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Analyse des méthodes paysannes de protection des cultures dans le delta du fleuve Sénégal

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par Christian Ilitch NGUINDA - AKANY
Université polytechnique de Thiès- Sénégal - Diplôme d'études approfondies en agronomie et protection des cultures  2008
  

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3.3 - PROBLÈMES PHYTOSANITAIRES

On rencontre divers ravageurs dans la zone d'étude : les pucerons, les chenilles, les mauvaises herbes, les oiseaux, la mouche blanche, les nématodes, les trips, les acariens, etc. La figure 5 ci-dessous, nous donne l'importance relative des différentes contraintes phytosanitaires.

Figure 5: Répartition des dégâts causés par les différents ennemis de cultures

De par les dégâts causés aux cultures, les insectes constituent la contrainte phytosanitaire la plus redoutable, suivis par les mauvaises herbes, les oiseaux et les diverses maladies parasitaires. Ce résultat, classant les insectes et les mauvaises herbes comme contraintes phytosanitaires les plus redoutables, confirme ceux publié par Collingwood et al., (1984)

Par ailleurs, un test d'indépendance a révélé que la pression des ennemis des cultures est liée au stade phénologique.

Tableau 4: Test du Khi² d'indépendance entre pression des ennemis des cultures et le stade phénologique

Khi² (Valeur observée)

Khi² (Valeur critique)

DDL

p-value

Alpha

1721,957

535,234

483

< 0,0001

0,05

Le lien étroit entre la pression des ennemis des cultures et le stade de développement de la plante - hôte a été révélé par Stoll, (2002).

Bien plus encore, la répartition de la pressions des ennemis de cultures en fonction du stade phénologique se caractérise par un résultat de coefficient de détermination R2 = 0,79. Ce qui signifie que pour l'ensemble de la zone d'étude, 79% des données montrent que la répartition des ennemis de cultures est variable suivant le stade phénologique considéré.


1- Semis/repiquage ; 2- Levée/reprise ; 3- formation des organes végétatifs(Croissance) ; 4- Formation organe reproducteur ;

5- Floraison ; 6- Fructification ; 7- Maturation

Figure 6 : Répartition de la pression des ennemis en fonction des principaux stades phénologiques

En générale, les contraintes phytosanitaires sont plus importantes entre la levée et le stade de formation des organes végétatifs avant de commencer à décroître sérieusement. Cette tendance à déjà été rapporté par Bijlmakers et al., (1995). Vers la fin du cycle de culture les spéculations sont sujettes de moins de contraintes phytosanitaires. Lorsque les jeunes plantules sont aisément attaqués, ces dernières sont déjà affaiblies avant la formation des organes reproducteurs ; ce qui affecterait la productivité de la spéculation.

3.4 - PROTECTION DE CULTURES

Face à ce parasitisme, les producteurs ont mis en place des stratégies de lutte qui englobent aussi bien les méthodes vulgarisées par la recherche que des méthodes basées sur des savoirs locaux.

Plusieurs moyens de lutte contre les ennemis des cultures ont été répertoriés. Il a été signalé notamment l'utilisation de produits chimiques, de techniques de chasse contre les ravageurs, de biopesticide (extraits naturels de plante), de GIPD, de méthodes mystiques, etc. En les classant, par affinité, nous avons identifié six groupes dont le recours à l'utilisation de pesticides constitue le plus important. Ces résultats ont la même tendance avec ceux publiés par l'INRA sur son site. Autrement dit en cas d'infestation le producteur utilise prioritairement les pesticides chimiques, en suite les moyens mécaniques (chasse, piège, etc.), suivie des autres méthodes de lutte dont les aspects mystiques sont de dernier recours (figure 7).

Figure 7 : Classification des moyens de lutte au niveau du producteur

Il faut préciser que le choix d'un moyen de lutte est très influencé par le facteur humain (la disponibilité financière, le temps nécessaire de la préparation à l'application, l'éminence du résultat attendu et la maîtrise du moyen de lutte). En cas de besoin le producteur à de façon prioritaire d'abord recours aux pesticides chimiques. Le recours aux autres moyens de lutte est souvent motivé par des limites financières. Mais quoi qu'il en soit, il associera par ordre d'importance d'abord, les moyens mécaniques, en suite les biopesticides (extraits de plantes à propriété pesticides), la GIPD, la rotation culturale et le mystique.

Chaque moyen de lutte utilisé à une particularité. Cependant en fonction des opportunités poursuivies par le producteur un moyen peut être délaissé pour un autre. Ainsi :

- La lutte mystique constituée essentiellement de prière, de sacrifice, offrande, incantation, est de moins en moins utiliser par le producteur (4% d'utilisation). Selon Tourrand, (1993) le faible recours au mystique dans la protection de cultures s'expliquerait par la modernisation des systèmes de culture.

- La méthode culturale consiste essentiellement à la rotation de culture. Elle à pour principe essentielle de séparer les ravageurs et sa plante - hôte dans l'espace et le temps. D'ailleurs, Litsinger et al., (1976), ont montré que l'interruption du cycle biologique de l'organisme nuisible par l'introduction d'une plante non - hôte réduit la probabilité d'infestation des cultures suivantes. En dehors de l'objectif principal que les producteurs ont spécifié, il convient de préciser qu'Hoffman (1990) a eu à souligner dans ses travaux que la rotation de cultures facilite la lutte contre les mauvaises herbes et les maladies. Au niveau de la zone d'étude, la rotation est également moins utilisée dans le cadre de la protection de cultures. C'est un moyen de lutte qui vient en avant-dernière position parmi celles que le producteur est susceptible d'utiliser (6%).

- Les extraits de plantes et la gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) sont des stratégies de lutte peu onéreuses et respectueuses de la santé humaine et de l'environnement. Ils permettent aussi aux paysans de produire de cultures saines. La GIPD se base essentiellement sur des observations hebdomadaires du champ pour une meilleure gestion de la culture et la préservation des ennemis naturels. Elle est en 3ème position (19%) après la lutte chimique et la lutte physique dans la stratégie des paysans.

- La lutte physique, manuelle ou mécanique consiste au désherbage, mais aussi au ramassage des coléoptères, des larves, aux pièges, destruction des insectes par le feu et la fumée, l'élimination des parties atteintes, etc. Bref, elle regroupe tous les modes d'actions primaires de luttes qui ne font appel à aucun processus biochimique. Parfois, la lutte physique a une action répressive directe comme dans le cas où des insectes sont tués sur le coup par des chocs mécaniques. D'autres fois, les réactions au stress induit par la méthode physique apportent l'effet désiré. Les producteurs reconnaissent son efficacité, car disent ils elle permet de lutter contre tous les organismes de grande dimension. Cependant, aujourd'hui avec la diversification des activités connexe à l'agriculture au niveau des ménages ruraux comme le montre Azoulay (1993), le temps qu'elle demande a sérieusement relégué son utilisation en seconde place (28%) après la lutte chimique. Pour Vincent et al., (2001), ce moyens serait une alternative efficace aux pesticides de synthèse.

- la lutte chimique quant à elle, est la plus utilisée aujourd'hui pour plusieurs raisons dont les principales d'après nos producteurs sont le temps cumulé moins important de la préparation à l'application et l'efficacité. La majorité des producteurs (85%) disent qu'il est présentement impossible de mener une protection de culture efficace sans employer de pesticides de synthèse.

Cependant, même si les producteurs utilisent prioritairement les pesticides chimiques, ils associent quelques fois d'autres stratégies de lutte afin de rendre plus efficace le contrôle des contraintes phytosanitaires. Le classement des moyens de lutte alternatifs aux pesticides, fais ressortir par ordre d'importance stratégique, l'utilisation de cultures moins sensibles aux pressions de parasites,  culture de contre saison, la Gestion Intégrée de Produits et des déprédateurs, utilisation de biopesticides (extraits de plante) et le sarclage manuel (figure 8).

Figure 8 : Répartition des stratégies de lutte alternative aux pesticides

Ceci revient à dire que pour les agriculteurs, le choix de la spéculation moins sensible aux parasites et la période de culture sont primordiaux à la réussite de la protection des cultures. Ce point de vu corrobore avec les résultats de stratégies optimisant la production agricole publiés par Belem (1996).

Nous avons essayé de savoir si les producteurs pensent qu'il serait possible de mener à bien une culture sans avoir recours aux pesticides chimiques. Il nous a été donné de constater qu'à peine 15% d'agriculteurs pensent qu'il est possible de mener une culture sans en avoir recours. Ce groupe d'agriculteurs utiliserait comme moyens alternatifs aux pesticides chimiques : l'utilisation de cultures moins sensibles aux parasites, le sarclage manuel, la culture de contre saison, la gestion intégrée de produit et des déprédateurs puis les biopesticides.

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