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Le calcul de l'horreur comme instrument psychologique de prévention de la violence directe. Cas du Nord Kivu en RDC

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par Falk Litane PETEGOU
Université protestante d'Afrique Centrale (Cameroun ) - Master 2 en paix et développement 2012
  

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II-La non #177;violence

La non-violence définit l?ensemble des moyens utilisés en situation de conflit pour se faire respecter tout en respectant les adversaires. C?est non seulement un moyen de gérer et régler les conflits sans violence, mais aussi un moyen d?action qui restitue aux individus et aux peuples le pouvoir dont ils remettent habituellement une large part aux Etats. C?est donc une chance pour la paix positive. Rosenberg Marshall la définit comme « une attitude intérieure d'écoute par laquelle on s'exprime sans empiéter sur le territoire de l'autre, sans lui attribuer des sentiments ou des étiquettes, sans le juger »95.

Le terme non-violence apparait en 1920 dans la bouche et sous la plume de Gandhi qui traduit le mot Sanskrit « ahimsa » qui veut dire « non-nuire ». Mais, il faut relever que Gandhi n?a pas inventé le terme, il n?a fait que le traduire. En effet, plusieurs moyens non-violents (grèves, refus d?obéissance) sont très anciens. La différence en est que ces moyens étaient rarement associés au refus de la violence. Gandhi par contre a initié le refus de la violence. La non-violence est dès lors une forme de lutte qui cherche parfois à convaincre l?adversaire ou à l?empêcher de nuire tout en respectant sa personne, et s?opère à travers des moyens tels : la parole, la discussion, la négociation, le respect des personnes, l?information et l?opinion.

Martin Luther King, retraçant les origines de la ségrégation des noirs et de l?application des principes non-violents dans son combat, considère que la non-violence suppose la non atteinte à l?intégrité physique d?un individu quoi que soit ignoble le mal commis. Pour lui, la violence crée plutôt de nouveaux problèmes et favorise une surenchère critique. Ainsi, le recourt à la violence dans la lutte pour la justice créera des générations de vivants dans « la nuit désolée de l'amertume, et leur principal héritage sera le règne infini du chao »96. Dans ce cas, le recourt à une alternative à la violence est susceptible de créer de nouvelles relations viables. Cette alternative c?est la non-violence qui signifie aussi nonagression, paix du coeur et amour dans une situation conflictuelle. King assimile la non -- violence à la paix positive. A ce titre, il asserte que la présence de certaines forces positives

95 Rosenberg, Marshall : Les mots sont des fenêtres/ ou bien ce sont des murs. Initiation à la communication non violente, Syros, 1999, p.29 cité par Maurel, Olivier : La non-violence active. 100 questions-réponses pour résister et agir. La Plage, Montpellier, 2001

96 King, op.cit

tels la justice, la bonne volonte et la fraternite97 sont des vertus de la non-violence. Ce concept est alors legitime par cinq arguments : le rejet de la peur, la résistance non violente, l?acte non violent, l?amour et la justice.

La non --violence n?est pas la peur, mais une résistance authentique. Ceci est dff par le fait que le résistant non violent s?oppose aussi aux maux contre lesquels il proteste que le partisan de la violence. Sa méthode est dite passive ou non agressive parce qu?elle n?attaque pas physiquement son opposant. Mais, « son esprit et son coeur sont sans cesse en éveil, il cherche constamment à convaincre l'autre de ses erreurs »98. Si elle est passive par rapport au physique, elle suppose une action spirituelle intense, une agression spirituelle dynamique.

Par la suite, la resistance non violente ne vise pas à humilier son opposant, mais à gagner son amitié et sa compréhension. C?est un acte de réconciliation.

Les forces du mal et non les personnes saisies par le mal sont celles contre lesquelles la non-violence est dirigee. Dans ce cas, la destruction vise les forces mauvaises et non des personnes dont elles se sont emparees.

En meme temps qu?elle écarte toute violence extérieure, la non agression écarte aussi toute violence intérieure de l?esprit.99 L?amour est ainsi au coeur de la non-violence. Precisons qu?il ne s?agit pas ici d?un amour au sens philosophique platonicien ou d?une affection entre ami. L?amour caractère fondamental de la non-violence est un amour Agapé qui evoque une compréhension, un flot d?amour qui ne demande rien en retour, une bonne volonté comprehensive. De par cette perception, le resistant non violent est persuade que la justice est une valeur universelle.

La non-violence designe dès lors resistance, endurance, acceptation et volonte de construire une paix positive. King rencherit que « si nous utilisons cette méthode avec sagesse et avec courage nous sortirons de la nuit désolée et lugubre où l'homme manifeste son humanité envers l'homme et nous émergerons dans l'aube brillante de la liberté et de la justice »100.

Cerner la non-violence en tant que fondement du calcul de l?horreur exige d?aller plus loin en y presentant une typologie(A) et des atouts(B) pour la contribution au retablissement de la paix de façon durable et mutuellement acceptable.

97 King, Martin Luther : Je fais un rêve. Nouveaux Horizons, Paris, Traduction de Marc Sparta, 1987, p.23

98 Id, p.25-26

99 Ibid, p.27

100 Id,p29

A-Quelques approches de non-violence

Gene Sharp identifiant sa typologie de non-violence à la non-violence générique c?està-dire prise de façon globale, présente neuf types de non-violence classique et contemporaine. Entre autres, il identifie : la non résistance, la réconciliation active, la résistance morale, la non-violence sélective, la résistance passive, la résistance pacifique, l?action directe non violente, la satyagraha et la révolution non violente. Toutes ces catégories de non-violence se repartissent en deux sous groupes : les premières rejoignent le pacifisme et les seconds la transformation de l?ordre social.

1. Le pacifisme

Selon la critériologie de Gene Sharp, le pacifisme non-violent regroupe essentiellement : la non résistance, la résistance morale, l?action directe non violente.

La non résistance c?est le rejet pour des principes, de toute violence physique, qu?elle soit au plan individuel, étatique ou international. Cette méthode refuse la participation à la guerre et à l?Etat en arrêtant les bureaux du gouvernement, en votant ou en faisant recours à la cour. Les résistants non violents paient leurs taxes et font ce que demande le gouvernement si ce n?est inconsistant à ce qu?ils considèrent comme des devoirs recommandés par Dieu. Ce sont des mouvements essentiellement religieux et chrétien en particulier. Les mouvements de résistance non violent pensent qu?il n?est pas possible d?être libéré du pêché, à ce titre, le chrétien doit s?éloigner du mal.

La résistance morale est fondée sur la croyance selon laquelle le mal doit être résisté, rien que par des moyens moraux ou pacifiques. La référence à la responsabilité morale de l?individu est une part importante de cette approche. Elle refuse la participation des individus à des situations de mal telles les guerres, l?esclavage sous toutes ses formes.

De son côté, l?action directe non violente vise la réalisation de la paix par une intervention directe non violente visant à mettre en place un nouvel ordre. L?intervention directe se situe à plusieurs niveaux. Les intervenants mènent des investigations, discutent avec les responsables d?une injustice et/ou cause du mal et, font des appels publics et des publicités sur les griefs.

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