voix ? » ... Ben non ! (rires)

Jm : Il avait grandi...

MS : Eh, il a trente ans maintenant ! Il a trois enfants, et... tout d'suite, bon, je n'ai pas fait de reproches, je lui avais dit qu'il était libre et qu'il n'avait aucun engagement vis-à-vis de moi, que ce que j'avais fait, c'était totalement gratuit... Alors tout de suite, des liens se sont créées, plus qu'étroits, je crois qu'il n'y a pas beaucoup de fils qui sont aussi gentils à l'égard de leurs parents. Il est à Saint Maximin et j'y vais très... enfin je n'y vais pas très souvent, mais...

Jm : Y'a un sentiment que je souhaiterai relever là, le fait de dire « c'était totalement gratuit, ça avait été donné » euh... comment on pourrait... comment on pourrait préciser ça ? Comment on pourrait dire ? Qu'est-ce qui fait que vous avez donné ? Quels sont les, les éléments qui ont vibré ? Qui vous ont fait donner ? Justement, envers votre fils adoptif ?

MS : C'était un enfant qui avait eu beaucoup de problèmes... euh... sa mère avait seize ans, à la naissance du gamin, elle avait été rejetée par sa famille, il est né dans un foyer maternel, et un an après, à dix sept ans, sa mère est décédée... euh... des suites d'une overdose, d'un mélange d'overdoses, de, de remèdes... Et ce petit a été ballotté dans... transbahuté dans différentes familles. Quand il est arrivé à l'institut à l'âge de dix ans, c'était en vue d'une adoption. Je pense, ça m'entraîne un peu loin mais, c'est pour dire l'histoire d'Ol, euh... une famille aixoise, des gens très généreux, qui ont perdu leur fille unique morte subitement à quatorze ans, et une psychologue... bon... imprudente... tout d'suite a voulu qu'ils adoptent un enfant, et Ol... qui était un joli petit garçon physiquement très, très mignon, maintenant c'est un gros bouddha, (rires) pas très gros, mais enfin bon. Il était très mignon, très, physiquement, très, très gentil... avec toute une révolte intérieure qui était cachée.

Jm : Et vous l'avez défendu.

MS : Ben, moi je l'ai accepté à l'Institut comme tous les autres enfants, mais, j'ai fait connaissance avec ce couple, qui venait de perdre leur fille, des gens très généreux... (silence) mais ils avaient perdu une fille excessivement intelligente, euh... euh... pleine de sens social, elle est très généreuse, ils ont pensé que leur fille leurs demandait d'accepter ce garçon. Et puis ça n'a pas marché. Il était trop différent, il était fainéant comme une couleuvre, très en retard pour ces études, on ne peut pas parler d'études, il lui manquait des bases essentielles... et ça n'a pas marché. Et on l'a ramené à l'Institut. C'était un échec...C'est pour ça qu'il a, qu'il n'a... Il venait avec moi pendant les vacances, mais il y en a d'autres qui sont venus et dont je me suis occupée, ceux qui n'avaient pas de famille, bon ça m'est arrivée...d'en ramasser pendant les vacances parce-que c'était des cas sociaux. Des parents faisaient des démarches auprès du juge pour prendre, pour prendre leurs enfants pendant les vacances. Au bout de trois jours, ils en avaient marre, et hop ! On les renvoyait à l'Institut, où il n'y avait plus personne. Alors, je les emmenais en vacances avec moi.... Pas toujours de bon coeur, d'ailleurs ! (rires)

Jm : Pour revenir un petit peu sur le, le club, à l'époque de votre entrée au club, votre, vous travailliez déjà ? Vous étiez au travail ?

MS : Ah non !

Jm : Non ?

MS : Non !

Jm : Vous étiez ?

MS : J'étais retraitée.

Jm : Retraitée ! D'accord (rires)... Donc vous avez eu, ça fait, de... pendant de très nombreuses années, vous avez été intégrée dans diverses associations, vous aviez déjà un terreau associatif dans votre famille ?...Votre fratrie ? Vos parents ?

MS : Oh non, pas du tout.

Jm : Pas du tout ?

MS : Pas du tout, du tout. Non, non...

Jm : ...Alors qu'est-ce qui a fait que...

MS : ...plutôt genre droite, les enfants bien élevés, ne reçoivent pas n'importe qui, non, non, non, non.

Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait que vous soyez sensibilisée au monde associatif ?

MS : (Silence) Je ne sais pas.

Jm : « Je ne sais pas » ?

MS : Je pense que c'est une... une, oui une attirance, un p'tit peu... c'est comme ça !

Jm : « C'est comme ça », quelque chose, une... C'était dans l'air ?

MS : Voui, mais moi, j'étais un petit peu le...un cheval boiteux ! (rires), le canard boiteux !

Jm : Alors, aujourd'hui, aujourd'hui, hein, le club c'est quoi pour vous ? Ça représente quoi ? Quelle image vous en avez aujourd'hui ?

MS : (silence) C'est difficile...

Jm : Oui.

MS : ...de le préciser, parce-que, il n'y a pas très longtemps que j'ai découvert toute la richesse du Club.

Jm : Alors, on va procéder différent. Y'a combien de temps que vous êtes au club ?

MS : Un peu plus d'un an.

Jm : Un peu plus d'un an. Et il y a combien de temps que vous vous êtes aperçue des dimensions du Club ?

MS : Je crois que c'est à travers le déménagement. Je n'ai pas vécu le déménagement, j'étais absente... mais... lorsque j'ai vu tout le travail pour aménager le nouveau local, euh... tout ce foisonnement de personnes que je ne connaissais pas... et... je vois Jc (5è entretien, ndlr) arriver pour une réunion, et on lui a dit : « dis tu branches », bon, allez pof, il a quitté là le blouson, il est monté sur la table, il a fait un branchement électrique. Y avait Alain, par exemple, que je ne connais pas du tout, tout souriant, qui était là, enfin, quand j'ai vu tout ce travail... cette ruche... ça m'a quand même beaucoup impressionnée. J'ai vu qu'à travers euh... Les différentes activités, il y avait un lien...

Jm : Il y avait un lien.

MS : ...que je n'avais pas senti auparavant ! parce-que je n'y vais pas suffisamment. Puis j'avoue que... le permanent, l'année dernière, m'avait pas trop...

Jm : Oui. La (l'ancien salarié du Club) était... bon. La avait ses, ses soucis, hein, il avait ses problèmes. On l'avait pris, il était handicapé, hein.

MS : Je ne savais pas.

Jm : Voilà, on l'avait pris, c'est toujours cet aspect social...

MS : Oui. Oui.

Jm : ...dont on parlait tout à l'heure.

MS : C'était à coté de chez moi, alors je... j'y suis allée une ou deux fois comme ça, mais j'avais pas envie d'y rester.

Jm : Alors donc, si on devait revenir sur cette question, euh... ça représente quoi aujourd'hui ? Le Club ?

MS : Je crois que je n'ai pas encore tout découvert.

Jm : Oui, donc, alors à cet instant ? Maintenant...

MS : ...Mais...

Jm : ...ce qui a été découvert, ça représente quoi ?

MS : Ah, je trouve une foule de générosité, d'intérêt, pour (silence), je dois ajouter à travers vous aussi, je l'ai découvert quand même, parce-que Restaurants du Coeur, tout, bon, on sent quelqu'un qui est porté vers les autres, et...

Jm : C'est... oui, je...

MS : Si, c'est à travers des personnes aussi qu'on vit au club.

Jm : Voilà. A travers des personnes. Je précise juste une chose, pour faire, ouvrir une parenthèse, euh... bon au Club, je me positionne comme un... comme je dois être positionner pour essayer de dynamiser, euh... là, tout de suite, je suis étudiant.

MS : Oui, oui. Mais oui. Pour moi la personne, y'a l'unité de la personne...

Jm : Ben moi, justement dans ma recherche, dans mes études, il faut que je fasse cette rupture, pour justement être le plus objectif possible dans, dans les rapports avec...

MS : Oui, ben, c'est pas de la flagornerie, hein, si, si je vous le dis, c'est que...

Jm : ...Oui, oui. Mon ego est satisfait, mais...

MS : C'est que je le pense. C'est quand même à travers des personnes, qu'on découvre un groupe. Euh... je pense par exemple, à Je (membre du Club) qui a d'énormes difficultés, et qui est arrivé... c'était minable son compte-rendu... il l'a lu, mais ça fait rien ! Il a fait un effort, moi j'ai trouvé ça... qu'il accepte de faire une recherche et de parler... moi, je pense que pour lui, ça a été... c'est pour ça qu'il ne faut pas le lâcher !

Jm : C'est une étape, hein. Très très bien. Très intéressant. Alors, qu'est-ce qui vous plaît, au Club, aujourd'hui ?

MS : (Silence) C'est la, la... pour moi c'est que des liens se sont créés. Euh... par exemple, bon, ben quand j'arrive, on se fait la bise, et puis j'ai L. (7è entretien) qui m'embarque pour me dire que lui, il a fait des expériences, qu'il voudrait bien m'entraîner avec lui, donc, il y a quand même quelque chose qui passe... Euh... y'a Je, qui, qui est arrivé à me dire où il habitait, (rires) à travers milles circonvolutions parce-que c'est son problème. Y'a Jo (6è entretien) qui est, qui est heureux de venir.

Jm : Ça se caractérise comment "heureux" ? Jo, ça se voit comment sur lui ?

MS : Ah ben il est épanoui, il nous parle de son travail, il... bon même à travers son petit laisser-aller. Parce-que Jo y'a pas d'exigences, hein. Il arrive et puis... mais, on pourrait parler de son travail pendant la réunion, ça ne le gênerait pas ! Mais, c'est... c'est un groupe sympathique. Ro (membre du Club, ndlr), le nouveau, s'est, s'est bien intégré. Il s'est proposer pour être Secrétaire, ben c'était chouette quand même ! Il nous fait part un peu de son expérience. C'est bien, parce qu'il ne nous écrase pas.

Jm : Dans le domaine de la Finance, hein ?

MS : Voui. Oui.

Jm : Je précise. C'est ça.

MS : Donc à travers la Finance, y'a quand même un, un groupe. Y'a des liens qui se créent dans le groupe. Ses liens n'ont pas toujours existé puisque l'année dernière, nous avons laissé tombé PG (membre du Club, ndlr)...

Jm : Oui.

MS : ...Je crois que ça n'était pas notre faute, nous n'étions pas assez... Les liens n'étaient pas assez créés. C'est pour ça, c'était une conséquence, ça m'a pas mal culpabilisée, mais... Il y a eu le problème de Fa (un membre du Club qui s'est suicidé), moi, ça m'a beaucoup, beaucoup questionné. Parce-que je, je travaillais un peu avec lui, quand on allait, c'est lui qui m'avait initié.

Jm : Pour préciser : Fab c'est qui ? Un...C'est pour le mémo, hein.

MS : Fab, qui s'est suicidé, et, et tout le monde a été surpris.

Jm : Huit jours après la, la fermeture du, du Club là, où on avait manqué de locaux. Huit jours avant il avait participé au déménagement, et puis il est décédé huit jours après. Oui.

MS : Le suicide interroge beaucoup, et... (Silence) Et là aussi, le Club avait une responsabilité, mais était peut-être trop jeune, pas assez structuré, parce-que Fab ne venait plus aux dernières réunions.

Jm : Sur la Finance non. Il venait, il venait au club, hein, en libre service...

MS : Oui, mais sur la Finance, non.

Jm : ...Il faisait des passages, sur la Finance, non, oui. Exact. Exact. Euh... c'est vrai qu'on a peut-être pas était très réactif, euh... certainement qu'ça doit nous, nous interroger quelque part. Euh... bon, en aucun cas, on peut être responsable, en tant que tel, il ne faut pas culpabiliser, mais ça peut nous, nous amener à se demander qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que ce genre de situation ne se reproduise pas ?

MS : Exactement. Exactement. Il a eu, il a eu un problème...

Jm : On n'a pas su le voir...

MS : ...Il n'a pas trouvé, on n'a, il n'a pas eu la main tendu probablement ! Probablement, parce-que ça ne suffit pas toujours ! Mais, culpabiliser, non mais interroger, oui.

Jm : Alors, comment on pourrait définir le club ? Aujourd'hui ? Quelques qualificatifs ?

MS : Le Compu's ? Ou ?

Jm : Oui, le Compu's Club. (Silence) A travers la branche, aussi hein ?

MS : Oui, alors, à travers la, la branche, moi je pense qu'il faut... garder ce contact, ses liens d'amitiés qui se créent, parce qu'on est à l'aise maintenant, donc si on est à l'aise, c'est qu'déjà, on, hein, on ne redoute plus celui qui est en face de nous. On peut parler librement, on peut dire, ce que j'ai dit la dernière réunion « vous utilisez des sigles que je ne connais pas, moi ». Pendant longtemps, par exemple, on me parlait de la FOL, je ne savais pas qui était la FOL. (rires). Ca m'a fait rire, j'ai, après j'ai compris... Mais, euh... il ne faut pas que, qu'il y ait quand même du laisser-aller dans le travail qu'on s'est proposé.

Jm : Donc comment on pourrait qualifier le club ? Comment on pourrait le définir ? On va prendre la question différemment : si aujourd'hui, ça c'est peut-être produit, vous avez, vous deviez, euh... convaincre quelqu'un de rejoindre le club. De quelle manière le présenteriez-vous, au-delà de la présentation des branches, de ce qu'on fait au niveau informatique etc. ? Quels sont les éléments, quelles sont les caractéristiques que vous emploieriez pour dire : « Bé, le club c'est ça, tu, tu pourras, tu pourras t'y sentir comme ça, comme ça »

MS : Je ne sais pas encore vraiment, parce-que... je me suis interrogée, je me suis dit : « je suis venue chercher quelque chose au Club, mais je n'ai rien donné ». Et puis en fait, on donne par sa présence, par, euh... par le fait de s'intégrer au Club et de participer. Mais, si bien qu'au début de l'année, j'avais décidé de quitter le club.

Jm : En début d'année ?

MS : Ah voui, voui, voui !

Jm : Oui, oui, je m'en souviens, oui. Et qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis, alors ?

MS : Ben le fait, peut-être de rendre service en hébergeant... le, le groupe au début de l'année... ça m'a fait plaisir...

Jm : Pendant, pendant notre fermeture, hein, je précise.

MS : Oui, ça m'a, ça m'a fait, bon j'ai eu un service à rendre... et puis, j'aurai voulu m'intégrer davantage au moment de l'installation, faire des étiquettes, des, ch'ais pas quoi... Je n'ai pas pu, parce-que j'ai été appelé par Ol., qui avait des problèmes.

Jm : Alors...

MS : Je ne sais pas encore, parce-que il y a une personne qui, qui est un peu comme moi, que j'ai rencontré en randonnée, elle voudrait faire de l'informatique.

Jm : Donc, l'objet de l'adhésion, en un, c'est naturellement l'informatique, c'est ce qu'on avance, mais quels seraient les autres, comment dire... quels seraient les, comment présenteriez vous le club ? Quels seraient les, les valeurs que vous attribueriez au club et que vous souhaiteriez faire passer auprès d'une personne que, que, euh... vous verriez bien... qu'elle nous rejoigne au club ?

MS : Oh, ben, voilà, je lui ai expliqué, que à travers l'informatique, euh... y'avait... toute une action sociale qui était entreprise, en particulier le travail dans la prison... euh... le travail auprès des jeunes... Mais, je pense que je n'ai pas encore tout découvert dans le Club.

Jm : Oui. Alors...

MS : C'est ce qui me gêne !

Jm : Ça viendra !, ça viendra, c'est vrai qu'il y a autre chose.

MS : Bien sûr !

Jm : Oui. Y'a autre chose.

MS : Y'a tout un foisonnement... et une ouverture je sens qui est prête, quelqu'un viendrait, dirait : « moi j'ai envie de créer un Club comme ça, et de réunir des gens » bon, euh... ce serait accepté. Alors, cette ouverture me plaît beaucoup... mais je regrette de ne pas assez m'y intégrer, parce-que... moi aussi je suis débordée ! (rires)... Dans les associations, je vous ai pas dit, tout à l'heure, que on a créé un comité de quartier, de l'avenue d'Chabeuil. J'ai pas trop osé en parler, euh... avec Rivasi (Député de la Drôme à l'occasion de sa visite dans nos locaux, ndlr), l'autre jour, parce-que c'était pas le propos, mais ce qu'elle compte faire, bon ben on le fait ! Et je dirais même, que Patrick Labaune (le maire de Valence, ndlr) a été très... très coopérant.

Jm : Alors, comment on pourrait qualifier, le fait justement, j'insiste un p'tit peu, je voudrais avoir juste un mot, ou une expression, ou quelques mots, quelques expressions, comment on pourrait aujourd'hui définir le Club, en quelques mots, un qualificatif ? Bon le Club, c'est du social, on l'a un p'tit peu précisé tout à l'heure, vous aviez dit : « y'a un esprit au club »

MS : Oui.

Jm : Euh... Est-ce que vous avez deux, trois exemples qui peuvent... qui démontrent cet esprit, qui montrent cet esprit, au Club ?

MS : Oh, cet esprit, moi je l'ai ressenti, alors, vraiment, euh... (silence) au moment de l'installation.

Jm : Au moment de la dernière installation, alors.

MS : Ah oui ! Ah oui. Euh... L. (7è entretien), par exemple, qui, qui avait, qui a obtenu les clefs du local, et qui était pas peu fier. Et puis chacun apportant ce qu'il était capable de donner.

Jm : Alors, on va venir un p'tit peu, on va re-préciser un p'tit peu le, cette branche. Cette branche Finance, c'est une branche qui, qui fonctionne comment ? Ça marche comment cette branche ? (rires)... Dans la technique, hein. Est-ce qu'elle est autonome ?

MS : Elle est autonome, oui !

Jm : Alors, comment c'est organisé ? (silence) Cette autonomie s'organise de quelle façon ?

MS : Et ben, quand on est dans le, d'abord on dispose d'une, d'une salle, on se réunit, nous, nous créons nos objectifs, euh... euh... nous nous sommes structurés lors de la dernière réunion... On défini un travail, on le suit pas toujours, mais enfin, on essaie...

Jm : Vous rendez compte des fois, de ce que vous faites ?

MS : Jusqu'à présent, au premier trimestre, oui. Et puis, maintenant où nous nous, ça va être difficile de suivre deux objectifs : l'école de la Bourse et les Finances. Mais il faudra...

Jm : Oui, oui, pardon. Oui, oui je vous laisse terminer.

MS : ...Il faudra, ça nous demandera aussi de nous structurer, pour ne pas faire uniquement de la Finance, et... délaisser l'école de Bourse. Alors, peut-être, qu'à travers la Finance, concrètement, on pourra travailler l'école de Bourse.

Jm : Oui, mais ma question, elle était : « Est-ce que vous rendez compte au Compu's Club de ce que vous faites ? », puisque vous disiez « on est autonome », ma question est de dire « Est-ce que...

MS : ...Ah oui...

Jm :...quand vous avez fait quelque chose, l'évolution, ce que vous y faites, etc. Est-ce que vous rendez compte au Compu's Club ? Est-ce qu'on vous demande des comptes, en fait ?

MS : Alors là, moi, je ne l'ai pas senti. Non.

Jm : Non, vous n'avez pas senti qu'on vous demande des comptes...

MS : Y'a Jo (6è entretien, ndlr) qui fait un compte-rendu pour le Bulletin (le Bulletin Membre Trimestriel, ndlr), mais ça ne reflète pas le travail de l'équipe.

Jm : Non. Alors justement, ce travail de l'équipe... euh... ça se passe comment ? Entre les membres, ce travail ?

MS : Ben au début de l'année, on a essayé de se structurer à travers une étude... Quelque chose de concret, on avait à analyser un texte, et à le présenter aux autres. C'est très long, parce-que nous avons abordé un chapitre dans un trimestre, (rires)... Alors, il faudra revoir, est-ce il faut aller plus vite, faire quelque chose de plus condensé. C'est, c'est à le, c'est à voir. On a un instrument de travail, ce qui était déjà beaucoup.

Jm : Est-ce que, au-delà de ce travail, sur, sur le chapitre, sur la Bourse même, sur la Finance, sur l'Economie même, est-ce que, c'est très long, c'est un outil, est-ce que ça apporte quelque chose dans la relation entre les membres ?

MS : Oui. Entre les membres du groupe.

Jm : Très bien.

MS : Mais pas du Compu's.

Jm : Non, non du groupe oui.

MS : Oui. Oui. Mais on est quelque fois gêné, parce-que nous sommes des fois à des niveaux très différents. Bon alors, je suis vraiment ! Ignare ! Et puis ça ne m'intéresse pas.

Jm : Vous venez chercher quoi alors dans cette branche ?

MS : Ben, on est ensemble, et puis après tout, pourquoi ne pas savoir comment la Finance fonctionne ? Seulement, cette différence de niveau, fait que, certains parlent de quelque chose, ils ont... qu'il leur est tout à fait évident, et pour moi, ça ne l'est pas.

Jm : Alors, qu'est-ce qui vous semble important, dans le bon fonctionnement de cette branche ? (Silence) Au-delà des outils qui peuvent être mis en place ? J'entends...

MS : Je, je crois qu'il y a trop de disparités, et que les finances... ça m'amène à étudier... Oh pas, pas d'une manière, mais enfin à rentrer un petit peu dans un monde qui m'est inconnu, mais je ne pense pas que j'y rentrerai beaucoup.

Jm : Oui. Qu'est-ce qui vous fait rester alors ?

MS : Ah ben, parce-que, parce qu'il y a les copains ! (rires)

Jm : Les copains. Alors, qu'est-ce qui vous la ferait quitter ?

MS : ...Boh, j'ai pas envie de la quitter, maintenant ! (rires)

Jm : Alors, donc, on... pour essayer de résumer, qu'est-ce, qu'est-ce qui se passe dans ce, dans ce groupe, qui ne relève pas du projet de la branche même ?

MS : Ben c'est les liens qui sont créés entre nous.

Jm : Les liens. Est-ce qu'on peut avoir...

MS : Je vous dirai que c'est uniquement ça.

Jm : C'est uniquement ça.

MS : Oui. Et puis un certain engagement, j'ai l'impression que si je quittais le groupe... Ben, il manquerait les deux cent francs, que je vais... hein. Il y a le... l'argent qu'on a versé, et qu'on retire en partant, bon ben c'est un peu frustrant pour les autres, un peu décourageant !

Jm : Qu'est-ce que vous préférez, au-delà de la branche Finance ? Qu'est-ce que vous préférez au Club ?

MS : ...Je ne connais pas assez les autres branches, parce-que, euh... peut-être le fait que chaque branche soit très autonome, on sait par des comptes-rendus ce qui se passe dans les autres branches, mais, euh... on n'y a pas participé. On ne, on ne voit pas comment ils travaillent, comment... Ce serait peut-être intéressant...euh d'aller voir comment Libertech travaille, moi j'aimerai bien aller voir les jeunes, puisque toute ma vie, j'ai, j'ai travaillé avec des jeunes. Euh... voir comment les jeunes travaillent, comment le, la branche littéraire travaille... Euh... j'aimerai, par exemple, accompagner quelqu'un qui va apprendre l'informatique dans la prison... Allez voir un petit peu comment ça se passe, je crois que je comprendrai mieux le groupe... et l'esprit du Compu's, si je rentrais un peu dans... je pense que c'est un peu trop compartimenté, et que le lien est créé par le journal... mais peut pas rapporter...

Jm : ...oui...

MS : ...toutes les valeurs qu'on peut vivre...

Jm : Quels avantages, quels avantages, il y a à compartimenter ? Justement le club ?

MS : Si c'est, c'est bien, parce-que chaque groupe peut approfondir son travail. Il serait impossible de travailler... Chaque branche ne pourrait pas vivre. Mais je pense qu'on pourrait inviter... Dire que ceux qui veulent, peuvent aller voir ce qui ce passe dans les autres groupes. Mais, euh... en spectateurs. Si ça ne dérange pas.

Jm : Tout à l'heure vous disiez... que euh... vous parliez de valeurs de chacune des, de chaque branche, euh... quelles sont ces valeurs ? Que vous avez au sein de la branche Finance ? Et par extension, quelles peuvent être les valeurs ? Ou comme, comme... quelles peuvent être, oui, les valeurs du Compu's Club, en général ? (silence) quel serait son fondement ? Et s'appuierait sur quelle valeur au Compu's Club ?

MS : Je crois qu'il y a une valeur de partage, qui est très importante. Un partage sur tous les plans, sur le plan intellectuel et connaissances, moi ce que je connais, je le partage avec d'autres. Ce que je sais faire, je le mets au service des autres, (silence) et ça crée une valeur morale de solidarité... (silence) Surtout ça.

Jm : C'est surtout ça ? Des valeurs de partage et de solidarité.

MS : Oui....Y'en a, y'en a beaucoup d'autres qui sont véhiculés d'honnêteté de...de justice, de sens social, euh... je crois que quand on a un doigt dans l'engrenage, la main y passe ! (rires)

Jm : Alors, moi j'aimerai bien qu'on revienne un petit peu sur ces valeurs, pour essayer d'y mettre des, des images, des représentations... euh... de ce, la valeur solidarité, c'est une valeur... est-ce qu'on peut avoir un ou deux exemples de solidarité au sein du club ? Ou au sein de la branche, mais de la branche, on en avait déjà parlé, au sein du club, est-ce que vous avez été l'observateur d'un ou deux actes de solidarité ?

MS : Oh ben, lorsque je suis arrivée dans cette ruche, où tout était en l'air, y'avait des bureaux, y'avait des planches, y'avait de, des fils qui pendaient de partout, et puis chacun arrivait, tombait le blouson, prenait... bon s'occupait... euh... de l'élec, du branchement de l'électricité, un autre...

Jm : C'est quelque chose qui était spontané ?...

MS : ...Ah oui ! Tout à fait ! Tout à fait !...

Jm : ...Ou il fallait demander ?...

MS : Tout à fait. Fallait pas demander, fallait dire qu'il y avait un branchement à faire. Et puis...

Jm : La valeur d'honnêteté, est-ce qu'il y a un ou deux exemples qui vous font dire ben là, il y a une relation honnête ?

MS : (rires) Oui, quand je suis arrivée, au Club, j'ai proposé... de mettre à la disposition des autres, mon ordinateur et les programmes que j'avais, et puis bon, ben j'ai dit que je les avais pi... que j'avais pas tout acheté...

Jm : Ah ?

MS : Et tout de suite « Je veux pas le savoir ! » (rires) J'ai compris qu'il ne valait mieux pas, pas en parler ! En fait, quand on en a parlé entre nous, j'ai compris qu'il y en avait beaucoup qui le faisait... mais je me suis sentie un peu coupable là. (rires)

Jm : C'était le but recherché, d'après vous ?

MS : Oh, je ne pense pas ! Mais enfin, je pense que dans le club, on, on ne mange pas de ce pain là.

Jm : Et vous parliez de justice, enfin ? Est-ce qu'il y a un exemple ou deux, euh...une situation qui vous fait dire « ça, ça a été réglé selon une valeur justice, ça été réglé juste » ?

MS : Quelque chose me l'a vraiment fait sentir, mais... Je ne me souviens pas à partir de quel fait. De quel exemple... Mais je l'ai senti.

Jm : Très bien. Alors vous participez au club depuis, un peu plus d'un an, hein, c'est ça ?...

MS : Oui.

Jm : ...Quels ont été les, les moments forts ? On a parlé tout à l'heure de l'aménagement, est-ce qu'il existe un autre moment fort ? Euh... et qu'est-ce que vous avez retenu de, de cet autre moment fort ? (silence)

MS : Je ne sais pas. Bon, ça a été surtout ce moment-là, qui a été un moment fort. Je pense qu'il y en a eu, comme l'observation des étoiles, entendre parler, mais je n'y étais pas... J'étais absente à ce moment là... (silence)

Jm : Alors, qu'est-ce que ça...Qu'est-ce que ça vous a apporté ? D'une manière plus générale ?

MS : Ce que le Club m'a apporté ?

Jm : Oui. Qu'est-ce que ça vous a apporté ? Qu'est ce que vous retenez de votre participation ?

MS : J'aime bien y aller maintenant ! (rires) Une certaine... (silence) Oui, la joie de participer à quelque chose... De participer dans mes faibles mesures, parce-que je, je n'y suis pas, pas très, très présente, mais de participer à quelque chose que je trouve très bien.

Jm : Alors, qu'est-ce que, entre l'entrée au Club, et maintenant, est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé ?

MS : Oui, parce-que d'abord, j'y suis à l'aise...euh... c'est, maintenant le Club n'est plus dans mon quartier, mais je pense que... Ce serait plus proche, j'irai plus souvent, voir un peu ce qui s'y passe. Maintenant, quand on va voir un peu ce qu'il s'y passe, on tombe souvent sur des gens qu'on ne connaît pas. Alors là, c'est plus difficile.

Jm : C'est plus difficile ? Il faut relancer...les relations ?

MS :...Est-ce qu'il faudrait... Je trouve que par exemple... une petite réunion ou chacun apporterait sa pizza, sa... euh... toute simple, et où on apprendrait davantage à se connaître, on resterait pas entre membres du groupe Finance, mais où chacun se mélangerait, apporterait quelque chose, ce serait bien. C'est pour ça, je pense que la soirée des étoiles, ça devait être quelque chose de, de bien, qui m'a fait envie, mais je n'ai pas pu.

Jm : Alors, cette sectorisation par branche, c'est quelque chose qui est, qui est figée, qui est voulue, quelqu'un qui fait partie de la Finance ne peut pas aller voir les autres ? Vous disiez que vous aviez envie, en tant qu'invitée, est-ce que c'est quelque chose où vous avez besoin de demander une autorisation pour faire un petit tour dans une autre branche ? Ou...

MS : Ben, je n'oserai pas aller m'y pointer sans...

Jm : Qu'est-ce qui, qu'est-ce qui gêne ? Qu'est-ce qui freine ?

MS : Ben, je ne voudrais pas d'abord les gêner....

Retournement K 7 = ¾ d'h

MS : Je ne voudrais pas arriver comme un cheveu sur la soupe et risquer de gêner, parce-que quelque fois, quelqu'un qui vient arrête un peu l'expression spontanée... Et puis, euh... je ne sais pas si ça se fait. Et si ça peut se faire. Moi je suis très légaliste !

Jm : Alors, si quelqu'un venait dans la branche finance, en tant que visiteur, comment le ressentiriez vous ?

MS : Ça ne me gênerait pas dans la mesure... où on le sent coopérant... et où on connaît ses motivations. Pourquoi est-ce qu'il vient ? Est-ce que c'est par curiosité ? Si quelqu'un vient dans la branche Finance en se disant : « est-ce que là je peux retirer de l'argent, en payant moins d'impôts ? », ça me déplairait totalement. D'ailleurs ça me déplaît. (rires). Mais si quelqu'un arrive pour voir comment ça s'passe... ben, non, ça me gêne pas !

Jm : Donc, retirer de l'argent, enfin venir pour avoir à payer moins d'impôts, ou gagner de l'argent, c'est pas l'esprit de la branche Finance ça ? Apparemment...

MS : Non....

Jm :...Tel que vous le ressentez.

MS : Non ! On a tous envie de gagner...

Jm :...Bien sûr !

MS :...C'est humain, On sait toujours que faire du fric, moi, je ne peux pas dire que je n'aime pas le fric, je sais toujours qu'en faire, j'en ai jamais assez !

Jm : Alors, qu'est-ce que justement, quel est l'esprit de la branche Finance ? Au-delà de l'objet même ? Qui est de gagner de l'argent ?

MS : C'est de faire quelque chose, et de voir un peu comment ça fonctionne ! Pour moi, c'est ça.

Jm : Curiosité intellectuelle ?

MS : Oui. Et puis, si on peut glaner quelque chose, euh... ben la réussite... ça, ce serait d'abord une réussite, ça prouverait qu'on est capable de faire quelque chose.

Jm : Et donc, si il y avait un échec, ça vous démontrerait que vous n'êtes pas capable de faire quelque chose ?

MS : Non. Mais qu'on a pas...

Jm : C'est la cerise sur le gâteau quoi !

MS : Voui, oui !

Jm : La cerise sur le gâteau, le gain.

MS : Oui, oui, moi aussi j'aime bien, j'aime bien réussir !

Jm : Et si vous deviez avoir un échec, vous, vous euh... vous en retiendriez quoi ? De, de cette relation que vous avez eue avec le Club ?

MS : Oh ben pas plus ! On partagerait la cerise, on partagerait l'échec ! (rires)

Jm : Très bien. Alors, tout à l'heure, vous disiez : « on peut parler librement ». Compte tenu du nombre de personnes qu'il y a actuellement au club, même dans la branche, puisque vous êtes combien dans la branche ? A peu près ?

MS : ...Je ne me souviens pas. Une dizaine ?

Jm : Une dizaine ?

MS : A peine.

Jm : Oui. Une dizaine, euh... vous disiez « on peut parler librement », dix personnes qui parlent librement, à mon sens, nécessairement, y'en a qui sont contre quelque part ? Alors, comment ça se résout ce genre de, de, de pro... de situation ?

MS : Mais quelqu'un qui est, qui est vraiment, ou c'est vraiment quelqu'un qui est vraiment contre l'esprit du groupe, on en a eu un exemple. Quelqu'un qui est venu voir et qui n'avait pas du tout... envie de partager...bon, il n'est pas resté. Quand même, il a refouré son nez, pour voir un peu comment on s'en sortait, ça m'a pas bien plus d'ailleurs ! Mais enfin, on le reverra pas, ou du moins pas souvent.... Mais autrement, euh... c'est normal dans un groupe, heureusement que chacun a son objectif, et... c'est la richesse du groupe que tout le monde ne soit pas d'accord.

Jm : Alors, comment ça se résout ? Dans ces situations-là ?

MS : Ben chacun donne ses raisons, on essaie de les étudier, et puis d'en tirer une conclusion. Ben, en fait on n'a pas eu de gros désaccord. On en aura peut-être lorsqu'il faudra investir. D'où l'intérêt d'avoir un conseiller.

Jm : D'avoir un conseiller, alors vous envisagez solutionner comment ces situations ? Parce-que quelqu'un qui n'est pas d'accord, qui reste sur sa position, il arrive bien un moment où il faut prendre une décision ?

MS : Ah ben oui.

Jm : De quelle manière va être prise cette décision ? (silence) Supposons qu'il y a cinq personnes qui sont pour, cinq personnes qui sont contre, ou quatre, je ne sais pas, ou deux personnes qui...

MS : Moi, je pense que, normalement au cours d'une discussion, si on explique pourquoi on est pour, pourquoi on est contre, on doit pouvoir arriver à trouver, soit une solution intermédiaire...

Jm : Un compromis ?

MS : Un compromis. Oui.

Jm : Un compromis ?

MS : Où alors, bon ben il faut (silence) Si c'est très grave...

Jm : Il faut trancher ?

MS : Et ben ça va claquer...

Jm : Ça va claquer ? Et pour éviter que ça claque, alors ?

MS : Pour éviter que ça claque, et ben... quelquefois, on peut pas toujours l'éviter. Si quelqu'un arrive dans le groupe en pensant qu'il faut absolument travailler d'une façon, faire, euh... parce qu'il faut gagner... Ben s'il n'est plus en accord avec le groupe, ben il part.

Jm : Il part ? C'est à dire ? Il part tout seul ? De fait ? Donc, il a accepté de, euh... que son message ne passe pas, ou que son idée ne passe pas, il l'accepte tellement que... il part de lui-même ? Sans heurt ?

MS : S'il ne veut, s'il ne veut pas, ou s'il ne peut pas, ben il vaut mieux qu'il parte !

Jm : Oui, il vaut mieux, c'est une chose ! Mais d'abord, est-ce qu'il part ? Est-ce qu'il part, euh... de bon coeur ? Euh... Ben comment ça se fait ? il y a deux choses euh... la première, c'est on a un conflit, un conflit entre guillemet...

MS : ...Oui, oui, oui...

Jm : ...une situation qui oppose...

MS : ...Oui...

Jm : ...dans une discussion, euh... « je suis d'accord, vous n'êtes pas d'accord », ou « j'ai une idée, vous êtes contre », ou l'inverse, peu importe, il arrive bien un moment ou il y a une décision à prendre. Mais cette décision, elle doit être prise, euh... par le groupe...

MS : ...Oui...

Jm : ...Par l'ensemble du groupe ? Oui, donc comment on solutionne ça ? A un moment donné ? Même si y'en a qui sont pas d'accord, comment on fait ? On impose, à ceux qui sont pas d'accord, ben on leur dit : « ben c'est moi qui ai gagné, toi tu te tais », ou comment on fait ?

MS : Je ne serai pas aussi brutale ! Mais y'a un moment où on a un choix à faire. (silence) Je pense qu'il y a d'abord le dialogue, et, je trouve qu'il serait difficile de ne pas arriver à trouver un point d'entente dans le dialogue. Parce-que celui qui est contre, il expose ses... ses raisons, on lui répond, on essaie de bien rentré dans, dans ses objectifs, dans... et si vraiment on y arrive pas, si on a affaire à quelqu'un qui, si on a affaire à quelqu'un qui est complètement buté.

Jm : Oui, mais on peut se poser la question aussi, est-ce que c'est pas soi-même qui, sont, qui, qui est complètement buté ? Est-ce que c'est pas l'autre qui peut avoir raison ?

MS : Ah oui, oui, mais moi je pense, que c'est quand même le groupe qui doit décider ! L'ensemble du groupe.

Jm : Ah, voilà ! Alors de quelle manière l'ensemble du groupe décide ?

MS : Ben après la discussion, si, si vraiment... on vient aux voix.

Jm : Voilà, C'est ça. Les choses sont votées, et puis, euh... c'est le résultat du vote ? C'est la majorité qui l'emporte ?

MS : Oui.

Jm : La majorité, donc ça se sont des valeurs de démocratie ?

MS : Oui.

Jm : Voilà, mais avant les valeurs de démocratie, vous avez dialogué ?

MS : Ah oui.

Jm : Ce sont des valeurs d'écoutes ?

MS : Ah, oui. Oui, oui.

Jm : De tolérance ?

MS : Oui, oui, oui.

Jm : C'est là où je voulais en venir. Simplement.

MS : Exactement, exactement. Mais on peut avoir affaire à des gens intolérants. Ça nous est arrivé, par exemple au groupe de randonneurs. Un monsieur qui a beaucoup de qualités, mais qui a un caractère... c'est un caractériel, qui n'a jamais été corrigé, ni redressé, et qui a été grossier, et le groupe a décidé qu'on ne le voulait plus. Qu'on ne pouvait plus accepter cette attitude ! Alors, on a discuté, moi j'ai dit que... Il fallait quand même accepter les gens avec leurs qualités et leurs défauts, puis, je me suis un peu mouillée, j'ai dit bon, qu'on, qu'on pouvait au moins accepter qu'il fasse des excuses. C'est quelqu'un, sa femme nous a dit qu'elle n'a jamais, dans sa vie, entendue faire des excuses. Il ne s'abaisse pas. Et ben, il en a fait.... Il les a fait à sa manière, il a pris la personne avec qui il avait été grossier... Il l'a prise à part, il lui a dit on a pas trop su quoi, elle a été très discrète, elle lui a dit « c'est terminé, on n'en parle plus », dans le groupe on n'en a plus parlé, c'est fini, mais il sait très bien qu'il ne faut pas recommencer.

Jm : Très bien. Et au sein du club, ce genre de situation ne s'est pas encore produit ?

MS : Oh, je ne pense pas, étant donné les gens qui sont là, mais enfin, on ne sait jamais, il peut venir quelqu'un qui soit... obstiné. Par contre, dans le groupe, y'a eu quelqu'un qui a été pénible parce-que... il accaparait la parole, et on était peut-être pas assez, et on était un groupe, on était, y'avait pas assez d'unité pour pouvoir dominer, et on en a souffert.

Jm : Hum, hum. Aujourd'hui, ce genre de situation vous pourriez mieux la maîtriser ?

MS : Je pense.

Jm : Vous feriez quoi ? (silence)

MS : Ben, il faudrait voir comment ça se présente.

Jm : Il accapare la parole.

MS : ...Mais peut-être euh... lui... Donner la parole à d'autres, dire « toi qu'est-ce que tu en penses ? », pour arrêter le flot. Sans dire à quelqu'un, bon vous a, on peut pas être grossier, lui dire « ça suffit, laissez parler les autres », mais on peut dire, par exemple : « bon ben Je (un membre du Club, ndlr), tu n'as pas parlé, toi », « telle personne n'a pas parlé », en fait, faire un petit peu une animation de groupe...

Jm : Alors, lorsque vous venez au club, dans quel état d'esprit vous vous trouvez ? Vous vous sentez comment ? (silence) (long silence) (très long silence)

MS : Je ne sais pas. Je suis contente d'y aller.

Jm : Oui, euh... voilà. Contente. Alors, comment préciser ce "content" ? Vous arrivez quand vous venez au Club, vous venez à pieds, vous sifflotez, vous... vous courrez après les papillons...je pastiche, hein, on est d'accord ?

MS : Mon chien m'a accompagné, (rires)

Jm : Je pastiche, mais c'est ça, est-ce qu'il y a des... des images qui montrent...

MS : Je me suis demandée si, si je gardais mon chien, pour rentrer le soir ! (rires)

Jm : Oui. Est-ce que vous avez le coeur léger ? Vous sautillez, vous avez le sourire jusqu'aux oreilles, vous sautez au plafond...

MS : Ça dépend...

Jm : ...Vous courrez, vous vous roulez par terre ?...

MS : Ça dépend, quelquefois, vite, vite, il faut que j'y aille, euh... j'ai eu une rencontre avant, je suis en retard, et je ne voudrais vraiment pas arriver en retard, parce-que je veux que le groupe ait plus d'exigences ! (rires)

Jm : Etre un exemple, c'est beaucoup plus fort que de demander aux autres ?

MS : Ben, on peut demander que si soi-même on respecte...

Jm : C'est ça.

MS : J'sais pas... Comme je vais à la chorale, je suis contente d'aller chanter. Quand je vais en randonnée, je suis contente d'aller marcher.

Jm : Alors, on arrive au bout, hein. Quels sont, selon vous, les obstacles à une... participation plus importante des membres du Club ? Au sein du Club ?... La vôtre, vos obstacles à vous, c'était le manque de disponibilités, vous êtes très prise, euh... ce... ceci dit, vous avez exprimé l'envie, éventuellement, de vous approcher, de voir un petit peu ce qui se passe dans les autres branches, on en a discuté tout à l'heure, mais, en tant qu'observateur, euh... d'une manière générale au sein du Club, quels, quels sont les obstacles qui empêchent, pour tous les membres, d'après vous, une meilleure... une participation plus importante ?

MS : Moi je pense que c'est un peu ce cloisonnement, et qu'il manque une, une réunion, où on est là simplement pour faire connaissance les uns avec les autres. Habituellement c'est...

Jm : Ça, c'est une mesure pour l'améliorer le Club.

MS : ...Chacun apporte quelque chose, parce-qu'en grignotant bon ben, on va, là y a celui qui sert, qui... « toi, je te connais, toi, je te connais pas ». Une volonté, d'abord, peut-être, une volonté de connaître les membres du Club.

Jm : Ça, c'est euh... c'est ce qu'il faudrait faire pour améliorer les relations entre, entre les membres, mais aujourd'hui...

MS : ...Même pour les créer !...

Jm : ...Oui, oui c'est ça !

MS : Parce-que Alain, je ne le connaissais pas du tout. Mais je ne lui ai jamais parlé !

Jm : Pourtant il y est souvent Alain, hein. Il vient pendant les libres services.

MS : Oui...Mais je, je l'ai, je l'ai vu à l'action... ça me l'a rendu bien sympathique, j'ai bien envie de lui parler ! Mais, (rires) j'ai pas eu l'occasion.

Jm : Alors, aujourd'hui, là, de ce qu'on voit, quels sont les obstacles ? Qu'est-ce qui freine aujourd'hui, pour que les membres participent à plus de branches ? Participent encore plus euh... à ce lien social qui peut y avoir au sein du Club, participent encore plus à la construction, au développement de l'association ?

MS : On est nombreux.

Jm : On est trop nombreux ? Ça peut-être un obstacle ?

MS : C'est pas un réel... C'est une difficulté, plus qu'un obstacle. C'est une difficulté parce-que... quand on se rencontre, euh... par exemple pour, euh... euh... l'accueil de Madame Rivasi... bon ben j'ai vu des gens que je ne connais pas du tout. Et, je ne les connais pas plus, parce-que l'objectif n'est pas de se connaître. Mais, y'aurait des, on se réunirait quelque fois, comme ça, par petit groupe, en mêlant, faut pas qu'on soit trop nombreux, parce-que y'a toujours des gens qu'ont... je pense qu'il faut avoir une volonté de se réunir, de se rencontrer, et de savoir qui fait quoi.

Jm : Alors, justement, vous vous étiez proposée, au sein de la branche Finance, d'être la personne qui fait le lien avec ceux qui pourraient temporairement s'éloigner, pour essayer de, de garder un contact. Est-ce que c'est quelque chose qui, euh... qui vous plairait ? Vous verriez comment l'organisation d'une chose qui, qui permettraient à des membres de diverses branches, ou qui participeraient à des branches, parce-qu'on a aussi des membres qui ne participent pas à des branches, à se réunir sous forme de, d'autres groupes, sans que ce soit des groupes formalisés comme une branche en suivant un projet ? Uniquement pour que l'on puisse échanger, se rencontrer. Vous verriez comment la chose ? Quelles seraient les valeurs ou le fondement à mettre en place ? Et quels seraient les outils qu'il faudrait mettre en place pour y arriver ?

MS : (Silence) Alors d'abord une meilleure connaissance du Compu's. Parce-que ceux qui arrivent prennent le train en marche.... Donc l'accueil de ceux qui arrivent, il faudrait bien leur présenter... toutes les branches, avant de le, de les laisser choisir. Peut-être qu'ils aillent voir dans les branches ce qu'il se passe, à moins qu'ils arrivent avec un but bien défini « je veux faire partie du groupe Finance ». Ce qui est peut-être la majorité des cas.

Jm : Dans les branches euh...

MS : Pour moi, je crois que j'aurais, il aurait été peut-être, j'aurais, je ne regrette rien, mais enfin au point de vue activités, peut-être que la branche littéraire m'aurait plu davantage.

Jm : On revient au Compu's Club, à l'objet d'adhésion, au Compu's club, c'est l'informatique, nous avons une étiquette informatique...

MS : Oui.

Jm : ...les gens découvrent après...

MS : Oui, oui.

Jm : Voilà. Alors quelles seraient encore les, les façons de faire, les outils qu'il faudrait mettre en place pour essayer de... de créer des groupes informels, qui seraient très disparates, des gens de toutes branches...

MS : Je n'ai pas du tout réfléchit, mais je pense que... On fait beaucoup de choses pour la relation personnelle, la relation entre individu, euh... quand il y a le, la, le grignotage. Un apéritif avec grignotage. D'abord, si les gens apportent quelque chose, ils se sentent partie prenante. Il faut pas que ce soit la même personne qui fasse les pizzas, même si elles sont très bonnes, moi les miennes seront moins bonnes, parce-que je suis pas cuisinière, mais je pense que c'est important que chacun apporte quelque chose. Ne serait-ce qu'une bouteille de jus de fruits. Je pense par exemple, aux randonnées, on mange ensemble, ben y'en a, y'en a un... euh... c'est surtout au dessert, y'en a un qui fait passer une tablette de chocolat et puis une boite de petits gâteaux. Y'a les messieurs qui offrent la poire, l'apéritif, et puis après, on se taquine là-dessus, et puis y'a l'eau chaude pour le café, tout le monde n'apporte pas de l'eau chaude, ben c'est très... que chacun apporte quelque chose au groupe. On apporte par sa présence, mais, même matériellement, un petit quelque chose, je trouve que c'est très important.

Jm : C'est Aristote déjà...

MS : Oui.

Jm : ...Qui disait que justement, vous connaissiez ?

MS : Oui, oui.

Jm : Qui disait que si chacun apportait son écot à un pique-nique, euh... c'était beaucoup plus que la somme de, de ce que chacun avait apporté.

MS : Bien sûr !

Jm : Ça c'est intéressant, peut-être il faudra réfléchir à...

MS : Je ne sais pas du tout comment l'organiser ? Comment ça peut se faire ?

Jm : Faudra réfléchir.

MS : Est-ce que ça peut être uneee... comme vous avez fait pour les étoiles (manifestation ponctuelle avec pique-nique et observation astrologique, ndlr), mais simplement un pique-nique ou on fait des brochettes, par exemple, ce qui veulent viennent, et puis... ou on partage. Euh... je, je n'ai pas réfléchi. Mais je pense que pour s'connaître, c'est important.

Jm : Très bien, ben écoutez... on a fait le tour, est-ce qu'il y a quelque chose que vous aimeriez rajouter de particulier ? (silence)

MS : J'allais, j'allais dire que... il serait important... `Fin, moi je pense qu'il serait important de donner les grandes lignes de la vie du, du Compu's Club, au début de chaque réunion. Parce-qu'on est un groupe, mais inséré...dans une association. Et je suis un peu restrictive pour le dire, parce-que j'ai senti, lorsque vous l'avez fait quelques fois, y'en a un qui disait « allez vite passons aux Finances », alors je trouve que c'est...c'est délicat, ce, ce serait quand même bien de donner les grandes nouvelles du club.

Jm : Bon, c'est entendu, on va y réfléchir, je vous remercie beaucoup...

MS : Je sais pas trop comment, ça risque aussi de dire « ça nous retarde ça... ». Ça retarde pas, si on commence à l'heure, je suis toujours dans mes... (rires)

Jm : Vous aviez, vous vous souvenez de ce questionnaire qui avez été diffusé, il y a six ou neuf mois, c'était aussi dans le cadre de, du, du même ..., hein, du ..., euh... vous aviez répondu à une question euh... "est-ce que vous lisez le Bulletin Trimestriel ?" vous avez répondu "entièrement", et la rubrique que vous avez préférée ? est "Civis".

MS : Oui.

Jm : Qu'est-ce qui, pourquoi Civis en particulier ?

MS : Parce-que je pense que ce sont les idées qui mènent le monde.

Jm : Alors, quelles sont les idées de Civis qui vous... qui vous semblent mener le Compu's Club ?

MS : Parce-que Civis défini un peu les objectifs du Compu's Club.

Jm : Ah bon ?

MS : A travers le Bulletin. Euh... quand on commence à lire "Civis", on se dit « ben c'est pas une association qui se réunit pour faire du fric, pour, euh... pour la gloriole, pour... » On voit qu'il y a un sens social, à travers cette rubrique de Civis. (silence) Je sais pas si je m'explique bien.

Jm : Si, si tout à fait.

MS : Ça défini un petit peu les objectifs...

Jm : Alors, quels sont...

MS : Indirectement les objectifs.

Jm : Alors donc, quels sont les objectifs que vous avez retenus ? Qui ont été défini dans Civis ? Qui ont donnés la ligne de conduite ?

MS : Je peux pas. Je peux pas vous le dire. ça m'a plu mais je n'peux pas...

Jm : On peut pas préciser ?

MS : Non. (rires) Je l'ai bu !

Jm : Voilà... Vous n'avez pas répondu à la question, "le club est-il pour vous...", toujours sur le même questionnaire, "...un lieu de rencontre favorisant l'enrichissement individuel ?"

MS : Non, parce-que, à ce moment là, c'était pas passé.

Jm : Aujourd'hui, vous répondriez quoi ?

MS : ...Ben j'y vois plus clair... J'allais dire, je me suis pas assez investie dans le club, mais je sais pas si je peux m'investir plus, parce-que j'ai trop d'activités, et que c'est venu un peu comme ça. Mais enfin, on peut quand même, si. Je connais davantage... je connais davantage le Club, je connais davantage les personnes qui le composent, donc c'est un enrichissement !

Jm : Et cet enrichissement, il vient de, de quoi ?

MS : Du contact, de ce qu'on se connaît davantage, ça...et ça passe !

Jm : Tout ce qu'on a dit, ça passe ?

MS : Voilà.

Jm : Ça passe. Bien, ben écoutez, merci beaucoup................

Annexe 15 Valeurs et indicateurs relevés au cours des entretiens

Valeurs morales, psy & spirit

Valeurs d'être

Valeurs républicaines

Indicateurs descriptifs

Autres indicateurs

Amitié

Amour

Civisme

Association

Accueil

Bénévolat

Bien-être

Démocratie

Autonomie de la branche

Appropriation

Camaraderie

Bonté (valeur d'être)

Education

Autre association satisfaisante

Chômage

Conscience collective

Confiance

Education populaire

branches connues

Consommation

Entraide mutuelle

Don

Egalité

Configuration

Insertion professionnelle

Ethique

Ecoute

Justice

Dépliant

Insertion sociale

Famille

Engagement

Liberté

Embauche

Pédagogie

Partage

Motivation

Liberté d'expression

Emploi

Projet

Relations interpersonnelles

Participation

 

Fiches cuisines

Reconnaissance

Respect

Responsabilités

 

Hasard

Rencontres

Solidarité

 
 

Informatique

Satisfaction personnelle

Soutien psychologique

 
 

Informatique outil

 

Tolérance

 
 

Livre

 
 
 
 

Magasin

 
 
 
 

Membre ami

 
 
 
 

Organisation de la branche

 
 
 
 

Organisation du Club

 
 
 
 

Proximité

 
 
 
 

Sdava

 
 
 
 

Sport

 
 
 
 

Syndicat

 
 

* 503 La ligne Autres branches du tableau suivant concerne la branche Littérature et Junior (encadrement des jeunes par des adultes) et la ligne Hors branche signifie que le membre participe à la gestion globale de l'association sans suivre de projet particulier.

* 504 Au moment de l'entretien.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King